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  • Ivre de vin et de peinture

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    Vive le pin-art! C'est bien connu, art et vin font bon ménage. Quand il n'habille pas les étiquettes, n'envahit pas les chais, tant des grands châteaux que ceux des plus modestes vignerons, il lui arrive parfois aussi de s'inviter à l'intérieur des bonnes boutiques qui vendent du vin. Bertrand Joinville fait partie de ces cavistes curieux, intéressés, ouverts, qui n'hésitent jamais à innover et proposer autre chose que d'excellents vins, souvent bio et/ou "nature" à leur clientèle. À partir du 1er septembre, Ô gré du vin, sa cave à boire, deviendra aussi cave à manger. Une pièce cosy, à l'étage, servira de lieu de détente où l'on pourra casser une petite graine sur le pouce en buvant un coup, au verre ou à la bouteille, voire plus, si affinités, de quoi largement étancher sa soif. De façon totalement non préméditée, l'ouverture de la Cave à manger au gré du vin coïncidera avec une exposition de quelques toiles de Mme Olif, la nouvelle idole des jeunes œnographilistes. Deux bonnes raisons de se rendre 106 rue Monge, dans la Capitale des Ducs de Bourgogne, courant septembre. Nulle obligation de repartir avec une toile sous le bras, un simple coup d'œil fera autant plaisir.

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    Olif

     

     

    P.S.: septembre, c'est aussi le mois de la rentrée et celui de la sortie. Dans l'ordre, celle des classes et celle des guides censés permettre à l'amateur d'acheter et de boire mieux. Saluons cette année une grande nouveauté, le guide NdR B&D de la blogosphère vinique. Une sélection supposée pertinente du meilleur du web vineux bien vivant. Le Blog d'Olif n'y figure pas, forcément on n'a pas envoyé d'échantillons. C'est ballot. Manque aussi pas mal de blogs intéressants, probablement à cause d'une grève de la Poste, mais ce n'est pas bien grave, il faudra juste faire l'effort de les chercher un peu, ailleurs, sur la Toile. Il en manque aussi un autre, mais pas pour les mêmes raisons, peut-être qu'il n'est pas aussi intéressant que cela, finalement.* Le principal intérêt de ce guide, c'est de proposer, en supplément du Top Web, une sélection de plus de 5000 vins, dégustés par de très grands spécialistes, reconnus et tout et tout, en provenance des meilleurs domaines. Il en manque aussi un certain nombre, des vins comme des domaines, probablement la faute aux échantillons et à la grève de la Poste. Il faudra juste faire l'effort de les chercher un peu, ailleurs... Sur la Toile ou chez les bons cavistes.

     

     * Rectificatif, ce blog-là ne manque finalement pas, il est même mis en valeur de manière éhontée!

     

    P.S.2:

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    Faut reconnaitre qu'elle peint les bouteilles comme personne, Mme Olif, c'est enivrant ...

  • Beau ou laid...

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    Boletus luridus n'est pas un bolet bon teint. Blafard, plutôt, oui, un peu. C'est d'ailleurs son nom français, en raison d'un chapeau parfois un peu livide. C'est un champignon qui n'a pas bonne réputation. Il bleuit quand on le coupe, un peu pareil que le vin blanc quand on le mélange à du vin rouge, sauf que dans ce cas-là, il aurait plutôt tendance à rosir, même que les technocrates de Bruxelles en sont restés un peu bleus à ce sujet, l'année dernière. Boletus luridus a ceci de bon qu'il n'est pas censé conduire tout droit aux Urgences du CHU de Bordeaux l'Aquitain bon teint, cueilleur de champignons du dimanche en période mycologique faste, estivale, chaude et humide. Oui, ce beau bolet possède un signe distinctif caractéristique qui fait qu'il est impossible de le confondre avec une tarentule, un serpent venimeux, un verre d'arsenic ou un éléphant rose. Ce sacré bolet blafard est un coquet qui surligne ses sourcils d'un petit trait rouge. Là, oui, là, juste sous le chapeau. La beauté cachée des bolets se voit sans délais. Après cuisson prolongée, le bolet blafard retrouve un beau teint de jeune fille ictérique. Il se laisse volontiers accompagner d'un verre de PouRpre, de Maxime François Laurent, le fiston qui n'a de Grame que le nom. Son Côtes du Rhône 2009 possède un signe distinctif, outre sa raie et son R au milieu, chose qui le rend impossible à confondre avec la première piquette venue. Il laisse une jolie petite trace pourpre au fond du verre quand on a tout bu...

