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  • VDV 14: tu sors d'où, toi?

    Vendredisduvin

    14ème rendez-vous avec les Vendredis du vin et, cette fois, il faudra dénicher l'oiseau rare, l'outsider qui coiffe tout le monde sur le poteau, la bouteille surgie de nulle part et que l'on n'attendait pas là, à cette place, à cet instant précis, le cépage incongru, le vigneron extra-terrestre qui produit des divins nectars avec pour seul bagage technique une formation de maître-nageur. C'est Remy, le cousin québecois propulsé à la présidence par l'exquise Lisa (qui, d'après des sources bien informées, nourrit un grand projet en gestation), qui nous soumet ce thème, en phase avec sa nomination. A chacun sa bouteille, voici la mienne!

     



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    Qu'est-ce qu'il fait, qu'est-ce qu'il a qui c'est celui-là? Ben si je le savais! Un vin blanc, c'est une chose acquise. A la bouche un peu marquée par un élevage bois pas encore totalement fondu, mais droite et acidulée. Un Chenin de Loire? Un Melon du Muscadet? Un Chardonnay d'Afrique du Sud? Un Vermentino du Languedoc? Mystère, boule de gomme et papier à mâcher! C'est plutôt bon et bien fait, tendu comme j'aime, avec un soupçon d'enrobage. Mille excuses au vigneron producteur de cette jolie bouteille. Tu sors d'où, toi? Ben, désolé, j'ai pas la réponse! Mais quand même -peut-être?- une petite idée sur la question.



    Olif
  • RE-VE-VIN 2008 : Off Loire

    Toujours en quête de poivron, les ReVeVineurs® ont remis le couvert en fin d'après-midi, pour une série de 20 vins ligériens. Millésimes, cépages et provenance diverses. Un apéritif idéal avant de s'essayer aux vins de tables à table un peu plus tard dans la soirée.

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    1- Cheverny - Clos du Tue-Boeuf - Thierry Puzelat - Rouillon 2007 :
    Robe rubis, nez épicé, frais, avec ds notes de petits fruits rouges et un caractère végétal sans verdeur. Bouche agréable, souple, acidulée, avec des petits tanins accrocheurs. Un vin de soif très plaisant, au bel équilibre. Assemblage Gamay-Pinot Noir. ****

    2- Côte Roannaise - Robert Sérol - Les Originelles 2005 :
    Robe assez colorée, nez sur le cassis, une touche moka, un peu brûlée et/ou torréfiée. Bouche de demi-corps, assez carrée, agréable mais un peu courte. **

    3- Vin de Pays du Jardin de la France - Henri Marionnet - Les Cépages oubliés - Gamay de Bouze 2005 : Nez légèrement floral, dégageant une impression de nette sucrosité, que l'on retrouve en bouche, sur des tanins manquant de relief. Un peu stéréotypé, alors que le cépage est original. J'ai le souvenir d'avoir déjà beaucoup mieux goûté cette cuvée (mais pas dans le même millésime). *(*)

    4- Vin de Table - Domaine de Montrieux - Emile Hérédia - Le Verre des Poètes 2005 :
    Nez poivré, un peu fumé, une note végétale, type céleri. Bouche sympa, avec de tout petits tanins grenus, une finale salivante et acidulée. La longueur est moyenne mais correcte. Un Pineau d'Aunis franc de pied, de nez et de bouche!***

    5- Coteaux-du-Loir - Domaine de Bellivière - Eric Nicolas - Hommage à Louis Derré 2005 :
    Encore un Pineau d'Aunis, dans un registre de zan, de cachou, de menthol, de pansement. En bouche, la puissance s'affirme, c'est rond, presque sphérique, du fait d'un alcool bien présent, qui s'accentue encore à peine en finale. Un vin à attendre.***(*)

    6- Vin de Pays de Vendée - Prieuré La Chaume - Orféo 2005 :
    Nez sur le cassis, avec un caractère végétal net évoquant la rafle. Les tanins sont lisses, bien serrés,  peine trop marqués en finale. Dans une phase dure et peu séductrice. A attendre.**(*)

    7- Bourgueil - Pierre Borel - Clos de Pavée - Les Maisons 2006 :
    Premier nez évoquant le sparadrap (réduction?), avant d'exprimer un joli fruit. La bouche est fraiche, tonique (un peu de gaz?) et digeste. Un premier millésime plutôt bien appréhendé, dans un registre franc et direct. ***

    8- Anjou rouge - Cyril Le Moing - Le Pin Perdu 2006 :
    Pur cabernet sauvignon, sur graviers. Beaucoup de fruit au nez, soutenu par un côté acétate. Bouche vive, entière et franche, aux tanins compacts, à peine asséchants en finale, mais le fruit reste omniprésent. ****

    9- Anjou rouge - Le Clos des Treilles - Nicolas Reau - L'Enfant terrible 2005 :
    L'enfant terrible sait se faire séducteur, avec son nez sur la gelée de fruits noirs, ses tanins frais et soyeux. Seule la finale, un brin fougueuse et chaude, laisse penser qu'il n'est pas complètement assagi. ***(*)

    10- Anjou rouge - Ferme de la Sansonnière - Mark Angeli - Les Jeunes Vignes des Gélinettes 2005 :
    Déception avec ce vin très dur, une "monstruosité" tannique qui assèche la bouche jusqu'aux amygdales, avec une amertume finale très marquée. Elevage trop lourd? A revoir dans quelque temps, mais vraiment mal goûté ce jour-là! *(*)

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    11- St Nicolas de Bourgueil - Frédéric Mabileau - Eclipse 2005 :
    Voilà un beau Cabernet franc, aux tanins veloutés, frais et soyeux, harmonieux en bouche. Net, carré et précis. ****

    12- Bourgueil - Yannick Amirault - Les Quartiers 2005 :
    Nez frais, sur la fraise écrasée. Bouche nette, gourmande, fraiche et agréable. Un vin friand et croquant à la bien jolie matière. ****

    13- Chinon - Bernard Baudry - Le Clos Guillot 2005 :
    Nez assez ouvert, déjà épanoui, développant quelques notes de cacao sur un fond fruité et végétal. Bouche fraiche, agréable, fondue, finale à peine tannique, sans lourdeur. ****

    14- Anjou-Villages-Brissac - Domaine de Bablut - Christophe Daviau - Rocca Nigra 2004 :
     Curieusement, on retrouve déjà des notes d'évolution, en bouche comme au nez. Evolué mais fondu et harmonieux, patiné, bien arrondi, avec beaucoup de peps et de fraicheur. Ça se goûte très très bien! ****

    15- Chinon - Catherine et Pierre Breton - Les Picasses 2004 :
    Très joli nez sur les agrumes et le pamplemousse rose, étonant de fraicheur sur un cabernet franc. Belle bouche, bien structurée, avec des tanins robustes et croquants, sèchant peut-être à peine en finale, mais la richesse en alcool vient habilement enrober le tout. ****

