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Les Vendredis du vin - Page 4

  • VdV #18: dessine-moi un Pinot Noir!

    Vendredisduvin

    18 ème session des Vendredis du vin, en pleine période de vendanges hexagonales, et notre dévoué Président a repris le flambeau. Est-ce devant le désarroi bourguignon, pour cause de météo difficile et de millésime compliqué en 2008, que le Petit Prince de la Belle Province a décidé de nous sonder sur notre vision du cépage emblématique de la Bourgogne? "S'il te plait, dessine-moi un Pinot Noir!" nous a-t-il dit en substance. Une chance, on aime plutôt bien ça, par ici et on en possède différents modèles à la cave. Même qu'on en produit aussi dans le Jura. Et en Alsace également. Et aussi en Orégon et en Afrique du Sud, mais c'est un peu plus loin de la maison. La Bourgogne n'a donc pas le monopole et la thématique ne s'en trouve que plus ouverte.

     

     

    Arbois Pinot Noir 2005, Stéphane Tissot

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    Les raisins de Camille! Réputé pour ses vins rouges de grande garde, Camille Loye préservait jalousement son secret. Ses vignes de Trousseau des Corvées étaient largement complantées de Pinot Noir, qui apportait étoffe et structure au vin. Lorsqu'il reprit (pendant deux ans) l'entretien de ces vignes en location, Stéphane Tissot isola tous les raisins de Pinot Noir des Corvées sous Curon pour produire une cuvée spéciale, un véritable collector. Dans un grand millésime comme 2005, cela donne un vin plutôt charpenté, à la fine texture grenue. Très jeune, encore légèrement marqué par un beau boisé très fin, à la hauteur de la matière première, c'est un Pinot riche et vigoureux, dans un grand millésime, qu'il faudra attendre patiemment. Ça pinote, il y a du croquant et de la fraicheur, sur une trame légèrement végétale.

     

    Alsace Pinot Noir Les Pierres Chaudes 2006, Domaine Julien Meyer

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    Ce Pinot Noir, dans un style plus gracile et élégant, pinotant en douceur, est une belle réussite signée Patrick Meyer, un vin diaphane, aux notes de fleurs fanées et de griotte. Des tanins en dentelle, d'une finesse remarquable, qui laissent parler la pierre, aussi chaude soit-elle. Le vin, lui, ne l'est pas, chaud, mais digeste, friand, buvable. Pour la petite histoire, cette bouteille sortit largement en tête d'une petite trilogie à l'aveugle, devant la Petite Cuvée Cailloutine 2006 de Paul Louis Eugène (assemblage Pinot Noir-Cinsault, censé tirer plus sur le versant Pinot), trop chaleureuse, beaucoup moins bien goûtée que précédemment, et un Chambolle-Musigny 1er cru Les Sentiers 2000 de Groffier, d'une finesse éléphantesque et pour tout dire surprenante de la part d'un vin de ce domaine, pas du tout à son avantage ce soir-là, même si  je l'ai déjà beaucoup mieux goûté par ailleurs.

    Vive le Jura, vive l'Alsace, vive le Pinot noir, vivent les Vendredis du vin! Et vive la Bourgogne aussi, un peu.

     

    Olif

     

  • VdV #17: des cailloux dans le vin

    Vendredisduvin17ème rendez-vous avec les  Vendredis du vin, le grand rendez-vous francophone de la Bloglouglou, et pour cette session présidée par le Méchant Raisin, il va falloir jouer au Petit Poucet et chercher les cailloux laissés par le vigneron dans la bouteille. La minéralité! Le gros mot est lâché, celui qui fâche parfois les amateurs, parce qu'il est censé être le véritable reflet du terroir. Le terroir! Ce truc qui reste dans le verre lorsque le vin s'est évaporé. Le problème, c'est que cette minéralité est loin d'être correctement définie. Comment se perçoit-elle, alors? Au nez, par des notes olfactives évoquant le caillou, la pierre à fusil, la craie, l'argile? Ou plutôt par la bouche et une structure acérée, tranchante, électrique (le coup de la pile plate testée avec la langue)? Ou encore sur l'étiquette, par le nom de la cuvée ou du domaine (Le sang des Cailloux, Picque Caillou, Contrexéville...)?

    Goûter la terre, sucer des cailloux, voilà ce qui reste dans le vin une fois le cépage retrogradé au second plan, laissant la terre nourricière révéler les secrets de sa roche mère. Malheureusement, ce serait trop simple! Il n'est pas impossible de boire des vins dits "de fruit" qui possédent des caractéristiques minérales, du fait de la présence de sels minéraux dans les 15 premiers centimètres d'un sous-sol parfaitement respecté par le vigneron.

    Bon alors, la minéralité, c'est quoi, finalement?

    Un peu de tout cela à la fois, en fait, et le meilleur moyen de réaliser à quoi elle correspond est encore de déguster... de l'eau, comme on l'a fait aux RE-VE-VIN 2006 ! Une eau faiblement minérale, type Cristalline, versus une eau minérale des Vosges, type Vittel, par exemple. Les sels minéraux de l'eau se traduisent alors par une sensation très particulière et caractéristique sur la langue et c'est cette sensation qu'il va falloir tenter de retrouver dans le vin.

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    Dans ce vin, on va en retrouver partout, du caillou: dans l'appellation, dans la bouteille, dans le verre ou encore sur l'étiquette. Voilà qui simplifie grandement la perception de minéralité, finalement. L'autosuggestion arrange bien les choses.

    Blanc fumé de Pouilly, Cuvée Silex 2002, Didier Dagueneau
    L'être et le Néanderthal! Les notes de pierre à fusil caractéristiques des Sauvignons produits sur le sol de l'appellation Pouilly-Fumé sont bien là, apportant du tranchant à la matière. Un coup de silex dans le panier d'agrumes et la graisse du mammouth. Un vin dépecé par l'éclat de la pierre, malgré sa richesse, et ne possèdant aucune lourdeur, grâce à cette minéralité sous-jacente. Une bouteille bien séduisante, à déguster au coin de la cheminée, simplement vêtu d'une peau de bête (pourquoi pas celle d'un matou roux?), en faisant "groumpf", tout en frottant pour se réchauffer deux bouts de bois l'un contre l'autre, voire autre chose si affinités.

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    Olif
  • VdV #16 - A nous les Grands Vins de Table!

    VendredisduvinVoilà une bonne nouvelle! Bacchus aime le vin, Bacchus aime les Vendredis, Bacchus ne pouvait qu'aimer Vendredis du vin. Il n'y a pas nécessairement le Feu à la Cave, mais nous souhaitons la bienvenue à Laurent de la cave où il y a le feu, pour cette seizième édition des VDV.

    Les amateurs (éclairés? éclaireurs?) savent depuis longtemps que le vin est fait pour la table et pas exclusivement destiné à des concours de dégustation. Ils ne rechignent pas à apprécier le vin sur les seuls critères du plaisir, de la buvabilité, de la gourmandise, plutôt que de l'intellectualiser de façon systématique en le décortiquant et/ou le comparant avec ses pairs, en se fiant principalement à l'étiquette.

    Vin de Table, pourtant, est loin d'être une dénomination qui suscite l'envie de la part du vulgum pecus attaché à un certain standing. Ben oui, puisqu'elle n'est associée à aucun critère qualitatif dans sa charte d'élaboration. A partir du moment où ce n'est pas un produit issu d'un "mélange de vins de différents pays de la communauté européenne" (les rebuts et/ou excédents de production des latrines viticoles de chaque pays), être un Vin de Table n'est pourtant pas obligatoirement péjoratif. Il existe des vins de "très bonne table", notamment du côté de Lisson, chez Iris, qui sera peut-être une nouvelle fois décrétée hors concours VDV, après Les Vins de Femmes, Les Vins Oxydatifs, Gare au Grenache, Le vin à l'affectif, Les buveurs d'étiquette, Votre Rosé unique au monde, et j'en passe certainement.