     

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    P.S.: si d'ici dimanche midi, personne ne m'a vu connecté sur Facebook, faites le 15!

     

    P.S.2: en prime et sans délai, un deuxième petit bonus:

     

     

     

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  • Sorbée aux petits fruits rouges

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    L'été, quand il fait chaud, rien de tel qu'un petit sorbet pour se rafraîchir les idées, ouaip! Vouette et Sorbée. Lever dès potron-minet, rosé du matin et Champagne de l'Aube, dont la qualité et la notoriété ne sont désormais plus à démontrer. Rosé de saignée, 100% pinot noir. Non coupé, mais il a quand même bien fallu le vendanger. Récolté en 2004, dégorgé en 2007. Arômes de petits fruits rouges fins et élégants, soutenus par une bulle très fine, bel équilibre entre vinosité, vivacité et acidulé. Sorbée, c'est la légèreté, pas de lourdeur et aucun additif. Rafraichissant, même sans passage au congélo. Le repos en cave de quelques années a permis à celui-ci de se révéler pleinement. À la veille des vendanges champenoises 2011, il se goûtait magnifiquement. Un signe, j'espère!

     

    Bertrand et Hélène Gautherot, alias Monsieur Vouette et Madame Sorbée, on ne les présente plus. Depuis moins de 10 ans qu'ils se lèvent de bon matin, dès l'Aube, après avoir repris le domaine familial à Buxières sur Arce, ils ont hissé leurs bulles naturelles au sommet de la Champagne biodynamique, dynamique tout court. La Champagne et le Champagne qu'on aime, tout simplement.

     

    Olif

     

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  • Pets allowed

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    L'été, on le sait, il ne fait pas bon abandonner son chien sur une aire d'autoroute italienne. Rocco veille, et aussi Freddy. Les toutous, pourtant, ça peut être sympa, sur la plage. À condition qu'ils n'inondent pas le sable de leurs déjections. Qu'ils soient un minimum civilisés, quoi, on n'est pas des bêtes! On peut sans problème adopter un Tel Quel à poil dur de Thierry Puzelat, même si ce n'est pas encore la saison, ou caresser un CHI WA WA de Vinibrato, fermement tenu en laisse par Jean-Marc Brignot. Un petit toutou à son pépère qui se la joue décontracté, en boxer et Ray-Ban. Ne pas hésiter à le prendre par le colbac et l'agiter vigoureusement pour qu'il lâche les gaz, le calbute est bien serré et les lunettes bien accrochées. Mais après, oui, après. Les raisins de Jean-Luc Gauthier font du bien au gosier. Du gamay du Beaujolais, coupé en 2009, ni vil ni déloyal pour un sou, heureusement qu'il a échappé à l'arrachage préconisé en 1395 par Philippe le Hardi. Pas du jus de chique, du jus de CHI WA WA, ouah ouah, on en redemande.

     

    Une bouteille désormais collector, l'une des dernières de Saturne, généreusement lâchée par le gars Ewen lors de mon passage là-bas en décembre 2010.

     

    Olif

     

     

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  • L'Égrappé

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    Souvenirs d'enfance. Origami, lâcher de ballons, en grappes légères. Rose, la couleur des filles. Ça tombe bien, la petite Jeanne est née il y a tout juste un an. Ça se fête! Lâcher de bulles. Roses. Légères. Aériennes. Fruitées, gourmandes, acidulées, sur un dosage peut-être un peu trop marqué, mais c'est une première mouture, susceptible d'être modifiée. Élaboré à la façon d'un Crémant, ce poulsard pétillant est commercialisé en vin de table.

