Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

beaujolais nouveau

  • Beaujolais neuf

    isabelle-perraud-beaujo-514x383.jpg

    Crédit photo : Rue89Lyon

     

    C'est bientôt l'heure, il va falloir en boire et émettre un avis autorisé.

    -Alors, cette année, banane ou framboise?

    - Euh..., raisin?

    Bingo! Grâce au vin naturel et à Rue89Lyon, le Beaujolais pourrait bien être de nouveau le troisième fleuve à arroser la capitale des Gaules. Parce que, franchement, valait-il ce véritable désamour de la part des Gones? Détourner les yeux de la Saône pour river le Rhône n'était certainement pas la meilleure chose à faire, mais ne jetons pas la pierre aux Lyonnais adultères et pardonnons leur leurs offenses, il paraît même qu'à l'instant ou j'écris ces lignes, ils attendent avec ferveur l'ouverture officielle du troisième jeudi de novembre. Pas avant zéro heure, heure beaujolaise.

    Capture d’écran 2014-11-19 à 21.53.06.png

    Crédit photo Julien Gangand

    En attendant le nouveau, buvons donc du neuf pour nous réchauffer. Un blanc d'abord, P-U-R chardonnay 2009 de Cyril Alonso et Florian Loose, récolté chez Nicolas Testard. Clair (quoique un peu trouble), net, précis, unique, rebelle. Et top, évidemment.

    IMG_0402.jpgIMG_0403.jpg

    Toujours du neuf avec la Molière, qui ne nous joue pas un remake des fourberies d'escarpin (les fameuses chaussures molières). Ce 2009 ne fait pas son âge et goûte encore comme un nouveau. Comme quoi...

    IMG_0398.JPGIMG_0399.jpg

     

    Affûtez vos verres le 20 novembre à 0 heure, pour goûter du Beaujolais neuf, et peut-être aussi un peu de nouveau. Tchin! Et à la santé de Téo.

    Capture d’écran 2014-11-19 à 22.52.07.png

    Crédit photo Le Taulier

     

    Olif

     

    P.S.: ce n'est pas organisé par Rue89Bordeaux, aucun vigneron du Beaujolais n'y est annoncé, mais le 30 novembre, au Rocher de Palmer (ce n'est pas dans le Médoc, mais à Cenon), on pourra goûter au Pigalle nouveau (ce n'est pas tout récent, mais c'est le dernier en date) en compagnie de chefs et de vignerons du grand Sud-Ouest. Une jolie soirée en perspective. Ils n'ont pas de Bojo, mais ils auront François Hadji-Lazaro. Ils sont gâtés, les Aquitains, finalement!

    Capture d’écran 2014-11-19 à 22.48.33.png

  • Les Dieux du Bojo

    DSC_0928 2.JPG

     

    Beaujolais : région viticole du re-nouveau. Car il y a une vie et du vin, en dehors du troisième jeudi de novembre.

    Troisième fleuve à arroser Lyon, le vin du Beaujolais s’apprête à vivre la période du Renouveau après avoir traversé, non sans dommages, celle du Nouveau. À l’origine de sa gloire, puis de sa décrépitude, ce pur concept marketing qu’est la grande fête du Beaujolais nouveau a eu pour principal effet collatéral d’éclipser la qualité de ses crus, réduisant l’image de la région à un festif mais insipide breuvage artificiel aux arômes de banane. Le Beaujolais nouveau « nouvelle génération » a pourtant retrouvé le goût du raisin, enchante le palais et permet d’attendre la plus lente maturation des vins issus de terroirs plus qualitatifs. Lorsque l’on cherche à citer de mémoire les dix crus du Beaujolais, il y en a toujours un que l’on oublie. Jamais le même ! Lorsque l’on se contente d’évoquer le cépage emblématique de la région, plus personne ne se trompe. Le gamay règne ici sans partage, de Morgon à Chénas, en passant au pied de la Madone de Fleurie, avant de traverser Juliénas, Chiroubles, Brouilly, Régnié ou encore Saint-Amour. Raisin noir à jus blanc, il produit généralement des vins souples, friands et fruités, mais il est capable de donner naissance à des vins riches et complexes sur ses terroirs réputés, granitiques ou argilo-calcaires, comme le Moulin-à-vent ou les Côtes de Brouilly. Poussé par toute une génération de jeunes vignerons avides de bien faire, le vin du Beaujolais a de nouveau la banane. Heureusement, il n’en a désormais plus le goût.

    Pour preuve, à Villefranche-sur-Saône, personne ne vous contredira, le vin du Beaujolais est considéré comme le plus beau et joli des vins produits à base de gamay.


    Capture d’écran 2012-11-08 à 20.25.58.png


    Quand le gamay rapproche les peuples, il se livre tout nu. Sans intrant, ni artifice chimique. Alors, tous les cavistes, restaurateurs, bistrotiers et blogueurs naturistes en font autant. Une idée aussi unique et rebelle, il n'y a guère que Cyril Alonso qui puisse l'avoir. Peut-être aussi Florian Looze, va savoir, tellement les deux compères font la paire. Mais que ne ferait-on, pour célébrer, avec le tandem P-U-R, le bon Bojo Nouvo, celui qui sent le raisin et qui descend dans le gosier tout seul, sans même avoir à se forcer? Pur jus, Brut de cuve, Universel sans aucun doute, l'heure du Bojo va bientôt sonner à nouveau. Une date figée, qui perd de plus en plus de son sens, tant le concept s'émousse, d'après Cyril. Un Bojo "en retard", à date variable, aligné sur le millésime et le temps nécessaire à sa bonne vinification, ça pourrait avoir de gueule et relancer l'intérêt de la chose, sous le signe de la qualité. Sans avoir à recourir à d'immondes artifices pour accélérer les fermentations.

     

    beaujolais nouveau,beaujolais,beaujolais-villages,cyril alonso,p-u-r,fleurie,lilian bauchet,sur la root,

     

    P-U-R. 3 lettres blanches sur fond noir (en mauve quand il s'agit d'un lien sur le Blog d'Olif), séparées de 2 tirets. Producteur, unique, rebelle. Et itinérant, aussi. Un concept particulièrement intéressant, permettant au vinificateur talentueux de voyager et papillonner dans les vignes ou les caves, avant de laisser les vignerons se débrouiller par eux-mêmes une fois leur domaine bien lancé. Du Beaujolais au sud de la vallée du Rhône, P-U-R produit une gamme étendue de micro-cuvées, toutes plus épatantes les unes que les autres, avec une vraie personnalité. Des raisins achetés sur pied, une maitrise complète de l'élaboration des vins, de la vendange à la mise en bouteilles, sans parler de la patte de Cyril Alonso, qui transforme le moindre jus en produit volontiers hors normes.

     

    beaujolais nouveau,beaujolais,beaujolais-villages,cyril alonso,p-u-r,fleurie,lilian bauchet,sur la root,

     

    Du Bojo, quelques tranches de saucisson à la trancheuse à bras, du pain, des foies de lotte de la Paimpolaise, qui nous attend en chanson au Pays Breton, et c'est le troisième jeudi de novembre qui frappe déjà à ta porte. Avant cette date fatidique, le Bojo Nouvo, on n'a pas le droit d'en boire. Mais on peut le déguster professionnellement, ou tout comme. Les professionnels consciencieux n'hésitent d'ailleurs pas à en déguster des litres, avant de faire leur choix. Surtout quand il s'agit de l'Universel 2012, véritable jus de soif qui titre tout juste 10,5°. Vivement le 15 novembre, qu'on puisse en boire encore plus, comme des amateurs de bons vins vivants.

    En cas d'envie irrépressible de gamay d'ici là, on pourra avantageusement remplacer le vin nouveau par un Fleurie à peine moins neuf (c'est du 2011), qui ne devrait pas rester bien longtemps sur le bord de la root. C'est de l'authentique zéro-zéro, du vrai "nature" signé Lilian Bauchet, le Bachelor du Bojo, un jus qui file dans le gosier sans respecter la moindre limitation de vitesse.