    16- Vin de Pays du Jardin de la France - Clau de Nell - Nelly et Claude Pichard - A Vincent... 2003 :
    100% grolleau. Si cela n'avait déjà été fait à moult reprises, je dirais qu'on l'a tiré. Trop tard, je l'ai dit! Nez floral, sur la rose fanée. Bouche harmonieuse, aux tanins polissés, mais la finale est un petit peu abrupte. On aurait aimé prolonger ce moment plus longtemps! ***(*)

    17- St Nicolas de Bourgueil - Sébastien David - Vin d'une oreille 2002 :
    Franchement, je n'ai pas aimé! Dur, acide, ultra boisé. Du coup, je ne lui ai prêté qu'un seul œil, qu'une seule narine, qu'une seule papille. J'aimerais quand même bien y regoûter dans quelque temps, parce que la cuvée Orion fut l'une de mes préférées du matin. *

    18- Vin de Table - Les Jardins Esméraldins - Xavier Caillard - Genèse rouge 2002 :
    Celui-ci, par contre, il m'a ragaillardi et sonné les cloches! Fruité, tonique, rond, digeste et buvable. Droit comme un I, contrairement à Quasimodo. ****

    19- Bourgueil - Pierre-Jacques Druet - Vaumoreau 1995 :

    Séquence nostalgie, ça ne fait aucun doute! Robe tuilée, homogène. Du cassis, encore un peu, et puis surtout du pruneau. Bouche déséquilibrée sur l'acidité, se décharnant progressivement. Texture lisse et amertume finale. De beaux restes au nez, mais trop tard pour la bouche! "Il a perdu son corps, pas son âme!" disent les Bourguignons. **

    20- Chinon - Domaine Charles Joguet - Clos de la Dioterie 1990 :
    Robe évoluée, nez sauvage, fumé, animal, avec des relents d'écurie, qui s'harmonisent à l'aération, sans véritablement être dérangeant. Que celui qui n'a jamais humé ses aisselles en y prenant du plaisir me jette la première pierre! La bouche est encore tonique, vive, les tanins sont fondus, la finale possède encore de la chaleur. Voilà un beau vin à maturité, plus destiné à la table qu'à la dégustation.  ****

    Olif

  • A l'approche de l'été, le Jura s'anime! On va déguster!

    Des fourmis dans les jambes? Envie de bouger, de goûter à tout? Déguster ou pique-niquer avec le vigneron? Apprécier l'oxydatif authentique? Faire la nique au critique? Entrer en rébellion contre les préjugés et les idées reçues véhiculées par les bien pensants qui veulent gouverner le vin?

    Le Jura est là pour ça. Le plus incompris et le plus méconnu des grands vignobles. Royaume de l'oxydation volontaire et ménagée, mais pas seulement. Paradis du découvreur et de l'amateur de sensation forte, désireux de s'écarter des chemins oenologiquement corrects piétinés par le vulgum pécus et les bourricots de Panurge. Mais pas seulement non plus. Le Jura vert et accueillant, celui qui cherche à mettre en valeur ses bons produits et ceux qui les fabriquent. Petit tour d'horizon.


    Ça commence le samedi 31 mai à Epicuréa Poligny, par une dégustation en compagnie de Fanfan Ganevat et Manu Houillon: que du bon en perspective, un moment à ne pas manquer!

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    Le samedi 7 et le dimanche 8 juin, c'est l'heure de goûter à tout, au Goutatou d'Arbois. Et de venir soutenir et faire libérer Pierre Overnoy, honteusement accusé de produire des vins "naturels", alors que sa spécialité, ce sont les vins naturellement bons!

    Et le dimanche 15 juin, ce sera le moment du pique-nique vigneron, en compagnie de l'un ou l'autre des participants, d'Arbois au Sud-Revermont. Dégustation et animation garanties.

    Bienvenue sur la route touristique des vins du Jura. C'était mon quart d'heure promotionnel, à vous la régie, à vous les studios.

    Olif

  • Ça plane pour Vieux Château Certan, un Pomerol aérien!

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    Après Saint-Emilion, Pomerol, pour une ultime visite de domaine lors de cette virée en rive droite. On reste sur le plateau argilo-calcaire, direction Vieux Château Certan. Un petit malentendu lors de la prise de rendez-vous aurait pu nous priver de l'accueil d'Alexandre Thienpont, mais tout s'est finalement arrangé, et ce dernier eut en plus à coeur de se faire pardonner ce petit embrouillamini.

    Dans la famille Thienpont depuis près d'un siècle, Vieux Château Certan trace sa route sereinement parmi les Grands Crus les plus prestigieux, jouant sur la sincérité et l'authenticité. Pour Alexandre Thienpont, le vin dans la bouteille reflète évidemment son terroir, mais un peu aussi, inconsciemment, de la personnalité de son géniteur. Et de nous citer untel, vigneron à la carrure de rugbyman, qui produit des vins carrés et massifs, à son image. Sans me tromper, je peux donc affirmer que ça plane pour Vieux Château Certan et qu'il s'agit de l'un des vins de Pomerol les plus aériens qui soit.

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    Grande première depuis que nous visitons régulièrement des domaines bordelais huppés, Alexandre Thienpont s'empare d'une pipette et nous allons déguster le 2007 à même la barrique, l'assemblage final étant déterminé dès le départ. 70% merlot, 30% cabernet franc. Un vin au fruité frais et naturel, à la trame soyeuse, gourmande, et qui se laisse boire déjà avec délice.

    Et puis, toujours dans le chai à barriques, nous aurons la chance d'apprécier le 2006, suave, frais et précis, d'une grande netteté en bouche, le 2005, issu d'une année merlot, au fruité très pur, alliant finesse, fraicheur et élégance, malgré la richesse du millésime, et enfin le 2004, à la gloire du cabernet franc, droit, classique, encore un peu serré mais d'une grande beauté formelle.

    Quatre millésimes particulièrement réussis et maitrisés ici, le fruit d'un travail méticuleux axé sur la précision et la fraicheur.

    Olif

  • Le bonheur est dans le pré ... et la vérité dans l'Overnoy!

    Il est des instants privilégiés dans la vie d'un amateur oenophile. De ceux où l'on entend des mouches voler, même s'il n'y a pas de mouche. Réunis par Pierre Overnoy au lieu-dit En Chaudot, une poignée de privilégiés (vignerons, sommelier, restaurateurs, chocolatier, épaulés par de simples amateurs particulièrement vernis) a reçu l'enseignement du Maître, délivré dans la plus grande simplicité et en toute modestie. Moment convivial et ludique, mais concentration et sérieux exigés pendant la dégustation. " On doit entendre voler une mouche, même s'il n'y a pas de mouche!" assène rituellement avec un petit sourire Pierre Overnoy, avant de partir chercher une mystérieuse carafe dans le cellier.

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    "N'oubliez pas de me donner la marque des pneus du tracteur..."

