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jeff coutelou

  • To be or not to be...

    Après un début d'année en fanfare, il est déjà l'heure de faire un bilan et de tirer un certain nombre d'enseignements de de que l'on appellera pudiquement "les évènements". Le dessin prémonitoire et provocateur de Charb aura eu pour seul mérite de raccourcir méchamment la période casse-couille de présentation des vœux. Depuis le 7 janvier, on est officiellement autorisés à balancer son poing dans la gueule du premier qui vous souhaite encore une bonne année.

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  • À la rencontre du vin naturel qui n'existe pas

     

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    Mettons tout de suite les choses au point. Le vin naturel n'existe pas officiellement. Même si tout le monde sait très bien ce que c'est et ce qu'il représente. Il n'y a qu'à en tendre un verre à Michel B. et vous entendrez un pouah qui en dit long. Lui aussi l'a déjà rencontré. Comme tous les Grenoblois, d'ailleurs. Mais Michou n'a de cesse de vouloir convaincre l'univers incrédule que les envahisseurs sont là. Tout au plus a-t-on affaire à un recul de civilisation. Mais quelle civilisation, au fait? Sauf le respect naturel que tout amateur de vin lui doit, continuons donc civilement de reculer un peu, tandis que Michou avance, ou, plutôt, fait du surplace, comment veux-tu quand même. Aller de l'avant en faisant marche arrière, une expression très affectionnée dans le Jura du côté de Montigny, c'est avant tout vouloir se débarrasser des maux de l'œnologie moderne, un rouleau compresseur technologique apte à produire un vin standardisé avec n'importe quel raisin de mauvaise qualité, à grands coups d'artifices et de pratiques douteuses se revendiquant d'une grande propreté. Revenir à une approche plus naturelle, moins artificielle, sans arômes surajoutés, voilà qui est encore plus propre, contrairement aux apparences. Une expression plus pure du raisin, cultivé sur un sol donné qui lui correspond. Une adéquation entre un terroir, un vigneron, un cépage, qui donne naissance à un vin susceptible de refléter une certaine vérité qu'il est illusoire de vouloir nier, même si ce n'est pas celle qu'on recherche. Quand certains esprits primaires et chafouins se cantonnent au sens au sens primitif du mot, d'autres se livrent à une analyse sémantique plus fouillée. "Nature/naturel: deux mots à l'usage libre, nécessaire et ambivalent". C'est le titre d'un article de Samuel Cogliati, publié dans le Rouge & le Blanc d'avril 2013 (avec une belle tronche de vin valaisanne en couverture), qui mérite d'être souligné, parce qu'il soulève de vraies questions naturelles et y apporte d'authentiques réponses, on ne peut plus natures. Alors, définitivement oui, battons-nous pour défendre le vocable!

     

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    Le vin naturel est-il une mode? C'était le sujet d'une petite causerie au salon des vins naturel de Grenoble, le week-end dernier. La réponse a été non. Parce que. Les modes qui durent des millénaires, ça commence à ne plus en être. Ce qui n'empêche pas quelques-uns de surfer dessus. C'est de bonne guerre. On a bien causé, on est allé goûter. Et dédicacer, aussi. Parce qu'en Dauphiné, on s'y connait en Tronche, dont certaines bien gratinées.

     

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    Les vignerons ne se sont pas non plus privés de signer de leur empreinte le paragraphe les concernant.

     

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    Puis, d'un revers de veste, Paf la syrah! Par terre, en mille morceaux. Quel dommage! 11,5° de pur bonheur liquide, à boire d'une traite au goulot quand on ne l'éponge pas à la serpillère. Ce n'est pas Jean-François Coutelou qui dira le contraire.

     

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    Difficile de prendre une photo sans Bugey avec un I-Phone. Les vins de la Combe aux rêves n'ont pourtant pas tremblé. Éclatant chardonnay Terre Mère, déroutant Toutankhanon, magistral Éveil du loup, vivifiantes Noct'en bulles, des vins comme dans un rêve.

     

    Et puis, d'autres bouteilles glânées à droite à gauche: Planquette de Didier Michaud, Bouchat de Jérôme Guichard, une Gourmandise 100% cinsault de Julien Peyras, Couffe chien 2011 du domaine du Perron, également dans le Bugey, une jolie syrah du Rhône chez Paul Estève, du domaine des Miquettes, des Vaches bien gardées chez Lilian Bauchet, Béryl rouge de Joël Courtault et puis, en off, le Tracteur mi-gamay, mi-étraire de la dhui et de Thomas Finot, le régional grésivaudanais de l'étape, de passage en after.

     

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    En guise de conclusion, je peux désormais affirmerqu'il est absolument certain que le vin naturel existe. Je l'ai rencontré à Grenoble, où il tient salon depuis maintenant 6 années, fiches d'analyses à l'appui, au milieu d'un art contemporain tout aussi naturel.

     

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    Olif

     

     

    P.S.: C'est à quel âge, la retraite de meilleur dégustateur français du monde? Parce que là, il y aurait urgence!

     

    P.S.2: Tronches de vin sur France Inter, c'était dimanche 24 mars, en direct du Salon du Livre de Paris. On peut réécouter Dominique Hutin en rester SulQ en cliquant ici. Vers la cinquantième minute d'émission.

     

    P.S.3: les Tronches seront à la librairie Nordest, dans le Xème arrondissement, le jeudi 28 mars, en compagnie d'un ou deux vignerons et/ou de leurs vins. Venez donc y faire un tour, les Parisiens.

