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nuits-saint-georges

  • Open cellars au domaine Lescure

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    Courant mai, le domaine Chantal Lescure a pour habitude d'ouvrir en grand les portes de son domaine. Opération nettoyage de printemps au cours de laquelle les fidèles clients peuvent venir chercher leur allocation annuelle, mais aussi où les anglophones de passage à Nuits-Saint-Georges peuvent venir jeter un coup d'œil à la cave. Open cellar et open bar avec modération. Ce jour-là, on peut goûter à toute la production du domaine et même profiter de la venue d'un invité dont les vins sont distribués par DingoVino, la cave dijonnaise de François Chavériat, responsable de la grande qualité des vins du domaine Lescure depuis plus d'une dizaine d'années, comme chacun sait.

    Luc Vignal est vigneron dans les Costières de Nîmes où il exploite 40 hectares de vignes en compagnie de sa femme. Une telle surface, ce n'est pas rien, et jusqu'à il y a peu, les vins de la propriété étaient vendus en vrac au négoce. Depuis qu'il se consacre à temps plein au domaine, Luc a fait Marche avant. En entamant une conversion bio et en embouteillant sous lui-même sous le nom du Mas du chêne. Et puis, il a fait Marche arrière, en produisant du Vin de France. Marche avant, un assemblage de grenache blanc et roussane frais comme un gardon. Marche arrière un gouleyant rosé de saignée acidulé. Marche arrière, une carbo de carignan, complétée par grenache et syrah pour ne pas trop faire carbo. Marche avant, une cuvée de rouge un peu plus "sérieuse" mais dont les tanins ne sont pas envahissants. Élevage un peu plus long, avec une part de fûts, c'est un 2009, contrairement aux précédents, millésimés 2010. Les jolies étiquettes du domaine, au charme suranné, sont une création originale signée The Bazart.

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    Mas du Chêne, Luc Vignal et Emmanuelle Delon, 30800 SAINT-GILLES

     

    Après ces préliminaires sudistes, la dégustation des 2009 du domaine Lescure s'annonçait plutôt bien. 4 blancs pour commencer et se refaire un palais bourguignon. Le Côtes de Beaune du Clos des Topes Bizot est top, évidemment, fin, net élégant et pas du tout biseauté. La Grande Chatelaine, toujours en Côtes de Beaune, a une personnalité plus marquée et s'exprime plus dans la puissance. Le Nuits-Saint-Georges Les Creux Fraîches Eaux et le Meursault Pellands demanderont plus de temps pour se fondre, du fait de l'opulence du millésime et l'élevage un peu plus marqué.

    En rouge, les cuvées d'entrée de gamme (Bourgogne et Côtes de Beaune du Clos des Topes Bizot) sont gourmandes à souhait, la palme une nouvelle fois à la finesse des Topes Bizot, un climat avec lequel j'ai décidément beaucoup d'affinités. Dans les crus, après un joli Volnay, Pommard se décline en 3 climats. Aux solaires Vignots, je préfère la fraicheur des Vaumuriens, qui vaut mieux que rien en étant son pendant exposé nord. Les Bertins sont plus complets et plus riches, peut-être encore un peu massifs à ce stade. Le Chambolle-Musigny Les Mombies est toujours aussi séduisant et élégant. En Nuits, les très belles Damodes sont pour moi un cran en-dessous des superbes Vallerots, combe froide qui exhauste la minéralité et la fraicheur des tanins. Le Vosne-Romanée Les Suchots goûte un peu fermé et compact à ce stade, et l'apothéose est atteinte avec le Clos de Vougeot, aux enivrants arômes de violette et au grain de tanins d'une grande délicatesse. Un fin et pertinent dégustateur.com, grand connaisseur en crus bourguignons, m'a soufflé que ce Clos avait des airs de Côte Rotie bourguignonne. Il n'a pas tort, le bougre. Quand le pinot syrahte...

