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  • M'sieur Milan et l'emmerdeur

    Son nom, c'est M'sieur Milan. Pas dans un film d'Edouard Molinaro, mais dans la vraie vie. Il a des airs de Lino Ventura, mais ce n'est pas un tueur à gages. Il se prénomme Henri. Henri Milan. Son truc à lui, c'est le vin, dans les Baux. Mais quelque part, il a aussi des airs "d'emmerdeur", d'empêcheur de produire du vin standardisé en rond. Un personnage haut en couleurs, qui pousse des coups de gueule et sait faire preuve d'autorité dans son domaine, comme le M'sieur Milan du film.



    L'emmerdeur - C'est beau, l'autorité...
    Uploaded by RioBravo


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    M'sieur Milan, je l'ai rencontré en Alsace, lors du 10ème anniversaire de Terres à vins, un caviste alsacien qui fêtait son 10ème anniversaire, justement, en grandes pompes et en compagnie d'une assemblée triée sur le volet, même que j'en faisais partie, c'est dire! Il n'y avait pas que M'sieur Milan, d'ailleurs. Il y avait Didier Barral, Bruno Schueller, Jean-François Ganevat, Patrice Lescarret et encore bien d'autres. Cela se passait à La Vancelle, à l'Hôtel-Restaurant Elisabeth et cela a valu le déplacement. Parce qu'on y a goûté à bon nombre de vins des vignerons présents et que la cuisine de Gérard Dehaye est plutôt raffinée et délicate, malgré un brin de sophistication. Soirée très sympa, voire plus, dans une ambiance bon enfant, plutôt sage jusqu'à ce que le vigneron jurassien de service ne mette le feu en faisant sauter moult bouchons. Incorrigibles jurassiens!

    Imgp3213 Ayant kiffé à donf le Clos Milan 2002 servi là-bas, j'ai voulu bisser en débouchant  un Clos Milan 2000 que l'on m'avait généreusement offert. Un vinImgp3210 qui, pour respecter les coups de gueule de M'sieur Milan, nécessite dans un premier temps de s'affranchir de la vue et de l'odorat. On y reviendra plus tard. La bouche est un vrai bonheur, avec des tanins agréablement fondus, de la fraicheur, de la digestibilité, une fort coquette longueur et de la persistance aromatique. Le nez laissait plutôt présager un vin puissant et alcooleux, or il n'en est rien. Tout se fond dans la bouche et s'harmonise! Quant à la légère turbidité de la robe, on n'en parlera même pas tellement ce n'est qu'un détail fugace, proportionnel au temps que met la bouteille à être sifflée.

    Olif

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    P.S.: Henri, c'est promis, on essaiera de descendre faire les Baux! On finit notre café et on y va!
  • Fatale Eurovision!

    Un brin de tristesse, ce soir, malgré la victoire des Sochaliens en Coupe de France (pur chauvinisme régional, parce que le foot, moi...), les Fatals se sont faits rétamer en finale de l'Eurovision ce soir. Pas eu besoin de tirs au buts! La Picardie vient d'annoncer trois jours de deuil régional.

    Vu les rossignols qui rôdaient à Helsinki, on se demande quand même bien ce qu'ils sont allés faire dans cette galère. On retiendra toutefois leurs habits roses signés Jean-Paul Gauthier, drôlement croquignolets.
    Et bien plus seyants que la chemise à pois arborée lors des festivals estivaux!

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    Pour se remettre en joie, un petit coup de Fatals, un vieux titre issu de leur premier album autoproduit finement intitulé Amiens, c'est aussi le tien, un véritable collector:
    Les Fatals Picards:_I_live_in_picardie


    Olif

  • Josmeyer, au nom du Hengst...

