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morgon

  • Marcel...

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    La pipette de Marcel ne chauffera plus. Les mondes du vin, du Beaujolais et du Vin naturel sont en deuil. L'info circule depuis ce matin sur Facebook et il est encore difficile d'y croire, quand on se trouve aussi loin du Beaujolais. Loin des yeux, mais pas loin du coeur, tant qu'il y aura des quilles en cave. Comme ce Morgon 2006, dans sa version non sulfitée, ouvert ce midi en hommage à Marcel.

    The show must Morg on, mais c'est certain que le Beaujolais nouveau aura comme une pointe d'amertume en fin de bouche, cette année... Du moment qu'il ne sent pas la banane, Marcel ne devrait pas s'en plaindre.

     

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    Olif

  • Raminagrobis

    "Pour plaire au jeune prince à qui la Renommée

    Destine un temple en mes écrits,

    Comment composerais-je une fable nommée

    Le chat et la souris?"

     

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    Ce P'tit Grobis là ne s'appelle pas Ramina, à ma connaissance, mais Nicolas Chemarin. Jeune vigneron à Marchampt, là où les habitants sont surnommés les Grobis, va savoir pourquoi (mais il parait que c'est une longue histoire!?), Nicolas ne s'est pas destiné à être marchand, mais vigneron. Un futur dinosaure, parce que probablement le dernier à s'installer et reprendre de la vigne là-bas, à cet endroit précis. Formé à l'école de Claire et Fabio Gazeau Montrasi, du Château des Rontets, là où les vignes vibrent encore de plaisir d'avoir vu autant de gens cul nu par un matin frisquet d'octobre 2009, Nicolas Chemarin se trouve désormais à la tête d'un vignoble de 6 ha. Sa décision de se lancer définitivement dans la grande aventure vigneronne, il ne l'a pas prise sur un coup de tête, mais après avoir joué un temps au caviste à mi-temps pour Louis Tête. 6 ha, de quoi s'occuper à temps plein, surtout pour un petit Grobis.

    Ses vignes se situent pour partie à Régnié (0,5 ha, sur le secteur de la haute Ronze) et à Marchampt (2 ha en Beaujolais-Villages). Il a depuis repris une parcelle à Morgon, au climat Les Charmes, sur Saint-Joseph, ainsi que d'autres vignes en Beaujolais-Villages. S'il n'est pas en bio, même s'il travaille les sols, c'est qu'une grande partie de son vignoble est extrêmement pentue et difficile à travailler. Ça le démange, et comme il a été à bonne école, nul doute qu'il franchisse le pas un jour ou l'autre. Les vinifications se font sans trop d'artifices, juste un peu de SO2 à la mise et une filtration ultra-légère, en passe d'être abandonnée à partir de 2009.

    En plus de ce P'tit Grobis 2008, friand et gourmand, pas chattemitte pour un sou, j'ai eu l'occasion de goûter à un Régnié 2008 plutôt large d'épaules, poivré et bien structuré (la caractéristique de ce terroir de Haute Ronze, parait-il), ainsi qu'à un Morgon 2008 d'une grande buvabilité, plus fluide dans son expression, très digeste et séduisant.



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    "Mais insensiblement, dans le tour que j'ai pris,

    Mon dessein se rencontre , et, si je ne m'abuse,

    Je pourrais tout gâter par de plus longs récits

    Le jeune prince alors se jouerait de ma muse

    Comme le chat de la souris."


     

    Un jeune domaine que l'on suivra avec plaisir et assuidité.

     

     

    Olif

     

    P.S.: les extraits en italique et entre guillemets sont tirés de Le vieux Chat et la jeune Souris, de Jean de La Fontaine

  • Javernières, la grosse cote du Py!

