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Les Vendredis du vin - Page 2

  • VDV#50: cinquante 50

     

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    Les Vendredis du vin en chiffre, c'est 67 mois d'existence, 1492 participants différents (pas la peine de vérifier, j'ai dit ça complètement au pif), 458899 bouteilles dégustées (je les ai toutes comptées une par une), et ceci en partie grâce à l'arrivée des Brusseleirs. Les chiffres, c'est aussi l'affaire de Laurent Baraou. À l'origine de cette manifestation internautique, en compagnie de Liza Roskam, de Vinorati,  il a ouvert le bal avec moins de 12, il enchaine un pas de danse avec un coup de 50, à l'occasion de son cinquantenaire à lui tout seul et de la 50ème des VDV.

     

    50 cl ou rien, voilà qui est un peu fort de café, surtout pour les 50 Brusseleirs, qui ne sauraient se contenter d'1cl par personne, là où un magnum suffit à peine à étancher leur soif inextinguible de tout ce qui est liquide, fermenté, à bulle, à mousse, ou même pas. Ils ont d'ailleurs fait savoir leur mécontentement au Président en sélectionnant un grand nombre de flacons, comme à leur habitude, mais des grands contenants de 150cl sur lesquels ils ont fort discrètement et astucieusement barré le chiffre 1.

     

    Il est paradoxalement curieux de constater que les vignerons français font rarement les choses à moitié. Ils font des demies, certes, mais une demi-bouteille, c'est 37,5cl, un contenant généralement réservé à la restauration, sauf cas particulier. Mais, même pour un repas frugal et peu arrosé, il faut reconnaître qu'à deux convives, c'est clairement insuffisant, à moins d'avoir invité le Président de l'ANPAA à déjeuner. 50cl, c'est généralement un format plutôt réservé aux vins "bizarres", aux oxydatifs du troisième type, aux curiosités pleines de vilains défauts ou, alors, aux vins liquoreux, des gourmandises sucrées que l'on est censés consommer avec gourmandise et modération, non pas en raison du taux d'alcool, mais plutôt de la quantité de sucre de certains de ces vins, capable de plonger en coma acido-cétosique n'importe quel humain en bonne santé, même pas diabétique au préalable. 50 cl, finalement, ce n'est jamais que la moitié d'un litron, 100 bons centilitres, la véritable mesure que l'on n'aurait jamais dû abandonner pour quantifier le pinard. Les Helvètes, fort pragmatiques, ne rechignent pas à utiliser ce format entre-deux, qui rend le prix du flacon plus doux, même si, rapporté au déci (pour décilitre, évidemment, mesure traditionnelle du verre de vin commandé au comptoir helvète), le coût est certainement plus élevé. Il faut croire que, là-bas, la manipulation des chiffres et des nombres (notamment sur les billets de banque) y est un sport national. Beaucoup de vins y sont donc conditionnés en 50 cl (ou 500 ml, ou encore 0,50 l), qu'ils soient rouges, blancs, moelleux, liquoreux, oxydatifs, ou pas.

     

     

    Ce ne sont donc pas moins de 50 flacons de 50 cl que j'offre ainsi à Laurent Baraou, pour beaucoup venant de Suisse voisine, dont plusieurs cartons de 6 pour arriver à bon compte. L'essentiel reste de participer et aussi de faire la nique aux Brusseleirs... Parmi eux, du blanc (Petite Arvine 2004 et 2007 de Romain Papilloud (impeccablement salines), Arvine 2004 de Christophe Abbet, Marsanne Grain d'Or 2007 de Marie-Thérèse Chappaz,...), du rouge (Cornalin de Vétroz 2004 et 2007 de Romain Papilloud, juste à point, Côte Rotie 2006 Élégance de Jamet, forcément élégante, ...), de l'oxydatif (Évidence et Fleur de Damoiselle de Claude Courtois (une grosse, très grosse bouteille, que ce 99, malgré la petitesse de son format), Savagnin ouillé 2003 de Pierre Overnoy, L'air du Temps 2001 de Christophe Abbet, Poil de Lièvre de Mas Foulaquier, Fine gueule de loup du Loup Blanc, Hyper Bole 2002 du domaine René Rieux (clin d'œil au Président Lolo), ...), du liquoreux (Volupté 2004 de Romain Papilloud, Malvoisie de Gérald Besse, Maria Juby 2003 de Patrick Baudouin, Tokaji du Château Deresla, Barréjats 2001 en Sauternes, un vieux grenache noir de la Tour Penedesses, ...) et aussi du bizarre. Comme ce Suyquiême 2004 de Fanfan Ganevat, une sélection de grains nobles de vieux cépages jurassiens, vendangés en décembre 2004. Équilibre demi-sec (après probable nouveau départ en fermentation en bouteille, comme en témoigne le soulèvement du bouchon, la coulure de la cire et la légère baisse de niveau), avec une pointe de gaz persistant, des arômes de fruits secs sur une base acidulée et, au final, un vin très fin, gracile, sur le fil, judicieusement conditionné en bouteille de 50 cl.

     

    Olif

     

     

     

     

     

     

  • VDV#49: Vous n'aurez pas ma fleur!

    vendredis du vin,jean-philippe padié

    Grande gentiane du Haut-Doubs, celle qui me pousse à l'extérieur...

     

     

    Vendredisduvin

    Cherchez les fleurs, c'est  grosso modo le thème de ces 49èmes VDV, proposé par la présidente à vie des Vendredis du vin, j'ai nommé Iris, du domaine de Lisson. Si, pour notre chère Iris, le vin n'a pas de sexe, il faut croire que les sujets des VDV, si! Les fleurs dans le vin, voilà bien un thème de fille, tiens! Est-ce que ça viendrait à l'idée d'un mec de se trimballer avec un bouquet de fleurs dans son Spiegelau? Réprimez-moi, si vous voulez! A cause de mes cheveux trop longs, à cause de ma gueule arrogante, à l'annonce du nouveau thème des VDV. Mais, vous n'aurez pas ma fleur, celle qui me pousse à l'intérieur, fleur cérébrale et fleur de cœur, ma fleur.

    Putain, ça fait du bien de réécouter François Béranger!

     

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    Image piquée

     

    Après cette intro un brin libertaire, je vous ai apporté des canons. Parce que les fleurs, c'est périssable, comme disait le Grand Jacques. Mais, franchement, qui sera capable de différencier l'odeur de la Raiponce à feuille de bétoine de celle de la Silène enflée ou même de l'Ononis spinosa? Hein, qui? Ce que le dégustateur lamda, le commun des mortels, voire le critique affirmé, nomment pudiquement des "notes florales" ne font en fait que cacher la misère et la platitude de leurs connaissances botaniques générales. Messieurs, un peu de sérieux et de précision dans la description ne nuiraient pourtant pas à votre propos, que diable!

     

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    Mais comme je suis beau joueur, ce bouquet de vins, je l'offre bien volontiers à notre présidente, qui, comme chacun sait, est arrivée dans le Languedoc il y a plusieurs décennies de cela, en Combi VW et en robe à fleurs avec une couronne tressée sur la tête, en dansant et jetant des pétales tout autour d'elle pour ne pas traumatiser ses pieds nus sur le sol caillouteux du massif du Caroux. Pour commencer, donc, un vin d'Iris, le sien. Un Clos des Cèdres 2010, aux délicates notes d'Androsace velue, qui soulignent un tanin fin et une buvabilité soutenue, presque inhabituelle pour le mourvèdre à ce stade, et encore plus pour un vin du domaine de Lisson. Même avec un degré de connaissance en botanique frisant le zéro absolu, on se régale!

     

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    Dégusté en jour fleur sur un menhir de la montagne jurassienne, cette Fleur de Cailloux 2007 du domaine Padié distille des fragrances envahissantes de Bugle rampante, qui laissent prestement la place à des notes minérales de pierre mouillée catalane un lendemain de soir d'orage. Un vin qui fait parler la poudre, le grenache et le macabeu, et qui se boit en une ou deux bouffées, pas plus.

     

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    Assemblage d'un "auxerrois de charme, d'un sylvaner minéral et d'un muscat floral", Solis 2011, du domaine Julien Meyer, oscille sans cesse entre des arômes d'Eupatoire chanvrine et d'éclats chaotiques de grès, d'argile et de calcaire. Un vin de soliste, de soleil et de fleuriste, tellement c'est dingue les notes florales de ce muscat, dis donc!

     

    Au final, des vins qui ont tous de la gueule, mais je le redis bien haut et bien fort: vous n'aurez pas ma fleur!

    Musique...

     

     

     

    Olif

  • VDV#48: Love Katz...

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    Vendredisduvin

    "Les vins en séries font leur cinéma", c'est le thème de ces 48èmes VDV, auvergnats dans l'âme, et proposés à l'arrache par Sonia Dégustation, auvergnate qui sait boire autre chose que de la Volvic. Un thème bien estival, plutôt fun, joliment illustré, une fois de plus, par Rémy Bousquet, le Lucky Luke de la palette graphique, qui n'a décidément pas ses mains dans ses poches dès qu'il s'agit de dégainer son crayon pour un petit dessin de derrière les fagots. Accorder un vin à une musique de film ou de série, cela revient finalement à boire un bon coup en se payant une bonne toile, à la rigueur avec son plateau-télé.

     

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    J'aurais pu, comme certains le feront peut-être, dégoupiller une boutanche en même temps que la capote de ma 403. D'ailleurs, ma femme me dit toujours... n'importe quoi! Mais je ne suis pas grand fan des syrahs un peu boisées du collègue de l'inspecteur. Ensuite, j'ai bien pensé à Dexter. Bon sang, mais c'est bien sûr! Une des séries actuelles que je regarde avec bienveillance, malgré le sujet un poil racoleur, parce que c'est bigrement bien fichu. Mais je n'ai pas trouvé un vin rouge de couleur suffisamment sanguine à y associer.

     

    Cart0149

     

    J'ai pensé ensuite au merveilleux Homer Simpson. Je ne suis plus trop les péripéties de la famille depuis un certain temps, mais leur teint jaunâtre aurait pu faire bonne alliance avec un Château Chalon de noble origine. Ou, par association d'idées, suite à un brainstorming particulièrement intense, avec un vin du pensionnaire de l'Abbet Road de Martigny

    Et puis, c'est totalement par hasard qu'une bouteille providentielle a surgi de nulle part. Plus exactement du fin fond de l'Alsace, d'où elle a été extirpée, à bon escient et très récemment, par un collègue de goulot (© Doc Adn).

     

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    Katz'en Bulles, c'est aussi pétillant que Fritz the Cat mis en musique par Cure. Katz'en Bulles, c'est des raisins parfaitement sains et mûrs, récoltés à Katzenthal par Audrey et Christian Binner. Katz'en Bulles, c'est une robe dorée comme les blés et une bulle festive et joyeuse. Love Katz... palala papapalala...

     

     

     

    Miaoouuuw!

     

    Olif

     

    P.S.: oui, j'ai un peu triché, en dissociant la musique et le film. Mais j'aime bien les exceptions qui confirment les règles. On ne se refait pas...

     

  • VDV#47: Défiez votre chef favori!

     

    Vendredisduvin

    "Défiez votre chef favori", c'est le thème de ces 47èmes VDV, sortis d'un brainstorming bruxellois monomaniaque particulièrement intense. Un thème annoncé plusieurs mois à l'avance, pour, théoriquement, permettre de s'organiser. Mais, à la 117ème relecture du billet original de l'Émir du Bas-Rhin (celui qui n'a pas de pétrole, mais du riesling), il semblerait plutôt qu'il ait été question d'expliquer longtemps pour bien faire comprendre au vulgum pecus de quoi il s'agissait exactement. Accord vin(s)-mets (sans parenthèses pour le deuxième item, orthographiquement parlant, mais il peut également y en avoir plusieurs, de mets), défi d'accords, mise en avant d'un restaurateur prêt à jouer le jeu, tous les prétextes sont finalement bons pour descendre quelques quilles dans l'allégresse vendrediste générale.

