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  • VDV 24: papilles et molécules

     

    VendredisduvinVoici donc la 24ème session des Vendredis du vin, session pour laquelle il va falloir se plonger dans l'infiniment petit, à la demande expresse de François Chartier, célèbre sommelier canadien spécialisé en sommellerie moléculaire.

     

    Késako, la sommellerie moléculaire? :euh:

     

    En fait, c'est très simple, et je pense que l'on peut tous remercier François Chartier d'y avoir pensé pour nous. Pour faire encore plus simple, schématiquement, dans le vin, il y a beaucoup d'eau (eh, oui!, désolé si je brise le mythe du pochtron!),  un peu d'alcool et tout un tas de petites molécules. Pas des petits débris de cire ou de bouchon lorsque l'on a ouvert la bouteille comme un sagouin. Non, des trucs que l'on ne voit même pas à l'œil nu, des trucs microscopiques, voire plus, et dont certains ont bon goût et d'autres pas. Ces p'tites molécules, elles se regroupent dans différentes familles, voire plus si affinités. Elles sont à l'origine des différents arômes rencontrés dans les aliments d'une manière générale et dans le vin en particulier. Plus il y en a, plus l'aliment a du goût. Si en plus, on lui associe un vin qui possède les mêmes molécules, les sensations s'en retrouvent décuplées. Pour tous ceux qui ne disposent pas d'un chromatographe ou autre ustensile de ce genre à la maison, afin de décrypter tous les atomes de leur casse-croûte du midi, François Chartier a publié un livre destiné à l'apprentissage de base de la sommellerie moléculaire. A placer à mi-chemin entre la cave, le laboratoire et la cuisine. Et à compulser sans modération, ... quand il sera disponible de ce côté-ci de l'Atlantique. Pour l'instant, les frais de port à destination de l'Europe sont un peu prohibitifs!


     

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    Petit travail pratique suggéré à l'occasion de ces VDV moléculaires, l'alliance entre molécules mentholées (les "anisés") et Sauvignon blanc, qui appartiennent à la même famille. L'occasion de passer 5 bonnes minutes en cuisine, le temps de réaliser de succulents Filets de truite fumée au bois de hêtre,  marinade à l'Absinthe de Pontarlier. 5 minutes de boulot pour une bonne demi-heure à se rouler par terre de bonheur, le temps que ça marine un brin. Et le temps aussi de s'occuper un brin d'aneth. D'ailleurs, j'ai bien connu une fille qui s'appellait Annette. Un beau brin, Annette! Ses longs cheveux ne tombaient que rarement dans la soupe mais plutôt au bas des reins, dans le creux, là où ça fait beau. Ses petits seins fermes  se croquaient comme des tomates "cœur de pigeon". Et sa bouche avait aussi un goût anisé ... Mais je m'égare.

     

     

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    Annette, déstructuration anthropophage © Olif 2008


    Le plus délicat, ensuite, fut de passer à la cave. Deux bonnes heures de spéléo pour dénicher sous une pile la bouteille qui devrait conduire à l'extase moléculaire: un Sauvignon non boisé dont les composants volatils sont censés entrer en totale symbiose avec les anisés de l'aneth et de l'absinthe. Ce Sauvignon, une fois de plus, ce fut celui d'Alice. Et Olivier De Moor. Saint-Bris 2007. Au nez légèrement fumé, à la belle vivacité et à la finale acidulée. Quasi-fusionnel avec l'aneth pour une grande harmonie en bouche, ces deux-là étant faits pour s'entendre. Un véritable feu d'artifice moléculaire!

     

     

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    Saint-Bris, truite à l'aneth, absinthe de Pontarlier-Anis. Et voilà les petites molécules qui exultent!

     

    N.B.: pour la marinade des filets de truite: citron, huile d'olive du Clos des Fées et Absinthe de Pontarlier (François Guy). L'alchimie du bonheur dans l'assiette!


    Olif

     

    P.S.: Encore heureux qu'il n'ait pas fallu se taper la litière du minou avec le Sauvignon!

     

    P.S.2: le premier qui me dit qu'elle a 3 nénés cœur de pigeon, une fois déstructurée, l'Annette, je lui rétorquerai que c'est normal pour une Vénusienne. Et toc!



  • Sers donc un Cerdon!

    Le poisson rouge de Gaston Lagaffe s'appelait Bubulle. Cette boisson rouge qui fait des bulles s'appelle Cerdon. Sers m'en donc un petit verre pour fêter le retour de Mme Olif au foyer, après une semaine d'apprentissage du Ch'ti en peinture. La preuve en image, du côté de Berck-Plage:

     

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    Le Cerdon, c'est la boisson préférée des enfants, depuis qu'ils sont un peu plus grands. Du fruit, un peu de sucre, de la bulle, festive et gouleyante, peu d'alcool (7,5° pour celui-ci), il faut reconnaitre que ça surclasse nettement le Champomy.

     

    Du pétillant naturel élaboré selon la méthode ancestrale, moitié gamay, moitié poulsard, la naturelle intersection entre deux régions contigües, le Bugey, frontière  viticole entre le Jura et la Savoie. Mise en bouteille avant la fin de la première fermentation. D'où ce faible degré d'alcool et ce fruit à se damner. Celui d'Elie et Alain Renardat-Fache, en version demi-sec tendance nature, pour les gourmands, fait fureur et les stocks sont dévalisés en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire.

    Santé bonheur!

     

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    Pardon pour la photo légèrement floue, mais j'ai un tout petit peu bugey!

