Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

la boria

  • Dans la vigne, tout est bon!

    À l'instar du cochon, tout ce qui provient de la vigne est susceptible de se manger ou de rentrer dans une préparation culinaire. Des oreilles à la queue, de la feuille au raisin, en passant, de façon plus surprenante, par la fleur ou les vrilles. Sans parler du produit de transformation finale, le vin, et de tous les intermédiaires, le moût, le marc, la lie.

     

    catherine bernard,anne-sophie thérond,recettes de ma vigne,éditions du rouergue,le gavatx,vincent balansa,la boria

    Oui, dans la vigne, tout est bon, à la condition sine qua non qu'elle soit propre. Interdiction de jouer pas au goret avec elle en l'arrosant de produits chimiques impropres à la consommation. Sinon, pas question d'y ramasser quoi que ce soit et de le porter à la bouche.

     

    Cette idée de manger la vigne au fil des saisons avant d'en boire le vin, elle a germé dans la tête de Catherine Bernard, journaliste reconvertie dans la viticulture, et d'Anne-Sophie Thérond, journaliste "reconvertie" dans l'écriture de livres culinaires et auteure d'un blog 10vin. Les recettes imaginées par Anne-Sophie Thérond suivent ainsi le cycle végétatif de la vigne commenté par la vigneronne, de la taille et la production de sarments (pour fumer soi-même ses propres filets de truite), jusqu'au vin que l'on va utiliser largement en cuisine pour "délier les fibres et attendrir les chairs". Et avec ces recettes généreuses, bien ancrées dans la tradition viticole pour la plupart, vous boirez bien quelque chose? Un volubile Vin de pays de l'Hérault 2011 de Catherine Bernard fera largement l'affaire, prolongeant à l'unisson le bonheur de lire la prose de la journaliste-vigneronne, dans un style enjoué et délié.

     

    catherine bernard,anne-sophie thérond,recettes de ma vigne,éditions du rouergue,le gavatx,vincent balansa,la boria

    Recettes de ma vigne

    Catherine Bernard et Anne-Sophie Thérond

    Éditions du Rouergue

     

    Olif

     

    P.S.: Le Gavatx, "un étranger dans les vignes", ça raconte l'histoire de Vincent Balansa et du domaine La Boria à Trilla. Une tronche de vin, un domaine et un documentaire qui ont d'la gueule. Un film de Lorenz Findeisen à ne pas louper, le 28 septembre aux alentours de 15h30 sur France 3.

     

     

    Pour marquer le coup, Nova 2009 de La Boria, blanc frais du Sud, caressant comme un petit air de tramontane sur le Haut-Fenouillèdes. Un vrai beau vin de gavatx!

     

    catherine bernard,anne-sophie thérond,recettes de ma vigne,éditions du rouergue,le gavatx,vincent balansa,la boria

     

  • L'été, il n'y a pas que le rosé, aux Jardins...

    DSC_2113.JPG

     

    Soirée décontractée et estivale aux Jardins de Saint-Vincent, la deuxième depuis que Stéphane-Saint Vernier-Planche est revenu sérieusement aux affaires. La première, c'était en mars, et un compte-rendu figure sur le blog de la Pipette, ce qui fait que je me suis un peu laissé aller à ne rien faire. Cette fois, plus d'excuses, il m'a bien fallu reprendre le stylo.

     

    Plusieurs guests de passage au caveau grand ouvert sur la rue, certains ont même laissé quelques flacons non étiquetés à découvrir en avant-première lors de la soirée. Mais, patience... Auparavant, il s'agissait de trinquer à l'année supplémentaire du jardinier, signe d'une grande maturité de sa part. Fidèle, il l'est, puisqu'il est revenu cultiver son Jardin à la Saint-Vincent. Fidèle, il l'est aussi à Vouette et Sorbée, lui qui nous a fait découvrir le premier ce magnifique Champagne de Bertrand et Hélène Gautherot, toujours aussi impeccable à boire et parfait pour une mise en bouche.

     

    les jardins de saint-vincent,rosé,jean-marc brignot,mouressipe,rémi pouzol,la boria,jamet,petit domaine de gimios,anglore,la sorga

     

    L'été donne envie de rosé, mais ce type de vin n'est pas toujours aisé à appréhender par l'amateur. Par le professionnel non plus, d'ailleurs, même le jardinier de Saint-Vincent a du mal à en trouver un à son goût. Ni blanc, ni rouge, juste rose. À mon sens, le vrai bon rosé est un vin assumé, qui ne louche pas sur une autre couleur. Vineux, mais pas trop, il est destiné à accompagner les mets estivaux qui ne nécessitent pas un blanc et qu'un rouge trop coloré dénatureraient. Un vrai bon rosé doit être rose, sans doute, mais pas trop pâlichon, parce que la robe, finalement, on s'en fout un peu. À poil, le rosé, concentrons-nous exclusivement sur le nez et la bouche.