     

    Inutile de préciser que, une fois le courageux chef local déniché, on s'est empressé de transgresser les règles de ce Vendredi inédit et de les simplifier. Pour le meilleur, forcément. Et ne retenir que l'essence même du sujet: un bon repas autour de bonnes bouteilles entre potes. Sans aucun mauvais esprit, évidemment, ce n'est pas le genre de la maison. Mais, comme l'idée de départ imposait d'avoir au minimum deux bouteilles d'un même vin, une à déguster avec le chef en question, qu'il puisse cogiter, et l'autre à réserver pour le grand soir, impossible de la mettre totalement en pratique sur ce coup-là, pour la simple et bonne raison qu'elles se sont toutes avérées être des exemplaires uniques en cave, ou alors sélectionnées au dernier moment devant la tournure prise par les évènements. Mais n'anticipons pas...

     

    La seule bouteille répondant de façon stricte aux conditions de participation de ces 47èmes VDV, elle fut choisie pour faire un clin d'œil appuyé aux Brusseleirs, nos maîtres à tous en matière de nombres de quilles descendues dans une seule soirée. Cette bouteille, c'était celle-là:

     

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    Nouvelle entorse, il ne s'agit pas à proprement parler de vin, mais de vin de bière, et le chef ne s'appelle pas Léon, une fois.

     

    Capture d’écran 2012-06-23 à 15.15.40.png

     

    On a juste brodé un peu, pour améliorer l'ordinaire bruxellois. Double slash de Cantillon pour tout le monde quand même! Mais n'anticipons pas...

     

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    Rendons tout d'abord hommage à Pierre-Ivan Boos, chef de l'Alchimie à Pontarlier  (Haut-Doubs, fief de l'absinthe bien droite, en partenariat avec celle de Travers, Suisse, bien droite également), qui a beaucoup bossé pour l'organisation de cette soirée. La gueuze Cantillon, dégustée avec lui il y a quelque temps, lui a inspiré le premier dessert de la soirée. Mais n'anticipons pas...

     

    Plus qu'une année avant de m'acheter un Solex et ne pas avoir eu l'impression de rater ma vie, l'occasion était trop belle pour ne pas coupler les deux évènements, d'autant plus que le repas d'anniversaire était prévu un vendredi, devenu celui du vin par la force des choses, avec une semaine d'avance sur la date officielle pour remettre son compte-rendu des VDV.

     

    La soirée débuta avec le plus simple accord vins-mets qui puisse exister. Mais pas le plus mauvais. Champagne RD 90 de Bollinger, servi avec ... rien! Juste pour lui-même, à l'apéritif. Tout au plus quelques gressins pour le croquant. RD, pour Récemment Dégorgé, ce qui, dans le cas présent ne signifiait plus grand chose, car la bouteille trainait en cave depuis des années en attendant ce jour-là. Dégorgement en 003, très précisément. Permis de boire! Un ange passe. La bulle pétille aux oreilles, titille les naseaux et égaye les papilles. Seul le bruit occasionné par le grignotement des gressins vient troubler l'harmonie. La bouche est caressante, presque veloutée, mais il y a de la jeunesse et de une fraîcheur virevoltante dans ce vin.

     

    Galopin de Gueuze Cantillon à l'eau de gaspacho et pan con jamon façon mique, huile d'olive noire de Corse, avec rien non plus. La mise en bouche était un accord vins-mets à elle toute seule, puisqu'il y avait à boire et à manger dans l'assiette. La Gueuze aromatisée à l'eau de gaspacho est une vraie trouvaille qui ne dénature en rien aucun des deux produits. On a réellement l'impression de boire une bière en mangeant du gaspacho. Impressionnant et rafraichissant!

     

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    Pour affronter les entrées, deux vins de sauvignon, à l'opposé l'un de l'autre, deux expressions complètement différentes, deux minéralités aux antipodes. Silex versus Quartz, Pouilly-Fumé versus Sologne, Dagueneau versus Courtois. Nullement prémédité, puisque la deuxième bouteille a été choisie sur place, pour pallier à une insuffisance de quantité de vin blanc, je sais, c'est impardonnable, mais je n'ai pas honte,  il n'y a même rien à regretter.

     

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    Ris de veau et bulots rôtis au Garam masala,fines tranches d'asperges crues à l'huile de chanvre et Pouilly-Fumé Silex 2002, Didier Dagueneau. Un sauvignon d'école, agrumes intensément, buis et bourgeon de cassis, nourri par son élevage. Vin élégant, remarquable, parfaitement à point dans un style très classique. L'accord fonctionne plutôt bien avec le plat. Le bulot était ferme, limite caoutchouc, le ris de veau moelleux et goûteux, le Garam masalait bien, le Silex apportait une dot non négligeable en vue du mariage, grâce à une pointe de gras intéressante et bienvenue.

     

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    Filet de maquereau rôti laqué, queue de langoustine marinée cuite en tempura, aubergines à la japonaise et Quartz 2009, Les Caillous du Paradis, Claude Courtois. La minéralité du quartz n'a rien à voir avec celle du silex. Presque une épure minérale, comme une arête sur le gras du maquereau, rôti à la perfection. La peau, laquée, s'avale en un morceau, sans se recracher, et glisse toute seule le long du gosier, venant cicatriser la délicieuse incisure œsophagienne occasionnée par le Quartz.

     

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    Après cette trilogie de blancs, place aux rouges, prometteurs sur le papier, limite grosses quilles de sortie, même. Si à 49 ans, tu n'as jamais goûtés à de tels vins, c'est que tu n'as jamais été du bon côté du manche...

     

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    Coffre de pigeon rôti, déglacé à la Kriek Cantillon à la framboise, la cuisse confite, poêlée de pommes de terre de Noirmoutier et cèpes du coin et Château Rayas 1998. Travailler la Cantillon en cuisine n'est pas une sinécure. La réduction poussée du jus a fait ressortir l'amertume, qui s'est pourtant parfaitement mêlée aux saveurs du jus de pigeon. Rayas, avec son soyeux si reconnaissable et ses délicates notes kirschées, assura à la perfection. Les premiers cèpes locaux, c'était un peu comme la cerise sur la Kriek, sauf que là, c'était de la framboise.

     

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    Après ce pigeon papal et cet accord royal, on aurait pu buller et se la couler souce. Que nenni! L'accord avec le plateau de fromages affinés sera ducal ou ne sera pas. Une belle entorse à la tendance actuelle, qui ne voudrait associer que du blanc aux produits laitiers, ton sur ton, mais ça se discute.

     

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    Avec le Richebourg 2002 d'Anne Gros, aucun fromage ne fait la fine bouche. De la cancoillotte au Gaperon, en passant par le fromage de Chèvre, même persillé, rien ne résiste à la force tranquille de ce pinot noir d'anthologie, qui déroule progressivement toute sa puissance et sa classe. Un grand vin, déjà largement buvable (une série de Côtes de Nuits 2002 d'anthologie nous l'avait démontré récemment, ce qui a motivé le choix de cette bouteille), qui n'entame que l'aube de sa très longue vie probable.

     

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     Et c'est déjà l'heure du dessert! Celle du véritable défi vendrediste. Roulements de tambour... Rrrrrrrrrrrr!

     

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    Gelée de Gueuze Cantillon, pulpe de pruneau au Jerez, sorbet d'eau de rhubarbe, zeste de citron confit et feuille de coriandre avec Cantillon Grand Cru Bruocsella, Lambic bio 2008. Des arômes de la Gueuze Cantillon, le chef a retenu les notes acidulées de cédrat confit qui l'ont conduit à tenter un accord sur un dessert citronné. La meringue sans ficelle ne se met pas derrière l'oreille et vient apporter une touche de douceur ouatée. Véritable patchwork de textures et d'arômes, l'accord fonctionne parfaitement. La Bruocsella est totalement dessoiffante et le dessert d'une légèreté absolue. Cantillonesque!

     

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     Et enfin, comme une fulgurance, un ultime dessert, destiné à tenir compagnie à un joker dégainé en dernière minute. Si à 49 ans, tu n'as jamais trempé tes lèvres dans un Porto du même âge que toi, c'est que tu n'aimes pas ça.

     

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    Coque de chocolat, framboises éclatées au sucre et yuzu, croustillant de praliné, mousse et sorbet de chocolat amer et Porto Morgan's 1963. De cette année météorologiquement pourrie que fut 1963, il semblerait qu'il n'y ait guère que les vins de Porto qui aient tiré leur épingle du jeu. Il faut bien reconnaitre que, malgré le relatif dépouillement de la robe, le vin reste aussi fringant qu'un "pas encore quinquagénaire". L'accord avec le chocolat amer est assez évident, mais le vin se suffirait presque à lui-même. Pour un instant d'éternité, qui nous éloigne temporairement, de manière imperceptible, de l'âge fatidique du demi-siècle...

     

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    Olif

     

    P.S.: après les accords vins-mets, les accords vins-livres et une nouvelle rubrique proposée par Thierry Guichard sur Le Matricule des Anges, "Et avec ça?". Quand littérature rime avec viticulture, ce qui est bien plus fréquent qu'on ne pourrait le croire... Le premier volet de cette rubrique paru au mois de juin propose un joli portrait de Luc-Marie Michel du domaine Zélige-Caravent, en Pic Saint-Loup. De quoi donner envie de boire .. et lire!

     

     

     

     

  • VDV#46: 1, 2, 3, 4, 5, syrah!

     

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    Vendredisduvin

    Syrah globe-trotteuse et enjôleuse, c'est le thème de ces 46èmes VDV. C'est sûr, si on est allergique à ce cépage emblématique du Rhône, fallait pas inviter Doc Adn à la présidence. Ce grand amateur de salade avec une escalope nous a déjà emmené maintes et maintes fois, via son blog, dans sa Drôme provençale, striduler avec les cigales, grignoter dans les mares à l'ombre des centrales et capter les arômes de tapenade qui se dégagent des vignes, des caves ou des oliveraies du côté de Nyons.

     

    Rhodanienne, la syrah, c'est une évidence. Mais elle s'exporte bien. Considérée comme cépage améliorateur, elle a colonisé le Sud, jusqu'à l'hémisphère. Oui, là, tout en bas sur le globe. Plus au Nord, elle a remonté le fleuve jusqu'à sa source, traversant au passage le lac de Genève, ce qui a bien fait rigoler les Vaudois et encore plus les Valaisans qui l'ont adoptée sans vergogne.

     

    Ah ! syrah, syrah, syrah!
    Les vendredistes à leurs bouteilles,
    Ah ! syrah, syrah, syrah!
    Les bouteilles, on les boira!
    Et quand on les aura tous toutes bues,
    On leur fich'ra la pelle au cul*.

     


    *(de bouteille, évidemment)

     

    Pour danser la Carmagnole* avec le Doc, j'ai ouvert pas moins de 5 bouteilles, s'il vous plaît. Quel sens du sacrifice!

    En commençant par une Sierra du Sud 2007 du domaine Gramenon. La syrah, Michèle Aubéry n'en est pas fan. Alors, tous les raisins de toutes ses parcelles finissent dans cette cuvée. Comme ça, c'est fait. Et elle peut se consacrer exclusivement au grenache. La syrah de Gramenon, moi, j'en fais volontiers mon 4 heures. C'est du beau jus comme j'aime, aux arômes assez caractéristiques de tapenade, de violette et de lard grillé. Et ça glougloute derrière le gosier.

     

    Pour rousiller du lard grillé, on peut tenter aussi la Syrah d'En Rouzil 2010 d'Aline Hock. Il y a matière à, sur ce vin costaud, qui goûte un peu sur l'acétate pour le moment. Faudra l'attendre un peu avant d'y revenir.