     

    Olif

     

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  • Orgie de Ploussard!

    Chacun commence à le savoir dorénavant, j'espère, le nom de ce cépage jurassien se nomme indifféremment Ploussard ou Poulsard, selon l'endroit du département où l'on se situe. Ploussard à Pupillin, qui en est la capitale tant il s'épanouit sur les marnes du Lias, et son nom vient alors de la plousse ou pelosse, terme ancien pour désigner la prunelle dont la forme des grains n'est pas sans rappeler celle de ce cépage. Et Poulsard un peu partout ailleurs, en Arbois comme dans les Côtes du Jura, parce que les grappes poussent vite (pulsare en latin).

     

    Mais tout ceci n'est que querelle étymologique. Ploussard ou Poulsard, l'important, c'est d'en boire, finalement! Et d'en manger, aussi! Plus exactement de cuisiner avec, afin de démontrer que la saucisse de Morteau est définitivement le trait d'union entre Poulsard et Ploussard.

     

     

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    Au fond de la casserole, un Ploussard pupillanais de contrebande. Pas frelaté pour autant. Mais il en fallait bien un!  Un sacrifice non vain. Et puis, quelques patates. Par dessus, la Belle de Morteau, Label Rouge. Cuisson lente au four, pour confire la saucisse dans le vin. Pour faire glisser, Dorabella 2008, rouge aussi et Poulsard arboisien du domaine de l'Octavin. Un petit bijou signé Alice Bouvot et Charles Dagand, le fruit et la soie emprisonnés dans une bouteille. Macération carbonique et vinification sans soufre, une toute nouvelle partition du domaine, à consommer allegro avec modération.

     

    La bouteille idéale pour souhaiter la bienvenue dans les vignes à une jeune pousse, Anatole, pour un millésime qui s'annonce déjà grand! Vive le Ploussard, vive le Poulsard, vive Anatole!

     

     

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    Olif

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  • Celui d'Alice

     

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    Si je me réfère
    A mon gestionnaire
    Il est temps de faire
    La dégustation
    De ce vin espiègle
    Qui échappe à la règle
    Plus noble qu'un aigle
    Dans sa condition
    Ce vin c'est Rosette
    Chablis deux mille sept
    Un peu jeune peut-êt'
    Mais c' n'est pas un tort
    Car si on le déguste
    Il n'y a rien d'injuste
    On peut faire un must
    Du vin des De Moor

    C'est un vrai délice
    Y'a pas de notice
    Mais même un novice
    Sent la minéralité
    Y a sous sa pelisse
    Le climat de Courgis
    Entre deux épices
    Tendres acidulées
    Moi mon seul Chablis
    C'est celui d'Alice
    C'est de la réglisse
    Du petit sucrin
    Le vin des De Moor
    Est vraiment l'plus fort
    A la vie à la mort
    En boire jusqu'à demain

     

    Pas très difficile de faire un compte-rendu qui sorte de l'ordinaire, avec pareil vin et la complicité involontaire de Pierre Perret! Une petite familiarité avec Alice De Moor, que je n'ai pas encore le plaisir de connaitre, et qui, je l'espère, ne m'en voudra pas. Rosette 2007, c'est de la grande quille, et en plus, c'est naturel!

     

    Olif

     

    P.S.1: pendant que tous mes petits copains blogueurs vont mener la vie de château en Bordelais et se la couler douce à Vinexpo, je garde la maison. Beaucoup de boulot, mais je vais essayer de publier deux ou trois billets cette semaine. Des commentaires sur des bouteilles, finies les appréciations de revues pour l'instant!

     

    P.S.2: petit clin d'œil à Daniel-Etienne Defaix, à qui j'ai promis d'ouvrir un vin de Chablis pour le remercier de m'avoir souhaité un bon été, une bonne fête de la musique et ... quoi d'autre encore? Bon, ce n'est pas un des siens, mais c'est l'intention qui compte!

     

    P.S.3: demain, c'est encore celui d'Alice, mais Saint-Bris 2007, avec un truc à l'anis, parce que je m'essaie à la sommellerie moléculaire. Mais chuuut, c'est pour vendredi prochain!

     

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  • Le magazine de référence de l'amateur ... de Bordeaux!

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    Banzaï! Il fallait s'y attendre! J'ai déclenché un tsunami-bonsaï en "m'attaquant" à une icône de la presse du vin en France, la RVF, Revue des Vins de France, pour ne point la nommer, auto-proclamée "le magazine de référence de l'amateur". Pas loin d'une trentaine de commentaires suite à l'article, pour beaucoup plutôt positifs (ouf!), des réactions un peu partout dans la Bloglouglou (, encore ) ou sur les forums (DC et LPV),  voilà mon audience dopée pour le meilleur et/ou pour le pire, ce qui pourrait bien justifier quelques éclaircissements, pour ne pas dire une mise au point à destination des myopes de mes intentions. Loin de moi l'idée d'avoir voulu crier gratuitement "Haro sur le Saverot!". Une revue qui se veut la référence de l'amateur ne peut pas impunément mépriser une bonne partie de son lectorat sans essuyer quelques coups de plumes bien sentis. Alors non, je ne trouve pas la charge trop lourde, mais plutôt stimulante! Elle démontre en tous cas que la RVF est un bon sujet de conversation au sein de la communauté des amateurs, à défaut d'en être la référence.

