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  • Dans le vert jusqu'au nez...

    13%! C'est le chiffre du week-end. Moins que le taux d'abstention aux élections cantonales, mais largement supérieur à la moyenne nationale des surfaces de vignoble plantées en bio. 240 hectares sur les 1800 et des poussières que compte le vignoble du Jura. Qui dit mieux? Même pas les Verts aux dernières élections cantonales!

     

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    Le nez dans le vert, premier salon des vignerons jurassiens en agriculture biologique ou biodynamique, a tenu toutes ses promesses, et même largement au-delà. Pas loin de 1000 entrées payantes  le dimanche d'après les organisateurs, la Police n'a toujours pas fini de compter les siennes. Plus de 250 inscriptions au cochon à la broche du lundi, réservé aux professionnels, cochon qui s'en dédit, la Police n'a pas été conviée. Un réel succès, que nul ne pourra nier, y compris les scrutateurs aux élections cantonales.

    25 vignerons avaient répondu à l'appel initié il y a plus d'un an par Charles Dagand, du domaine de l'Octavin, qui a rêvé ce salon avant de le concrétiser. 6 cuvées maximum par vigneron, ce qui faisait au bas mot 90 vins différents à goûter d'après la Police, 450 d'après les organisateurs. Pas eu le temps de tout goûter, d'ailleurs. Mais foin des chiffres, revenons à nos cochons.

     

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    Le nez dans le vert jusqu'au cou, c'était donc les 27 et 28 mars, et cette première percée du vin vert jurassien en appellera forcément d'autres. Comme l'a souligné Bruno Ciofi, régisseur du domaine de La Pinte, lors du bref discours inaugural du salon, cette grande idée a permis aux vignerons impliqués de se fédérer autour d'une grande et belle idée commune,  la viticulture biologique ou biodynamique, et d'apprendre à mieux se connaître. L'autre point très positif, c'est l'attrait des jeunes vignerons installés pour ce mode cultural, bon nombre d'entre eux entamant d'emblée la conversion lors de leur installation. L'occasion de faire le plein de belles découvertes dans les caves grandioses du domaine de la Pinte.

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    On pouvait, au choix, regretter que certains vignerons-vedettes n'aient pas de cuvées disponibles à la vente, ou alors, se féliciter de goûter à des 2010 en cours d'élevage. Pas un exercice forcément facile, les vins n'étant pas toujours bien en place, mais la dégustation des rouges 2010 en primeur valait le coup pour beaucoup. Bordeaux a été pris de vitesse, mais Bob n'est pas venu pour autant. C'est tant mieux, finalement.

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    Une des grandes sensations du salon fut pour moi ce Ratapoil. Un vin de ratapoil, c'est un vin élaboré par quelqu'un qui n'est pas vigneron. Raphaël Monnier n'est plus un ratapoil depuis 2009, mais il a pratiqué pendant 10 ans la vinification en amateur. Sa cuvée Le Ratapoil est un concentré de vieux cépages, à la rusticité franche et épatante. Le Trousseau 2009, plus précis et tout aussi digeste, ainsi que les deux blancs présentés à la dégustation, qui se goûtaient fort bien également.

     

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    Catherine Hannoun, du domaine de la Loue, n'était pas rouge de colère, ce jour-là. Ses vins, pour ainsi dire maternés, se goutaient plutôt bien, même s'ils s'octroieront une parenthèse en 2011, pour raison familiale et heureux événement. Rouge de colère, trousseau de Buffard dans le 2-5, a eu à essuyer les lourdeurs de l'administration viticole avant, finalement, de se voir déclasser de Vin de Pays de Franche-Comté en Vin de France. Belle recrue franc-comtoise pour la France! Son Arbois Savagnin 2009, vinifié en cuve, développe de jolies notes d'anis et de fenouil.