     

    Pour produire de la syrah en Valais, je ne sais s'il faut avoir un grain, mais Marie-Thérèse Chappaz, elle, en a un. Grain Syrah 2006, ça commence à bien causer. Facture classique, propre en ordre, dans un style que je qualifierai de valaisan, au vu des autres vins dégustés et en souvenir d'une dégustation à l'aveugle effectuée l'année dernière à Vinéa, à la recherche d'une typicité helvétique de la syrah.

     

    Trois syrahs de femme, mais ce n'était pas prémédité. Retour au Sud avec un vin d'homme, pour prendre de la hauteur, non pas que les vins précédents en manquaient, mais les hommes sont volontiers plus grands que les femmes, surtout Jeff Coutelou. Et La Vigne Haute 2010 du Mas Coutelou est un sommet. Ça se boit comme de la petite bière, mais aussi, et surtout, comme du bon jus de syrah bien élevé, c'est à dire pas trop. La syrah au naturel, ça lui va bien!

     

    Pour clore cette session des VDV, demain, on shiraz gratis. Justement, c'est une bouteille qui m'a été offerte il y a bien longtemps et que je n'ai encore jamais eu le courage d'ouvrir. Ça s'appelle Reyneke Réserve 2003 et ça vient d'Afrique du Sud, via la Belgique. Du goudron et des plumes. Et des ronds de fumée, aussi. Malgré ce petit côté lisse et technique, avec une pointe de sucrosité pour la séduction, c'est plutôt pas mal foutu. Et ça se boit. Mme Olif trouve que c'est trop boisé, elle n'a pas entièrement tort. Le domaine travaille en biodynamie, d'après ce que j'ai cru comprendre, et, ça, c'est quand même plutôt une bonne nouvelle.

     

     

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    La syrah? Tous les matins au petit déjeuner! Où que je parte en Escapades, au Nord comme au Sud. Globe-trotteuse et enjôleuse syrah...

     

     

    Olif

     

    *Version 1869, évidemment

     

    P.S.: rien à voir, mais les 9 et 10 juin, sur la place d'Armes à Metz, les Jeunes vignerons d'Europe se réunissent pour la 3ème année consécutive. Il y aura bien une syrah à déguster chez l'un d'eux. Et s'il n'y a pas de syrah, ben ... il y aura autre chose!

     

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  • VDV#45: le vin, l'art et le cochon

     

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    Vendredisduvin

    Si vin et art font plutôt bon ménage, ce vendredi, c'est encore pire. Confier la présidence des VDV à Véro du Mas Coris, c'était accepter d'élever le niveau de cet évènement jusqu'à la hauteur du Pic du Vissou. Au moins. Ces 45èmes VDV sont donc consacrés au versant artistique du vin. Oui, faire du vin, c'est un art. Faire du bon vin, plus exactement. D'ailleurs, dans pinard, il y a "-ard", ça veut tout dire! Et puis, il y a aussi "pin-", et c'est là que ça pourrait devenir cochon. Mais je ne mange pas de ce pain-là, évidemment, cela ne saurait être mon genre.

     

    J'aurais voulu être un artiste, pour pouvoir faire mon numéro, quand l'avion se pose sur la piste, j'aurais voulu changer de peau. Mais je n'ai pas pour autant le blues du businessman. Ni celui du vigneron. Comme je ne sais pas faire de vin (juste le boire), pas faire de la peinture (juste la regarder) ni de la sculpture (juste la toucher), j'ai confié à Mme Olif la périlleuse mission d'illustrer cette thématique des Vendredis du vin.

     

    Mme Olif est principalement célèbre pour dire n'importe quoi. Mais, elle sait également manier le pinceau. Elle a la fibre artistique et aime bien boire un bon canon de temps en temps. Ses œuvres œnographiles jurassiques sont déjà convoitées dans le monde entier, surtout le liquide à l'intérieur de la bouteille, en fait.

     

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    Lorsque je lui ai signifié que je bûchais sur le thème du vin et de la peinture, elle m'a avoué être en train de peindre une déclinaison de "L'arbre de vie" de Klimt, avec un cep de vigne dans le rôle de l'arbre. "Banco", lui ai-je répondu. "Bon, il va falloir que je le termine pour vendredi, alors!", a-t-elle acquiescé.

     

    C'est donc en exclusivité mondiale que je suis fier de vous présenter "Le cep de vie" ©Mme Olif. Attention, peinture fraîche!

     

     

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    ©Mme Olif

     

    Bande de gâtés, les vendredistes, va!

    Et avec ça, on boit quoi? Ben, rien, on va attendre que le raisin de vie soit vendangé et vinifié. Si quelqu'un peut me dire de quel cépage il s'agit, d'ailleurs...

     

    Olif

  • VDV#44: Régalades et rigolades en Loire

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    À Angers, va où la Loire te Maine...

     

     

     

    Vendredisduvin

    Le loir (Glis glis) est un petit mammifère rongeur de la famille des gliridae, qui passe pas mal de son temps à dormir sur son brin de laurier, quand il ne grignote pas des petits grains d'orge. Voilà qui n'est pas banal. Malheureusement, la femelle du loir ne s'appelle pas la Loire, et mon intro tombe à plat, n'ayant pas grand chose à voir avec le sujet qui nous préoccupe, à savoir celui des Vendredis du vin concoctés par Anne Graindorge, qui nous convie, juste retour des choses, à grignoter en Loire. "Régalades et rigolades", c'est comme un genre de pique-nique virtuel, avec un vin de Loire pour dénominateur commun. Exit le loir, donc, tant pis pour la glisse... 

    La Loire est un vignoble fleuve. Le vin de Loire prend sa source au Mont Gerbier-de-Jonc, en Ardèche. Par tous les Saints, d’Eulalie à Nazaire, les vignobles se succèdent, regroupés sous la bannière hétéroclite des Vins de Loire, ceux qui ont « un fleuve pour terroir ». Des Côtes du Forez au Muscadet, en passant par les Côtes roannaises, le Sancerrois, l’Anjou, la Touraine ou les Fiefs vendéens, le vin et la vigne sont omniprésents le long des 1013 kilomètres parcourus par le plus grand fleuve de France, intégrés de façon naturelle et culturelle au paysage, faisant preuve d’une aussi grande diversité que lui.

    Contrairement aux idées reçues, tous les vins d’Anjou ne sont pas doux et tous les vins de Saumur ne sont pas mûrs. Du gamay au melon de Bourgogne, en passant par le cot, le sauvignon, le gamay ou la négrette, les cépages de Loire sont presque aussi nombreux qu’il y a d’appellations. Le raisin-roi, dans le cœur de nombreux amateurs, reste pourtant le chenin, capable de produire d’immenses vins blancs, secs ou liquoreux, en Anjou comme en Touraine. Les buveurs de vin rouge avouent plutôt leur penchant pour le cabernet franc, connu également sous le nom de breton, ce qui flatte autant l’ego des Bretons, qu’ils soient francs ou pas, que des Ligériens. Les amateurs de vins originaux, eux, jettent volontiers leur dévolu sur le pineau d’Aunis, le grolleau voire le menu pineau, autant de cépages authentiques, parfois rustiques, dotés d’une forte mais sympathique personnalité.

    Lorsqu’on les verse trop généreusement, il arrive que les vins de Loire débordent du verre, à la manière des crues décennales du grand fleuve. Une pratique qu’il faut savoir endiguer, de Nantes à Montaigu, pour consommer avec modération.

    Le Loir est une rivière du Centre-Ouest partie à l'Eure. Aucun rapport avec le Glis glis. Du côté de Blois, le Loir est cher et ça ne le gêne pas de marcher dans la boue. Le Loir ne se jette pas dans la Loire, mais dans la Sarthe, ce qui est loin d'être hors sujet. Quand il est Cher, le vin de Loire ne s'use que si l'on Sancerre. Il mène à tout, quand il tient parfois salon, du côté de Ménetou.

     Avant de coloniser le grand Ouest, à qui elle donne ses lettres de noblesse viticole, la Loire prend donc sa source côté Est, donnant son nom à deux départements loin d'être sous influence océanique dominante, même si cette dernière n'est pas exclue. Pour y voir plus clair, la Haute Loire privilégie la culture des lentilles à celle du raisin, tandis que du côté des monts du Forez ou de Roanne, la vigne s'ébat en coteaux ou soutient les gorges. Le vin y est parfois si gouleyant que l'on a envie de le téter à même le magnum, comme ce Gamay 2010 tiré des Bonichons, une parcelle du domaine de la Perrière, située à l'endroit d'une ancienne nurserie. Une cuvée qui mérite bien un conditionnement 95C, au minimum. BIB ou nourrice agréée acceptés. Nul besoin de diversification alimentaire, le vin se suffit à lui-même.

     

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    Vin de Pays d'Urfé 2010, Les Bonichons, Domaine de la Perrière, Philippe Peulet

     

    Du côté de la Touraine, on trouve également du Gamay, mais non exclusivement. Le Cabernet franc et le Côt assemblés peuvent donner un vin Franc du Côt-lié, charnu, croquant et à la rusticité assumée. Faites chauffer la trancheuse et sortez jambons et saucissons.

     

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    Touraine 2010 Franc du Côt-Lié, Albane et Bertrand Minchin

     

    Une fois tout bu et tout mangé, il faut nettoyer. Un vrai métier, qu'il ne faut pas laisser exercer par n'importe quel amateur. Microvigneron, c'est pas une sinécure, mais quand le Breton goûte aussi charnu et sensuel, on pose ses lunettes, on respire un grand coup et on lève les yeux au ciel. Quitte à faire une tache sur la nappe. Et laisser passer l'heure du repas. LÉOOON!

     

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    Léon 2010, Vin de France, Sébastien Fleuret Microvigneron

     

     

    Quand la Loire rigole comme ça, c'est clair qu'on se régale.

     

    Olif

     

    P.S.: nettoyeur, ce n'est pas un métier où on rigole tous les jours non plus. La preuve!

     

  • VDV#43: Élections pinardentielles 2012

     

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    Vendredisduvin

    2012, année électorale française, fin du monde potentielle et Vendredi du vin pinardentiel. N'y voir aucun lien de cause à effet. Quoique... Ce satané Vindicateur a de la suite dans les idées. Pour lui, le vin est politique. Du producteur au consommateur. Dis-moi ce que tu bois, je te dirai pour qui tu votes. Blanc, sans pour autant t'abstenir, rouge, sans pour autant demander à Liliane de faire les valises. Et si tu ne bois pas, c'est encore pire. Et toi, ami vigneron, dis-moi comment tu vinifies, je connaitrai ton parti. Même si c'est simplement celui d'en boire.

    Vendredi du vin politique, donc, et il faut bien reconnaitre qu'il n'a pas entièrement tort, le Vindicateur. Il devrait récolter ses 500 signatures sans aucune difficulté. Il n'a pas entièrement tort, certes, mais a-t-il pour autant raison?

    Une France paysanne et viticole, très terrienne et volontiers ancrée à droite, voit ainsi ses rangs grossir d'une nouvelle génération de vignerons, citadins désireux d'un retour à la terre, plutôt tendance gaucho-écolo-baba-cool, quand ce ne sont pas des "biknites" complètement anar. Un monde du vin électoralement protéiforme, comme la France toute entière finalement.

    Une campagne électorale étant faite de promesses, le vin idéal de ces VDV était déjà tout trouvé: Le vin des promesses. Demain, j'arrête d'en boire. Facile! Malheureusement, il était déjà tout bu depuis longtemps, ce claret de François des Ligneris.

    Promesse électorale suivante, alors.