     

    Si je revendique bien être un "gentil garçon aux textes humoristico-drolatiques", je n'accuse ni ne dénonce rien, ni personne. Je me borne à constater et n'ai donc nul besoin d'être journaliste, critique de vins ou dégustateur chevronné assermenté pour pointer les contradictions d'un journal censé s'adresser à l'amateur (moi, par exemple, entre autres). Je n'ai jamais remis en question la compétence des dégustateurs de la RVF, je leur reproche simplement de s'accrocher à un passé désormais révolu, où eux seuls pouvaient donner quelques clés à l'amateur. Le mode du vin a évolué, Internet a changé la donne et si Magnum Vinum a ouvert la voie aux échanges forumesques sur le vin, la RVF est resté à quai après avoir quitté le navire. Nier ou regretter cette évidence, c'est plutôt has been, je trouve!

     

    Lu ailleurs, sur un forum, je n'ai jamais non plus prétendu que les amateurs (et moi en particulier) pouvaient se substituer aux critiques professionnels (de la RVF, entre autres). Quelle ineptie! Je voulais juste souligner que ceux-ci avaient de plus en plus les moyens de s'en passer pour se confronter à leur propre expérience. Ce qui n'en fait nullement les nouveaux gourous de la Bloglouglou, pour peu qu'ils publient leurs appréciations sur le Net, mais simplement une source d'information supplémentaire à consulter. Après, s'exprimer sur un forum ou sur un blog, c'est selon son degré de mégalomanie. Il est cependant plus facile d'affirmer son caractère dominateur au sein d'une communauté que lorsque l'on est tout seul. Mais évidemment, je caricature.

     

     

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    Ceci dit, et c'est l'objet de ce billet de rappel, il n'est pas impossible que la RVF ait du souci à se faire vis à vis de la concurrence, la vraie, celle des  journaux de papier écrits par des professionnels de la profession et qui pourraient bientôt chercher à devenir référents auprès de l'amateur. Un qui l'est déjà, auprès des amateurs de Bordeaux, c'est ... l'Amateur de Bordeaux, qui revient depuis peu avec une nouvelle formule, un peu moins bling-bling (c'est tendance!), un peu plus généraliste, même si Bordeaux reste majoritaire. Au menu de ce tout nouveau numéro, un gros dossier sur les Rosés (c'est tendance aussi), une interview rentre-dedans de Bernard Magrez, un "libre propos" de Michel Bettane, des conseils pour l'achat des primeurs 2008, des analyses météo dans les grands vignobles français pour les deux mois qui viennent de s'écouler (une nouveauté plutôt sympa). Et puis, de façon qui parait naturelle, une double page sur l'Internet du vin, avec quelques adresses Web qui méritent d'être signalées. Comme par hasard, mais ce n'était pas prémédité, on y trouve un "blog hautement recommandable" pour son style "enlevé". C'est signé Véronique Raisin, la Picrocoleuse, et ça me fait plaisir de me retrouver cité dans cette rubrique en compagnie du Glougueule de Sylvie Augereau et Cie.

     

     

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    L'autre magazine qui pourrait devenir une référence généraliste, c'est Terre de Vins, le journal des saveurs et des terroirs du Sud, qui envisage à la fois de s'étendre à toutes les saveurs et tous les terroirs, ainsi que d'envahir la toile. En attendant, Terre de Vins est une approche du beau et de l'esthétisme, dans le verre et dans l'assiette, avec un accent sudiste, et fête ses 10 ans avec ce dernier numéro de juin 2009, associant vin et sensualité. On y apprend notamment que le Pomerol Certan de May 1959 en demi-bouteille est un aphrodisiaque hors du commun! Il faut cependant s'appeler Andreas Larsson, meilleur sommelier du monde en 2007, pour juger de tous les effets.

    On y découvrira également une jolie sélection de Cinsault, purs ou en assemblages, ce qui en soi n'est pas banal, ainsi qu'une escapade du côté de Vacqueyras.

     

     

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    La presse œnologique n'a donc pas encore dit son dernier mot et je suis le premier à m'en réjouir. On y parle d'Internet, Internet parle de la presse papier, tout est bien qui finit bien, non?

     

    Olif

     

     

  • Le magazine de RVFérence de l'amateur


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    Il y avait longtemps que je n'avais pas consenti à racheter un numéro de la RVF en kiosque. Je n'aurais peut-être pas dû. Mais deux accroches de la couverture m'ont incité à mettre la main au portefeuille. Millésime 2008, d'abord, c'est écrit en gros. Après l'avoir feuilleté rapidement, j'y ai relevé plusieurs noms de vignerons et de vins que j'affectionne. En Jura (L'Octavin, et surtout Fanfan Ganevat, qui décroche la palme, quel scoop!,...), en Roussillon (bon nombre de ceux découverts à Saint-Jean de Monts), en Loire (Sébastien David, plébiscité pour son In Vivo, donc millésime ... 2006!, mais aussi pour l'hurluberlu 2008, heureusement). Et puis, ce numéro spécial se proclame "le magazine de référence de l'amateur", ce que, innocemment, je pense encore être (un amateur, pas une référence!). J'y suis donc allé de mes 7,50€. Quand même! Je n'aurais peut-être pas dû.

     

    Bon alors, qu'est-ce qu'on lit de beau, dans ce magazine rvférent de l'amateur, en dehors de toute une sélection des soit-disant "plus beaux" vins du millésime 2008, alors que l'immense majorité d'entre eux ne sont encore qu'au stade embryonnaire?