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    Crédit photo: La Pipette

     

    Fanfan Ganevat, les petits yeux mais en grande forme, la casquette vissée sur la tête, avait tiré quelques magnums au fût. Plus rien de disponible au domaine depuis bien longtemps. Plein sud 2010 est plus que bien troussé, un futur must à privilégier en grand contenant. Tout autant que le Trousseau des Corvées 2010 de l'Octavin, une cuvée qui devrait réserver bien des surprises dans quelque temps. Pierre Overnoy a beaucoup aimé le Trousseau 2009 du domaine Pignier, Stéphane Tissot le Trousseau 2008 de Didier Grappe, Madame Olif le Ginglet 2010 de Philippe Bornard, François Chavériat, du domaine Chantal Lescure, a préféré le Singulier 2009 de Stéphane Tissot. Tous sont très bien, en fait, chacun a le droit d'avoir son chouchou.

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    Côté ploussard (ou poulsard, l'important, c'est d'en boire), la palme revient sans contestation possible, parmi ceux que j'ai pu goûter, à l'Uva 2010 d'Evelyne et Pascal Clairet. Ou quand la macération carbonique, c'est le printemps jurassien. Celui de Peggy et Jean-Pascal Buronfosse se défend plutôt bien également, Point Barre de Philippe Bornard est un peu barré à ce stade, à regoûter après la mise.

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    Du chardonnay, il fallait bien en goûter également. Le 2009 en macération semi-carbonique de la maison Pierre Overnoy (en photo ci-dessus), présenté sur le stand par Aurélien Houillon, est  une curiosité particulièrement emballante, quoique un peu déroutante, accentuant le côté aromatique du chardonnay, le caractère tranchant de la cuvée "normale" du millésime 2008 se retrouvant en opposition parfaite. Les Combes 2009 des Dolomies est toujours aussi gourmand et voluptueux, un de mes vins favoris du moment.

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    La bulle, il fallait la chercher du côté du domaine de Saint-Pierre, avec un poulsard particulièrement pétillant et réjouissant, mais aussi à l'Octavin. The Péteux for ever!

    Bien d'autres vins dégustés et d'autres domaines découverts, mais malheureusement pas tous. Il a fallu faire un choix, parmi les domaines et les cuvées. Une sensation globale de relative homogénéité malgré les différences, et un niveau qualitatif plutôt bon.

    Pour terminer en douceur, le Macvin s'imposait. Mon préféré, ce fut celui de Benoit Royer, du domaine de la Cybelline. Un équilibre assez pur, fin, sans connotation marc trop marquée. Acidulé et digeste, à la vocation apéritive certaine. Carmina, vin de liqueur des Dolomies, est un peu plus richement constitué mais très plaisant.

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    Peu de jaune à goûter, dans le Jura vert. Logique, quand on pense au temps qu'il faut pour l'élaborer, en bio ou pas, et le nombre de néo-vignerons présents sur le salon. Le Jaune, il a fini avec les huîtres de Prat Ar Coum arrivées fraichement de Vendée, au cours d'un after improvisé chez Stéphane Tissot. Servi rafraichi lui aussi, le vin jaune, ça peut se picoler. Se manger aussi, versé dans l'huître, après un tour de moulin à poivre, pour un chabrot inédit, foi de vendéen! Les sensations fortes, c'est ça aussi, le Jura!

     

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    Olif

     

    P.S.: les 2 et 3 avril, on n'oublie pas que les Dauphinois seront de la fête, grâce au 4ème Salon des Vins Naturels de Grenoble. Les Dolomies y seront le fier représentant du Jura vert!

     

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    P.S.2: dans le même temps, les Belges hériteront de la visite du domaine de L'Octavin au doux salon d'Olne. Les veinards!

     

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  • Galant comme du vin cuit…

     

    Propriétaires d’une grande partie des vignes du village, au cours du XVIe siècle, les Dames Abbesses de Château Chalon ne se régalaient pas que de vin jaune. Elles avaient mis au point une recette particulièrement originale pour un vin savoureux, en exerçant leur droit de cuisson chez les vignerons du célèbre rocher. « C’est notre vin galant », disaient-elles en sirotant leur vin cuit aux épices.

