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  • Le Clos de La Perrière à Fixin, comme aux plus Grands Jours!

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    Fixin, commune du nord de la Côte de Nuits, coincée entre Marsannay et Gevrey-Chambertin, peine à se démarquer de ses voisines et ne jouit pas de la renommée à laquelle elle pourrait prétendre. Pas de Grand cru, comme à Gevrey, mais pourtant, au XIXème siècle, un des Premiers crus du village rivalisait avec les plus grands vins de Bourgogne. On le comparait même au Chambertin! Le Clos de la Perrière, appartenant à la famille Joliet depuis 150 ans, était déjà cultivé au XIIème siècle par les moines de Citeaux. La belle affaire, diront certains, mais Bénigne Joliet, qui a repris le flambeau à la suite de son père Philippe, a pour ambition, ni plus ni moins, que de rendre au Clos son lustre d’antan. Louable intention pour laquelle il ne lésine pas sur les moyens. Le domaine, comportant 4,5 ha d’un seul tenant, est toujours en monopole, lui conférant une situation d’exclusivité. Pratiquant une viticulture la plus respectueuse de l’environnement, sans pour autant se réclamer du bio, Bénigne n’hésite pas à se remettre en question, notamment en matière de vinification, puisqu’il a fait appel depuis 2005 à Philippe Charlopin pour le conseiller, repoussant du coup son dossier de reclassement en Grand Cru.

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    Jouissant d’une situation exceptionnelle sur les hauteurs de Fixin, la vue qui s’offre à nous depuis le balcon du Manoir, en ce dimanche matin 26 mars 2006, vaut bien 5*! Il paraît que par grand beau temps, on aperçoit le Mont-Blanc. Même si celui-ci était un peu noyé dans la brume, nous avons néanmoins tutoyé des sommets en matière de dégustation!

    Répondant à une invitation lancée par Bénigne sur les forums vins, en clôture des Grands Jours de Bourgogne, une poignée d’internautes, certains mal réveillés pour cause de passage à l’heure d’été au décours de la Banée de Meursault, se sont retrouvés dès potron-minet au Manoir, pour une visite guidée et une dégustation commentée. Une diagonale du Clos, d’abord horizontale sur le millésime 2005, avec dégustation parcellaire avant l’assemblage final, puis verticale sur 4 millésimes. Passionnante « dissection » d’un terroir permettant d’appréhender le travail du vigneron!

    Les 4 fûts-témoins de 2005 dégustés avant la version définitive, celle de l’assemblage, m’ont laissé rêveur! Les différentes sous-parcelles constituant le Clos ont chacune leur personnalité, apportant qui la matière, qui la fraîcheur, qui la charpente, dans un millésime de surcroît fort bien né. Et, comme par bonheur, l’assemblage est bien supérieur à chacun des fûts goûtés séparément! Un vin magnifique en devenir. Effet millésime? Effet Charlopin? Probablement les deux, mais le terroir est quand même bel et bien là!
     
    De 2000 à 2004, les vins du Clos de la Perrière n’ont cependant pas à rougir! Le 2000 est prêt à boire, possédant quelques petites notes d’évolution terreuse, le 2001 possède un grain dense et serré d’une jolie définition, qui donne envie de l’attendre encore un petit peu, le 2002 est à garder précieusement en cave et le 2003 est d’une fraîcheur presque étonnante pour le millésime. Quatre très beaux vins qui ne rendent que plus méritoires les immenses progrès encore accomplis en 2005! Un palier supplémentaire a semble-t'il été franchi!

    Pour clôturer la dégustation, Bénigne offre aux retardataires un nouveau tour de vignes, histoire de bien ancrer dans notre esprit la Queue du Hareng, les 4 Peupliers, la Vierge, le Bas du Chemin, le Parc Haut et le Parc Bas.

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    Et si le Clos de la Perrière…?

    Merci à Bénigne Joliet pour cette splendide matinée passée en excellente compagnie.

    Olif

  • Le calvaire des petits lapins de Pâques!

    C'est sur le Blog d'Estèbe que ça se passe, et c'est décrit ici avec beaucoup de compassion!

    Il n'y a guère qu'Anne, de Papilles et Pupilles, que ça fasse mourir de rire!

    Ce qui n'est pas tout à fait exact, en fait! Moi, également! Que tous ceux qui ne sont pas encore au parfum de ce véritable drame qui se joue chaque année en profitent donc!

    Olif

  • Peggy Buronfosse, vigneronne dans la Combe de Rotalier

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    La Combe de Rotalier. Un hameau perdu au fond d’une reculée jurassienne, au sud de Lons le Saunier, à flanc de Revermont. Juste quelques maisons agglutinées les unes contre les autres. Un mini bout du monde où l’on atterrit, soit par erreur, lorsque l’on s’est égaré, soit parce que l’on cherche le domaine Ganevat, dont l’histoire est rattachée depuis plus d’un siècle et plusieurs générations de vignerons à cette fameuse combe, juste sous la roche. Sans l’invitation de Teva, je ne suis d’ailleurs pas sûr que j’y serais venu pour une autre raison! Le partage et la réciprocité, sur le Web, cela a quand même du bon! Sa passion du Jura, j’ai cru comprendre que je n’y étais pas totalement étranger. Et maintenant, c’est lui qui m’y fait découvrir un(e) vigneron(ne)! Cela me plaît plutôt bien, comme deal!

    Depuis 1999, Fanfan Ganevat n’est plus le seul vigneron domicilié dans La Combe. Un jeune couple en quête de retour à la terre est venu s’installer juste en face. Buronfosse, c’est leur nom, pas typiquement jurassien, puisque mi-lyonnais, mi-stéphanois. Peggy et Jean-Pascal, leurs prénoms. Officiellement, c’est Peggy la vigneronne, Jean-Pascal enseigne au lycée agricole de Montmorot, près de Lons le Saunier, même si à terme il est prévu qu‘il rejoigne totalement le domaine lorsque celui-ci sera sur les rails.