     

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    Tout d'abord, une analyse de la démocratisation bordelaise, intitulée de façon très sarkozy-tendance "la fin des années Bling-Bling". Ce qu'il faut en retenir, essentiellement, c'est que ces années de disette économique contraignent les aristocrates girondins à ouvrir les portes de leurs dégustations aux manants et aux roturiers, autrement dit aux amateurs, blogueurs ou forumeurs. Au grand dam des journalistes viniques,  qui persistent à voir d'un mauvais œil l'envahissement de leur pré carré par des hordes d'analphabètes du vin, qui n'y connaissent rien et qui feraient mieux d'acheter ce qu'on leur conseille plutôt que de vouloir venir jouer dans la cour des grands. Et si le journaliste mandaté cite néanmoins quelque nom de blogueur émérite, en l'occurence celui de Daniel Sériot, passionné de la rive droite et dégustateur stakhanoviste de toutes les portes ouvertes bordelaises, y compris celle des primeurs, c'est pour mieux mettre en avant le travail consciencieux des p'tits gars de la RVF, qui goûtent et regoûtent encore, se forgeant un jugement inégalable sur les meilleurs vins, ce qu'aucun amateur ne pourra jamais se permettre, au vu de ses compétences, tout juste bonnes à émettre un avis. Donc, en résumé, continuez d'acheter ce qu'on vous dit et surtout ne la ramenez pas, car ce que pense un "web-dégustateur" ne vaut pas tripette. C'est en quelque sorte la substance de cet article socio-économico-grandguignolesque de Jérôme Baudouin, qui s'étonne presque que Bordeaux soit tombé si bas pour dérouler un pareil tapis rouge à la plèbe vino-internautique. Sur un ton presque crucial, il fait même mine de s'inquiéter pour son avenir et s'interroge: "la masse des avis individuels des amateurs remplacera-t-elle demain le jugement de professionnels expérimentés?".  Tant que ces derniers seront aussi imbus d'eux-mêmes, ce serait bien, oui, en fait! Parce que moi, tu sais, le tribunal...!

     

    Ensuite, page 15, un petit clin d'œil à Fabrice le Glatin, dans une thermobrève tempérée, pour saluer l'envol de Vinsurvin 2.0, la rvférence des blogs vins. Coucou Fabrice et bravo à toi! Faut-il y voir un renvoi d'ascenseur pour une récente interview de Denis Saverot publiée sur Vinsurvin? Entre référence et déférence, aucune préférence...

    Question: est-ce qu'une interview de Jérôme Baudouin sur le Blog d'Olif me vaudra les mêmes honneurs?

     

    Plus loin, on apprend, de la bouche même de Raymond Redding, directeur du courrier à la Poste, que "le Bandol est le seul vrai rosé!". C'est même écrit en gros en haut de l'interview. J'ai demandé à mon facteur ce qu'il en pensait: lui, il préfère le Tavel. Question de goût, probablement. Ou alors de moyens.

    Sensationnalisme, quand tu nous tiens...

     

    Et puis, il y a enfin  Antoine Gerbelle et son Bloc-Notes. Sympa, l'Antoine. Et impayable. Je l'ai rencontré en 2007 à Angers lors de la remise du 1er Wine Blog Trophy. On a mangé un morceau ensemble. A la même table, exactement. Oui, Monsieur. A l'époque, les blogueurs, il les prenait déjà pour des petits rigolos. Un précurseur! Il n'a pas beaucoup changé. Sauf que, lui, maintenant, il cultive aussi l'humour vinique déjanté. C'est bien, Antoine, continue de fumer comme ça, c'est du Belge! Que la Magnum Force soit avec toi! Si je peux me permettre un conseil, ouvre un Blog-Notes. Sur le tout nouveau tout beau site de la revue, annoncé en vain, mais à grands coups de biniou, depuis des lustres. Faudra quand même se dépêcher, hein, afin d'être prêt pour le WBT 2010!

     

    Ce qu'ils n'ont pas l'air de vouloir comprendre, les p'tits gars de la RVF (ou alors ils font juste semblant?), c'est que le véritable et sincère amateur de vins n'a plus envie de se contenter du "jugement" de quelques œno-journalistes en mal de renommée influente (voir à ce propos la petite étude sur l'influence des journalistes du vin, écrite par un des leurs. L'humilité, ça s'apprend, en fait! Merci Hervé Lalau!). L'amateur, il veut participer à la messe. Il veut se goinfrer d'hosties. Il veut vampiriser le sang du Christ. Ce que bon nombre de vignerons, d'organisateurs de salons et d'attachés de presse ont, eux, bien intégré, leur permettant de s'impliquer d'une manière ou d'une autre dans le monde un peu cadenassé du vin réservé aux pros. Toutes les retombées sont bonnes à prendre. Parler du vin, de quelque manière que ce soit, pro ou amateur, c'est communiquer, véhiculer de l'information, promouvoir. Le Web y a désormais une grande place. Ne tardez pas à y prendre la vôtre, les petits gars de la RVF, parce que, de ce côté-là, vous êtes un peu largués! Pas besoin de se monter le bourrichon les uns contre les autres, pourtant. Tous ensemble dans le grand melting-pote des œnophiles copains. Chacun son créneau, sa sensibilité, sa façon de voir les choses, sa crédibilité. Ce n'est pas de la concurrence, mais de la complémentarité. Bon, c'est pas demain la veille, en fait, tant qu'il y aura autant de mépris et de suffisance affichés unilatéralement. A moins que le bœurvf ne craigne que quelques grenouilles ambitieuses ne finissent par lui faire de l'ombre? Peu probable, pourtant, tant que les coâsseurs n'enflent qu'au niveau des chevilles.

