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  • VDV#33: Madame Crock, Monsieur trempe...

     


    Vendredisduvin   33ème session des Vendredis du vin. Après le sexe, le rock et la plume, pause chocolat. Un peu de douceur cacaotée dans ce monde de brutes avinées du vendredi, grâce à Hélène Lombardo, qui goûte et croque à pleins dents dans les saveurs de la vie. Nouvellement arrivée dans la blogosphère, elle a crânement pris la présidence de ces 33èmes VDV pour nous contraindre à en croquer, nous aussi. Mais croquer quoi, bon sang? Madame Crock a un petit faible pour le chocolat, apparemment. Dont elle fait volontiers son quatre heures au sortir d'une dégustation de vin. Chocolat et vin, un véritable challenge, inépuisable casse-tête insoluble, à l'origine de sensations fortes comme de gamelles gratinées. Combien de fiers sommeliers se sont faits cabosser et rouler dans le Banania pour avoir voulu tenter l'accord improbable entre la treille et la cabosse. Certes, il y a de grands classiques incontournables, comme Banyuls, Maury, Rivesaltes ou autres VDN à base de grenache, qui transcendent le moindre éclat de cacaotier, à moins que ce ne soit le contraire. Les expérimentateurs jurassiens se tourneront vers des accords entre vin jaune et ganache au curry, à la noix ou au poivre vert, vin de paille et ganache mangue ou passion. Il est évident que je ne parle pas là de vieilles ganaches décaties, de retour des Indes ou je ne sais quelle colonie, mais de délicieux palets élaborés par un chocolatier hors pair, du style de l'arboisien Édouard Hirsinger, l'un des plus grands chocolatiers du casmos, si ce n'est le plus grand, et ce n'est pas moi qui le dis.

     

    Pour une sensation plus trash, l'association Van Houten-Vin de pays d'Oc vaut aussi le détour, mais dans l'autre sens, peut-être. La preuve en images!

     

     


      N'importe quoi, comme dirait Mme Olif!


    vin de pays d'oc,vendredis du vin

    Olif

     

    P.S.: ci-dessous, la version sous-titrée, à l'intention des sourds et des malentendants du web, à la connexion internet déficiente.

    "Vidéolif je ne sais plus combien, ça fait tellement longtemps! Mais ça valait le coup d'attendre! Nouveau costume, nouveau décor... Toujours pas de caméraman, par contre.

    Vin et chocolat, c'est le thème de ce vendredi, insufflé ingénueusement par Madame Crock.

    Du cacao dans mon spiegelau, oui, mais pas n'importe lequel! Du Van Houten. De 1828, s'il vous plait. Une boite dure longtemps ici, on en consomme si peu.

    Mais, j'entends déjà les âmes bien pensantes se récrier: s'il met le cacao dans son verre, où est-ce qu'il va mettre le vin, alors? Oui, bonne question. Merci de me l'avoir posée.  Where is the wine? Where is the bottle? Where is the corkscrew? Où est ... le spittoon? 

    Le vin, il est là. Sur la tartine! Du confit de vin du pays d'oc, aux arômes de figue et de poivre.

    Et en plus, je trempe. Tant pis si ça ne se fait pas!

    N'importe quoi, comme dirait Mme Olif!"

     

    P.S.2: Olif est habillé par Le Blog d'Olif, dans des tons chocolat plutôt que lie de vin. Il est bon de le souligner.

     

    P.S.3: le confit de vin du Pays d'Oc provient de chez Accent d'Oc, une boutique avec toute une gamme de produits gourmands au top, pour accompagner les fromages, notamment. Le Haut-Doubs a parfois des accents d'oc, dans les boutiques ad hoc.


     

  • Vin de toilette

     

    Immortalisé à tort comme produit de beauté par Alain Chabat, dans une courte parodie de pub nullissime, le gamay de qualité, qu'il provienne de Beaujolais, d'Auvergne ou de Loire, ne se pochtronne plus guère au comptoir ou en dessous, avec un béret sur la tête, même s'il continue à donner un teint éclatant et juvénile aux avisés amateurs de vins ayant retrouvé le goût de la/du nature. Qui peut le plus peut Le Moing, et cette cuvée parcellaire de gamay vinifiée de la façon la plus naturelle qui soit par Cyril Le Moing et Nam Joo Son, dans le millésime 2009, porte le nom de la parcelle qui l'a vu naître: Le Ponge. Le Ponge? Le Ponge. Le dernier mot qui t'a servi était Ponge. Serviette éponge? Parfait. Voilà qui nous ramène au vin de toilette grâce à l'ami Boby, toujours à Lapointe en matière de jeux de mots laids ou d'à peu-près.