     

    les jardins de saint-vincent,rosé,jean-marc brignot,mouressipe,rémi pouzol,la boria,jamet,petit domaine de gimios,anglore,la sorga,

    Avec Galéjade 2011, d'Alain Allier (Mouressipe), on n'est déjà pas dans le rosistiquement correct. Robe orangée, bien turbide, mais c'est joli quand même, en harmonie avec l'étiquette. Nez floral, sur la rose fanée, puis agrumes (mandarine) et litchi. Bouche fluide, avec de tout petits tanins accrocheurs et une belle persistance en bouche. Un rosé plein de gourmandise!

     

    les jardins de saint-vincent,rosé,jean-marc brignot,mouressipe,rémi pouzol,la boria,jamet,petit domaine de gimios,anglore,la sorga,

    Le temps fait tout, en Languedoc, c'est Rémi Poujol qui le pense et le dit. La robe de son rosé est plutôt soutenue, groseille. Un nez caramel au lait, franchement lactique, et une bouche imposante, un peu chaude, avec une pointe de volatile finalement bienvenue. C'est un 2009, et il est à souhaiter que le temps fasse tout pour lui, parce que, à ce stade, c'est un rosé un peu compliqué à boire, il faut bien le reconnaître.

     

    les jardins de saint-vincent,rosé,jean-marc brignot,mouressipe,rémi pouzol,la boria,jamet,petit domaine de gimios,anglore,la sorga,

     

    On passe à la pointure au dessus, ce qui se fait probablement de mieux en matière de rosé "nature": Tavel 2010, domaine de L'Anglore. Le velouté de tanins des vins de L'Anglore, je crois bien que je le reconnaitrais entre mille. La robe est légèrement trouble, d'un beau rosé orangé, avec la pulpe. C'est fruité, c'est frais, c'est bon, on en boirait des seaux, mais ce n'est pas aussi simple que cela. Un vrai beau vin de terroir qui fait honneur à l'appellation et au vin rosé d'une manière générale.

     

    les jardins de saint-vincent,rosé,jean-marc brignot,mouressipe,rémi pouzol,la boria,jamet,petit domaine de gimios,anglore,la sorga

     

    On passe au blanc, avec ce Côtes du Rhône 2010 du Domaine Jamet. Un peu fermé à ce stade, avec une pointe de réduction, il a du mal à se lâcher. La bouche est agréable, mais on la sent bridée et la finale reste pâteuse. 60% marsanne, 30% viognier et 10% roussane, et ce n'est pourtant jamais mou ni lourd. Pas vraiment dans un style nature, c'est sûr, mais il faut savoir rester ouvert...

     

    les jardins de saint-vincent,rosé,jean-marc brignot,mouressipe,rémi pouzol,la boria,jamet,petit domaine de gimios,anglore,la sorga

     

    Heureusement, French Wine is not dead. Grâce à Anthony Tortul et à la Sorga, qui nous enchante avec ce blanc 2010 de viognier et terret bourret, non, tu n'es pas bourré, Jean-Claude. La bouche est ronde, marquée Sud, mais gourmande, tout en étant bâtie sur les amers, qui assurent la fraîcheur finale. Une belle réussite.

     

    les jardins de saint-vincent,rosé,jean-marc brignot,mouressipe,rémi pouzol,la boria,jamet,petit domaine de gimios,anglore,la sorga

     

    À ce stade de la dégustation, il est presque temps de faire une parenthèse pour saluer l'un des guests de la soirée, de passage à l'heure de l'apéritif, mais qui n'a pas manqué de nous laisser quelques échantillons de sa production jurassienne, tout juste tirées du fût. D'autant plus émouvant qu'il s'agit sans doute là des dernières bouteilles made in Jura par Jean-Marc Brignot, ex- as tiré de la Manche. Ces vins-là ne lui auront pas trop donné de boulot, à Jean-Marc. Ça tombe bien, il ne court pas après. Des raisins de 2004, sa première vendange arboisienne, qui ont été mis dans des fûts et laissés bien tranquilles jusqu'à maintenant, dans la pénombre d'une cave sans électricité. Chardonnay seul, assemblage chardo-savagnin dans des proportions tenues secrètes (nul ne le sait véritablement, en fait) et savagnin seul, restés 7 ans et quelque sous un voile sans intervention humaine d'aucune sorte. Dur de départager les deux chardonnays, pur ou en assemblage (ma préférence personnelle va au premier cité, pour sa finesse superlative, versus le côté éthanal plus marqué de l'assemblage), mais, ce qui est certain, c'est que le savagnin 2004 fera date. Il ne revendiquera évidemment ni l'appellation "vin jaune", ni le clavelin, ce n'est pas le genre de la maison, mais il marquera sans nul doute les esprits pour les siècles des siècles. Un fruit toujours présent et des airs de fino, qui s'épanouissent dans une finale en queue de paon. C'est magnifique, ce ne sera pas donné, mais on risque de se les arracher car ce sera définitivement collector, puisque cette année 2012 verra le départ de Jean-Marc pour de nouvelles aventures au pays du Soleil Levant, après d'ultimes vinifications pour le compte de Vinibrato, en Beaujolais et en Alsace.

