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rémi jobard

  • Une bonne bouille ...

    ... mais de dos.

     

     

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    26 septembre 2010. Dimanche bourguignon. Au saut du lit, direction Monthélie. Pour une séance de vendange impromptue dans la Côte des blancs, côté rouges. Sixième jour de vendanges au domaine Rémi Jobard. Les blancs sont tous rentrés, hormis les aligotés, ce qui sera chose faite sur les coups de midi. En rouge, seuls les Volnay-Santenots (climat précoce qui excite les convoitises?) ont été coupés. Bilan des courses: peu de raisins, mais de qualité, qu'il faudra néanmoins trier. Des vendanges au petit trot, loin d'être au petit trop! 50% de récolte en moins par rapport à 2009. Accélération finale pour cause météorologique. Ici, en principe, tout sera bouclé demain ou mardi au plus tard.

     

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    Statut: assistant chef de rang.

    Mission: tenir compagnie à Charles Jobard lors de sa supervisation, au doigt et à l'œil, d'une armée de vendangeurs dans les Champs Fulliots.

    Profil exigé: avoir de la conversation, quelques rudiments de patois bourguignon, des notions en indépendance algérienne et en diagnostic pré-implantatoire, une bonne paire de bottes, accessoirement un appareil-photo.

    Salaire: une potée du vendangeur, un fringant Monthélie Champs-Fulliots 1997 pour l'accompagner et une excellente journée passée au grand air.

     

     

     

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    Olif

     

     

     

     

  • De belles paires de Noël...

    Noël, ça rime avec Père, c'est bien connu, et paire rime avec .ou..illes. Bouteilles, c'est une évidence pour qui joue régulièrement au pendu.

     

    Avant de clore l'année moyennement en beauté côté météo, il est temps, pour tirer un trait sur 2009, de publier ce frOliflège (©Docadn) de dégustation sous forme de kaléidoscope gastronomique.

     

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    A l'apéritif, le Champagne Brut Tradition des Frères Laherte a séduit son monde. Fin, classe, élégant, du vin, à la bulle fine et festive. Les deux bouteilles n'ont pas fait long feu. Chavot, ça le vaut! Pour les (grands) enfants ou les adultes à âme d'enfant, ce fut aussi la fête, Festejar de Patrick Bouju est toujours un régal pour les papilles.

    Pour le repas, des huîtres, forcément, même si on réussit à en manger régulièrement toute l'année. Dans le Jura aussi, les traditions sont bien ancrées. Des Gillardeau, bien sûr, car une filière Bourcefranco-jurassienne s'est mise en place. Avec une petite nouveauté cette année, une plate charnue made by Gillardeau et affinée au Danemark. Aussi bon qu'une Belon, mais en plus charnu, comme une spéciale. Étonnant! Le Côtes du Jura Chardonnay En Barberon 2005 de Stéphane Tissot n'en demandait pas tant! Le midi, en guise de préliminaire à la soirée du Réveillon, une superbe entrée en matière. Le vin goûte magnifiquement, sur des notes grillées très pures. Sa tension répond aux saveurs d'iode et de noisette de l'huître. Le soir, sur un panachage de Spéciales n°3 et n°4, le Saint-Véran 2008 du domaine des Côtes de la Molière (deuxième mise) fut aussi parfaitement à son aise. Frais, minéral, acidulé, remarquable. A suivre, avec une petite nage d'escargots au persit plat et à l'ail, le Meursault Le Poruzot-Dessus 2001 de l'ami Rémi Jobard ne s'est pas laissé écraser par les ingrédients de la sauce. De légères notes d'évolution commencent à apparaitre, l'apogée est là et ce beau terroir murisaltien donne toute sa mesure.

    Avec le cuissot de sanglier de 12 heures, comme une forme de (petite) revanche pour Hervé Bizeul, victime des cochons sauvages à l'automne. Un Clos des Cèdres de Lisson eût été également approprié, mais ceux qui sont en cave peuvent encore largement attendre, contrairement à ce Côtes du Roussillon Villages Vieilles Vignes 2000 du Clos des Fées, à point, très flatteur par sa concentration et sa richesse, bien arrondies par l'alcool. Un vin pour Obélix, c'est sûr!