    Prompt à la détente, Fanfan Ganevat dégaine un magnum de derrière les fagots, en guise de "fait-la-bouche":

    - Côtes du Jura Grands Teppes Vieilles Vignes 2006: minéral, tendu, droit, tonique (une pointe de CO2), cristallin en bouche et d'une grande pureté. C'est riche (14,6° naturel), mais c'est frais et exemplaire. Une future bouteille d'anthologie, lorsqu'elle sera en vente. Une mise en bouche de premier choix!

    Place à la dégustation concoctée par Pierre. Les blancs sont dégustés en premier, à l'aveugle, avec plusieurs missions à remplir. Premièrement, la franchise: toutes les appréciations sont sollicitées, y compris les moins bonnes, même si ce sera dur de trouver des griefs aux vins présentés. Deuxièmement, risquer un pronostic sur "le cépage, le millésime et la marque des pneus du véhicule qui a transporté le vin". En ce qui concerne l'appellation et le producteur, tout le monde a eu bon: Arbois-Pupillin, Pierre Overnoy. A signaler que, hors les vins jaunes, tous les vins du domaine dégustés sont des vins ouillés, chardonnays comme savagnins.

    Aussitôt servi, aussitôt humé! Oui, Pierre! 0,8 seconde pour prendre le premier nez d'un vieux vin, il ne fallait pas se laisser distraire. Même pas par un escadron de mouches volantes.

    - Arbois-Pupillin Vin Jaune 1959: premier nez fugace sur la croûte de fromage, puis le moka, évoluant sur des notes de pétrole et une petite touche métallique. Bouche d'une finesse remarquable et d'une grande longueur, qui repart pendant longtemps après que le vin ait été dégluti et/ou recraché. Tout au plus peut-on lui reprocher un petit creux, une faiblesse passagère en milieu de bouche. Un vin qui évolue par vagues successives, dans l'espace et dans le temps. Tout le monde s'accorde à lui trouver de l'âge, mais de là à en faire un quinqua! Pour une entrée en matière...! Où cela va-t-il nous mener?

    - Arbois-Pupillin 1990: robe dorée à reflets rosés. Nez sur l'écorce d'orange, les épices, soyeux, complexe. En bouche, matière riche et caressante, onctueuse et arrondie, sur une finale toujours vive et tendue. Chardonnay? Savagnin? Les avis sont partagés! Mais à l'unanimité il s'agit d'un superbe vin! Et bel et bien d'un chardonnay.

    - Arbois-Pupillin 1989: une nouvelle fois un nez extrêmement complexe, sur l'orange confite (une note qui s'avèrera caractéristique de l'évolution des vins, qu'ils soient ouillés ou pas, chardonnay ou savagnin), l'amande, l'anis étoilé, le pamplemousse rose. Bouche suave et voluptueuse. Finale sur la moka, d'une grande douceur, un peu évanescente, avec une pointe d'alcool. Un millésime de grande maturité, récolté à 14,6° naturels. Beaucoup de raisins ont été confits (plutôt que détruits) par des attaques de cochylis (le ver de la grappe), apportant ces notes presque rôties.

    - Arbois-Pupillin 1987, Vieux Savagnin Ouillé (pendant 7 ans): premier nez sur la croûte de fromage, fugace, puis cake au raisins et épices. La bouche possède une grande tension acide, équilibrée par un côté miellé. Perception d'acidité volatile, qui est au service du vin, plutôt que le contraire, le rendant particulièrement digeste.

    - Arbois-Pupillin 1989, Vieux Savagnin Ouillé (pendant 11 ans): le nez met du temps à venir, puis délivre progressivement de belles notes d'écorce d'orange, de malt. La bouche est ciselée, fuselée, malgré une structure un peu serrée. Droiture et finale salivante, impeccable, un vin qu'il faut savoir aller chercher et qui n'a pas l'immédiateté des précédents. Un des plus beaux Savagnins vinifiés par Pierre, d'après lui. Et qu'il faudra encore attendre pendant longtemps.

    - Arbois-Pupillin Vin Jaune 1989 : robe ambrée, nez évoquant un vieil Armagnac, sur les raisins de Corinthe et l'écorce d'orange. Ce n'est pourtant pas un alcool, "ça sent même un peu le vin!". L'équilibre est magistral en bouche, d'une grande finesse et d'une infinie longueur, sans caractère démonstratif. Une évidence, l'esprit du Savagnin, un vin qui a basculé sur la période sotolon, l'ester responsable des notes fines d'épices et de curry. "Toute la noblesse de l'amer", un vin au début de sa carrière. Bienheureux ceux qui en possèdent en cave. 30 années séparent les deux clavelins dégustés, permettant d'apprécier tout le chemin parcouru et la lente maturation en bouteille de ce divin nectar.

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    Concentration, concentration! On entendrait une mouche voler dans le verre de Fanfan...

    Entracte. Avant d'attaquer les rouges, qui seront dégustés à table, Fanfan a grillé quelques nouvelles cartouches.

    - Savagnin ouillé 2007, Fanfan Ganevat: nez fumé, épicé, avec des relents de céleri en branches. " Y'en a la moitié dedans" ricane Fanfan, "je me suis mis à faire un potager!" Du gras, de la richesse et du fruit, presque une gourmandise déjà prête à boire, alors qu'il n'est qu'aux prémices de son élevage. Personne ne l'imagine aussi jeune.

    - Savagnin ouillé 2004, Fanfan Ganevat: nez grillé, toasté, présentant un peu de réduction. Bouche tonique, du gaz à peine perceptible. Un vin tendu, droit et minéral, avec une finale acidulée sur les agrumes.

    - Arbois Chardonnay Saint-Paul 1976, Camille Loye: nez présentant des signes d'évolution mais encore très frais, sur le cake au raisins, la noisette, l'orange confite. Bouche droite, enrobée mais tendue, avec une certaine puissance. Encore largement debout, peut-être à peine altéré par un bouchon déficient, car certains ne l'ont pas reconnu à sa véritable valeur.

    - Côtes du Jura Trousseau Plein Sud 2007, Fanfan Ganevat: nez carbonique, offrant beaucoup de fruit, typé "sans soufre". Frais, digeste et gouleyant, l'archétype du vin parfait à boire. D'ailleurs, on en a bu.

    - Côtes du Jura 2007, Pinot noir Z, Fanfan Ganevat: plus coloré, charnu, vivifiant (encore pas mal de gaz), il goûte plutôt bien en ce moment, livrant une belle pureté de fruit en bouche.

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    Y a pas, sommelier, c'est un vrai métier!

    Les mouches ayant terminé leur pause syndicale et repris leurs figures aériennes, retour à la concentration et à la dégustation. Mêmes règles du jeu: appellation, producteur, cépage, millésime et les roues du tracteur...

    - Arbois-Pupillin 1989, En Chaudot: robe encore soutenue, légèrement orangée. Nez ouvert, sur la cerise. Un bien joli fruit! Bouche vive et tonique, fine et élégante, dans laquelle on relève toutefois quelques notes d'évolution. Cela tient encore largement debout, et se donne même des airs de vieux Volnay. C'est un Ploussard, évidemment, un pur jus de goutte récolté au lieu-dit En Chaudot, où nous nous trouvions pour déguster, une vigne actuellement arrachée et qui n'a pas été replantée.