     

    les jardins de saint-vincent,rosé,jean-marc brignot,mouressipe,rémi pouzol,la boria,jamet,petit domaine de gimios,anglore,la sorga

     

    Merci Jean-Marc, mais aussi Merci, Vincent La Boria, pour ce Côtes du Roussillon 2010 made in Trilla, réjouissant, gourmand et enthousiasmant, qui a bien accompagné les plats de charcuterie enfin arrivés sur la table parce qu'il commençait à faire un peu faim.

     

    les jardins de saint-vincent,rosé,jean-marc brignot,mouressipe,rémi pouzol,la boria,jamet,petit domaine de gimios,anglore,la sorga

     

    Pour clore les agapes rouges, petit tour sur le Causse avec ce Rouge de Causse 2010 du Petit Domaine de Gimios, au grain encore serré, un poil rustique, procurant le même plaisir, un brin jouissif, que celui de se frotter contre une joue mal rasée. Viril et séducteur en diable.

     

    les jardins de saint-vincent,rosé,jean-marc brignot,mouressipe,rémi pouzol,la boria,jamet,petit domaine de gimios,anglore,la sorga

     

    Dernier clin d'œil au vigneron arboisien monté en fléchettes, au travers de ses deux dernières réalisations, produites avec les raisins de la famille Bannwarth, en Alsace. Gewurtz et Pinot gris comme il est difficile d'en avoir déjà bu auparavant. Et pourtant, ça se boit, même que c'est bon.

    Sayonara, Jean-Marc Sensei (先生)!


    Olif


    P.S.: la prochaine séance de dégustation aux Jardins, ce sera véritablement au jardin, ou plus exactement dans les vignes, à la Mailloche, avec Carlito et Alice, du domaine de l'Octavin. Le vin nature dans la nature, le retour, et c'est déjà bientôt. Vivement..!

  • Projet BioTrilla, l'écologie buvable...

    Une utopie, vraiment? Ce beau projet communautaire de sauvetage d'un vignoble sur la commune de Trilla, dans le Haut Fenouillèdes, cela peut être l'affaire de tous. Enclave occitane remarquable et particulièrement sauvage au sein du Roussillon, victime de plein fouet de la désertification rurale, le Haut-Fenouillèdes est réputé, non pas pour ses champs de fenouil, mais pour ses vieilles vignes, désormais le plus souvent candidates à l'arrachage. Et face à ça, le cœur de Vincent ne balança pas longtemps. Disciple de Christophe Peyrus, de Claude Serra et de Gérard Gauby, Vincent Balansa a épousé à bras le corps la cause de Trilla, sans aucune envie de se faire étriller.

    shapeimage_2.jpg

    Crédit photo: La Boria

    La Boria a donc vu le jour. Un gros labeur en perspective, que la création de ce domaine et la mise en valeur de ce vignoble, mais avec la certitude qu'il deviendra quasiment une réserve viticole naturelle, désormais préservée des méfaits de la viticulture chimique. Une fort jolie façon de démontrer qu'il peut y avoir une solution économiquement viable en dehors de l'arrachage.

     

    2009 fut le premier millésime de La Boria, on en souhaite plein d'autres, en attendant de pouvoir y goûter et, pourquoi pas, de se rendre un de ces jours sur place, parce que c'est aussi une région magnifique.

     

    IMGP3629_2.JPG

    Paysage du Haut-Fenouillèdes, du côté de Bélesta (crédit photo: Olif)

     

     

    Olif

     

    P.S.: les vignerons du Fenouillèdes tiennent leur salon annuel demain à Bélesta. Annonce peut-être un poil trop tardive pour tous ceux qui ne sont pas en vacances dans la région, mais ça devrait pourtant valoir le coup! Et ce sera l'occasion de goûter aux vins de Vincent Balansa.