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    Il y pousse de belles plantes, au Domaine Josmeyer, à Wintzenheim. Probablement la rançon de la biodynamie! Fondé en 1854 par Aloyse Meyer, le domaine familial doit son nom à Joseph Meyer, qui a souhaité se démarquer de tous les Meyer alsaciens. Tout comme la série Au nom de la Loi doit son nom à Josh Randall, ce qui n'a absolument rien à voir sauf que ça sonne un peu pareil à l'oreille. Le Hengst, il fait un peu la loi, chez Josmeyer, parce que c'est là qu'on y produit quelques-uns des plus beaux vins du domaine et peut-être même de toute l'Alsace. Le Hengst, c'est l'étalon, et cela nous ramène un peu au western et aux chasseurs de primes.

    Rangeons la Winchester à canon scié, nous n'avions pas rendez-vous avec Steve Mac Queen, au Domaine Josmeyer, mais avec Christophe Ehrard, winemaker et ambassadeur des vins du domaine à l'étranger. Visite des caves et installations, qui confirment bien toute la politique qualitative mise en oeuvre ici, puis passage éclair dans le hangar où sont stockés les produits biodynamiques. Après une petite reniflette de bouse de corne, histoire de se faire une petite ligne de 500 et s'éclaircir les naseaux, rendez-vous au caveau de dégustation pour une très jolie série de vins, quasiment un sans-faute. Une gamme multiple, déclinée avec tous les cépages. Nous goûterons aux vins d'artistes, dont l'étiquette fait référence à l'art, d'une manière générale, et qui sont plutôt des vins de fruit, aux vins de la série Prestige, des expressions abouties du cépage reflétant au plus juste leur terroir, et aux Grands crus, la quintessence de deux climats de grande valeur, le Hengst et le Brand.

    Pinot blanc 2006, gamme artiste
    80% auxerrois, 20% Pinot blanc. Un vin simple et gourmand, fruité et souple, dans un registre encore très levurien et fermentaire.

    Pinot blanc Les Lutins 2001
    Issu d'un terroir un peu plus profond, sur le Herrenweg de Wintzenheim. Le nez est très ouvert, sur les fruits blancs. La bouche est large et possède un bel équilibre. Rond, plein et vineux, voilà une très belle bouteille à maturité.

    Pinot Auxerrois H Vieilles Vignes 2002
    Récolté au coeur du Hengst, ce 100% auxerrois constitue la parfaite expression de son terroir. Minéral, avec une pointe légèrement hydrocarbure, sec et tendu, c'est une véritable épure, un superbe étalon!

    Sylvaner 2005
    Une cuvée de Sylvaner rouge, une rareté que l'on devrait voir refleurir régulièrement, car il s'agit d'un cépage plutôt intéressant. Ce joli vin de fruit possède beaucoup de charme et de rondeur, mais ne manque pas de fond.

    Muscat 2005
    Constitué de 50% de Muscat d'Alsace et de 50% de Muscat Ottonel, il est joliment fruité, très typé muscat, frais et ne manquant pas d'acidité.

    Riesling 2005 Le Kottabe
    Retour à la gamme artiste, pour la série des rieslings. Nez végétal, plutôt fin, fruité, avec une petite pointe hydrocarbure. Droit et sec, avec une belle finale salivante.

    Riesling Les Pierrets 2002
    Dans cette gamme Prestige, le domaine Josmeyer recherche la minéralité du cépage sur des sols marno-calcaires. De fait, le vin est minéral, tendu, avec une superbe acidité bien mûre. Un très beau vin!

    Riesling Les Pierrets 2003
    La minéralité saura-t-elle affronter les affres du millésime? Suffisamment, oui, malgré une tension un peu relâchée, mais suffisamment de fraîcheur pour faire passer le tout. Plutôt bien, pour un 2003.

    Riesling Brand 2004
    Sur sol granitique, le Riesling fait merveille, exprimant un caractère droit et tranchant, racé, fin et élégant. C'est beau! De quoi s'interroger sur les affres d'une femme qui s'abandonne, un verre à la main. Elle a quoi, ta femme? Un Brand! Sans commentaire!