    - Arbois-Pupillin 1989, Huguenette : il pouvait s'agir de la même bouteille que précédemment, mais pas tout à fait, le terroir diffère et les vins ont été élevés séparément, même si de façon identique. Nez sur la prune, net et précis, bien défini. Bouche tout en fruit, soyeuse, chair veloutée. Très jeune dans l'esprit, moins évolué que le précédent et très élégant. Avantage Huguenette pour la jeunesse.

    - Arbois-Pupillin 1976 : robe très soutenue, sanguine. Nez complexe, évolué, un peu chocolaté. Encore beaucoup de fruit et une bouche nette, droite et élégante. Un vin qu'il faut aller chercher, par petites touches, parce qu'il ne se livre pas spontanément, mais un vin superbe avec encore du potentiel.

    - Arbois-Pupillin 1990 : robe toujours sombre, nez fruité sur la cerise, bouche tonique avec une petite pointe d'amertume en son milieu, qui me dérange à peine, mais la fraicheur est incroyable pour un vin de cet âge.

    - Arbois-Pupillin 1986 : nez sur les fruits à noyau, avec une note métallique gênante. Bouche déséquilibrée, un peu végétale, avec persistance de gaz et l'alcool qui ressort. Tout cela est un peu dissocié, même si le vin est toujours concentré et debout. Un problème de bouteille n'est pas exclu, car ce 86 ne se goûte généralement pas de cette façon. Dommage...

    - Arbois-Pupillin 1979, Guy Overnoy : la robe est plus claire, rubis orangée, revenant sur des standards plus classiques en matière de ploussard. Le nez est fruité, frais, acidulé. La bouche est au diapason. Il persiste une pointe de gaz, apportant tonicité et fraicheur. Un bien beau ploussard "comme on aime", résistant aux ans, désaltérant. Cette bouteille a été produite par le frère de Pierre Overnoy.

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    Le Sud-Revermont en force! Allez Fanfan, allez Juju, allez Rotalier!

    Fin de la dégustation, les escadrilles de mouches peuvent atterrir. Que dire après un tel moment, si ce n'est rester bouche bée et gober les mouches qui volent encore, même s'il n'y a pas de mouches? De très grands vins, en blanc, en rouge, en jaune, un feu d'artifice de toutes les couleurs! Et surtout des vins qui tiennent la distance, indestructibles malgré une vinification "nature" et sans soufre depuis toujours.

    Avec le fromage, il fallait bien revenir sur quelques savagnins, alors direction Château Chalon, pour une déclinaison de trois millésimes: 2001, totalement déclassé, 1999 et 1985. Du domaine Macle, bien sûr, et ce fut superbe, comme à l'accoutumée, mais plus la force de prendre des notes, juste celle de s'abandonner dans le sotolon et les effluves d'épices, de malt, de curry et de moka.

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    Un Château Chalon 1985, on ne va quand même pas le cracher dans le seau!

    Et puis une dernière gâterie avec le dessert, après un Malaga en Solera, un "magnum" de Vin de Paille 1989 du domaine Labet, à la superbe tension acidulée.

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    75 cl de pure gourmandise, un véritable magnum... de Paille!

    Aucun doute, en cette délicieuse soirée, le bonheur était dans le pré... et la vérité dans le verre. Nul doute que lors du "procès" de Pierre Overnoy, lors du prochain Goutatou d'Arbois, la partie civile aura fort à faire!

    Olif







  • Goûte-moi ça si tu Lauze!

    Mais comment ont-ils pu bouter hors de Boutenac un vin pareil, qui ferait honneur à bien des appellations, même les plus prestigieuses? Dérive d'un système archaïque ayant perdu toute crédibilité et filant un très mauvais coton, AOC Corbières-Boutenac, Ledogar à toi!

     

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    Alors oui, je vais l'oser en grand et déboucher sans vergogne ce Grand Lauze 2004, un vin à la chair délicate, dense, serrée et, pourtant, déjà très palpable. Equilibre subtil, tanins frais et digestes, alliance parfaite entre les 4 principaux cépages sudistes (mais à dominante de carignans centenaires), voilà un vin magnifique qui enchante les papilles

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    Le Carignan 2005, version sans soufre, se laisse boire avec gourmandise et véritable plaisir. Un bien beau canon festif bourré de fraicheur.

    Vins étonnants, non?



    Olif

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.

  • VDV 14: Il sort d'où, lui?

    Vendredisduvin

    Aussitôt soufflée la première bougie des VDV, voilà que Lisa a un petit coup de mou, peut-être prise d'une subite envie de tour du monde sur Paloma, le yacht de Bolloré. Mais non, je rigole, Lisa! Toute la Bloglouglou te remercie pour ton investissement dans la création des VDV et la pérennisation de l'entreprise.

    Tabernacle! Le successeur est un total outsider, un cousin pas encore trop connu par chez nous, mais je sens que des liens vont se tisser bientôt entre les Bloglouglous des deux continents.

    A chacun sa bouteille, mais on en a visiblement un certain nombre en commun. Le thème retenu sera donc celui de l'Outsider surgi de nulle part. Vigneron, cépage, vin, inattendu ce jour-là, à cette heure-là et à cet endroit.

    Du boulot étonnant en perspective! Copies à rendre pour le vendredi 30 mai. Va falloir faire ficelle!

    Olif
  • RE-VE-VIN 2008: La Loire rouge, d'Est en Ouest!

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    Première grande dégustation thématique des 5èmes Rencontres Vendéennes, et premier grand moment. Un aperçu de ce que le Cabernet franc, cépage emblématique de la région, est susceptible de donner, en millésime mûr, chez les vignerons confirmés et chez les "néo-vignerons" considérés comme des valeurs montantes.

    "Cherchez le poivron
    Trouvez son nom"

    Ainsi aurait pu chanter une célèbre chauffeuse de taxi dans les années 80, mais nous sommes en 2005. La maturité est au rendez-vous. Le travail des sols permet aux cabernets de s'exprimer pleinement sans délivrer d'arômes variétaux, plus ou moins mûrs. Et pour le coup, de poivron point, dans aucun vin. Ce sont les allergiques à ce légume qui vont être déçus que l'on se soit autant régalés!

    La dégustation s'est évidemment déroulée à l'aveugle, la majorité des participants, encore mal réveillés, savaient tout juste qu'ils se trouvaient sous le patio du Chai Carlina en train de goûter à des vins de Loire. Un indice, cependant, qui coule de source, pour qui savait lire entre les lignes. La Loire rouge, d'Est en Ouest. Millésime 2005, exclusivement.