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     Abbatiale de Château-Chalon (photo Olif)

     

    Le vin cuit n’est pas un vin fini, arrivé en bout de course, auquel personne n’a cru. Il n’est pas non plus issu de raisins complètement brûlés au soleil d’une année caniculaire. Le vin cuit est une tradition provençale qu’il ne faut surtout pas confondre avec les vins mutés à l’alcool. Le vin cuit cuit. Dans un chaudron sur le fourneau. Parfaitement ! L’oisillon aussi, mais pas de la même façon et cela n’a rien avoir avec le sujet qui nous préoccupe. L’élaboration du vin cuit est un procédé original qui fait intervenir une concentration des moûts par cuisson avant fermentation. Son équilibre alcoolique se stabilise alors généralement autour de 15-16° pour environ 90g de sucres résiduels. Le vin cuit est un vin d’apéritif particulièrement apprécié des belles-mères, notamment la mienne. Tout le monde peut néanmoins en boire, avec modération toutefois, sous peine de se retrouver complètement cuit.

    On prête également au vin cuit des vertus aphrodisiaques Les abbesses de Château Chalon en avaient-elles fait leur « vin galant » pour cette raison ? La recette originale, tenue secrète pour les raisons que l’on devine, est tombée dans l’escarcelle de la maison Jean Bourdy, qui la conserve jalousement dans un coffre-fort dont la clé a été jetée au fond du puits Saint-Pierre de Château Chalon. Le moût de raisin fraîchement pressé est mis à cuire avec 25 épices pesées au gramme près, avant d’être assemblé à 1/3 d’eau-de-vie de marc de Franche-Comté, ce qui le différencie complètement de ses congénères provençaux. Ce galant breuvage est l’ancêtre du Macvin, vin d’apéritif jurassien muté à l’alcool, qui ne fait plus intervenir la cuisson des moûts. Désormais mis au ban de l’AOC, le Galant effectue pourtant un retour en force, chaque vigneron ayant à cœur de réhabiliter la recette familiale de la vieille tante ou de la grand-mère Philomène. On peut trouver du vin galant aux Caves Jean Bourdy et chez Jacques Tissot, en Arbois. L’élixir de la grand-mère Philomène de Lucien Aviet, dit Bacchus, n’est pas commercialisé, mais il en reste toujours un petit fond dans une bouteille ouverte, que l’on goûte généralement par galanterie, pour clore la dégustation, lorsque l’on passe faire une visite au domaine.

     

    Olif

     

  • VDV#34: Vinstantané!

     

    Vendredisduvin Pour cette 34ème session des Vendredis du vin, il fallait faire court. Les bans à peine publiés, et nous voilà déjà le dernier vendredi du mois! Heureusement, notre nouvelle présidente, les yeux planqués derrière son objectif, les a également grands ouverts sur le vin. Grâce à Pauline, ces 34èmes VDV sont dans la bouette, Coco. Accent franc-comtois de rigueur, sinon, la tentative d'humour ne fonctionne pas très bien.

     

    Une photo, un vin, un souvenir. Trois raisons de ne pas boire Contrex. Dilemme! Quoi mettre en avant? La qualité de la photo? Celle du vin? Le souvenir? Euh ....

     

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    Les mouches ont pied, Vin de table 2004, Jean-Marc Brignot


    Ce n'est donc pas cette fois que je gagnerai le prix Pulitzer. Ni le Sony World Photography Awards. Non, je ne pense pas. Jamais non plus ce vin ne remportera une médaille d'or au Concours des vins de Mâcon, ni ne se verra auréolé d'un 100 Parker. Pire encore, il ne fera même pas rêver l'amateur de vins ni le buveur d'étiquettes.  Une chance, finalement. Parce que cette bouteille-là n'existe désormais plus. Dans ma cave tout du moins, et je doute qu'il en reste encore beaucoup d'exemplaires de par le monde. Les mouches auront définitivement pied dans mon verre. Plus rien à sucer sur les parois. Si c'est pas misère...

    Flash-back. Fin décembre 2005. On jouait cartes sur table à Molamboz, chez Jean-Marc Brignot, nouvel as sorti de la Manche. De drôles de jus, dans de drôles de flacons. Et puis Wanda,  pas un poisson, mais ce grand chien, aussi impressionnant que gentil. Pour une unique fois sur l'étiquette, en compagnie de son maître. Le ploussard  2004 vinifié en blanc ne donnait déjà pas sa part aux mouches, mais n'a pourtant jamais voulu se parer d'un teint de jeune fille pudique au cours de son élevage. Définitivement resté de la blancheur nacrée d'une jeune vierge, mais pas effarouché pour autant, y compris dans sa jeunesse. Une chair à croquer, à pleines dents, que je pensais un peu décatie,  à l'aube de cette nouvelle décennie, et qui s'est révélée être d'une grande fraicheur et d'un équilibre souverain, celui de la reine des mouches.

