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  • Mont d'Or à la provençale

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    Recette originale et régal assuré. Choisir le Mont d'Or pas trop frais, un soir de pleine lune estivale. Méfiance quand même, car, à 1200 mètres d'altitude, les températures baissent vite, une fois la nuit tombée. Pour se réchauffer, prévoir une petite laine, une bonne flambée et une ambiance provençale. Pas de cigales, pas de moustiques-tigres non plus, juste quelques grillades marinées et un gros carton de vins de Provence. Bandol en tête, mais pas que. Cassis, pour une goulée de blanc, et Les Baux, l'appellation idéale pour de beaux garçons comme nous. Et puis une ou deux Côtes, de Provence et du Ventoux, pour la diversité. Et aussi une ou deux côtes supplémentaires, de porc, pour le manger. Voilà, touiller un peu, respirer un grand coup, déboucher, c'est prêt.

     

     

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    - Cassis 2006, Clos Sainte Magdeleine: le vin de Cassis par excellence. Floral et fruité, frais et gouleyant mais sans une once de facilité. Du vin, il y a, dans cette bouteille. La soirée démarre fort.

     

    - Cassis 2005 Excellence, Domaine de la Ferme Blanche: l'antithèse du précedent, de par son élevage en fût, destiné à apporter de la richesse et de la complexité. Gras et onctueux, il parvient à séduire, mais sans posséder la franchise et la sincérité du Clos Sainte Magdeleine, qui, de loin, reste mon préféré.

     

    - Bandol 1990, Château de Pibarnon: houlala! Comment qu'il est fringant, le pépère! Servi comme premier rouge, afin de lui faire bénéficier d'un palais neuf et affûté. Seule la robe apparait un peu burinée. Le nez est la bouche sont d'une précision et d'une complexité exemplaires, sans aucune note animale ou de tendance à l'évolution. Quand le terroir se surpasse et prend le dessus sur le cépage... Une deuxième bouteille, ouverte plus tard dans la soirée, mais ne provenant pas de la même cave, se révèlera  à peine différente, peut-être avec un peu plus d'évolution. D'un très haut niveau tout de même.

     

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    - Côtes du Ventoux 2006 Les trois Pères, Domaine des Terres de Solence: parfait pour se recalibrer la bouche après la grosse sensation Pibarnon, grâce à son naturel croquant et charnu. Insolente Terre de Solence, vin idéal pour la soif et le mal des montagnes.

     

    - Palette 2006, Château Simone: un vin copieux, ouvert bien trop tôt, mais en voiture quand même, Simone! Dense, à la trame tannique encore serrée, il y a du potentiel et des chevaux sous le capot.

     

    - Bandol 2005, Château Romassan, Domaines Ott: l'une des moins bonnes bouteilles de la série, mais est-ce surprenant, en fait? Un 2005 étonnament fluet, essentiellement boisé (notes de moka brûlé), sans réelle matière derrière. Ott-toi d'là que j'my mette!

     

    - Bandol 2005, Tardieu-Laurent: tiens, ils font du Bandol aussi, ces deux-là? Décidément, pas mon style non plus. Plus de matière que Romassan, mais ramassée, avec tout autant de bois.

     

     

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    - Coteaux d'Aix 2003, Améthyste, Domaine Hauvette: retour au vrai vin, juteux, aux tanins frais et à l'équilibre réjouissant, sans excès d'aucune sorte. Ça goûte et ça donne envie d'y regoûter.

     

    - Les Baux de Provence 2003, Clos Milan, Domaine Milan: ouch! Sanguin, juteux, minéral, frais. Avec Henri Milan, ça dépote sec! Un des tout meilleurs vins de la série.

     

    - Côtes de Provence 2003, Et Cae Terra, Château Barbanau: belle découverte, que cette cuvée de Barbanau, qui produit également le Clos Val Bruyère à Cassis. Un élevage ambitieux au départ, mais qui commence à se fondre, parce que la matière est là. Dense et complexe, légèrement cacaoté, avec une touche animale et encore à peine de bois. Belle persistance en bouche, long et intense.

     

     

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    - Bandol 2001, Château Vannières: il a mis du temps à se révéler, celui-ci. Peu disert, limite dur et austère lors de la dégustation préliminaire, il s'est bien ouvert au décours du repas, laissant s'exprimer la classe et l'élégance du mourvèdre à maturité dans un grand millésime. Beaucoup de finesse sur un joli grain de vin.

     

    - Bandol 2000, Château Pradeaux: malheureusement et irrémédiablement bouchonné. La cave du "Grand" serait-elle maudite?