     

     

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    Crédit photo La pipette

     

     

    Pour en revenir à ce Ponge 2009, donc, époustouflant gamay de Fline (49), voilà un vin épicé et fruité, aux tanins frais, juteux et précis, qui coule à la régalade dans l'arrière-gorge, lavant bien l'œsophage de toutes ses impuretés.

     

     

     

     

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    Olif

     

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  • Le bio (bon et pas con, revenez!)

     

     

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    Michoubidou a fait des petits. La mère et l'enfant se portent bien, merci. Le petit Nicolas de R.,  enfant naturel de Michel B., est donc bien vivant. Bon vivant, rien ne permet pourtant de le laisser supposer pour l'instant, malgré l'intitulé de son blog, sur lequel je veux bien renvoyer une fois, mais pas plus. Ce n'est pas encore aujourd'hui qu'on va faire grimper à son goût le niveau du Blog d'Olif, mais c'est si bon de se lâcher un peu, parfois.

    Sur son dernier billet, Nicolas de R. a décidé de s'en prendre au bio. Enfin, pas vraiment au bio, ce ne serait pas complètement raisonnable ni responsable de sa part. Mais plutôt à l'idéologie qui se cache derrière le bio. Les biocons ne sont pas loin. Sur le fond, il n'a pas entièrement tort, le petit Nicolas. Si ce n'est que la récupération commerciale du label AB n'est pas le fait des authentiques vignerons bio de la première heure, mais de profiteurs cherchant à produire industriellement du bio à bas prix, avec la complicité de Bruxelles, qui tente d'élaborer une charte laxiste qui pourrait permettre aux productivistes de continuer à faire leurs profits. Non, il n'a pas entièrement tort, mais comme il a été à bonne école, il pêche méchamment sur la forme, osant encore l'éculé "vin bio qui n'existe pas". Une non-existence purement administrative, je n'ai pas mieux comme réponse que celle de Claire Laval, du Château Gombaude-Guillot, dans les commentaires.

    Le bio, le vrai, ce n'est pas du "petit commerce". Enfin, pas initialement. Pas non plus une "incantation",  une "litanie" ni même une "déviance". Ou alors une déviance de la déviance, peut-être, pour un retour à la normale et au naturel? Les références du petit Nicolas, ce sont les mêmes que celles de son Maître, évidemment. L'honneur du bio, forcément! Leflaive, Leroy, Zind-Humbrecht, Beaucastel, Huet, la DRC. Imparable! Surtout lorsque les sus-nommés poussent le zèle à ne même pas mentionner leurs pratiques. Sur les étiquettes, seulement, parce que dans les pages glacées des magazines de luxe, à l'occasion d'un portrait et d'une pose en redingote ou tailleur Channel, c'est autre chose. Et puis, d'abord, pourquoi  leur demander de justifier leurs pratiques? Leurs vins sont "les plus beaux au monde", on ne va quand même pas aller mettre en doute la façon dont ils travaillent! Puisqu'on vous dit qu'ils font tout comme les bios, ma bonne dame! 

    Pourtant... La viticulture bio véritable, c'est une conviction et un aboutissement. C'est la conviction que le bien-être de la vigne et du vin passe par le travail des sols et le respect du vivant, et dont l'aboutissement conduit à des pratiques réfutant la chimie, qu'elles soient bio ou biodynamiques. Et cela demande du temps. Du temps à la terre, empoisonnée de longue date, pour accepter cet état de fait. Du temps au vigneron pour mettre en application ces beaux principes. Et beaucoup de travail, aussi. Et moins de rendements. Les "plus beaux vins du monde", qui, paraît-il, "s'y collent de toute urgence", sans "barguigner", pour aller dans "le sens de l'Histoire", ceux qui vendent leurs bouteilles avec deux ou trois zéros derrière le premier chiffre, sont-ils prêts à cela? Peut-être aussi que les 300 hectares de Taittinger sont tenus au cordeau et que c'est "un modèle en Champagne", mais je demande quand même à voir. La vision que j'ai du vignoble champenois des grandes maisons, grâce à l'acuité d'une poignée de vignerons irréductibles et authentiques, le plus souvent labellisés bio, mais pas exclusivement, ce n'est pas vraiment ça!