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    Non issus d’un milieu viticole, ils ont atterri ici pour fuir la vie citadine, dans l’optique de cultiver leur propre jardin. Elever des poules, des lapins, tuer le cochon, faire leur propre saucisson, le pendre dans la cave, retrouver le goût de la vraie vie, retrouver le goût tout simplement, connaître l’origine de ce qu‘ils mangent et de ce qu‘ils boivent. Attirés initialement par la polyculture, la viticulture s’est peu à peu imposée à leur esprit. Un sacré challenge pour des autodidactes! A force de patience, ils acquièrent petit à petit un certain nombre de parcelles pour constituer un domaine de 1,5 ha, éclaté entre Vercia, Grusse et Rotalier. Tout petit éclatement, en fait, puisque les 3 communes sont limitrophes. Du Chardonnay, essentiellement, mais également un peu de rouge (Pinot et Ploussard) et en 2002, leur première parcelle de jeunes vignes de Savagnin. Et puis, dans le même temps, un peu de perfectionnement théorique à Beaune, « l‘auto didacture » affichant rapidement ses limites, surtout lorsque l‘on a la volonté de progresser !
    Beaucoup de travail à la vigne, notamment de l’ébourgeonnage, avec la volonté de faire peu mais faire bien. Tirant profit des erreurs passées (la perte complète de la récolte 2001 en rouge, par exemple, suite à une négligence en cave) et bénéficiant au début des conseils avisés de Fanfan Ganevat, Peggy materne ses vins comme ses propres enfants, ceux qui sont déjà là et ceux à venir, les défendant avec conviction et enthousiasme, même lorsqu’elle sait qu’ils sont perfectibles. Avec volonté et acharnement, elle progresse petit à petit, s’investissant par ailleurs au sein des institutions viniques locales. Récompensée lors de la dernière Percée du Vin Jaune en tant que jeune vigneronne nouvellement installée, elle s’est vu remettre un énorme dzi gravé à son nom qui trône dans le petit coin dégustation, situé entre les deux caves où reposent les fûts. C’est d’ailleurs en leur direction que nous nous rendrons en premier lieu, armés d’une pipette que Peggy manie avec précision et très précautionneusement.

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    Dégustation au fût

    Côtes du Jura Les Ammonites 2004
    De jeunes vignes de Chardonnay situées sur la commune de Vercia sur un terroir argilo-calcaire contenant beaucoup de fossiles, d’où le nom de la cuvée. Goûtée sur deux fûts différents, l’un frais, droit et minéral, l’autre possédant plus de gras.

    Côtes du Jura Les Varrons 2004
    Produit sur le versant sud-ouest de la butte, il a été vendangé à 12,2 ° naturels et sévèrement trié. Deux fûts différents également, l’un légèrement boisé, minéral, mais possédant déjà du gras, l’autre beaucoup plus citronné, au fruité dominant. Prometteur!

    Côtes du Jura Grusse 2005
    Cette cuvée bénéficie d’un élevage plus court. Elle est destinée à une mise en bouteilles au début de l’été. Les deux fûts dégustés montrent une jolie matière, un millerandage ayant été à l’origine d’une baisse naturelle des rendements. Beaucoup de fruit, à peine de gaz encore, rendant le vin tonique, le deuxième fût n’a pas encore fini tous ses sucres.

    Côtes du Jura Les Varrons 2005
    Pas facile à goûter, car n’a pas fini ses sucres, possède du gaz et est marqué par le fût. Mais la matière est prometteuse.

    Côtes du Jura Les Ammonites 2005
    Trouble et fermentaire, l’un des deux fûts dégustés est marqué par une réduction sévère, pas du tout inquiétante à ce stade.

    Côtes du Jura Poulsard 2004
    Sous sa robe pelure d’oignon, c’est un vin très léger, aux arômes de bonbon anglais très acidulé. Par comparaison, le 2005 tiré du fût et goûté en parallèle, affiche une robe rubis soutenu et une jolie concentration, très prometteuse.

    Dégustation en bouteilles

    Côtes du Jura Grusse 2004
    L’élevage court lui sied à merveille, à cette cuvée de Chardonnay récolté sur les coteaux de Grusse. Légèrement réglissé, aromatiquement frais, c’est un vrai vin plaisir, à la franchise agréable

    Côtes du Jura Les Varrons 2003
    Minéral, avec du gras, de la longueur, de la fraîcheur, c’est un très joli vin qui réussit à faire oublier la canicule du millésime dont il est issu.

    Côtes du Jura Pinot 2003
    Récolté à 9hl/ha, il possède un côté gourmand, épicé, compoté et acidulé qui le rend très agréable à boire,m ais on pourra le garder quelque temps.

    Vin de Paille 2002
    Gras en attaque, ce Paille vire assez vite sur le versant surmaturé sec, faisant ressortir de l’alcool en finale sur des notes de graphite. L’acidité est bien marquée, accentuant la sensation de longueur, mais pas suffisamment intégrée à mon goût. Le 2004, dont Peggy ira nous prélever un échantillon au fût, est dans le même esprit, volontairement, mais possède plus d’équilibre et d’harmonie, plus de gras, plus riche, tout en conservant la minéralité finale.

    Au final, une découverte vraiment sympathique, qui vaut le détour. Pour le cadre (magnifique), la vigneronne (volubile, charmante, passionnante) et les vins (sincères). Mention particulière pour les Chardonnays, bien sûr, avec une cuvée Les Varrons qui s’inspire avec bonheur de ce que la famille Labet réalise sur le même terroir (j’ai regoûté depuis à la maison ce 2003, vraiment épatant pour un prix plus que raisonnable (8€)), et la cuvée Grusse, pour son immédiateté et sa fraîcheur. Côté rouge, ceux-ci sont pour l’instant plus anecdotiques, mais le Pinot 2003 s’en sort pas mal du tout et le Poulsard 2005 devrait concrétiser les progrès effectués dans ce domaine par Peggy. A suivre, donc! Et ce sera avec plaisir!

    Peggy et Jean-Pascal Buronfosse
    Vignerons à la Combe de Rotalier
    39190 ROTALIER
    03 84 25 05 09

     

    Olif

  • Fier d'être bourguignon...

    Allez, encore une petite vidéo pour retranscrire l'ambiance festive et bon enfant de la Banée, parce que l'outil VideoEgg est sympa à  utiliser et que ça parle autant qu'un long discours!
    (NDLA: Il faudra juste que je songe à  virer l'éclairagiste!)

    N'empêche, le lendemain, j'en connais qui était un peu moins fier d'être bourguignon, pour cause de céphalée rebelle! :-)



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    Vidéo envoyée par olif
  • Un ban pour la Banée!

    Après avoir longuement trinqué, en goûtant une multitude de vins de Meursault lors de la Trinquée de Meursault, organisée dans le cadre des Grands Jours de Bourgogne, le GJP a enfilé ses plus beaux habits du soir pour se rendre à  la Banée, un gigantesque banquet bourguignon où l'on apporte ses propres munitions de bouteilles, pour échanger et partager avec toutes les tablées. On y goûte beaucoup de vins de Meursault, mais pas exclusivement, entre deux ritournelles chantées par Les Joyeux Bourguignons.