     

     

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    Le Mont d'Or en Provence, c'est possible. A la ferme du Haut-Soulier, quand l'été est venu. Une dégustation plutôt homogène et d'un très bon niveau. Ça fait du bien de se faire plaisir comme ça!

     

    Olif

     

    P.S.: l'effet suranné et vieillot des photos est dû à l'appli-IPhone "Hipstamatic". C'était voulu, mais il ne faudrait pas en abuser quand même.

  • Vendredis du vin #27: le vin médecin de l'amour


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    Après le vin des copains d'Anne-Laurence Chauvel-Chadronnier, voici venu le temps de l'amour. Avant peut-être celui de l'aventure? Michel Smith, l'un des 5 du vin, catalan d'adoption, grand amateur de carignan devant l'éternel, nous propose, pour la 27ème session des Vendredis du vin, de partir à la découverte du vin médecin de l'amour, voire plus, si affinités sexuelles. Mais, finalement, entre l'amour et l'amitié, il n'y a pas tant de différence que cela, Hein, Henri?

     

    "Entre l'amour et l'amitié,

    il n'y a qu'un lit de différence,

    un simple pageot un pucier

    où deux animaux se dépensent."

     

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    Avant de coucher, pourtant, il faut flirter. Une pure coïncidence, que ce rosé girly trouvé chez mon caviste de quartier, bien avant l'annonce du thème des VDV. L'amour à Maury. Ou plus exactement une amourette de passage, juste un Flirt, avec toi, que je fasse n'importe quoi. Maury, durement touchée par la grêle dernièrement, comme une épine en plein cœur, venue égratigner sauvagement un amour naissant. Que ce rosé 2008 du Clos des vins d'amour puisse contribuer à soigner un petit peu tout ça.


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    Rosé 2008 du Clos des vins d'amour, Vin de Pays des Côtes Catalanes

    Légèreté du rosé, associé à l'été, aux mets légers qui vont avec. Le rose perle à son front, tel un érythème pudique de la jeune fille. Celui-ci est quand même un peu vineux, preuve de son sérieux. Il se boit néanmoins par inadvertance, comme un flirt estival que l'on aura tôt fait d'oublier dès les premières feuilles mortes ramassées à la pelle.

    Un vin médecin de l'amourette, émouvant comme une goutte de rosée un matin d'été, délicieux et parfumé comme une goutte de rosé un après-midi du même été.

     

     

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    La bataille du vin et de l'amour, de toute façon, c'est Alice Feiring qui l'a gagnée!

     

    Olif

     

    P.S.: en bonus, le billet des VDV auquel vous avez échappé ce mois-ci:

     

    Le vin, médecin de l'amour grivois, mais toujours la vie et le vin en rose. Il était deux amants qui s'aimaient tendrement, ils voulaient voyager, mais ne savaient comment. Le Monsieur, il dit à la Dame: "Tu seras bâtiment, je serai le grand Mas que l'on plante dedans. Ah! Ah! Ah!". Si je dis ça, c'est juste histoire de faire le Baux, en fait. Parce que voilà un bien joli rosé pour la table, et que je l'aime. Épicé et gourmand, frais et floral, charnel. Un amour physique, peut-être, mais pas sans issue, n'en déplaise au Grand Serge.

     

     

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    Mas de la Dame, Rosé 2009, Les Baux de Provence


    Mais pourquoi donc est-ce que je m'obstine à associer la couleur rose au vin de l'amour, moi? Il faudra que j'en parle à mon psy.

     

  • En Chaudot, avec Alice Feiring...

     

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    Alice et Pierre. Ces deux-là étaient faits pour se rencontrer un jour. Alice Feiring a sauvé le monde de la parkerisation avec amour, tandis que Pierre Overnoy a sauvé le Jura de la henrimairisation avec conviction. En pleine tournée européenne de promotion de son dernier ouvrage, une œuvre salutaire de résistance face à l'internationalisation du goût du vin, la journaliste américaine Alice Feiring a posé ses valises dans le Jura, plus précisément En Chaudot, dans la campagne pupillanaise profonde. Cette rencontre historique avec le pape du vin sans soufre non formaté, pas question de la manquer, d'autant plus qu'elle était assortie de quelques petits bonus pour la bonne bouche.

     

     

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    Echanges, dédicace, dégustation, au cœur de la nature, par une météo enfin clémente. Les vaches broutent dans le pré, les papillons butinent, les poules picorent, les lapins se font croquer par le chien, les invités se délectent de la gentillesse et de la simplicité d'Alice, entre deux verres de Chardonnay 2007 de Manu Houillon et une ou deux gougères au Comté. Le Ploussard 2009, tiré du fût, n'a pas encore été noté par Parker, c'est trop tard pour lui. Noté "trop bon" par mes soins. Mais il n'y en aura pas pour tout le monde.