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    Ceci est un Vin de Table en tek. Mais, nul ne peut le contester, même si le tek pourrait être rafraichi, il s'agit bien là d'un Vin de Table. Plus précisément, d'une Clairette du Languedoc 2007 du Domaine des Dimanches, d'Emile Hérédia. Un vin à la gracilité étonnante, frais, droit et tendu, malgré la perception d'un peu de sucre résiduel, l'équilibre restant plutôt dans un registre sec. Le tek lui dit merci!, à ce Vin de Table.
     
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    En parcourant le Blog, il ne devrait pas être difficile de trouver moult vins de table, pas exclusivement en tek, ce sont ceux qui reçoivent le plus souvent mon agrément personnel en ce moment. Dommage que je ne puisse le faire figurer sur leur étiquette!

     

    Olif 

  • VdV #15 - Nul n'est Champagne en son pays!

    Vendredisduvin

    ... et c'est Tant mieux! A l'invite de Nicolas Ritoux , un compère québecois de Remy Charest, le Président des Vendredis du vin,  il va falloir trouver des bulles en dehors de la Champagne. Pas un challenge trop difficile, en fait, tellement ça gaze pour les vins mousseux! Vin festif par excellence, dont on peut faire péter le bouchon jusqu'au plafond, rien que pour embêter le voisin du dessus, le "mousseux" se décline de plusieurs façons, suivant les méthodes d'élaboration traditionnelle, ancestrale, ou champenoise. Un peu à part, parce qu'embouteillé avant la fin de la fermentation alcoolique, le pétillant naturel a aussi le vent en poupe, parce qu'il est pétillant, bien sûr, et naturel aussi! Du fruit en bouteille, avec plus ou moins de sucre, généralement peu d'alcool, une grande digestibilité, le vin de soif et de pique-nique par excellence. Et c'est Tant mieux!

     

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     Tant mieux, c'est aussi le nom de cette cuvée de Ploussard pétillant de Philippe Bornard, vigneron à Pupillin. Un vin résolument jouissif, sec, bourré de fruit, frais et gourmand, à la bulle exubérante dès l'ouverture. Vin de plaisir immédiat, parfait à boire, il ne passera certainement pas l'été mais il ne serait pas correct d'en gaspiller une bouteille pour arroser le public lors d'une victoire de Grand Prix. Laissons cela aux vins rèches, acides et difficilement buvables des marques soit-disant réputées de Champagne.

    Olif 

  • VDV 14: tu sors d'où, toi?

    Vendredisduvin

    14ème rendez-vous avec les Vendredis du vin et, cette fois, il faudra dénicher l'oiseau rare, l'outsider qui coiffe tout le monde sur le poteau, la bouteille surgie de nulle part et que l'on n'attendait pas là, à cette place, à cet instant précis, le cépage incongru, le vigneron extra-terrestre qui produit des divins nectars avec pour seul bagage technique une formation de maître-nageur. C'est Remy, le cousin québecois propulsé à la présidence par l'exquise Lisa (qui, d'après des sources bien informées, nourrit un grand projet en gestation), qui nous soumet ce thème, en phase avec sa nomination. A chacun sa bouteille, voici la mienne!

     



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    Qu'est-ce qu'il fait, qu'est-ce qu'il a qui c'est celui-là? Ben si je le savais! Un vin blanc, c'est une chose acquise. A la bouche un peu marquée par un élevage bois pas encore totalement fondu, mais droite et acidulée. Un Chenin de Loire? Un Melon du Muscadet? Un Chardonnay d'Afrique du Sud? Un Vermentino du Languedoc? Mystère, boule de gomme et papier à mâcher! C'est plutôt bon et bien fait, tendu comme j'aime, avec un soupçon d'enrobage. Mille excuses au vigneron producteur de cette jolie bouteille. Tu sors d'où, toi? Ben, désolé, j'ai pas la réponse! Mais quand même -peut-être?- une petite idée sur la question.



    Olif
  • VDV 14: Il sort d'où, lui?

    Vendredisduvin

    Aussitôt soufflée la première bougie des VDV, voilà que Lisa a un petit coup de mou, peut-être prise d'une subite envie de tour du monde sur Paloma, le yacht de Bolloré. Mais non, je rigole, Lisa! Toute la Bloglouglou te remercie pour ton investissement dans la création des VDV et la pérennisation de l'entreprise.

    Tabernacle! Le successeur est un total outsider, un cousin pas encore trop connu par chez nous, mais je sens que des liens vont se tisser bientôt entre les Bloglouglous des deux continents.

    A chacun sa bouteille, mais on en a visiblement un certain nombre en commun. Le thème retenu sera donc celui de l'Outsider surgi de nulle part. Vigneron, cépage, vin, inattendu ce jour-là, à cette heure-là et à cet endroit.

    Du boulot étonnant en perspective! Copies à rendre pour le vendredi 30 mai. Va falloir faire ficelle!

    Olif
  • Les Vendredis du Vin # 13: treize à table!

    Vendredisduvin

    13ème rendez-vous avec les Vendredis du vin et, cette fois, il faudra réussir à conjurer le sort. C'est la mission que nous a confié Lolo Baraou, dit Lolo 1er, car avant d'être le treizième Président des VDV, il en fut aussi le premier. "Treize à table". A première vue, on pourrait penser qu'il ne s'est pas foulé pour le thème du mois, notre Lolo, surtout lorsque l'on sait que le premier s'intitulait "Moins de douze", mais à la treizième vue, il s'avère qu'il s'agit d'un thème a tiroirs offrant plein de possibilités. 13° sur la bouteille, vin produit dans les Bouches-du-Rhône, par une coopérative de 13 vignerons de 13 ans d'âge, millésime 1913, ou plus aisé à dénicher, un vin du millésime 1995, qui n'a aucun rapport avec le chiffre 13 si ce n'est qu'il a 13 ans d'âge en 2008, raisins vendangés un vendredi 13, à l'aide d'un fer à cheval, une patte de lapin ou un trèfle à 13 feuilles..., bref, tout ce qui fait que ce vendredi-là, on aura XIII à table.

    Pour ne pas décevoir Lisa, j'obtempère et ouvre grand ma bouche avant de déboucher le fleuron des Bouches-du-Rhône.

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    Un vin qui aura 13 ans en 2011 et qui ne les fait pas encore. Le fruit est encore intact en bouche, parfaitement enrobé par des tanins parfaitement sphériques et amadoués. Je suis presque étonné que cela soit aussi bon et tout à fait à la hauteur de sa réputation. Sudiste de caractère, mais droit, élancé et racé, il en a encore sous la semelle. On peut l'attendre encore quelques années sans crainte. Une bouteille qui m'en a bouché un coin! Vivent les Bouches-du-Rhône!

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    Avec le Domaine de Trévallon 1998, il y a du monde au balcon! Et Treize à table, évidemment!
     

    Je vais d'emblée entamer ma campagne pour la Présidence des prochains VDV sur le thème suivant:

    Les Vendredis du Vin # 14 : Quatourze à table!

    Ma réélection ne devrait faire aucun pli!

    Olif

  • Les Vendredis du Vin # 12: Gare au Grenache!

    Vendredisduvin

    12ème rendez-vous avec les Vendredis du vin et cette fois-ci, il faudra faire sienne la devise du TGJP, une secte d'adorateurs de Châteauneuf du Pape: "Il n'est de grand vin que de grenache." Oui, entre autres. Mais pas uniquement. Surtout, il y a aussi d'excellents petits vins de grenache. Sans doute ceux que je préfère. Du qui gouleye, du qui réveille les papilles, du qui chatouille le gosier, du qui tapisse la panse, du qui se boit avec gourmandise, sans qu'il ne soit nécessaire de le décortiquer ou de le psychanalyser. Du vin, quoi! Frais mais viril, franc et sincère, généreux et sans chichi, grenachtement bon, pour résumer.