     

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    L'étiquette est signée Mme Olif, dont la cote devrait désormais grimper en flêche auprès des œnographilistes, des placomusophiles, des amateurs d'art amateur, voire des amateurs de vin tout court, surtout si l'on ajoute qu'elle vient de gagner à nouveau un prix au plus grand concours de peinture urbaine du Haut-Doubs (le deuxième, cette fois, car elle sait faire preuve de modestie, en plus). L'étiquette pour le vin du domaine Macle est une œuvre de commande, mais cette gouache originale et rafraichissante ajoute au plaisir de la dégustation de la toute nouvelle cuvée proposée par Laurent Macle. À la santé de sa petite Jeanne...

     

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    La cuvée "Carmen" 2007 avait ouvert une brèche dans la tradition familiale et révélé le talent de vinificateur de Laurent Macle et sa maîtrise de l'ouillage du chardonnay. Une voie différente et complémentaire, inhabituelle pour le domaine, qu'il serait dommage de ne pas exploiter. Les amateurs de vin et de peinture ont tout à y gagner.

     

    Olif

     

     

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  • REVEVIN 2011: Pris la main dans le Pessac!

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    Premier temps fort des REVEVIN 2011, sous le patio du Chai Carlina, cette horizontale des blancs de Pessac-Léognan s'annonçait comme une étape de cols insurmontables pour un certain nombre de Revevineurs ayant construit leur nid douillet d'œnophiles loin de la place de Bordeaux, de ses courtiers et de ses crus classés, bientôt destinés exclusivement au marché chinois, ce qui fait rire jaune, mais sous cape, quelques occidentaux pas encore complètement sevrés d'un certain style de vins élaborés pour plaire à certain(s) gourou(s) volontiers prescripteurs de breuvages concentrés et boisés, à l'élevage un tant soit peu stéréotypé, et/ou aimant plus que tout se retrouver invité(s) à la table des grands châteaux pour des dîners aux formats géométriquement variables dont la seule véritable constante est le nombre et l'ancienneté des flacons servis à des pingouins endimanchés sachant aussi bien relever leur queue de pie que le petit doigt en l'air, quand il s'agit de pavaner au milieu de cette basse cour internationale au sein de laquelle quelques pique-assiettes réussissent toujours à se faufiler, mais pas de bœuf à la bordelaise, point, à la ligne, on respire et on souffle un grand coup avant de passer au paragraphe suivant.

     

    La date et le lieu: le patio du Château Chai Carlina, à Saint-Jean de Monts, par un beau week-end ascensionnel, début juin 2011. Pfff! comme le temps passe vite!

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    Le format: rectangulaire, celui d'une table allongée où une vingtaine de Revevineurs peuvent prendre place sans avoir à tendre trop le bras lorsqu'il s'agit d'attraper un crachoir.

    L'appellation et le millésime: Pessac-Léognan 2008. Sauvignon et sémillon au menu, donc, dans un millésime à forte acidité et vraisemblablement à faible maturité d'une manière générale. Les gencives ont pas mal couiné, les dents ont grincé, mais l'estomac a peu dérouillé, tous les vins ayant été évidemment recrachés. Le prix de la majorité des vins, par contre, est susceptible de coller un ulcère, même -et surtout- quand le domaine a ramassé à bonne maturité. Une quasi-intégrale des crus classés de l'appellation, excepté Haut-Brion et Laville (redevenu missionnaire depuis le millésime 2009) qui ne jouent plus dans la même cour ni le même patio depuis un certain temps, voilà qui avait pourtant de quoi exciter les papilles.

     

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    La méthodologie: tous les vins sont goûtés à l'aveugle, par paire associant un Grand cru classé ou assimilé et un "pirate" non classé ou d'une appellation voisine. Double carafage préalable, l'identité des vins n'étant révélée qu'à la fin de la dégustation.

