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En léger différé du vignoble! - Page 12

  • Percée 2008: tapis blanc, ciel bleu et vin jaune

    Blanc bleu jaune! Cocktail coloré et gagnant pour cette 12ème édition de la percée du Vin jaune qui se déroulait cette année dans le Sud-Revermont. Vincelles et Sainte-Agnès ont mis les petits plats dans les grands pour accueillir une foule de 45000 visiteurs sur deux jours. La neige tombée dans la nuit a vite fondu, non sans avoir suscité quelque inquiétude du côté de l'organisation. Exit le tapis blanc, place au ciel bleu et au vin jaune.

    12000 personnes dans les rues de Sainte-Agnès et Vincelles le samedi après-midi, voilà qui n'a pas dû arriver depuis belle lurette. Ambiance bon enfant, festive et conviviale. Certains n'hésitent pas à pousser la chansonnette à boire et taper l'incruste dans les caveaux, les rendant parfois difficiles d'accès, mais c'est la règle du jeu. Car la Percée est avant tout une grande fête populaire, un véritable hymne aux vins du Jura, à travers son plus noble représentant.

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    Histoire de bien commencer l'après-midi et se faire la bouche, avant de rendre visite à quelques vignerons, grande dégustation du clavelinage ... 2007, avec quelques jolies bouteilles issues des millésimes 99 et 2000, principalement:

    - Château Chalon 1999, Denis Chevassu: très fin, ample, long, élégant, un très beau vin.

    - Arbois Jacques Tissot 1999:  nez étheré marqué, qui claque. Un Arbois, c'est sûr! En bouche de la puissance et une acidité marquée, longue et persistante.  Un vin marquant, qui manque  un peu de finesse à mon goût, mais c'est un style revendiqué.

    -Côtes du Jura 1999, Domaine Pêcheur: nez plutôt discret et réservé, bouche un peu rustique, acidité marquée persistante.

    - Côtes du Jura 1999, G. Quillot: premier nez sur la poire plutôt engageant. En bouche l'attaque est fruitée mais rapidement, le vin devient un peu raide et plutôt strict. Longueur moyenne.

    - L'Etoile 1999, Château L'Etoile: bouche ronde, un peu simple et monolithique, jolie rétro sur les épices et la morille.

    - Château Chalon 1998, Fruitière de Voiteur: nez sur la noix, bouche simple et courte, manquant de complexité.

    - L'Etoile 1999, Château de Quintigny: progressif, puissant et long.

    - Château Chalon 1999, Philippe Butin: intense, long, élancé, puissant, très beau.

    - Arbois 1997, Raphael Fumey et Adeline Chatelain: nez sur les épices, du fruit et de la longueur, finale acidulée.

    - Château Chalon 2000, Philippe Butin: sur la noix, les épices et le curry, ce qu'on attend d'un jaune, finalement. Puissance et longueur, bel équilibre malgré une finale un peu chaude.

    - Côtes du Jura 2000, Domaine Pignier: fin, long et élégant, un style racé et un très beau Jaune.

    - Arbois 2000, Fruitière Viticole d'Arbois: fruité, rond, aimable, d'un plaisir immédiat, avec une longueur confortable.

    - Arbois-Pupillin 1999, Fruitière viticole de Pupillin: simple et un peu court.

    - L'Etoile 1999, Philippe Vandelle: fruité, puissant et long.

    - Côtes du Jura 2000, Cie des Grands Vins de Crançot: nez étheré, un peu bizarre, végétal, sur le chou. Bouche déséquilibrée mais flagorneuse, avec de la sucrosité.

    - Côtes du Jura 2000, Domaine Grand: nez fin, sur la morille. bouche droite et nette, finale un peu fuyante.

    - Côtes du Jura 2000, Caveau des Byards: joli fruit, affable, presque doucereux en attaque. Longueur et finesse avec une belle rétro sur les épices en finale.

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    Poursuite de la dégustation en plein air, dans les caveaux, avec un recentrage exclusif sur les Jaunes, non clavelinés mais loin d'être déméritants, au contraire, tel le Château Chalon 2000 du domaine Macle, d'une précision et d'une finesse sans égal. Les stands de Montbourgeau et Labet étant inaccessibles, repli tout en haut du village de Vincelles pour tailler une bavette avec Dominique Grand, de la Maison de Rose, et goûter à son confidentiel Côtes du Jura Vin jaune 2000, caché sous le comptoir, bien bâti mais encore jeune!

    Et c'est là que soudainement, pour la deuxième fois de ma vie, un inconnu s'est précipité vers moi et m'a offert des fleurs...non... m'a demandé en mariage... non plus ... m'a demandé si ce n'était pas moi l'Olif qui écrivait "un blog super bien" (sic) sur les vins, du Jura en particulier. J'ai rougi, regardé par terre, tracé un rond sur le macadam avec la pointe de mon soulier et marmonné d'une voix basse un petit : "oui". Eh bien, sache, ami normand amateur de Jura et lecteur régulier de ce blog, que cela m'a fait chaud au coeur et que je te dédie ce billet.