     

    Olif

     

    P.S.: les 27 et 28 mai, à Épicuréa, Poligny, Jura, une grand-messe gustative sera célébrée par Philippe Bouvret, avec la participation de Julie Balagny, productrice de Beaulolais et nouvelle reine de Fleurie, Gilles Berlioz, le savoyard symphonique, et Olivier Lemasson, qui n'a de maçon que le nom parce qu'il fait aussi du vin de Loire et qu'il sait le conter. En présence (exceptionnelle) de Fanfan Ganevat dans le rôle de l'enfant de chœur, même qu'il aura peut-être bien un ou deux trucs à faire goûter. À ne manquer sous aucun prétexte, donc. Quel dommage pour ceux qui habitent si loin...

     

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  • Gilles Ballorin, le bal(l)adin de la Côte...

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    Une visite chez Gilles Ballorin démarre généralement au quart de tour. Quelque soit le trafic. Sauf le sien, une camionnette Renault âgée et un peu molle de la batterie, parfois, mais généralement encore admissible au contrôle technique. 6,20 ha de vignes égrenées tout le long de la Côte de Nuits, de l'extrême-nord au sud lointain, cela nécessite une bonne monture. De Chenôve, ultimes parcelles résistant à l'urbanisation dijonnaise galopante, jusqu'à Comblanchien, Gilles Ballorin se balade dans la Côte de long en large. Sa cave, située dans le bas du village de Morey, le long de la 74, est celle d'un ancien négociant qui a fait de mauvaises affaires. Lorsqu'il l'a racheté, Gilles en a plutôt fait une bonne. Les lieux sont un peu démesurés  grands pour lui, mais, du coup, il prend ses aises. Convaincu dès le début par le bio et la biodynamie, le domaine Ballorin & F (pour filles, femme, Fabienne, Filomène?) a d'emblée converti les parcelles exploitées pour leur permettre de s'exprimer de la plus belle des manières.

     

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    Son fleuron, ce sont ses Damodes, un cru à la mode de chez Nuits. Situées dans la partie haute du climat, celle qui est en "villages" (en bas de la route, ce sont des premiers crus), les Damodes de Gilles Ballorin ont pour voisines celles du domaine Chantal Lescure, joliment complantées à cette saison de petites fleurs violettes. Vive la biodiversité biodynamique! La friche de gauche finit de rassurer sur l'absence de pollutions de voisinage. Du haut de cette grosse vingtaine d'ouvrées, le paysage est très ouvert et remarquable. Tranquille et sereine quiétude. Coteau plutôt pentu, la parcelle est travaillée au cheval. Ce qui a le mérite de rendre le sol particulièrement vivant. De la terre qu'il fait bon humer et prendre à pleine main.

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    Des Damodes à Morey, pour éviter le trafic routier, quand le Trafic Renault veut bien démarrer, l'itinéraire passe par la route des Grands Crus, devant la Romanée-Conti et derrière le Clos-Vougeot. Dans les jeunes vignes du plus célèbre des crus bourguignons, avec un peu de chance, on peut voir Mickey, le plus célèbre des chevaux comtois bourguignons, s'affairer et s'appliquer à tracer de beaux sillons.

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    De retour dans les immenses caves du domaine, la dégustation des 2010 en cours d'élevage peut commencer. Bien ancrées dans le terroir bourguignon et l'histoire de France, l'entrée de gamme est constituée d'un fier aligoté dénommé Le Hardi, dont il faut bien se garder, à gauche comme à droite, d'un Bourgogne blanc Sans peur, mariant crânement et voluptueusement pinot blanc et pinot beurot au chardonnay musqué, d'un Bourgogne rouge Le Bon, parce qu'il est bon, évidemment, mais surtout du nom de Philippe III, le plus mécène des Ducs de Bourgogne, et, enfin, d'un Bourgogne Passetoutgrains plutôt Téméraire et majoritairement pinot noir, tu parles, Charles!

    Si 2010 a retrouvé les vertus élégantes, fines et désaltérantes de 2008, en donnant des vins très frais et digestes, 2009 se pose comme un véritable papa, par son potentiel puissant, solaire et chaleureux. Des vins taillés pour la grande garde, cela paraît évident.

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    En 2010, le coup de cœur sera rose. Le Marsannay Cœur de rose est un rosé. Oui, comme son nom l'indique. Non sulfité, élevé en barrique. Du velours pour le gosier. Un tutu de ballerine qui vient caresser le fond de la gorge au cours d'un entrechat sans les pointes.