     

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    La RVF, le magazine de référence de l'amateur? Je veux bien, mais de quel amateur s'agit-il, au fait?

     

    Je ne sais pas vous, mais moi, ça m'a fait un bien fou d'écrire ce petit billet! :depelle:

     

    Bon, maintenant...  :pilote: !

     

    Olif

     

  • A la vigne Comme à la ville...

     

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    La tentation de rapprocher ces deux-là sur la balustrade de ma terrasse était grande. Unis à la vigne comme à la ville! Le Vin Passion de Corinne Comme et le Château Pontet Canet dont son mari Jean-Michel est le régisseur. Deux approches similaires à la vigne, forcément, même si les moyens ne sont pas les mêmes. D'un côté, un petit domaine familial, un "projet humain" avec une sensibilité très féminine qui s'exprime notamment au travers d'un blog qui ne mâche pas toujours ses mots, Corinne Comme n'ayant aucun scrupule à mettre les pieds dans le plat des pratiques culturales indignes d'une certain nombre de ses confrères bordelais. De l'autre, un Grand Cru Classé sur un terroir prestigieux qui n'hésite pas à se remettre en question et qui va jusqu'au bout de ses convictions viticoles, pour le meilleur et le plus biodynamique possible.

     

    Honneur aux dames, le Vin Passion 2007 du Château du Champ des Treilles est un vin blanc d'assemblage 1/3 1/3 1/3. Sauvignon, Sémillon, Muscadelle. Droit, floral et minéral, sa bouche nette, fraiche et cristalline fait plaisir. Un vin d'une grande finesse, très élancé et élégant, troqué à Saint-Jean de Monts contre une 1/2 bouteille de Côtes du Jura de Fanfan Ganevat. Ça les vaut largement, il n'y a rien à regretter.

    Le Pontet-Canet 2004 est encore bien jeune, ma foi. Robe noire, nez mûr et finement boisé, bouche dense et serrée, tanins juteux, acidité fraiche, grande longueur, il y a bien des promesses dans ce vin. Dégusté en primeur au printemps 2005, il m'avait déjà grandement séduit. Je suis heureux de ne pas m'être trompé et je ne regrette pas d'en avoir acquis une petite caisse dans la foulée.

     

    Comme que Comme, t'as meilleur temps, aussi bien. Parole de Franc-Comtois!

     

    Olif

     

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  • Bulles roses...

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    Rosés bis, le sujet est toujours d'actualité. Plus brûlant, de plus en plus controversé. Même si l'Europe a tranché! En faveur du vrai rosé, le seul, le meilleur, celui qui n'est pas coupé. Tant mieux, peut-on se réjouir. Pour l'image du produit, surtout. Parce que ce n'est pas ça qui va améliorer la qualité des mauvais rosés, ceux qui se vendent un peu partout en France sous diverses étiquettes, parfois soit-disant prestigieuses.


    Pour fêter ça, ajoutons-y "Des bulles, des bulles, des bulles..., puis plus rien!". C'est pas moi qui le dis, c'est Clarika. Et ça vaut le coup d'être écouté, elle a du peps aussi, Clarika!

    Bouteilles dégustées à des moments différents (sauf en ce qui concerne les deux premières, bues successivement), non à l'aveugle, en ce qui me concerne, pour le plaisir, mais pas en compagnie d'Herbert Léonard.

    - Champagne L'Alchimiste 2004, David Léclapart: robe soutenue, groseille, nez sur la fraise, une pointe de réduction, bouche vineuse, harmonieuse, arrondie, portée par la finesse de la bulle, finale fraiche. Un vin d'artiste, alchimiste à ses heures, un pur rosé de macération. Le nez peut dérouter mais la bouche est une véritable merveille. Un beau vin de Champagne, biodynamique, qui ravira l'amateur exigeant et le bon apôtre.

    - Champagne D de Devaux: robe saumonée, pâle, bulle fine, nez frais, acidulé, avec un petit côté agrumes. Bouche vive qui s'arrondit à l'aération, bulle acidulée. Classique dans son expression, il rassure l'amateur occasionnel par son côté droit et linéaire. 53% de Pinot noir (dont 11% de vin rouge), 47% de Chardonnay, produit en terre auboise, la maison Veuve A. Devaux ayant été cédée en 1987 aux producteurs de l'Union auboise. Un rosé de coupage, mais ce n'est pas vraiment ce qui fait la différence avec la cuvée précédente. Apprécié pour sa netteté et sa vocation de vin rosé d'apéritif.

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    - Champagne Cuvée rosée Veuve A. Devaux: robe rose soutenu, nez un peu éteint à l'ouverture de la bouteille. Expression plutôt linéaire, simple, avec une pointe d'amertume. L'entrée de gamme rosée de la maison Devaux, 70% Pinot noir (dont 15% de vin rouge) et 30% Chardonnay).


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    La véritable alchimie du rosé l'emporte sur le coupage, haut la main, mais surtout parce qu'il s'agit là de deux conceptions différentes de la Champagne. Biodynamie et terroir versus production coopérative de qualité. Les deux ont leur place sur le marché et sur la table.

    Poursuite de l'exercice dans les semaines à venir, avec les bouteilles qui restent, au fur et à mesure de l'envie d'ouvrir des bulles roses...