     

     

    beaujolais nouveau,beaujolais,beaujolais-villages,cyril alonso,p-u-r,fleurie,lilian bauchet,sur la root,

     

    Olif

  • Recherche banane désespérément...

     

    DSC_0945.JPG

    ©Gotlib et Alexis, Cinemastock (un monument de la BD paru chez Dargaud, dans un temps que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître)

     

    Une bête et classique histoire de fous avec une banane dans l'oreille, voilà qui résume, de façon imagée, toute la problématique du Beaujolais nouveau, qui a une banane dans la bouteille depuis la généralisation de l'ensemencement des cuves par la levure 71B. Ou comment un vin de soif, censé être franc et festif, qui a longtemps boosté les ventes de beaujolais (en nivelant malheureusement par le bas), a perdu le raisin en route pour vouer un culte aux arômes artificiels de bonbons acidulés parfumés à la banane.

    vendredis du vin,beaujolais,beaujolais nouveau

    En quête de rachat, le Beaujolais nouveau a maintenant du mal à se détacher de ces poncifs qui ont la vie dure et n'en finissent plus de glisser des peaux sous les pieds des bons producteurs qui ont décidé de ne pas se mettre au régime. Enquête sur place par notre envoyé spécial en Beaujolais, chez une poignée de vignerons triés sur le volet, à la recherche de la banane en voie de perdition, c'est désormais une certitude.

     

    Desesperatly seeking banane.jpeg

     

    Tout a commencé sur les coups de 11 heures du matin à Faudon, lieu-dit de Vauxrenard, chez Michel Guignier, absent mais excusé. Une bande de rockers gominés, en chemise à fleurs, accompagnés des toutous à leur mémère (et de mémère aussi, évidemment), débarque à l'improviste pour tâter du vin bio, parce que le bio, en Beaujolais, c'est exotique, tout juste si on sait que ça existe. Du Bojo, qu'ils veulent, mais pas du nouveau, parce que le nouveau, ça sent la banane. Toujours! Bon, pas là, à première vue ni première odeur, d'accord, mais, ça va venir, au fond du verre, si si, vous allez voir. Tiens, non! Pas de ça ici, Monsieur. No banane. Des arômes de petits fruits rouges si vous voulez, mais surtout, du vin, 100% raisin. Le Nouveau s'appelle Festivitas, c'est un Villages. Parfait pour attaquer les festivités. Un Bojo tout court a même été produit, en plus petites quantités. Il s'appelle La R'vole, du nom du repas de fin de vendanges. Après quelques années de disette et de tout petits volumes, 2011 redonne le sourire au vigneron de Faudon, en quantité comme en qualité. Faut juste les vendre, maintenant, ces pinards. Bons comme ils sont, ça ne devrait pas être trop difficile... Mais pour la banane, il faudra repasser.

     

    beaujolais,beaujolais nouveau,beaujolais-villages,vauxrenard,michel guignier,domaine des côtes de la molière,isabelle perraud,lilian bauchet,château des bachelards,domaine de la fully,céline-audrey vermorel

     

    Suite du périple, toujours à Vauxrenard, au domaine des Côtes de la Molière, chez Isabelle et Bruno Perraud. Tous les 2011 ne sont évidemment pas des vins nouveaux, ils se pavanent encore en cuve, en barrique ou en fût de bière. Le P'tit Poquelin devrait bientôt s'émanciper, pour permettre d'attendre gentiment que le grand frère ait terminé de cuver. Ivrogne, va! Ce ne sera pourtant pas un nouveau, la campagne primeurs est définitivement close à Vauxr'nard depuis longtemps. Deux versions ici aussi, un Villages et un Bojo. Du raisin dans les deux cas, brut de cuve. Il y a bien eu comme un petit goût de banane à la Molière, mais c'était au dessert. Ça ne compte pas...

     

    IMG_0935.JPG

    Non mais laissez Isa manger sa banane...

     

    Quittons Vauxrenard et son beau soleil, pour replonger dans la brume de la vallée de la Saône. À Fleurie, le soleil a fini par percer. Vais-je enfin toucher au Graal? Au Château des Bachelards, le châtelain prend le temps de vivre. Il a un rudement beau chai. D'ailleurs, c'est aussi son nom.

    beaujolais,beaujolais nouveau,beaujolais-villages,vauxrenard,michel guignier,domaine des côtes de la molière,isabelle perraud,lilian bauchet,château des bachelards,domaine de la fully,céline-audrey vermorel

    Lilian Bauchet n'est pas un homme pressé. Il a restauré son vieux pressoir carré à l'ancienne pour regarder ses jus s'écouler pendant une douzaine d'heures, là où un Vaslin torcherait la besogne sans avoir le temps de dire ouf, au plus grand bonheur de n'importe quel informaticien. Tandis que le vrai vigneron, lui, préfère faire les choses en douceur. Même si une équipe de rugbymen est requise pour faire tourner les poignées.

    beaujolais,beaujolais nouveau,beaujolais-villages,vauxrenard,michel guignier,domaine des côtes de la molière,isabelle perraud,lilian bauchet,château des bachelards,domaine de la fully,céline-audrey vermorel

     

    Après avoir goûté deux ou trois impeccables petits jus en cuve ou en fût, pas encore tout à fait finis, mais qui se laissent déjà bien approcher, la banane espérée va peut-être s'offrir à nous?

    DSC_0941.JPG

    Est-ce du Bachelard ou du cochon? Ceci n'est pas une étiquette de Beaujolais nouveau. Un beau vin, plein, rond, qui gagnera probablement à être attendu quelques mois, mais que tout le monde va s'arracher et siffler en moins de temps qu'il n'a fallu pour le presser. Est-ce seulement du Beaujolais nouveau, aussi? Magritte, quand tu t'agrippes... C'est du vin, tout simplement. Et ce n'est pas une banane.

     

     beaujolais,beaujolais nouveau,beaujolais-villages,vauxrenard,michel guignier,domaine des côtes de la molière,isabelle perraud,lilian bauchet,château des bachelards,domaine de la fully,céline-audrey vermorel

     

    Beaujolais nouveau, je t'aime, un peu, beaucoup, passionnément, à La Fully. Cap sur Blacé, pour une ultime étape chez Céline-Audrey Vermorel, au domaine de La Fully. Un domaine en pleine restructuration, avec Céline-Audrey qui prend son envol dans les Charmilles, sous l'oeil bienveillant du paternel Patrick. Le Villages nouveau fait dans le mauve, il ne demande qu'à être bu, mais la banane ne pousse pas sur les Charmilles, terre de bons vins, dans la lignée de ceux des terres de La Fully.

     

    beaujolais,beaujolais nouveau,beaujolais-villages,vauxrenard,michel guignier,domaine des côtes de la molière,isabelle perraud,lilian bauchet,château des bachelards,domaine de la fully,céline-audrey vermorel

     

    En guise d'épilogue, Prologue, de Christian Ducroux. Du nouveau qui n'en a ni l'air ni l'étiquette. Trop bon fut l'avis unanime, alors qu'il était dégusté à l'aveugle complet. Et toujours pas une once de banane.

     

    beaujolais,beaujolais nouveau,beaujolais-villages,vauxrenard,michel guignier,domaine des côtes de la molière,isabelle perraud,lilian bauchet,château des bachelards,domaine de la fully,céline-audrey vermorel

     

     Non, mais laissez-moi ...! (Celle-là, je ne peux pas m'en empêcher)

     





    Olif

     

    beaujolais,beaujolais nouveau,beaujolais-villages,vauxrenard,michel guignier,domaine des côtes de la molière,isabelle perraud,lilian bauchet,château des bachelards,domaine de la fully,céline-audrey vermorel

    P.S.: ce week-end sera particulièrement chaud à Lyon et le Beaujolais (entre autres) devrait peut-être même couler à flot. Chez Vercoquin, d'abord, le samedi 19, puis au Salon des Débouchées le dimanche 20. Il ne va pas falloir manquer ça!