    Riesling Hengst 2004

    Sur ce terroir marno-calcaire, le Riesling prend des airs d'étalon. Nez pur et minéral, complexe, puissant, s'ouvrant et s'élargissant progressivement à l'encolure. Un vin superbe, et un grand coup de coeur pour ce climat.

    Riesling Hengst 2003
    L'aromatique est très mûre, un peu caramélisée. La bouche possède de la fraîcheur et une acidité correcte, mais la finale retombe un peu vite.

    Pinot gris 2005, Le Fromenteau
    Un nouvel artiste, ce Pinot gris au nez fumé, puissant,  et à la bouche ronde et fruitée, parfaitement sèche, ce qui est suffisamment rare concernant ce type de vin pour le signaler.

    Pinot gris Fondation  VV 2001
    Large d'épaules, mais avec un bel équilibre dans la rondeur et la puissance. Parfaitement sec, il se laisse boire avec délectation.

    Pinot gris Hengst 2002
    Nez confit, sur l'écorce d'oranges, avec beaucoup de fraicheur. On retrouve l'acidité et la trame minérale du Hengst en bouche. Elégant et très bon, il possède à peine de résiduel, mais celui-ci est parfaitement intégré et fondu.

    Gewurtztraminer 2005, Les Folastries
    Un gew parfaitement sec, à l'aromatique typique (rose, litchi), mais sans lourdeur ni caractère entêtant. Une grande pureté d'expression pour un vin simple et droit.

    Gewurtztraminer Hengst 2002
    Nez minéral et très fin, sans notes variétales, sur des zestes d'agrumes confits. Le terroir a repris le dessus, avec une finale poivrée et épicée. Le sucre résiduel est parfaitement fondu.

    Gewurtztraminer Hengst 1995
    Nezd'une grande pureté, minéral, très légèrement zesté. Bouche droite et minérale, quasiment sèche. Superbe équilibre!

    Pinot gris Hengst SGN 1995

    Une gourmandise finale, avec 40 g de SR. Sa fraicheur juvénile éblouit, tout comme sa superbe acidité, témoignant d'un équilibre quasi parfait.

    Alors que la dégustation semblait toucher à sa fin, un ultime rappel:

    Riesling Hengst Samain 1997
    Cette cuvée récoltée  au moment d'Halloween n'est produite que certaines années, lorsque le raisin le permet. Samain, en Celte, c'est le début de la saison sombre. 1997 n'est pas le grand millésime alsacien espéré, mais les vendanges tardives étaient de qualité. C'est un vin très fin, très droit, construit autour de l'élégance. Il a du mal à s'imposer derrière le Pinot gris SGN, mais je pense que cette bouteille-là n'a pas démérité.

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    Olif

  • L'air et le feu: Riesling Brandluft 2005 du domaine Rietsch

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    Voilà une bien jolie cuvée de Riesling produite sur les coteaux de Mittlebergheim, dans le Bas-Rhin, entre Barr et Andlau. Une Alsace un peu perdue dans les lombes, pas encore sacrée, mais qui mérite certainement que l'on s'attache à elle.

    C'est bien connu, on ne prête qu'aux Rietsch, mais ce domaine, sis à Mittlebergheim, est un domaine familial créé de toute pièce dans les années 1970, et qui exploite 11,5 ha, dont quelques parcelles en Grand Cru dans le Zotzenberg et le Wiebersberg, et plusieurs autres climats spécifiques suffisamment qualitatifs pour les revendiquer sur l'étiquette, notamment le Brandluft.