    Alors, levons tous nos verres, et un ban bourguignon pour la Banée de Meursault!



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    Vidéo envoyée par olif
  • Verticale domaine Charvin, Bruxelles 2006

     

     

    La Belgique, l’autre pays des grands vins ! Pas ceux que l’on produit, mais ceux que l’on boit ! Pour ma deuxième incursion outre Quiévrain (c'est où, ça, Quiévrain?), il s’agissait une nouvelle fois d’y déguster du vin, et plus particulièrement du Châteauneuf du Pape. Après Beaucastel en 2004, la grande verticale organisée par Luc Javaux à l’Ecole Hôtelière de Florennes, un moment encore dans toutes les mémoires, surtout de ceux qui y ont participé, c’est autour du Domaine Charvin de s’y coller, à l’initiative de Marc de Wolf. Laurent Charvin étant venu présenter ses vins en Belgique,  chez le caviste Van Eccelpoel, un petit détour par Bruxelles s’imposait, histoire de voir si, Place de Broukère, on voit encore l’omnibus, avec des femmes et des messieurs en gibus.

     

    Préparée de longue date, cette rencontre n’avait en fait rien d’un hasard. Les vins, patiemment récoltés par Marc, avec l’aide de Laurent, ont été remontés en Belgique depuis quelque temps, histoire de bien reposer au Plat Pays avant consommation, avec modération, cela va s’en dire ! Pour se sustenter, on fit appel au talent du catalan Philippe Renoux, dont la cuisine savoureuse aux accents du Sud se marièrent merveilleusement avec le grenache rhodanien. Orphyse Chaussette est le nom de son restaurant, c’était aussi celui de son arrière grand-mère. Un joli nom, ma foi, tant pour une bonne table que pour une grand-mère ! Une bien belle adresse à recommander chaudement aux Bruxellois et aux autres également !

     

    Avec la mise en bouche, un blanc rhodanien, à l’aveugle, possédant du gras, de l’alcool, un beau creux en milieu de bouche et des notes légèrement oxydées en finale. Pas vraiment convaincant, ce Saint-Joseph les Granits 1996 de Chapoutier !

     

    Et c’est parti pour la grande verticale avec une première série de 5 Côtes du Rhône ! L’assemblage de toutes ces cuvées est à peu près similaire, à dominante grenache, complété par un chouïa de carignan et le reste en Syrah.

     

    Côtes du Rhône 2004 Domaine Charvin****

    Le nez est un peu fermé, mais la bouche possède une belle structure et un équilibre plutôt longiligne, avec beaucoup de fraîcheur, sur des notes de fruits frais écrasés. Le style Charvin s’affirme dans la recherche de la finesse et de la fraîcheur, malgré la sécheresse de l’année, heureusement exempte de canicule.

     

    Côtes du Rhône 2003 Domaine Charvin***

    Complexe et expressif, un peu animal noble (fourrure, cuir), épicé, légèrement cacaoté, très mûr, il s’épanouit dans une finale un poil chaleureuse liée au millésime.

     

    Côtes du Rhône 2002 Domaine Charvin**

    Millésime inondé, mais tri drastique ne conservant que 40% de la récolte. De jolies notes de fraise surnagent, et si la matière paraît un peu fluide et diluée, c’est plus par comparaison avec le vin suivant servi en parallèle.

     

    Côtes du Rhône 2000 Domaine Charvin***(*)

    Aromatique typée grenache, sur le cacao, les fruits cuits, très concentré, rond, fruité, charmeur mais non dénué de complexité.

     

    Côtes du Rhône 2001 Domaine Charvin****

    Un millésime riche, et un vin puissant, concentré, animal, fruité (bigarreau), possédant une belle longueur. Le petit frère du Châteauneuf !

     

    Une série apéritive de Côtes du Rhône qui a bien tenu son rôle, à savoir aiguiser l’appétit avant d’attaquer les Chateauneuf-du-Pape !

     

    Au milieu des plats succulents concoctés par Philippe Renoux, dont voici les photos (quand j’ai eu le temps de les faire avant de manger !) et dont vous pouvez imaginer l’intitulé et les ingrédients (je ne les ai pas tous retenus !),

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    et quelques considérations philosophiques sur le vin, l’homme, le terroir, la vie, tout ça, quoi ! Pêle-mêle, sortis du contexte, sans mention de l’intervenant, tout doute étant permis, mais pour la beauté des phrases et des paroles :

     

    « L’enherbement, dans le Sud, c’est qu’il y a un problème quelque part ! »

     

    « Attention, je n’ai pas dit que je n’aimais pas l’herbe »

     

    « Attention, je n’ai pas dit que je n’avais jamais fumé d’herbe ! »

     

    « La biodynamie, elle n’existe que pour des raisons septentrionales. »

     

    « La biodynamie, elle n’existe que pour des raisons sentimentales »

     

    « Bon, alors, en 1 : L’homme, en 2 : Le millésime, en 3 : Le terroir. »

     

    « Arrêtez, avec vos arguments à la noix !  Tout d’un coup, j’en viens à douter ! »

     

    « Quand est-ce qu’on mange ? »

     

    « Et on boit quoi, là ? »

     

    Ben, du Châteauneuf-du-Pape de Laurent Charvin, justement ! Dégustés en deux séries, de 4 et 5 vins servis deux par deux (sauf le cinquième !), avec un intermède culinaire.

     

     

    Châteauneuf-du-Pape 2002 Domaine Charvin***

    Presque 100% grenache dans ce millésime, c’est un vin de fruit, souple, simple, un peu végétal, fait pour être bu dans cette phase séductrice, un miraculé dans ce millésime noyé sous les eaux du ciel en Rhône Sud !

     

    Châteauneuf-du-Pape 1996 Domaine Charvin**

    80% grenache, 10% syrah, 5% mourvèdre, 5% vaccarèse. Un vin à l’évolution marquée (le millésime 96 est loin d’être exceptionnel dans le Rhône !), distillant des notes tertiaires champignonneuses entêtantes. La bouche, un peu dure, se perd dans une sensation alcooleuse avec finale fuyante et asséchante

     

    Châteauneuf-du-Pape 1994 Domaine Charvin*****

    Pas de syrah dans l’assemblage pour ce millésime qui a plutôt réussi à Laurent Charvin. A cette époque, la mise était encore partielle, une grosse partie de la récolte étant vendue au négoce.