    Olif


  • RE-VE-VIN 2009 : le domaine des Sablonnettes

     

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    "Y'a tout à l'heure

    15 jours de malheur

    Mon vieux Layon

    Qu'on est parti

    Du paradis

    De l'accord...

    euh...

    ... dayon..?"

     

    Hmmm!...

    Ainsi aurait pu chanter le Grand Georges, s'il avait eu la chance de connaitre les nouvelles heures de gloire de l'appellation angevine. "Le Layon, ça ruine et ça déruine!" a dit en substance son père à Joël Ménard lorsqu'il a décidé de poursuivre l'aventure viticole du côté de Rablay, sur les rives du Layon, délicieuse rivière angevine réputée pour son brouillard automnal autant que matinal, générateur de botrytis noble sur des grains de chenin qui n'attendent plus que cela pour rôtir doucettement la journée au soleil. Le Layon, ça ruine, lorsque l'on produit, comme dans les années 80, en grandes quantités, et que l'on vend difficilement, même à bas prix, des vins surchaptalisés au Beghin Say, et pourtant impropres à sucrer le moindre café. Ça déruine, lorsque l'on sait faire preuve de discernement, que l'on vinifie intelligemment, de préférence en bio, sans chaptaliser, en diversifiant sa production, rouges, blancs, moelleux et liquoreux, tout en insistant sur la qualité du raisin, donc inévitablement sur celle du vin à l'arrivée.

     

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    Vignerons engagés, militants du bio, du bon, de la qualité, adhérents de la première heure au groupe Sapros, groupe actuellement en sommeil mais à l'initiative du véritable renouveau qualitatif des vins liquoreux, Christine et Joël Ménard, du domaine des Sablonnettes, sont des vignerons attachants, fiers de leurs convictions. Et brillants! A la tête d'un domaine de 12,5 ha, dont 9 sont consacrés au chenin, ils ont su le pérenniser en restant tout en haut de la hiérarchie viticole angevine.

     

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    Lorsque Philippe Rapiteau leur a proposé une Carte Blanche, à l'occasion de ces 6èmes RE-VE-VIN, ils l'ont pris au mot. Et n'ont amené que du blanc avec eux. Ça tombe bien, c'est ce qu'on souhaitait. Et beaucoup de sucres, aussi, puisque la thématique du dimanche matin est plutôt réservée aux liquoreux. On a été gâtés, après une petite mise en bouche par deux superbes blancs secs.

     

    1. Le P'tit blanc 2008, vin de table: nez mature, fruité, avec une touche de fleurs blanches. Bouche fraiche, droite et fruitée. Joli! ***

     

    2. Anjou Le Clos des Saules 2007: la robe dore légèrement, le nez est fait de miel et d'épices, avec des notes d'herbes sèches. La bouche est riche, dotée d'une grande acidité. Elle possède tension, droiture et richesse sur une finale épicée. Superbe! ****

     

    3. Coteaux du Layon Fleur d'érable 2008: robe plutôt pâle, nez sur la poire, bouche fraiche et acidulée, type bonbon au fruit, équilibre frais et moelleux. 70g de sucres résiduels. ***

     

    4. Coteaux du Layon Vieilles vignes 2008: nez fruité primaire avec une petite note minérale carbonifère, graphite. Bouche nette,  acidulée et fraiche, grande finesse des sucres (90 g). ***(*)

     

    5. Le Fruit défendu 2008, vin de table: robe légèrement dorée, nez sur la poire William, belle rondeur fruitée en bouche, grande onctuosité de la liqueur, riche, mais avec une grande acidité porteuse. Finale nette, laissant la bouche fraiche. Il s'agit de sauvignon botrytisé, ce qui ne lui donne pas droit à l'appellation Layon, évidemment. ****

     

    6. Coteaux du Layon La Bohème 2005: robe dorée, nez sur le bonbon au miel, l'abricot, le graphite et la mine de crayon. Onctueux et riche en bouche, on sent la grande concentration induite par le millésime solaire. Du coup, la finale est un peu sucrée, moins fondue et nerveuse que sur les vins précédents, même si, d'après Joël Ménard, il semble réamorcer une certaine vivacité. Demande probablement encore du temps. ***

     

    7. Coteaux du Layon Les Erables 2007: robe dorée, nez rôti, très botrytis, bouche exceptionnelle, sur l'ananas, les fruits exotiques, superbement acidulée avec beaucoup de persistance. 180 g de SR. *****

     

    8. Coteaux du Layon Le Vilain Canard 2005: une parcelle qui sera définitivement déclassée dans quelques années parce que jugée insuffisamment qualitative pour l'appellation. Avant son chant du cygne, elle produit toujours un très beau vilain petit canard, riche et confit qui, en ce millésime 2005, manque un peu de fraicheur en finale, terminant plutôt sur des notes de caramel au lait. 240 g de SR. ***

     

    9. Coteaux du Layon Quintessence d'érable 1997: THE millésime ligérien de la précédente décennie, dont nous aurons goûté pas mal de spécimens à l'occasion des RE-VE-VIN au fil des années. La robe est ambrée. Le nez, superbe, décline l'abricot confit, des notes rôties de botrytis et d'autres, plus tourbées, façon Islay. La bouche est grandiose, magnifique, d'une grande longueur, avec une acidité remarquable faisant exploser de joie les papilles. 240 g de SR. Pour le coup, ça vaut bien une sixième étoile! ******

     