    En allemand, Brandluft, ça signifie "feu de l'air", d'après Systran parce que moi, je ne suis pas particulièrement germanophone, alors je n'aurais pas trouvé tout seul. Le Brandluft, terroir argilo-calcaro-gréseux en exposition Sud, Sud-Ouest, a pour habitude de produire des vins puissants, complexes et minéraux. Cette cuvée, dans le millésime 2005, amorce une évolution du mode de vinification  du domaine, qui devrait s'orienter vers la production de vins de plus en plus relâchés, libérés des contraintes technologiques. Ce Riesling, devant le parfait état sanitaire des raisins, n'a pas été sulfité à la vendange et Jean-Pierre Rietsch l'a laissé pendant 18 mois sur ses lies. Cet élevage long a eu pour effet de révéler au mieux les caractéristiques de son terroir, ce que je ne suis pas tout à fait en mesure de juger, n'ayant qu'une expérience très limitée en Brandluft. Légère filtration et léger sulfitage à la mise. Mais ceci dit, le vin est bon, voire même très bon, et justifie que l'on s'intéresse de près à la production du domaine Rietsch.

    Riesling Brandluft 2005, Domaine Rietsch
    Premier nez sur un très joli fruité primaire rehaussé de notes salines et d’autres, plus minérales, un poil terpéniques. La bouche est gourmande et tonique, avec de la rondeur en attaque, puis une sensation minérale qui perce petit à petit pour donner de la droiture et de la longueur à la finale. Un riesling croquant, mais qui possède de la densité et du fond, un joli coup d’éclat. Dégusté sur plusieurs jours, la tenue à l'air est remarquable.

    Olif

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  • A bon Chablis, bon rablis!

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    Chablis, dans l'Yonne, au coeur de la Bourgogne, profonde et historique. De l'Histoire et du vin. Voilà un lieu de séjour idéal pour s'enrichir culturellement et gastronomiquement. Trop tentant pour ne pas se laisser faire. L'idée de départ, c'était une opération commando. Envahir les Burgondes pour rendre aux Séquanes ce qui semble leur appartenir de droit. Pour cela, après avoir posé ses valises, il fallait reculer d'une case, et repartir en direction de l'Auxois, en Côte d'or, future Côte d'Ordures, d'après l'ASPA, puisqu'un projet de méga-décharge est prévu du côté de Semur, mais pas derrière, ce qui risquerait de la rendre rapidement visible aux yeux de tous. L'Auxois et son Mont du même nom, qui aurait pu être le siège d'un haut fait d'armes historique du temps de ce vieux Jules si on n'avait pas trouvé mieux depuis, de l'autre côté de la Saône. L'Auxois et son Mont, du haut duquel, un grand guerrier gaulois veille sur la plaine des Laumes, longue de bien plus de 3000 pas et occupée maintenant en grande partie par une urbanisation galopante (du côté de Venarey), et bientôt par un méga-archéoparc destiné à mettre en valeur les vestiges archéologiques de la région, dans le but de drainer un maximum de touristes. Dérober puis déplacer la statue de Vercingétorix jusqu'à l'Alésia jurassienne, pour l'ériger en surplomb de la plaine de Syam, au sommet des Gyts, ne sera pas une mince affaire et, la mort dans l'âme, il a fallu renoncer! Pas assez fort, malgré la bonne potion magique chablisienne! Il y aura donc pour l'instant toujours deux Alesia Mandubiorum, l'une pour touristes, et l'autre pour puristes.

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    Un petit tour par Semur, histoire de grignoter -j'ai honte!- un sandwich américain et des mauvaises frites, mais ça faisait plaisir aux enfants, et c'est le retour à Chablis, pour une deuxième opération commando, cette fois couronnée de succès, au domaine William Fèvre, une excellente adresse chablisienne qui produit d'une manière générale des vins élégants et purs, où l'élevage sait se montrer discret (pas plus de 2% de fûts neufs en moyenne).

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    Chablis 2005
    L'entrée de gamme, générique, qui est parfaite pour la mise en bouche. Rond, fruité, généreux mais ne manquant pas d'une certaine fraîcheur, un joli vin tout simple.

    Chablis 1er cru Les Lys 2005
    Superbe de minéralité et de vivacité, ces Lys possèdent un bel équilibre tout en longueur. J'aime beaucoup!