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    1 TOURAINE Domaine Vincent Ricard – Le Vilain P’tit Rouge : robe grenat brillante, nez fruité sur le cassis, légèrement animal, bouche souple, tanins digestes, finale un peu végétale, apportant de la fraicheur. ***

    2 TOURAINE  Le Grand Cléré – François Blanchard : robe sombre, nez marqué bois, vernis à ongles. Bouche massive, tanins durs et asséchants en finale, un style auquel je n'adhère pas du tout, même si la matière est évidemment là. *(*)

    COTEAUX DU VENDOMOIS Domaine de Montrieux – Emile Hérédia : robe grenat brillante, nez frais, complexe, un peu végétal, puis délivrant beaucoup de fruit à l'aération, des épices et une note balsamique. Bouche tonique, tanins croquants, jolie rondeur. Un vin évident, immédiat, frais et croquant. ****

    COTEAUX DU VENDOMOIS Patrice Colin – Les Vignes d’Emilien Colin : robe grenat, nez réservé, un peu de fruits noirs. Bouche acidulée, fraiche, tanins un peu durs et serrés, finale un peu courte. Très correct. **

    CHINON  Bernard Baudry – La Croix Boissée : robe sombre, nez sur les fruits noirs, avec du Zan et du menthol. Tanins serrés, acidité fraiche, volume et concentration, belle longueur. Un très beau vin! ****

    CHINON  Domaine Lambert – Les Perruches : robe sombre, nez fermé, légèrement lactique. Bouche serrée, avec de la matière, mais complètement cadenassée. Un vin dur à juger  à ce stade. *(**)

    7 BOURGUEIL  Domaine Audebert – Les Marquises : robe sombre, premier nez "savonneux", puis apparition de fruits noirs. Bouche agréable, avec une relative souplesse des tanins et une petite sensation de sucrosité finale.**

    BOURGUEIL Catherine et Pierre Breton – Les Perrières : robe sombre, nez sur les fruits noirs mentholés, le foin coupé frais, une petite touche de fruits blancs (poire?). Tanins veloutés frais en bouche, soyeux et charnus, belle finale pleine de fraicheur. ****(*)

    St NICOLAS DE BOURGUEIL Thierry Amirault – Clos des Quarterons : robe grenat, brillante. Nez sur le cassis, le moka torréfié. Bouche acidulée, aux tanins souples, petite amertume finale. **

    10 St NICOLAS DE BOURGUEIL Sébastien David – Orion : robe sombre, nez frais sur les agrumes. Jolie bouche, ronde et croquante. Une belle matière, fraiche et digeste, avec beaucoup de personnalité. Superbe! *****

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    Crédit photo La Pipette

    11 SAUMUR-CHAMPIGNY Château de Villeneuve – Vieilles Vignes : nez légèrement torréfié, moka, puis cassis. Bouche chaleureuse, ronde et fruitée, sucrosité finale, un peu trop marquée par l'alcool. **

    12  SAUMUR-CHAMPIGNY  Antoine Sanzay – L’Expression : nez sur les fruits mûrs, avec une petite note de poire. Bouche nette et bien dessinée, tanins polis et frais. Très beau vin. ****

    13 SAUMUR  Château de Fosse Sèche – La Clef de Voute : robe grenat, nez peu expressif, sur le tabac, sensation légèrement boisée en fond de verre. Tanins un peu rugueux, asséchant légèrement en finale, mais de la matière, du volume et de la fraicheur. **(*)

    14 SAUMUR  Romain Guiberteau – Cuvée Domaine : nez fermé mais bouche bien fruitée en attaque, avec de la rondeur, de la fraicheur et un chouïa d'amertume, non gênante. Finale un peu ferme mais belle longueur. ****

    15  ANJOU Domaine Philippe Delesvaux – La Montée de l’Epine : robe sombre, nez fruité pur, sur la gelée de mûre, le tabac. Bouche aux tanins veloutés possédant beaucoup de fraicheur et une belle longueur. Très gourmand, une belle réussite. ****

    16  ANJOU    La Grange aux Belles – Marc Houtin – Princé : nez fougueux, un peu animal et balsamique. Bouche arrondie, aux tanins croquants, avec petite sensation de sucrosité (l'alcool!), mais bien fondue. Un vin baroque, échevelé, possédant beaucoup de personnalité. ***

    17 ANJOU-VILLAGES Domaine Ogereau – Clos de la Houssaye : nez très bordelais dans l'esprit, subtile alliance du fruit et du bois, un peu torréfié. La bouche est juteuse, fraiche et fruitée. Une expression classique du cabernet non dénuée d'élégance. ***(*)

    18 VIN DE TABLE FRANÇAIS Didier Chaffardon – Cuvée des Mille Zincs : nez original, sur le cassis acidulé, le litchi, un peu végétal et exotique. Bouche croquante, fraiche, acidulée et gourmande. Un vin plus "trash" que le précédent, un style radicalement différent que j'aime beaucoup. ****

    19 FIEFS VENDEENS Domaine St Nicolas – Thierry Michon – Cuvée Jacques: nez typé cabernet, poivré et végétal, alors qu'il s'agit d'un assemblage. Corsé, tannique, sèchant à peine en finale. Un peu trop marqué par l"élevage, mais c'est un style revendiqué et assumé. **(*)

    20 FIEFS VENDEENS Domaine Aloha – Samuel Mégnan - Belharra : après un premier échantillon bouchonné, cette deuxième bouteille a bénéficié d'une aération moindre. Le nez est crémeux, très agréable. Belle structure tannique avec une petite pointe d'amertume finale, sans astringence. Plutôt carré, puissant et massif, ce qui n'empêche pas une certaine forme d'élégance, il doit encore se fondre pour s'harmoniser, mais c'est déjà une bien belle bouteille. ***(*)

    Olif

    P.S.: l'avis de La Pipette sur cette fort belle dégustation.

  • Coup de Coeur de Foudre au Jonc Blanc

    Coup de Coeur, Coup de Foudre, Coup de Coeur de Foudre...

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    Voluptueux, sensuel et charnel Vin de Table (du bergera quoi?), ce Coeur de Foudre 2005 est un dangereux séducteur. Des arômes de petits fruits noirs, une bouche charnue, des tanins accrocheurs, et, au final, une remarquable fraicheur. Victime d'un double désagrément (rejeté de l'appellation et contraint de changer de nom), il est récompensé largement par l'agrément que l'on a à le boire. 100% Merlot, vinifié de façon plutôt naturelle, en vieux foudre, et voilà le résultat!

    Flash-back. Vélines, commune de l'AOC Montravel, Dordogne. Prononcer Mon(t)ravel, comme dans Mon(t)rachet, ou encore comme l'auteur de Mon Boléro. Copieusement arrosées par des averses intermittentes, les vignes voient la végétation proliférer. Contrairement à celles arrosées de désherbant, où c'est plutôt le contraire, comme on peut s'en douter.

    Au Jonc Blanc, les coquelicots viennent apporter une petite touche de couleur et de gaité à ce printemps maussade.

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    La rencontre avec Franck Pascal fut un peu improvisée par Eric B. à l'heure de l'apéritif. A boire avant de manger,  finalement! Déguster, plutôt, à même la cuve. Un véritable sport pour accéder au goulot ou à la bonde, mais Franck s'y entend plutôt bien.