     

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    Et si on votait pour le vin, le plus simplement? Une belle promesse! Mais ne serait-il pas pourtant un brin schizophrène, ce vin-là, politiquement parlant? Et pas si simple que ça, en fait. Appellation feu Bourgogne Grand Ordinaire*, un vrai roturier provenant, en principe, de terroirs de seconde zone. Mais bouteille lourde, très lourde, un emballage digne d'un aristocrate. Prix lourd également, plutôt destiné aux classes supérieures, et inversement proportionnel aux rendements, inférieurs à 15 hl/ha.  Mais pas au travail fourni à la vigne, celui d'un ouvrier besogneux, ni au soin quasi-maniaque apporté à l'élevage, plutôt luxueux et presque un peu disproportionné. Surtout dans sa jeunesse. Et puis, avec le temps... La Terre 2007, de Bernard Van Berg. Un vin terrien, c'est sûr, mais aérien en même temps. Paré pour le décollage, fin, particulièrement distingué et élégant, après quelques années de vieillissement. À peine moins d'un quinquennat. Et prêt pour signer un nouveau bail de 5 ans à la cave. Le vin, le plus simplement, et surtout très bon. Le vin et la politique, c'est d'un compliqué!

     

    La seule promesse que puisse vraiment tenir le milieu vigneron, finalement, elle nous vient d'un ex-candidat à la candidature, apparemment trop en avance sur son temps: "Le pinard, ça devrait être obligatoire!".

    En 2012, le mieux serait donc encore de pouvoir voter Coluche ou, à l'extrême rigueur, de voter bourré! Il est plus que jamais indispensable de railler, pimenter et stimuler une campagne électorale qui s'annonce stéréotypée et convenue, pour ne pas dire dramatique et désolante. Et qui, au final, ne va faire que nous enfumer, une fois de plus.

    Géraaard!

     


     


     

    Olif

     

    * désormais Coteaux bourguignons, dans le but de redorer le blason d'une appellation plutôt péjorative aux yeux du consommateur.

  • VDV#42: puisque vous partez en voyage...

     

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    Vendredisduvin

    "Puisque vous partez en voyage
    Vous m'avez promis ma chérie
    De m’écrire quatorze pages
    Le dernier vendredi du mois ou davantage
    Pour que je voie votre visage
    Baissez la vitre je vous prie
    C’est affreux je perds tout courage
    Soudain je déteste Paris
    Le morgonneur crie : "En voiture"
    Le cochon il sait pourtant bien
    Que je dois rester, mais je jure
    Que s’il le crie encore une fois, moi je viens
    J’ai une bouteille pour seul bagage
    Et tout le reste je m’en fous
    Puisque vous partez en voyage
    Ma chérie... je pars avec vous."*

     

    Sur cet air-là, il va falloir prendre la route. La faute à Guillaume, celui qui a du Morgon dans les veines et la bougeotte perpétuelle, au point d'aller manger du poulpe pas encore mort trempé dans un bol de riz Corée, Bonjour le petit déjeuner! On est "nature" ou on ne l'est pas, me direz-vous. Ce qui est le cas de notre 42ème Président des VDV, j'en ai bien peur. Puisque vous partez en voyage, Guillaume, ... je pars avec vous.

     

    Le vin fait voyager, il n'y a pas de voyages sans vins et le vin peut voyager. Trois angles d'attaque pour une thématique beaucoup plus complexe qu'elle n'en a l'air. Transports aériens ou purement cérébraux, il faut choisir. Ou pas.

     

    J'aurais pu vous relater ma dernière croisière en Méditerranée, où il fallait boire à l'équerre dans les salons du Concordia, mais où l'eau salée a fini par remplir tous les verres. Je n'y étais pas.

     

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    © Kristof, dessinateur d'actu, turlututu chapeau pointu.

     

     

    J'aurais pu vous parler du Corton Charlemagne le plus haut du monde, dégusté par Le Seb au sommet de l'Uturuncu, en Bolivie. Je n'y étais pas.

     

    Img_0359

     

    J'aurais pu vous parler de Polymnie, liquoreux des Muses qui a fait le Tour du Monde en 2008 en compagnie d'Alexandre Truffer, le romand du vin. Je n'y étais pas.

     

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    ©Alexandre Truffer

     

    J'aurais pu vous parler des baroudeuses de bouteilles de Samuel Mégnan, du domaine Aloha, qui n'hésitent pas à franchir les mers ou les montagnes, comme le nain de jardin de Monsieur Poulain père, la vérité si jument, pour aller poser dans les endroits les plus improbables. Je n'y étais pas. Enfin si, à Barbaresco, j'y étais.

     

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    J'aurais pu.

     

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    Le Mont-Blanc, vu depuis le Mont d'Or

     

    Je vous parlerai plutôt des Alpes. Si loin, si proches, depuis le Mont d'Or, par beau temps anticyclonique automnal. Un transport aérien à bon compte, par dessus le Léman et son plafond de nuages, en ménageant sa monture et son bilan carbone. Avec de bons yeux et beaucoup de chance, on pourrait presque apercevoir la vallée de l'Arve, juste là, dans le coin, derrière, au fond.

     

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    Le Mont-Blanc, vu depuis Ayze

     

    Plus exotique que le gringet, tu meurs. Vague cousin du savagnin, il aime bien se faire mousser à Ayze, lieu exclusif où l'on peut le rencontrer. En version tranquille, on appréciera sa belle acidité, surtout lorsqu'il est ramassé à maturité. Dominique Belluard n'est pas du genre à pratiquer autrement. Ce 2005 n'est plus à l'état larvaire, il entame même sa phase d'ascension et de plénitude. En boire une gorgée, fermer les yeux et se retrouver au pied du Mont-Blanc. Avant de grimper au 7ème ciel, à 4810 mètres d'altitude, et poursuivre son voyage...

     

    Olif

     

     

     

     

    * Puisque vous partez en voyage, de Mireille et Jean Sablon, paroles de Jean Nohain, légèrement adaptées pour la circonstance. Je pense qu'ils ne m'en voudront pas. Et en bonus, la jolie version de Hardy-Dutronc.

     

    P.S.: aujourd'hui, thème de circonstance, c'est justement grand voyage. Direction la Loire et ses salons "bio", "biody" ou "nature". C'est quand qu'on arrive?

     

    P.S.2: pour les montagnards qui rechigneraient à partir en voyage ou les gars de l'Ouest qui auraient des pulsions de montagne, ça tombe bien! J'ai exactement ce qui leur faut, ce week-end, dans les Alpes, à Chambéry très précisément: la première biennale des Vins de montagne ou de fortes pentes. Il n'est pas précisé dans quel sens est la pente, ni comment il faut planter le bâton, mais nul doute que cette rencontre ne soit enrichissante, avec slalom entre les tables rondes, servant à loger des orateurs prestigieux ou loger plus de 60 vignerons en dégustation, de Savoie, d'Allemagne, du Valais, d'Italie, ou encore des Pyrénées. Et peut-être un soupçon de Jura, même si la pente est plus faible...

     

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  • VDV#41: 4 vins de mariage et 1 d'enterrement

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    Vendredisduvin

    Grâce à Stéphanie UMDV (Un mets, dix vins), ce vendredi, on bulle. Sérieusement, sans faire les idiots, parce que c'est pour un grand évènement. Le mariage, sans déconner, faut pas rigoler avec ça. Pas un petit PACS vite fait entre deux portes, non une grande et belle cérémonie, avec Monsieur le Maire, Monsieur le Curé, les enfants de chœur, des filles et des garçons d'honneur, une grande robe blanche, une redingote et une cravate qu'on ne remettra jamais plus, des grains de riz, des cloches, une calèche tirée par un attelage de chevaux comtois pour parader en ville -soyons fous-, un concert de klaxons pour clamer sa joie et bien emmerder les riverains, une voiture balai "Just married" pour fermer le cortège et un pot de chambre peu ragoûtant à écluser à 5 heures du matin dans la chambre nuptiale envahie par une bande de soulots avinés tenant à peine debout et chantant à tue-tête. Oui, le mariage, c'est sérieux. Surtout l'apéritif. C'est à peu près le seul moment où les convives vont être tant soit peu à même d'apprécier ce qu'il y aura dans leur verre. Sauf évidemment la mariée, en larmes et peut-être déjà enceinte, se mouchant sans arrêt dans son bouquet de fleurs, et la belle-mère en extase devant sa fille et sa belle robe blanche, même si elle n'en finit pas de se demander ce qu'elle peut trouver à cet avorton aussi élégant dans son costume trois-pièces qu'un pingouin avec un palmier dans le cul, à la dérive vers les tropiques sur son iceberg miniature.

     

    1 mets, 10 vins, 4 vins de mariages et 1 d'enterrement, voire plus si affinités. La mise en bière, c'est celle de la vie de garçon (éventuellement de jeune fille, mais y a-t-il encore de vraies jeunes filles jusqu'au mariage?). Réglons leur tout de suite leur cas, aux funérailles. Ce petit con ne sait pas encore ce qu'il perd, il fanfaronne, voudrait encore une dernière fois voir toutes les filles du monde à ses pieds. La bouteille qui va bien pour fêter cet évènement, je n'en vois pas 50. The Péteux, from Alice et Charles, du domaine de L'Octavin, histoire de tirer définitivement un trait sur son passé de pseudo Dom Juan arrogant. Le 2011, fraichement dégorgé, est un peu plus sec que la version 2010. Il n'en gouleye pas moins, de quoi en boire des sapines avant de sombrer dans les bras de Morphée, mais pas ceux de Julie, Sabine, Rebecca, Charlotte ou Wilfried.

     

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    Place au grand jour. Il fait beau, la table est dressée dans le jardin. Répondant à l'appel du ventre, les invités commencent à arriver, suivant patiemment en cortège le jeune couple de mariés qui n'arrête pas de roucouler en chemin. Les belles dames pestent parce que leurs talons hauts se plantent dans la pelouse, rendant périlleux le déplacement jusqu'au buffet. Les enfants courent et piaillent dans tous les sens tandis que les messieurs commencent à partir de francs éclats de rire en tapant sur l'épaule de leurs voisins. Ils réclament à boire. "On a soif!"

     

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    À partir de là, les bulles coulent à flots! De la bulle douce et un peu sucrée pour les dames, afin de leur éviter de mettre de la liqueur de pêche dans le Champagne non dosé, et d'autres, un peu plus sauvages et colorées, pour les amateurs d'émotions fortes. Forcément, du poulsard! Sur leur petit nuage, les yeux dans les yeux, la mariée sert un verre de Champagne de Benoit Lahaye à sa grande brute nature. Il lui répond du tac au tac avec un Pétillant naturel de raisin du domaine de la Tournelle: "On zoue?". Et les voilà partis au domaine des Grottes pour gagner leur Petit coin de Paradis.

    Le plus difficile est à venir. Rester Fidèle, toute sa vie, y compris à Vouette & Sorbée. Une cuvée rare et un peu chère pour un mariage de 200 personnes, mais après la nuit de noces, en comité restreint, pour reprendre des forces, ce pourrait être une bonne idée.

     

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    Autre option possible et ultime solution de rechange en ce qui me concerne, retour en Jura pour découvrir cette bulle d'exception récemment sortie de la cave et du cerveau bouillonnants de Stéphane Tissot: BBF!  BBF, pour Bvieilles Bvignes Françaises? Non, ça c'est Kroug! BBF pour Bonne Bourre les Fiancés? Désolé, je n'ai pas pu m'en empêcher. BBF pour Bonnes Bulles Forcément? Ça coulerait de source, mais ce n'est pas ça non plus. BBF pour Bénédicte et Btéphane Ftissot? Non, retire tes doigts de ta bouche quand tu parles. BBF pour Blanc de Blanc élevé en Fût, alors! Du Crémant du Jura extra-brut haut de gamme, et pas de l'Alka-Seltzer. Élevage en fût, puis 52 mois sur lattes. Bulle fine, du gras et de la fraicheur, un vin complexe et riche, peut-être trop pour un apéritif de mariage, mais c'est drôlement bon. Un peu plus cher qu'un Crémant standard, évidemment. Mais quand il s'agit de passer un moment inoubliable...