    L'heure tourne, on poursuit la dégustation au petit trot, avec un Arbois jaune 2000, du côté de chez Martin-Faudot, après une toute nouvelle cuvée de Savagnin ouillé 2004 dont l'élevage mérite de se fondre un peu.

    Et puis une superbe découverte avec les vins du domaine Opus Vinum. Alice Bouvot et Charles Dagant, les nouveaux Mozarts arboisiens, ont créé leur domaine en 2005 avec la volonté de faire bon et bio. Déjà 1 ha en bio sur le beau et célèbre terroir de la Mailloche et 4 autres en conversion, sur les magnifiques terroirs de Curon et des Corvées sous Curon, entre autres. 66% de cépages rouges contre 34% de blanc, ce qui n'est pas banal dans la région. Des beaux rouges fruités, croquants, charnus et de jolis chardonnays qui se goûtent déjà fort bien (dont deux cuvées de Mailloche, l'une ouillée et l'autre sous "léger" voile). Dégustation allegro, puis accelerando, juste avant la fermeture des caveaux. Il faudra prendre le temps de passer au domaine et goûter plus tranquillement toutes ces cuvées qui tirent leurs noms de différents opéras de Mozart. Leurs états d'âme sont à suivre sur leur blog ABCD.

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    Dernière visite, consacrée à Peggy Buronfosse, une des "régionales" de l'étape, la Combe de Rotalier ne se trouvant qu'à une caudalie de Vincelles. Rien eu le temps de goûter, ce sera pour une prochaine fois, mais l'ambiance autour de son caveau était des plus enjouées et sympathiques.

    18 heures, on ferme. Rideau! Ce n'est que le lendemain matin que le fût de 2001 sera mis en perce.

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    Olif

    P.S.: sous la plume d'un certain Jest (mais qui est-ce donc?), la vénérable Tribune de Genève s'est fendue vendredi dernier d'un vibrant hommage au Vin Jaune. D'ailleurs, j'en vibre encore.


  • Domaine Chantal Lescure: Nuits sous son meilleur jour!

    Que voilà un beau domaine de Côtes de Nuits, dont on ne parle pas suffisamment et qui mérite d'être vivement recommandé, car depuis que François Chavériat est aux commandes, le domaine Chantal Lescure ne cesse de progresser en direction des sommets. De la plus simple cuvée de Bourgogne au Clos de Vougeot, seul grand cru du domaine, tous les vins sont parfaitement définis, bien en place, une cohérence remarquable de toute la gamme.

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    A bas les millésimes! Une variable de fort peu d'importance dans la qualité d'un vin, finalement, lorsque l'on a su, grâce à une viticulture exigeante, favoriser l'enracinement profond des vignes et rendre à nouveau vivants des sols que l'on a conduits au bord de l'asphyxie dans les années 80. Car, alors, la plante a de la ressource et sait s'adapter aux conditions extérieures. Le millésime 2007, déjà enterré avant d'être né, en est la preuve, puisqu'au domaine Lescure, on a fait bon, et même très bon, et bien, voire même très bien, alors que les conditions météorologiques optimales étaient loin d'être réunies. Ou comment récolter les fruits d'un labeur journalier dans les vignes. Leçon de terroir, leçon de vie, leçon de vin, 2007 vu par François Chavériat, c'est un peu tout cela à la fois. Une philosophie et une exigence de qualité qui forcent le respect, d'autant que cette vérité-là se retrouve aussi dans le verre.

    Les échantillons ont été prélevés sur fût la veille. Pour la plupart, ils n'ont pas effectué leur fermentation malo-lactique. Après une dégustation apéritive de 6 vins du domaine Chavy-Chouet, en compagnie de Romaric Chavy, dégustation sur laquelle je reviendrai ultérieurement, on attaque par 3 blancs du domaine Lescure avant de goûter les rouges.

    - Côte de Beaune blanc la Grande Châtelaine: bouche stricte, acidulée, encore serrée, un style minéral et tendu qui me plait plutôt bien.

    - Côte de Beaune blanc, Clos des Topes Bizot: des jeunes vignes de 5 ans, mais le vin possède déjà du gras et de la rondeur. Très fruit en attaque (mirabelle, pêche), il termine sur une belle acidité fraiche.

    - Nuits-Saint-Georges blanc Les Creux Fraiches Eaux: nez un peu caramel, avec une petite pointe oxydative qui devrait s'estomper progressivement. La bouche est stricte, dense et serrée.

    - Bourgogne rouge "Les taupes Maison Dieu": un Pinot Noir aux tanins fermes, serrés, mais au grain fin, avec un fruit qui revient bien en finale.

    - Côte de Beaune Clos des Topes Bizot: joli nez sur les petits fruits rouges. Bouche charnue, aux tanins croquants et à la belle fraicheur acidulée.