     

    beaujolais,beaujolais nouveau,beaujolais-villages,vauxrenard,michel guignier,domaine des côtes de la molière,isabelle perraud,lilian bauchet,château des bachelards,domaine de la fully,céline-audrey vermorel


    - P.S.2: la banane, j'aime bien, notamment flambée au rhum avec sa glace au pain d'épices, comme sait si bien la préparer Marc Faivre du Bon Accueil, mais jamais dans mon Beaujolais, hein?


    beaujolais,beaujolais nouveau,beaujolais-villages,vauxrenard,michel guignier,domaine des côtes de la molière,isabelle perraud,lilian bauchet,château des bachelards,domaine de la fully,céline-audrey vermorel


  • VDV#40: polygamie beaujolaise... (dernière partie)

     

    vendredis du vin,beaujolais,beaujolais nouveau

    Beaujolais, suite et fin. Provisoirement, car il ne devrait s'écouler guère de gamay sous les ponts avant qu'on en reparle, ici ou ailleurs. Le succès de cette thématique des 40èmes Vendredis du vin n'en finit pas de me surprendre, à tel point que je peine à arriver au bout du compte-rendu, et ce à ma plus grande joie, finalement. Le Beaujolais, d'une manière générale, le vaut bien et il serait dommage qu'un amateur de vin digne de ce nom passe à côté de cette si belle région sous le fallacieux prétexte que son image a été galvaudée pendant longtemps par la nouveauté, la réduisant à d'insipides et lassants arômes de banane retrouvés dans des vins soit-disant primeurs et affectés de progeria vinique, déjà vieux avant d'être nés. Un véritable laboratoire précurseur de l'école des vins "nature" couvait là-bas de longue date, grâce au génie d'un Jules Chauvet, qui fut vite suivi par Marcel Lapierre et repris désormais par bon nombre d'autres vignerons qui ont compris que le gamay ne supportait ni la médiocrité, ni l'artificialisation.

     

    Place donc aux ultimes billets des participants. Si quelqu'un s'estime lésé, floué, oublié, qu'il me le fasse savoir discrètement, je ferai de même pour rétablir l'injustice.

     

    Michel Smith nous livre en moins de deux un précis du bon usage du Beaujolais, en n'oubliant pas de convoquer à sa table du jambon, Boby Lapointe, Brassens, du fromage de chèvre et sa voisine. Une belle histoire qui devrait bien finir grâce au Beaujolais. Et vive le Beaujolif!

     

    Sophie Senty, docteur es Bacchus et art contemporain sur son blog Vinsinthecity, nous prescrit un Beaujolais par mois, à commencer par un ancien nouveau de Lilian Bauchet. Et si vous n'aimez pas le Beaujolais, vous n'avez qu'à boire du Morgon à la place!

     

    L'ancien nouveau de Lilian Bauchet a aussi été du goût du Vindicateur, parce que c'est un bon Beaujolais nouveau et qu'un bon Beaujolais nouveau, c'est juste un bon vin, et qu'un bon vin, ça sait supporter un peu de vieillissement en cave.

     

    Le Beaujolais nouveau durable, c'est aussi le credo de Laurent Baraou, dit Lolo de Bu. Ses anciens Nouvos, il ne les a pas tous bus, et quand c'est du vrai vin, c'est loin d'être périmé. Qu'on se le dise!

     

    vendredis du vin,gamay,beaujolais,beaujolais nouveau

    Dans le Beaujolais, tout n'est pas bon, loin de là, mais dans le cochon oui, encore faut-il que ce soir un bon cochon. Baltailles, c'est de la noix de Jambon, Philippe de son prénom. Le Baltailles du vin et de l'amour, Gilles Hourquet en a bu jusqu'à plus soif, du 2002, encore parfaitement top, et sans attraper le Nez rouge. Et figurez-vous que le Jambon rend bon. Philippe de son prénom.

     

    La Passion de la rive droite se double d'une passion pour le Morgon et se dédouble encore d'une passion pour l'art culinaire et les accords mets-vins. Sans parler de la passion du cigare et de celle des vieux Cognacs, quand il ne s'agit pas de celle des vénérables Cognaçais. Isabelle, dite la Nonne*, aux fourneaux, et Daniel, dit le Cardinal*, devant le match de rugby, avant la descente de cave pour y remonter la Côte du Py 2009 de Jean Foillard et les Vieilles Vignes 2010 de Daniel Bouland. Le tout, commenté en vieux français mâtiné de ch'ti, par la Nonne*. Du bonheur et de la joie de vivre, tout ça!

     * ©Littinéraires viniques

    vendredis du vin,beaujolais,beaujolais nouveau

     

    Le pirate de ces Vendredis du vin nous est venu de la confédération. Laurent Vins-Confédérés a tâté du gamay made in Switzerland. Un Gamay 2009 du Domaine de la Treille des frères de la Côte, Christian et Julien Dutruy, doublé d'une cuvée valaisanne Bovernier 2008 de Gérald Besse, ont suffi à insuffler un vent de Beaujolais dans ses montagnes neuchâteloises.

     

    Céline Beauquel, du  Clos Romain, avec sa sensibilité de vigneronne languedocienne, a tenu à nous parler de "son" Beaujolais, celui qu'elle connait et qu'elle aime, celui des terroirs, celui de la tradition et celui de l'hospitalité. Avec elle, faites tomber les préjugés...

    vendredis du vin,beaujolais,beaujolais nouveau

     

    Nina Izzo ne s'est pas perdue dans le Beaujolais, elle est allée directement à l'essentiel: Château Cambon 2008 de Marcel Lapierre. Elle ne pouvait pas mieux choisir. Château Cambon, ma première incursion beaujolaise à l'occasion de la première Beaujoloise, en 2008, justement, et ma première rencontre avec Marie et Mathieu Lapierre. J'y reviendrai à l'automne de cette même année 2008, pour une dégustation mémorable avec Marcel et une verticale du Morgon du domaine, version sans sulfites ajoutés. Encore aujourd'hui, je ne débouche plus un Morgon sans le tire-bouchon estampillé Lapierre, que Marcel distribuait à la brassée et qui fait maintenant des jalou(x)(ses). Sa bouteille de Château Cambon, Nina l'a bue en direct-live et en vidéo depuis sa cuisine. Elle a apparemment eu du mal à en trouver (du bon, s'entend), puisque le fleuve Beaujolais n'abreuve pas régulièrement Montpellier. Il va falloir remédier à cela, sans aller pour autant jusqu'aux inondations actuelles.

     

    Jean-Baptiste Lemaire, de Vinivert, vend du vin et le promeut également. Il vient tout juste de publier un gros dossier pour mieux comprendre le Beaujolais et ses vins. C'est complet, bien écrit et ça incite à découvrir ses deux vins nouveaux qui seront à la vente bientôt: ceux du néo-vigneron presque déjà vieux, Lilian Bauchet, et ceux d'un petit jeune qui monte et qui va bien, Paul-Henri Thillardon.

     

    Olivier Lebaron se questionne: "Comment vendre le vin du Beaujolais le troisième vendredi de novembre?". Et trouve des réponses. Il en est des Beaujolais comme du vin ou des belles choses. Pour encore acheter (et boire) du Beaujolais le lendemain de la soirée officielle de lancement du vin nouveau, il faut l'aimer, le comprendre et aller à sa rencontre. Retrouver l'âme de ce qui fait son charme et sa qualité. The Showiniste must go on...

     

    Jean-Charles Huon, du P'ti Journal du vin naturel, a fait son lundi du vin en se raccrochant aux fondamentaux. Indispensable, parfois, souvent même. Et quoi de mieux alors qu'un Morgon MMIX de Marcel Lapierre? Ben rien, justement, et il ne fallait pas le passer sous silence...