    Vivent les mariés!

     

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    Olif

     

  • VDV#40: polygamie beaujolaise... (dernière partie)

     

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    Beaujolais, suite et fin. Provisoirement, car il ne devrait s'écouler guère de gamay sous les ponts avant qu'on en reparle, ici ou ailleurs. Le succès de cette thématique des 40èmes Vendredis du vin n'en finit pas de me surprendre, à tel point que je peine à arriver au bout du compte-rendu, et ce à ma plus grande joie, finalement. Le Beaujolais, d'une manière générale, le vaut bien et il serait dommage qu'un amateur de vin digne de ce nom passe à côté de cette si belle région sous le fallacieux prétexte que son image a été galvaudée pendant longtemps par la nouveauté, la réduisant à d'insipides et lassants arômes de banane retrouvés dans des vins soit-disant primeurs et affectés de progeria vinique, déjà vieux avant d'être nés. Un véritable laboratoire précurseur de l'école des vins "nature" couvait là-bas de longue date, grâce au génie d'un Jules Chauvet, qui fut vite suivi par Marcel Lapierre et repris désormais par bon nombre d'autres vignerons qui ont compris que le gamay ne supportait ni la médiocrité, ni l'artificialisation.

     

    Place donc aux ultimes billets des participants. Si quelqu'un s'estime lésé, floué, oublié, qu'il me le fasse savoir discrètement, je ferai de même pour rétablir l'injustice.

     

    Michel Smith nous livre en moins de deux un précis du bon usage du Beaujolais, en n'oubliant pas de convoquer à sa table du jambon, Boby Lapointe, Brassens, du fromage de chèvre et sa voisine. Une belle histoire qui devrait bien finir grâce au Beaujolais. Et vive le Beaujolif!

     

    Sophie Senty, docteur es Bacchus et art contemporain sur son blog Vinsinthecity, nous prescrit un Beaujolais par mois, à commencer par un ancien nouveau de Lilian Bauchet. Et si vous n'aimez pas le Beaujolais, vous n'avez qu'à boire du Morgon à la place!

     

    L'ancien nouveau de Lilian Bauchet a aussi été du goût du Vindicateur, parce que c'est un bon Beaujolais nouveau et qu'un bon Beaujolais nouveau, c'est juste un bon vin, et qu'un bon vin, ça sait supporter un peu de vieillissement en cave.

     

    Le Beaujolais nouveau durable, c'est aussi le credo de Laurent Baraou, dit Lolo de Bu. Ses anciens Nouvos, il ne les a pas tous bus, et quand c'est du vrai vin, c'est loin d'être périmé. Qu'on se le dise!

     

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    Dans le Beaujolais, tout n'est pas bon, loin de là, mais dans le cochon oui, encore faut-il que ce soir un bon cochon. Baltailles, c'est de la noix de Jambon, Philippe de son prénom. Le Baltailles du vin et de l'amour, Gilles Hourquet en a bu jusqu'à plus soif, du 2002, encore parfaitement top, et sans attraper le Nez rouge. Et figurez-vous que le Jambon rend bon. Philippe de son prénom.

     

    La Passion de la rive droite se double d'une passion pour le Morgon et se dédouble encore d'une passion pour l'art culinaire et les accords mets-vins. Sans parler de la passion du cigare et de celle des vieux Cognacs, quand il ne s'agit pas de celle des vénérables Cognaçais. Isabelle, dite la Nonne*, aux fourneaux, et Daniel, dit le Cardinal*, devant le match de rugby, avant la descente de cave pour y remonter la Côte du Py 2009 de Jean Foillard et les Vieilles Vignes 2010 de Daniel Bouland. Le tout, commenté en vieux français mâtiné de ch'ti, par la Nonne*. Du bonheur et de la joie de vivre, tout ça!

     * ©Littinéraires viniques

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    Le pirate de ces Vendredis du vin nous est venu de la confédération. Laurent Vins-Confédérés a tâté du gamay made in Switzerland. Un Gamay 2009 du Domaine de la Treille des frères de la Côte, Christian et Julien Dutruy, doublé d'une cuvée valaisanne Bovernier 2008 de Gérald Besse, ont suffi à insuffler un vent de Beaujolais dans ses montagnes neuchâteloises.

     

    Céline Beauquel, du  Clos Romain, avec sa sensibilité de vigneronne languedocienne, a tenu à nous parler de "son" Beaujolais, celui qu'elle connait et qu'elle aime, celui des terroirs, celui de la tradition et celui de l'hospitalité. Avec elle, faites tomber les préjugés...

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    Nina Izzo ne s'est pas perdue dans le Beaujolais, elle est allée directement à l'essentiel: Château Cambon 2008 de Marcel Lapierre. Elle ne pouvait pas mieux choisir. Château Cambon, ma première incursion beaujolaise à l'occasion de la première Beaujoloise, en 2008, justement, et ma première rencontre avec Marie et Mathieu Lapierre. J'y reviendrai à l'automne de cette même année 2008, pour une dégustation mémorable avec Marcel et une verticale du Morgon du domaine, version sans sulfites ajoutés. Encore aujourd'hui, je ne débouche plus un Morgon sans le tire-bouchon estampillé Lapierre, que Marcel distribuait à la brassée et qui fait maintenant des jalou(x)(ses). Sa bouteille de Château Cambon, Nina l'a bue en direct-live et en vidéo depuis sa cuisine. Elle a apparemment eu du mal à en trouver (du bon, s'entend), puisque le fleuve Beaujolais n'abreuve pas régulièrement Montpellier. Il va falloir remédier à cela, sans aller pour autant jusqu'aux inondations actuelles.

     

    Jean-Baptiste Lemaire, de Vinivert, vend du vin et le promeut également. Il vient tout juste de publier un gros dossier pour mieux comprendre le Beaujolais et ses vins. C'est complet, bien écrit et ça incite à découvrir ses deux vins nouveaux qui seront à la vente bientôt: ceux du néo-vigneron presque déjà vieux, Lilian Bauchet, et ceux d'un petit jeune qui monte et qui va bien, Paul-Henri Thillardon.

     

    Olivier Lebaron se questionne: "Comment vendre le vin du Beaujolais le troisième vendredi de novembre?". Et trouve des réponses. Il en est des Beaujolais comme du vin ou des belles choses. Pour encore acheter (et boire) du Beaujolais le lendemain de la soirée officielle de lancement du vin nouveau, il faut l'aimer, le comprendre et aller à sa rencontre. Retrouver l'âme de ce qui fait son charme et sa qualité. The Showiniste must go on...

     

    Jean-Charles Huon, du P'ti Journal du vin naturel, a fait son lundi du vin en se raccrochant aux fondamentaux. Indispensable, parfois, souvent même. Et quoi de mieux alors qu'un Morgon MMIX de Marcel Lapierre? Ben rien, justement, et il ne fallait pas le passer sous silence...

     

    Les Cousins n'y vont pas par 4 chemins. Le Beaujolais aujourd'hui, pour eux, c'est le Morgon de Michel Guignier. Pas celui de Faudon, mais de Villié-Morgon. Avec une assiette de fromages et les oreilles grandes ouvertes à l'écoute du vigneron.

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    Du Morgon, justement, on s'en remplirait bien volontiers les veines en permanence, mais ce vendredi-là, Guillaume a choisi du Fleurie. Pas n'importe lequel, il a jeté son dévolu sur la fleur de Julie Balagny, en tout bien tout honneur, et En Rémont 2009. Sans volonté de fayotage, néanmoins, même s'il a ouvert ni plus ni moins une des bouteilles de la sélection présidentielle. Quand les grands esprits se rencontrent...

     

    Du Fleurie, j'en ai moi-même décoré ma balustrade, c'est du vin qui pousse en toute saison. Julie Balagny, donc, mais aussi les Côtes de la Molière, Yvon Métras, Jean-Claude Chanudet (domaine Chamonard) et Michel Guignier, celui de Faudon.

     

     

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    Et tout ça pour apprendre au final (et un poil en retard) que le petit gamay rouge serait originaire de Touraine! Encore un coup de Leblanc, Éric de son prénom, pas Just. Le petit dernier à avoir rejoint la toile et les Vendredis du vin aussi. On ne demande finalement qu'à le croire, tant son histoire est jolie. À sa décharge, il est tombé dedans quand il était petit. Mais il ne faudrait pas que cela enlève des mérites au Beaujolais...

     

    Olif

     

    P.S.: une ultime partie rédigée d'une main fluide, un verre de Moulin à Vent 2009 des Côtes de la Molière dans l'autre. Santé, et si la nouvelle présidente veut remettre le couvert sur le Beaujolais en novembre, on est partant, avec encore du répondant.

     

  • VDV#40: polygamie beaujolaise... (deuxième partie)

     

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    Beaujolais, le retour. Et il y a encore du boulot! Mais on ne va pas se plaindre, ce n'est que justice pour une appellation et un cépage d'ordinaire si injustement décriés.

     

    Binbin est fou de vin en général et de Beaujolais en particulier. Il nous dresse un constat chiffré alarmant de l'historique du Beaujolais ces 50 dernières années: la crise, récurrente du fait des excès et d'un marché instable, jouant sur l'effet de mode qui, comme chacun sait, finit par passer, et les raisons d'espérer, grâce à des vignerons talentueux et une autre vision de ce que peut et doit être un vin du Beaujolais. Avec un petit clin d'œil appuyé à Jean-Claude Lapalu.

     

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    Quoi de mieux qu'une vigneronne pour parler simplement de la région qu'elle aime et où elle vit? On attendait un truc hypersophisitiqué de la part d'Isabelle Perraud, des Côtes de la Molière, eh bien non! Le Beaujolais, tout simplement! Même qu'elle a failli sécher sur le sujet, après avoir trop révisé.

     

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    Sébastien Fleuret est un micro-vigneron scientifique. Ça se voit tout de suite. Brève et concise, sa contribution est probablement la plus évidente jamais proposée. Elle tient en un symbole ou deux lettres, mais une infinité de chiffres derrière la virgule. , le Morgon de la côte du Py de MONSIEUR Jean Foillard. Afin qu'il ne soit pas le grand oublié de ces VDV.

     

    Dans le genre bref, on a eu Eva d'Œnos, également. Bref, Eva a bu du bon Beaujolais. Avec son cousin Germain. Il ne lui reste plus qu'à tourner son joli scénario pour concurrencer Canal +. Ou alors, encore mieux, le proposer à la production. Peut-être qu'ils lui achèteront et qu'ils en commandront d'autres? Mais peut-être pas toujours avec le Beaujojo comme thème.

     

    Moins rapide que Buzz ou Guy, Tarlant l'éclair a pris son temps pour arriver. Millésime 2001, pour une bouteille retrouvée dans les entrailles d'une cave champenoise et un domaine, le Château de L'éclair, qui parle encore aux locaux. C'est une chance.

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    Quand on lui parle Beaujolais, Audrey Domenach ne fait pas les choses à moitié. Elle anticipe le sujet deux bons mois à l'avance, part y faire les vendanges et nous écrit une encyclopédie en plusieurs volumes. Le Château des Moriers cher à Miss Vicky Wine est une nouvelle fois à l'honneur, tout comme l'appellation Fleurie.

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    Vin et musique font de plus en plus bon ménage, mais le Beaujolais ne s'accorde pas qu'avec un air d'accordéon. Sur CabFrancFreak, Anna Tyac n'hésite pas à mixer Joy Division avec le Morgon VV 2010 de Jean-Paul Thévenet, le Morgon 2009 Corcelette de Jean Foillard avec Patsy Cline, le Régnié 2009 Grain et Granit de Charly Thévenet avec Morphine et le Brouilly VV 2010 du domaine de la Grand'Cour avec Austra. The Lady and the Tunes, pas freak du tout, et ça dépote un max, question vin et musique!