    - Beaune 1er Cru Les Chouacheux: nez particulièrement complexe et intéressant, sur les épices, la cannelle et la mine de crayon. La bouche n'est pas encore en place, avec des tanins durs, compacts, présentant une amertume finale.

    - Volnay Les Famines: nez kirsché, sur l'amande amère, très Pinot, finalement. Tanins fins et serrés, veloutés, avec une belle acidité.

    - Pommard Les Vignots: ce coteau plein sud produit généralement des vins au caractère plus solaire que les autres, raison pour laquelle seule cette parcelle du domaine n'est pas effeuillée.

    - Pommard Les Vaumuriens: vendange classiquement égrappée, son premier nez est refermé, peu expressif, mais délivre un beau fruit à l'aération.

    - Pommard les Chanlins: en vendange entière, mais c'est un test. Le nez est plus ouvert, fruité, mais la bouche présente un caractère végétal plus marqué, avec des tanins croquants et végétaux.

    - Pommard 1er cru Les Bertins: deux déclinaisons, sur deux lots différents. Les Jeunes Vignes présentent un nez de cassis, du gras en bouche, une pointe de gaz aussi (malo en cours), et surtout une sensation de sucrosité. Les Vieilles Vignes possèdent des tanins plus veloutés, avec une acidité fraiche après une petite pointe oxydative fugace, fréquente à ce stade sur les vins du domaine. Meilleur équilibre sur les Vieilles Vignes, qui, d'une manière générale, murissent mieux et plus lentement que les Jeunes.

    - Nuits-Saint-Georges Cuvée ronde: assemblage de plusieurs climats en appellation village, sur un sous-sol argileux. Cette cuvée est très ronde en bouche, comme son nom l'indique, avec des tanins sphériques mais une longueur moyenne. Un vin de plaisir assez immédiat.

    - Nuits-Saint-Georges les Damodes: en deux services, l'un plutôt végétal, avec des tanins asséchants, l'autre bien enrobé et arrondi, avec un joli fruité réglissé au nez. La différence? Même climat, même vendange, même vinification. Ben quoi, alors? Le premier des deux vins provient de la récolte d'une parcelle récupérée dernièrement, qui n'est en bio que depuis une année, et dont les racines n'ont pas encore eu le temps d'aller chercher en profondeur leur substantifique moelle minérale. Moralité: vivent les vignes bien travaillées pendant longtemps! A long terme, d'après François Chavériat, ces Damodes finiront quand même par se rejoindre dans la même expression du climat.

    - Nuits-Saint-Georges 1er Cru Les Vallerots: un superbe terroir méconnu, plutôt froid, qui produit des vins racés et élégants. Droit, minéral, avec de la longueur et de la fraicheur acidulée, le 2007 a tout pour plaire. Une révélation!

    - Chambolle-Musigny Les Mombies: un peu acidulé et pas complètement en place, il ne se goûte pas très bien ce jour-là. A revoir.

    - Vosne-Romanée 1er Cru Les Suchots: un régal, presque! Une pointe de réglisse, des tanins pleins, fins, veloutés et enrobés. Un très beau vin.

    - Clos de Vougeot: imposant, sérieux, avec une matière dense, un Grand Cru, quoi! Mais peut-être pas le plus facile à goûter à ce stade, surtout derrière Les Suchots.

    Des vins extrêmement prometteurs, pourtant pas évidents à goûter (malo non faite), et dans un millésime réputé difficile, voilà qui devrait faire réfléchir bien du monde! Surtout que pour mieux appréhender tout le travail accompli, la dégustation s'est achevée par un petit tour des 2006 (magnifiques!) à la cave et au fût. Des vins à un stade plus avancé, qui laissent encore mieux augurer du potentiel de 2007. Surtout que les vins du domaine Lescure, même s'ils se dégustent bien dans leur jeunesse, sont des vins qui demandent du temps pour révéler tout leur potentiel. Un style somme toute plutôt classique, pour exprimer la quintessence de la Bourgogne. Classique, mais flamboyant! Et sans épate!

    L'ultime leçon fut culinaire: les Bourguignons en connaissent un rayon en matière de cuisine du boeuf en cocotte avec une sauce au vin rouge. Pas étonnant qu'on ait décidé de l'appeler "bourguignon", ce boeuf-là!

    Olif

    P.S.: Le Châ a fait son miaou sur le forum des dégustateurs. On lira avec grand intérêt sa prose au sujet de cette même dégustation.

  • I went to the Market (of wines of Ampuis) ...

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    I went to the market (of wines of Ampuis)
    Mon p'tit panier sous mon bras
    I went to the market (of wines of Ampuis)
    Mon p'tit panier sous mon bras
    The first winemaker I met
    C'est le fils d'un ardéchois

    {Refrain:}
    I love you vous n'm'entendez guère
    I love you vous ne m'entendez pas


    The first winemaker I met
    C'est le fils d'un ardéchois
    He said what have you got
    Dans ce beau p'tit panier-là

    He said what have you got
    Dans ce beau p'tit panier-là
    I have got some Saint-Joseph
    N'en achèteriez-vous pas

    I have got some Saint-Joseph
    N'en achèteriez-vous pas
    I'll taken one dozen
    P'is l'bonhomme te paiera ça...