    Eyes wide shut, eyes wine open...

     

    Olif

     

    P.S.: ce week-end, en Arbois, après une heure de sommeil en moins, interdiction de ronfler dans son verre, mais cela ne dispensera pas d'avoir le nez dans le vert, par contre! Jean-Marc Brignot n'y sera pas, mais il y aura plein d'autres belles découvertes à faire.

     

     

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  • Cause Toujours! Forcément, tu m'intéresses...

     

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    Un bon vin valant mieux qu'un long discours, cause toujours! Cause Toujours!, c'est le rejeton de la gouaille sudiste de Frédéric Palacios et du parler juste de Laurent Bazin, une association volubile et judicieuse. Le vin de ses amis est désormais un petit peu plus le sien. Celui-là, sans aucun doute! Ces vieux grenaches et cinsaults, sauvés de l'arrachage dans un premier temps, puis de plusieurs années de viticulture conventionnelle dans un deuxième temps, sont enfin arrivés dans le verre. Un vin de France, du Mas de mon Père (enfin,... pas le mien, mais celui de Frédéric Palacios), dans la Malepère. Fruité, juteux et soyeux, relevé par une pointe d'épices, il a vraiment beaucoup de choses à dire. Cause toujours, pendant ce temps, je le bois..!

     

    Olif

     

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.

  • Week-end "nature" en ch'Nord

     

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    "Dins ch’nord y a pont qu’des corons, dins ch’nord y a pont qu’du carbon, in a un aussi du houblon, in a aussi du pichon", comme dit la chanson. Mais y'a pas que ça! Y'a aussi d'bios chicons et d'bons canons. Du vin bien nature, au Salon de Séclin, mais pas exclusivement. Partenaire du salon cette année, le Blog d'Olif a fait bien volontiers le déplacement pour profiter de la douceur du printemps ch'ti et faire trempette dans la mer du ch'Nord. Un partenariat bien cool, puisqu'il a consisté en une simple présence et un tour des stands vignerons, même pas besoin de signer des autographes. Profitant de ce que leur gouvernement avait le dos tourné, les Belges en ont profité pour envahir le domaine Napoléon, sans refaire le coup de Waterloo.

     

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    Avant de s'immerger dans la ferme carrée du domaine Napoléon, blindée de cartons de vins et de vignerons pour l'occasion, une visite du vieux Lille s'imposait. Pas celui qui pue à force d'être macéré dans la saumure, ce qui ne l'empêche pas d'être excellent, même si ce n'est  en théorie plus la saison. Non, celui qui resplendit sous le soleil printanier, avec ses façades lumineuses, son architecture ancienne, ses rues pavées et ses estaminets restés dans un jus soigneusement entretenu. Pour se sustenter, point d'chicons, mais un welsch au Maroilles (aussi sensuel, gonflé et savoureux que le 95C de Raquel habillée d'une peau de bête), au Vieux de la vieille et aux petits oignons, Place aux Oignons, derrière la Basilique de Notre-Dame de la Treille. Ne pas avoir goûté à la bière de l'estaminet m'aurait miné. Elle remplace avantageusement le jus de Notre-Dame et le service y fut d'une grande affabilité, je ne dis même pas ça parce que la serveuse était jolie.