     

    Notre bien aimée Présidente à vie des Vendredis du vin n'aime pas gâcher. Elle recycle tout ce qui lui passe sous la main, faisant de ses vieilles barriques de jolis bacs à fleurs, que même Iron Man a du mal à soulever, et de ses anciens billets pour les vendredis du vin des posts flambant neuf, que l'on ne croirait avoir été écrits qu'hier. On ne va quand même pas reprocher à Iris de mettre en avant les vins du domaine des Côtes de la Molière!

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    Depuis la foire aux vins de Pranzac, en Charente, Maxime Carion n'analyse sensoriellement le Régnié 2009 du domaine Olivier Depardon qu'en compagnie d'un morceau de saucisson. On le comprend aisément.

     

    Pour sa première contribution, le Sommelier Masqué a arrêté de boire du thé pour tester le Beaujolais, dont il n'est pas coutumier. Presque une révolution, en ce qui le concerne. Son choix s'est porté sur un Chénas VV 2010 d'Hubert Lapierre (le 2011 n'est pas encore commercialisé, à ma connaissance), ainsi qu'un Morgon 2010 de Jean Foillard. Il semblerait que désormais le thé ne soit plus son verre de Beaujolais...

     

    Gérard Garroy est "sotmellier"(c'est lui qui le dit) et belge de surcroit. Comme beaucoup de Belges, il ne sait pas faire court et il nous livre ici un véritable manifeste œnotouristique pour partir à la découverte du Beaujolais, bonnes adresses pour le boire, le manger et le dormir incluses. Son blog s'appelle Vins Cœurs et il gagne ... à être connu.

     

    "Pourquoi le Beaujolais c'est si bon?" C'est une bonne question et on remercie Julien, de Picwineblog, de l'avoir posée. Entre un Beaujolais Cœur de vendanges 2009 du domaine du Vissoux et un Moulin à Vent 2007 du Clos du Tremblay, son cœur balance, mais il prend les deux et même encore plus, pour un rapport qualité/prix toujours intéressant.

     

     

    Philippe Rapiteau, the Pipette man, est l'homme du mix. Délaissant le traditionnel saucisson lyonnais aux pommes de terre, il a préféré mixer la saucisse de Morteau et la lentille verte du Puy pour accompagner son Morgon MMIX de Marcel Lapierre. Comme le hasard fait bien les choses, le Beaujolais est à l'exacte bissectrice d'une ligne courbe qui va du Haut Doubs à la Haute Loire en passant par les Fiefs vendéens. Ce n'est pas la peine de vérifier, on s'en fiche un peu, mais c'était le Morgon de Marcel ou un Gammes en May de Thierry Michon.

     

     

    À suivre, parce qu'il y a encore largement matière à une troisième partie. Le Beaujolais, on ne s'en lasse jamais!

     

    Olif

  • VDV#40: polygamie beaujolaise... (première partie)

    L'appel du gamay a délié les plumes et les billets de blogs ont pris leur envol dès la fin octobre à l'occasion de ces quarantièmes Vendredis du vin consacrés à ce cépage hardiment présenté comme "vil et déloyal", mais qui sait pourtant être le meilleur compagnon du buveur lorsqu'il est bien cultivé et vinifié dans son fief beaujolais. À ce propos, justement, quoi de neuf en Beaujolais, région ampélographiquement monogame (ou presque)? Pas encore de vin nouveau, c'est trop tôt. Raison de plus pour en parler et en boire bien avant le troisième jeudi de novembre, mondialement célèbre pour cause de sortie de cave plus ou moins tragique, c'est selon. Selon la façon dont on envisage les choses, entre marketing démesuré qui se casse désormais la figure et sincérité et convivialité du vin de soif qualitatif, fait uniquement avec du raisin, sans adjonction de banane ni de framboise.

     

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    Pas loin de 40 blogueurs et/ou facebookeurs se sont laissés à la confidence pour faire de ce mois d'octobre 2011 le mois du Beaujolais sur la toile. Et un nombre de flacons débouchés largement supérieur, proche du double, ce qui n'est nullement une surprise, les Brusseleirs ayant annoncé fermement leur participation d'un "Non, peut-être" qui ne laissait planer aucun doute sur leurs intentions. C'est parti pour une overdose de gamay!

     

    La partie teasing de l'opération fut lancée la veille par les BL boys qui n'ont pas hésité à se rendre sur place pour interviewer le 007 des néo-vignerons beaujolais, période Sean Connery. Permis de boire, avec Lilian Bauchet, sur Bourgogne Live! Et plutôt très fort de la part de Bourguignons.

     

    Les premiers à avoir dégainé leurs quilles furent évidemment les Brusseleirs, dont le rapporteur est aussi Monomaniaquement Alsace que farouchement adultère en matière de vin. Fort heureusement, le riesling n'est pas jaloux. Et le gamay, c'est tellement bon.

     

    Miss Vicky Wine nous envoie de son Beaujolais à elle un faire part de naissance prématurée. La mère et son nouveau-né vont bien. Félicitations à tous les deux!

     

    Pauline Boët s'est sentie une âme de poète pour se remémorer le début de l'été, le saucisson, les joies et les ris, le Fleurie... Après s'être enfilée quelques verres, elle a compilé des vers et fait du Fleurie son nouveau vin favori.

    Pas le temps pour la prose,
    l'air du weekend 'fût' plutôt morose,
    une chose est certaine cependant
    c'est que l'on apprend en buvant
    et qu'il faut faire fi
    des aprioris.

    Le Beaujolais pour moi s'est révélé
    Lors d'une fête des crûs au début de l'été
    Dégusté avec fromage et saucisson
    et un groupe d'ami qui ri à l'unisson
    il fait désormais partie
    de mes vins favoris.

    J'en profite ici pour remercier
    mon amie Vicky Wine bien aimée
    pour la découverte intiatique
    du Beaujolais à travers plusieurs bariques.
    (Salutation aussi en passant
    à vous tous, wine lovers épatants!)

     


    Un vendredi du vin sans le Bicéphale, ce serait un peu comme un lundi sans raviolis ou encore un samedi sans ramoner Momone. Et puis, le Bicéphale est tellement entier, même réduit à une simple moitié, qu'il nous dégaine un Beaujolais quel que soit le sujet. Pour une fois, c'est raccord complet avec Un petit coin de Paradis 2009 du domaine des Grottes, un jus de raisin pétillant naturel qui donne envie de courir tout nu dans les vignes.

     

    Catherine a littéralement fait ses gammes et la bise à Louis. Une femme, des vins, dont un Morgon Côte du Py 2007 de Louis Desvignes, pour un bien joli billet.

     

    En trois services, tel un vrai couguar, Berthomeau et Cie, mon prédécesseur à la présidence du Vendredi, nous fait voir du Bojo de toutes les couleurs. Un rouge nouveau signé P-U-R et un blanc 2009 du domaine Cornin. Avec en prime de jolies photos.

     

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    Le petit coup du matin n'arrête pas le pélerin, ni Antoon, qui s'encanaille aux aurores avec "une tomme daubée, un morceau de saucisse de couenne au marc ... et p'tit canon qui rend amoureux". Saint-Amour, quand tu nous tiens...

     

     

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    Doc Adn clame son amour du gamay et du Morgon avec le 2009 de Jean-Paul Thévenet. Son excellent goût en matière d'escapades viniques est malheureusement gâté par sa passion des animations Gif complètement kitch et douteuses. On lui pardonnera néanmoins volontiers ses écarts tant il sait être convaincant dans sa déclaration d'amour.

     

    Pour Didier Dardenne, "le Beaujolais, c'est comme le gendarme, ça va toujours par deux." Je lui suggère volontiers de passer au magnum, surtout s'il s'attaque à la Côte du Py de Jean-Marc Burgaud. Il est rejoint tout en haut de la Côte par ChristianB, le Littinéraire vinique, qui a trouvé chez le même Jean-Marc Burgaud une bonne raison de croire en la grandeur de Dieu.

     

    Joli hommage à Bruno Debize, excellent vigneron méconnu du Sud-Beaujolais, par l'un de ses plus grands admirateurs, le toujours vert Jean-Marc Imberdis. Et en musique, s'il vous plait!

    Bruno, il joue pas les starlettes
    Il met pas des lunettes
    De soleil
    Il pos' pas pour les magazines
    Il travaille dans les vignes
    A Bully !

    Au pays des Pierres Dorées
    Il est dans l’Beaujolais
    C’est douillet
    Surtout si la voie ferrée
    Et la route bétonnée
    Passent au loin

    Il va pas à Saint-Paul-de-Vence
    Il pass' tout's ses vacances
    Dans son chai
    Comme famille il a tous ses potes
    dans l’monde, éparpillés
    Et ça le botte

    Bruno il a plus vingt-cinq berges
    Mais j'crois bien qu'Saint-Vincent
    Des églises
    N’fait pas de Beaujo plus soyeux
    Et ne t‘accueille pas mieux
    Quoi qu'on dise

    L'automne quand la vill' s'embrume
    Chez lui y a du soleil
    Qui s'attarde
    Il prend une boutanche dans sa main
    Remplit douc'ment l’godet
    Et c’est bien

    Il fait du Beaujo comm’ on l’aime
    Aussi bon qu’feu l’ Marcel
    Sans banane
    D’la fraise y en a pas non plus
    Qu’ du raisin et d’l'amour
    Comme on aime.

     


     


    À suivre...

     

    Olif

     

    P.S.: vu l'ampleur de la tache à laquelle je suis en train de m'atteler, je crois plus raisonnable de la livrer en plusieurs tomes. Et ce d'autant que je sens les vendredistes impatients... Il y a déjà là de quoi se faire gentiment les crocs.

     

  • VDV#40: dites-le avec des Fleurie...

     

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    La Madone de Fleurie, par jour de grand vent. Cliché personnel.

     

     

    Vendredisduvin

    C'est l'heure du Beaujolais, que dis-je c'est l'heure, c'est le mois complet du Beaujolais et ça, ça fait du bien aux papilles et aux amygdales. Un peu d'entrainement avant le troisième jeudi de novembre, le jeudi du vin nouveau, pour un Vendredi du vin pas nouveau, cela ne peut être que bénéfique. En tant que Président éphémère de ces Vendredis, mon choix s'est porté, pour des raisons que le raisin ignore, sur une série de bouteilles fleuries. Fleurie, rien à voir avec Mérogis (le vin n'y est pas incarcéré), ni les Mérovingiens ou Carolingiens, malgré leur empereur barbu. On dit d'une ville qu'elle est fleurie, lorsqu'elle possède une ou plusieurs petites fleurs sur une pancarte jaune, là, juste à l'entrée, pour signaler le passage fréquent de jardiniers qu'il faut veiller à ne pas écraser lorsqu'on la traverse en voiture. Ou, alors, une ville est Fleurie, lorsqu'elle est située dans le Beaujolais, qu'elle est entourée de vignes et que la Madone veille sur elle. Ce qui exclut d'emblée Marseille, trop près de la mer malgré la Bonne Mère. Le Fleurie, cru du Beaujolais, a ceci de fabuleux que c'est un vin qui parle. Pas avec les mains, non, mais avec ses raisins. Selon les circonstances, pour séduire, dites-le avec des Fleurie...

     

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    Une balustrade bien Fleurie, en plein mois d'octobre. Y'a plus de saisons!

     

    Si vous voulez évoquer le fruité, la rondeur et la joie de vivre, dites-le avec En Rémont 2009 de Julie Balagny, la nouvelle Madone de Fleurie.

     

    Si vous voulez exprimer l'élégance et la prestance, dites-le avec un Fleurie 2007 d'Yvon Métras, la référence ultime en matière de cru du Beaujolais.

     

    Si vous voulez crier votre amour de la nature et du fruit en liberté, dites-le avec un Fleurie 2010 d'Isabelle et Bruno Perraud, les vignerons "nature" à la portée de tous les gosiers.