    Chablis 1er cru Vaillons 2005
    Le pendant des Lys, qui peut être intégré aux Vaillons en cas de besoin, sur une exposition plus chaude. Le nez est très mûr, l'équilibre est plus dans la rondeur, la finale se fait sur de beaux amers présageant d'une belle garde, suivie d'une acidité mordante et salivante.

    Chablis 1er cru Mont de Milieu 2005
    Le nez est légèrement iodé, salin. La bouche, très tendue, finit sur des notes salines. Un vin à la grande droiture et à la tension appétissante.

    Chablis Grand Cru Bougros 2005
    Nez minéral, sur le silex, bouche puissante, grande longueur, finale rémanente.

    Chablis Grand cru Bougros Côte Bouguerot
    Une parcelle des Bougros, contigüe aux Grenouilles, qui possède une minéralité et une tension bien distinctes du Bougros "standard". Droit et pur, il possède un équilibre qui m'a totalement conquis.

    Chablis Grand cru Vaudésir 2005
    Il s'agit du terroir le plus chaud de Chablis. Le vin issu de ce beau millésime 2005 est gras, puissant, rond, long et salin, acidulé en finale.

    Chablis Grand cru Valmur 2005
    Le terroir le plus froid des Grands Crus est censé donner le vin le plus typé Chablis, celui où l'on devrait approcher au plus près le kimméridgien. De fait, le vin est très minéral, avec une fraîcheur et une vivacité marquées, et une très belle longueur.

    Chablis Grand cru Les Preuses 2005
    Cette cuvée est un assemblage de deux coteaux d'exposition différente, mais complémentaires en 2005. Harmonieux, gras, équilibré, long et acidulé, il donne un sentiment de plénitude et d'aboutissement. Pour la méditation!

    Ayant bien médité sur mon propre sort grâce à ces Preuses, il ne restait plus qu'à aller vérifier sur place la distribution géographique des Grands crus dans l'amphithéâtre chablisien. Et acheter quelques andouillettes chez Michel Soulié. Et du jambon persillé chez le voisin Marc Colin. Et puis rentrer prendre le repas du soir à l'Hostellerie des Clos, avant de goûter à un repos bien mérité. La douceur de vivre chablisienne après l'expédition en Auxois...

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    Olif

    N.B.: j'ai beau réfléchir, je ne trouve vraiment aucune justification valable à ce titre complètement foireux, je vous prie de bien vouloir m'en excuser!

  • Le Verre de Terres, à Colmar

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    Heureuses alsaciennes! Non contentes de faire des biscuits que l'on trouve aussi à Paris, elles peuvent aller les tremper dans un verre au coeur de la vieille ville de Colmar... Inutile cependant d'y aller en rampant, à ce Verre de Terres, même si la carte des vins aurait tendance à vous faire tirer une langue comme ça (voir figure 1).Image_002

    Pour 12 malheureux petits euros, un plat et un dessert d'une élégance et d'une simplicité gastronomiques, tel ce tartare de thon aux légumes suivi de fraises comme ma grand-mère, crémées et d'une onctuosité remarquable. Un menu accompagné d'un Vouvray 2004 du domaine Lemaire-Fournier, un fort joli chenin aux arômes de coingImage_004 et de mirabelle, très mûr, sur un versant légèrement oxydatif, et d'une Sainte Epine 2003 d'Hervé Souhaut, une petite merveille de Syrah produite sur un des plus beaux coteaux de Saint-Joseph, appréciée également dans les milieux culturels du Soif Art.

    Une adresse immanquable, si l'Alsace  vous tape du pied dans le coin de l'oeil!

    Le Verre de Terres
    11, rue Wickram
    68000 Colmar
    Tél.: 03 89 23 61 10

    Olif

  • A la santé de Georges et Alban ... et Eric aussi!