    Le nez est élégant et racé, cacaoté, empyreumatique, sans évolution vers un registre tertiaire décadent comme le 1996, évoquant la truffe et le moka. Très fin, harmonieux, long et agréable, il s’agit là d’une très belle bouteille dans sa phase de maturité.

     

    Châteauneuf-du-Pape 1997 Domaine Charvin****

    Là encore, pas un très grand millésime climatique, gel, grêle et temps froid ! Et pourtant, ce vin à la matière élancée est bien fondu, harmonisé par une petite note végétale apportant une pointe de fraîcheur à une finale à peine chaleureuse. Un ensemble très agréable, fin, prêt à boire.

     

    Châteauneuf-du-Pape 2003 Domaine Charvin****

    Pour inaugurer la deuxième série, celle des grands millésimes, on attaque plutôt fort ! Si le nez très fruité est un peu compoté, signant 2003, la bouche reste d’une élégante fraîcheur, avec une rondeur épicée et des tanins gras et enrobés, avec tout au plus un petit excédent d’alcool dans la finale.

     

    Châteauneuf-du-Pape 2000 Domaine Charvin*****

    Plus précis dans sa définition, ce 2000 est d’une élégance distinguée, dont la richesse n’a d’égale que la race. On y retrouve tout ce qui fait le charme des vins de cette appellation, des arômes animaux nobles (cuir, fourrure) sur des notes chocolatées, la finesse en plus !

     

    Châteauneuf-du-Pape 2001 Domaine Charvin****(*)

    Le voilà, ce désormais fameux vin encensé par tous ! Un côté syrah exacerbé malgré un assemblage identique, grenache largement dominant. Epicé et floral, puissant et large d’épaules, c’est un colosse qui ne demande qu’à se laisser amadouer. Pour moi, c’est encore un peu trop tôt, mais je suis disposé à l’attendre longtemps !

     

    Châteauneuf-du-Pape 1999 Domaine Charvin****

    Voilà un vin épanoui, à maturité, alliant fraîcheur, finesse et complexité. Toujours un petit côté syrah, mais le grenache s’affirme par ses notes chocolatées.

     

    Châteauneuf-du-Pape 1998 Domaine Charvin*****

    Dans un style superposable à celui du 1999, voilà certainement le vin le plus accompli des deux séries : élégant, aérien, fondu, tout simplement magnifique ! A boire tant qu’il y en aura en cave !

     

    En marge de la dégustation, puisque bu le lendemain, à l’aveugle de surcroît, sa place est néanmoins ici, pour frôler l’exhaustivité !

     

    Châteauneuf-du-Pape 2004 Domaine Charvin*****

    Tellement de fruits au nez, que je le trouve un peu boisé, l’imbécile que je suis ! Je pense qu’il s’agissait là de son côté « brut de cuve », ce qui m’a égaré ! L’attaque est piquante sur la pointe de la langue, liée à la présence de gaz carbonique (le vin est brut de cuve, volontairement non dégazé pour l’instant. La structure possède une grande fraîcheur, et surtout un soyeux incomparable, un véritable satin pour le palais. Le travail de Laurent sur la fraîcheur et la finesse est ici particulièrement abouti, faisant de ce vin un futur très grand !

     

    Que dire après un tel inoubliable moment?

    A part, vive la Belgique, vivent les Belges, vive Châteauneuf-du-pape, vive Laurent Charvin, vive Orphyse Chaussette!

    Ce n'est déjà pas si mal, finalement!

     

    Olif

     

     

     

     

     

     

  • Week-end mystère, la solution!

    Bon alors, la soluce du Week-end mystère! Tout le monde a tout faux, mais c'est sympa d'avoir joué (et fait exprès de perdre!).

       



    Pas Châteauneuf, ni Saïgon, chez la taulière de Biénoa ("comment qu'elle s'appelait nom de Dieu?"), ni près d'un vignoble, ni chez les ch'timis, mais pas loin, d'accord!


    Est-ce que comme ça, c'est suffisamment clair?

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    J'en pince pour Bruxelles, contrairement au Manneken qui en pisse!Photo_055

    A Bruxelles, on y boit de la bièèère, mais pas seulement! Du vin aussi, et pas que du Saint-Emilion!

    Du Châteauneuf du Pape, également, et du parmi les meilleurs! Et même des vins oxydatifs, enfin ça, c'était à Anvers!

    Petits comptes-rendus à venir, évidemment! Mais en attendant, juste quelques adresses incontournables, malheureusement réservées à quelques privilégiés dont j'ai eu la chance de faire partie:


    - Pour le dormir, Chez Lab, une bonne vieille maison bruxelloise, en plein coeur de la ville mais au calme reposant et qui n'est pas à "Te Huur",

    -Pour le manger, Chez Elisabeth, à Antwerpen (Anvers pour les non-néerlandophones) où le chef MarcPhoto_085 propose une cuisine soignée et travaillée, s'accordant avec merveille avec les vins oxydatifs. A signaler,  pour l'apéritif, un import de "fondue comtoise": des batonnets de Comté que l'on trempe à loisir dans un bol de cancoillotte! Un véritable must!


    Alleye, une fois, laissez-vous gagner par le charme belge!


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    Olif

  • Week-end mystère!

    A la manière de Patrick, il va s'agir de deviner, non pas ce que j'ai mangé (trop facile!) mais où je suis allé passer le week-end!

                                   

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    S'il y en a qui ne trouvent pas, je donnerai un indice, une fois!

    Olif

  • Neige de printemps...

    Mars_2006_001... mais conditions hivernales! Pas question de manger en terrasse en ce dimanche 12 mars 2006! L e thermomètre affiche gaillardement -6°C sous abri à l'heure de midi. L'ère glaciaire qui nous est prédite pour cause de réchauffement climatique (si si, c'est sérieux!) frappe à nos portes.

    Un hiver qui n'en finit pas, donc, près d'un mètre de neige aux Fourgs, le toit du Doubs, des conditions de ski optimales, si ce n'est qu'on apprécierait un peu plus de chaleur extérieure pour pouvoir skier en tee-shirt, par exemple! Peut-être même que ce n'est pas fini car j'ai aperçu quelques gentianes dont la tête dépassait du manteau neigeux. Or chacun sait ici que la hauteur de cette plante en été est un indicateur de la quantité de neige que l'on aura l'hiver! Une plante vraiment formidable, d'ailleurs, apéritive, digestive et météorologique! Et jolie, en plus. Malheureusement, je n'avais pas emporté mon appareil photo avec moi, vous allez être obligés de me croire sur parole!