     

    Avec le fromage, les mauvaises habitudes perdurent car il n'est pas toujours aisé de revenir sur un blanc. Heureusement, un Époisses parfaitement affiné a bien répondu au Gevrey-Chambertin 1er cru Petite Chapelle 1999 de Jean-Louis Trapet, solide et terrien, à l'aube de son épanouissement. Sur l'assortiment de bûches, au Rivesaltes Hors d'âge Terre de pierres du domaine Sol-Payré, pourtant très bon, fut préféré pour sa légèreté et son caractère rafraichissant le Muscat Moelleux Petit grain du Petit domaine de Gimios. Du bonheur en bouteille, rapidement ingurgité et apprécié. Un vin qui rend le cœur et les pieds légers, parfait pour danser, sur la terrasse humide et sur un air des Pogues, dans la douceur de la nuit de Noël. Nostalgie des 80's, quand tu nous tiens!



     

     

    Le lendemain, à peine remis, il a fallu remettre ça. Après un fabuleux Champagne à l'arrachée, déjà narré par ailleurs, un Corton-Charlemagne 1997 de Tollot-Beaut, que l'on m'avait prédit HS il y a peu, avait encore de beaux restes. De la stature, de la profondeur de l'ampleur, parfait pour rivaliser avec un délicieux foie gras au torchon maison. Sur la traditionnelle dinde de Noël, sauce aux morilles, deux grands vins de Bourgogne se sont distingués. Plus de jeunesse, de volume et de richesse dans le Clos-Vougeot Le Grand Maupertui 2000 d'Anne Gros, mais plus de finesse, d'élégance et de précision dans le Nuits-Saint-Georges 1er Cru les Pruliers 1996 de Gouges. Avec le gros gâteau choco-marron inspiré d'une recette de Saveurs, le Vouvray Clos du Bourg 1990 Moelleux 1ères tries du domaine Huet fut parfait pour méditer sur les raisons profondes qui poussent le genre humain à faire autant bombance à Noël. Tout est dans la modération, en fait!

     

    Sur ce, un grand millésime 2010 à tous, avec une pensée toute particulière à ceux que la vie n'a pas épargné en cette fin d'année 2009. Tchin!

     

    Olif

  • Rémi Jobard 2007: le virage bio!

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    Si tu ne vas pas à Meursault, Meursault vient à toi! Une dégustation devenue quasi-rituelle depuis quelques années, se déroulant soit à la Pentecôte, soit lors de la Trinquée de Meursault, la découverte des vins du nouveau millésime de l'ami Rémi Jobard, murisaltien de naissance mais pontissalien de cœur et par alliance. Alors, comme il ne fut pas possible de caler une date bourguignonne avant le début des vacances d'été, il a fallu  procéder différemment. Aligner toutes ses bouteilles sur la balustrade fut un réel plaisir, heureusement que la terrasse est grande. Comment toutes ces bouteilles allaient-elles se comporter à la montagne? Voilà un vrai challenge qui n'a pas effrayé Rémi Jobard, habitué à faire subir à ses vins les affres de l'altitude et de la moyenne montagne.

    2007 marque un tournant au domaine, puisqu'il s'agit du premier millésime officiellement "sans chimie" dans les vignes. La certification bio est désormais lancée. Il est réellement étonnant de constater déjà une modification du profil des vins vers plus de tension, d'acidité et de minéralité. Une volonté réelle de la part de Rémi que celle d'élaborer des vins comme il les aime et a envie de les boire. Il se positionne plus que jamais dans une véritable quête du terroir, celle de l'épure, une vision du vin qui refuse la facilité.