     

    Et puis, ça veut dire quoi, "torchonner grave son pinard au chai"? Le faire mal, à grands renforts d'adjuvants et de correcteurs, comme les opportunistes du bio, qui ne cherchent qu'à produire rentable et pas cher? En faire trop ou plutôt pas assez, comme les jusqu'auboutistes du bio, ceux qui vont plutôt avoir tendance à poursuivre leur action en vinification, qui ne vont surtout pas levurer et mettre le moins possible, voire pas du tout, de cochonneries dans leur vin? Sous-entendu, du torchon nature, dans le langage michoubidesque, évidemment.

     

    Mes références à moi, celles de vignerons sincères qui revendiquent le bio comme un état d'esprit et une façon de vivre, elles sont nombreuses. Des vignerons humbles, qui sont sans cesse obligés de justifier et d'expliquer leurs pratiques, et pour qui la certification est parfois une nécessité. Afin de prouver aux esprits pervers qu'ils ne trichent pas, aussi bien à la vigne qu'au chai. Pas pour mettre commercialement en avant leur label. Pour n'en citer que quelques-uns, histoire de faire contrepoids avec la liste bling-bling du petit Nicolas (gare, ça va être moins clinquant): les Côtes de la Molière, l'Octavin, Patrick Meyer, Bruno Schueller, Guy Bussière, Michel Guignier, Xavier Caillard, Cyril Alonso, Jacques Maillet, Étienne Thiébaud, le Clos Romain ...

    Pas sûr que le petit Nicolas en ait goûté un seul, de ceux-là!

     

    Du courage, c'est vrai qu'il en faut, pour arriver au bout de son ramassis de poncifs qui se voudraient pertinents. En peu de temps, l'élève a déjà dépassé le Maître. Je lui souhaite d'ailleurs la même persévérance pour arriver au bout de celui-ci, si jamais il le lit, ce dont je ne doute nullement, en fait. Pour reprendre les mots d'Olivier Techer, fils de Claire Laval, sur la page Facebook du Château Gombaude-Guillot: " Merci d'essayer d'argumenter de manière constructive :)". Vous avez cependant le droit de vous lâcher un peu dans les commentaires!

     

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    Le bio, "plus personne n'en parle". Sauf ici, en fait. Parce que, ici, on aime vraiment ça!

     

    Olif

     

    P.S.: je ne sais plus si j'en ai déjà parlé, mais le Jura bio s'affichera les 27 et 28 mars au Domaine de la Pinte, en Arbois. Avec un peu de chance, on n'y verra pas le petit Nicolas mettre le nez dans le vert.

     

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    P.S.2: Terres et vins de Champagne, ce sera le lundi 18 avril, au Castel Janson d'Aÿ. L'occasion incontournable d'être au clair avec la bonne et véritable Champagne vigneronne. Taittinger n'y sera pas.

     

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  • The Péteux...

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    The Péteux, Vin de table français, Domaine de L'Octavin

    Voilà bien un vin schizophrène! Péteux, il l'est, naturellement, sans aucun ajout ni retrait de quoi que ce soit. Quand on l'ouvre, il en salive d'avance, l'enragé! Mieux vaut se placer au dessus de l'évier pour ne pas inonder la nappe. Mais péteux, il ne l'est guère, ne se prenant pas la tête et ne la prenant pas non plus. Bulle profuse, fruité réjouissant, sec comme il faut, bon comme pas permis. Bon aussi pour fêter le permis de la jouvencelle de la maison. Boire ou permis de conduire, pas besoin de choisir, quand on joue à domicile.

     

    Olif

     

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    P.S.: Alice Bouvot et Charles Dagand seront pris sur le fait, le nez dans le vert , les 27 et 28 mars, au Domaine de la Pinte en Arbois. Mais eux non plus, ne se la pètent pas!

     

     

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  • Écoutez et buvez-en tous...

    « Je suis contre le culte de la personne. Chaque fois qu’il y a eu le culte de la personne, dans n’importe quel pays, ça a conduit à des catastrophes. Alors pourquoi cette espèce de renommée, de mythe ? Je ne sais pas, parce qu’il n’y a pas de raison. »

     

     

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    Si c'est la parole de Pierre contre celle des autres, il y a quand même une raison. La raison. Et la modestie. Et l'humilité. 14 entretiens pour découvrir toutes les facettes d'un personnage légendaire, à qui on ne vouera qu'un culte inavoué, afin de ne pas provoquer de catastrophes à son grand dam. Ses vins, par contre, on continuera de les porter aux nues plus que de raison et à en boire jusqu'à plus soif.