    Pour se réchauffer un peu de l'intérieur, il nous reste cependant les vins du Sud, l'été qui s'invite à la table!

    Petite série vite fait ces derniers jours, de véritables Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette .

  • Bordeaux, de face et de profil, mes joies et mes peines...

    Bordeaux de profil!

    Le profil, celui de l'amateur de Bordeaux, dont on parle beaucoup en ce moment, ici, ou encore ! Avec ou sans majuscule, l'amateur de Bordeaux est d'un abord plutôt glacé, fusse-t'il de papier, lorsqu'il est exclusif, toisant le reste du monde du vin avec condescendance, daignant parfois s'y intéresser par pure bonté d'âme, histoire de ne pas se sentir exister uniquement qu'au travers du classement de 1855!

    Bordeaux de face!

    Bordeaux la magique, Bordeaux la magnifique, Bordeaux l'aristocrate, Bordeaux dont la culture du vin s'est éloignée pendant longtemps de la culture de la vigne, privilégiant la technologie et le travail en cave à l'expression des sols, enfouissant son raisin sous un amas de bûches, de copeaux, de sciure!

    Du vin de Bordeaux, j'en ai plein ma cave, de celui qui fait rêver l'amateur débutant ou confirmé, des crus dont la seule évocation du nom fait frémir de plaisir le Parkerophile. Si je reconnais volontiers que Mr Bob a guidé mes achats primeurs jusqu'au millésime 2000, je le regrette maintenant amèrement, ayant rempli ma cave de bouteilles dont je me demande si je vais arriver à les boire un jour, tellement sa conception du vin est éloignée de la mienne, encore que nous arrivions à nous croiser fugacement sur certains domaines ou châteaux.

    De l'uniformité bordelaise naquit un jour l'ennui du dégustateur, mais afin de ne pas passer pour un anti-Bordeau-iste primaire, une tendance réputée très "tendance" en ce moment, je me suis résolu à déboucher ça et là quelques flacons prélevés dans une pile qui ne baisse plus beaucoup depuis longtemps. Et ça commence plutôt mal!

    Bordeaux, mes peines!

    La première bouteille de La Dame de Montrose 2000 débouchonnée aurait mieux fait de le rester à tout jamais, bouchée! Un défaut portant plus sur la structure du vin que sur la perception de notes de TCA, mais un bouchon anormalement imbibé. Un deuxième exemplaire repêché illico à la cave est exempt de notes déviantes. Mais elle ne rigole pas beaucoup, la Madame! Austère, sévère, pour ne pas dire revêche, emprisonnée dans une ceinture de chasteté tannique dont la clé a été jetée au fond d'un puits. L'avenir nous dira si un Prince Charmant saura, un jour, lui "dérider les fesses". Un vin pour Janséniste!

    Bordeaux, mes joies!

    Le but de ce message n'étant pas de dénigrer les vins du Bordelais, mais plutôt de souligner un virage gustatif conçu pour plaire à certains, au détriment des autres, il ne faudrait surtout pas occulter les satisfactions qui ne sont pas venues que des grands et vieux millésmes.
    Tout d'abord, un Montbousquet 99, pourtant l'archétype des vins Nouvelle vague, mais tellement bon que Madame Olif a cru que c'était un vin du Languedoc! Personnellement, la connaissant, je pense qu'il s'agissait là d'un vrai compliment! Un vin concentré, soyeux, fin, encore très jeune, qui se boit avec délectation!

    Et puis, ce Pavie 1990, un grand vin, dans un grand millésime, avant que lSaintemilion_058e cru ne soit mis en Perse! Toujours sur une pente ascendante, le bonheur de tremper ses lèvres dans un vin pourtant épanoui, riche et plein! Des retrouvailles avec ce vin, dégusté pour la circonstance à l'aveugle chez Jef, identifié aisément comme Bordeaux, mais plutôt Rive gauche! Comme quoi!


    Mais l'essentiel est bien que la magie de Bordeaux opère toujours, non?

    Olif
     

  • La cancan-cancoillotte...

    "Mon gars, tu prends le metton,
    Que tu verses dans le caquelon,

    Cancoillotte_003
    Avec de l'ail, avec du beurre,
    Avec ton manche, avec ton coeur!

    Et faut touiller, ça c'est sûr,
    Sinon ça d'vient d'la confiture!
    Cancoillotte_004
    La cancoillotte, c'est tout un art
    Et faut rien laisser au hasard!

    La cancan-cancoillotte,
    C'est un mets ben franc-comtouais
    Tout en dansant la gavotte,
    On s'beurre la gueule à l'Arbouais!*"

    *Avec l'accent, et pas celui de Marseille!

    Cancoillotte_005

    J
    e ne pense pas qu'Hubert-Félix Thiéfaine, le plus célèbre des chanteurs franc-comtois contemporains ne m'en veuille de lui avoir emprunté sa recette de la Cancoillotte, lui qui a renié cette chanson depuis longtemps, la confiant au Très véritable groupe Machin, dont la vocation folklorique n'a jamais été usurpée!

    Avec ces giboulées de mars qui n'arrêtent plus de ne pas gibouler (probablement la faute au Gibolin, diraient les Deschiens!), c'était un véritable temps à manger une assiette comtoise à la cancoillotte chaude! La cancoillotte, à la maison, c'est mon domaine! Je me suis donc mis avec plaisir aux fourneaux!

    Le résultat, ça donne ça!
    Cancoillotte_006

    Les pieds de mouton au vinaigre sont également de ma propre production, récoltés à l'automne dernier sur les hauteurs du Larmont. Les pomme de terre en robe des champs (dévêtues sur la photo) sont des Belles de Fontenay, diablement sexy, mais pas autant que celles-ci.

    Pour faire glisser tout ca, un Côtes du Jura Chardonnay En Barberon 2000 de Stéphane Tissot, la première cuvée sans soufre produite au domaine André et Mireille Tissot. Peut-être pas le vin idéal pour ce plat, car profond et complexe, fin et minéral, dans une phase de plénitude sereine, mais que l'on peut attendre encore longuement. Sa dimension mériterait un mets plus élaboré, un poisson de rivière en sauce, par exemple!

    Cancoillotte_001


    Olif

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette .

  • Ganevat-Boos, Alchimie jurassienne à Pontarlier

    Fanfan_ganevat_003

    Quand Pierre-Ivan Boos, le chef de L’Alchimie à Pontarlier, convie à sa table Jean-François Ganevat, le vigneron de la Combe de Rotalier, dans le Sud-Revermont, la soirée fait des étincelles ! Epaulé au service par Philippe Bouvret, de la cave Essencia de Poligny (vin et fromages), Fanfan Ganevat nous a présenté un large aperçu de sa gamme, en deux temps, d’abord sous forme de dégustation, puis en accompagnement du repas concocté par Pierre-Ivan.

     

    On commence donc par une série de 7 vins en guise d’apéritif :

    Le vin préféré de Tonton Casa
    Fanfan_ganevat_008 Ce qu’il aime bien, le Tonton Casa, c’est le mousseux rosé, brut de brut, assemblage de 9 cépages, complantés sur une même parcelle. Du Trousseau, du Ploussard, du Pinot, du Gamay, du Gueuche, du Béclan, de l’Enfariné, + encore quelque autres encore moins connus, des cépages ancestraux qui n’ont plus guère droit de cité mais qui subsistent, ça et là, au milieu des vignes. Cette cuvée, proposée dans une version tranquille l’année dernière, a des bulles, cette année ! Nous l’avons testée en RD, comme chez Bollinger, puisqu’elle n’avait été dégorgée que la veille. Sans soufre, ni liqueur de dosage, c’est un vin très fruité (groseille), un soupçon animal (légère réduction), possédant une vivacité agréable, destiné à agrémenter les fins d’après-midi estivales, à l’ombre sous la tonnelle. Sympa !

     

     

    Côtes du Jura Grusse VV 2003
    Fanfan_ganevat_010 Issu de vieilles vignes plantées en 1950 sur des marnes rouges, ce Chardonnay possède un nez très aromatique, sur les agrumes, un brin exotique. Beaucoup de gras en attaque, une texture soyeuse très séduisante, sans lourdeur, car le vin est porté par une vivacité suffisante. Très riche, opulent, long, sa finale est marquée par une pointe d’amertume, probablement du fait de cette grande richesse. Pour Fanfan, ses 2003 ont été préservés du fait de l’élevage long, habituel au domaine, qui a apporté de la fraîcheur et sauvé le millésime. Aucun de ses vins n’a été acidifié, les taux d’acidité sont plutôt bas, mais aucun des vins ne semble en souffrir, affichant un équilibre plus que satisfaisant.

     

    Côtes du Jura Les grands Teppes 2002
    Un Chardonnay sur marnes blanches, issu de vignes de 45 ans d’âge, à la minéralité tranchante (pierre à fusil), droit vif et long. Presque une épure, tellement il est aérien. Un style que j’aime beaucoup, qui tranche d’avec le vin précédent, mais le millésime y est certainement pour quelque chose.

     

    Côtes du Jura Les grands Teppes VV 2002
    Des vignes presque deux fois plus âgées (83 ans) que celles qui ont donné naissance au petit jeunot d’avant ! 24 mois d’élevage sur lies, sans soufre ! Je lui trouve au premier nez une petite note anisée, de fenouil, mais je suis le seul ! De la réduction fugace ? Bâti sur la même acidité directrice que le précédent, il est à la fois plus étoffé, plus complexe, exprimant une minéralité plus jurassienne, marneuse, mais tout en finesse, à la manière des grands blancs d’en face. Le Montrachet n’a qu’à bien se tenir, voilà un sérieux concurrent !  

     

    Côtes du Jura Les grands Teppes VV 2000
    Le même, avec deux ans de bouteilles en plus, élevé et vinifié sans soufre. Au nez, des arômes de zan, de réglisse, de thé, en bouche, une carrure impressionnante, en longueur et en largeur, avec une finale remarquable, longuement persistante et riche.

     

    Côtes du Jura Plein Sud 2004
    Troisième feuille d’un Trousseau replanté en 2001 à haute densité (10000 pieds/ha), sur un coteau à forte déclivité (78%) exposé plein Sud, juste sous la roche qui surplombe la maison. Un terroir qui devrait donner de grandes choses dans quelques années ! La robe est très colorée, rubis soutenu, brillante. Le nez est épicé, légèrement fumé, un peu caoutchouc (réduction), la bouche est ronde et charnue, avec une finale plutôt chaleureuse, venant atténuer légèrement la digestibilité. On peut le laisser s’assagir un peu en bouteille !

     

    Côtes du Jura Cuvée Julien 2004
    Un Pinot Noir encore juvénile, qui possède une pointe de gaz à peine perceptible mais qui vient rehausser des tanins encore un peu fermes. A attendre.

    Fanfan_ganevat_007

     

    L’apéritif s’est déjà passablement étiré, l’assemblée commence à avoir les crocs ! On va donc continuer à table notre exploration du Sud-Revermont, avec incursion dans divers coins du globe grâce au talent de notre alchimiste favori.

    Jus de cresson gélifié, île flottante aux épices et pétales de haddock fritsFanfan_ganevat_011

    Côtes du Jura Savagnin ouillé Privilège 2003
    Nez opulent, très 2003, délivrant des arômes fruités de poire, grande richesse en bouche, avec amertume finale, mais néanmoins une certaine fraîcheur. Puissant et costaud ! Il s’accorde plutôt bien avec les saveurs relevées du haddock, tonnerre de Brest !


    Mousseline de crabe, croûte de pain aux céréales, neige de daikon, graines de poireau germées,Fanfan_ganevat_012 réduction de poivron rouge

    Côtes du Jura Poulsard Allobroges 2004

    Des vieilles vignes de 1959, qui ont donné naissance à ce beau Poulsard, pas très facile à goûter de prime abord, du fait d’une réduction marquée ! Mais de la bonne réduction, malgré la trivialité des arômes : cour de ferme et fiente de poule, mais d’avant l’épidémie de grippe aviaire ! Une fois les naseaux décrottés, le vin se révèle dans toute sa splendeur, un fruité éclatant, épicé et poivré, avec une texture magnifique, satinée, qui s’allie magnifiquement avec la complexité du plat qui nécessitait d’assembler les saveurs (relevées, salées, sucrées) avant la mise en bouche. Graines de poireau germées à peine piquantes, emportant un peu la bouche, mais la neige de daikon (radis blanc d’Asie) était intéressante à marier à la mousseline de crabe et au poivron rouge réduit !