     

    Les Cousins n'y vont pas par 4 chemins. Le Beaujolais aujourd'hui, pour eux, c'est le Morgon de Michel Guignier. Pas celui de Faudon, mais de Villié-Morgon. Avec une assiette de fromages et les oreilles grandes ouvertes à l'écoute du vigneron.

    vendredis du vin,beaujolais,beaujolais nouveau

    Du Morgon, justement, on s'en remplirait bien volontiers les veines en permanence, mais ce vendredi-là, Guillaume a choisi du Fleurie. Pas n'importe lequel, il a jeté son dévolu sur la fleur de Julie Balagny, en tout bien tout honneur, et En Rémont 2009. Sans volonté de fayotage, néanmoins, même s'il a ouvert ni plus ni moins une des bouteilles de la sélection présidentielle. Quand les grands esprits se rencontrent...

     

    Du Fleurie, j'en ai moi-même décoré ma balustrade, c'est du vin qui pousse en toute saison. Julie Balagny, donc, mais aussi les Côtes de la Molière, Yvon Métras, Jean-Claude Chanudet (domaine Chamonard) et Michel Guignier, celui de Faudon.

     

     

    DSC_0639.JPG

     

    Et tout ça pour apprendre au final (et un poil en retard) que le petit gamay rouge serait originaire de Touraine! Encore un coup de Leblanc, Éric de son prénom, pas Just. Le petit dernier à avoir rejoint la toile et les Vendredis du vin aussi. On ne demande finalement qu'à le croire, tant son histoire est jolie. À sa décharge, il est tombé dedans quand il était petit. Mais il ne faudrait pas que cela enlève des mérites au Beaujolais...

     

    Olif

     

    P.S.: une ultime partie rédigée d'une main fluide, un verre de Moulin à Vent 2009 des Côtes de la Molière dans l'autre. Santé, et si la nouvelle présidente veut remettre le couvert sur le Beaujolais en novembre, on est partant, avec encore du répondant.

     

  • VDV#40: polygamie beaujolaise... (deuxième partie)

     

    vendredis du vin,gamay,beaujolais,beaujolais nouveau

    Beaujolais, le retour. Et il y a encore du boulot! Mais on ne va pas se plaindre, ce n'est que justice pour une appellation et un cépage d'ordinaire si injustement décriés.

     

    Binbin est fou de vin en général et de Beaujolais en particulier. Il nous dresse un constat chiffré alarmant de l'historique du Beaujolais ces 50 dernières années: la crise, récurrente du fait des excès et d'un marché instable, jouant sur l'effet de mode qui, comme chacun sait, finit par passer, et les raisons d'espérer, grâce à des vignerons talentueux et une autre vision de ce que peut et doit être un vin du Beaujolais. Avec un petit clin d'œil appuyé à Jean-Claude Lapalu.

     

    vendredis du vin,gamay,beaujolais,beaujolais nouveau

    Quoi de mieux qu'une vigneronne pour parler simplement de la région qu'elle aime et où elle vit? On attendait un truc hypersophisitiqué de la part d'Isabelle Perraud, des Côtes de la Molière, eh bien non! Le Beaujolais, tout simplement! Même qu'elle a failli sécher sur le sujet, après avoir trop révisé.

     

    vendredis du vin,gamay,beaujolais,beaujolais nouveau

     

    Sébastien Fleuret est un micro-vigneron scientifique. Ça se voit tout de suite. Brève et concise, sa contribution est probablement la plus évidente jamais proposée. Elle tient en un symbole ou deux lettres, mais une infinité de chiffres derrière la virgule. , le Morgon de la côte du Py de MONSIEUR Jean Foillard. Afin qu'il ne soit pas le grand oublié de ces VDV.

     

    Dans le genre bref, on a eu Eva d'Œnos, également. Bref, Eva a bu du bon Beaujolais. Avec son cousin Germain. Il ne lui reste plus qu'à tourner son joli scénario pour concurrencer Canal +. Ou alors, encore mieux, le proposer à la production. Peut-être qu'ils lui achèteront et qu'ils en commandront d'autres? Mais peut-être pas toujours avec le Beaujojo comme thème.

     

    Moins rapide que Buzz ou Guy, Tarlant l'éclair a pris son temps pour arriver. Millésime 2001, pour une bouteille retrouvée dans les entrailles d'une cave champenoise et un domaine, le Château de L'éclair, qui parle encore aux locaux. C'est une chance.

    vendredis du vin,gamay,beaujolais,beaujolais nouveau

     

    Quand on lui parle Beaujolais, Audrey Domenach ne fait pas les choses à moitié. Elle anticipe le sujet deux bons mois à l'avance, part y faire les vendanges et nous écrit une encyclopédie en plusieurs volumes. Le Château des Moriers cher à Miss Vicky Wine est une nouvelle fois à l'honneur, tout comme l'appellation Fleurie.

    vendredis du vin,gamay,beaujolais,beaujolais nouveau

    Vin et musique font de plus en plus bon ménage, mais le Beaujolais ne s'accorde pas qu'avec un air d'accordéon. Sur CabFrancFreak, Anna Tyac n'hésite pas à mixer Joy Division avec le Morgon VV 2010 de Jean-Paul Thévenet, le Morgon 2009 Corcelette de Jean Foillard avec Patsy Cline, le Régnié 2009 Grain et Granit de Charly Thévenet avec Morphine et le Brouilly VV 2010 du domaine de la Grand'Cour avec Austra. The Lady and the Tunes, pas freak du tout, et ça dépote un max, question vin et musique!

     

    Notre bien aimée Présidente à vie des Vendredis du vin n'aime pas gâcher. Elle recycle tout ce qui lui passe sous la main, faisant de ses vieilles barriques de jolis bacs à fleurs, que même Iron Man a du mal à soulever, et de ses anciens billets pour les vendredis du vin des posts flambant neuf, que l'on ne croirait avoir été écrits qu'hier. On ne va quand même pas reprocher à Iris de mettre en avant les vins du domaine des Côtes de la Molière!

    vendredis du vin,gamay,beaujolais,beaujolais nouveau

     

    Depuis la foire aux vins de Pranzac, en Charente, Maxime Carion n'analyse sensoriellement le Régnié 2009 du domaine Olivier Depardon qu'en compagnie d'un morceau de saucisson. On le comprend aisément.

     

    Pour sa première contribution, le Sommelier Masqué a arrêté de boire du thé pour tester le Beaujolais, dont il n'est pas coutumier. Presque une révolution, en ce qui le concerne. Son choix s'est porté sur un Chénas VV 2010 d'Hubert Lapierre (le 2011 n'est pas encore commercialisé, à ma connaissance), ainsi qu'un Morgon 2010 de Jean Foillard. Il semblerait que désormais le thé ne soit plus son verre de Beaujolais...

     

    Gérard Garroy est "sotmellier"(c'est lui qui le dit) et belge de surcroit. Comme beaucoup de Belges, il ne sait pas faire court et il nous livre ici un véritable manifeste œnotouristique pour partir à la découverte du Beaujolais, bonnes adresses pour le boire, le manger et le dormir incluses. Son blog s'appelle Vins Cœurs et il gagne ... à être connu.

     

    "Pourquoi le Beaujolais c'est si bon?" C'est une bonne question et on remercie Julien, de Picwineblog, de l'avoir posée. Entre un Beaujolais Cœur de vendanges 2009 du domaine du Vissoux et un Moulin à Vent 2007 du Clos du Tremblay, son cœur balance, mais il prend les deux et même encore plus, pour un rapport qualité/prix toujours intéressant.

     

     

    Philippe Rapiteau, the Pipette man, est l'homme du mix. Délaissant le traditionnel saucisson lyonnais aux pommes de terre, il a préféré mixer la saucisse de Morteau et la lentille verte du Puy pour accompagner son Morgon MMIX de Marcel Lapierre. Comme le hasard fait bien les choses, le Beaujolais est à l'exacte bissectrice d'une ligne courbe qui va du Haut Doubs à la Haute Loire en passant par les Fiefs vendéens. Ce n'est pas la peine de vérifier, on s'en fiche un peu, mais c'était le Morgon de Marcel ou un Gammes en May de Thierry Michon.