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    C'est parti pour une grande série de blancs, en deux mouvements. D'abord ceux du négoce Jobard-Chabloz. Des achats de raisins sélectionnés mais sans véritable contrôle à la vigne. Une gamme non bio, proposant un large choix de blancs bourguignons, d'Auxey-Duresses à Saint-Aubin, en passant par Meursault et Chassagne, après un détour par le Charlemagne. Des vins mis en bouteilles en février 2009, après un an de fût, dont 20% de fût neuf maximum, et 6 mois de cuve.

    - Auxey-Duresses 2007: fruits jaunes, agrumes, touche florale, fraicheur et gourmandise.

    - Saint-Romain 1er cru Le sentier du clou 2007: beaucoup de matière, dense, un peu serré, sur une finale acidulée.

    - Puligny-Montrachet Les Nosroyes 2007: un "village" qui possède du gras, un peu trop, aboutissant à des amers finaux abrupts.

    - Meursault Les Meix Chavaux 2007: un terroir tardif orienté E-NE. Citronné, long, nerveuxfinale acidulée et salivante.

    - Meursault Clos du Cromin 2007: une parcelle proche de Volnay, qui donne un vin rond et gras, possèdant une subtile tension et une finale vivace.

    - Meursault Les Grands Charrons 2007: de la rondeur et une relative souplesse.

    - Meursault Le Limozin 2007: belle matière, riche. Vin harmonieux, minéral, finale acidulée.

    - Chassagne-Montrachet 1er Cru Morgeot 2007: gras, ample en attaque, finale étirée et acidulée, bel équilibre.

    - Puligny-Montrachet 1er Cru Les Champs Gains 2007: riche et gras, sous-tendu par une belle acidité. Finale un peu stricte.

    - Meursault 1er Cru Les Charmes 2007: grosse matière, profonde, ample et large. Finale acidulée. Un vin majestueux!

    - Corton-Charlemagne 2007: un seigneur! Plénitude et amplitude! A méditer.

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    Entracte! Pour ne pas mourir de soif, débouchons un Saint-Aubin 2004 de Pierre Morey, gras, riche et tendu, bien élevé, mais bien équilibré également.


    Papilles recalibrées, place aux vins du domaine Jobard, en cours de certification bio depuis le millésime 2008, comme il a été dit plus haut. Une nouvelle série de blancs d'abord, qui possèdent tous une dimension supérieure dans leur définition par rapport aux précédents. Epurés et tendus, possédant une meilleure maturité avec un degré alcoolique potentiel moindre!

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    - Bourgogne Aligoté 2007: 18 mois d'élevage en foudre. Matière mûre, belle structure, acidulé, franc et droit.

    - Bourgogne blanc 2007: un an en fût, dont 20% de fût neuf, d'origine autrichienne. Un bien joli vin, séducteur, ample et bien balancé.

    - Meursault Sous La Velle 2007: belle tension, vif, acidulé et citronné.

    - Meursault En Luraule 2007: un de mes climats préférés, théoriquement très représentatif du terroir de Meursault. Bel équilibre, entre tension et richesse. Un modèle de minéralité.

    - Meursault Chevalières 2007: un vin classique, mûr, minéral, issu d'une vigne plantée en 1940.

    - Meursault 1er Cru Le Poruzot-Dessus 2007: un vin riche, dans une phase de fermeture. Sa matière imposante mais serrée ne se livre que très peu.

    - Meursault 1er Cru Genevrières 2007: un grand vin, à la matière riche et enrobée, sur une belle trame acide directrice.

    - Meursault 1er Cru Charmes 2007: bouche à la fois puissante et stricte, avec une amertume final. Beaucoup de monde dans le verre, mais ce jour-là, ça ne se goûtait pas très bien. A revoir.

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    S'en suivront 5 rouges qui ne se présenteront pas sous leur meilleur jour. Phase ingrate pour quelques-uns, effets du voyage et de l'altitude pour d'autres, problème de bouteille pour certain. On se réjouissait pourtant de goûter au Jobard de Rémi, ex-Bourgogne rouge, déclassé pour raisons cadastrales. On en parlera une autre fois! Tout comme on devrait reparler des vins de l'ami Rémi, ici comme ailleurs!

    Olif

  • Le Bourgogne comme on l'aime!