     

    Dire qu'il va falloir attendre jusqu'à fin mars pour s'abreuver de La parole de Pierre! Avec un peu de chance, tous ceux qui auront le nez dans le vert pourront avoir le nez dans le bouquin à cette occasion, également!

     

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    Parution fin mars 2011.
    Ouvrage de 224 pages, format 21 x 27 cm, broché.
    Nombreuses illustrations noir et blanc et couleur.
    Prix : 25 € port compris.

     

    Olif

  • Le KAV se rebiffe...

     

    beaujolais,chiroubles,karim vionnet,2009

     

    Pas resté bien longtemps en cave, celui-là! Aussitôt acheté, aussitôt bu. Rencontré une première fois, il y a peu, dans les douves du Château de Brézé, servi par Karim Vionnet himself, entre deux Régnié de Charly et Jean-Paul Thévenet, ce Chiroubles 2009 tiendrait la dragée haute à des crus réputés plus charpentés. Du solide, avec du potentiel, mais déjà beaucoup de séduction et de plaisir donné. Un Vin de Kav qui ne dépareillera pas sur le livre de cave et qui peut se boire aussi bien dans les douves qu'à la cuisine ou au grenier. Va d'ailleurs falloir penser à en racheter!

     

    Olif

     

     

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    beaujolais,chiroubles,karim vionnet,2009

     

    P.S.: le Beaujolais sera à la fête le 11 avril, avec la désormais célèbre Beaujoloise, qui se paye le luxe de parrainer son propre off bio parallèle. Grande classe, quoi!

     

     

    beaujolais,chiroubles,karim vionnet,2009

     

    Entre Beaujoloise et Biojolaise, va falloir faire les deux, en fait!

     

     

  • Facteurs de (re)conversion...

     

    arbois,patrice hughes-béguet,cheverny,cyrille sevin

     

    Les mathématiques mènent à tout, à condition d'en sortir. Cyrille Sevin a résolu l'équation et franchi le pas. Il a repris en 2007 un domaine à Cheverny. Transition en douceur pendant 2 ans, avec l'ancien propriétaire,  addition, soustraction, puis conversion des vignes en bio. Des projets de multiplication, notamment celui de travailler avec un cheval. La division pour mieux régner, résoudre la Quadrature du rouge et asseoir les acquis d'une viticulture propre, nette et sans bavure. Ses vins, goûtés à La Dive, sont à cette image, blanc comme rouges.

     

    arbois,patrice hughes-béguet,cheverny,cyrille sevin

     

    À lui la petite anglaise! Patrice Hughes-Béguet était consultant en informatique. Il a un peu bourlingué en France, rencontré à Besançon une charmante Caroline anglo-saxonne, en a eu marre de parler un langage binaire et a finalement préféré empoigner la pioche pour aller biner son coin de vignes. Après la reconversion professionnelle, place à la conversion tout court. Dès le début, il a choisi de travailler en bio, pour valoriser ses 3 hectares de ploussard et savagnin essentiellement, sur les secteurs d'Arbois et Pupillin. Le domaine proprement dit est situé à Mesnay, près d'Arbois.

     

     

    arbois,patrice hughes-béguet,cheverny,cyrille sevin

     

    2009 est son premier millésime, qui laisse entrevoir de belles promesses. D'abord un rosé de ploussard, à la jolie couleur rosée, tout en dentelle, à boire comme ça, pour le plaisir, ou sur une assiette de charcuteries, ou les deux, ce n'est pas incompatible. Plus structurée, sa cuvée de la Côte de Feule a aussi une couleur plus soutenue. Champ fort est un vrai coup de bluff, du ploussard vinifié en vendange entière alors que tout le monde le lui déconseillait. Végétal et rustique, dans le bon sens du terme, il possède une vraie gourmandise et un haut coefficient de buvabilité. Après une première Percée plus qu'encourageante, la famille Hughes-Béguet aura le nez dans le vert, le dernier week-end de mars. Pas mal, pour un premier millésime!

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    Catherine Bernard était journaliste, même si elle l'est toujours. Désormais, elle est plus que cela. En février 2005, elle a enfilé un treillis, un pull et elle est partie tailler les vignes. Ses vignes. Elle nous raconte son aventure et son installation dans le vignoble. Et elle se raconte, dans un livre à paraître le 11 février aux éditions du Rouergue. Des sarcasmes aux tracasseries administratives, de la méfiance à la tolérance puis l'acceptation, mais toujours avec le statut "d'étrangère", elle décrit avec un réalisme criant sa reconversion comme vigneronne dans le Languedoc.