     

     

    À suivre, parce qu'il y a encore largement matière à une troisième partie. Le Beaujolais, on ne s'en lasse jamais!

     

    Olif

  • VDV#40: polygamie beaujolaise... (première partie)

    L'appel du gamay a délié les plumes et les billets de blogs ont pris leur envol dès la fin octobre à l'occasion de ces quarantièmes Vendredis du vin consacrés à ce cépage hardiment présenté comme "vil et déloyal", mais qui sait pourtant être le meilleur compagnon du buveur lorsqu'il est bien cultivé et vinifié dans son fief beaujolais. À ce propos, justement, quoi de neuf en Beaujolais, région ampélographiquement monogame (ou presque)? Pas encore de vin nouveau, c'est trop tôt. Raison de plus pour en parler et en boire bien avant le troisième jeudi de novembre, mondialement célèbre pour cause de sortie de cave plus ou moins tragique, c'est selon. Selon la façon dont on envisage les choses, entre marketing démesuré qui se casse désormais la figure et sincérité et convivialité du vin de soif qualitatif, fait uniquement avec du raisin, sans adjonction de banane ni de framboise.

     

    vendredis du vin,gamay,beaujolais,beaujolais nouveau

     

    Pas loin de 40 blogueurs et/ou facebookeurs se sont laissés à la confidence pour faire de ce mois d'octobre 2011 le mois du Beaujolais sur la toile. Et un nombre de flacons débouchés largement supérieur, proche du double, ce qui n'est nullement une surprise, les Brusseleirs ayant annoncé fermement leur participation d'un "Non, peut-être" qui ne laissait planer aucun doute sur leurs intentions. C'est parti pour une overdose de gamay!

     

    La partie teasing de l'opération fut lancée la veille par les BL boys qui n'ont pas hésité à se rendre sur place pour interviewer le 007 des néo-vignerons beaujolais, période Sean Connery. Permis de boire, avec Lilian Bauchet, sur Bourgogne Live! Et plutôt très fort de la part de Bourguignons.

     

    Les premiers à avoir dégainé leurs quilles furent évidemment les Brusseleirs, dont le rapporteur est aussi Monomaniaquement Alsace que farouchement adultère en matière de vin. Fort heureusement, le riesling n'est pas jaloux. Et le gamay, c'est tellement bon.

     

    Miss Vicky Wine nous envoie de son Beaujolais à elle un faire part de naissance prématurée. La mère et son nouveau-né vont bien. Félicitations à tous les deux!

     

    Pauline Boët s'est sentie une âme de poète pour se remémorer le début de l'été, le saucisson, les joies et les ris, le Fleurie... Après s'être enfilée quelques verres, elle a compilé des vers et fait du Fleurie son nouveau vin favori.

    Pas le temps pour la prose,
    l'air du weekend 'fût' plutôt morose,
    une chose est certaine cependant
    c'est que l'on apprend en buvant
    et qu'il faut faire fi
    des aprioris.

    Le Beaujolais pour moi s'est révélé
    Lors d'une fête des crûs au début de l'été
    Dégusté avec fromage et saucisson
    et un groupe d'ami qui ri à l'unisson
    il fait désormais partie
    de mes vins favoris.

    J'en profite ici pour remercier
    mon amie Vicky Wine bien aimée
    pour la découverte intiatique
    du Beaujolais à travers plusieurs bariques.
    (Salutation aussi en passant
    à vous tous, wine lovers épatants!)

     


    Un vendredi du vin sans le Bicéphale, ce serait un peu comme un lundi sans raviolis ou encore un samedi sans ramoner Momone. Et puis, le Bicéphale est tellement entier, même réduit à une simple moitié, qu'il nous dégaine un Beaujolais quel que soit le sujet. Pour une fois, c'est raccord complet avec Un petit coin de Paradis 2009 du domaine des Grottes, un jus de raisin pétillant naturel qui donne envie de courir tout nu dans les vignes.

     

    Catherine a littéralement fait ses gammes et la bise à Louis. Une femme, des vins, dont un Morgon Côte du Py 2007 de Louis Desvignes, pour un bien joli billet.

     

    En trois services, tel un vrai couguar, Berthomeau et Cie, mon prédécesseur à la présidence du Vendredi, nous fait voir du Bojo de toutes les couleurs. Un rouge nouveau signé P-U-R et un blanc 2009 du domaine Cornin. Avec en prime de jolies photos.

     

    vendredis du vin,gamay,beaujolais,beaujolais nouveau

    Le petit coup du matin n'arrête pas le pélerin, ni Antoon, qui s'encanaille aux aurores avec "une tomme daubée, un morceau de saucisse de couenne au marc ... et p'tit canon qui rend amoureux". Saint-Amour, quand tu nous tiens...

     

     

    coeur-ringard---.gif

     

    Doc Adn clame son amour du gamay et du Morgon avec le 2009 de Jean-Paul Thévenet. Son excellent goût en matière d'escapades viniques est malheureusement gâté par sa passion des animations Gif complètement kitch et douteuses. On lui pardonnera néanmoins volontiers ses écarts tant il sait être convaincant dans sa déclaration d'amour.

     

    Pour Didier Dardenne, "le Beaujolais, c'est comme le gendarme, ça va toujours par deux." Je lui suggère volontiers de passer au magnum, surtout s'il s'attaque à la Côte du Py de Jean-Marc Burgaud. Il est rejoint tout en haut de la Côte par ChristianB, le Littinéraire vinique, qui a trouvé chez le même Jean-Marc Burgaud une bonne raison de croire en la grandeur de Dieu.

     

    Joli hommage à Bruno Debize, excellent vigneron méconnu du Sud-Beaujolais, par l'un de ses plus grands admirateurs, le toujours vert Jean-Marc Imberdis. Et en musique, s'il vous plait!

    Bruno, il joue pas les starlettes
    Il met pas des lunettes
    De soleil
    Il pos' pas pour les magazines
    Il travaille dans les vignes
    A Bully !

    Au pays des Pierres Dorées
    Il est dans l’Beaujolais
    C’est douillet
    Surtout si la voie ferrée
    Et la route bétonnée
    Passent au loin

    Il va pas à Saint-Paul-de-Vence
    Il pass' tout's ses vacances
    Dans son chai
    Comme famille il a tous ses potes
    dans l’monde, éparpillés
    Et ça le botte

    Bruno il a plus vingt-cinq berges
    Mais j'crois bien qu'Saint-Vincent
    Des églises
    N’fait pas de Beaujo plus soyeux
    Et ne t‘accueille pas mieux
    Quoi qu'on dise

    L'automne quand la vill' s'embrume
    Chez lui y a du soleil
    Qui s'attarde
    Il prend une boutanche dans sa main
    Remplit douc'ment l’godet
    Et c’est bien

    Il fait du Beaujo comm’ on l’aime
    Aussi bon qu’feu l’ Marcel
    Sans banane
    D’la fraise y en a pas non plus
    Qu’ du raisin et d’l'amour
    Comme on aime.

     


     


    À suivre...

     

    Olif

     

    P.S.: vu l'ampleur de la tache à laquelle je suis en train de m'atteler, je crois plus raisonnable de la livrer en plusieurs tomes. Et ce d'autant que je sens les vendredistes impatients... Il y a déjà là de quoi se faire gentiment les crocs.

     

  • VDV#40: Gammes en Beaujolais...