    Les résultats: dans une telle dégustation, il est évident que le plaisir passe au deuxième plan. Peu de vins ont conduit à l'extase gustative. Les plus grands, présentés en dernier, étaient également les plus mûrs et les plus concentrés, les plus à même d'être appréciés à ce stade, ils sont logiquement mieux sortis, Pape-Clément et Smith-Haut-Lafitte en tête. Mention honorable pour Carbonnieux et Malartic-Lagravière, qui s'en tirent pas mal également, avec une acidité importante, mais plutôt bien équilibrée. L'outsider de cette dégustation, parmi les "petits", c'est Château Turcaud barrique, plutôt très bien goûté le matin (face à un Chevalier en toute petite forme), mais curieusement peu apprécié le soir, lors d'un deuxième passage, toujours à l'aveugle, à l'occasion du repas. Les aléas de la dégustation... Un des petits poucets sur le papier, la cuvée Vin Passion du Champ des Treilles s'en est finalement plutôt bien tirée en offrant un profil aromatique et une structure complètement différents de tous les autres vins de la série. Sur la plupart des 20 échantillons dégustés, les arômes archétypiques de sauvignon levuré (agrumes, citron, ananas, bourgeon de cassis) associés à un boisage plus ou moins marqué (vanille, noix de coco, notes d'amertume) l'ont emporté haut la main, avec une matière loin d'être suffisamment mûre pour espérer envelopper tout cela dans quelque temps, à mon humble avis.

     

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    Bon, on ne s'est pas franchement régalé, c'est vrai, mais, comme l'a dit Philippe, il fallait la faire, histoire de se recaler le palais. Cela va quand même être dur de faire marche arrière et réapprécier ce standard de vin, désormais...

     

    Olif

     

    P.S.: vous avez échappé au pire titre que j'avais imaginé, Léo-de hurle-gnan, comme quoi je sais parfois me retenir.

     

    P.S.2: d'autres commentaires sur cette dégustation ici, et , afin d'en avoir un éclairage différent du mien et que chacun puisse (éventuellement) y trouver son compte.

  • Michel Gahier, discrétion assurée…

     

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    Montigny les Arsures, capitale du trousseau. L’eau y est potable, à consommer avec modération. À quelques pas de la célèbre fontaine, le trousseau l’est encore plus. Du trousseau potable, à boire avec tout autant de modération, mais beaucoup plus de plaisir, on en trouve chez Michel Gahier, vigneron discret, qui cultive ses grands vergers à l’écart du cirque médiatique. La discrétion n’empêchant pas le caractère, le vigneron ne s’en laisse pas conter pour autant. Formé à la bonne école de Jacques Puffeney, célèbre vigneron de Montigny, Michel Gahier est un homme de convictions. Même s’il ne les affiche pas toujours. Appliquant les principes d’une agriculture biologique depuis de nombreuses années, il ne s’est jamais engagé dans la voie d’une quelconque certification parce que le cahier des charges pour l’obtenir n’est pas assez strict à ses yeux. Son Gahier des charges à lui inclut des procédés de vinification qui refusent bon nombre d’artifices. Notamment le soufre, même s’il ne fait pas non plus partie du mouvement des vins dits naturels. Oui, le soufre. Pourquoi en ajouter quand on peut s’en passer ? Cela suppose évidemment une viticulture minutieuse et exigeante, mais aussi de grands talents de vinificateur. Depuis de nombreuses années, ses vins de trousseau n’étaient plus sulfités. Plus facile à mettre en pratique avec les cépages rouges.  En 2009, Michel a décidé de s’en passer aussi sur la cuvée Les Follasses, l'Arbois chardonnay d'entrée de gamme qui revendique désormais sa parcelle d'origine. Résultat: un vin d’un éclat inégalé, d’une grande pureté d’arômes et à la belle minéralité. Une minéralité encore plus marquée sur Les Crêts 2007, au caractère bien tranchant. En préambule, un Arbois 95 d'entrée de gamme nous avait enivré de ses parfums d'orange confite et épaté par se fraicheur et sa jeunesse. Avec La Fauquette 2007, chardonnay élevé sous voile, place au registre oxydatif, qui apporte finesse, profondeur et complexité à cette cuvée devenue mythique pour certains. Longue finale sur les épices, particulièrement savoureuse. Le millésime 2005, toujours pas commercialisé, se remet tout doucement en bouteille d'un passage difficile. Marqué par une pointe d'acidité volatile en train de s'affiner, il possède la rondeur et la richesse du millésime, et le temps devrait lui faire acquérir une dimension supplémentaire.