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    Bourgogne blanc 2001, Rémi Jobard

    31 décembre 2008. Il pleut des seaux sur Pontarlier. Pas trop de souci pour le tapis neigeux d'altitude, qui devrait résister au grand nettoyage de fin d'année. Derniers préparatifs pour le réveillon de la Saint-Sylvestre et plop pour l'apéritif du midi, histoire de se requinquer le moral devant toute cette eau dégoulinante: un nez grillé et toasté, d’une grande finesse, de la viennoiserie raffinée pour un beau Chardonnay à point, qui possède une bouche droite, acidulée, fraiche et persistante. Le Bourgogne comme on l’aime, la Bourgogne comme on l’aime aussi. Une filiation évidente avec les épatants Meursault de Jean-François Coche-Dury. Un vin qui mérite largement un « Bravo Rémi ! », un effort de notation suffisamment rare venant de moi, méritant également d'être souligné!

    Que l'année 2009 vous soit aussi bonne que ne l'est ce bon vin de Bourgogne!

    Santé!

    Olif

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.

  • La Pentecôte des blancs, le retour

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    Il est des rites difficiles à expliquer. Immuables ! Comme quand le père François ascensionnait avec force, mais tranquillement, la roche de Solutré. Ou quand le petit Nicolas grimpe debout sur son tabouret pour se raser. Une longue marche ou un tout petit bond pour l'humanité! Le GJP* a donc retenu une nouvelle fois la Pentecôte pour faire un peu d’alpinisme bourguignon. Pas si illogique que cela car dans Pentecôte, il y a Côte. De la Pentecôte à la Côte des blancs, il n’y a qu’une petite pente, pas difficile à dévaler, pour qui a le gosier dans le bon sens.

    Retour donc chez l’ami Rémi Jobard, à Meursault, pour un tour d’horizon des blancs de la (Pente)côte. Depuis quelques années, Rémi a développé une petite production en négoce, commercialisée sous la marque Jobard-Chabloz et que l’on pourrait sous-titrer « La fine fleur des vins de Bourgogne ». Les initiés me comprendront à demi-mot. Les autres n'auront qu'à demander.

    Reçus dans le même salon et les mêmes conditions que les plus grands dégustateurs (sauf que, ensuite, nous sommes aussi invités à manger, un des privilèges d'être membre du GJP*), nous avons droit à l’intégrale de la production 2005, négoce et domaine. Ce qui n’est pas rien. Je dirais même plus. C'est déjà beaucoup.

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    Et on commence par le négoce. Tous les vins sont donc étiquetés Jobard-Chabloz :

    -    Saint-Aubin 1er cru : nez ouvert, attaque riche et ample, belle acidité bien enrobée, mûre, finale possédant de la droiture.

    -    Puligny-Montrachet Les Nosroyes : nez réservé, sur la minéralité. Bouche large, imposante, plutôt carrée. Un vin net et bien défini.

    -    Meursault Les Meix-Chavaux : nez ouvert, bouche tendue, avec un peu de gras, finale acidulée, tendue. A attendre.

    -    Meursault Les Narvaux : beau nez déjà épanoui, bouche bien constituée, riche, avec de la fraîcheur, de la tension et de la minéralité, finale salivante et fraîche. Belle harmonie et beau vin. Les Narvaux, terroir tardif, en altitude, a particulièrement bien réussi en 2005.

    -    Meursault Limozin : vif et acidulé, matière riche et mûre, mais de la droiture.

    -    Chassagne-Montrachet 1er cru Morgeot : nez sur la mirabelle avec un petit côté eau-de-vie. Matière très riche, avec du gras, mais aussi de l’amertume en finale.

    -    Puligny-Montrachet 1er cru Les Champs Gains : minéral, tendu, droit, élégant.

    -    Meursault 1er cru Les Charmes : nez légèrement fumé, bouche compacte, manquant à peine d’allonge, finale acidulée.

    -    Corton-Charlemagne: opulent, gras, très long, imposant. Un style murisaltien pour Charlemagne ?