     

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    L'estomac aussi bien calé, les vignerons nature en Nord n'avaient qu'à bien se tenir. Rien de tel pour se faire le palais, le matin, qu'une Uva 2009 du domaine de la Tournelle. Avec ça, tu vas! Et c'est parti pour de joyeuses rencontres, découvertes, révélations, confirmations, dont il ne sera possible de retenir que quelques bribes:

    - la rencontre avec Madame Vouette et Monsieur Sorbée, sans chapeau mais avec une casquette. Les vins, je les connaissais déjà, des Champagnes de l'Aube qu'on peut boire jusqu'au crépuscule. Blanc d'argile 2007 est une pure expression de chardonnay qui tend vers le kimmeridgien et qui le mérite bien. Minéral, fruité, acidulé, à la bulle vive, ce sera un vrai coup de cœur. Le deuxième coup de cœur en Champagne, ce sera pour les Murgiers, de l'ami Francis Boulard, dans sa version non dosée, à la bulle lumineuse et éclatante. Rien à jeter parmi les autres cuvées, au potentiel très certainement supérieur (les Rachais 2005, Petræa, Mailly Grand cru, Millésimé 2005), mais le blanc de noirs des Murgiers m'a tout particulièrement séduit, avec un rapport Q/P exceptionnel, de surcroît.

     

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    - la découverte des vins de Dominique Andiran du domaine Haut-Campagnau. Des Côtes de Gascogne qui cognent fort, avec l'accent du Sud-Ouest. Et puis un vin de Pissenlits, c'est déjà la saison, même si celui-là a passé quelques années en vidange sous voile. Cachez ce manseng que je ne saurais boire? Tout le contraire, en fait, un vin étonnant dans un registre oxydatif surprenant, peut-être plus accessible dans la cuvée Ruminant des vignes, également élevée sous voile, mais moins longtemps.

     

    - la révélation des vins auvergnats de Jean Maupertuis, dont une cuvée La Presse 2009 totalement bluffante, qui fait éruption en bouche. Quand le Gamay d'Auvergne réveille les volcans papillaires ...

     

    - la confirmation de la maestria et de la force tranquille de Christian Chaussard et Nathalie Gaubicher, vignerons aux Nérons, dont la gamme You are so est de plus en plus Bubbly, Fine, Nice, etc. Le Bubbly pétille naturellement d'Ardèche et ça chwingue sévère. Patapon 2009 (80% gamay, 20% Aunis) est une vraie bombe, Les Mortiers 2009 (100% Aunis) un obus, à attendre patiemment mais qui possède une matière à ne pas avoir envie d'attendre autant.

     

    Et puis, Rouge Garance, le Mas de mon Père (Cause toujours, Frédéric, et cause toujours, Laurent, cet assemblage de cinsault et grenache est juste épatant), Charlotte et Jean-Baptiste Sénat, l'Arena de René Mosse (Savennières) et le must d'Arena (Antoine), ses deux sublimes rouges 2009 de Corse (Carco et une cuvée 0 soufre), la pétillante Mireille Meyer, et Patrick aussi, évidemment, la toujours jeune Yvonne Hégoburu, béarnaise de Souch, dont la vendange tardive 2005 est à se mettre à genoux, Christine et Gilles Berlioz, qui font briller la Savoie au firmament, la Côte-Rotie 2008 du domaine Clusel-Roch, L'Ebrescade 2007 de Marcel Richaud, Métisse 2010 de Maxime Magnon, la Combe d'Ève d'Emmanuel Giboulot (et toutes ses autres cuvées 2009 de Côtes de Beaune, également, en blanc, marquant parfaitement leur terroir), les Savennières de Damien Laureau, le Morgon 2010 du domaine Lapierre, Les Ardilles 2009 d'Isabelle Villemade...

     

     

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    Une pareille organisation nous a laissé comme deux ronds de Flandres. À s'en perdre dans les dunes et sur le sable, du côté de Zuydcoote, la destination pour parfaire un week-end dans le Nord. Sans embarquer sauvagement pour l'Angleterre. Parce qu'il ne fallait surtout pas manquer la dernière soirée À l'Huitrière. Une formule buffet de fruits de mer-traiteur particulièrement savoureuse et marquante, accompagnée d'une partie des restes de vin du week-end. De quoi rendre heureux et épanouis le tandem Giboulaurot à la sortie de cette institution de la gastronomie lilloise.

     

     

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    Quand les vignerons font salon dans ch'Nord, c'est à Séclin que ça se passe, et ils sont généralement enclins à y revenir. Le Blog d'Olif aussi, d'ailleurs, tant l'accueil ch'ti fut à la hauteur. Le sens du partage et de l'échange des frères Carpentier, gentils et brillants organisateurs, y fut très certainement pour quelque chose.