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    Le Vin jaune 2002 inflige une véritable claque au palais. Pourtant, malgré un taux d'éthanal élevé, il ne "claque" pas comme le Jaune arboisien standard. Tout en finesse et en complexité, sur les épices douces, il étire sa longue finale sur de délicieuses notes oxydatives. À titre comparatif, un 1992, débouché à la volée, révèle toute sa complexité, après un premier nez fugace sur la croûte de fromage: miel, orange confite, épices douces...

    Côté rouge, Michel Gahier confesse un penchant pour le trousseau, même s’il possède également un peu de ploussard. Le Clouzot 2010, c'est du trousseau qui fait glou. Glou glou, même. Plusieurs fois de suite. Un régal! Dans ses grands vergers, la vigne a remplacé les arbres fruitiers. De vieilles vignes qui produisent un vin de trousseau haut de gamme, ne craignant pas d’affronter les années. Particulièrement éblouissant en 2003 (quoique un peu atypique), 2005 et 2007, l’Arbois Grands Vergers est une cuvée à rechercher en priorité. Le 2010, prélevé sur fût, se goûte sur un fruit gourmand et devrait bientôt être mis en bouteilles. Le 2009, plus riche  et concentré, est taillé pour une grande garde. Le 98 est toujours d'une jeunesse et d'une fraîcheur remarquables. À côté, le 2000 parait un petit peu plus évolué.

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    Le célèbre viaduc ferroviaire de Montigny, qui habillait jusque-là les bouteilles du domaine, a été contraint de laisser la place à un étiquetage plus sobre, à l’image de celle du vigneron. Ses vins peuvent néanmoins être bus à discrétion, en plus de la modération.

     

    Olif

  • En rouge et noir...

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    En Rouge et Noir 2010, La Sorga

    Ils ne sont certainement pas des masses à affubler une cuvée d'un nom pareil, sans être à la masse non plus. Référence à Stendhal, peut-être, mais je doute qu'Anthony Tortul rêve d'une ascension aussi fulgurante et sulfureuse que celle de Julien Sorel. Non, depuis deux ou trois millésimes, la Sorga, maison artisanale de négoce du Sud de la France, donne à goûter des vins de plus en plus définis et charmeurs, très peu ou pas sulfités du tout.

    Rouge comme le vin, noir comme le grenache. 100% schistes sur le terroir de Cabrerolles, En Rouge et Noir, mes luttes, mes faiblesses, je les connais mais je ne voudrais pas qu'elles s'arrêtent. En rouge et noir, drapeau de mes colères, je réclame juste un peu de tendresse. Quelque part entre Julien Sorel et Jeanne Mas, Anthony Tortul joue sa carte personnelle et en sort ga...gnant, bien sûr, tout comme son domaine de la Sorga. La Pomponette est également rentrée avec fierté à la maison, les joues bien rousées, de bonheur très certainement. Une autre bouteille de La Sorga à ne pas manquer.

     

     

     

     

    Olif

     

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  • Loterie?

    Pas sûr! Ici, grâce à Olivier Cousin, tout le monde gagne et tire le Grolleau. Dans sa version pétillante naturelle, du rouge gorgé de fruit, sur une bulle festive et agréable, avec juste une petite pointe de sucrosité, mais pas trop.