    La bouteille parfaite en cette période électorale, elle vient d'un tout nouveau domaine situé à Feuilla, dans les Corbières et créé en 2005. Il aurait pu s'appeler Albin Michel, être éditeur et rouler sur l'or, le sort en a décidé autrement. Son nom, c'est Alban Michel et il fait du vin, à la recherche d'un idéal et d'un mode de vie en accord avec lui. Visiblement inspiré par le grand Georges, Alban a baptisé ses cuvées issues de très vieilles vignes (syrah et carignan, entre autres) de noms qui donnent envie: la LiberTerre, déclinée en trois couleurs, et la Mauvaise réputation. Fidèle à la mienne, j'ai ouvert la LiberTerre rouge 2005, un fier Carignan de fruit qui ne s'en laisse pas compter, un Vin de Table qu'on croque bien volontiers!

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    "Moi j'ai pris la peine
    De les déboucher
    Les Sabots d'Hélène
    Moi qui ne suis pas capitaine
    Et j'ai vu ma peine
    Bien récompensée
    Derrière le bouchon de la LiberTerre
    Derrière son bouchon rouge vif
    Moi j'ai trouvé le vin d'une reine
    Et je l'ai sifflé!


    Son cépage
    Etait tout décrié
    Un certain "Bettaine"
    L'aurait appelé vilaine
    Mais les Sabots d'Hélène
    Se sont donné la peine
    Ne cherche plus longtemps de carignan
    Toi qui as besoin de vin
    Ne cherche plus, aux Sabots d'Hélène
    Va-t'en donc faire le plein!"


    Vin étonnant, non?

    Geolif Brassens

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    P.S.: dimanche, n'oubliez pas d'aller voter mais méditez au préalable le vieux dicton occitan: "Président qui ne boit pas de carignan rend son peuple complètement gnangnan!"

  • Garden-Party surnaturelle à Molamboz

    Surnaturel


    Premier salon de vins véritablement surnaturel, il faisait bon y flâner dans un esprit détendu, voire se vautrer dans l’herbe tendre, ce qui ne fatiguait quand même pas trop non plus, y goûter deux ou trois vins, quelques huîtres de pleine mer, puis un des meilleurs chocolats du cosmos, et enfin se désaltérer avec une bière « franche ». Molamboz (Jura, France, Europe, Monde, Cosmos), un Salon qui tenait de la Garden-Party, idéal pour une fin avril estivale, et qui n’a manqué, toute connotation politique mise à part, aucune de ces promesses. Si ce n’est l’absence des vignerons de Bételgeuse, qui ont déclaré forfait (je précise que les organisateurs ne s’étaient nullement engagés sur leur présence !), et qui ont été remplacés au pied levé par un Pauillaco-genevois, ayant obtenu l’asile matrimonial au bord du Grand lac, à des lieues, voire à peine plus, de l’estuaire de la Gironde, et une ravissante Julie venue depuis les Costières, entre Nîmes et Arles, irradier le Jura de son sourire et de la qualité de ses vins. Deux vraies belles découvertes à ne pas manquer, ce que je n’ai pas manqué de ne pas faire !

    Dsc05767On commence par les autochtones, pour ne pas froisser les susceptibilités et entretenir le chauvinisme, et on se met en bouche avec les vins du Domaine de la Cybelline, en compagnie de Benoît Royer. L’Arbois rouge 2005 possède une jolie matière bien concentrée, un cran au-dessus du 2004 goûté dernièrement aux Jardins de Saint-Vincent. Le blanc 2005 est égal à lui-même, friand et croquant, un très joli assemblage de chardonnay et savagnin en complantation.

    Imgp3126 On s’attarde ensuite en compagnie de Jean-Marc Brignot, le Gentil Organisateur, qui n’a pas hésité un seul instant à transformer sa propriété en Club Med surnaturel pour recevoir ses invités et le grand public potentiel. Le Pet Nat 2005 est un Fin Limé, assemblage de chardonnay et de ploussard pour une couleur légèrement orangée, une véritable invitation au voyage festif. La bulle est gourmande et ravit le palais. Les Arbois rouges 2005 PP (ploussard-pinot ou ploussot-pinard?) et Marc (ploussard et trousseau) sont très concentrés, la prime à Marc en ce moment. Soliste 2004, une vendange tardive de Savagnin, qui a pris le voile pendant un an dans une cuve, poursuit son bonhomme de chemin et acquiert progressivement un peu de gras et de rondeur sans perdre son côté croquant, mûr et sec.