     

    Gambas Camerone grillée et erigü, émulsion de panais au curry, caviar d’œuf de hareng, huile de chanvre

    Côtes du Jura Savagnin Prestige 2001

    Du Savagnin vert (mais récolté mûr !), une variété pas toujours reconnue de ce cépage, élevé 48 mois sans ouillage. Du bel oxydatif, très fin, au nez typique sur les épices, le curry, les fruits secs, mais pas vraiment la noix. Puissant, riche en alcool, il s’équilibre en finesse par sa longueur exceptionnelle qui l’harmonise. L’accord avec le plat, une nouvelle fois très complexe, fonctionne parfaitement. PasFanfan_ganevat_013 convaincu par l’émulsion de panais, volontairement servie froide, et qu’il valait mieux mélanger à la sauce pour la tiédir. Cuisson de

    la Gambas

    parfaite ! Tellement bonne que j’en ai oublié de prendre la photo d’avant !



    Gras de cuisse de poulet simplement rôti au piment doux fumé, peau croustillante, poêlée de couteaux auFanfan_ganevat_014 persil arabe et artichauts braisés

    Côtes du Jura Les Chalasses 2002

     

    Du Chardonnay sur marnes rouges, grises et violettes ! Le Jura est un véritable arc en ciel ! Fenouil, anis étoilé, badiane, le retour ! Puis des notes qui évoluent vers l’eucalyptus, apportant de la fraîcheur à une structure minérale solide, d’une grande droiture, à l’acidité finale mordante mais plaisante.

    Avec ce plat-là, j’aurais presque vu un vin oxydatif, mais Les Chalasses ont plutôt pas mal tiré leur épingle du jeu !

     

    Pétales de vieux Comté au jus de carotte des sables caramélisé, gressini au cumin

    Côtes du Jura Les grands Teppes VV 1999

    Minéral, tendu, épuré, à maturité, le terroir magnifié ! On sent qu’à partir de 2000, un changement de style s’est opéré sur cette cuvée, qui se rapproche plus en 1999 de l’esprit du 2002 « jeunes » vignes.

    Le Comté, du Vagne 44 mois en provenance de Poligny (visuel non disponible !), n’est plus disponible à la vente non plus, et c’est dommage !

     

    Entremet au chocolat, biscuit imbibé de jus de groseille, ficoïde glaciale au sucre, sorbet tamarios

    Fanfan_ganevat_016 Côtes du Jura Vin de Paille 2002

    383 g de sucre résiduel pour un Paille qui affiche ostensiblement une robe gelée de coing. Le coing se retrouve au nez, sous forme de pâte, étant donné le haut taux de sucre, mais l’acidité est suffisamment importante pour équilibrer le tout. La minéralité apparaît dans des notes de graphite, mine de crayon de papier. J’aime ce style de vin qui réussit à imprimer sa fraîcheur malgré le sucre, qui joue sur la richesse et la concentration en évitant l’écueil de la lourdeur !

    L’accord avec le dessert est plus improbable, celui-ci se situant peut-être en deça du reste du repas. L’entremets manque un peu de fondant, la ficoïde glaciale a des allures d’algue extra-terrestre un peu insipide malgré la réussite de la réalisation.


                                                    Fanfan_ganevat_018

    Café, San Pellegrino et l’addition, s’il vous plaît ! Il est déjà bien tard, mais cette soirée en valait vraiment la peine !

     

    Quand est-ce qu’on remet ça ?

     

    Olif

  • Un petit coin de Provence sous la neige…

    …du Jura! On se dépayse comme on peut! Depuis le temps que j’avais envie de goûter à la production des Dupéré-Barrera, négociants-éleveurs en Provence, dont la réputation de qualité des vins se répand comme une traînée de poudre! De surcroît, ils font partie de la famille blog, vin et gastronomie, et de lire régulièrement leurs billets sur la vie du domaine, l’élaboration de leur vin, la fabrication de l’huile d’olive, leurs aventures gastronomiques, a fini par me les rendre familiers. En complément de l’activité de négoce, qui les conduit de Bandol au Languedoc en passant par le Sud du Rhône, ils sont devenus propriétaires de 7 ha de vignes, au domaine de la Procure, situé à Carnoules, à 30 km à l‘Est de Bandol.

    Pas facile de s’en procurer, d’ailleurs, de la Procure! Heureusement, JPH, le caviste gitan différentiel, veille et propose toute la gamme sur Absoluvins, son site web! Un petit clic, et hop! Prêt pour le grand choc! Gustatif, évidemment, et je me suis fait un plaisir fou à ouvrir un à un les échantillons que j’ai encavés!

    « Inventeurs » du style Nowat (pour No Watt), un état d’esprit très sain pour une vinification exigeante qui ne fait appel à aucune technologie moderne (ou électrique?), les Dupéré proposent des vins empreints d’une grande pureté de fruit et d’un équilibre frais et élégant qui témoignent de l’extrême qualité du raisin ramassé et des faibles rendements.

    « You know what? I’m happy! » S’il fallait résumer cette dégustation en trois mots, ce serait ceux-là!

                                   

    Dup_001

    Côtes de Provence « En caractère » 2003
    Chteau_chalon_jo_007Une fraîcheur et une pureté de fruit remarquables, pour un vin plaisir aux tanins veloutés et très fins, déjà très accessibles. Cabernet-Sauvignon, Mourvèdre, Grenache et Carignan sur Schistes du massif des Maures et argilo-calcaires de l'arrière pays Varois. 

    Côtes de Provence, Clos de la Procure 2003
    Très concentré, son soyeux de texture le rend extrêmement séduisant, velouté et caressant. Un peu confituré mais pas trop, il possède une belle longueur et des arguments pour le laisser patienter un peu en cave. Premier millésime du domaine, une jolie réussite! Grenache noir et mourvèdre sur sol argilo-calcaire du massif des Maures.

    Côtes de Provence  blanc, Clos de la Procure 2004

    100% Ugni blanc! C'est possible, ça? Une fraîcheur, une tension et une minéralité revigorantes pour un vin aux arômes assez discrets! Les premieres notes fermentaires perçues au nez incitent à le laisser vieillir un peu en cave.

    Côtes de Provence « En caractère » 2002, Cuvée Spéciale

    Un petit bonheur de vin, d’abord ramassé sur lui-même (sortie de cave, un peu frais dans le verre), puis qui explose dans des notes de griotte, de cerise, de noyau. Un équilibre qui privilégie la fraîcheur, du fait d’une belle acidité directrice. Un vin gourmand!