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    Fin du premier round et place aux vins du Domaine Rémi Jobard, une déclinaison des terroirs de Meursault, avec une incursion à Monthelie pour les rouges. Toujours dans un style minéral, avec un élevage bien dosé :

    -    Bourgogne aligoté : fruité, rond, gourmand, avec une belle vivacité finale.

    -    Bourgogne blanc : nez légèrement soufré, bouche riche, finale tannique, à peine asséchante. La mise est récente.

    -    Meursault Sous la Velle: richesse et harmonie en bouche, avec du gras. Seule la finale est un peu stricte.

    -    Meursault En Luraule : nez ouvert, puissant, bouche riche, grasse, opulente mais fraîche, car acidulée en finale.

    -    Meursault Les Chevalières: matière mûre, riche, avec une belle acidité.

    -    Meursault Le Poruzot-Dessus : bouche droite, minérale et tendue, encore serrée, prometteuse, malgré une finale un peu stricte et abrupte.

    -    Meursault 1er cru Les Genevrières : nez sur la réserve, bouche ample et large, avec du gras, finale avenante.

    -    Meursault 1er cru Les Charmes: nez beurré, riche. Du gras en attaque, de la longueur, finale acidulée. Un vin puissant, riche, équilibré et harmonieux.

    -    Bourgogne Passetoutgrains : nez tout fruit, épicé. Bouche charnue et gourmande.

    -    Bourgogne rouge : robe rubis soutenu, nez sur les petits fruits rouges, légèrement lacté. Grain serré, vin concentré, finale un peu tannique, sans excès.

    -    Monthelie 1er cru Les Vignes rondes : robe rubis soutenu. Nez fruité, bien concentré. Joli grain de vin, encore un peu serré, avec une belle longueur.

    -    Monthelie 1er cru Les Champs Fulliots : un climat contigu au Clos des Chênes de Volnay et ça  se sent dans le verre ! Un fruité charnu et gourmand sur une trame très fine et élégante, possédant beaucoup de race. Très beau vin, l’une des plus grandes réussites de Rémi pour ce cru, d’après lui. Ce n'est pas moi qui le contredirai!

    -    Volnay Santenots : nez encore fermé, mais dégageant beaucoup de finesse. Du volume, une belle matière et beaucoup d’élégance.

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    Une fort belle dégustation, comme à l’accoutumée. Les blancs sont à leur niveau habituel, donc très haut, les rouges continuent leur progression de millésime en millésime. Bravo Rémi !

    Olif

    * GJP: Grand Jury Pontissalien, secte d’adorateurs de Bacchus, basée sur les hauts plateaux du Doubs et qui n'a de jury que le nom!

  • Grands Jours de Bourgogne 2006: la Trinquée de Meursault

    C’est le printemps, les températures remontent et les jours rallongent. Nulle part ailleurs ils ne sontGrands_jours pourtant aussi Grands qu’en Bourgogne. Cette manifestation biennale permet de faire le tour des vins de  la région en une petite semaine. A chaque jour son lieu et ses appellations. Le samedi, c’était Meursault, et nous avons eu l’opportunité d’aller y trinquer! L’occasion unique de côtoyer les vignerons venus y présenter des vins en provenance exclusive de la commune de Meursault. Majoritairement du blanc, donc, mais pas seulement puisque figuraient également quelques rouges, en appellation Bourgogne, Meursault, Blagny et Volnay-Santenots.

    En revanche, pas d’unité sur le millésime, même si 2004 était logiquement majoritaire. Des vins tout juste mis en bouteilles chez la plupart, mais qui se goûtaient plutôt bien dans l’ensemble. Retour vers un classicisme de bon aloi, après l’extravagant 2003 qui n’a pas très bien réussi au chardonnay par ici. D’une manière générale, les vins sont minéraux, frais, tendus et acidulés, loin de l’équilibre des 2003.