     

    Olif

     

    P.S.: pour se loger, n'ayons pas peur de s'embourber dans le Marais des Loups, un loft d'hôtes extra, situé à Phalempin.

     

    P.S.2: pour le prochain salon, les Belges joueront à domicile, du côté d'Olne, sweet Olne. Chacun son tour... Le sirop de Liège va couler à flots et les boulets-frites seront tirés dans tous les coins.

     

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  • Bienvenue chez les ch'tis vins nature!

    Je sais, c'était facile.

     

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    Un remake pourtant plutôt bienvenu, avec, dans le rôle tenu naguère par Dany Boon, Luc et Gilles Carpentier, qui ne sont pas non plus postiers, mais gentils organisateurs du désormais incontournable salon de Séclin, Vins Nature en Nord. Vins Nature en Nord, ce sont 53 vignerons qui cultivent la vigne sur les terrils viennent faire découvrir leurs cuvées aux Ch'tis œnophiles, ça arrive, on ne peut pas toujours boire de la bière.

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    Cette année, Le Blog d'Olif est symboliquement associé à l'événement, au même titre que Le vin de mes amis de Laurent Bazin. C'est une fierté, et j'en suis fier. Raison pour laquelle je  reprendrai le rôle de Kad Merad et m'extirperai, non sans mal, de la délicieuse et ensoleillée fin d'hiver jurassien pour affronter les frimas humides des contrées nordiques, troquant ma tenue de skch'ti de printemps contre de bons habits de pluie, même en cas de beau temps imprévu.

     

    Ch'est pas encore c'te fois qu'on va chucher des glachons. A vot'sinté la copagnie, ch'ti qui n'bot nin, tint pisse pour lui !

     

    Olif

     

    P.S.: si, d'aventure, quelque autochtone du Nord (59) souhaite me faire la causette à l'Espace Napoléon de Seclin, je lui serai gré d'utiliser une version ch'ti sous-titrée, ma méthode ch'ti assimil n'est pas encore totalement assimilée. Je ne devrais pas être trop difficile à reconnaître, j'aurai un verre à la main.

     

    P.S.2: le week-end suivant, pour ceux qui le souhaitent, va falloir se mettre à la parladure du Loir-et-Cher, lors de la 20ème édition du salon de Villebarou. Le bon vin "nature", y'a pas, ça fait claper la langue!

     

     

     

  • Les Dolomies amies

    La dolomie, ou dolomite, est un carbonate double de calcium et de magnésium qui cristallise en rhomboèdre. C'est un constituant essentiel des roches sédimentaires, que l'on peut trouver en petits bancs au sein d'un sous-sol argileux. Dans le Jura, du côté de Passenans, par exemple. Les dolomites sont des roches plutôt résistantes, qui ne se traitent pas à grands coups de boules de naphtaline, non. Pour préserver leurs caractéristiques, il faut les bichonner. Travailler le sol mécaniquement, appliquer un cahier des charges biodynamique, ne pas hésiter à recourir au cheval. Autant de petites attentions qui contribuent à entretenir le dolo-mythe et privilégier la minéralité de ces terres jurassiennes argilo-calcaires.

     

    Les Dolomies, c'est le nom du domaine de Céline et Steve Gormally, à Passenans, Côtes du Jura. Un domaine bâti sur un mode équitable et participatif, pour la sauvegarde du patrimoine viticole et paysan.  Des terres en grande partie propriété de Terres de lien, et des ceps de vignes loués à des souscripteurs sur le mode AMAP (Aide au Maintien d'une Agriculture Paysanne). Pour mieux comprendre la démarche, on pourra se mettre du vert dans les oreilles en écoutant les propos de Céline elle-même. Une démarche pour le moins originale et intéressante, à développer, très certainement.

     

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    Les rouges 2010, goûtés en élevage, sont éclatants, le fruit en avant, tout en finesse et en fraicheur, trousseau comme pinot. Le Chardonnay 2009 des Combes est un véritable petit bijou, possédant rondeur, gras et buvabilité. Carmina, vin de liqueur n’ayant pas droit à l’appellation Macvin, affiche une bure plutôt claire. La bouche, marquée en attaque par le savagnin, possède une belle acidité aux vertus apéritives indéniables.