    Les rouges 2010 n'ont pas tous terminé leur malo mais on pressent déjà de belles choses.

    Après le fût, la bouteille. Le Fixin 2009 Les Chenevières est une petite bombe fruitée. Pas de SO2 à la mise, ce qui en fait un vin décomplexé et particulièrement expressif, avec une jolie matière derrière. Le Nuits-Saint-Georges Les Damodes 2008 possède déjà toute la magie du cru. Un grain de pinot très fin et épanoui qui ne demande qu'un peu de temps pour encore mieux s'exprimer. Le Morey-Saint-Denis Très Girard devrait à terme donner un joli vin. La parcelle, située dans le bas du village, vient tout juste d'être reprise et doit encore s'acclimater à son nouveau mode cultural. Le 2009 pinote joliment et possède une belle fraicheur acidulée sur des tanins bien enrobés.

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    Une balade sur la Côte ne saurait se terminer sans une visite amicale à la Capitale des Ducs de Bourgogne. Les dijonnais vont avoir un bien joli tramway, mais pour l'instant, c'est plutôt le Bronx question circulation! Suivez le guide et il vous emmènera tout droit Ô gré du vin. Une cave comme on aimerait en voir plus souvent, en plein cœur de la ville, 106 rue Monge. Un endroit qui regorge de trésors, tant Bertrand Joinville est un caviste avisé dans ses choix. Il aime les grands contenants, ce qui n'est pas une mauvaise chose lorsqu'il s'agit de vins du Beaujolais. Magnums de Poquelin 2010 des Côtes de la Molière ou Jéroboam de Morgon de Marcel Lapierre pour les grandes et bonnes soifs!

     

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    Chez Bruno, comme son nom l'indique, le patron s'appelle Bruno. Mais, pas comme dans la chanson, on n'y boit pas de tord-boyaux. Bar à vins, bar à jambons, bar à burrata parfois, Bruno a le culte du produit et refuse de servir les blaireaux. L'ambiance est à la simplicité, à la sincérité, à la convivialité. On trinque, on échange les bouteilles avec les voisins de comptoir, on fait des rencontres passionnantes. Très certainement la plus petite (par la taille) des grandes adresses dijonnaises.

     

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    La burrata, façon Bruno. Mamma mia...

     

     Olif

     

    P.S.: le 11 avril, légèrement au sud de la Côte, le Beaujolais sera en fête. Beaujolois, biojolais, il y en aura pour tous les goûts, essentiellements les meilleurs. Et tant pis pour ceux qui n'aiment pas ça!

     

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  • De belles paires de Noël...

    Noël, ça rime avec Père, c'est bien connu, et paire rime avec .ou..illes. Bouteilles, c'est une évidence pour qui joue régulièrement au pendu.

     

    Avant de clore l'année moyennement en beauté côté météo, il est temps, pour tirer un trait sur 2009, de publier ce frOliflège (©Docadn) de dégustation sous forme de kaléidoscope gastronomique.

     

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    A l'apéritif, le Champagne Brut Tradition des Frères Laherte a séduit son monde. Fin, classe, élégant, du vin, à la bulle fine et festive. Les deux bouteilles n'ont pas fait long feu. Chavot, ça le vaut! Pour les (grands) enfants ou les adultes à âme d'enfant, ce fut aussi la fête, Festejar de Patrick Bouju est toujours un régal pour les papilles.

    Pour le repas, des huîtres, forcément, même si on réussit à en manger régulièrement toute l'année. Dans le Jura aussi, les traditions sont bien ancrées. Des Gillardeau, bien sûr, car une filière Bourcefranco-jurassienne s'est mise en place. Avec une petite nouveauté cette année, une plate charnue made by Gillardeau et affinée au Danemark. Aussi bon qu'une Belon, mais en plus charnu, comme une spéciale. Étonnant! Le Côtes du Jura Chardonnay En Barberon 2005 de Stéphane Tissot n'en demandait pas tant! Le midi, en guise de préliminaire à la soirée du Réveillon, une superbe entrée en matière. Le vin goûte magnifiquement, sur des notes grillées très pures. Sa tension répond aux saveurs d'iode et de noisette de l'huître. Le soir, sur un panachage de Spéciales n°3 et n°4, le Saint-Véran 2008 du domaine des Côtes de la Molière (deuxième mise) fut aussi parfaitement à son aise. Frais, minéral, acidulé, remarquable. A suivre, avec une petite nage d'escargots au persit plat et à l'ail, le Meursault Le Poruzot-Dessus 2001 de l'ami Rémi Jobard ne s'est pas laissé écraser par les ingrédients de la sauce. De légères notes d'évolution commencent à apparaitre, l'apogée est là et ce beau terroir murisaltien donne toute sa mesure.