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    Tous les rouges dégustés (2006 et 2007) allient fraicheur, densité et gourmandise. Pas de notes plus précises, vivement la mise en bouteilles ou en magnum qu'on y regoûte! Qu'il s'agisse de Les Sens du Fruit ou de la future cuvée qui devrait porter tout simplement le nom du domaine. En blanc, coup de coeur (de foudre?) pour Acacia 2006, un Sauvignon d'exception, récolté à belle maturité, hors des canons habituels pour ce cépage, mais tellement bon!

    Olif

    P.S.: à lire également sur le domaine du Jonc Blanc

  • Plus d'un tour dans son Agassac!

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    Château d'Agassac, Ludon-Médoc. Encore une propriété placée sous le signe du renouveau! Plus de 10 années qu'une nouvelle équipe dirigeante a été mise en place par le propriétaire actuel, Groupama, avec pour objectif de redresser la barre et de promouvoir le domaine et ses vins. Un véritable conte de fées, en fait. Il était une fois un fort joli château du Médoc qui tombait en ruines. On raconte qu'une belle princesse endormie vivait à l'intérieur, n'attendant que son Prince Charmant pour ouvrir un oeil. Ce qui fut fait en 1997 avec l'arrivée du dynamique Jean-Luc Zell, qui a sorti plusieurs axes de travail de son Agassac à malices. Le premier, évidemment, ce fut la remise en état du vignoble et des chais, afin d'avoir à disposition un vin de qualité, conforme à son rang, raison d'être de la propriété. Ensuite, place à la restauration du Château, à l'architecture superbe, pour en faire un lieu de séminaires et de conférences mis à disposition des entreprises qui le souhaitent. Et enfin développer une politique d'oenotourisme efficace, déjà récompensée deux fois par un Best of Wine Tourism, pour rentabiliser l'investissement au mieux. Un triple challenge réussi avec brio par Jean-Luc Zell, apte à réunir l'amateur de vins, le cadre supérieur en formation et le père de famille désireux d'occuper sa progéniture intelligemment, l'un n'empêchant pas l'autre et réciproquement.

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    Ce n'est pas pour participer au jeu de pistes à la recherche de la Princesse endormie que nous nous sommes rendus au Château d'Agassac. Evidemment! Ni pour écouter parler des mille et une façon de  placer un contrat d'assurance-bateau à quelqu'un qui a le mal de mer. Que nenni! Mais plutôt pour découvrir et goûter le vin qui y est produit, pardi! Parce qu'il parait que "D'Agassac, c'est un Bordeaux agaçant". Qui refuse la standardisation ,la mode, le conformisme. Voilà un esprit qui ne peut que nous plaire. Et ça nous a plu.

    Le fil conducteur de la dégustation qui va suivre, c'est la fraicheur et la buvabilité. Terme probablement galvaudé ailleurs, mais plus rarement entendu dans le Bordelais, où la course à la concentration et au boisage surchauffé fait rage. Un vin bâti sur la finesse et l'élégance (assemblage de 25% de fût neuf en moyenne, 50% de fût d'un vin et 25% de cuve), qui peut s'apprécier jeune. Nous dégusterons en tout 10 vins, de 2000 à 2007 au préalable, dans l'ordre croissant des millésimes pour mieux apprécier tout le travail accompli. On verra que 2004 constitue un véritable tournant. 1998 et 1999 seront dégustés au cours du repas. Deux millésimes à point, bien appréciés en mangeant, mais qui ne seront pas commentés plus que cela, le carnet et le stylo ayant pris également leur pause syndicale.

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    - Château d'Agassac 2000: nez très fin, trame fine et fondue en bouche, belle finale juteuse. De le fraicheur et du plaisir pour un vin qui possède beaucoup d'élégance.

    - Château d'Agassac 2001: nez très mûr, sur la prune, le tabac. Bouche pleine et charnue, tendue, minérale. Finale droite et à peine austère. Un beau vin en devenir, qu'il faut attendre encore un peu.

    -Château d'Agassac 2002: nez très net, sur le fruit et le réglisse. Tanins souples et ronds, finale à peine courte.

    - Château d'Agassac 2003: l'année de la canicule, celle où il fallait faire des choix de vinification très particuliers et un peu aléatoires. Cuvée constituée de 82% de Cabernet Sauvignon, les merlots ayant un peu grillé sous le soleil. Le nez est lui aussi un peu grillé, puissant, chaleureux. La bouche est fraiche malgré la concentration. Sudiste dans l'esprit, il tire plutôt pas mal son épingle du jeu.

    - Château d'Agassac 2004: contient une plus grande proportion de cabernets, ceux replantés en 1997 étant devenus suffisamment qualitatifs pour être intégrés au grand vin. Droiture et élégance, fraicheur et netteté en bouche, tanins veloutés et fins, longue finale intégrée, voilà l'archétype du vin recherché par Jean-Luc Zell. Les efforts fournis depuis la reprise en main commencent à payer et se ressentent dans le vin.

    - Château d'Agassac 2005: nez intense, matière enrobée et concentrée, finale fraiche et acidulée. Un vin superlatif encore sur la réserve, qu'il faudra attendre patiemment en cave.

    - Château d'Agassac 2006: joli fruit au nez, structure aboutie, à la trame fine et au soyeux incomparable. Très beau vin.

    - Château d'Agassac 2007: 50% CS, 50% Merlot. Sur le fruit, tanins souples et enrobés, sans agressivité, un peu de mâche en finale, mais le fruit reste frais et revient bien.

    Sans aucun doute, avec Groupama, Agassac est devenu le Haut-médoc qui assure! C'est rassurant pour l'avenir de la propriété.

    Olif

  • François Despagne à Grand Corbin: la vigne est son jardin!

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    Situé sur le plateau argilo-sableux de Saint-Emilion, limitrophe de Pomerol, Grand Corbin Despagne vient tout juste de retrouver son lustre d'antan dans le classement 2006 des vins de Saint-Emilion. La mention "Grand cru classé"  figure à nouveau sur les caisses bois du millésime 2006, tout juste mis en bouteilles et préparé pour l'expédition, le jour de notre visite. Un rétablissement de situation dont François Despagne n'est pas peu fier, cela se sent. Car son travail acharné pendant 10 années à la tête du domaine a payé. A juste titre. Amoureux de la vigne et du sol, il a tout mis en oeuvre pour que Grand Corbin redevienne un vrai vin de terroir. Un vrai boulot de jardinier! La compréhension du sol et du sous-sol, élément-clé de la compréhension du vin futur, fut l'une de ses préoccupations premières. D'abord en creusant des fosses pédologiques sur toutes les parcelles qui composent le terroir de Grand Corbin, ce qui lui a permis d'étudier la façon dont il fallait gérer la vigne: densités de plantation, enherbement ou pas, adéquation entre cépage, sol et sous-sol... Puis en concentrant ses efforts sur la production de beaux raisins, aptes à donner de beaux vins, avec un gros travail à la vigne.  "On n'est pas dans la Wine industry, ici!" Travail en lutte raisonnée certifiée, avec quelques essais en bio sur certaines parcelles. Pour comprendre et évaluer. En fonction des résultats obtenus, une conversion pourrait tout à fait être envisagée, mais cela se fera de toute façon en douceur.