    Après la parenthèse romantique et sensuelle du mois de septembre, orchestrée par le sieur Berthomeau pour les Vendredis du vin de l'été indien (et dont la synthèse ne devrait plus tarder à être publiée), il va falloir revenir à des considérations plus terre à terre et verre à verre. Pour cette quarantième session citoyenne des VDV, j'ai remporté les primaires au point d'assumer déjà la présidence, sans passer par un deuxième tour. Ça vaut largement une mention dans Libé

     

    IMGP0003.JPG

    2011, année précoce s'il en est, partie avant l'heure et ayant gardé sa confortable avance jusqu'au moment de couper les raisins. Rien à voir avec 2003, précoce et caniculaire, ou 2007, s'essouflant péniblement sur la fin, contraignant à des vendanges matures bien plus de cent jours après la fleur. 2011, un nouveau challenge pour les vignerons? Question: est-ce que, coupé aussi tôt, le Beaujolais primeur le sera-t-il encore? Primeur. Oui, parce que 3 semaines de vieillissement supplémentaire après vinification, en moyenne, avant sa commercialisation, par rapport à sa mise en bouteille, ce n'est pas rien. Faudra-t-il encore parler cette année de Bojo nouveau ou plutôt de Beaujolais tardif? Ou va-t-on devoir avancer de deux semaines, à savoir au premier jeudi de novembre, la commercialisation du vin nouveau et en faire un Bojo précoce?

     

    Cougar.jpg

     

    Cette nouvelle session des Vendredis du vin sera donc un pied de nez anticipatoire et l'occasion de griller les médias traditionnels sur la ligne de départ. Révisez vos gammes et parlez-nous donc du Beaujolais, du bon, du beau, du joli, de celui qui devrait toujours nous enchanter, parce que c'est la plus belle région viticole au monde située entre Mâcon et Lyon. Mais parlez nous en juste avant début novembre, le mois médiatique officiel.

    Dégainez donc vos gamay du Beaujolais, sortez-vous les doigts du cru et faites gicler précocément vos jus, de Morgon, de Chénas, de Chiroubles, de Regnié, de Brouilly, de Juliénas, de Moulin à Vent, de Fleurie, de Côtes de Brouilly, de Saint-Amour ou de n'importe quel autre village, même Vauxrenard, avant le dernier vendredi d'octobre. Parlez-nous de vin nouveau 2011, si vous êtes vigneron, femme de vigneron, maîtresse de vigneron, amant de vigneronne, ami de vigneron ou tout simplement de passage à la cave au moment où il se fait mettre. En bouteille, bien sûr. Ou alors enivrez-nous de vin plus ancien, épanoui mais toujours aussi juteux après quelques années de cave. Voire encore d'ancien nouveau, celui de l'année ou du millénaire précédents, si vous en avez oublié une palette dans un coin. Révélez-nous les crus et les vignerons qui vous enchantent, faites reluire le Beaujolais sans vous astiquer la banane, avant que le grand marronier de l'information ne s'en empare, de façon éphémère, en sacrifiant le vin primeur sur l'autel de la médiatisation superficielle, quand ce n'est pas uniquement pour dire que c'est de la m...! Racontez-nous vos vins préférés, 100% raisin, faites du mois d'octobre le mois du vrai Bojo, bon et authentique, faites-nous languir jusqu'au troisième jeudi du mois de novembre. Voilà, je vous laisse vous finir tout(e) seul(e). Et rendez-vous, pour la publication de vos notes sur votre blog ou sur le groupe Facebook des Vendredis du vin, le vendredi 28 octobre, juste avant la Saint-Glou in Bruxelles, où l'on essaiera également de faire couler le Beaujolais à flots au milieu d'une foultitude de vins aussi "natures" que possible.

     

     

     

    Olif

     

    P.S.: Précox ejaculator, la bande-son de ces 40èmes Vendredis du vin, est signée du jurassien Hubert-Félix Thiéfaine, interprétée en version acoustique. Je n'ai pas pu me retenir non plus.

     

    P.S.2: c'est l'occasion de se plonger dans le dossier très complet sur le Beaujolais qui vient d'être publié sur Vin-Terre-Net par un fervent félin défenseur de cette belle région. Une belle coïncidence!

     

  • Beaujolais surtout pas nouveau ... aux Jardins!

     

     

    75326_471787975858_564245858_5502315_4332860_n.jpg 

     

    Image retravaillée et piquée au Saint-Jus lyonnais, d'après P-U-R

     

     

    En ce troisième jeudi de novembre, c'est la fête au Bojo. Une date devenue aussi mythique sur le calendrier des postes de l'amateur de vins que le premier week-end de février dans le Jura ou l'Ascension à Saint-Jean de Monts. C'est dire! Halleluiah! Il est né le divin dit vin Nouveau. Il est curieux de constater à quel point les aficionados de la première heure, qui ont adulé le  Beaujolais Nouveau au point d'en faire une fête à neuneus avinés, sont les plus prompts à balancer leurs piques vachardes contre ce soit-disant anti-vin, pourtant antidote à la morosité ambiante. Ils le vilipendent, ça fout les boules, ça fout les glandes, les crottes de nez qui pendent. Tandis que dans le même temps, bon nombre d'amateurs, initialement réfractaires à la soulographie primitive et collective du mois de novembre, redécouvrent ce vin simple et festif, frais et gourmand, à partir du moment où il est véritablement redevenu du vin, dans les mains de vignerons artisans, respectueux du vrai et du bon. Exit la panoplie thermo-technico-bananesque, vive le bon Beaujolais gouleyant, au goût de raisin. Vive le Bojo, vive le Nouvo, vive le Bojo Nouvo!

     

    IMGP0084.JPG

    Beaujolais surtout pas nouveau d'abord, même si évidemment on l'aime, parce que la dégustation successive d'une dizaine de vins primeurs n'aurait pas eu un intérêt fondamental pour l'amateur de base que nous sommes. Laissons cette prérogative punitive aux prestigieux sélectionneurs de vins français pour hard-discounters, qui sont désormais aussi indispensables à la critique vinique que TéléZ l'est au télespectateur d'ARTE ou à l'amateur d'opéra. Les Nouveaux que l'on a bus, ils avaient déjà été testés au préalable et approuvés par le jardinier Stéphane "Saint-Vernier" Planche, avec une modeste contribution du Blog d'Olif.

    C'est parti pour une petite série de 8 vins, à l'aveugle, les anciens avant le(s) Nouveau(x).

     

    IMGP0069.JPG- Beaujolais Blanc P-U-R 2009: nez finement grillé, qui vire au silex et au minéral. Un vin aiguisé, digeste et frais. 300 bouteilles de ce Chardonnay ont été produites par Cyril Alonso et Florian Looze chez Nicolas Testard. Bienheureux ceux qui auront la chance d'y goûter!

     

    IMGP0071.JPG- Mélodie d'Automne 2009, Michel Guignier: après une petite note de réduction primaire, le nez se révèle frais et fruité, avec une sensation de bon végétal, sur la rafle. La bouche est joliment croquante, avec de tout petits tanins soyeux et gourmands. C'est très bon, on en boirait une sapine, mais il faut savoir être raisonnable. Sous cette étiquette mélodique autant qu'automnale, se cache en fait le Beaujolais nouveau 2009 de Michel Guignier. Ce qui incite vraiment, après l'euphorie de la fête, à laisser ces vins nouveaux poursuivre un peu leur processus de vieillissement  en bouteille. Du vin, réellement, et du bon!

     

    IMGP0072.JPG- Beaujolais-Village Les Lapins 2009, Nicolas Testard: robe burlat, plutôt soutenue. Réduction nasale marquée mais la bouche est nette, avec de la matière et de jolis tanins. Un vin qui claque et qui réjouit, une fois l'écueil éventuel du nez passé. Pourtant, ça pue comme j'aime et comme a aimé une grande majorité de l'assemblée. De biens jolis petits lapinous, encore bien jeunes et pas tout à fait propres, mais on se réjouit d'en goûter une cuisse d'ici quelque temps!

     

    IMGP0074.JPG- Chiroubles 2008, F et H Gonnet: robe burlat, nez propre et net, sur la cerise. C'est rond, c'est bon, c'est bien fait et bien carré. Un Chiroubles qui remplit la quadrature du cercle, en fait, et qui devrait séduire les amateurs de vin clean, élaborés dans un excellent esprit. Une aventure désormais terminée, pour ce néo-vigneron qui a vinifié 3 millésimes pour son propre compte (2008, 2009 et 2010), avant de jeter l'éponge. Une bien jolie parenthèse vinique.