     

     

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    Alice Feiring, La Bataille du vin et de l'amour, Editions Jean-Paul Rocher

     

    Olif

     

    P.S.: grâce à Alice, le titre de mon futur bouquin, celui que j'aurais eu envie d'écrire, je le tiens enfin. "La bataille du vin et de la bio-connerie. Comment j'ai sauvé la France de la bettanisation." Pas mieux pour l'instant!

  • REVEVIN 2010: Italie étonnante: La Stoppa ... ou encore!

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    Deuxième Off de ces 7èmes REVEVIN et on reste en Italie. Encore! Direction l'Émilie-Romagne, après une petite mise en bouche sicilienne. Les Italiennes sont belles et, en plus, elles font du vin. Arianna Occhipinti, déjà bue sur le web outre-Atlantique, et Éléna Pantaléoni, qui produit des cuvées pas du tout décousues, furent les stars de cette fin d'après-midi, grâce à l'aimable participation de Fanny Breuil de  Genuine Wines. Une dégustation apéritive appétissante, parfois déconcertante, mais souvent réjouissante, avec des vins d'approche pas toujours évidente pour des palais habitués à souvent plus d'académisme. De l'exotisme vert-blanc-rouge et un feu d'artifice pour les papilles!

     

    - Arianna Occhipinti - SP 68 - 2008 :
    Le nez nous mène tout droit dans une conserverie de poissons de la Côte vermeille. Anchois à volonté, sel marin et tapenade. "C'est l'fun!", pour tout dire, et je n'ai pas souvenir d'avoir déjà goûté à un vin comme cela. En bouche, les tanins sont frais, malgré la richesse, et joliment veloutés. J'adore.


    - Arianna Occhipinti - Il Frappato 2007 :
    Le nez évoque le tabac blond un soir d'été, devant un cocktail de fruits rouges bien frappé. Une fraicheur oxymorale pour un vin aussi solaire, aux tanins souples et acidulés, qui présentent une petite pointe d'amertume finale venant fort élégamment titiller l'arrière-gorge.

     

     

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    - La Stoppa - Gutturnio 2008 :
    Un assemblage de barbera et de bonarda plutôt bonnard et pas du tout barbant. Indéniablement animal au premier nez, évoluant sur des notes de cacahuète et d'arachide, on est pourtant loin de l'enclos d'une guenon au zoo de Vincennes. Le fruit se dévoile juste derrière, les tanins ne sont pas dépourvus de fraicheur, même si, en finale, ils ont tendance à mordre encore un peu. L'acidulé frais de la Barbera sauve la mise pour un vin bourré de caractère.


    - Barbera della Stoppa 2005 :
    Encore un premier nez fougueux, comme un cheval emballé impossible à arrêter. Cette réduction, équestre autant que passagère, cède vite la place à un joli fruité assis sur des tanins veloutés plein de fraicheur. Ça claque en bouche et c'est particulièrement gourmand.


    - La Stoppa 2003 :
    Assemblage "bordelais", typé cabernet, c'est pourtant cette cuvée qui se veut emblématique du domaine en lui empruntant son nom. Toujours cette petite note animale, sur des arômes de cabernet légèrement marqués par le poivron. La bouche, aux tanins bien enveloppants, finit un peu ferme, pour ne pas dire asséchante. Je suis moins convaincu. Est-ce dû au millésime?


    - La Stoppa 1999 :
    Le nez possède une toute autre dimension, même s'il est toujours marqué cabernet. De la complexité et de la profondeur, sur des tanins plus fondus et harmonieux. Une belle bouche, bien élancée.


    - Dinavolo - Domaine Denavolo - Giulio Armani - Vin de table blanc 2006 :
    Assemblage de 25% de malvasia di candia aromatica, 25% d'ortrugo, 25% de marsanne et 25% d'un cépage non identifié. Un an de cuvaison, ce qui donne un vin à la couleur ambrée particulièrement étonnante. L'aromatique est typé muscat, mais pas domestica, laissant présagé un vin riche. Que nenni! La bouche est sèche comme un coup de trique, après un début d'attaque à peine arrondi. La finale, abrupte et raide, possède des tanins, comme il se doit sur ce type d'élevage. Complètement déroutant, mais loin d'être dénué de qualités.

     

     

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    - La Stoppa - Ageno 2005 :
    Le même, ou presque, version Elena Pantaleoni. Malvasia, ortrugo et trebbiano. Là encore, une durée de macération qui varie selon le millésime, puis l'élevage dure douze mois environ. La robe est ambrée, le nez muscaté. Attaque sur le miel, dotée d'une certaine rondeur, qui retombe vite pour laisser place à une structure beaucoup plus droite et rèche. Encore un blanc totalement étonnant!