    L’étiquette du domaine des Dolomies, œuvre d’un artiste du village, représente un cep de vigne bien ancré sur son sol, qui respire la santé et la plénitude. En sous-sol, ce sont les Dolomies.

     

    Olif

     

    P.S.: Les Dolomies auront évidemment le nez dans le vert, les 27 et 28 mars. Heureux Arboisiens et assimilés pour l'occasion, qui vont pouvoir apprécier un beau tarin de verdure!

     

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    P.S.2: les Dolomies seront aussi au 4ème Salon des Vins Naturels de Grenoble, en compagnie de plein d'autres bons vignerons "nature". Heureux Dauphinois, qui vont pouvoir goûter au gratin du vin naturel!

     

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  • Une Mémé 95 bien encadrée

    "Même si le cadre est beau, rien ne vaut le tableau", s'esclaffa rigolard Pierre Overnoy, bien encadré par Nathalie et Joël Césari, dont le retard fut volontiers toléré pour cause d'arrosage de la sortie du nouveau  guide Michelin et le maintien dans les étoiles de leur Chaumière doloise. Après le passage du Pudlo la semaine précédente, c'était l'euphorie dans la plaine, là où sont les Dolois, comme chacun sait.

     

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    Un Pierre Overnoy en forme olympique, dont on buvait la parole avant de bientôt la lire, donna une fois encore une fabuleuse leçon de dégustation et de modestie à une assemblée conquise à l'avance. Le prétexte de cette soirée: une bouteille de Mémé 95. Le plus grand millésime de cette aïeule du domaine Gramenon, d'après Pierre. Et il lui fallait l'ouvrir pour le prouver, il l'avait promis à Joël. Une dégustation avec une seule bouteille, aussi magnifique soit-elle, n'était pas très raisonnable à envisager. Il a fallu "étoffer un peu autour". Quelques petits flacons pour l'encadrer, des convives supplémentaires, et le tour est joué. L'étoffe n'a finalement pas manqué. Le repas qui a suivi, concocté spécialement par Mamouillon, fut digne d'un étoilé. Le gâteau sous la cerise. Les poulets ne courront plus en liberté sur le coteau d'En Chaudot, mais leur sacrifice n'a pas été vain. Ils sont désormais passés à la postérité culinaire.

     

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    Mais, auparavant, place à la dégustation, avec une double équation à résoudre: cépage et millésime. Concentration maximale demandée, on devait entendre un chargeur de batterie pour sécateur électrique charger, même en présence des dames. Et voler une mouche, même s'il n'y avait pas de mouche.

    0,8 seconde pour prendre le premier nez, dégustation à l'aveugle, débriefing, puis nouvelle dégustation pour bien fixer le vin avant de passer au suivant, le facétieux Maître de cérémonie a bien exposé la méthodologie et les enjeux avant de commencer.

     

    -  Arbois-Pupillin Chardonnay 2008: une mise en bouche affûtée, à la vivacité acérée et au fruité exacerbé. Profond et acidulé, un vin d'avenir qui se boit déjà avec un plaisir non dissimulé, sur son fruit.

    - Arbois-Pupillin Chardonnay 1985: le premier millésime zéro soufre de Pierre Overnoy, après une parenthèse œnologique de quelques années, suite à une "petite formation" à l'école de l'œnologie moderne de l'époque. Comme les vins qu'ils a produits durant ces années ne lui plaisaient guère, contrairement à ceux de son père et de son frère Guy, restés 100% naturels, Pierre a vite fait marche arrière. Le nez est tout simplement superbe, celui d'un beau chardonnay sur l'âge, avec ses notes toastées et grillées. La bouche est bien arrondie et lissée, l'harmonie n'est pas loin, avec ce qu'il faut de vigueur pour la porter.

    - Arbois-Pupillin Chardonnay 1990: un beau millésime, cela se sent d'emblée au nez, même si, initialement, il y a de la retenue. La bouche a l'éclat et le tranchant d'un morceau de calcaire bien affuté. Sa finale acidulée et salivante me fait penser à un savagnin. Nul n'est prophète, surtout pas moi...

