Port-Titi, Foulque Macroule et Fleur de savagnin 2001
Mardi 5 décembre 2006. Le soleil hivernal rasant réchauffe encore les vieux montagnons haut-doubiens arthritiques. Les lilas bourgeonnent pour la deuxième fois de l'année. 15,5° Celsius au thermomètre, même pas rectal. L'été n'en finit plus de ne pas finir, l'hiver n'arrive pas à arriver. Quant à l'automne, il a jeté l'éponge depuis plusieurs années, renonçant à assurer le moindre entracte.
Direction Port-Titi, sur le Lac Saint-Point. C'est au début du XXème siècle que fut créé ce petit hameau au bord de l'eau constitué de cabanes de pêcheurs montées sur pilotis, permettant de tendre une gaule les pieds au sec tout en sirotant une petite absinthe de Pontarlier, pas encore prohibée. Le surnommé Titi fut le premier à en avoir l'idée, on baptisa le petit port de pêche de son nom. Ouf de soulagement! Grosminet n'avait pas encore été recruté par la Warner et personne n'avait osé appeler le sus-nommé Toto! On l'a échappé belle! Lieu de villégiature dominicale, Port-Titi fut le théâtre de joutes nautiques, de concours de pêche, d'illuminations, de feux d'artifice qui connurent un grand succès dans les années folles. Il ne reste que la beauté encore sauvage et intemporelle de l'endroit, malgré quelques querelles d'ordre administratif opposant les Port-Titiens et les Tiercelets, habitants du village des Grangettes, dont dépend le hameau.
Le lac se couvre de reflets argentés. La quiétude qui règne ici est à peine troublée par le klaxon de l'improbable rejeton d'Anaik et Brad qui fait trempette dans l'eau tout juste à peine froide. Foulque est son prénom, Macroule est son nom, et lorsqu'on le confit, c'est pas gras! Pensez, une pauvre petite poule d'eau!
Mercredi 6 décembre 2006. Il neige à gros flocons! Plus 15°C en moins! On se les gèlerait presque! Il n'y a plus que le Savagnin qui reste en fleur!
Côtes du Jura Fleur de Savagnin 2001, Domaine Labet
La robe est dorée comme au plus fort de l'été. Le nez est tout bonnement magnifique, complexe, à tendance discrètement oxydative par la puissance de ses arômes, ce qui est en faveur d'une grande maturité de
raisin. Agrumes, miel, fruits confits, cire, encaustique, mais pas du tout noix ou pomme verte. C'est bien d'une fleur de savagnin dont il s'agit ici,
c'est-à-dire d'une cuvée ouillée. Une vraie jeune fille en fleur, ce vin, tout comme la ch'tite miss qui a fait le service.
Puissant, mais la grande acidité l'emporte, l'emmène très loin, et dompte sans aucun problème le Curry de veau à la mauricienne bien relevé, servi avec rougaille corsée. Un Curry de Foulque Macroule aurait pu également faire l'affaire.
Vous souhaitez de l'exotisme? Jura, évidemment!
Olif
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