     

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    Le pét'Nat de cette fin d'été, sans aucun doute. Un vin 100% naturel, élaboré en Loire et à cheval par Olivier Cousin, responsable également de jolis vins tranquilles à base de gamay, grolleau ou cabernet franc. Bonjour ma cousine, bonjour mon Olivier Cousin, les vins d'Anjou natures et barbus comme on les aime. Disponibles au rayon vin des bonnes crèmeries que tout le monde nous envie.

     

    Olif

    P.S.:  À moins qu'il ne vienne se faire détrôner in extrémis par le Petit coin de Paradis du domaine des Grottes, qui continue de s'écouler tranquillement au verre du côté des Jardins de Saint-Vincent, lors des douces et pas trop arrosées soirées arboisiennes d'été?

    P.S.2: c'est la vidéo de cet été, ou comment faire un vrai vin de terroir. Si vous l'avez ratée, c'est le moment de vous rattraper. Merci Groland.con.

     

     

     

     

     

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  • REVEVIN 2011: Nul n'est censé ignorer Éloi!

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    Créé ex nihilo en 1973 par Éloi Dürrbach, au sein de la propriété acquise par son père René la décennie précédente, le domaine de Trévallon fut l'un des premiers à révéler le grand potentiel du terroir des Baux de Provence, à partir de 1976, à l'époque VDQS. Tout le monde il est Baux, mais tout le monde il n'est pas forcément gentil, puisque, lorsqu'il s'est agi de définir les critères qualitatifs pour la création de l'AOC des Baux de Provence en 1993, le cabernet sauvignon s'est vu limité à 30% de l'encépagement global. Or la principale caractéristique des vins de Trévallon, dès son origine, fut d'être un assemblage original de cabernet sauvignon et syrah, une complémentarité idéale sur ce terroir froid des Alpilles. Replié en Vin de pays des Bouches du Rhône, Éloi Dürrbach a ravalé sa fierté et continué à faire du Trévallon, le vin de pays qui en bouche un coin et pas que du Rhône. Apprécié par Aubert de Villaine et colporté aux papilles de Kermit Lynch, Trévallon a conquis le monde international du vin en étant finalement "découvert" et apprécié par Robert Parker Jr, le critique-faiseur de grands vins de ce monde, et ce dès le millésime 82. Ce "petit" vin de pays fait désormais partie des grands et Trévallon vend depuis longtemps sa marque et non plus son appellation. À la différence des grands vins bordelais, qui étendent leur superficie chaque fois qu'il est possible, il s'agit ici d'un vrai vin de terroir, pourtant pas décidé à s'en laisser conter par la loi du marché. Éloi Dürrbach n'a pas pour autant pris la grosse tête, ses prix sont resté sages, à leur bon niveau, et sa religion ne lui interdit pas de prendre un vol Marseille-Nantes pour un aller-retour express à Saint-Jean de Monts, sous le patio du Chai Carlina, à l'invitation d'un tandem pipetto-carlinesque.

     

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    Une telle verticale, beaucoup en rêvent encore, nous l'avons faite. En présence d'Éloi Dürrbach, ce qui n'est pas rien. Un moment comme seuls les REVEVIN peuvent en apporter, à inscrire au firmament des plus belles dégustations de ce monde. La quasi intégralité du troisième millénaire, à l'exception de 2002, qui n'a jamais été produit ici, au vu des conditions climatiques catastrophiques vécues en Rhône Sud. Faire l'impasse sur un millésime en dessous de tout, il n'y a pas beaucoup d'endroits en France où l'on peut envisager ça!

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    - Blanc 2009 :
    Robe jaune pâle, nez de fruits jaunes bien mûrs, avec une touche anisée de fenouil. Du gras et de l'onctuosité commencent à apparaître, soulignant la richesse et le potentiel de ce vin pour l'instant pourvu d'une exceptionnelle fraicheur. C'est superbe, déjà très bon, mais au vu des deux bouteilles qui vont suivre, il faut impérativement l'attendre pour en apprécier toute la complexité.