    Et c’est pourtant avec quelques vins issus de cette année-là, chez Alain Coche-Bizouard, que nous débuterons notre parcours dans la cuverie du Domaine Jacques Prieur, qui hébergeait cette Trinquée de Meursault. Le Meursault Limozin s’en sort le mieux, avec un nez légèrement grillé, du gras et de la longueur pour un équilibre plutôt satisfaisant. Il suffit de comparer le Charmes 2003 avec le 2004 , ce que nous avons pu faire, pour se rendre compte du rôle du millésime. Acidulé et mordant, finement grillé, ce Charmes 2004 a tout le temps de s’assagir, tout comme ces jolies Gouttes d’Or 2004, à la finale bien salivante.

    Passage au Domaine J. Matrot pour y retrouver Thierry Matrot, qui nous tend les bras, pour retrouver des vins dans un style droit et tendu (comme ses bras), que j’affectionne particulièrement. D’abord un joli Meursault 2004, bouché à vis pour le marché américain, puis un remarquable Charmes 2004, très prometteur, possédant déjà toute la longueur et la minéralité requises, puis un Charmes 2001, un soupçon grillé, avec un peu de gras qui vient étoffer une remarquable trame acide, pleine de droiture. En rouge, le Blagny La pièce sous le Bois 2004 possède une pureté de fruit remarquable, déjà toute en rondeur. Un style que j’affectionne particulièrement, dans les deux couleurs.

    Gentiment chambrés pendant toute la dégustation par le voisin, François Mikulski, nous n’avons qu’un pas de côté à faire pour le mettre à l’épreuve. Et là aussi, que du tout bon, à commencer par un Meursault 2004, assemblage de différentes parcelles, dont 20% de jeunes vignes de Charmes, totalement décoiffant malgré une mise toute récente. Le Meursault Poruzots-Dessus 2004 est également magnifique, gras, long et séducteur, tout comme le Genevrières, plus acidulé, droit et minéral. La aussi, une petite incursion dans le rouge laisse une excellente impression avec ce Volnay Santenots du Milieu 2004 de toute beauté, déjà complexe (fruits rouges, cuir, réglisse) et rempli de minéralité.

    La petite halte au Domaine Jean Monnier, à une encablure de là, n’en sera malheureusement que plus anecdotique. Nous y goûterons un Meursault La Barre 2004 ultra boisé et un peu court, un Clos du Cromin beaucoup plus présentable, fruité, frais et acidulé, et un Charmes 2004 tout juste correct.

    Un climat qui donne envie de se replonger dans le domaine murisaltien fétiche du GJP, chez Rémi Jobard. Après de très beaux villages (Sous la Velle, frais et acidulé, En Luraule, plus gras et persistant, Chevalières, goûté un peu vite et dont j’ai perdu le souvenir, désolé, mais il était loin d'être mauvais!), place aux Premiers Crus (Poruzots-Dessus, légèrement grillé, minéral, acidulé, très beau mais un tout petit cran en dessous de celui de François Mikulski, un Genevrières ample et magnifique, un Charmes déjà beurré, gras, très bien structuré), du nanan pour nos papilles!

    L’heure tourne! Le GJP, soutenant un train de sénateur et prenant le temps de bien discuter avec l’homme ou la femme derrière son tonneau, réalise qu’il doit presser un peu le pas et faire un tri ultra sélectif  pour découvrir les vins de quelques autres vignerons qu’il affectionne. Direction le cuvier n° 3, pour une incursion dans la fin de l’alphabet, chez Roulot d’abord, pour y redécouvrir des vins déjà goûtés lors de la Paulée de Meursault 2004. Exit la phase difficile d’alors (une réduction marquée), et des vins mis en bouteilles récemment et affichant déjà toutes leurs qualités, du Bourgogne 2004, un vin plaisir, rond et fruité, au très bon Vireuils 2004, en passant par le Tessons 2004, encore à peine réduit, et le superbe Perrières 2004, à se génuflexer!