    Aux vignes avec Gilles Vigneault, humeur primesautière pour température printanière. Se faire rôtir sur la Côte, c'était possible, ce 20 janvier 2008. 16°C sous un ciel d'azur, en tee-shirt dans les vignes, au milieu des Grands Taillis.

    Pour ma première apparition au Marché aux vins d'Ampuis, j'ai donc cédé en premier lieu aux sirènes de Saint-Joseph et du domaine Coursodon, dont j'apprécie les vins depuis quelques années déjà. Dégusté les 4 cuvées de rouge crescendo, de Silice à La Sensonne, en passant par L'Olivaie et le Paradis-Saint-Pierre, millésime 2006. Mention spéciale à la cuvée de base Silice, pour sa fraicheur et sa buvabilité, et à L'Olivaie pour son équilibre et son harmonie. La Sensonne et le Paradis-Saint-Pierre possèdent toutes deux une matière impressionnante, encore serrée, se goûtant sur des notes légèrement boisées actuellement. Longue garde prévisible et souhaitable, pour que l'élevage se fonde.

    Poursuite en compagnie de Benjamin Duclaux, qui avait eu la bonne idée de m'adresser un faire-part de naissance du tout nouveau site internet de l'appellation Côte-Rôtie. Une information que je me suis fait un plaisir de relayer et qui m'a incidemment incitée à me rendre à ce 80ème Marché aux Vins d'Ampuis. Le Domaine Duclaux ne proposait qu'une seule cuvée à la dégustation, La Germine 2005, nom de baptême de la cuvée de Côte-Rôtie générique, le terroir Maison Rouge étant désormais vinifié à part pour exprimer toute sa plénitude. Un vin de fort belle constitution, aux tanins veloutés et frais, avec une belle acidité.

    Passage au stand du Domaine Clusel Roch, dont je gardais un excellent souvenir d'une cuvée baptisée L3F00 et qui correspondait à un one-shot de la troisième feuille d'une nouvelle plantation en Côte-Rôtie. La Cuvée classique 2004 possède beaucoup de fraîcheur et une certaine tension minérale, la 2005, beaucoup plus riche, possède un velouté charmeur. Les Grandes Places 2006, encore en cours d'élevage, séduisent par leur grande concentration et leur suprême élégance. Un coup de coeur!

    Christophe Pichon, de Chavanay, se trouvait juste en face. Des retrouvailles, puisque l'on s'était déjà rencontré lors d'une dégustation lyonnaise entre vignerons jurassiens et rhodaniens (j'étais au milieu!). Trois vins proposés, dont un Saint-Joseph 2006 charmeur et une Comtesse en Côte Blonde 2005 qui en impose par sa richesse de constitution. A attendre, forcément!

    Grosse commande à récupérer chez Jamet, pour le compte de potes au bon goût. On ne goûte que la Cuvée Elégance 2006, en bouteille de 50cl, qui fait un véritable malheur en restauration. Je connaissais le millésime 2004, ce 2006 se boit comme du petit lait, même si on n'aime pas le petit lait. La Côte-Rôtie 2005, désormais épuisée, n'était proposée en principe à la dégustation qu'aux titulaires d'un bon de réservation, dont je faisais partie, du coup. Un vin superbe, puissant, racé et élégant, qu'il fait bon avoir en cave.

    Dernier coup de coeur total de la journée chez Jean-Michel Stéphan, dont j'étais extrêmement curieux de découvrir les vins. Un cas à part dans la Côte Rôtie, avec une approche presque "nature" du vin et un usage plus que parcimonieux du soufre. La Cuvée de base 2005 est déjà un régal, la cuvée Vieilles Vignes 2005, et encore plus Tupin 2005, procurent un sentiment de plénitude et d'accomplissement. L'élevage 100% bois neuf de Tupin passe complètement inaperçu derrière la qualité de la texture. Impossible à cracher! Surtout après une petite omelette aux truffes du Tricastin proposée au stand "restauration" de l'entrée.

    Un Salon effectué à petites foulées, qu'il faudrait pouvoir prendre le temps de faire plus en détail. Une prochaine fois, très certainement, parce que cela donne envie d'y revenir. Il n'empêche, je ne regrette absolument pas mon petit parcours sélectif. Le seul à avoir -un peu- souffert, c'est le petit commis au diable, qui a peiné à porter tous les cartons jusqu'au coffre de la voiture!

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    Olif

  • Helvète underground

    "Fondue enchaînée sur la baie de Lausanne dans le Val de Travers
    Pour un pélican combien de frangipane ... morceaux de pain de travers
    Cher le guili guili
    Coucous de contrebande
    Ça sonne comme l'Helvète Underground
    "

     

    Juste pour le bonheur de fredonner un vieux Bashung, sur la route du vignoble neuchâtelois, en passant par la route des écoliers, des raquetteurs et des skieurs de fond.