    Avec le cuissot de sanglier de 12 heures, comme une forme de (petite) revanche pour Hervé Bizeul, victime des cochons sauvages à l'automne. Un Clos des Cèdres de Lisson eût été également approprié, mais ceux qui sont en cave peuvent encore largement attendre, contrairement à ce Côtes du Roussillon Villages Vieilles Vignes 2000 du Clos des Fées, à point, très flatteur par sa concentration et sa richesse, bien arrondies par l'alcool. Un vin pour Obélix, c'est sûr!

     

    Avec le fromage, les mauvaises habitudes perdurent car il n'est pas toujours aisé de revenir sur un blanc. Heureusement, un Époisses parfaitement affiné a bien répondu au Gevrey-Chambertin 1er cru Petite Chapelle 1999 de Jean-Louis Trapet, solide et terrien, à l'aube de son épanouissement. Sur l'assortiment de bûches, au Rivesaltes Hors d'âge Terre de pierres du domaine Sol-Payré, pourtant très bon, fut préféré pour sa légèreté et son caractère rafraichissant le Muscat Moelleux Petit grain du Petit domaine de Gimios. Du bonheur en bouteille, rapidement ingurgité et apprécié. Un vin qui rend le cœur et les pieds légers, parfait pour danser, sur la terrasse humide et sur un air des Pogues, dans la douceur de la nuit de Noël. Nostalgie des 80's, quand tu nous tiens!



     

     

    Le lendemain, à peine remis, il a fallu remettre ça. Après un fabuleux Champagne à l'arrachée, déjà narré par ailleurs, un Corton-Charlemagne 1997 de Tollot-Beaut, que l'on m'avait prédit HS il y a peu, avait encore de beaux restes. De la stature, de la profondeur de l'ampleur, parfait pour rivaliser avec un délicieux foie gras au torchon maison. Sur la traditionnelle dinde de Noël, sauce aux morilles, deux grands vins de Bourgogne se sont distingués. Plus de jeunesse, de volume et de richesse dans le Clos-Vougeot Le Grand Maupertui 2000 d'Anne Gros, mais plus de finesse, d'élégance et de précision dans le Nuits-Saint-Georges 1er Cru les Pruliers 1996 de Gouges. Avec le gros gâteau choco-marron inspiré d'une recette de Saveurs, le Vouvray Clos du Bourg 1990 Moelleux 1ères tries du domaine Huet fut parfait pour méditer sur les raisons profondes qui poussent le genre humain à faire autant bombance à Noël. Tout est dans la modération, en fait!

     

    Sur ce, un grand millésime 2010 à tous, avec une pensée toute particulière à ceux que la vie n'a pas épargné en cette fin d'année 2009. Tchin!

     

    Olif

  • RE-VE-VIN 2009 : Chantal Lescure, Côte de Beaune, Côte de Nuits

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    Quand Philippe Rapiteau a sollicité François Chavériat pour une dégustation des vins du domaine Chantal Lescure lors des RE-VE-VIN, sixièmes du nom, celui-ci a immédiatement répondu oui. Puis quasiment instantanément, il a dit Nô! Non pas qu'il soit bilingue de façon inconsciente et circonflexe, mais il s'est souvenu qu'il avait théâtre au Pays du Soleil Levant à cétte période de l'année. Oui, mais non, ce qui nous a valu d'effectuer une superbe dégustation de vins de Bourgogne du côté de Saint-Jean de Monts, malheureusement sans sa présence qui nous aurait enchantés autant qu'éclairés Surtout lorsqu'il s'agissait de faire face aux gentils sarcasmes d'une population bretonnante, pro syrah-grenache, ou encore picardo-tourangelle pour certain et alors adoratrice du Cabernet. Des réticents à la Bourgogne, qui n'ont guère mis plus de trois vins à être convaincus de l'absence irrémédiable de notes de poivron à la dégustation autant que de de la noblesse du Pinot noir sur ses terroirs de prédilection.
     