    C'est Geneviève, de Gare aux goûts, qui a choisi ce thème fédérateur qui devrait faire tomber le record de participation aux VDV, catégorie grenache fan-club.

    - Domaine de Fondrèche, Les Déments 2001: un beau domaine du Ventoux et une cuvée 100% grenache élaborée uniquement dans certains millésimes. Donc pas tout à fait dans le registre "petit grenache de comptoir". De mémoire, une trentaine d'€ la bouteille, mais soyons fous. Un grenache de ouf, justement, qui possède une rondeur gourmande, avec ses arômes délicieusement cacaotés, légèrement kirschés. Une matière soyeuse, comme une petite culotte en soie. Tout est bien fondu, à point. C'est bon! C'est à qui, la petite culotte?

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    - La Gramière 2006: un domaine recommandé par Lolo Baraou, toujours à l'affût des bons coups. Grenache majoritaire, complété par syrah et mourvèdre. Le soyeux, la pulpe et la chair de ce vin, c'est le grenache. Frais et juteux, soyeux, avec une jolie finale relevée, un chouïa épicée, voila une bouteille qui se laisse vider avec bonheur. Ce 2006 n'a pas eu l'agrément en Côtes du Rhône pour une raison obscure mais il surclasse haut la main bon nombre de vins de l'appellation. On en redemande!

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    - Petit Jo 2006 de la Roche Buissière: le vin de copain par excellence! 100% grenache à croquer et à siffler. Croquons et sifflons! 6,5€ à Terra Vinéa, LE caviste nature du Haut-Doubs, au pays de la saucisse. Une excellente adresse mortuacienne dont j'aurai l'occasion de reparler, je pense.

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    Un VDV grenachtement bon!

    Olif




  • Les Vendredis du Vin # 11: mes vins ibériques!

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    11ème rendez-vous avec les Vendredis du vin et cette fois-ci, il faudra loucher du côté de la péninsule ibérique! François, alias Bacalao,  le grand admirateur de Ferran Adria, le spécialiste de l'embrouillamini culinaire, le roi du Méli-Mélo gastronomique, a décidé de nous faire danser le flamenco dans la cave. Sortez les castagnettes, cambrez les reins, c'est parti! Comme dans Astérix en Hispanie!

    "Ayayayayayayyyyyy quel malheur d'être nééééé! Ayyyyyy, ma mère pourquoi m'as-tu fais çaaaa? Ayayayayayyyyyyyyy!"

    Olé!

    Pour ce nouveau rendez-vous des VDV, je dois reconnaitre que j'ai été un peu olé olé! J'ai raclé les fonds de cave pour dénicher deux bouteilles espagnoles égarées, oubliées, avec lesquelles je ne me suis pas totalement régalé.

    "Ayayayayayayyyyyy quel malheur de ne pas s'être régaléééé! Ayyyyyy, François pourquoi m'as-tu fais çaaaa? Ayayayayayyyyyyyyy!"

    Olé!

    Priorité au Priorato, avec ce Clos Manyetes 1999, à l'élevage encore marqué, vraisemblablement appuyé dès le départ, et qui manque de franchise, de fraicheur, de gourmandise et de buvabilité. Massif et un peu monolithique, il ne correspond plus vraiment à ce que je recherche dans un vin. Honnêtement, ce n'est pas mauvais-mauvais, mais ce n'est pas donné-donné non plus (de mémoire, je dirais plus de 30€).

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    "Ayayayayayayyyyyy quel malheur d'avoir refusé la prioritééééé! Ayyyyyy, pourquoi ne pas avoir aimé le Prioraaaaat? Ayayayayayyyyyyyyy!"

    Olé!

    Au préalable, j'avais jeté mon dévolu sur Tres Picos, un pur Garnacha 2001 de la Bodega Borsao, DO Campo de Borja. Une bouteille que j'ai beaucoup appréciée dans son jeune temps et qui tient encore debout. Le vin possède de la fraicheur malgré la matière et le volume, mais je pense qu'il était destiné à être bu un poil plus tôt. Encore pas mal quand même, ne soyons pas difficile!

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    "Ayayayayayayyyyyy quel malheur d'avoir bu Tres Picos trop âgééééé! Ayyyyyy, pourquoi avoir trop tardé à boire le Campo de Borjaaaaa? Ayayayayayyyyyyyyy!"

    Olé!

    Après ce flamenco endiablé, je danserais bien une petite bourrée, moi!

    Olif

     

  • Vendredis du Vin # 10: buveur d'étiquettes!

    Vendredisduvin

    10ème rendez-vous avec les Vendredis du vin et cette fois-ci, il faudra être étiqueté!

    C'est Iris, la sympathique et accueillante vigneronne-blogueuse de Lisson qui a croqué dans la fève et qui nous propose de sortir nos plus belles étiquettes pour les mettre sur la table des VDV. Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse? Que nenni, il ne s'agit point là de se piquer la ruche avec n'importe quelle bibine, mais il faut bien avouer que le packaging, pour superflu que cela puisse paraitre, conditionne nos réflexes de consommateurs. Qui voudrait d'une bouteille de Mouton-Rotschild enluminée par un besogneux du pinceau ou un handicapé de la palette? Hein? Qui? Déjà que ce n'est pas facile à boire, si en plus ce n'est pas joli à regarder! Mais je m'égare, on va encore me taxer d'anti-premier-cru-classé-bordelais-iste primaire alors qu'en fait, c'est juste pour rire! Je ne voudrais pas me faire mal voir avant d'aller effectuer un petit voyage d'études en Gironde ce printemps! Donc admettons que je n'ai rien dit, au cas où Mouton figure au programme.

    Justement, revenons-y, à nos moutons, et causons étiquettes. Le design, s'il ne doit pas fausser l'appréciation du vin, doit savoir se hisser à la hauteur de ce qu'on boit, jouer la carte de la complémentarité plutôt que de la superficialité. Inversement, ce n'est pas en drapant d'or et de soie une infâme piquette que l'on sortira la viticulture de mauvaise qualité de l'ornière. Difficile de concevoir qu'un nectar puisse se cacher derrière un hideux paravent, laissant transpirer quelque suspicion sur la qualité du breuvage et trahissant le mauvais goût de son géniteur. Bon prince (et bonne princesse, et bonne reine également), Iris, dans sa grande générosité, ne nous a pas demandé de choisir nos plus vilaines bouteilles étiquetées de la cave. C'est heureux, car celles-là, on les carafe volontiers avant d'en recycler vite fait, ni vu ni connu, le contenant dans la benne à verre du quartier.

    Alors place aux 10èmes  VDV, après une petite pause récréative:

    Il était une fois trois petits cochons qui s'en allaient porter une galette et un petit pot de beurre à leur Mère-Grand alitée. Le Loup blanc, qui avait subodoré leur mission, héla un taxi pour se rendre plus rapidement au chevet de la mémé grabataire. Il tambourina à la porte.

    -"C'est nous, Mère-Grand, les trois petits cochons", dit le loup, contrefaisant les trois voix en même temps. "Nous t'apportons une galette et un petit pot de beurre pour t'aider à reprendre des forces."

    -"Vous n'entrerez pas si vous ne connaissez pas vos tables d'addition, petits garnements!", chevrota la Mère-Grand." Nif-Nif, 5 + 4=?"

    Ayant appris à compter comme un cochon qui grogne, le loup ne se désarçonna pas.

    -"Neuf neuf neuf neuf", grouina-t-il derrière la porte.

    -"C'est bien! A toi Naf-Naf: 6 + 3=?"

    - "Neuf neuf neuf neuf", grogna-t-il en imitant Naf-Naf.