    Bandol India 2001
    Un client sérieux, légèrement animal, très fruité (mûre, cassis), concentré, avec des tanins un peu fermes, une belle longueur, du volume, une petite pointe d’alcool, et surtout un énorme potentiel. A attendre absolument!Dup_002

    You know what?…

    Olif

  • A la Jurassienne … et aux Jardins!

    Soirée de reprise aux Jardins de Saint-Vincent, et un thème plutôt ardu, à déconseiller aux âmes sensibles et aux allergiques à l’oxydation (il paraît que ça existe !), aussi ménagée soit-elle ! Les vins oxydatifs, de France et de Navarre, se sont dévoilés pour nous, et pour notre plus grand plaisir, chez Stéphane « Saint-Vernier » PLANCHE. Avec en guest star de la soirée, Julien Labet, qui nous réservera forcément quelques surprises!

                                                    La_grangette_001

    La traditionnelle ardoise de l’entrée avait ce soir-là des airs de chef d’œuvre calligraphique ! Les moines enlumineurs auraient-ils fait étape dans la cité de Pasteur? Que nenni! Une touche féminine, plutôt, cela se sent!

     

    Les vins sont bien entendus dégustés à l’aveugle, comme à l’accoutumée!

     

    Vouvray 2002, Domaine Lemaire-Fournier

    Une version spéciale, remise en pièces et laissée en vidange 14 mois. La robe est d’un bel éclat, brillante à l’œil. Son nez fruité très mûr, laisse la place à acidité et fraîcheur en bouche, avec une pointe discrète de gaz. Un vin plutôt tendu, de longueur moyenne, à l’oxydation très discrète, idéal pour débuter une désensibilisation.

     

    Le Jambon blanc 2000, Vin de Table, Philippe Jambon

    Après la mise en bouche, un bon gros sandwich, mais sans pain ! La robe est franchement dorée, légèrement trouble, limite véritable oxydation. Limite madérisation, le nez n’en est pas moins agréable, un peu levurien, virant à l’encaustique. La bouche est large et puissante, mais possède vraisemblablement une acidité énorme pour porter aussi loin ce colosse. On la retrouve d’ailleurs dans la finale. Un Chardonnay du Beaujolais qui ne fait pas dans la dentelle, mais au style affirmé et à l’équilibre revendiqué. Un vin qui a fait deux ans de voile !

     

    Côtes du Jura La Bardette 1989, Domaine Labet
    Le nez est très empyreumatique, sur le moka, le café torréfié, la brioche chaude, laissant présager une bouche riche, et pourtant, je lui trouve une attaque plutôt tendue, stricte et minérale. Très élégante et aérienne, cette Bardette est restée 3 ans sous voile. Et pourtant, elle se rapproche presque de l’aromatique des vieux Champagnes ou Bourgognes blancs ! Très certainement marquée par son terroir, emblématique des cuvées parcellaires dorénavant ouillées du domaine Labet.

    Côtes du Jura 1982, domaine Labet
    Une cuvée générique du domaine, vraisemblablement issue du terroir de La Chapelle. Le nez est très finement torréfié, fin et élégant, moins prononcé que celui de la Bardette. Un vin pourtant assez puissant, complexe et profond, épanoui, chaleureux en finale. 3 ans de voile également, dans un millésime à acidité assez haute.

    Trousseau 1999, J. Puffeney
    Oh ! le gros piège ! Un vin blanc à la robe plutôt dorée et au nez de morilles, de curry, de noix, de marc et d’épices. La bouche est sèche, mûre, puissante, un peu alcooleuse, avec une sensation de légère sucrosité finale, miellée. Bâti sur la puissance plus que sur la finesse, tout le monde part évidemment sur un Jaune arboisien ! Et voilà que c’était un rouge ! Pressuré en blanc, mais quand même ! Laissé en barriques sous voile, il y est d’ailleurs toujours et n’est pas forcément destiné à la commercialisation ! Une expérience surprenante !

    La Mémoire du Temps, Domaine de la Tour Vieille
    Sous une belle robe bien dorée se livre un nez très « rancio », raisins secs, amis avec une note acétate, colle Scotch prononcée. Très sec, puissant, riche en alcool, la Mémoire du Temps me rappelle L’Air du Temps de Christophe Abbet le Valaisan ! Grenache gris et blanc élevé sous voile pendant 3 ans et demi.

    Château Rousset-Peyraguey 1997
    Un domaine bio-dynamique de Sauternes, situé sur la commune de Preignac, qui pratique une philosophie du vin plutôt « nature ». Elevages longs en vieilles barriques, qui donnent un vin bâti sur la puissance, avec un taux d’alcool en général lus élevé que celui de ses pairs (14,5°, 15° contre 12 ou 12,5° pour la majorité des Sauternes), et une tendance plutôt oxydative. Au nez, le botrytis est pourtant bien là, au milieu de notes de café, de fruits secs,  d’écorce d’orange confite. Un corps possédant une belle acidité, un bon équilibre, même si la finale est à peine en dedans, je trouve, manquant de longueur, et peut-être à peine alcooleuse. Un très beau vin néanmoins !

    Rancio, Domaine des hautes Collines de la Côte d’Azur
    La robe est brun acajou. Le nez, particulièrement agréable, décline des notes fines de rancio (comme son nom l’indique !), de fruits secs, de vanille bourbon. Parfaitement équilibré, entre sucrosité, acidité et fraîcheur, la finale se pavane sur des notes de rancio de toute beauté ! Une véritable surprise pour un vin que l’on situait volontiers à l’aveugle du côté de Rivesaltes ou banyuls ! Etonnant, non?

    Poil de Lièvre, Vin de Table, Mas Foulaquier

    Un autre vin étonnant, sans concertation préalable avec Le Seb, ayant apporté la bouteille précédente. Son nez original de fruits rouges, de noyau, de cerise, de noyau de cerise, un poil animal (lièvre ?), sa bouche ronde et chaleureuse, du fait de son taux élevé d’alcool, en font un vin extrêmement sympathique. Syrah et grenache, récoltés en surmaturité, plus ou moins botrytisés et/ou passerillés, élevés sans ouillage pendant 14 mois. Un vin du Languedoc que le Roussillon ne renierait pas !

    En guise de conclusion à cette sympathique et chaleureuse soirée, je ne dirai qu’un mot : « Vive les vins oxydatifs ! ». Comment, ça fait quatre ?

    Olif