    - Blanc 2005 :
    La robe se fait or, le nez est finement grillé, épicé et anisé, laissant finalement apparaître des fragrances de truffe blanche. La marsanne libère ce qu'elle a de meilleur avec l'âge. La bouche est remarquable de finesse et de précision, caresse le palais par s
    a rondeur patinée, envoûte, et rend heureux. Un vin magnifique, encore dans les limbes.

    - Blanc 2000 :

    L'or se patine, les arômes s'épanouissent. Pain grillé, truffe blanche, eau de vie de framboise et salinité finale. La fraîcheur est au rendez-vous, témoignant de l'équilibre parfait, en dépit du caractère potentiellement alcooleux du cépage. Cela m'évoque avec bonheur les magnifiques marsannes de Marie-Thérèse Chappaz, en Valais.

     

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    - Rouge 2008 :
    Une année de mildiou, avec petite récolte. Le nez est plutôt léger, frais et fruité, avec une pointe végétale qui ressort dans le fond du verre. La relative souplesse des tanins et la fraicheur avenante en font un vin probablement destiné à une consommation plus rapide que les millésimes antérieurs.

    - Rouge 2007 :
    Robe soutenue, nez intense, de menthe poivrée et de tapenade, la syrah prend le dessus sur les arômes. La bouche possède une grande qualité de tanins, fins et encore serrés, avec de la longueur et un sentiment de plénitude. Un des plus grands millésimes récents, qui ne devrait délivrer tout son potentiel que dans de longues années.

    - Rouge 2006 :
    Nez complexe et riche, avec des nuances chocolatées sur des fruits noirs et un soupçon de végétal pour la fraicheur. Les tanins sont encore fermes, mais bien mûrs augurant d'une belle longévité. Le vin se goûte encore actuellement sur une certaine austérité, très cabernet.

    - Rouge 2005 :
    Nez de garrigue, de thym, de tabac à pipe et de figue. Complexe, long, bâti avec un superbe équilibre, c'est un très grand vin en devenir.

    - Rouge 2004 :
    Le nez est très ouvert, avec des notes mentholées qui prédominent, apportant une grande fraicheur. En bouche, les tanins sont un peu fermes, empreints d'une relative dureté. Il reflète courageusement son millésime et semble un cran en dessous des précédents.

    - Rouge 2003 :
    Le nez est champignonneux, un peu liégeux, en relation avec un échantillon défectueux. Difficile pourtant de le rejeter complètement, et la tentation de le porter en bouche est grande. Il y a de la fraicheur, pas forcément évidente en ce millésime, et des tanins plutôt souples et fins, ce qui fait d'autant plus regretter le caractère pas net du nez.

    - Rouge 2001 :
    2 mois de mistral, apparu le 15 août, ont eu tendance à confire les raisins. Le nez est magnifique, sur la truffe, le chocolat et le menthol. En bouche, les tanins sont un peu fermes et secs, mais laissent ressortir une petite pointe alcooleuse finale.

    - Rouge 2000 :
    Un vin à point, sur des notes de poivre et de garrigue, aux tanins bien fondus mais impeccablement structurés. Il m'en reste en cave, il va falloir les boire.

    - Rouge 1995 :
    L'évolution est là, la robe vire à l'orangé, mais le vin est toujours debout, harmonieux et parfaitement fondu, exhalant la truffe, la garrigue et le cacao. Un moment de grâce longuement persistant, démontrant le grand potentiel des vins de Trévallon.

     

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    Non, c'est une évidence, nul n'est censé ignorer Éloi, dont le Trévallon a beaucoup plus fait pour la notoriété de l'appellation des beaux que pour celle des babouches du Rhône. Ça méritait bien le tapis rouge sous le patio du Chai Carlina.

     

    Olif

     

    P.S.: Pour une vision élargie de cette verticale, La Pipette relate la dégustation ici, et le passionné de la rive droite , et .

     

    P.S.2: ce n'est pas ce qu'on appelle réagir à chaud sur l'actualité, les REVEVIN étant terminées depuis deux mois maintenant, mais bon, ça, c'est fait quand même! Plus que 3 ou 4 comptes-rendus en retard!