     

     

    arbois,patrice hughes-béguet,cheverny,cyrille sevin

     

    "Dans les vignes, chroniques d'une reconversion", un ouvrage à mettre entre toutes les mains des néo-vignerons en herbe, bio de préférence.

     

    Olif

  • Xavier Caillard, au plus près du vin

     

    xavier caillard,les jardins esméraldins,brézé

     

    A proximité des douves du château de Brézé, capitale de  l'En Dive, la cave troglodytique de Xavier Caillard est bien cachée. Dans ses Jardins Esméraldins, il ne cultive pas d'endive, mais du vin. Une culture prolongée en barrique, parfois en bonbonne, peut-être bientôt en amphore. Xavier Caillard pratique l'élevage long à très long, une démarche originale et pas simple à mettre économiquement en œuvre, mais il ne saurait envisager d'autre façon de faire parce qu'elle correspond à sa sensibilité et sa philosophie. Rester au plus près du vin, l'accompagner, le respecter, le surveiller, le comprendre, le laisser faire, se fier à ses sens et ne pas le brusquer, pendant toute la période de son élevage, voilà schématiquement sa façon de procéder. Les vignes sont conduites en bio, forcément. Au final, des vins complexes, séduisants, équilibrés, distribués au compte-gouttes à des amateurs impatients et conquis d'avance.

     

     

    xavier caillard,les jardins esméraldins,brézé

     

    Le 2000 blanc vient tout juste d'être mis en bouteilles et laisse entrevoir des merveilles. La tentation de le boire est déjà grande, mais quelques années supplémentaires ne lui feront pas peur, bien au contraire. Le 2002 est un vin d'une grande profondeur avec beaucoup de fraicheur. Une micro cuvée  de 2004, élevée sous voile en bonbonne, joue dans un registre oxydatif très fin. Le rouge 2004 possède des tanins souples et bien fondus, de la fraicheur et un bel acidulé qui le rendent extrêmement séduisant.

     

     

    xavier caillard,les jardins esméraldins,brézé

    Olif

     

  • La Percée du vin à prix d'or...

    57000 €! C'est l'enchère record sur une bouteille de vin jaune obtenue à la Percée 2011 par un clavelin datant de 1774. Ça fait cher du verre, mais ça pollue moins qu'un 4X4 Mercedes. Le prix du grand âge et de l'extrême rareté, mais aussi celui d'un vin qui n'en finit pas de livrer tous ses secrets, notamment celui de sa longévité.

     

     

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    Ce flacon de 1774, provenant d'un lot de la cave de Jules Vercel, est pourtant loin d'être un inconnu. Un exemplaire, vide, trône comme une relique dans un placard de la Maison de Louis Pasteur, en Arbois. Cette maison, désormais transformée en musée, est restée dans son jus. Pour un peu, si c'était autorisé, on pourrait s'asseoir dans le même fauteuil que Louis, se coucher dans son (petit) lit et refaire les mêmes expériences que lui dans son laboratoire. Tout est d'époque, y compris les papiers peints, régulièrement et soigneusement restaurés. Le Louis, du jaune 1774, il devait en boire aussi souvent qu'il voulait, Jules Vercel étant son voisin d'en face, avec qui il a beaucoup travaillé sur l'étude des levures et l'application des grands principes œnologiques. Peut-être même qu'il en a bu pour 570 000€ sans le savoir, tiens!

     

     

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    De valeur plus symbolique, après la visite de la Maison Pasteur, une grande première pour moi,  j'ai eu l'opportunité d'emprunter un trajet réservé qui conduit jusqu'à la cave, en dessous de la maison, où sont entreposées les bouteilles produites par la maison Henri Maire avec les raisins de la vigne de Pasteur, replantée à l'identique dans les années 40 par Henri Maire lui-même: ploussard, trousseau, pinot noir, chardonnay et savagnin, assemblés tous ensembles dans des proportions variables. Le 1990 a une couleur brique orangée (dominante ploussard), des notes évoluées sur l'écorce d'orange avec des épices. La bouche a encore de l'allant, sur de tout petits tanins complètement fondus. Quelque part, une sorte de mémoire du vin du XIXème siècle...

     

     

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    Olif

     

     

  • Variations d'En-Dive...

    aligoté,bourgogne,céline et laurent tripoz

     

    La Dive est une rivière française qui coule dans les départements de la Vienne, des Deux-Sèvres et de Maine-et-Loire. C'est un affluent du Thouet en rive droite, donc un sous-affluent de la Loire.