    10. Coteaux du Layon PMG 1997: 97, année de tous les possibles, ayant donné naissance à des cuvées hors normes, dont certaines, en quantité infimes, n'ont jamais été commercialisées, réservées au gargamel du vigneron. Pour sa gueule, quoi! 32° naturels potentiels! La robe a des airs de vieux Cognac. Il faut dire que, depuis la veille au soir, on est devenu spécialistes, sous le patio du Chai Carlina. Nez sur les fruits secs, le menthol, l'abricot, la datte séchée. La bouche est onctueuse, mais fraiche, sur une finale saline. Un vin de méditation, à réserver aux moments d'exception, ou alors à prendre comme un dessert, pour lui-même. "Le dessert est dans le vin", d'après Joël Ménard. Et même pas besoin de cuiller! 380 g de SR. *****

     

    11. Murmures 2005: derrière ça, la logique eut voulu que l'on s'arrête, parce que pas grand chose ne pourrait supporter le choc. Sauf un vin oxydatif, peut-être? Pas du vrai Jaune, celui de mes congénères jurassiens, mais un Chenin élevé en vidange pendant 3 ans. Le nez est légèrement marqué éthanal, d'abord sur la croûte de vieux fromages, puis sur la noix verte et la pomme. En bouche, le caractère oxydatif est bien marqué, avec du fond, une relative finesse. Dans le genre "space", plutôt une belle réussite que je vois bien supporter la comparaison avec nombre de savagnins oxydatifs du Jura. A tester dans une dégustation à l'aveugle? Une curiosité sympa et originale! ***

     

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    Jamais à court, Philippe Gallard, le virevoltant patron du Chai, nous sort derechef le même, en millésime 2002, ouvert depuis plusieurs jours, voire semaines, et destiné à finir ses jours en cuisine. Une idée judicieuse (celle de lui faire terminer sa carrière dans une sauce), car, effectivement, le vin est passé, véritablement oxydé en bouteille. Il fallait oser nous le proposer! Sacré Philippe, qui ne recule devant rien! Gardons donc en bouche le souvenir de ce délicieux murmure angevin précédent (le 2005) et, surtout, de tous ces admirables vins du domaine des Sablonnettes qui contribuent à faire du Layon une des plus grandes régions françaises productrice de vins liquoreux!

     

    La Carte blanche à Christine et Joël Ménard vue par d'autres Revevineurs ici ou .

     

    Olif

     

     

  • Divinité palpable!

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    "Le Clos Rougeard, c'est mythique. C'est un truc dont on entend parler mais qu'on ne voit pas. C'est comme un OVNI ou comme Dieu. Le Clos Rougeard, c'est Dieu!"

     

    Cette cuvée "Le Bourg" 1996 est pourtant bien palpable, conduisant à une phase de béatitude mystique incontrôlable. Le breton bretonne sérieusement du nez, offrant une palette d'arômes divers autant que variés (épices, fumée, léger poivron bien mûr, bois de santal, Havane). La bouche possède cette plénitude caractéristique des grands vins, avec une grande consistance, des tanins encore denses mais bien posés, une longueur confortable, prolongeant agréablement la communion, même une fois l'hostie avalée. Son caractère réjouissant est loin de l'austérité papale de bien des Grands Crus classés bordelais à dominante cabernet.

     

    A titre anecdotique, son sparring-partner d'un soir eut pu faire bonne figure. Il en avait largement les moyens, je pense. Son nom commençait par Lafite et finissait par Rotschild, millésime 2001. Un sournois goût de bouchon vint plomber la dégustation, tuant le match, consacrant définitivement la grandeur des cabernets ligériens et du Clos Rougeard en particulier. Amen!

     

    Rien de tel qu'un petit verre de Clos Rougeard pour se remettre d'une opération à cœur ouvert, n'est-ce pas Pr Barnard?

     

    Olif

     

    P.S.: je ne remercierai jamais assez Mr Mamina de m'avoir mis sur la piste de ces petites vidéos hilarantes dédiées à cette divinité OVNI qu'est le Clos Rougeard.

     

    P.S.2: si le niveau de la bouteille peut paraitre bas sur la photo, c'est que j'en ai déjà prélevé un fond de verre pour le goûter. Conservation parfaite (dont quelques années dans ma cave), bouchon nickel, niveau excellent.

     

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.

  • La Liaudisaz, 20 ans de cave, la dégustation

     

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    Insaisissable Marie-Thérèse! Pas simple de la prendre en photo sans qu'elle ne bouge! 20 ans, c'est l'âge de la cave, mais c'est aussi celui de sa fougue et celui de son mental. Une organisation sans faille, ou presque, qui a permis au plus grand nombre de déguster toutes les cuvées du domaine. de la Liaudisaz J'allais dire toutes les cuvées à la vente, mais bon nombre sont déja épuisées ou très fortement contingentées (du style UNE bouteille par personne). Il valait mieux avoir réservé avant!

    6 blancs, 1 rosé, 7 rouges, 3 liquoreux, 18 possibilités de déguster, puisque la Marsanne grain noble était proposée deux fois, avec deux accords différents, fromage puis chocolat. Pas question de se contenter d'un seul verre, donc, c'eût été dommage. Une dégustation volontairement proposée sans crachoirs, c'était la fête, on était là pour goûter plus que pour déguster. Les conducteurs durent ruser pour se fabriquer un petit crachoir personnel à l'aide d'un gobelet individuel. Gobelet qu'il fallait aller vider aux toilettes réglièrement et surtout ne pas renverser. Heureusement, Le Châ fut l'homme de la situation une fois de plus. Quel homme, ce Châ! Et quelle situation, mes pieds en sont encore rouges de confusion. Quelle idée aussi, de me demander l'heure, alors que je n'ai pas de montre!