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    Leçon d'épamprage sous une petite pluie intermittente

    Ben oui, ici, on n'est pas dans la Wine industry, comme aime à le répéter François Despagne, mais on élabore le plus "pomerolais des Saint-Emilion". Un vin tout en élégance et en raffinement, dont les progrès ne sont qu'aux balbutiements, tant le potentiel est grand, un vin fait pour être bu et qu'il fait bon boire, car élaboré dans cet esprit de fraicheur et de buvabilité, un terme à la mode que l'on ne retrouve encore que fort peu dans la bouche des oenologues ou maîtres de chais bordelais, un peu trop inféodés à un certain système de notation.

    Grand Corbin Despagne 2004: fin, élégant, tanins relativement souples, équilibre frais. Très bon.

    Grand Corbin Despagne 1999: nez épanoui, sur la truffe et les épices, la marque du merlot, qui représente 70% de l'assemblage, d'une manière générale. Un vin parfaitement à point.

    Grand Corbin Despagne 2007: GCD verson fruitée, avec de la fraicheur, des tanins veloutés, une belle longueur, dans un style droit et élégant.

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    Moment trop vite passé en compagnie de François Despagne, passionnant dans son approche de la vigne et du vin, une rencontre que tout le monde aurait souhaité pouvoir prolonger, car il est clair qu'on n'est pas dans la Wine industry, à Grand Corbin. Mais il est déjà temps d'aller entendre sonner L'Angélus...

    Olif

  • RE-VE-VIN 2008: quart d'heure américain en Beaujolais

    Deuxième dégustation matinale des Rencontres Vendéennes, celle du samedi, mais comme je suis dans un trip Bojo...

    Nous y voilà enfin, dans ce quart d'heure américain en Beaujolais, estampillé RE-VE-VIN. En théorie, ce sont les femmes qui invitent. Une majorité de vigneronnes, donc, mais pas exclusivement, parce qu'il était trop tentant d'y associer quelques belles étiquettes du Beaujolais alternatif. Et puis, comme le challenge était de comparer 10 couples de vins issus des 10 crus du Beaujolais, quelques garçons se sont également glissés sur la piste de danse (plus exactement sous le patio du Chai Carlina) pour compléter la sélection. Dégustation fort instructive, homogène et plaisante. Aucun vin caricatural ou mauvais, à l'acidité exacerbée. Mort aux préjugés! Et puis, surtout, pas d'hégémonie d'un style de vin sur un autre, une seule et unique volonté de bien faire, avec la matière première à disposition. Après, ce sont les aléas de la dégustation! Mais dans toutes les bouteilles, il y avait du raisin et du vin, témoignant d'un véritable travail à la vigne. Une grande et belle découverte, car, hormis les quelques stars des vins "nature", tous les vignerons et tous les noms de domaine étaient quasiment inédits pour moi. Des noms à découvrir, donc, et puis surtout à retenir, maintenant!

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    SAINT AMOUR 2006 Domaine Matray – Sandrine Matray : nez sur la cerise, bouche lisse, volume correct. Un vin frais, souple, franc, à la finale acidulée. **

    SAINT AMOUR 2006 Domaine de la Cave Lamartine – Vers l’Eglise – Paul Spay : nez sur les fruits rouges, la griotte, équilibre frais en bouche, direct, croquant. **

    JULIENAS 2006 Domaine Pascal Aufranc : nez plutôt droit, net, sur les fruits rouges. Bouche chaleureuse, avec un certain volume. **

    JULIENAS 2006 Manoir du Carra – Jean-Frédéric Sambardier : nez frais, sur la fraise écrasée, bouche charnue, finale fraiche et croquante. ***

    CHENAS 2006 Domaine des Brureaux – Cuvée Tradition – Nathalie Fauvin : au nez, le fruit est pur, racé, sur la cerise. En bouche, une belle matière, ronde, charnue, fraiche, tapisse le palais. Très beau vin. ****

    CHENAS 2006 Domaine Piron-Lameloise – Quartz –Dominique Piron : nez plutôt réservé, après une petite note fugace de réduction. Bouche tonique, un peu végétale, tanins un peu secs dans une finale plutôt chaude. Du vin, mais un équilibre et une harmonie pas encore atteints.**(*)

    MOULIN A VENT 2006 Martine Chermette – Les Trois Roches : nez encore fermé, bouche arrondie par l'alcool, mais une matière concentrée, épicée, avec une finale sur le fruit. Très prometteur!***(*)

    MOULIN A VENT 2006 Jean-Paul Brun – Terres Dorées : nez sur les fruits rouges, avec une petite note de pomme, pour la fraicheur. En bouche, un joli fruit, frais, de la longueur et de la droiture, sur des notes épicées. Finale légèrement tannique, sans sécheresse. Un très beau vin. ****

    FLEURIE 2006 Clos de Mez – La Dot – Marie-Elodie Zighera : beau nez, net et précis, bouche charnue, concentrée et bien structurée. Superbe!****

    10 FLEURIE 2005 Olivier Merlin : une bouteille qui envoie du bois dès le nez. La bouche est chaleureuse, un peu déséquilibrée sur l'alcool, avec des tanins qui sèchent en finale. C'est un 2005, la concentration est là, même si l'élevage est plutôt marqué à ce stade. A attendre, forcément. **(*)

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    11 CHIROUBLES 2006 Domaine du Petit Puits – Céline Méziat : nez fruité et épicé, sur la cerise. Bouche fraiche, pleine, acidulée, exprimant les fruits blancs. Rafraichissant!***

    12 CHIROUBLES 2006 Georges Descombes : réduction passagère au nez, puis cerises à l'alcool, épices. Bouche concentrée, chaleureuse, digeste, avec une pointe de volatile type acétate. L'ensemble est tout à fait cohérent et se laisse boire avec grand plaisir. ****

    13 MORGON 2006 Claude-Emmanuelle Desvignes – Côte du Py : fruit pur, au nez comme en bouche, dès l'attaque. Fraicheur et droiture donnent naissance à un très beau vin. ****

    14 MORGON 2006 Marcel Lapierre : légère réduction, puis de la cerise à plein nez, avec un petit côté confit. Bouche charnue et fraiche, jolie finale acidulée qui sèche à peine. ***

    15 REGNIE Tradition 2005 Domaine Tano Péchard – Ghislaine Péchard : nez plutôt discret, bouche fraiche, droite, acidulée, à peine courte. **

    16 REGNIE  2006  Domaine de Colette – Vieilles Vignes – Jacky Gauthier : nez sur la cerise à l'alcool, bouche ronde, concentrée, fraiche, finale salivante, qui sèche à peine, un peu chaude. ***