    -"A toi, Nouf-Nouf, plus difficile maintenant! 4 + 4=?"

    Pris au dépourvu, le loup s'en mordit les lèvres violemment!

    -"Uiiiit! Uiiit!", goreta-t-il comme si on l'égorgeait.

    - "C'est bien mes petits gayots. Tirez la chevillette et la bobinette cherra!"

    A ces mots, le Loup blanc ne se sentit pas de joie, ouvrit un large bec et croqua sa proie. Les trois petits cochons, arrivés un peu tard dans la soirée, pour cause de grève de la RATP, en firent également la douloureuse expérience. La Mère-Grand et Les trois petits cochons, c'est le Régal du Loup, Le Loup Blanc du Minervois, qui appose sa grosse papatte sur des étiquettes qui font le régal des yeux.

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    Pour l'occasion, pris d'un accès subit de gérontophilie vinique en même temps que d'une soif de loup, j'ai croqué la Mère-Grand 2004 et recraché les lunettes. 40% grenache, 40% carignan, 20% syrah, un joli fruité velouté, de la tendresse et du croquant craquant, des petits tanins soyeux, voilà une bouteille impeccable, aussi séduisante au dedans qu'au dehors.

    Les Trois p'tits C.. 2003 (40% grenache, 35% carignan, 20% tempranillo, 5% alicante), goûtés il y a peu, affichent une rusticité plus affirmée et méritent peut-être encore un peu de temps pour que leur couenne s'attendrisse.

    Olif

  • Vendredis du Vin # 9: le vin à l'affectif

    Vendredisduvin

    9ème rendez-vous avec les Vendredis du vin et cette fois-ci, il faudra être affecté!

    C'est Estèbe, l'inénarrable Mr Slurp de la blogloumiam, par ailleurs réfugié politique et journalistique au bord du Grand Lac, pourfendeur du vino-gastro correct et grand dévoreur de cassoulets devant l'éternel, qui s'y frotte et ne devrait pas s'y piquer. Au fond, l'Estèbe, il est très fleur bleue, derrière la causticité de sa plume. "Votre vin à l'affectif", qu'il nous dit. Une bouteille qu'on aime pour toute autre raison que parce qu'il est bon. Même l'infâme piquette du Tonton Henri, dont on a eu la malchance d'hériter de la cave. Tout un stock de bouteilles dans des millésimes difficiles, pour être poli, ayant depuis longtemps dépassé leur apogée et entamé une lente et inexorable descente aux enfers de la cave, de l'anti-vin tout juste bon à finir dans une sauce quand ce n'est pas à l'évier, mais des bouteilles que l'on aime et que l'on garde précieusement, en souvenir des bons moments passés à sauter sur les genoux du tonton lorsque l'on était enfant. Oui, ses genoux. Et que, surtout, on idéalise, se gardant bien de les ouvrir. Les bouteilles. Des Arbois 1984, 1980, 1977... qui remplissent les casiers, pour les siècles des siècles! Les 82, 83, 85, 88, on les a sifflés il y a déjà longtemps, pas fou, non!*

    Et puis, il y en a d'autres, bues il y a un bail aussi, et que l'on conserve pieusement sur sa cheminée, comme un trophée, à côté des cendres du grand-père. Un cadavre de bouteille embaumé, empaillé, destiné à passer à la postérité et à récolter une larme chaque fois que l'on époussette les meubles du salon. Cette bouteille-là, je ne l'ai donc pas débouchée pour l'occasion, mais c'était , dans un billet qui sent un peu la naphtaline et que l'on pourrait sous-titrer désormais "L'enterrement d'un grand mythe" ou "Regrets éternels bordelais".

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    Pétrus 1987, le seul Pétrus non bouchonné que j'ai eu l'occasion de boire de toute ma vie! J'en ai encore le palpitant qui ne palpite plus. Boire Pétrus et mourir. Puis le momifier sur le buffet et se génuflexer deux fois par jour en passant devant. Enfin, dans un troisième temps, ressusciter, se détourner des grands crus classés de Bordeaux, région des premières amours bacchiques, pour revenir à des vins plus vivants, sincères et moins chers. J'en suis encore tout affecté! Heureusement qu'il y a de quoi boire ailleurs!

    Comme il fallait bien en déboucher une pour de vrai, entre Bordeaux et Bojo, il n'y a qu'une sonorité de différence. Cocorico pour ce Vin de Pays, des Gaules et de Marcel Lapierre, une pressée de raisin sur la langue. Rarement étiquette n'aura été aussi juste et suggestive! Je l'ai encadrée pour la suspendre au dessus de mon lit.

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    Affectueusement, Monsieur le Président!

    Olif

    *Toute ressemblance avec un vague cousin Henri ayant existé n'est que purement fortuite, je dis ça à l'intention des gentils lecteurs qui connaitraient un peu ma famille, afin qu'ils ne rapportent pas toutes les horreurs que j'écris aux oreilles de ma môman, heureusement devenue légèrement sourde avec l'âge.

  • Vendredis du Vin # 8: retour aux sources

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    8ème rendez-vous avec les Vendredis du vin et cette fois-ci, il faudra se ressourcer!

    C'est Lisa, la charmante et dynamique présidente des VDV, qui s'y colle, et elle nous51b1mwfolml_aa240_ propose un sujet très politique: les indigènes! Pas les peuples, ni même Djamel et sa bande de soldats, recrutés par une France peinant à se débarrasser des relents nauséabonds du colonialisme. Un temps pourtant béni pour les chèvres bêlantes, certaines pleurant maintenant "leur légionnaire" dans le désert et d'autre les ficelles de leur képi.

    Mais tout cela nous éloigne une fois de plus du sujet initial. Un excellent sujet qui nécessite en préambule une petite explication de texte: qu'est-ce qu'un cépage indigène? Une grappe de raisin qui s'écrie :"Pitié, B'wana!" quand on la coupe? Que nenni, Tintin au Congo, c'est de l'histoire ancienne, comme cela a déjà été démontré plus haut! Pour faire clair, on considèrera comme cépage indigène tout cépage historiquement attaché à une région, même si ses origines très lointaines sont ailleurs. Une certaine adéquation entre un cépage, un terroir et un homme, qui eut la volonté de l'y implanter, et surtout l'alliance de la culture, de l'Histoire et du goût. Sans doute une forme de "terroirisme" pacifique, le nouveau mot à la mode dans les salons où l'on cause du dernier livre de Jonathan Nossiter, mais contrairement à ce que dit le proverbe, où il y a de l'indigène, il y a du plaisir!

    J'avais promis du valaisan en pagne, mais vous n'en aurez pas, désolé! Il faut bien prendre son lectorat à contrepied de temps en temps, pour préserver le suspense!

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    On va tout d'abord se pencher sur le cas du Romorantin, cépage importé de Bourgogne par François Ier, un roi qui n'avait pas peur de marcher dans la boue, pour en planter autour de sa résidence de Romorantin, dans le Loir-et-Cher, ce qui lui a donné son nom. Au vu de l'explication ci-dessus, nous considèrerons donc qu'il s'agit d'un indigène de Touraine, puisqu'on ne le trouve apparemment plus qu'ici, les Bourguignons ayant définitivement jeté l'éponge et renoncé à leur droit filial. L'appellation Cour-Cheverny en a d'ailleurs l'exclusivité, même si ça peut faire un joli vin de table, aux notes de foin coupé, au caractère racinaire un peu marqué, mais à la droiture acide imposante. Le portrait craché de celui de Thierry Puzelat, millésime 2004, une véritable curiosité! Etonnant, même, pour tout dire!

    Un seul vin, ce serait un peu juste et pas dans mes habitudes, alors, je vais être obligé de tricher un peu et sortir de ma manche plein de cépages indigènes d'un coup. Des rustres, des mal-peignés, un peu repoussants, tout à fait imaginables comme figurants dans un nouveau remake de King-Kong made in Revermont. Du Gouais, de l'Enfariné, du gros et du petit Béclan, du Gamay noir, que sais-je encore..., du Poulsard peut-être même bien? Tout ça dans une seule et même bouteille de limonade. Trop fort!