     

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    Ce jour-là, il y avait du monde au balcon, celui du Jura vaudois. Un panorama 95C, la chaleur du bonnet en moins, pour le régal des yeux, avec un Mont-Blanc toujours aussi massif, vu depuis les Cluds. Juste avant de plonger en direction des vignes de Bonvillars et d'Onnens. Plaisir solitaire.

     

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    Remontée par l'autre versant du pli jurassien neuchâtelois vers les paysages enneigés, petit coup d'oeil sur le Creux du Van, que j'avais au départ dans l'idée de fouler, raquettes aux pieds, avant de déguster avec ma bouche. Plus grands yeux que grandes enjambées. L'accès hivernal nécessite temps et préparation, j'aurais dégusté avec mes pieds.

    Direction la Clavenière, chez le garagiste de Fleurier, par ailleurs vigneron de Travers. Histoire de goûter au fût la production de ce petit domaine artisanal, fruit de l'association entre Pascal Stirnemann aux commandes et Christophe Landry à la cave ou plus exactement au garage.

     

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    Elevés à la bourguignonne, en fûts bourguignons, provenant de chez Sauzet ou Méo-Camuzet, les vins de la Clavenière, AOC Neuchâtel, sont une quête d'excellence, un exercice de style. Production microscopique au sein du vignoble, y goûter, au fût, peut être considéré comme un privilège. Je suis donc un privilégié.

    - Pinot gris "La Clavenière" 2007, AOC Neuchâtel: un superbe vin sec, au fruit net au nez (arômes de poire William) et à la bouche fraîche. Une belle matière étirée par une grande acidité. J'aime beaucoup.

    - Chardonnay Les Charmes 2007, Vin de pays Suisse: du gras, mais le boisé marque encore un peu. Là encore, une belle structure acide prometteuse.

    - Rosé de saignée 2007: assemblage des différents cépages rouges du domaine et élevage en barrique. La mise ne devrait plus tarder. Joli nez très caramel au lait, bouche soyeuse, vineuse, nourrie par le bois, mais sachant faire preuve de légèreté. Un beau rosé de gastronomie en perspective.

    - Pinot Noir "Plénitude" 2007, Vin de pays Suisse: un très joli fruit, sur une matière dense et resserrée.

    - "Le Clavin", Assemblage Rouge 2007, Vin de Pays Suisse: 50% garanoir, 40% Gamaret, 10% Diolinoir pour une belle matière soyeuse, bien concentrée, avec de la rondeur.

    - Travers Saints 2007: les tanins sont un peu rustiques, mais sans sensation de verdeur. Longueur suffisante et correcte pour un vin sans prétention.

    - Pinot gris passerillé "La Clavenière" 2007, AOC Neuchâtel: une technique de passerillage sur fil dans un local bien ventilé permet une belle concentration des sucres et des arômes. L'acidité est encore dominante, prometteuse, et les notes boisées apportées par la feuillette finissent par s'estomper au fil des millésimes. Le résultat dans quelque temps, lorsque le vin se sera étoffé et aura pris du gras, devrait être à la hauteur des espérances.

    - Pinot gris passerillé "La Clavenière "2006, AOC Neuchâtel: en bouteille. Il développe de jolis arômes de fruits jaunes, de mirabelle et de poire. La texture est onctueuse, le boisé encore nettement perceptible, asséchant légèrement la finale. Il faut l'attendre.

    - Pinot noir de Concise 2006: des retrouvailles avec ce fort joli pinot à la robe rubis brillante, au joli fruité, fin et délicat. Très beau.

    La boucle est bouclée, retour à Travers pour une fondue enchainée, une véritable fondue de la Brévine, avec un Petit Clos 2006 de la Colombe, une cuvée de Chasselas de Maître Raymond Paccot.

     

    "Guili guili
    Passé le Rio Grande
    Ça sonne comme l'Helvète Underground
    "

     

    Olif

  • Des vignes, des terrasses, Dézaley ! (2)

    2ème partie : l’Abbaye ne fait pas le Moine


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    Après avoir copieusement tourné à gauche, entre midi et quatorze heures au Café de Riex, il était grand temps de reprendre la route pour effectuer un léger virage à droite et entamer la grande descente vers le Clos des Abbayes, faisant partie, avec le Clos des Moines, du domaine de la ville de Lausanne. Devant le caractère purement passionné de cette dégustation, une des plus belles salles de la propriété avait été mise à notre disposition gracieusement. Que les gérants du domaine en soient ici publiquement remerciés. Fort joliment enluminés par un unique artiste à qui l’on donna carte blanche, les murs de la salle sont recouverts de scènes de vendange et de vie à la vigne, tandis qu’une belle Dame couve les dégustateurs d’un œil bienveillant, sans craindre de prendre froid. On pourra noter qu’un voile pudique a été jeté sur sa cuisse droite, en direction de la ville de Lausanne, qui avait prié gentiment l’enlumineur de la rhabiller un petit peu.