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    Exposée Est, Javernières est une parcelle située au pied du Py. La vache, quel vin! D'ordinaire assemblée avec les autres parcelles de la Côte de Py, Jean-Marc Burgaud a choisi, en 2007, d'en faire une cuvée à part et de mettre en valeur ce terroir argileux riche en oxyde de fer. Il eût été dommage de passer à côté d'une telle bouteille, taillée pour une belle garde. Sur la retenue, tout en finesse et en élégance, son grain de tanins est très fin, un peu serré, minéral à souhait. Cela n'exclut pas déjà une buvabilité d'une traite, même si la curiosité pousse à attendre ce vin au minimum 3,1416 années. Lorsqu'il s'épanouira pleinement, il devrait acquérir de la rondeur.

     

    Ce délicieux Morgon est l'occasion de saluer l'arrivée, sur la planète Vin-Terre-Net, d'une paire de Nico, Père Nico et le Châ, avec leur "site de pur contenu" (ni un blog, ni un forum), déjà fort riche en publications, sur le Beaujolais en général, notamment, et sur le domaine Burgaud en particulier.

     

    Olif

     

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.

  • Beau et joli Beaujolais...

     

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    Tandis que de chanceux amateurs helvètes dégustaient un quart de siècle de grands Beaujolais dans un Palace au bord du grand lac, le petit doigt en l'air, les "pochtrons du premier cercle" se piquaient la ruche avec trois semestres d'infâmes Bojo dans une gargote de campagne*. En toute simplicité. Une initiation en moins grande pompes que celle concoctée par l'ami Le Châ, à laquelle j'aurais sincèrement bien aimé participer (dis, Le Châ, tu m'emmèneras un jour dans ton Beaujolais?), mais il fallait dépuceler le palais des "épicuriens du 57", une bande de joyeux drilles formatés aux GCC bordelais et aux GC bourguignons. Hors pinot noir, cabernet et merlot, point de salut? Que nenni, même si certains ont effectué le voyage à reculons! 70 km pour biberonner du Beaujolais, tu parles qu'on a envie de venir! Ils sont pourtant repartis en chantant des paillardes, ne jurant plus que par le gamay! "Beaujolais, Beaujolais... (les gars, si vous me lisez et que vous trouvez que j'en fais trop, dites le moi, par message privé exclusivement).

     

    Le Beaujolais, cette région mal aimée, autant plébiscitée pour de mauvaises raisons qu'elle n'est rejetée pour de bonnes. Le Beaujolais, systématiquement pointé du doigt lorsque l'on cherche à dénoncer les excès d'une viticulture productiviste. Le Beaujolais, qui recèle pourtant de véritables pépites quand on sait les dénicher.

     

    Une belle occasion de prouver qu'en Beaujolais, on peut faire bon, alors? Et de différentes façons.

     

     

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    Les vins, prélevés dans les caves respectives (sauf dans celle des épicuriens, qui n'en possèdaient généralement pas le moindre échantillon) ou dans celle du Bon Echanson de Pontarlier, ont été goûtés dans un aveugle quasi-complet, sauf pour celles que j'avais moi-même apportées et que j'ai aisément reconnues. Une sélection loin d'être exhaustive, évidemment, mais que l'on aurait pu étoffer un peu plus. Les vins ont été servis dans un ordre aléatoire et par paires.

     

    Pour la mise en bouche, trois blancs, dont deux hors sujet:

     

    - Le Jambon blanc La grande Bruyère 2004, Vin de table, Philippe Jambon: le nez parait un peu réduit de prime, puis s'ouvrant sur des notes fruitées et lactiques, avec une pointe de colle blanche. Il ne séduit guère, ce nez, mais moi, je l'aime! Parce que derrière, c'est finesse, longueur, épices, minéralité et compagnie. La bouche est tout simplement superbe, immense et complexe, celle d'un beau chardonnay minéral en toute liberté. Il y a du vin, dans cette bouteille, même si tout n'est pas encore parfaitement ordonné et fondu. La finale est magnifique.