    - La Stoppa - Malvasia frizzante 2009 :
    Du jus de fruit frizzante aux jolis arômes de pomme et de raisin muscat. La bulle est fine, festive, avec un poil de sucre, pour un équilibre subtil et tout en finesse. Une conclusion revigorante, avant un copieux repas italianisant bien arrosé. La Stoppa, ou encore!

     

     

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    Parce que c'est ça, aussi, les REVEVIN. On déguste beaucoup, mais on mange aussi, un peu.

     

    Olif

  • REVEVIN 2010: Étonnante Italie! ... Luca Roagna

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    Luca Roagna, c'est le roi, na! Le king du Piémont, de Barolo et de Barbaresco réunis. Troisième rencontre en moins d'un an avec lui, troisième dégustation de ses vins, vivement la quatrième. Bavard comme pas un, forcément, c'est un Italien. Qui, par contre, ne parle pas avec ses mains mais avec ses vins. Et surtout, qui s'exprime dans un français irréprochable, heureusement, parce que, sinon, on serait restés complètement dans la brume. En parlant de brouillard*, tout, tout, tout, on saura tout sur le Nebbiolo, la véritable star de cette dégustation, lorsqu'il est planté sur les fabuleux terroirs de Barbaresco et Barolo. "C'est la terre qui fait le vin, si on pense que c'est l'œnologue..." C'est ça, l'humilité du véritable vigneron, terrien dans l'âme, amoureux de son terroir, respectueux de son raisin. Dans la famille Roagna, "on n'a jamais tué son terroir". Une approche bio à la vigne, non certifiée, mais une des rares dans la région, alors cela mérite vraiment d'être souligné. Doublée d'une approche authentique à la cave, soulignons donc deux fois. L'authenticité n'est pas labellisée non plus, mais beaucoup, même les plus grands, ont oublié en route la façon de révéler la quintessence du Nebbiolo, cédant aux sirènes de la facilité œnologique et de la standardisation du goût international. L'authenticité, en matière de nebbiolo, ce sont des macérations longues, doublées d'un élevage long en foudre. Jusqu'à 12 ans pour certaines cuvées! Là où la majorité des vins ont déjà été bus, chez Roagna, on n'a pas encore fini de les élever ni même commencé à les commercialiser.

     

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    Malgré un emploi du temps surchargé, entre travaux à la vigne et réunions de famille, Luca a sauté dans la première Rosalie disponible entre Barbaresco et Saint-Jean de Monts pour animer cette deuxième journée des REVEVIN entièrement consacrée à l'Italie. Avec pour mise en bouche, une mini-verticale de Dolcetto, avant de rentrer dans le "grand jeu du nebbiolo". Le Dolcetto d'Alba, c'est le cépage qui donne naissance au "bébé"  du domaine, le vin que l'on peut boire jeune et frais. Mais, ce n'est pas une raison pour le bâcler. Des vieilles vignes de Dolcetto, chez Luca, on en trouve dans l'amphithéâtre de Pajé, là où le Nebbiolo pourrait être roi. Mais elles ne sont pas arrachées pour autant, par respect. Parce que si on les a plantées de longue date à cet endroit, c'est certainement qu'il y a une bonne raison. Tout comme les étiquettes piémontaises traditionnelles sont pieusement conservées pour signifier l'attachement aux valeurs anciennes.

     

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    - Dolcetto d'Alba 2008: robe burlat, nez au fruité frais avec une petite pointe végétale, bouche aux tanins souples, glissants, avec une belle fraicheur acidulée.

    - Dolcetto d'Alba 2007: nez plus réservé, partant gentiment sur le secondaire. Structure plus tendue et serrée, mais bien calibrée. Un air plutôt sérieux, pour un Dolcetto.

    - Dolcetto d'Alba 2006: le secondaire est bien là, cette fois, et le nez distille du cacao à tout va. Les tanins sont marqués mais croquants, avec de la fraicheur et une finale acidulée. C'est bon!

    - Dolcetto d'Alba 1989: la robe tire sur l'orangé. Le nez est très ouvert, complexe et délicat, franchement tertiaire. Cuir, tabac, vieille prune. En bouche, les tanins sont souples et fondus, un peu évanescents. Tout le charme d'un vieux vin, dont le corps s'affaiblit mais dont l'esprit reste alerte. D'aucuns l'ont considéré comme passé, mais il a toujours son charme. Certainement plus au décours d'un repas qu'en dégustation pure.