    Demi tour évident et facile en direction  de la souriante Julie, la curiosité piquée par cette Terre des Chardons, un domaine sudiste situé entre Arles et Nîmes, au cœur de l’appellation Costières. Quatre cuvées goûtées et un sans faute total, forcément le  grand coup de cœur de cette journée. Fraîcheur, élégance, et équilibre sont les mammelles de ces Chardons, tant dans le blanc 100% Clairette, superbe, que dans les rouges majoritairement Syrah qui ont suivi, Bien luné et Marginal. Des vins fruités et floraux, détendus, épanouis, à la grande digestibilité, qui m’ont évoqué les Côtes du Rhône du domaine Gramenon par leur caractère enjoué. Julie en a rougi de plaisir !

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    Jolies déclinaisons de gamay auvergnat chez Stéphane Majeune, du domaine du Peyra. On passe du Crépuscule aux Vieilles Vignes en jetant des Caillasses dans les Puys. Il y a de la fraîcheur et de la gourmandise dans toutes ces cuvées aux noms imagés et au caractère franc et fruité.

    Et puis on se réserve une dernière découverte pour la fin. Et pas des moindres! Paul-Henri Soler est un jovial helvète sans accent, puisque ses origines sont girondines. Il travaille encore à mi-temps à la Cité des vins de Genève mais s’est lancé à corps perdu dans l’aventure vigneronne. Formation bordelaise mais débarrassée des scories de l’élevage. Pour une expression 100% nature de son vin qui ne pourra qu’évoluer bénéfiquement dans le temps, lorsqu’il constituera petit à petit son propre domaine (pour l’instant, ce sont des achats hyper sélectionnés de raisins sur pieds). Trois vins proposés à la dégustation, trois baffes bacchiques, comme dirait l’ami Estèbe qui fut un moment au centre de la conversation et dont lesImgp3129 oreilles ont peut-être sifflé, je le prie de bien vouloir m'excuser de ce potentiel désagrément. D’abord En attendant, un Chasselas, à l’équilibre un peu inhabituel, développant d’agréables notes de poire caramélisée, large et soyeux, le carbonique étant peu marqué, puis un Gamay rond et fruité, à la finale croquante, de quoi calmer une Soif du Pays ! Il y a bien une raison à l’amputation du coin gauche de l’étiquette, mais je ne suis pas certain d’avoir retenu toutes les explications (un rien embrouillées) de Paul-Henri. Et enfin, un Vin du Dimanche, à base de gamaret récolté bien mûr, puis passerillé sur claies, l'humidité genevoise ne permettant pas de le faire sur souches. Cela donne un vin riche et puissant, parfaitement sec, sur des notes de noyau, d’amande amère et de banane séchée, dont le style pourrait rappeler celui de l’Amarone italien. Franchement bon et original, une vraie curiosité ! Finalement, Pierre-Henry est un véritable équilibriste, un funambule du vin avec un petit vélo dans la tête, celui qui figure sur ses très jolies étiquettes.

    Il y aurait eu encore beaucoup d’autres découvertes à faire lors de cette Garden-Party de Molamboz, tous les vignerons présentés étant dignes d'intérêt, mais le temps à manqué ! Les portes devaient fermer le samedi à 19 heures pour réouvrir le lendemain matin, il n'était pas loin de 21 heures lorsque j’ai quitté, à regret, la  nouvelle capitale des vins surnaturels. Avec quelques flacons, évidemment, mais aussi une bourriche d’huîtres de pleine mer de Xavier Grall à Blainville-sur-mer, et 3 bouteilles de bière « La Franche » pour étancher la soif sur la route du retour. Complètement surnaturel !

    Olif