    Une dégustation résolument jouissive, qui, en outre, eût l'intérêt pour moi de me replonger dans mes notes de janvier 2008, lorsque j'ai goûté pour la première fois les vins du millésime 2007 au domaine. Avec quelques surprises à la clé!
     
    Pour cette session, les vins ne sont pas dégustés à l'aveugle. Le fil conducteur choisi fut de faire une comparative de chaque cru sur deux millésimes présélectionnés, dans l'optique de mettre en évidence une composante terroir. Pas facile, à partir du moment où il s'agissait pour l'un d'entre eux de 2003.
     
    1. Volnay Les Famines 2003: robe rubis soutenu, nez très mûr, fruits noirs, cassis, tanins déjà polis, lissés, solide charpente, pas de déficit d'acidité, finale accrocheuse, mais un peu chaude. Un vin à grosse maturité, probablement un peu trop, reflet attendu du millésime.  **
     
     
    2. Volnay Les Famines 2007: robe d'un beau rubis, à reflets brillants. Boisé très fin au nez, venant élégamment souligner les notes fruitées de framboise qui explosent dans le fond de verre. La structure est élancée et fine, possédant beaucoup de fraicheur. Jolie matière fruitée. ***
     
    3. Beaune 1er cru Les Chouacheux 2003: robe rubis soutenu, nez minéral avec des notes de fruits rouges, de grenadine. Bouche nette et fraiche, fruitée, poivrée et minérale. Bel équilibre jusque dans la finale qui reste fraiche. ***
     
    4. Beaune 1er cru Les Chouacheux 2007: retour vers le rubis. Nez précis, net, floral, très joli. Belle structure tannique en bouche, alliant finesse et élégance. Finale très épicée. Un beau vin pour dans quelque temps. ****
     
    5. Pommard Les Vaumuriens 2003: nez intense et complexe, fruité, minéral (graphite), épicé. Attaque fraiche, suave, tanins bien enrobés, un peu chauds en milieu de bouche, mais la finale se fait dans un bain de jouvence rafraichissant. Le millésime comme transcendé, sur ce terroir froid, exposé Nord-Est. ****
     
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    6. Pommard Les Vaumuriens 2007: nez frais et fruité, toujours ce petit côté grenadine, prépondérant en 2007. Attaque relativement souple, suavité des tanins, enrobés et frais. Déjà tellement bon à boire... ***(*)
     
    7. Pommard 1er Cru Les Bertins 2003: nez sur la griotte et les épices, bouche ronde et fraiche, belle finale, toujours dans la fraicheur. Terroir argileux, pourtant exposé Sud, une très belle réussite pour le millésime. ****
     
    8. Pommard 1er Cru Les Bertins 2007: du fruit acidulé, tendance grenadine, toujours et puis des tanins veloutés et frais en avant, avec une longue finale persistante, sans agressivité. ****
     
    9. Nuits-Saint-Georges Les Damodes 2003: nez un peu compoté, discret, une pointe de minéral. Les tanins sont civilisés en attaque mais se durcissent sur la finale, avec une pointe d'astringence. Un vin un peu dur. A titre indicatif, ces Damodes-là sont situés en amont de la route, donc non classés en premier cru. **
     
    10. Nuits-Saint-Georges Les Damodes 2007: nez poivré et fumé, superbe, fin, élégant. Belle matière en bouche, fraiche, acidulée, mais pourtant volumineuse. Très beau vin à attendre. ***(*)
     