     

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    La dégustation, drivée par Christian Dubois, qui nous servait de guide depuis le matin, s'est effectuée en compagnie de Mario Guidi, vigneron-tâcheron au Clos des Abbayes. Les vins ont été servis par séries de 2 ou 3, des plus jeunes aux plus vieux.

     

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    Dézaley 2000, Clos des Abbayes : nez frais, à peine lactique. Bouche tendue et minérale, développant du gras tout en conservant de la fraîcheur. Perception d’une petite pointe de carbonique.

    Dézaley 2000, Médinette, Bovard : nez sur les fruits blancs, un peu fleur de vigne. Bouche arrondie et suave, pure et fraîche, finale rémanente.

    Dézaley 1997, Chemin de fer, Massy : nez très mûr, bel équilibre en bouche, alliant gras et fraîcheur, assez subtil et délicat. Finale à peine brûlante, où l’alcool est bien perçu, ce qui signe souvent, d'après Christian Dubois, la «typicité» Dézaley.

    Dézaley 1995, La Borne, Testuz : servi en parallèle avec le précédent, il souffre un peu de la comparaison. Marqué par l‘acidité, à la limite du déséquilibre, malgré une longueur correcte, il ne se présente pas, à mon avis, sous son meilleur jour.

    Dézaley 1992, Chaudet : nez ouvert, très fruité. Bouche tonique, avec encore un peu de carbonique et un registre terpénique, légèrement pétrolant. Finale suave et fondue.

    Fendant 1992, Etat du Valais : un « pirate » du canton voisin. Nez cireux, miellé, sur le versant oxydatif. Bouche minérale et nerveuse, avec du gras et encore un peu de fruit. Finale acidulée et salivante. Certains lui reprochent un manque de longueur, ainsi que son caractère oxydatif, donnant à penser qu’il est passé. Personnellement, il ne me déplaît pas, même s’il ne faut évidemment pas l’attendre encore une éternité.

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    Dézaley Clos des Moines 1990 : nez d’agrumes, légèrement caramélisé, frais et tonique. La bouche est onctueuse, fruitée, agréable, tonique. Belle longueur et finale enlevée. Très beau !

    Dézaley Tour de Marsens 1990 : nez légèrement lactique, un peu anisé. Bouche manquant d’un peu de chair à mon goût, vive, finale acidulée et longue.

    Dézaley 1985, L’Arbalète, Testuz : robe dorée, nez oxydé, champignonneux, bouche courte et  finale aigrelette, une bouteille passée, vraisemblablement du fait d’un problème de bouchon.

    Dézaley 1985, La Borne, Testuz : intéressant de comparer ces deux cuvées hiérarchisées du domaine Testuz, malgré le problème sur la bouteille précédente. Issue de la sélection des plus beaux raisins, celle-ci affiche une robe plutôt claire. La réserve du nez laisse la place à une bouche vive et tendue, avec beaucoup d’acidité, une pointe de carbonique et une grande fraîcheur, avec salinité finale. Une bien belle bouteille, d’une grande jeunesse.

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    Dézaley 1983, La Borne, Testuz : un grand millésime dont nous avions eu un avant-goût le midi. Nez torréfié, empyreumatique. Bouche riche, vive, onctueuse, lisse, suave, élégante et puissante. Un très beau vin.

    Dézaley 1983, Clos de Moines : nez étonnamment frais et complexe, avec du fruit (agrumes) et un caractère minéral et salin en bouche, finale sur l’écorce d’agrumes, avec de beaux amers. Bouche d’une grande jeunesse, tendue, superbe !

    Dézaley 1982, Tour de Marsens : nez caramélisé, bouche acidulée et tonique (une pointe de carbonique), finale sur de beaux amers, droite, avec une belle longueur.

    Fendant 1979, Pierre à feu, Provins Valais : deuxième pirate, du canton voisin, qui arbore une robe dorée, d’un bel éclat. Nez empyreumatique, bouche fraîche, fruitée, sur les agrumes, avec de l’acidité et de la vivacité, ainsi qu’une minéralité légèrement pétrolante. Une Pierre à feu encore debout, vaillante comme un éclat de silex.

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    Dézaley 1976, L’Arbalète, Testuz : 76, le vin des banquiers, un lingot en bouteille, tellement les raisins ont toujours été dorés du fait de la grande sécheresse. Nez très fin, presque discret, sur l’orange confite, un peu surmaturé sec. Bouche élégante, acidulée, finale « pleine », un très beau vin, issu d’un millésime que l’on donnait cuit, presque mort-né !

    Dézaley 1976, Clos des Moines : nez légèrement grillé, sur les fruits secs, l’abricot, les épices. Un équilibre tendu, sur le fil. Bouche superbe, d’une grande pureté. On ne pouvait mieux terminer!