     

    IMGP0075.JPG- Beaujolais-Village Hors normes 2009, P-U-R: un vin dense et soyeux, plein, séveux, épicé, poivré, velouté et frais. Grosse concentration pour un Beaujolais hors normes, issu d'une parcelle de vieilles vignes  de gamay miraculeusement préservées du temps et des affres du monde moderne,  complètement perdue au milieu des bois. Chapeau! Ce vin est une grosse bouffée d'air P-U-R dans le monde des Beaujolais standardisés, une grande bouteille potentielle.

     

    IMGP0077.JPG- Fleurie 2008, Yvon Métras: un vin impressionnant par sa verticalité et sa longitidunalité, qui développe une "amplitude en longueur" et un profil plutôt serré, tirant le vin très loin. Il est encore loin de révéler tout son potentiel!

     

     

    IMGP0078.JPG- Morgon Corcelette 2006, Jean Foillard: suave et végétal, soyeux, rond, il est relativement massif, à peine chaud, manquant d'un soupçon de fluidité qui donne "envie d'en reboire". Un Morgon qui appelle plus à manger qu'à reboire, de l'avis général. J'ai ressenti la même impression sur ce vin une année plus tôt, ce qui fait que je l'ai identifié à l'aveugle. Aucune gloire à cela, probablement de la chance, et le vin reste bien plus qu'honorable. Mais il lui manque néanmoins un peu de fougue et de personnalité.

     

    IMGP0079.JPG- Le Jambon blanc, La Grande Bruyère 2007, Vin de table, Philippe Jambon: un blanc pour finir, de grande expression, long, très fin, très mûr, de grande classe. On ne dira jamais assez de bien des vins de Philippe Jambon, des vins à ne pas mettre dans toutes les bouches tellement ils peuvent surprendre et dérouter, mais qui témoignent d'un véritable savoir-faire du vigneron, doublé d'un feeling et d'une réelle expression du sol dont ils sont issus. Le sort s'acharne sur le domaine (troisième année de grêle consécutive, touché à + de 90% cette année), mais la résistance s'organise sans aucune concession à la facilité et à la modernité. Un vrai vin "zéro-zéro", sans aucune déviance œnologique d'aucune sorte, l'image fantasmatique de ce que peut être un grand vin blanc de chardonnay. Produit à Chasselas, Saône-et-Loire, à la limite du Beaujolais et du Mâconnais. Du Chasselas comme ça, au bon goût de chardonnay, on ne demande qu'à en boire plus souvent!

     

    IMGP0082.JPG

     

    Olif

  • Il est arrivé ...!

    IMG_0322.JPG

     

    Il est arrivé...! Juste un poil avant l'heure officielle, pour permettre de mieux se préparer à l'apprécier. Le troisième mardi de novembre, l'hiver a donc pointé le bout de son nez et blanchi les champs du haut. Avec de la neige bien mouillée, dans une version light, un peu diluée, juste pour se remémorer le goût et la couleur du blanc. Dans le même temps, le Coca-Cola nouveau est arrivé aussi, dans une version light, sans sucre ajouté, ni édulcorant sulfité de synthèse. Light, mais pas sans personnalité, au contraire. Complètement P-U-R et même plutôt bon à la santé. Mangez, bougez, débouchez. Pas avant jeudi, promis. Officiellement, on va se retenir. La bouteille est quand même au frais. Pour la route, au cas où.

     


    Et on roulera comme ça, droit devant, sans savoir où, jusqu'à ce que le réservoir soit vide. Paisible, à la fraîche, décontracté du gland...

    C'est sûr, jeudi soir, les bouchons vont valser. Du Beaujolais, pas exclusivement nouveau, et on espère bien se régaler!

     

    Olif

  • Ceci n'est pas un vin de banane...

    IMGP0006.JPG

     

    ... la preuve, quand on l'épluche, il coule du sang rouge sur l'étiquette! Une bouteille testée et approuvée bien avant l'heure officielle, au Domaine des Côtes de la Molière, chez Isabelle et Bruno Perraud, en compagnie de Lilian Bauchet, qui serait volontiers surnommé le "Wine Bachelor" s'il faisait de la télé-réalité, tellement il sait parler aux femmes et fait du bon boulot depuis qu'il a racheté le Château des Bachelards de Fleurie, plus loin de Mérogis que de la Madone.

    IMGP0007.JPG

     

    L'heure du "Nouveau" approche donc à grands pas, comme chaque troisième jeudi de novembre et les détracteurs de cette soit-disant mauvaise piquette de comptoir s'en donnent une nouvelle fois à cœur joie pour casser ce qu'ils considèrent comme de l'anti-vin, si jamais cela devait en être un. Pendant ce temps, l'Interprofession essaie de sauver ce qui peut l'être, ne voulant pas lâcher ce produit-vedette qui reste synonyme de convivialité et de festivités malgré un essoufflement certain. A l'origine du rayonnement planétaire du Beaujolais, il ternit désormais son image. Et pourtant...!

     

    Quand il ne s'agit pas d'un vin de banane et qu'il est réellement Brut de cuve, on est pourtant loin du Coca-Cola!

     

     

     

    31803_1412959036891_1019989566_1211196_2639555_n.jpg

     

     

    Vivement jeudi prochain, pour une séance de Beaujolais, surtout pas nouveau! Il devrait quand même bien y avoir un peu de nouveau pour le mâchon, j'y compte bien!

     

    Olif

     

    P.S.: dans le 69, à Villeurbanne, aura lieu le 21 novembre, De l'autre côTé du PonT, le 1er Salon des débouchées. Un 1er salon "nature" post sortie du Bojo Nouvo, où les vignerons du Beaujolais seront dignement représentés au milieu des Ardéchois, des Auvergnats et des Roussillonnais. Nul doute qu'on n'y boira pas du Coca Cola!

     

    tract.png

     

  • Le retour de la revanche du fils du Bojo Nouvo

     

    IMGP8585.JPG

     

    Tout le monde le croyait déjà enterré, cadavérisé, en dehors de quelques îlots de résistance, surplus invendus de bibine à deux balles achetées en trop grands volumes par la grande distribution, et voilà qu'il fait sa réapparition sous le sapin. On a bien fait d'en garder quelques topettes de côté, prévisionnant une bonification dans le temps. Le Bojo Villages Nouvo 2009 de Michel Guignier n'a pas encore fini de faire parler de lui dans les verres. Il reste gouleyant et frais, tout en ayant acquis une structure plus harmonieuse.

     

    IMGP8516.JPG

    Michel Guignier est un vigneron atypique, adepte de la polyculture, qui cherche à préserver l'écosystème de son domaine. perché sur les hauteurs de Vauxrenard, en haut du col de Durbize. Pratiquant une viticulture conventionnelle jusqu'en 2000, il s'oriente vers la biodynamie quasiment du jour au lendemain, lorsqu'il prend conscience de l'engrenage incontrolable dans lequel s'engage notre société de consommation. La vache folle est passée par là, révélant au grand jour la folie de l'homme. Depuis 2003, il s'est engagé dans la certification, obtenue haut la main. Adepte de la biodiversité, la biodynamie s'est vite imposée comme un choix cultural idéal. Frappé de plein fouet par la grêle, comme nombre de vignerons du secteur, en 2008 (touché à 95%) et 2009 (touché à "seulement" 75%), il reste philosophe et s'adapte à la situation, avec pour ambition de produire le meilleur vin possible avec la matière première à sa disposition. Des vins le plus souvent "Pur jus", c'est à dire sans ajoût d'aucune sorte, et parfois trop bons pour passer le cap des dégustations d'agrément, vinifiés grappes entières en macération semi-carbonique et élevés dans des cuves béton.