    11. Nuits-Saint-Georges 1er Cru Les Vallerots 2003: terroir méconnu, situé dans une combe froide, ces Vallerots m'enchantent à chaque fois que j'y goûte! Y compris dans ce millésime 2003. Le nez est très mûr, légèrement évolué, à peine terreux. Ça pinote pour de bon! Une bouche à maturité parfaite, fondue, harmonieuse, sans aspérité, qui se prolonge par une finale remplie de fraicheur. Parfait! *****
     
    12. Nuits-Saint-Georges 1er Cru Les Vallerots 2007: légèrement boisé, sur de belles notes de fruits rouges, ce 2007 possède une bouche élancée, étirée, très minérale. Grande acidité, rendant la finale à peine astringente, mais une belle longueur prometteuse, lorsque les tanins se seront un peu patinés. ***(*)
     
    13. Chambolle-Musigny Les Mombies 2007: cette bouteille, ainsi que la dernière, sont dégustées à l'aveugle, millésime 2007 annoncé. Le nez est superbe, net, droit et précis. Le grain du vin est très fin, serré, dense. Des tanins d'une exquise fraicheur, denses et profonds. Ce vin se goûte merveilleusement. Connaissant la carte du domaine, je pars sur Clos Vougeot. Perdu! Et dire que ces Mombies ne se goûtaient pas bien du tout juste après la mise...!!?? Magie et mystères du vin! *****
     
    14. Vosne-Romanée 1er cru Les Suchots 2007: premier nez à peine boisé, fruits frais, grenadine, vanille. Bouche acidulée, soyeuse, aux tanins frais et fins. Long et à attendre. ****(*)
     
    Une nouvelle fois conquis par la gamme du domaine Chantal Lescure, c'est une évidence! La Bourgogne dans ce qu'elle a de meilleur, comme je l'aime.
     
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    Olif
     
    P.S.: un aperçu bretonnant de cette dégustation ici.
     
     

  • Plein phare sur Nuits!

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    Nuits-Saint-Georges en fête, c'était ce 4ème week-end de mars. Un grand ciel bleu, mais une bise à ne pas décapoter une dedeuche! Programme  nuiton chargé et éclectique, l'abondance de bien Nuits, sans nuire pour autant à la santé. Traditionnelle vente de vins aux Hospices pour les bonnes œuvres, virée en antiquités Citroën pour les nostalgiques de l'Ami6 ou de la GS, semi-marathon dans les vignes pour les sportifs et les membres de l'ANPAA, ou encore marathon de dégustation pour les exemptés de course à pied et les excommuniés de l'INCa, voilà qui laissait le choix!

    Evidemment, je me suis concentré sur la partie dégustation, qui avait trouvé dans les Halles de Nuits un asile de jour. 41 vignerons y présentaient leurs vins, de quoi s'échauffer les papilles jusqu'à la tombée de la nuit. Petite sélection personnelle de vins et de domaines plutôt excitants:

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    - Domaine Ballorin & F: THE découverte du salon! Un domaine dont on m'avait vanté les mérites pas plus tard que la veille, du côté de Montparnasse.  Ces cavistes parisiens réputés, toujours sur les bons coups les premiers! L'occasion était trop belle pour ne pas creuser la question. Tandis que Gilles, profitant du beau temps, est au labour, Fabienne, elle, n'est pas à la bourre. Elle prend on temps pour parler du domaine, expliquer sa philosophie, son parcours, ses motivations. Créé "de rien" en 2005, ce domaine de 5,5 ha est désormais certifié bio depuis 2008, avec une approche biodynamique et des labours au cheval, lorsque c'est possible, notamment sur le secteur des Damodes. Une approche terrienne qui donne des vins plutôt aériens. Finalement, ce n'est pas très étonnant! Le Bourgogne Pinot Noir Le Bon 2007 porte bien son nom, même si celui-ci lui vient de Philippe, une des grandes figures historiques de la Bourgogne médiévale. Fruité, gourmand, évident et gouleyant, bon, forcément. Le Marsannay Les Echezots 2007, issu d'une combe froide et ventée, à maturité tardive, possède la tension, la fraicheur et la minéralité des terroirs froids. Acidulé, un brin austère à ce stade, sa droiture et sa franchise sont de belles promesses pour l'avenir. Cerise (ou plutôt cassis) sur le gâteau, le Nuits-Saint-Georges 2007 Les Damodes, est un cran au-dessus. Plus dense, plus profond, plus serré, il est à attendre, même si le cassis qu'il délivre déjà au nez est envoûtant. Toute petite production (une pièce), particulièrement soignée (labour au cheval), un vrai coup de cœur! Les Parisiens peuvent trouver les vins du domaine (dont le fort beau Côtes de Nuits Villages Le Village 2007) aux Caves Delambre, Mi-Fugue, mi-raisin, au pied de la tour Montparnasse.