     

     

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    A partir de là, les bouteilles sont dégustées à l'aveugle, avec comme challenge supplémentaire de reconnaitre l'appellation, le cru et le millésime. Fun! Un tour du monde en Rosalie à gagner pour celui qui identifiera à coup sûr le Barbaresco Montefico 2004!

    - Langhe Rosso 2003: belle petite parenthèse avec cette cuvée d'appellation régionale, issue des jeunes vignes, histoire de faire tranquillement la transition entre le Dolcetto et le Nebbiolo "grand cru". Le nez possède une belle complexité, avec encore du fruit et des notes chocolatées. La bouche est pleine, élégante et gracile, sur des tanins frais et acidulés en finale. La marque du Nebbiolo!

    - Barbaresco Pajé 2003: 60 jours de macération pour cette cuvée "d'entrée de gamme" en Barbaresco. Du Nebbiolo d'école, riche, complexe,  finement chocolaté, mais porté par un acidulé frais qui est vraiment sa marque. Jamais les tanins n'agressent, car ce sont ceux du raisin et non pas du bois. Tout au plus une petite pointe d'alcool en finale, comme une petite laine sur les épaules, pour tempérer l'air vendéen ascensionnel encore frisquet.

    - Barolo La Rocca e la Pira 2003: comme son nom l'indique, la minéralité transpire dans cette cuvée toute en finesse et en élégance. Un Barolo qui ne roule pas les mécaniques, ce n'est certainement pas son registre.

    - Barolo Vignia Rionda 2005: une cuvée provenant d'un achat de raisins issus des anciennes vignes du Roi d'Italie. Des vignes bichonnées par leur propriétaire, sous la haute surveillance de Luca. Une macération longue de 70 jours apporte race, tonus et fraîcheur. Un très beau vin qui se présentera sous un jour complètement différent lors du repas du soir. Servi à l'aveugle au milieu d'un large échantillon très peu représentatif de la qualité des vins italiens, personne ne l'a reconnu, même Luca!

    - Barbaresco Montefico 2004: du Nebbiolo sur un terroir calcaire. Tannique et puissant, au grain encore dense et serré. L'acidulé frais réhausse la finale. Très beau, en devenir, il a besoin de temps pour se détendre.

    - Barolo Riserva La Roca e la Pira 1996: 12 ans d'élevage en foudre pour ce vin arrivé tout droit d'Italie dans les valises de Luca. Un peu stressé par le voyage, il délivre pourtant de jolis arômes tertiaires sur des notes fruitées de cassis et de fraise. Les tanins sont étonnamment fins, polis longuement par l'élevage. Une grande bouteille.

    - Barbaresco Crichët Pajé 1999: superbe nez empli de fraîcheur, avec un soupçon de végétal épicé, type menthe poivrée. La bouche est d'une densité exceptionnelle, à la texture veloutée. Longue finale persistante. Grandiose.

    - Barbaresco Crichët Pajé 1989: l'expression d'un grand Barbaresco à son apogée pour encore longtemps. D'une jeunesse incroyable, il parait indestructible malgré ses airs de danseuse étoile. A peine kirsché, légèrement acidulé, délicatement tannique, exceptionnellement bon. Permet de mieux appréhender le potentiel de garde du Nebbiolo par rapport au Dolcetto.

     

    En guise de conclusion:

     

    - Langhe Solea 2003: le "sorbetto", d'après Luca, un vin blanc destiné à nettoyer la bouche des tanins, idéal à proposer en fin de dégustation. Composé de 75% de Chardonnay et 25% de Nebbiolo. Fruité, frais, acidulé et anisé, avec une petite sensation tannique apportée par le Nebbiolo. Rafraichissant.

    - Barolo Chinato: après le sorbetto, l'apéro et le dijo, deux en un! Un véritable Barolo macéré avec des herbes et de la quinine, toujours aussi décoiffant à déguster. On sent la grande qualité du vin derrière les amers de la quinine, qui est loin de tirer la couverture à elle toute seule.

     

     

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    Luca Roagna, roi du Piémont, roi du Pays de Monts. Vers un jumelage Barbaresco-Saint Jean de Monts?

     

     

    Olif

     

    * Brouillard se dit Nebbia, en italien. Le Nebbiolo en tire son nom, du fait de sa maturité tardive et automnale. Les ampélographes étymologistes  italophones me corrigeront si besoin.

     

    P.S.: le petit Jull est prié de prendre contact avec le Chai Carlina de Saint-Jean de Monts afin de retirer son prix (private joke).

  • REVEVIN 2010: Frédéric Sigonneau, l'R de rien!