     

    Petit tour d'horizon de la production disponible au domaine à la mi-novembre, en quantités ultra-limitées:

     

    - Mélodie d'Automne 2009: du Bojo-Villages Nouvo qui n'en a pas le nom, juste un étiquetage différent en 2009 où les volumes sont confidentiels. D'ordinaire, il s'agit d'une cuvée spéciale élaborée pour certains cavistes, du Nouvo qui cache son nom pour ne pas prêter le flanc aux préjugés. Très bon et fruité mi-novembre, il gagne toujours à prendre quelques mois en bouteilles. Nickel à Noël, il devrait être à son optimum à Pâques. Un vin structuré mais gouleyant, qui n'oublie pas son fruit en chemin.

     

    - Fleurie Au bon Grès 2004: resté en cuve jusqu'au printemps 2009, parce qu'il ne donnait pas entière satisfaction, il s'est vu offrir une séance de rattrapage devant une soudaine et inespérée amélioration en cours d'élevage. La patience du vigneron a des vertus. Dense et riche, minéral (issu d'un terroir gréseux pur), il possède la précision et la tension nécessaires à son épanouissement dans le verre.

     

    - Fleur de granit 2006: du Fleurie déclassé en Vin de Table, "Pur jus", serré, minéral, charnu et acidulé en finale. "C'est encore un peu vite" de le boire, pour Michel Guignier, il faut lui laisser le temps de s'épanouir en bouteilles.

     

    - Moncailleux 2006: un Moulin à Vent déclassé, issu d'une vendange très mûre. Dense et charnu, poivré, fermé et à la texture un peu serrée, ses tanins durcissent en finale, du fait d'une température de service légèrement frisquette.

     

    - Fleur de granit 2007: cette cuvée-là à fini par trouver grâce aux yeux de l'agrément. Après une légère réduction première, là encore, du vin, juteux et fraix, sur une trame minérale et joliment acidulée.

     

    - Moulin à Vent 2007: une bouteille ouverte depuis 3 jours, qui se goûte plutôt bien, malgré une légère trace d'oxydation en finale.

     

    - Beaujolais-Villages 2007: du fruit et de la gourmandise, avec du vin derrière. Sans Gibolin, évidemment. Très bon, presque trop, dur d'y résister!

     

     

    IMGP8520.JPG

     

    Olif

  • Beaujolais (surtout pas) nouveau ... aux Jardins

    IMGP8526.JPG

    Jeudi 19, le troisième de novembre. Date sacro-sainte, propulsée par le marketing vinique comme celle où le quidam doit s'abreuver jusqu'à outrance de vin nouveau, en provenance directe des mammelons du Beaujo, que quand on les presse il en sort du lait du vin. Petit paradoxe que cette grande beuverie organisée, auparavant plébiscitée par tout un chacun, généralement non-amateur de vins, et très peu regardant sur la qualité de la bibine enfournée dans son gosier. Les œnophiles éclairés snobaient, la narine vissée dans leur Château Machin-chose, fleuron bordelais du bon boire. Maintenant, c'est clair, le Beaujolais n'a plus la cote auprès du grand public, aussi prompt à crier haro sur le baudet qu'il ne sifflait du Bojo laid. Et pourtant...! Les vins n'ont jamais été aussi bons que maintenant! Enfin, ceux élaborés dans le plus grand respect du vivant, avec le moins de Gibolin possible en n'dans. "Brut de cuve" ou "Pur jus", le voilà le vrai credo du vin nouveau, celui qui embaume le raisin et qui laisse les idées claires et nettes le lendemain matin, même aux aurores. Les œnophiles éclairés, certainement un peu bobos sur les bords, ceux qui n'en peuvent plus des arômes aseptisés du Chateau Machinchose, se retrouvent désormais dans cette conception festive du vin, que les non-amateurs délaissent au profit de soirées lait-fraise nouveau, beaucoup plus nutritives pour le corps que pour l'esprit, tandis que les adorateurs persistants du Château Machinchose renaclent toujours à humer les arômes fruités des vins naturels sous prétexte qu'ils n'existent pas. Les bourricots! Les ventes de Bojo Nouvo, elles, chutent à la même vitesse que les vignes s'arrachent là-bas. Heureusement, certains s'enracinent autant que leurs ceps. Il serait quand même dommage de perdre la tradition en chemin, surtout si elle a du bon.

    Le jardinier de Saint-Vincent sait la cultiver, même quand une grande partie de l'assemblée annule sa participation au dernier moment pour cause de grippe "hâche un nain" ou je ne sais quelle autre excuse fallacieuse. Ils ont eu bien tort. Du Beaujolais surtout pas nouveau pour débuter, et réaliser que la région produit quelques pépites et de très beaux vins de garde.

    A l'aveugle, comme il se doit. Ni piège, ni pirate. Juste un blanc, pour commencer.

    - Le Jambon blanc 2004, La Grande Bruyère, Philippe Jambon: nez sur la poudre d'amande, le massepain, clairement un peu oxydatif. Forcément, un élevage long du type "vieux ouillé". Puissant et riche, un peu massif, mais avec beaucoup de fraicheur et de la tension. Longuement persistant, avec des caudalies dignes d'un savagnin jurassien.

    - Morgon Côte de Py Javernières 2007, Jean-Marc Burgaud: un intrus, en quelque sorte, ma bouteille surprise, la seule en viticulture conventionnelle de la soirée. Un vin que l'on sent maitrisé, clean et propre, avec des tanins gras, polissés, un peu trop.  Premier nez légèrement soufré, cela n'échappera à personne. C'est bon, bien fait, et j'aime toujours bien. Mais il manquera un peu d'éclat par rapport aux suivants, cette petite touche de folie qui rend les vins si craquants.

    - Beaujolais-Village 2007, Michel Guignier: nez fruité très cherry, gourmand, affriolant. Bouche suave aux tanins croquants qui donnent envie d'y revenir. Immédiatement. Jusqu'à ce que le verre soit vide. Il le sera vite.

    - Fleurie Au bon Grès 2004, Michel Guignier: premier nez sur la gentiane, très racinaire, végétal et frais. La minéralité ne tarde guère à pointer le bout de son nez. Les tanins accrochent, sans agresser, avec beaucoup de finesse. La finale est savoureuse et désaltérante. Du vin qui provient d'une cuve qui ne donnait pas entière satisfaction jusque-là. La mise en bouteilles a eu lieu en mai 2009 et le résultat est réellement étonnant. Un vin parti pour durer.

    - Fleur de Granit 2006, Vin de Table, Michel Guignier: nez fruité, légèrement lactique (yaourt aux fruits rouges), texture serrée aux tanins suaves, remarquables de fraicheur et de minéralité. Tout jeune, il promet d'être une grande bouteille dans un futur pas trop lointain. Evidemment, il a été refusé à l'agrément, qui ne l'a pas fleuri. Trop bon, sans doute! Michel Guignier sera sans aucun doute la révélation de cette dégustation et de la fin d'année 2009. Du Beaujolais biodynamique qui n'a pas fini de faire parler de lui.

    - Morgon Corcelette 2006, Jean Foillard: nez sur la cerise et le réglisse, avec une pointe d'alcool. Rondeur extrême, flatteuse au palais, pour ne pas dire flagorneuse. Vin un peu trop sûr de lui, et, du coup, presque plan-plan. C'est bon, évidemment, mais presque convenu.

    - Roche Noire 2007, Vin de Table, Philippe Jambon: après le 2005 il y a peu, le 2007. Pas de chance pour Laurentg (private joke)! D'abord végétal, presque mentholé, il respire dans un premier temps la fraicheur. La trame minérale apparait en bouche, puis s'affirme. Les tanins déroulent, s'accrochent, jusque dans la finale, qui colle un peu au palais. Clap! Potentiel énorme, mais dans une phase peut-être un peu moins séductrice actuellement qu'il y a quelques mois. On va l'attendre, en fait. Quelques années.

    IMGP8531.JPG

    Avec le traditionnel mâchon de cochonnailles, il était temps de se renouveler pour passer au vin nouveau. Presque tout mangé, quasiment tout bu! Et frais comme un gardon le lendemain. C'est ça aussi, le vrai Bojo Nouvo!

    Olif