     

    - Mâcon-Lugny L'Aurore Chardonnay 2006: un chardonnay plutôt exotique car le nez ... sauvignonne! Bouche serrée, fluette, finale amère. Pas grand chose à sauver de ce vin crépusculaire. L'Aurore est apparemment une marque de la cave de Lugny, destinée à la GD. Pas cher, pas bon, pas Beaujolais, en plus. Vite! un coup de Jambon blanc!

     

    - Alsace Noir 2007, domaine Josmeyer: personne ne s'y laisse prendre. Un Beaujolais blanc qui pétrole comme ça, c'est forcément un vin d'Alsace! Assemblage de Pinot noir et de Pinot blanc, tonique et minéral, frais et sympa.

     

    - Beaujolais L'Ancien 2007, Jean-Paul Brun: robe rubis brillante, presque trop belle pour être honnête. Nez peu expressif, bouche serrée et acidulée, pour tout dire fluette. Un vin décharné et, pour tout dire, une grosse déception. Un problème de bouteille?

     

    - Roche Noire 2005, Vin de Table, Philippe Jambon: pas de chance pour Laurentg, ce n'est pas un 2006 (dont une bouteille est défectueuse et, pas de chance, c'est lui qui l'a eue!**) mais un 2005. Au nez mûr et épicé, à la bouche charnue et pleine, épicée, arrondie par une petite note acétate en finale. Pas suffisamment marquée pour être percue comme un défaut, au contraire, elle accentue la sensation de buvabilité et participe pleinement à l'équilibre du vin. J'aime!

     

    - Fleurie 2007, Yvon Métras: nez un peu réservé, mais derrière, c'est le festival! Bouche fruitée et épicée, charnue et gourmande, particulièrement réjouissante. Ça se boit sans le moindre effort, une véritable qualité que d'aucuns, dans le deuxième cercle, voient d'un mauvais œil et d'une mauvaise bouche.

     

    - Morgon Tradition VV 2006, Domaine Aucœur: au nez, c'est plutôt cassis et menthe poivrée. Les tanins sont lisses en bouche, acidulés et frais. Pour tout dire, Ça pinote un peu et ce n'est pas désagréable. Servi en parallèle avec le Fleurie, il parait un peu en retrait, mais c'est une bouteille tout à fait acceptable et correcte, dans un style radicalement différent.

     

    - Morgon Corcelette 2006, Jean Foillard: un des musts de la soirée, particulièrement rond et gourmand, relevé et épicé, qui s'est vu attribué un grand coefficient de "torchabilité". Le deuxième cercle se mord les lèvres et serre les fesses! Dans cette bouteille, il y a du fond, il y a du vin, il ya une dimension!

     

    - Moulin à Vent 2006, Bernard Santé: dans le genre clean et propre sur lui, ce Moulin à Vent possède bien des accents bourguignons. Fruité, il a tendance à pinoter un peu. De manière un peu guindée, mais il n'y a pas grand chose à lui reprocher. Si ce n'est un soupçon de folie, qu'il se débride un peu. Une version classique du cru.

     

    - Morgon 2007, Joseph Burrier: un vin droit, ferme et un peu strict, qui a du mal à illuminer la fin de soirée, incitant à se replonger avec délice dans le Corcelette ou le Fleurie.

     

    Une soirée particulièrement réjouissante, définitivement réservée aux "pochtrons du premier cercle", résolument placée sous le signe du plaisir. Celui de découvrir, celui de boire, celui d'apprécier., celui qui rime avec Beaujolais. Cette comparaison improvisée entre "classiques" et "modernes" a largement tourné à l'avantage des "nature", sans que tous les autres n'aient véritablement à rougir.

     

    Ah! Beaujolais, que nous prépares-tu comme secrètes expérimentations au cœur de tes caves?

     

     

    Olif

     

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    * La gargote, c'est Chez Walter, à l'Auberge des Montagnards, et les filets de perche meunière y sont succulents.

    **C'est de l'humour, Laurent, hein?

     

    P.S.: le Beaujolais me faisant perdre tous mes sens, il semblerait que j'aie oublié de mettre une pellicule une SD Card dans l'appareil photo ce soir là. D'où ces quelques images du Haut-Doubs automnal pour agrémenter la dégustation.