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    J'ai soif! nous dit-elle, en pétillant à donf. Naturellement, cela va de soi, et cette fraîcheur bullante, fruitée et revigorante sied parfaitement bien à ces cépages jurassiens ancestraux et oubliés. Une production Jean-François Ganevat, dans la Combe de Rotalier (39), de l'indigène premier choix, un vin à ne pas laisser traîner dans n'importe quelle papille.

    Olif

  • Vendredis du Vin # 7: votre accord inratable!

    Vendredisduvin

    7ème rendez-vous avec les Vendredis du vin et cette fois-ci, il y aura à boire et à manger!
    Eric B. a pris la présidence et sa première mesure a été que ses sujets se régalent! "Votre accord inratable!", a-t-il suggéré! Eh bien!, régalons-nous!

    Petit préambule: qu'est-ce qu'un accord inratable? Plusieurs possibilités, en fait! Prenons un plat, par exemple. N'importe quel plat, mais pourrave! Dég', imbouffable, juste bon pour le chien qui lui aussi fait la fine bouche. Associons-lui une piquette, mais une vilaine, du genre de celle qui fait se déchausser les dents en moins de temps qu'il ne faut pour avoir un rendez-vous urgent chez le dentiste. Eh bien!, l'association des deux, c'est inratable! Encore pire que si on avait bu de l'eau ou rien mangé! On parle également d'accord irréfragable, parce qu'il est absolu. Absolument raté, dans le cas présent, parce qu'il n'y en a pas d'autre pire que cela. Par ailleurs, il est également dirimant, c'est-à-dire que lorsque cet accord qui se dit inratable est raté, il est automatiquement et pleinement disqualifié. Il s'agit d'une adaptation personnelle et totalement libre de la méthode JBDLS*, développée dans le seul but d'embrouiller encore un peu plus Lisa qui ne va rien comprendre à ce que je raconte, comme d'habitude, mais aujourd'hui, elle ne sera pas la seule! Je n'ai pas d'exemple concret puisé dans mon vécu à exposer, (mal)heureusement! Accord inratable suivant!

    Le deuxième type d'accord inratable, c'est l'accord de saison, également appelé accord de raison, souvent superposable à l'accord de région. Associer une côte de cerf rôtie à un verre de Côte-Rôtie, par exemple, c'est irréfragable! Pour ne pas dire dirimant, même si ça ne dirime à rien. Mais ça aurait pu!

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    Une Brune et Blonde 1998 de chez Guigal, fondue, animale, mais encore très Syrah (comprendre sans arômes d'évolution, ni de faiblesse structurelle), ne s'en laissera pas compter par la bête, qui elle n'a pas non plus envie de se laisser dompter. Les deux s'observent, se jaugent, s'épient, jusqu'à ce que j'empoigne ma fourchette et soulève mon verre. Côte contre Côte, mais sans heurts! Tout bu et tout mangé!

    L'accord inratable du troisième type, c'est l'accord extra-terrestre! Celui venu d'ailleurs, d'autre part que la terre. De la mer, pourquoi pas?

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    Une douzaine d'huîtres n°3 de Gillardeau, associées à un Chablis Grand Cru 2003 Les Clos du domaine William Fèvre, par exemple. Avec une tartine au beurre demi-sel fumé de Mr Bordier, tout de même! La terre, la mer, le sel fumé, la vache, la coquille d'huître, le calcaire du Kimmeridgien, de la finesse iodée, des notes beurrées, du gras et de la vivacité, une tension acide suffisante malgré le millésime, tout se fond dans la bouche à tel point qu'on se surprend à tremper sa fourchette à huître dans son verre et boire le vin à même la coquille! Inratable, je vous dis!

    Olif

    *Méthode exégétique empirique un peu obscure, sans laquelle aucune découverte irréfragable n'est permise, et appliquée par certains pour découvrir la localisation de la bataille d'Alésia. Ce qui fait que l'on est encore dans le brouillard complet, rien d'étonnant à cela!

     

  • Les Vendredis du Vin # 6: votre 20 tout 9!

    vdv_logo1Les VDV, le retour, après une pause estivale propice aux découvertes. En principe, parce que la fraîcheur aoûtienne n'incitait pas à trop à se découvrir. Mais Gildas, du cercle de Maigremont aimerait bien connaître nos bouteilles estivales toutes neuves, celles que l'on n'a pas hésité à goûter pour la première fois, bravant le froid et la pluie. Notre 20 tout 9, en jargon mathématicien. Dur, comme sujet de rentrée, le blogueur consciencieux n'ayant pas hésité à publier au creux de l'été, çà et là, quelques notes au sujet des vins consommés pour se réchauffer. Il va falloir lui trouver de l'inédit, à Gildas! Pas simple! Mais on va chercher! De l'inédit ou presque, dans un premier temps, avec un vin non encore commenté en provenance d'un domaine "découverte de l'année" en ce qui me concerne, tout ça grâce à Saint-Antoine. Peut-être pas mon préféré parmi leur production, mais un vin intéressant!

    Mon 20 tout 9 a moi s'appelle donc 9neS. A moins que je ne tienne la bouteille à l'envers. Ah! oui, pas bête! Au temps pour moi! Sau6, va! Il n'en manque que 3! C'est un vin de table du domaine Saurigny et c'est un sauvignon, tout le monde l'aura supputé!

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    Un nez sur la pomme, une bouche franche et ronde, gourmande, par la présence d’à peine de résiduel, une finale croquante, agaçant un peu les gencives, du fait de la présence d’acidité volatile. Sur le versant oxydatif et pas très oenologiquement correct, ce Sau6, mais cela contribue à son charme. Un sauvignon bien mûr, sans notes variétales, dans un style résolument nature, complètement débridé, dont la gourmandise incite à l’indulgence. A déconseiller aux amateurs de sauvignons classiques et au Fan-club de Michel B..

    Sinon, j'ai trouvé 1 autre 20 tout 9 le week-end dernier, près de Chinon, à 8smes, très exactement. Mathématiquement, ce n'est pas très loin et ça devrait pouvoir le faire, surtout que j'ai goûté 1 blanc et 1 rouge.

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    2 vins de table 2005, produits par 1 couple de vignerons naturels et gouailleurs, Florent et Claire Bejon, des Caves Sauty à Huismes. La Gouaille, c'est le nom du vin, et ils y ont apposé leurs mains. Le blanc, c'est un beau chenin sur le fruit, tonique, à l'acidité mordante en attaque, mais avec une belle maturité de raisin. 1 vin stimulant pour les papilles! Le rouge, c'est 1 beau cabernet franc, présentant une réduction première au nez, mais développant par la suite 1 superbe fruit, charnel et pulpeux, avec une belle acidité fraîche, de la gourmandise et des petits tanins croquants en finale. 2 vins "coup de coeur", recommandés par les Caves Voltaire à Chinon, et je plussoie.

    Pour une rentrée, c'est déjà pas mal, mais j'en ai d'autres en stock. Un genre de VDV # 6 permanent à venir, en fait!