     

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    Plus qu'une dégustation, donc, il s'agissait d'un parcours initiatique d'accords. Vins et fromages, de différentes provenances, d'affinages différents. Vin et vin, aussi, parce qu'à certains stands, le ravitaillement solide faisait défaut, puis vin et chocolat pour terminer. Millésime 2008 en ce qui concerne les vins, sauf mention contraire.

     

    - 3 Fendants pour la mise en bouche: celui de Martigny Les Bans développe un certain gras, Plaimont est plus tonique, Président Troillet comporte une dimension supérieure, plus minérale.

     

    - La Petite Arvine Grain blanc, elle, c'est une princesse, aux dires de Marie-Thérèse. Elle n'a pas réussi à terminer tous ses sucres, n'en faisant une nouvelle fois qu'à sa tête. Elle posède beaucoup de gras, sur des notes d'agrumes qui aboutissent à une petite amertume finale, bien adoucie par le peu de sucre résiduel. Il est clair que les puristes la préfèreraient parfaitement sèche, mais quel vin!

     

    - L'assemblage Grain cinq est constitué de cinq grains différents. Qui l'eût cru? Une belle complémentarité pour un équilibre subtil et un vin au final très séduisant.

     

    - L'Ermitage Grain d'Or possède toutes les qualités de ses prédécesseurs des millésimes antérieurs. Un vin opulent, riche, gras, puissant, mais parfaitement équilibré. L'olive verte, la truffe et l'eau de vie de framboise ne sont pas loin.

     

    - Le Rosé rhodonite, assemblage de jus de presse et de saignée, est un beau rosé plutôt vineux, qui joue la parfaite transition avec les Dôles qui vont suivre. Mon Puiné, simple, c'est son rôle, La Liaudisaz plus charnue mais bien gouleyante.

     

    On passe aux choses plus sérieuses avec le Grain Pinot, rubis éclatant, fruité et cristallin au nez, d'une parfaite fraicheur sur des petits tanins lisses mais croquants. Un très beau Pinot noir valaisan, l'un des plus renversants qu'il m'ait été donné de goûter dans sa jeunesse jusqu'à présent.

     

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    - Les spécialités valaisannes se succèderont ensuite. D'abord Grain Mariage, jeunes vignes de Cornalin et d'Humagne assemblées, frais et revigorant, puis, surtout, le Grain Cornalin, d'une belle densité fruitée qui m'a énormément plu, et, enfin, le Grain Syrah, encore plus dense, plus sérieux, plus profond, destiné à une belle garde. Le Grain Noir 2007, derrière ces trois-là, me séduit à peine moins, sans démériter pour autant.

     

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    - Place aux doux, avec une agréable mise en bouche par le Grain Doux 2008, un moelleux à l'équilibre demi-sec qui dialogue parfaitement avec un gressin aux oranges confites. La Malvoisie 2007 est une pure petite merveille acidulée, à la fraicheur exquise. Que dire alors de la Petite Arvine Grain Noble 2006 qui semble faite pour une idylle avec le Vieux Stilton? Tout simplement magnifique, d'une fraicheur exemplaire malgré la grande richesse en sucres. La Marsanne Grain Noble 2006 est à l'unisson, plus opulente, encore plus riche, mais sans uen once de lourdeur. Elle se joue du fromage et se fond dans un chocolat conçu pour elle, ganache aux truffes et à l'eau-de-vie de framboise.

     

    Un sans faute dont Marie-Thérèse est coutumière, même si l'on est évidemment en droit de préférer telle ou telle cuvée. Rien à jeter, rien à cracher (pour cette fois), il fallait tout avaler (ou presque)!  Une journée haute en couleurs, malgré la blancheur éternelle des sommets valaisans. On n'a pas tous les jours 20 ans, malheureusement!

     

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    Olif

     

     

  • La Liaudisaz, 20 ans de cave, une journée de fête!

     

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    Sans nul doute, Fully était "the place to be", en ce dernier dimanche de mai. Pour commémorer les 20 ans de la cave de la Liaudisaz, Marie-Thérèse Chappaz recevait tous ses clients et amis, les transformant, l'espace d'un instant, en beaux ouvriers de la Belle Usine de Fully.

    Petite arvine, raclettes, fraises du Valais, organisation parfaite, musique et soleil, tous les ingrédients étaient en place pour faire de cette rencontre une fête dont on aura envie de se souvenir. La dégustation de toutes les cuvées du millésime 2008 se faisait en accord avec fromage, pain ou chocolat, selon le vin servi, pour décupler le plaisir.

     

    Aperçu en images, avant quelques notes de dégustation:

     

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    11h30, la foule était déjà au rendez-vous

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    Raclette(s): pas loin de 10 fromages valaisans d'origine différente pour accompagner les pommes de terre

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    Marie-Thérèse et Steve Bettschen en plein débriefing organisationnel

     

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    Le Châ, ouvrier bénévole d'un jour à la Belle usine de Fully, véritable bras gauche des jeunes filles temporairement handicapées

     

     

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    Un air de musique festive sous les chataigniers

     

     

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    Fraises du Valais nature, un dessert particulièrement goûteux et rafraichissant!

     


    La fête fut belle, Marie-Thérèse en fut la reine. Bon anniversaire, la Liaudisaz!

     

    Olif