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    Après une telle dégustation, explorant les entrailles de l'appellation, il s’agit de remonter à la surface, par paliers, pour éviter l’accident de décompression. Aussi, la tradition  vaudoise est de revenir sur un ou deux millésimes récents. Une Tour de Marsens 2004, ronde et fruitée, puis un Clos des Abbayes 2005 dans le même registre, ont permis de boucler la boucle. Dézaley, des vrais vins de terroir qu’il faut savoir attendre patiemment dans les allées de sa cave !

    Olif

  • Des vignes, des terrasses, Dézaley ! (1)

    Première partie: A Riex, on tourne à gauche!



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    Evidemment, qu’il Lavaux bien, sa distinction au patrimoine mondial de l’UNESCO !
    Dézaley, Calamin, Epesses, vertigineux coteaux, routes étroites, obligeant à serrer à droite, tandis qu’à Riex, on tourne à gauche. Le Lavaux, canton de Vaud, vignoble dévôt, fût supputé grand terroir par l’évêque de Lausanne, bourguignon et cistercien dans l’âme. Qui a vu dans les terrasses et les allées du Dézaley un Grand Cru du Léman. Chaussé aux moines, façonné par l’homme, récupéré par le Vaudois révolté, toujours debout, ce fabuleux lopin de terre, suspendu entre ciel et lac, est le paradis du Chasselas, ce cépage galvaudé, emblématique du vignoble helvétique, et, aujourd'hui, décrié. Un sol extrêmement pentu, très pauvre, fait de moraines glaciaires et de poudingues, qui oblige la vigne à plonger dans les entrailles du coteau pour y puiser sa richesse.  Un climat si particulier, régulé par Eole, qui emmagasine la chaleur la journée, du fait de son exposition plein Sud et de la réverbération du lac, avant de se tempérer la nuit sous l’action de la bise du Dézaley, entraînant un flux d’air froid nocturne qui ralentit la maturation du raisin. Au Dézaley, les premiers sont les derniers ! Mûrs avant les autres, les raisins sont pourtant coupés bien après ceux des appellations voisines. Cette maturation lente sur un terroir propice apporte toute leur complexité et leur richesse aux vins de l’appellation, ainsi que leur grande aptitude au vieillissement.

    Pour gagner le Petit Versailles de Cully, fief des Frères Dubois, vignerons-encaveurs de l’appellation Dézaley, on tourne à droite, sauf à Riex où, comme je l'ai déjà dit, on tourne à gauche. A l’initiative de Laurent Probst, alias Valais_006, une poignée de fondus s'est retrouvée en compagnie de Christian Dubois et sous la bise du Dézaley pour tenter de juger des capacités de vieillissement du Chasselas sur ses terres de prédilection.
    Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, Louis XIV n’est jamais venu en villégiature sur les bords du Léman. L’origine du nom du domaine, Petit Versailles, situé sur des anciens jardins potagers, provient d'une déformation de « versage », opération qui consistait à  « verser » la terre  lors du bêchage. A cet endroit, désormais, le raisin a définitivement supplanté le légume, roi-soleil inclus.

     

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    Dans les pentes du Dézaley, c’est parfois le Grand Huit, pour acheminer la vendange ou travailler la vigne. Les téléphériques et les petites bennes facilitent la tâche aux vignerons. Pas d’arrosage, comme en Valais. Même si le sol est pauvre, on veut favoriser l’ancrage en profondeur des racines, au travers des failles présentes dans la moraine ou le poudingue, et non pas les inciter à remonter à la surface. Et pendant ce temps-là, à Riex, on tourne définitivement à gauche !

     

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    Riex, soleil et gaîté, village du vignoble, réputé pour tourner à gauche depuis qu’un de ses illustres vignerons, conseiller aux Etats et dénommé Fauquex, ayant reçu à la cave un général et son chauffeur, a changé la tradition pour ne pas faire d'entorse à la bienséance. Partout ailleurs dans le Lavaux, le verre tourne à droite, dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, lors des dégustations en cave (je dis bien LE verre, car on ne descendait à l’époque dans la cave avec un seul et unique verre, qui servait à tout le monde, et pas uniquement pour boire en Suisse!). Plus à Riex depuis que Monsieur Fauquex l'a décrété  et qu'il a imposé ce geste comme une tradition du village.

     

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    Chez Ghislaine Magnin, au Café de Riex, on tourne aussi à gauche, quand on sert à boire, même si chacun a son propre verre. Les bougeoirs portent des étiquettes prestigieuses de Grands crus classés bordelais ou de Grands crus bourguignons, la carte des vins du Café étant l’une des prestigieuses et époustouflantes du canton, voire au-delà, grâce à P’tit Louis, importateur et distributeur de vins hors norme. Cuisine traditionnelle, de maison bourgeoise, simple mais bonne, on se croirait à la maison quand on était petit. Dans l’assiette ce jour-là, quasi de veau en rôti, avec sa purée et le petit puits pour y déposer le jus. Dans le verre, sur commande spéciale, un avant-goût du programme de l’après-midi:

    Imgp4242 Dézaley 1997 rouge, Clos des Abbayes : 95% de Chasselas sur les coteaux du Dézaley, mais aussi un peu de Gamay, Merlot et Cabernet franc. Que l’on retrouve dans cet assemblage rouge, majoritairement Gamay, à la robe tuilée et aux tanins lisses, souples et fondus. Encore du fruit, façon bonbon Sugus, et puis des notes d’humus et de sous-bois.  Encore du peps, de la vivacité et de la fraîcheur, malgré une finale à peine courte.Imgp4243

    Dézaley 1989, Duboux : le premier nez est très légèrement réductif, s’ouvrant rapidement dans le verre sur des notes d’orange confite. La bouche est large et onctueuse, avec de la puissance et une perception alcooleuse en finale.