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    Premier Off des REVEVIN 2010, celui consacré aux jeunes talents de Loire, et voilà que l'occasion nous est donnée de prendre l'R. Chinon, la belle endormie, assise sur ses certitudes depuis pas mal d'années, avait bien besoin d'un bon bol d'R frais. Touché Couly! Sigonneau m'était conté... Frédéric de son prénom. On est évidemment encore loin de détrôner Alliet et Baudry, les papes de l'appellation, mais ça fait quand même du bien de pouvoir goûter à un vin de Chinon dépoussiéré de tout l'héritage du passé. Elaboré dans un esprit festif et débridé, même si les galères en tout genre se sont abattues sur la tête du néo-vigneron depuis son installation. Trois millésimes, trois cuvées, l'intégrale des vins en bouteilles. C'est toujours un moment privilégié, qui n'est généralement possible que chez les jeunes vignerons.

     

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    Pour la mise en bouche, une Fille de l'R 2009 habillée d'une jolie robe rose. Un rosé de saignée aux jolis arômes de pamplemousse et l'amertume qui va avec. Un soupçon de sucre (3,80g/l), comme autorisé dans les décrets de l'appellation Chinon rosé. Ça gomme l'amertume, retire un peu de peps et c'est dommage. De la séduction, un poil racoleuse. Je l'aurais aimée plus sèche, cette Maja, ou, mieux, complètement nue!

     

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    Place aux rouges, avec les 3 millésimes du Canal des Grandes Pièces, la cuvée de fruit destinée au plaisir immédiat, élevée en cuve ciment. 2009 affiche une robe violine de vin juvénile, sans crise acnéique pour autant. Croquant et charnu, avec un côté "branche verte cassante" d'inspiration toute québecoise. 2008 tire plutôt sur le cassis et les fruits surmûris. Plus serré, mais ses tanins restent toujours frais. 2007, le premier millésime, passerait presque pour du Carignan, avec ses notes de cassis giboyeux. Passée cette réduction animale première, on trouve un vin détendu en bouche, avec une belle personnalité, mais un peu borderline. Comme à ses débuts, qu'il n'a jamais reniés.

     

    Les 5 éléments, une cuvée élaborée avec des raisins issus de 5 parcelles différentes, est particulièrement juteuse en 2008. De la longueur et du croquant. En 2007, elle tient un peu de Bruce Willis dans le film de Luc Besson qui lui a donné son nom. Concentrée et massive, sur la feuille de cassis et le bon végétal (encore la branche verte!), elle reste fraîche dans sa finale. Comme une apparition de Milla Jovovitch dans son costume en bandes molletières.

     

    Les Folies du Noyer Vert bénéficie d'un élevage barrique de 18 mois. Ça lui donne du corps et de la structure. Un peu too much à ce stade, en 2008 (où le boisé ressort encore nettement), comme en 2007 (qui commence à se fondre mais dont la finale reste ferme et un peu rêche). Un vin solide qu'il faut commencer à attendre.

     

     

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    Tout ça nous donne donc au final un vigneron et un domaine assez excitants à suivre, sans en avoir l'R! Vivement dans quelques années, en fait!

     

    Olif

     

    P.S.: le Doc a déjà dégainé depuis longtemps, suscitant un certain nombre de réactions. C'est à lire sur Escapades.

  • Du nouveau dans la Bloglouglou...

     

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    La Bloglouglou s'anime, s'agite et s'enrichit, c'est bien. La preuve qu'elle n'est pas un long fleuve tranquille. Relayée de plus en plus par les réseaux sociaux, elle tente même de se frayer une autoroute dans le milieu de l'œno-communication. Un pari gagnant pour l'avenir?

     

    Découvrir les vins de Loire autrement...

     

    Parmi les derniers apparus, un dont on parle déjà depuis quelque temps, le blog d'Eva Robineau, qui s'annonce paradoxalement comme un véritable robinet à vins, ostensiblement orienté Loire. Les amateurs de chenin vont avoir un bel Oenos à ronger. Ça commence fort avec un sujet sur Christophe Daviau, du domaine Bablut, et plein d'autres petites choses.

     

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    Chez Terre de Vins, on aime bien les modes de déplacement écologiques. Après le VinoSolex, c'est au tour du VinoVélo de faire son apparition. Un beau projet de fin d'études pour un p'tit jeune qui en a dans les mollets, celui de parcourir le vignoble nord-américain, de Québec à l'Ontario, pour finir dans l'état de New-York. De belles rencontres en perspective, c'est bien tout ce qu'on lui souhaite. Et on attend avec impatience le récit de ses aventures dans la Belle Province. Peut-être y rencontrera-t-il une belle princesse? L'arrosage de fin d'année scolaire, ils l'ont fait à la DRC, les p'tits gars de l'Institut Universitaire de la Vigne et du Vin de Dijon. Ça aurait pu finir plus mal! Et ça augure bien de la suite.