    Olif

  • Les Vendredis du Vin # 5: votre rosé unique au monde

    Vendredisduvin

    C'est notre bébé du vin, la ravissante Marsha, qui a accédé à la présidence de ces 5èmes Vendredis du vin. Elle nous a proposé un thème estival fédérateur qui devrait gouleyer tout seul, à plein gosier! Tout seul est bien le terme exact, puisqu'il s'agit de faire dans l'unicité, cet été. "Votre rosé unique au monde", voilà qui va rendre la tâche ardue, lorsque l'on a pour habitude de boire rarement le même vin à table. Ce qui, finalement, n'est pas tout à fait exact en matière de Rosé, puisque, si j'avoue un faible pour ce type de vin en accompagnement de certains mets estivaux, j'ai tendance à être plutôt extrêmement sélectif, ne supportant guère la médiocrité dans cette couleur intermédiaire. Aussi ai-je tendance à me cantonner à très peu de références, des vins que je peux me procurer aisément et qui ont su séduire mon palais. Je devrai donc me limiter à seulement 3 ou 4 bouteilles cet été pour faire mon choix. Et n'en choisir définitivement qu'une seule, faute de quoi je serai à l'amende. "Peu importe l'amende, pourvu qu'on ait l'ivresse", disait approximativement le poète, surtout si c'est Marsha qui verbalise!

    Mais je serai fair-play et respecterai la règle du jeu. Pas question, donc, que je vous parle du rosé du Mas Imgp3376 Jullien 2006, en Coteaux du Languedoc, dont la robe groseille témoigne de la vinosité et de la richesse, même si cela reste un vrai vin rafraîchissant d'été. Aucune chanceBouteilles_011 non plus pour que j'évoque la cuvée Solstice VI du domaine Viret, un vin de table cosmoculturisé, plus culte que risée, à la fois frais, riche et épicé, un vrai vin rosé, un vrai vin tout court. Pas l'once d'une probabilité que je goûte au Château Romanin rosé 2005, un vin des Baux vraiment beau, à la robeBouteilles_008 saumonée et à la vivacité toute élégante, qui s'enrobe en milieu de bouche pour donner une sensation de plénitude. Il m'aurait fait énormément plaisir de pouvoir jeter un Bouteilles_001 P'tit Saur à tout le monde, ce vin rosé pétillant naturel à base de grolleau élaboré au domaine Saurigny, du jus de raisin frais et gourmand qui lâche les gaz sous la langue et désaltère jusqu'à plus soif. Mais voilà! La règle du jeu édictée par Marsha est très stricte: votre vin rosé unique au monde! S'il n'en reste qu'un, ce sera donc celui-là.

    Bouteilles_012

    Il s'appelle Rosé 2006. C'est tout, et c'est déjà bien. Un vin unique, une bouteille unique, de la production personnelle de Mr Monné père, du Clot de l'Oum, vinifiée artisanalement et à l'ancienne, hors commerce, à usage strictement privé et absolument introuvable en dehors de Bélesta (66). C'est un vin tout simple, franc et généreux, à l'image de son donateur. Une bouteille qui valait bien un Vendredi du Vin!

    Olif

     

  • Les Vendredis du Vin # 4: Oxydatif? Et alors? La synthèse

    VendredisduvinUn mandat VDV ne durant que le temps de vider son verre, voilà déjà venue l'heure du bilan. Cette quatrième mouture des Vendredis du vin a remporté un franc succès malgré le caractère ardu de son propos. Pas moins d'une bonne centaine de participants et un millier de vins dégustés, d'après les organisateurs, un ou deux clodos et 4 litrons sifflés, d'après la police. La vérité si je mens est probablement ailleurs, comme disait un Mulder complètement déboussolé dans le quartier du Sentier à son adjoint José Garcia, vêtu d'un tutu rose comme au bon vieux temps des Pignolades sur Canal + et Nulle part ailleurs. Mais je m'égare, revenons à nos moutons oxydatifs!

    Ont donc fait partie du Gouvernement olifien, pour le plus grand bonheur de tous les usagers des VDV:

    - Ministre du premier compte-rendu que j'ai lu dans le cadre des VDV 4: Gildas et les petits gars de Maigremont, qui ont dégusté pas moins de 3 bouteilles dont 2 jurassiennes.

    - Secrétaire d'état aux accords Porto Tawny-Chocolat: François, alias Bacalao, spécialiste du méli-mélo gastronomique, qui nous sert un Porto Burmeister Tawny 20 ans d'âge avec un fondant au chocolat.

    - Chevalier dans l'Ordre du mérite oxydatif: Daniel S., passionné par la Rive droite de Bordeaux (normal, il y vit!) et qui s'est frotté à deux jolis blancs élevés sous voile, dont un jurassien très affectionné dans la demeure présidentielle.

    - Ministre des affaires étrangères, délégué à l'Espagne: Joan, de De Vinis Cibisque, qui excite bigrement notre curiosité avec ce rarissime et précieux NPI, un centenaire exceptionnel!

    - Comptable du Trésor, spécialisé dans les relations avec les banques suisses: Estèbe, qui n'a pas hésité à dévoiler les secrets gaillacois les mieux gardés.

    - Ministre d'état, président honoraire des VDV: Laurent Baraou, qui a dégainé sa botte secrète: Sancerre SGN de Mellot, Jarmusch, Iggy Pop et Neil Young. Un véritable remède anti-oxydant!

    - Ministre d'état, ministre de la sommellerie: Emmanuel Delmas, qui n'est jamais à bout de ressources, même quand il perd ses notes! Savennières 2002 en attendant Moulin des Dames, on attend les Dames avec impatience!

    - Premier ministre à perpétuité: Lisa Roskam, au délicieux accent "so british", qui, après avoir fait quelques gammes jurassiennes in situ, persiste et signe.

    - Ministre des Vins de Loire: Guillaume, qui a surmonté sa phobie de l'oxydatif pour battre le Boa, tel un Rocky ligérien (Rocky Balboa, bien sûr, petite précision à l'intention de ceux qui passeraient à côté de ce petit trait d'humour subliminal complètement tiré par les cheveux).

    - Ministre du boire et du manger: Eric, qui brave la législation et les AOC pour nous offrir un vin Sans Interdit.

    -Ministre de la première participation: Tiuscha, qui a pêché par Omission. Moi aussi car elle fut la grande oubliée du compte-rendu initial. Mille excuses!

    - Ministre des fonds de bouteille encore buvables: PhR, celui qui dégaine sa Pipette moins vite que son ombre et qui, une fois de plus, a failli finir hors délais.

    - Ministre du compte-rendu en retard: Mathieu, de Méchant raisin, qui a dégusté deux vins dont il aurait été dommage de se priver, dont l'excellent Rol 36 MMI des Dupéré-Barrera.

    - Ministre des bouchons: Docadn, qui, pour son escapade en milieu oxydatif, n'a pas hésité à sacrifier une de ses dernières bouteilles de Fauquette 2000, avant de se perdre dans les bouchons d'Angers. N'aie crainte, Doc, je saurai te réapprovisionner s'il le faut!

    -Ministre des vigneronnes: Iris, du domaine de Lisson, qui nous propose une véritable curiosité signé Dupéré-Barréra, un Tibouren élevé pendant 56 mois. Presque un Vin jaune! Sauf qu'il est rosé, en plus.

    - Ministre de ceux qui n'ont pas de blog: Anton, qui nous propose un compte-rendu sur un superbe Château Chalon 1989 de François Mossu. Serait-ce de la flatterie?

    - Et la meilleure pour la fin, la ravissante Marsha, qui a fait un effort surhumain pour dénicher une bouteille de vin oxydatif sur la Côte ouest: un Porto Tawny de 20 ans d'âge et 20° d'alcool. Pas mal pour une fille! Une telle dévotion mérite récompense. Déjà pressentie comme présidentiable il y a quelques mois, Marsha montera enfin sur la première marche du Trône à l'occasion des VDV # 5. Espérons juste qu'elle ne choisisse pas comme thème les vins canadiens oxydatifs sucrés réalisés par une femme et titrant moins de 12°. On en tremble rien qu'à l'idée!

    Mais c'est néanmoins avec honneur et aussi un plaisir non dissimulé que je vous cède mon sceptre, chère Marsha! Non sans avoir rappelé, en toute humilité, l'allocution présidentielle qui figure ici.