     

    Si tu veux causer solide, caillou et minéralité, bon gré mal gré, dis-le avec Au bon grès 2004 de Michel Guignier, l'œil de Faudon, à l'acuité vinique et biodynamique sans pareil.

     

    Et pour celui qui préfèrerait un discours plus franc et direct, qu'il le dise avec une Madone 2010 du domaine Chamonard, vinifiée par Jean-Claude Chanudet, vigneron à la barbe également fleurie.

     

    Et si tu n'as rien à dire, dis-le avec un Fleurie 2010 de Lilian Bauchet. Mais là, il n'y en a pas sur la photo et il n'y en avait pas à goûter non plus. Même si des raisins de Lilian se sont cachés dans l'une de ces bouteilles. Sauras-tu les retrouver, ami lecteur?

     

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    Le langage du Beaujolais, c'est la meilleure façon d'apprendre à parler. La prochaine fois, je vous expliquerai comment régler vos achats à Moscou avec des Chiroubles.

     

    Olif

  • VDV#40: Gammes en Beaujolais...

    Après la parenthèse romantique et sensuelle du mois de septembre, orchestrée par le sieur Berthomeau pour les Vendredis du vin de l'été indien (et dont la synthèse ne devrait plus tarder à être publiée), il va falloir revenir à des considérations plus terre à terre et verre à verre. Pour cette quarantième session citoyenne des VDV, j'ai remporté les primaires au point d'assumer déjà la présidence, sans passer par un deuxième tour. Ça vaut largement une mention dans Libé

     

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    2011, année précoce s'il en est, partie avant l'heure et ayant gardé sa confortable avance jusqu'au moment de couper les raisins. Rien à voir avec 2003, précoce et caniculaire, ou 2007, s'essouflant péniblement sur la fin, contraignant à des vendanges matures bien plus de cent jours après la fleur. 2011, un nouveau challenge pour les vignerons? Question: est-ce que, coupé aussi tôt, le Beaujolais primeur le sera-t-il encore? Primeur. Oui, parce que 3 semaines de vieillissement supplémentaire après vinification, en moyenne, avant sa commercialisation, par rapport à sa mise en bouteille, ce n'est pas rien. Faudra-t-il encore parler cette année de Bojo nouveau ou plutôt de Beaujolais tardif? Ou va-t-on devoir avancer de deux semaines, à savoir au premier jeudi de novembre, la commercialisation du vin nouveau et en faire un Bojo précoce?

     

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    Cette nouvelle session des Vendredis du vin sera donc un pied de nez anticipatoire et l'occasion de griller les médias traditionnels sur la ligne de départ. Révisez vos gammes et parlez-nous donc du Beaujolais, du bon, du beau, du joli, de celui qui devrait toujours nous enchanter, parce que c'est la plus belle région viticole au monde située entre Mâcon et Lyon. Mais parlez nous en juste avant début novembre, le mois médiatique officiel.

    Dégainez donc vos gamay du Beaujolais, sortez-vous les doigts du cru et faites gicler précocément vos jus, de Morgon, de Chénas, de Chiroubles, de Regnié, de Brouilly, de Juliénas, de Moulin à Vent, de Fleurie, de Côtes de Brouilly, de Saint-Amour ou de n'importe quel autre village, même Vauxrenard, avant le dernier vendredi d'octobre. Parlez-nous de vin nouveau 2011, si vous êtes vigneron, femme de vigneron, maîtresse de vigneron, amant de vigneronne, ami de vigneron ou tout simplement de passage à la cave au moment où il se fait mettre. En bouteille, bien sûr. Ou alors enivrez-nous de vin plus ancien, épanoui mais toujours aussi juteux après quelques années de cave. Voire encore d'ancien nouveau, celui de l'année ou du millénaire précédents, si vous en avez oublié une palette dans un coin. Révélez-nous les crus et les vignerons qui vous enchantent, faites reluire le Beaujolais sans vous astiquer la banane, avant que le grand marronier de l'information ne s'en empare, de façon éphémère, en sacrifiant le vin primeur sur l'autel de la médiatisation superficielle, quand ce n'est pas uniquement pour dire que c'est de la m...! Racontez-nous vos vins préférés, 100% raisin, faites du mois d'octobre le mois du vrai Bojo, bon et authentique, faites-nous languir jusqu'au troisième jeudi du mois de novembre. Voilà, je vous laisse vous finir tout(e) seul(e). Et rendez-vous, pour la publication de vos notes sur votre blog ou sur le groupe Facebook des Vendredis du vin, le vendredi 28 octobre, juste avant la Saint-Glou in Bruxelles, où l'on essaiera également de faire couler le Beaujolais à flots au milieu d'une foultitude de vins aussi "natures" que possible.

     

     

     

    Olif

     

    P.S.: Précox ejaculator, la bande-son de ces 40èmes Vendredis du vin, est signée du jurassien Hubert-Félix Thiéfaine, interprétée en version acoustique. Je n'ai pas pu me retenir non plus.

     

    P.S.2: c'est l'occasion de se plonger dans le dossier très complet sur le Beaujolais qui vient d'être publié sur Vin-Terre-Net par un fervent félin défenseur de cette belle région. Une belle coïncidence!

     

  • VDV#39: le vin qui aimait les femmes...

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    Corps dans décor ©Mme Olif

     

     

    Vendredisduvin À l'occasion de cette 39ème session des Vendredis du vin, Jacques Berthomeau, du fin fond de son espace de liberté, nous pose une colle. "Parlez-nous du vin qui aimait les femmes!", nous dit-il, en substance. Traduction: se mettre dans la peau d'un vin pour exprimer les sentiments que lui inspirent une femme en particulier ou les femmes en général. Se liquéfier et se laisser avaler par un gosier féminin? Lui caresser la luette, couler le long de ses amygdales avant de plonger depuis l'épiglotte, dans son œsophage, pour se répandre voluptueusement le long de sa grande courbure gastrique, franchir son pylore, direction le duodénum, se faufiler dans son jéjunum, baguenauder dans son iléon, puis coloniser son colon? Tout ça pour finir accroché à son ampoule et s'évaporer comme une louise ou un vulgaire gaz intestinal? Voilà du fantasme anatomique et digestif pas banal. Une sacrée aventure intérieure, un voyage fantastique comme on voudrait (ou pas) en faire plus souvent. Je t'aime, je te mange, je te... Non! Dans le cas présent, je te bois, mais ça revient au même. Euh..., serais-je hors sujet? Si peu. Juste avant de se voir préciser par le Président de séance, séance tenante: "C'est un jeu sur la séduction, surprend-les!"

     

    Ah, d'accord! Au temps pour moi.


    Le vin, objet de séduction, alors? Tout comme les femmes. Et la réciproque est vraie. Boire pour séduire ou être séduit, être séduit par ce que l'on boit. Tout un programme. Références cinéphiles en prime.

    La mariée était en noir, mais le poulsard était en blanc. Tout juste un petit reflet rosé sur la robe, dû à l'assemblage avec un fond de cuve de trousseau, lui aussi vinifié comme un vin blanc. L'histoire du rouge qui se prend pour un blanc avec des allures de rosé. Mélange des genres, ambiguïté vinique, blanc tannique, de quoi être un peu perdu! Rouge non avoué, blanc contre nature, rosé refoulé. Saura-t-il plaire? Faut-il l'aimer? Se remettre en question, avoir des doutes sur ses penchants colorés et ses orientations textuelles? Pour, au final, s'assumer et se foutre du qu'en-dira-t-on, s'en foutre tout court. Comme dit le viril King Marchand, joué par James Garner dans le chef d'œuvre de Blake Edwards, tout en se laissant aller à rouler une pelle à Victor, brillament interprété(e) par Julie Andrews:

    - I don't care if you are a man.

    - I'm not a man.

    - I still don't care!

     

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    Victor ou Victoria, peu lui chaut, même si, bien avant lui, certains l'ont aimé chaud. Nobody's perfect! Du moment que l'on aime et que l'on est aimé en retour...

     

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    Cul rond à la cuisse rose 2010, du domaine de L'Octavin, à servir à l'aveugle dans un verre noir pour surprendre et tromper son monde ou, mieux encore, à boire pour ce qu'il est, et l'apprécier vraiment.

    - I don't care if you are a white wine

    - I'm not a white wine.

    - I still don't care! 

     

    Cul rond à la cuisse rose, du poulsard comme on en boirait les yeux fermés!



    Olif

     

  • VDV#38: en vacances, abandonnez votre caviste, mais pas celui des autres!

     

    Vendredisduvin À l'occasion de cette 38ème session des Vendredis du vin, Patrick Böttcher, monomaniaquement Alsace, plus exactement monomaniaquement vin et alcool de toutes origines, tant il est capable d'ingurgiter des quantités de boissons fermentées, y compris de la bière Cantillon et du schnaps suisse allemand, milite pour la SPC, Société Protectrice des Cavistes, ces bipèdes empêtrés dans un tablier à grandes poches qui passent leur temps à monter et descendre les escaliers en colimaçon de la cave pour remonter des bouteilles à la surface, une chance qu'elles ne soient pas tire-bouchonnées dans le même temps. 

    Mais d'abord, qu'est-ce qu'un caviste, précisément?

    A.− [Dans un restaurant, un hôtel, une auberge]
    1. Employé chargé de l'approvisionnement de la cave en vins.
    2. Employé chargé de pourvoir à la boisson des hôtes. Synon. sommelier :
    Une fille très jolie, accorte et fine, Line, dirigeait admirablement ce relais galant et tenait lieu de dépensière, d'économe, de caviste et de cuisinière.
    Fargue, Le Piéton de Paris, 1939, p. 145.
    B.− VITIC. Ouvrier chargé du soin de la fabrication des vins. Les celliers aux longs toits clôturaient les cours vastes où les cavistes en tabliers blancs roulaient des tonneaux (Hamp, Vin de Champagne, 1909, p. 177).
    Prononc. : [kavist]. Étymol. et Hist. Av. 1790 (Année litt. d'apr. Boiste 1808). Dér. du rad. de cave3* « lieu où l'on conserve provisions et vin »; suff. -iste*. Fréq. abs. littér. : 10.
    Cette définition, pour étoffée qu'elle soit, n'est néanmoins pas exhaustive. Le caviste qui nous préoccupe ici est plutôt un indépendant. Dans des temps immémoriaux, on l'appelait parfois "marchand de vins", lorsqu'il sillonnait la campagne profonde dans son petit camion en déposant par-ci par-là ses vieilles caisses en bois de litrons de rouge. Il n'était pas souvent de sexe féminin, accorte et fin. Il s'appelait quelque fois Marcel plutôt que Line, s'habillait comme son nom l'indique, sous son tablier, et certains étaient même moustachus. Désormais, le caviste tient une échoppe qui a généralement pignon sur rue et tente d'abreuver la population locale autrement, en bouteille de 75cl, voire en BIB de 5 ou 10 litres. Il est également là pour prodiguer une activité de conseil, idéalement judicieuse et avisée. Il est le chaînon, pour l'instant non manquant, entre le vigneron et le buveur, qu'il soit franc, bicéphale ou trilingue. Mais si on le délaisse trop souvent, il pourrait finir par disparaitre, ce qui serait évidemment préjudiciable, à lui ainsi qu'à ses clients par la même occasion, et il existe de tristes exemples récents. Abandonner son caviste habituel l'été, c'est grave et cruel, mais moins quand même que de ne boire plus que de l'eau ou du mélange de différents vins issus de la Communauté Européenne. Partir un peu, ce n'est pas mourir beaucoup et c'est même parfois un mal nécessaire. Sans aller jusqu'à confier ce petit être à une pension pour cavistes nécessiteux lors de son départ en congés, on se consolera en se disant qu'il fera probablement le bonheur de touristes assoiffés venus en masse en vacances chez nous pendant qu'on est partis batifoler chez eux. Pour lutter contre les grosses chaleurs estivales, le vacancier a forcément besoin de se vinidrater, entre deux randonnées, deux visites de musée ou deux parties de pétanque et il faut alors lui souhaiter qu'il y ait toujours un caviste près de son lieu de villégiature.  Le choix est large, dans toute la France, et même un peu plus loin.