     

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    Ces deux-là ne sont déjà plus des p'tits nouveaux, mais presque. Et comme ils sont deux, qu'ils ont une bonne double-tête, même s'ils s'expriment parfois aussi avec leurs pieds, que leurs commentaires respirent la sincérité, l'authenticité et la joie de boire, il leur sera beaucoup pardonné. En plus, ils aiment le Jura, alors! Et le bon Champagne, celui des vignerons ... Bicéphale buveur est leur nom de scène et ils ne boivent pas pour deux, mais deux fois plus. Trop forts!
     
     
    Une cascade de nouveaux blogs sur le vin, faits par des passionnés, des amateurs et des buveurs, voilà qui ne peut qu'être stimulant pour tout le monde! Vivement les prochains!
     
     
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    Olif
  • Dégustation de Rêve en petit Comité...

     

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    Ça y'est, je peux mourir. Pas après avoir vu Venise, un truc de belle-mère, mais pour être allé à la Romanée-Conti. Le rêve inaccessible de tout œnophile normalement constitué. Un genre de quête du Graal qui laisse complètement ébahi une fois la geste accomplie. Récit de cette journée épique, minutée comme une horloge suisse pourtant légèrement grippée à l'allumage. Finalement, 10 heures pile à Vosne grâce à l'emprunt d'un itinéraire-express. La ponctualité helvétique peut se hausser de nouveau du col.

     

    Sur le portail rouge, anodin en apparence, deux initiales au sommet. RC. Pas besoin d'en dire plus. Cela ne peut aucunement signifier Rez-de-Chaussée. Le quidam passe devant sans même se détourner, là où l'initié se génuflexionne et s'auto-flagelle à grands coups de guide vert de la RVF sur la tête, en rêvant de pouvoir un jour y introduire ne serait-ce que le bout d'un orteil.

     

     

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    En attendant le chef de culture Bernard Noblet, son petit panier de verres sous le bras, et le départ pour la cuverie, précaution d'usage et passage aux toilettes. Au fond à gauche, comme un peu partout ailleurs dans le monde. Sauf qu'ici, pour y aller, on passe devant des palettes de caisses en bois estampillées "Société civile du Domaine de la Romanée Conti" et sur lesquelles on peut aussi lire "La Tâche", "Richebourg", "Romanée Conti", "Montrachet". Juste posées là, en attendant qu'un transporteur vienne les chercher. Et les expédier au bout du monde. Les toilettes, elles, sont juste ordinaires. Comme un peu partout dans le monde, d'ailleurs. Il n'est même pas écrit DRWC sur la porte.

     

     

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    Les toilettes, c'est juste après les palettes, au fond à gauche.

    Toutes les commissions ayant été faites, y compris la grosse, celle qui consistait à régler en espèces une caisse bois tatouée 007 sur le front, c'est parti pour un endroit secret qui recèle de nombreux trésors. Les yeux bandés et à la queue leu leu .

     

     

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    "Je frappe au n°3, je demande Mr Noblet...."


    Au n° 3, de manière totalement anonyme, dans une rue de Vosne, on trouve une cuverie. Semblable à la plupart des cuveries bourguignonnes. Petite concession à la beauté vraie: des cuves en bois, la marque des plus grands. Ici, l'on produit l'un des vins réputé être le plus cher au monde. Il vieillit en silence à la cave, avec tous ses congénères du millésime 2009. Manquent juste à l'appel les Echezeaux et le Corton,  excusés pour cause de travaux.

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    Une fois parvenus dans le chai à barriques, le silence s'impose. Certains se frottent la moiteur de leurs mains sur le pantalon. Surtout, ne pas transpirer du front, que cela reste discret. Drôlement émouvant, quand même. La nuit, tous les chais sont gris, mais celui-là brille perpétuellement par la qualité des vins qui y reposent. Chaque fût est estampillé du nom de la cuvée qu'il contient, ce qui, il faut bien l'avouer, est très classe et particulièrement pratique pour s'y retrouver. Savoir que tous ces crus mythiques se trouvent à portée de pipette laisse rêveur. Une fois parvenu à cet endroit précis, aucun n'est inaccessible. On les goûte tous, comme on ferait de n'importe quel vin, dans n'importe quelle cuverie. La simplicité avec laquelle le visiteur de passage est reçu impressionne. Bernard Noblet, de prime abord très réservé, ne manque pas d'humour, essentiellement pince-sans-rire, incitant à la retenue réciproque tant que l'on ne l'a pas totalement appréhendé. La dégustation des 2009 au fût peut enfin commencer. D'un point de vue technique, 100% vendange entière (sauf cas particulier, selon les millésimes) et 100% fût neuf pour les Grands Crus.