  • A sec!

    Tout à fait, Jean-Luc! Résultante d'un mois d'août estival (c'est bien la moindre!), la source de l'Ain a disparu pour laisser sa place à celle de l'autre. La rivière continue de couler au milieu mais n'est plus alimentée par cette résurgence vauclusienne. Tout le boulot est effectué par les affluents (dont la Serpentine) et la source principale, celle de la Papeterie, située plus en aval. Un mini-évènement, qui ne s'était pas produit depuis au moins quatre ans, et qui a motivé le déplacement d'un envoyé spécial du Blog d'Olif.

     

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    La source de l'Ain, en août 2006

     

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    La même en août 2009, après une grosse soif.

     

    Introduire, ne fut-ce qu'un orteil, dans cette cavité béante aux parois humides est un moment réellement impressionnant. Se laisser glisser dans la pente à pas feutrés, en bravant l'interdit affiché sur le côté, procure un petit frisson agréable le long de l'échine, qui s'accentue au fur et à mesure que l'on s'approche du fond. S'en extirper, la tête la première, est comme une seconde naissance, un moment que je n'avais pas vécu depuis 46 ans!

     

     

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    Nul doute possible, l'Origine du monde se trouve bien à Conte, petit village du premier plateau jurassien.

     

    A sec! La même mésaventure est arrivée à cette bouteille de Morgon Vieilles Vignes 2007 de Jean-Paul Thévenet. Même pas eu besoin de trente jours de beau temps chaud et ensoleillé pour y parvenir! Juste une petite heure, attablés, entre l'apéritif et le dessert. Un vin d'une buvabilité réjouissante, charnu, fruité et légèrement épicé, qui glisse tout seul le long du gosier sans même chercher à remonter la pente. La récompense du spéléologue après l'effort!

     

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    Olif

     


    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.
  • Beaujolais nouveau primeur!

     

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    "Beaujo est arrivé

    Sans se presser

    Le Beau jolais

    Le Grand jolais

    Avec sa pipette et son grand chapeau"

     

    A la pipette et avec son grand chapeau anti-pluie, Marcel Lapierre, qui nous a reçus dans son antre de Villié-Morgon pour un bout de dégustation apéritive du meilleur goût. Du Morgon nouveau, toujours en fût évidemment, à la Côte de Py itou. Beaucoup de boulot à la ramasse et au tri, pour des petits volumes qui goûtent déjà bien, avec un joli fruit sur le Morgon "générique".

    Le vrai Beaujo nouveau, il viendra après, et on en goûtera 4 versions, en primeur et en exclusivité. "Ça se boit, ça se pisse!", comme dit Marcel. Du canon hyper léger et gouleyant, à ne surtout pas trop décortiquer. Ce n'est pas fait pour ça. Trois de ces cuvées sont quasiment déjà parties au Pays du Soleil Levant, malgré un marché japonais qui s'effrite. Il y a du sushi à se faire, en Beaujolais! Mais pas encore trop pour les vins "nature"!

    Place aux choses sérieuses. Une verticale improvisée de Morgon "nature", la version "total sans soufre" du domaine, dont on retiendra un bon 2007 et un très beau 2006, en pleine forme, ainsi qu'un exceptionnel 2005 qui devrait aller loin, tout comme la Cuvée Marcel Lapierre du même millésime, composée d'une sélection des meilleurs fûts des plus vieilles vignes, dont celles de la Côte de Py.

    2003 et 2002, version légèrement sulfitée à la mise, commencent à donner des signes de faiblesse (2003 un peu cuit par le milésime, 2002 sur le déclin).

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    Vas-y, chauffe Marcel!

    Olif

    P.S.: le 20 novembre, aux Jardins de Saint-Vincent, ce sera soirée Beaujolais, surtout pas nouveau! Nul doute qu'on y goûte les vins de Marcel.