    Pour rester dans l’esprit Paulée 2004, nous poursuivons par Pierre Morey, qui propose les vins de son domaine et de son négoce, mais qui a été victime de son succès, puisque à court de certains échantillons. Après un Meursault 2004 rafraîchissant, sur des notes de tilleul-citron, on passe à un plutôt large Bouchères 2004 du négoce Morey-Blanc, tout comme ce Volnay-Santenots 2004, qui possède beaucoup de matière, du peps et de la longueur.

    Direction le cuvier 1, chez les B de l'alphabet, et il y a du monde à voir sous cette lettre à Meursault! Quasiment un chapiteau complet! Nous ne ferons que 3 domaines, à commencer par le Domaine Michel Bouzereau, dont le GJP apprécie beaucoup les vins. Jean-Baptiste Bouzereau affiche un grand sourire non contrefait. Sa mine enjouée reflèterait-elle la qualité de ses vins en 2004? A n’en pas douter! Des Grands Charrons aux Perrières, en passant par Limozin, Tessons, Genevrières et Charmes, nous déclinerons toute une gamme progressivement croissante et d’un très haut niveau. Un domaine incontournable!

    Tandis que nous nous extasions sur son Genevrières, Jean-Baptiste nous vante celui du domaine Bouzereau-Gruère, particulièrement réussi, à ce qu’il paraît! Ne faisant ni une, ni deuze, nous nous rendons au stand de ce domaine mais nous ne serons pas aussi conquis, ni par le Charmes, un peu alcooleux, ni par le Genevrières, riche, mais avec des amers marqués.

    A deux tonneaux de là, une virtuelle connaissance du Web présentait les vins du domaine bel-familial. Allez! Foin des rancoeurs passées, je n’ai pas pour habitude d’avoir la rancune tenace! Et puis, si le Domaine Buisson-Charles reste médiatiquement discret, ses vins ont acquit une réputation plutôt flatteuse sur le Net. Sympathiquement mis en bouche par un Meursault VV 2004, rond, fruité et séducteur, nous poursuivons par un très beau Charmes 2004, qui a toutefois été un peu éclipsé par celui d’Alix de Montille, venue nous rejoindre autour du tonneau pour déguster. François B., sortant tout juste d'une projection télévisuelle canalaire mondovinesque, peine encore à s’en remettre!  Retour au vin avec une magnifique Goutte d’Or 2004, d’une longueur exceptionnelle, puis un Meursault Cras dans un style totalement différent, large et puissant, un peu chaleureux en finale. Et puis, pour terminer, un Volnay-Santenots 2004 épatant, si ce n’est plus, à la matière épicée et concentrée, un brin solaire, long et complexe. Mon seul regret, ne pas en avoir gardé un peu dans le verre pour la route, car il s’est agi du dernier vin dégusté l’après-midi. On eût pu plus mal finir!

    Deux heures trente de dégustation, sans prétention à l’exhaustivité, et, au final, une sélection plutôt judicieuse.

    S’il fallait ne retenir que 3 domaines de cette sympathique Trinquée, parmi ceux que nous avons rencontrés, je pense qu’il s’agirait du Domaine Roulot, un léger cran au dessus des autres, ce qui ne constitue pas à proprement parler une surprise, de François Mikulski, du Domaine Michel Bouzereau, du Domaine J. Matrot et de Rémi Jobard, dont les vins me plaisent de plus en plus et qui réussit un remarquable tir groupé en 2004. J’ai bien peur que ça fasse 5, mais tant pis, cela aurait pu être encore pire!

    Côté vins, les 3 blancs que j’aurais envie de mettre en avant risquent fort d’être 5 également, voire plus, dont un rouge! Le Meursault-villages de François Mikulski, son Poruzots-Dessus, le Perrièresdu Domaine M. Bouzereau, le Goutte d’ Or et le Santenots du Domaine Buisson-Charles, m’ont particulièrement enthousiasmé.

    J’ai personnellement beaucoup apprécié le style acidulé, parfois acéré, de ces Meursault 2004, le retour vers des équilibres minéraux qui me conviennent plutôt bien.

    La Trinquée à peine terminée, place à la Banée! Tout juste le temps de se changer!

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    Olif, pour le GJP