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    P.S.4: pour enfin profiter du printemps qui n'existe pas cette année, tous à Cabrières au Clos Romain le samedi 30 mars (j'ai bon, Isa? cf dans les commentaires), pour le plus beau des salons printaniers de vignerons bio et naturels.

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  • Grain-Grain, le petit raisin Gnan-Gnan de l'Avin

    C'est décembre, c'est l'Avin, c'est la fête du le vin à mettre sous le sapin. Notre Mère ŒNoël préférée nous ouvre à nouveau les portes de son Calendrier de l'Avin pour qu'on les remplisse par de jolies bouteilles qu'il ne faudra pas se priver de boire en accompagnement des mets divers et variés du Réveillon ou du jour de Noël. C'est décembre, c'est l'Avin, c'est l'heure des contes et des belles histoires à raconter aux enfants avant qu'ils aillent se coucher. C'est décembre, c'est l'Avin, c'est l'heure des belles bouteilles à siroter devant la cheminée au cours des longues soirées d'hiver, avant d'aller se coucher, tant qu'il est encore possible de se lever de son fauteuil.

     

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    Conte de l'Avin

    Les raisins de la famille Gnan-Gnan n'ont pas toujours été gâtés par la nature. Leurs parents les vignes furent fréquemment victimes de mauvais traitements et prises pour des mères lapines par des méchants maîtres, qui les ont longtemps contraintes à donner naissance à de multiples rejetons palots et chétifs, vite expédiés dans d'immenses et sordides cuves, pour y finir rapidement leurs jours. Vint ensuite le temps du sacrifice de ces vieilles plantes incapables de produire suffisamment. Arrachées sans pitié, certaines furent sauvées in extremis et recueillies par de bons vignerons. Cajolées et choyées, elles ne se firent pas prier pour enfanter de bons petits raisins, bichonnés ensuite dans de bonnes vieilles barriques.

     

    ... La suite c'est sur Œnos...

     

    Olif

  • Grain-Grain, le petit raisin gnan-gnan

    C'est décembre, c'est l'Avin, c'est la fête du le vin à mettre sous le sapin. Notre Mère ŒNoël préférée nous ouvre à nouveau les portes de son Calendrier de l'Avin pour qu'on les remplisse par de jolies bouteilles qu'il ne faudra pas se priver de boire en accompagnement des mets divers et variés du Réveillon ou du jour de Noël. C'est décembre, c'est l'Avin, c'est l'heure des contes et des belles histoires à raconter aux enfants avant qu'ils aillent se coucher. C'est décembre, c'est l'Avin, c'est l'heure des belles bouteilles à siroter devant la cheminée au cours des longues soirées d'hiver, avant d'aller se coucher, tant qu'il est encore possible de se lever de son fauteuil.

     

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    Conte de l'Avin.

    Les raisins de la famille Gnan-Gnan n'ont pas toujours été gâtés par la nature. Leurs parents les vignes furent fréquemment victimes de mauvais traitements et prises pour des mères lapines par des méchants maîtres, qui les ont longtemps contraintes à donner naissance à de multiples rejetons palots et chétifs, vite expédiés dans d'immenses et sordides cuves, pour y finir rapidement leurs jours. Vint ensuite le temps du sacrifice de ces vieilles plantes incapables de produire suffisamment. Arrachées sans pitié, certaines furent sauvées in extremis et recueillies par de bons vignerons. Cajolées et choyées, elles ne se firent pas prier pour enfanter de bons petits raisins, bichonnés ensuite dans de bonnes vieilles barriques.

    Écoutez donc l'histoire de Grain-Grain, le gentil raisin Gnan-Gnan vendangé en 2001, qui fut installé avec ses frères et sœurs dans un demi-muid confortable, stocké au grenier. Pressé, souriant, béat et heureux, il attendit. Confiant. Patiemment. Longtemps. De plus en plus au large dans son costard en vieux chêne. "Y'a quelqu'un?" osa-t-il murmurer au bout de quelques années. Personne. Pas de réponse. L'aurait-on oublié? Pas de panique, il continua à attendre. L'exposition au grand air commençait à lui titiller les narines, jusqu'en 2007, année où d'autres de ses cousins Gnan-Gnan sont venus le rejoindre. Il leur fit bien volontiers une petite place. Le calme revint progressivement, le joyeux tumulte occasionné par les nouveaux arrivants cessa, l'air vint à nouveau caresser les tanins de Grain-Grain. L'aurait-on à nouveau laissé tomber? Deux années passèrent encore, dans l'obscurité du grenier.

    Et puis, le vigneron se serait-il soudainement souvenu? Le 1/2 muid a finalement été en partie vidé. Le sang de Grain-Grain, le petit Gnan-Gnan, fut aspiré dans le tourbillon de la bonde, pour laisser la place dans son vieux tonneau à d'autres de ses congénères, beaucoup plus jeunes. Ô solera mio... Ce bon jus de Gnan-Gnan, marié en grandes pompes avec une jeune Syrah consentante, pour le meilleur et certainement pas pour le pire, trouva de manière indéfectible sa voie. Ils furent heureux et eurent plein de petites bouteilles.

     

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    L'Oublié, de Jeff Coutelou, vin "oublié" dans un 1/2 muid pendant de nombreuses années, ouillé une fois par an. Une solera de carignan, dominante de 2001 et 2007, assemblé avec une barrique de syrah 2009, qui a des airs de VDN mais ce n'en est pas un. Parce qu'il n'est pas muté et qu'il est parfaitement sec. Son nez oxydatif, typé rancio, ouvre de belles perspectives d'accord pour Noël, de l'apéritif à la bûche aux marrons ou au chocolat. Oublier de le boire pourrait être nuisible à la santé.

     

    Olif