    - Arbois-Pupillin Savagnin 1989: là encore un grand millésime et certainement le plus grand savagnin produit par Pierre Overnoy, d'après lui. 89, année de cochylis, le verre de la grappe, qui, au lieu de réduire à néant les raisins, fut à l'origine d'une botrytisation. Récolté à grande maturité, ce savagnin développe des notes d'orange confite, évoquant le Chamonix orange pour certains. Une rondeur alcooleuse,  sur des notes de marc, parfaitement patinée en milieu de bouche, témoigne de la puissance du vin. Aucun déséquilibre pourtant, une harmonie quasi-parfaite qui persiste longtemps en bouche. De l'encadrement élevé au rang d'un art majeur...

     

    Petite pause cochonailles-Comté-amandes avant de venir taquiner l'ancêtre. Les palais sont bien échauffés, ça va aller! Bouteille annoncée, donc non dégustée à l'aveugle, c'est une lapalissade.

     

    - Côtes du Rhône 1995, La Mémé, Domaine Gramenon: le nez dans le verre, silence absolu. Et respect. Une pointe de fumée, de la suie, des notes de noyau, sans sensation véritablement kirschée. Le fruit encore au plus pur. Les tanins sont d'un soyeux enveloppant, qui évoque irrésistiblement Rayas. Un tableau de maître, sans aucun doute, tout à fait dans l'esprit de ceux que peint Michèle Aubéry et qu'elle exposait à l'occasion de la Dive Bouteille.

     

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    ©Michèle Aubéry, domaine Gramenon

     

    Retour en Jura, pour compléter l'autre moitié du cadre. Vins rouges, donc une seule inconnue, le millésime. Le cépage, c'est du ploussard. À Pupillin, c'est quasi obligatoire!

     

    - Arbois-Pupillin 1970: une bouteille tirée de la pile de gauche (sous réserves), vinifiée par Guy Overnoy, le frère de Pierre. La couleur tire sur le rosé orangé. Elle influence négativement. Un tel vin ne peut être que fluet. Finalement non. Sûr qu'on est dans la gracilité, la finesse et l'élégance. Et la désaltérabilité. Jules Chauvet, cité de nombreuses fois par Pierre Overnoy, insistait sur cette qualité indispensable à toute boisson œnologique.  Ce 70 n'en manquait pas, pour compenser son (relatif) manque de puissance et de complexité. Millésime à gros rendement, dame nature fut généreuse cette année-là.

    - Arbois-Pupillin 1971: encore une bouteille à Guy. Couleur à peine plus soutenue, brique orangée, mais bouteille bien chemisée. 71, année antagoniste, avec de tous petits rendements, de l'ordre de 8hl/ha ici. Certains n'ont ramassé que deux seaux de raisins à l'hectare! Nez épicé, sur l'orange confite. Bouche avec une matière relativement soutenue, qui a encore beaucoup de peps et de tenue. On sent qu'il y avait du vin, qu'il y en a encore, même dans le registre de l'évolution. 40 ans bientôt, ce n'est pas rien. Mais le changement de décennie ne devrait pas trop l'effrayer.

    - Arbois-Pupillin 1990: une gamine, pour terminer la série des rouges. À la robe encore très soutenue et à la bouche pleine de peps. Tout juste 20 ans, et ça refuse déjà de vieillir. Il n'y a plus de jeunesse! Un vin exceptionnel, taillé pour les générations futures.

     

    Il y aura bien encore quelques petites choses à grignoter et à boire, à la fin de l'atelier d'encadrement, dont un Chardonnay 97 et un Crémant 1989 demi-sec acheté par Pierre à l'un de ses amis vignerons qui avait osé faire du Crémant en 1989, alors que le raisin était si riche et si beau. La mémoire flanche quelque peu pour retranscrire ces moments intenses qui se sont poursuivis fort tard en soirée. J'ai donc définitivement "terminé mon intervention", leitmotiv de la soirée, après m'être largement abreuvé de la parole et des vins de Pierre.

     

    Olif