    17 COTE DE BROUILLY 2006 Domaine de la Voûte des Crozes – Nicole Chanrion : acidulé, frais, croquant, très plaisant dans son registre tout fruit. ***

    18 COTE DE BROUILLY 2006 Christophe Pacalet : nez sur les fruits blancs, un peu lardé et fumé (réduction?). Concentré et charnu, croquant, il est à peine marqué par l'alcool en finale et les tanins sèchent un peu. ***

    19 BROUILLY 2006 Domaine des Pierres Soleil – Alou Viornery : gentiment fruité, acidulé, frais et droit. Très plaisant. ***

    20 BROUILLY 2006 Jean-Claude Lapalu – La Croix des Rameaux : très fruité, avec une pointe de sucrosité en bouche, mais de la droiture et de la fraicheur, avec sa finale acidulée. Beau vin, peut-être le plus accompli de toute la série.****

    Olif

  • L'Envers du Décor

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    Saint-Em', version bistrot. Un lieu unique, tenu par François de Lignéris (pas encore complètement remis de la vente (forcée) de son Château Soutard), où l'on peut s'offrir une parenthèse vinique extra-bordelaise. Moment de pur plaisir extatique, pas si incongru que cela. Le monde entier du vin dans une petite rue saint-émilionnaise.

    Très beau Montlouis Les Choisilles 2005 de Chidaine, épatant Fleurie "Ultime" 2005 d'Yvon Métras, en magnum, fringante Mémé 2006 du Domaine Gramenon, rafraichissant Châteauneuf 2004 du domaine Charvin, consistant Jadis 2004 de Barral, l'éclectisme de la carte des vins réjouit le palais par la justesse de sa sélection. La cuisine est goûteuse, un brin canaille, malgré quelques imperfections de cuisson.

    Quand on pousse la porte de cet établissement, aucun doute, on se retrouve dans l'Envers du Décor!

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    L'Envers du décor
    11, rue du Clocher – 33330 Saint-Emilion
    Tel. 05 57 74 48 31

    Olif

  • Beaujolais, Beaujolais...

    Tandis qu'un certain Michel B. lance, dans L'Amateur (The WineLover), une alerte rouge sur la région, mettant en garde à juste titre contre la dégradation du patrimoine viticole par une culture intensive qui laisse les sols exsangues, la résistance s'organise!

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    (La pelouse du Château Cambon, du côté de Saint-Jean d'Ardières. Rien à voir avec celle d'un Château de Bordeaux.)

    C'est que le Beaujolais aimerait bien faire parler de lui un peu plus souvent que juste le troisième jeudi de novembre! On le comprend aisément. Arrachons les bananiers et les framboisiers, replantons de la vigne, crénom! Pour faire du vin, du vrai, avec des arômes naturels et des levures indigènes non aromatisées. Retrouvons le goût et l'odeur du Gamay, le produit de beauté des amateurs de vin franc et gouleyant, celui qui fait rougir les joues de plaisir, bien avant que les irrémédiables outrages de l'âge, associés à une surconsommation de boisson alcoolisée, ne viennent frapper du sceau de l'indélébile les pommettes boursoufflées de l'intempérant, malgré les recommandations des ayatollahs hygiénistes qui nous gouvernent, fort mal au demeurant, prônant l'épanouissement dans le travail, la rigueur et l'austérité, alors que de temps en temps, boire un bon coup, rigoler un petit peu et profiter de la vie ne peut pas nous faire de mal, non mais c'est vrai, quoi! Ne pas oublier de respirer au milieu de la phrase, ou à la rigueur siffler un verre de Beaujolais pour reprendre son souffle.

    En un mois et demi, j'ai fait une telle cure de Beaujolpif que j'en suis encore tout imprégné. Je sue le Gamay par tous les pores de ma peau. Suis-je normal? J'ai trouvé ça bon! J'en ai bu en Bourgogne, ce qui n'est déjà pas rien. J'en ai bu en Beaujolais, ce qui est plus courant. J'en ai bu en Vendée, ce qui est déjà moins banal. J'en ai bu en Bordelais, ce qui est carrément hallucinant. Partout où je vais en ce moment, je déguste et/ou bois du Beaujolais. J'en rêve même la nuit et me relève pour le pisser. J'exagère à peine.Le Beaujolais, on peut en boire toute l'année, et pas que les mois en "R". Comme les huitres, en fait. Sauf que c'est plus dur de les associer les deux. Quoique...

    Tout ça a commencé au Off de Ouf du Château Prieuré-Roch. Après les bulles et les blancs, le Gamay! D'abord chez Cyril Alonso, du Domaine de l'Ancestra, avec deux cuvées indécentes à en rester sur le c..: Régnié 2004 Un des Sens et le Château Gonflable 2006, Grand Q Glacé, une deuxième mise de ce désormais célèbre Beaujolais-Villages, bâti sur la fraicheur et le croquant. Le même Cyril Alonso retrouvé à la Beaujoloise, in situ, qui nous a abreuvé à La Source du Noune, une Ô gazeuse rosée, 100% naturelle, livrée en bouteille de limonade!

    En parlant du Noune, plus connu à l'état-civil sous le patronyme de Georges Descombes, rencontré à Prieuré-Roch, on retiendra un Régnié 2006 concentré, épicé et charnu, ainsi qu'un beau Brouilly 2005, minéral et acidulé.

    Impossible de passer sous silence les vins du Domaine Marcel Lapierre, bien connus des vrais amateurs de Beaujolais, dégustés lors des deux manifestations, et qui constituent une référence incontournable en la matière.

    Petit coup de projo sur un petit nouveau qui a le vent en poupe et le vin en proue: Karim Vionnet, avec son unique cuvée de Beaujolais-Villages, qui donne envie d'en boire. Ce n'est pas le moindre des compliments!

    Belle et grande rencontre que celle avec Jean-Paul Brun, du Domaine des Terres Dorées, le Beaujolais à son plus haut niveau au travers de cuvées alliant tradition et modernité.

    Et puis, ultime plaisir, une dégustation des vins d'Yvon Métras, en compagnie de la pétillante Caribou. Ultime dégustation à la Beaujoloise et ultime vin, la fameuse cuvée Ultime 2005 d'Yvon, un Fleurie grandiose qui réveille les papilles et allume le regard. Pas vrai, Caribou?

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    Il semblerait donc que ça bouge, en Beaujolais, et que certains ont anticipé l'état d'alerte. Pas uniquement dans le  monde du vin alternatif, d'ailleurs. Ce sera le thème du Quart d'heure américain en Beaujolais des REVEVIN 2008. Alors, on en reparle bientôt!

    Beaujolais, Beaujolais...

    Olif

  • Mareuil en Ré



    Mise en condition avant la Vendée: quelques huitres, une aile de raie en ile de Ré et un fief vendéen du Château de Rosnay.
    En terrasse (ventée) avec vue sur le port de Saint-Martin de Ré, ça rime mais ça limite forcément le choix des vins!

    Olif