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    - Domaine Thibault Liger-Belair: pas à proprement parler une découverte, puisque le nom est plutôt célèbre en Bourgogne. Le prénom commence à le devenir également: Thibault fait partie de la jeune génération de vignerons bourguignons qui savent faire fructifier avec bonheur le patrimoine de leurs ancêtres. Bio certifié, adepte de l'infusion plutôt que de l'extraction, les vins du domaine possèdent une franchise et une netteté dignes de bien des éloges. Du Hautes-Côtes de Nuits "Le Clos du Prieuré" 2006, au fruité bien présent, jusqu'au sublime Nuits-Saint-Georges Les Saint-Georges 2006, à la fraicheur éclatante, en passant par le NSG "Les Porrets" 2005, à la matière élancée. Un vigneron à suivre de très près.

    - Domaine Chantal Lescure: là non plus, on n'est pas dans le registre de la nouveauté. François Chavériat a déjà largement fait ses preuves, hissant le domaine Chantal Lescure au sommet de la Côte. Celle de Nuits, mais aussi celle de Beaune. Son approche biodynamique permet l'élaboration de vins droits, minéraux, pleins, mûrs, fruités, révélateurs de leur sol respectif. Une nouveauté en primeur sur le salon, un Côtes de Beaune blanc Clos des Topes Bizot 2007: des vignes de chardonnay de 7 ans, provenant de 5 clones différents, dont l'un muscate gentiment. Grande maturité, puissance, richesse (un soupçon de sucre résiduel, non perceptible en bouche) mais fraicheur, grâce à un élevage long, sur le versant légèrement oxydatif. Un Côtes de Beaune pas très orthodoxe, mais une typicité Lescure, ou plus exactement Chavériat, pour un vin hors des sentiers battus, à forte personnalité.

    :bravo:

    Très beau Nuits-Saint-Georges 2006, produit dans la plaine, sur un sol argilo-sableux. Droit et rafraichissant. Le NSG Les Damodes 2006 possède un côté salin exhausteur de tanins, beaucoup de suavité, une grande tension et une longue persistance. Derrière tout ça, le Pommard 2005 Les Bertins m'a tuer. Des tanins compacts, mais bien enrobés, une grosse matière en bouche. Un costaud au cœur tendre, qui ne demande que quelques années pour se laisser amadouer. Heureusement que Clos Vougeot 2006 était là pour me ressusciter, même si tout le monde n'a pas eu le bonheur d'y goûter.

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    - Domaine de l'Arlot: voilà un autre domaine très intéressant, à suivre de près. Situé à Prémeaux-Prissey, au sud de Nuits, il travaille en biodynamie, vinifie en grappes entières, avec un ajout minimal de SO2. Deux premiers crus en monopole, le Clos de l'Arlot et le Clos des Forêts Saint-Georges, qui se déclinent en premier et deuxième vins, selon l'âge des vignes, et également en NSG blanc, le Clos de l'Arlot étant planté pour moitié en chardonnay.

    - Domaine Gouges: passage obligé, incontournable, chez ce hérault de l'appellation. Trois vins à goûter, un Bourgogne Pinot blanc 2006, au fruité encore primaire (poire) et à la bouche aiguisée, à peine tannique en finale, un NSG village 2006, encore tannique, mais sans austérité, et pour finir, un NSG 1er Cru Les Porrets Saint-Georges, serré et corsé, à attendre.

    D'autres vins très intéressants goûtés chez Vincent Lécheneault, au domaine Alain Michelot et chez Jean-Michel Guillon, mais sans prendre le temps de prendre des notes, car il était temps de rentrer.

    Il faisait encore jour que le Nuits était déjà loin pour moi...

    Olif