    Une fois par an, la Dive sort de son lit, se met en bouteille et traverse les caves troglodytiques du Château de Brézé. Quand c'est trop, c'est troglodyte...

    Après une copieuse entrée aux Greniers Saint-Jean, dont on reparlera plus tard, en Dive Brézé, c'était le plat principal et le dessert de ce week-end ligérien. En Dive à toutes les sauces, déclinée de multiples façons, y compris en sorbet, au grand dam des frileux et des hypothyroïdiens. Le Frai salon, ce n'est pas du réchauffé!

     

    dive bouteille

    En Dive, avant ébullition...

     

    Premier service, dans un ordre aléatoire ...

    - En Dive au Jambon: du côté du Beaujolais, de bien belles choses chez Philippe Jambon, avec une Grande Bruyère 2007 toujours aussi top, du grand blanc long et profond, comme je les aime, ainsi qu'une trilogie de Chiroubles 2008, 2009 et 2010, de F. et H. Gonnet, un domaine qui n'existe plus dorénavant et dont Philippe assure la commercialisation. La progression était pourtant constante, à la vigne comme à la cave (2010 est une petite bombe!), mais les choses étaient devenues trop compliquées pour poursuivre l'aventure. C'est Karim Vionnet qui régalait du côté de chez Charly et Jean-Paul Thévenet, et là aussi, c'était gratiné, en Villages, à Chiroubles ou à Régnié.

     

    - En Dive au Comté: en Jura, ça goûtait plutôt bien aussi chez Evelyne et Pascal Clairet, du domaine de la Tournelle. L'Uva 2010 (Arbois ploussard) juteux et gourmand, l'Arbois Chardonnay Terres de Gryphées 2008 plutôt tranchant (effet millésime), beau Savagnin de voile 2007, Jaune 2003 rond et fruité, Vin de Paille 2005 au bel équilibre acidulé. Pas eu le temps de goûter chez la coqueluche des filles de l'AVN, Etienne Thiébaud, du  domaine des Cavarodes, mais je sais quand me rattraper.

     

    - Fondue d'En Dive: du côté de la Savoie, de bien belles cuvées chez Jean-Yves Péron, avec une comparaison intéressante sur le Cotillon des Dames 2009, une cuvée de jacquère-altesse, version sulfitée à 1g à la mise versus non sulfitée. Malgré une quantité équivalente de SO2 libre en bouteille, voisine de 0g, les profils des vins sont complètement différents. La version sans soufre, plus expressive et épanouie, remporte les suffrages. Les Barrieux 2009 (jacquère et roussane) possèdent un bel élan, la mondeuse de la Côte Pelée 2009 se les pelait légèrement, mais goûtait quand même bien. Chez le voisin Jacques Maillet, peu de volume en 2010. Pas de cuvée Autrement rouge en prévision (assemblage). Les 3 cépages sont goûtés séparément et la mondeuse l'emporte haut la main à ce stade. La roussette 2009 est dans la lignée de ses aînées et promet beaucoup.

     

     

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    - En Dive à la provençale: ce fut l'entrée en matière et une bien sympathique rencontre avec Peter Fischer. Revelette aussi Grand, en blanc qu'en rouge, millésime 2008.

     

    - En Dive en meurette: une jolie découverte que les Bourgognes de Julien Altaber, présentés par son patron et mentor Dominique Derain, et une confirmation avec les vins de Fanny Sabre, dont le Pommard 1er cru 2008 m'a failli tué une nouvelle fois.

     

    - Gratin d'En Dive: pour terminer, une petite sélection de quelques bouteilles qui m'ont particulièrement tapé dans les papilles, entre autres le grolleau 2009 de Sylvain Martinez, soyeux, dense et charnu, Adonis 2009 et 2008 de Renaud Guettier, un pineau d'Aunis épicé et d'une grande et belle buvabilité dans les deux millésimes, les Hauts de Madon 2009 de Christian Venier, un Cheverny rouge juteux à souhait, le Coup franc 2008 de Stéphanie Roussel, un cabernet franc de pied du Marmandais aux tanins déjà très civilisés, L'Icaunais 2009 de la famille Courtois, en Sologne, un vin original à base de gascon, vieux cépage d'origine bourguignonne quasiment disparu.

     

     

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    Au final, une En Dive très nourrissante, même sans sauce béchamel.

     

    Et pour ne pas prendre froid aux oreilles, rien ne valait un bon vieux bonnet de trappeur québecois, surtout porté avec élégance...

     

     

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    Olif