    A tous, merci et bravo!

    Olif 1er, dit Le Déchu

    P .S.: il manque peut-être un ou deux retardataires, dont Iris de Lisson, qui a promis une note de dégustation. A surveiller sur son blog de Lisson, car l'ex-Président part une petite quinzaine de jours prendre un repos bien mérité sur un yacht canoë, quelque part entre Manche et mer d'Iroise.

    P .S.2: compte-rendu réactualisé le 13/07/2007, à mon retour de vacances, pour y inclure les derniers participants. J'espère qu'il n'en manque plus, à présent!
     

  • Les Vendredis du Vin # 4: Oxydatif? Et alors? Allocution présidentielle.

    VendredisduvinEt voilà, c'est aujourd'hui qu'on ramasse les copies. Le vin oxydatif a coulé à flots durant tout ce mois de juin 2007, espérons que cela aura inspiré les participants. En ce qui me concerne, j'ai fait une descente de cave en aveugle, puisque, comme chacun sait, tous les vins de ma cave sont oxydatifs. Y compris les vins d'Alsace, les Bordeaux, les vins de Bourgogne. Et même les vins du Jura, c'est dire! Au début, je pensais n'ouvrir aucun clavelin, pour laisser mes sujets s'exprimer sur celui-là, de sujet. Et puis il y a eu une belle occasion, avec le passage dans l'Est de Lisa Roskam et Laurent Baraou. Un véritable G3 avant l'heure, et je me devais de leur proposer un vin à la hauteur de l'évènement. Tellement émouvant que je ne peux pas non plus m'empêcher d'en faire le commentaire. Mais auparavant, un mini tour de France, Suisse incluse, de l'oxydation volontaire et ménagée, pour le plaisir des papilles.

    Alsace Sylvaner 2004 cuvée rare, domaine Hurst
    Imgp3047Il s'agit d'un Sylvaner rose récolté en surmaturité et élevé pendant deux ans en cuve. Sa robe tire sur l’acajou clair. Son nez surmaturé évoque l’amande, le coing, le miel, le tabac à pipe, sa bouche posséde du peps, une pointe de perlant qui disparaît rapidement à l’aération, et de la minéralité, sur un équilibre demi sec assez frais, agréable et étonnant. Belle richesse et finale plutôt sèche, sans sucrosité marquée, j’aime beaucoup ! A l’aération longue (dégustation sur plusieurs jours), le vin prend nettement des notes de fruits secs et de coing, mettant ainsi en avant son caractère oxydatif indéniable.

    Le Jaune, Touraine Azay le Rideau 2003, Guillaume Descroix
    Nez sur la pomme verte, oxydatif forcément, avec une pointe de noix fraiche. Pourtant, impossibleImgp3374 d'évoquer un savagnin sur ce nez-là! La bouche possède du gaz et du sucre résiduel. Késako? Du ch'nin! Equilibre improbable, et pourtant pas bancal du tout. Peut-être juste encore un peu dissocié, mais la chaleur de 2003 en est ainsi vivifiée. Tout déconcertant qu'il puisse paraitre, ce vin affiche une grande personnalité qui n'est pas dépourvue de charme. Une bouteille doublement collector, puisque entièrement manuscrite, à mon intention, l'étiquetage officiel n'étant pas prêt au moment de l'achat de ce flacon.

    Geneve_006_2 Fièvre Jaune 2004, Domaine de la Comtesse Eldegarde, Genève
    Il s'agit d'un Chardonnay genevois élevé 3 ans sous voile, au nez croquant sur la pomme verte et à la bouche ronde et gourmande, avec une belle longueur et une jolie rétro sur les fruits secs. Un oxydatif d'école, et également un véritable collector qui devrait faire des petits autour du Grand Lac, puisque le Savagnin est en train d'y faire une entrée que l'on espère remarquable, à défaut d'être pour l'instant remarquée, car très confidentielle.


    Delphine de Margon 2001, Dernière cueillette, VDP des Côtes de Thongue
    Direction le Sud pour un Chardonnay du domaine de l'Arjolle récolté en surmaturité et élevé sansFor_daddy_123 ouillage, à la recherche de ce caractère oxydatif si particulier. Après quelques années supplémentaires de cave, la robe clignote au jaune doré. Le nez embaume dans un registre de vieille cire, de caramel, de miel et d'amandes grillées. La bouche est riche, large, puissante, rendue digeste par l'oxydation ménagée et ce, malgré un degré alcoolique affiché plutôt élevé. La chaleur sudiste s'assagit, pas une once de lourdeur, le vin reste frais en bouche, l'acidité équilibrant bien l'ensemble. Une expérience émouvante, à laquelle je ne suis pas insensible, loin de là! Un vin de caractère, à réserver à des mets riches, ou à siroter là, tout seul, maintenant, devant son ordinateur, et laisser nonchalamment courir ses doigts sur le clavier...

    Arbois Vin Jaune 1969, Domaine de la Pinte
    Imgp3332 La robe est d’un beau jaune doré, une couleur qu’on est en droit d’attendre d’un Vin Jaune de cet âge. Le nez est marqué par des arômes de noix, d’écorce d’orange, presque confite. Beaucoup de vigueur dans ces arômes, portés par une fougue encore légèrement alcooleuse, c’est un bon présage! La bouche possède encore du nerf et de l’acidité, mais celle-ci s’enrobe pour procurer une sensation de quasi-douceur, le caractère confit apportant harmonie et félicité, idéal pour jouer les prolongations. Fermer les yeux et déglutir à petites gorgées...
    C’est alors qu’une petite musique retentit et qu’une voix à l’accent délicieux, so british, vient vous susurrer à l’oreille : « 69, année érotique… ».
    Non, ce n’était pas Lisa ! Mais Jane, à travers les enceintes de la chaîne Hi-Fi. Cet Arbois Vin Jaune là, il vous remonte le long de l'échine et vous colle le frisson ! Une Pinte de grand vin !

    Vous avez dit oxydatif? Et alors?

    Olif

  • Les Vendredis du Vin # 4: Oxydatif? Et alors?

    VendredisduvinQuatrième mouture de ces Vendredis du Vin de la blogosphère oenophile, et voila que m'échoit la présidence, tout juste un mois après l'avénement de Sarko 1er, dit Le Sobre. Presque un coup d'état, mais ce n'est que justice. "Olif Président! Olif Président!" se sont exclamés en choeur Lisa Roskam, de Vinorati, et mes prédécesseurs Laurent Baraou, Mathieu Turbide et Emmanuel Delmas. Enfin, je ne les ai pas entendus, mais je me suis plu à les imaginer! Me voici donc dans l'Elysée de la blogosphère. Mon programme sera simple: du vin, du vin, encore du vin. Et pas que le vendredi, tous les jours de la semaine. Un peu à manger, aussi, si vous le souhaitez, car il faudra bien éponger. Mais par contre, on ne publie que le dernier vendredi du mois, à savoir le 29 juin!

    Pour ne pas prendre mon électorat en traître et tenir mes promesses, j'invite donc tous mes sujets du mois à plancher sur mon thème fétiche: l'oxydation ménagée. "Oxydatif? Et alors?" Derrière cet intitulé, qui pourrait paraitre rébarbatif, voire incompréhensible, devraient être débouchés des vins passionnants, d'horizons divers et variés. J'espère, bien sûr, que l'on se régalera de quelque clavelin de jaune jurassien de derrière les fagots, mais le Jura ne sera pas seul en course. Qu'ils soient élevés sous voile ou non, on devrait trouver des vins merveilleux en provenance de toute la France, mais aussi d'Espagne et peut-être d'ailleurs, mais là, je connais moins. Selon Patrick Meyer, l'excellent vigneron du domaine Julien Meyer, à Nothalten, Alsace, l'élevage oxydatif aboutit à un véritable affinage de l'alcool, qui permet de boire, dans une version parfaitement sèche, un vin à la matière particulièrement riche qui serait difficilement buvable autrement. Un élément clé pour la compréhension de ce type d'élevage amenant à l'élaboration de petits chefs d'oeuvre, des monuments de vin le plus souvent destinés à la gastronomie et/ou à la méditation.