    Par exemple, pas un seul campeur d'Ermont-plage n'envisagerait de partir du 9-5 sans goûter aux Cépages d'Ermont. S'enliser dans le Marais poitevin, oui, mais à condition de cueillir au moins une fois Le Fruit Défendu. S'aventurer jusqu'au Bout du monde sans pousser la porte de la Cave de la Presqu'île serait pure hérésie. Se perdre dans la haute vallée de l'Orb sans s'asseoir à la table de la cave/bar-à-vins Chai Christine Cannac ferait désordre. Visiter la Capitale des Ducs de Bourgogne sans se laisser porter O Gré du vin serait susceptible de faire monter la moutarde au nez. S'égarer dans le Jura sans jardiner chez Saint-Vincent ou goûter à l'Essencia des choses paraîtrait incongru. Se goinfrer de jésus à Morteau sans s'humecter le palais chez Terra Vinéa risquerait d'être étouffe-chrétien. Personne ne quitterait Bû sans avoir bu chez Baraou. Faire la Grasse matinée sans rendre visite à l'Espace Vins du Spar face à la gare, quel désespoir! Et il y en a tellement d'autres, dans chaque recoin de la France, même non viticole, qu'il serait illusoire de vouloir tous les répertorier et les citer dans ce seul billet. Ou alors il faudrait faire un guide. Chiche?

     

    Finalement, le pire, c'est quand le caviste abandonne ses propres clients, coincés pour cause de boulot, et part lui-même en vacances! La vie est moche, parfois...

     

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    Et, don't forget, si toi aussi tu l'abandonnes...

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    Même pas peur!

     

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    Olif

  • VDV#37: les accords d'un été...

     

    VendredisduvinC'est de saison. À l'occasion de cette 37ème session des Vendredis du vin, Nathalie Merceron, alias Tiuscha, nous invite à mélanger saveur et passion. Un sujet qu'elle maitrise bien, c'est d'ailleurs le nom de son blog. Boire sans manger, c'est un peu comme manger sans boire. L'exercice est vain, tant la passion est vin. Il n'y a que les adolescents boutonneux ne jurant que par l'association Coca-Cola-BigMac pour ne pas le savoir.

    Le vin à la plage est un exercice périlleux. Gare aux goûts iodés, aux arôme salins et aux papilles ensablées. Les entrailles de pignon, dévorées crues, telles une offrande au Dieu de la pêche à pieds nus ou en tongs, sont gorgées de cristaux qui crissent sous la dent et rayent l'émail. La glacière sert tout juste à réchauffer le café plutôt que rafraichir le rosé. Les chichis s'accomodent mal d'un petit verre de Layon complètement frit sous le parasol.

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    L'accord parfait se fera plutôt sous la tonnelle. L'été, le cuisinier de la maison se transforme en surfeur qui ne se sépare jamais de sa planche. Un poisson, une viande, un peu d'huile, olive ou autre, des épices, et, psssssschhhhhh, le tour est joué. La plancha, c'est la cuisine d'été par excellence. La facilité ne tolère cependant pas la médiocrité, tout est dans la maitrise de la cuisson.

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    Une recette enfantine, paprikée des hannetons, filet mignon de veau, marinade légère, huile de pistache-paprika. L'astuce, c'est la cuisson sur papier sulfurisé. Le genre de truc qui vous rend la vie tout de suite plus belle, en simplifiant le nettoyage de la planche en fin de repas. C'est peut-être mesquin, mais c'est appréciable. Avec cette cuisine simple et goûteuse, estivale, ne craignant que le grand vent qui pourrait nuire à la qualité de la cuisson, il faut un vin à l'unisson. Vibrant, sur le fruit, éventuellement soutenu par un léger trait boisé, mais goûteux et harmonieux, bref, un vin évident et limpide, à savourer à tout moment de l'été, sur la terrasse et entre amis. Et pourquoi pas un bête pinot noir bourguignon, à servir frais avec quelques glaçons? Sans aucun doute le vin de mon été!

     

     

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    Échézeaux, l'été sera chaud!

     

    À défaut, on pourra se contenter d'un petit verre de rosé de son producteur préféré.

     

     

    Olif


  • VDV#36: les vins d'un autre millénaire...

     

    VendredisduvinFlashback. À l'occasion de cette 36ème session des Vendredis du vin, Philippe Rapiteau, the Pipette-man, nous invite à jeter un sérieux coup d'œil dans le rétroviseur. Vous faisiez quoi, le précédent millénaire? Encore à l'école primaire ou déjà immergé dans le monde professionnel? Avec suffisamment de revenus pour acquérir quelques bouteilles? Et suffisamment patient pour les laisser vieillir en cave? Vinogérontophiles, ce VDV est le vôtre. Si la simple évocation de robes supposées fripées, de tanins possiblement ridés ou d'arômes évolués de petite vieille qui se néglige vous procure un délicieux frisson sur l'échine, dépoussiérez vos flacons et sortez vos tire-bouchons! C'est quoi, d'abord, un bon vin vieux? Un bon vin vieux, c'est avant tout un vin qui a su rester jeune. Sur l'âge, mais pas décati. Tenant encore debout, sans l'aide d'une canne ou d'un déambulateur. Et, du coup, révélant tout le potentiel du terroir dont il est issu. Avec le temps, le cépage s'efface et laisse la place à la magie du lieu. Les arômes deviennent tertiaires, ce qui leur confère un charme certain, mais ça ne suffit pas à réjouir le palais. Si la bouche s'étiole, on dit que le vin a perdu son corps mais pas son âme. Maigre consolation. Les bons vivants ne se sentent pas concernés lorsqu'il s'agit d'étreindre des squelettes, comme le chante Brassens.

    Dans les années 1990, la base essentielle des achats de vin des Éts Olif (formule empruntée au Sieur Boulard) était constituée de Grands crus classés bordelais. Ce qui pourrait être considéré comme une classique erreur de jeunesse se révèle néanmoins être finalement un plutôt bon placement, financier et gustatif, tant, à l'époque, le prix de ces bouteilles semblait dérisoire par rapport à ce qu'il peut être maintenant. Cela n'excuse rien, mais il faut désormais les vendre ou les boire. Ce n'est quand même pas tous les jours que l'on peut se dire que l'on s'en est jeté pour plus de 1000€ derrière la cravate, parce que de toute façon ça ne les vaut pas, qualitativement parlant! Les 2 bouteilles bordelaises ci-dessous m'ont coûté à peine 600 francs en tout. Du bon franc français du précédent millénaire, à l'époque où la baguette valait 1 ou 2 balles, guère plus qu'un petit noir au comptoir.

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    Le mois de mai, dans la famille Olif, c'est celui des anniversaires. Deux millésimes à fêter, loin d'être les meilleurs, malheureusement. Mais il reste quand même quelques flacons à ouvrir, qui permettent de juger de la jeunesse des récipiendaires. Et de jauger la qualité des vins achetés pour l'occasion, avec le secret espoir de les emmener le plus loin possible. De là à dire que cette session des Vendredis du vin tombe à pic...


    vendredis du vin,savoie,dupasquier,roussette,lafite-rotschild,mouton-rotschild- Roussette de Savoie Marestel 1987, domaine Dupasquier: celui-là, ce n'est pas un vin de Bordeaux, tout le monde aura rectifié de lui-même. Cette bouteille, gentiment cédée par Noël Dupasquier lors d'un passage, déjà lointain, au domaine, a patiemment attendu son heure. Son altesse la roussette de Savoie supporte en principe aisément le poids des ans. Le nez est très intense, marqué par des notes d'écorce d'orange et de cire. En bouche, si on sent encore bien une certaine vivacité, la structure parait un peu décharnée et commence à peiner sur la longueur. La finale est marquée par une légère amertume qui laisse peut-être un poil amer d'avoir attendu cette bouteille un peu trop longtemps.

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    - Château Mouton-Rothschild 1987, Pauillac: avec celui-ci, on est bien à Bordeaux, nageant dans le stupre et le lucre. Dernière vendange du Baron Philippe de Rotschild, étiquette signée Hans Erni, l'une des dernières œuvres de ce peintre suisse renommé, dernier exemplaire issu de ma cave. Tout a une fin, sauf ce Mouton, loin d'être fini. La bouteille oui, qui n'a pas fait trop long feu, l'exemple même d'un beau Pauillac à maturité, malgré la petitesse du millésime. Arômes tertiaires, un peu sous-bois et humus, notes de fumée et de bois noble. Tanins souples et fondus, élégants et harmonieux, beaucoup de finesse, de classe et surtout un grand plaisir en bouche. À des lieues du caractère austère et malengroin du millésime 1988, dernière expérience plutôt malheureuse et déplaisante vécue avec Mouton.

     

    vendredis du vin,savoie,dupasquier,roussette,lafite-rotschild,mouton-rotschild- Château Lafite-Rothschild 1994, Pauillac: après une première bouteille de ce lot, désespérément bouchonnée il y a une dizaine d'années, l'heure de la revanche allait-elle sonner pour cet autre cru fétiche pauillacais? 1994, millésime difficile, qui a conduit Lafite à ne garder que le cabernet-sauvignon pour sa grande cuvée. Plutôt corpulent, le vin se pare d'une relative austérité à l'ouverture de la bouteille mais les tanins ne sont pas revêches. De la finesse et une grande droiture le rendent plutôt séduisants sans son genre. Long et élégant, il n'est pas pour autant guindé et se laisse plutôt bien approcher. On peut encore l'attendre, ou à défaut le vendre aux Chinois.

     

    Olif

  • VDV#35: le vin fait son cinéma...

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    VendredisduvinLe cinéma investit la Bloglouglou. À l'occasion de cette 35ème session des Vendredis du vin, qui vient presque à point pour concurrencer le festival de Cannes, le vin se positionne en haut de l'affiche. Vin et cinéma, c'est donc le thème retenu par Nina Izzo, de moins en moins perdue dans le monde du vin. Le vin, pourtant, ce n'est pas du cinéma, même si certains vignerons-critiques-amateurs-blogueurs (aucune mention inutile à biffer) se font souvent des films et se la pètent en Technicolor, 3D et/ou Dolby stereo surround. La réciproque est cependant vraie également, certains grands noms du cinéma n'hésitant pas à faire du vin, c'est même très tendance. Le cinéma, ce n'est pourtant pas du vin non plus, et j'en connais qui feraient mieux de continuer à tourner ou jouer la comédie plutôt que de se balader en 4x4 ou jet privé au-dessus de leurs vignes.

     

    Moteur!

     

     

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    Merci Père Cyril, merci Père Florian! Seules deux âmes P-U-R pouvaient me sauver de Belzébuth.

     

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    N'importe quoi, comme dirait Mme Olif!

     

    Olif

     

    P.S.: petite précision à l'intention des sourds et des malentendants, la musique dans les tuyaux, c'est évidemment Tubular bells et le thème introductif de L'Exorciste.

    P.S.2: Olif est habillé par Glougueule, le site des hommes de glou joliment vêtus.

    P.S.3: Amène est un Beaujolais-villages 2009 de la maison P-U-R, à Villefranche sur Saône. Vieilles vignes de 70 ans, élevage de 17 mois en cuve sur lies fines, sans soufre ajouté. Du fruit poivré et épicé, qui croque et qui gouleye, l'arme absolue contre les lendemains qui déchantent.

    P.S.4: Videolif, c'est pas du cinéma non plus et je ferais peut-être mieux de continuer à boire de bons canons en cachette ...