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    Le premier coup de pipette fut pour les Grands Echezeaux. Plein, séveux, élégant et fin, il me subjugue déjà complètement, même malo non finie. Une entrée en matière de haut vol, qui laisse pantois quant à la suite à envisager. Mon Dieu, est-ce possible?

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    Suivant une progression logique dans la hiérarchie des crus, direction la Romanée Saint-Vivant, qui présente une structure beaucoup plus massive et imposante de prime abord. Le boisé, imperceptible au nez, se fait sentir en bouche, mais au service du fruit, qu'il vient soutenir. Équilibre frais, fin, avec un joli retour du fruit en finale, très persistant. Finalement, peut-être que Dieu existe?

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    Richebourg est dans la retenue. Le nez, très précis, s'ouvre sur une réduction passagère. On sent beaucoup de finesse, mais le vin est encore complètement resserré sur lui-même. La qualité des tanins ne laisse aucun doute sur celle du vin encore en devenir, qui devrait s'épanouir dans la longueur et la finesse. Sans nul doute le plus réservé de tous à ce stade, mais un véritable Dieu du stade.

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    Derrière, un fût qui fait Tâche! Non pas qu'il soit sale, évidemment, mais je ne sais pas m'en empêcher. Moi, La Tâche, j'en ferais bien mon vin de copain, si ce n'était le prix. Ouvert et généreux, il se donne comme pas permis. La finesse de grain est absolue, sur des notes légèrement florales, réhaussées par une pointe tonique (malo non terminée). Du bonheur déjà en fût, qui devrait se prolonger en bouteille. Mon Dieu, suis-je déjà au Paradis?

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    A tout seigneur tout honneur, le mot de la fin au fût de Romanée-Conti, le plus près de la sortie, en fait. Pour une fois, la malo est déjà terminée. Le seul des Grands Crus à l'avoir faite jusqu'à présent, alors qu'habituellement il se laisse désirer. Comment peut-on recracher ça, même à ce stade? Floral, fin, élégant, suave, hautement buvable. Le temps suspend son vol à nos lèvres. Le seau restera désespérément vide, même si, le fin du fin consistera à participer à l'ouillage collectif en remettant la dernière petite goutte du verre dans le fût où elle a été prélevée. Un petit geste solidaire mais méritant, que Dieu saura rendre.

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    Retour au domaine proprement dit, dans la salle de dégustation, pour un petit jeu de découverte du millésime et de l'appellation à l'aveugle. Comme une grosse cerise sur un gâteau déjà bien copieux, même si cela n'est pas apte à effrayer les dégustateurs besogneux que nous sommes.

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    - Échezeaux 1999: nez sur l'âge, à l'évolution harmonieuse. Chocolaté, un peu floral, avec encore du fruit, et des tanins "à faible niveau d'astringence". C'est à dire pas astringents du tout, en fait, mais avec une pointe d'acidité parfaitement intégrée. Long et persistant, loin de son apogée, ce "bas de gamme", dixit Bernard Noblet, un petit sourire en coin.

    - Échezeaux 1990: nez fin et complexe, aérien, sur le cacao et le pruneau. Tanins tout en dentelle, fins, frais et élégants. Grande longueur, toujours sur la finesse, la signature des grands millésimes.

    - Batard-Montrachet 1995: 900 bouteilles produites par an, une cuvée non commercialisée mais régulièrement proposée à la dégustation. Une vendange tardive sans botrytis, une cuvée "à l'ancienne", récoltée bien mûre, à la robe dorée par l'âge, au nez empyreumatique de vieux chardonnay, sur le cacao, la cire le beurre rance. Mais pas n'importe quel beurre rance! Un Bordier, un qui a du goût, de la personnalité, de la race et de la classe. La bouche est droite, bien sèche et minérale, s'opposant à l'exubérance et la richesse du nez, évoluant sur le beurre salé caramélisé, façon Kouign-Amann. Exceptionnel!


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    Gloire à Bernard Noblet, un saint homme qui préside aux destinées du cru le plus fabuleux au monde. Sans rire.


    Ainsi s'achève, la larme à l'œil, ce périple à la Romanée Conti, qui compta dans ma vie d'amateur, même si je ne suis pas Romanée de la dernière pluie. Avant de mourir, en fait, j'aimerais bien avoir l'opportunité de regoûter à ces 2009 dans une petite vingtaine d'années. Si cela n'est pas trop vous demander, mon Dieu?

    Olif

    P.S.: la DRC fait régulièrement "portes ouvertes", en ce printemps 2009, et bon nombre de privilégiés ont pu apprécié la grandeur du cru, ici ou . Les veinards!