    Sont donc concernés par ces VDV n°4:

    - les vins du Jura, évidemment, jaunes ou blancs, élevés sous voile,

    - les oxydatifs insolites existant dans toute région; ce sont principalement des vins blancs à base de Chenin ou Chardonnay ou Roussane ou Marsanne ou Mauzac, voire Riesling -j'en connais- Pinot gris ou autre, que l'on peut trouver en Loire ou dans le Sud de la France, mais aussi ailleurs (Alsace, Bordeaux, Bourgogne, Sud-Ouest,...). Il en existe même des versions moelleuses ou liquoreuses. A titre d'exemple, on pourra se documenter ici.

    - les vins rouges mutés du Sud de la France, Banyuls, Rivesaltes, Maury, qui développent des notes sublimes de Rancio du fait de leur élevage oxydatif (sont donc exclues les versions dites Rimage ou Vintage, non oxydatives),

    - les vins mutés espagnols type Jerez, certains Montilla-Moriles (vins liquoreux à base de Pedro Ximenez), et les Porto Colheita, ce qui devrait permettre une large participation de nos amis ibères (n'est-ce pas, Joan?),

    - et tous les autres, du monde entier, d'Italie, des USA, du Canada et même de Suisse, pourquoi pas! Seule condition, que l'on puisse m'assurer qu'ils ont été élevés selon ce concept d'élevage très long, plus ou moins en vidange.

    - Sont exclus les vins blancs bourguignons oxydés prématurément en bouteille, on parle bien ici d'élevage oxydatif et pas d'accident de bouteille. Je prie nos amis les vignerons bourguignons de bien vouloir m'excuser pour cette petite pique amicale.

    Bonne chasse et bonne dégustation!

    Comptes-rendus à déposer le vendredi 29 juin à partir de 0 heure (heure de Paris), sur un blog personnel (en m'informant du lien), sous forme de commentaire faisant suite à ce billet, ou par mail à l'adresse obtenue en cliquant sur "Ecrivez-moi".

    Objectif: faire au moins aussi bien, voire pas mieux, si ce n'est plus, que mes prédécesseurs.

    I want you, for Olif's Oxydative Army!

    180pxunclesamwantyou

    Olif 1er, dit Le Grand (c'est pas moi qui le dis, c'est Estèbe!)

  • Vendredis du Vin # 3: Les Vins de Femmes

    VendredisduvinTroisième volet des  Vendredis du Vin de la blogosphère vinique, les femmes et le vin! Notre Président-Sommelier du mois a su faire preuve de galanterie en convoquant dans nos verres les qualités féminines de notre breuvage favori. "Le vin a t'il un sexe?", s'interrogeait récemment Tiuscha, du blog  Saveur Passion, et on avait essayé de lui1_3 répondre avec notre verve habituelle, enfin celle qu'on croit avoir, mais, là, c'est du sérieux! Pas question de blablater, il faut passer l'épreuve de la dégustation, et surtout la faire passer aux vins élaborés par la gent féminine. Sont-ils plutôt du genre manucurés et épilés sous les bras ou bien savent-ils aussi être poilus du menton, voire carrément couillus, si vous voulez bien me passer l'expression Mesdames (et si vous ne me la passez pas, tant pis, je m'en accommoderai néanmoins)? "La femme est un homme comme les autres", pourrait-on dire en parodiant Antoine de Caunes dont les fesses rebondies n'ont rien à envier à Vénus Callipyge. Alors, masculin ou féminin, le vin dépend surtout de ce qu'à envie d'exprimer son géniteur ou sa génitrice et reflète plus, d'une manière générale, sa sensibilité que son sexe chromosomique. Toute galanterie mise à part, mais plutôt parce que j'en connais professionnellement le moindre rouage, je serais néanmoins enclin à avoir confiance en la gent féminine pour faire preuve d'une réelle sincérité dans ce domaine. Place à la dégustation, donc, après un petit plaisir visuel signé Madoz, parce que je n'ai pas encore eu la mienne.

    Pl055

    Peyre Rose Clos des Cistes 1996, Coteaux du Languedoc, Marlène Soria
    Imgp3134_2 On ne présente plus Marlène Soria, la vigneronne star du Languedoc. Exigeante, intransigeante, elle ne commercialise ses vins que bien longtemps après les autres domaines, quand ils lui paraissent à son goût et enfin prêts, et qu'ils n'ont pas été victimes d'une avarie accidentelle lors de l'élevage, comme ce fut le cas pour les 2000 et les 2001. Deux terroirs vinifiés séparément, Clos des Cistes et Syrah Léone, mais une même qualité de vins, tous les deux bénéficiant de la même étiquette rose désormais célèbre dans le monde entier. Des vins qui ont déjà de la bouteille lors de la mise en vente, mais que l'on peut attendre sans crainte de longues années en cave. Ces Cistes 96 sont parfaitement à point. Le nez est tout simplement magnifique, d'une grande netteté. Ah! ce chocolat qui emplit les narines avant de laisser passer des notes plus minérales, un soupçon  de senteurs florales, des fruits rouges et des épices, avec un tout petit côté fumé. La bouche est ample, solide, mais elle reste fraîche, taillée dans le sens de la longueur. Un vin exemplaire, et je veux bien croire que ce soit une femme qui en soit à l'origine tellement il est délicatement ciselé et ouvragé.


    Côtes du Jura 2003 Les Varrons, Peggy Buronfosse
    Imgp3204Néo-vigneronne dans la Combe de Rotalier, Peggy Buronfosse s'illustre maintenant de façon très régulière dans divers guides ou magazines pour ses cuvées franches et sincères, d'un excellent rapport Q/P. Les Varrons 2003 possèdent toutes ces qualités, avec un joli nez anisé sur des notes typiques de minéralité marneuse jurassienne. La bouche est bien constituée, à l'attaque franche, avec un léger gras en son milieu, puis une acidité finale tonique, bienvenue pour le millésime. Un équilibre plus que satisfaisant pour un Chardonnay 2003 qui affiche une plutôt agréable fraîcheur.

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    Lisson, Le Plo 2002, Iris Rutz-Rudel
    Imgp3207 On ne présente plus non plus Iris Rutz-Rudel du domaine de Lisson, qui, avant de nous régaler de ses "vins de (très bonne) table", nous met l'eau à la bouche sur son blog de Lisson. Des vins au fort potentiel, plutôt costauds, qu'il faut savoir attendre, mais aussi carafer, pour les apprécier pleinement. La matière est généralement riche, comme dans ce vin de Grenache, dont le premier nez est assez végétal, voire un peu racinaire. A l'aération se libèrent progressivement des notes de fumée. Le fruit est un peu en retrait, et ne se révèle de façon beaucoup plus nette que le lendemain de l'ouverture. La texture en bouche est très agréable, les tanins possèdent du soyeux et une tension qui ne demande qu'à se relâcher. Un très joli grain de vin, même si la finale possède un peu d'amertume, le caractère racinaire (gentiane) faisant sa réapparition. Douze heures après, le vin se détend et s'harmonise, sans se départir complètement de son caractère végétal qui, cette fois, apporte une fraîcheur bienvenue, tout en laissant apparaître des notes fruitées plus arrondies. Et toujours cette belle structure en bouche, tactilement soyeuse! Un véritable vin féminin, dans le sens où il faut (et on doit!) savoir l'attendre très longtemps, en cave et en carafe, pour qu'il se donne!

    Iris2

    Petit "emprunt" au Blog d'Iris, je pense qu'elle ne m'en voudra pas!

    Olif