    Imgp4245 Dézaley 1985, Médinette, Bovard : une cuvée classique et réputée, à l’étiquette délicieusement vieillotte, issue d’un assemblage des deux terroirs, molasse et poudingue. Le nez, c’est celui d’un beau vin blanc évolué, empyreumatique, sur le moka et la crème brûlée. Fin, élégant, fondu, équilibré, harmonieux, il possède la plénitude et la séduction des grands vins.

    Dézaley 1986, Chemin de Fer, J.F. et Luc Massy : issu du seul poudingue, ce vin affiche une robe bienImgp4246 dorée. Le nez embaume le caramel, le cake aux raisins, la vieille cire et, serait-ce de l’auto-suggestion, le pudding anglais. Le charme opère, même si l’on peut regretter un manque de longueur certain. Le corps est à la peine, légèrement oxydé, probablement du fait du millésime, mais il y a de beaux restes.

    Imgp4247 Dézaley 1983, Clos des Abbayes :  une grande année que ce millésime 83, équilibré, riche et généreux, et un grand domaine, celui de la ville de Lausanne, qui constitue une entité unique au cœur du vignoble. Le « vin de la vérité » pour les autres vignerons, supposé le mieux représenter la qualité de l’appellation et du millésime. Au nez, une petite note champignonneuse fugace laisse la place à d’intenses arômes de cire et de miel. La structure en bouche est impeccable, quasiment parfaite, onctueuse et fondue, riche, ensoleillée, possédant encore beaucoup de tension et d’acidité. Le point culminant de cette petite série à table, confirmant le statut du Dézaley comme vin de gastronomie.

    Quand on sort du Café de Riex, on continue de tourner, mais finalement, peu importe le sens!

     

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    (à suivre)

    Olif

  • Au coeur de Chinon, dans les Caves Painctes

    Samedi 22 septembre 2007. Aujourd'hui, je ne m'en fouterai plus, n'en déplaise à Georges!

    Les Caves Painctes se remplissent peu à peu, et la fraîcheur humide laisse la place à une grande chaleur humaine.

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    Le chapître des vendanges peut commencer, les Bons entonneurs rabelaisiens ont revêtu leur habit et les impétrants sont au grand complet! Accueil excellent, ambiance bon enfant et pas du tout guindée, jazzy et dansante en fin de soirée, festin bien arrosé, dodo bien mérité!

    Le deuxième blogueur récompensé a fait ce qu'il a pu avec Chinon rosé, et il s'en est plutôt très bien tiré! Bravo Nicolas!

     


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    Après avoir sacrifié de bonne grâce au folklore local, ce qui m'a valu une belle médaille et un beau diplôme, en plus d'une très agréable soirée et d'un léger mal de crâne le lendemain matin, il fallait reprendre la route, non sans avoir visité au préalable le Château de Chinon et son chantier du siècle. Pique-nique léger, accompagné d'une eau à la bulle tonique, c'était le menu prévisionnel ultérieur, mais, finalement, place  à l'improvisation. Et départ légèrement retardé, la faute à Voltaire! Cela vaudra bien un billet dans les jours à venir, catégorie Bonnes adresses!

     

     

    En attendant, merci non pas Simca, mais merci Chinon rosé!

    A vôtre santé!

    Olif

  • Chinon, Rabelais et moi

     

    Me voici  donc Chevalier dans l'ordre  des Bons entonneurs rabelaisiens. Echec du mo-blogging  hier soir, malgré la présence du Directeur de France Telecom, qui assurait la présidence du chapitre des vendanges: pas de réseau dans les caves painctes, situées sous le château  de Chinon !
    Cette intronisation, je la dois évidemment au concours Chinon rosé, qui a coulé à flots dans la blogosphère tout l'été.
    Pas le temps de m'arreter à Bourges, ce sera pour une autre fois, Mamina!

  • Les Chalasses 2007 de Fanfan Ganevat: bourrues, mais affables!

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    Crédit photo: Pierre-Ivan Boos, pour L'alchimie

    Grâce à la réactivité de Pierre-Ivan Boos*, qui est allé superviser les vendanges dans la Combe de Rotalier ce mercredi, j'ai eu l'opportunité de goûter en primeur à du chardonnay bourru cueilli sur la parcelle des Chalasses exploitée par Jean-François Ganevat, plus connu dans la sphère des amateurs de bons vins sous le diminutif de Fanfan. Ce jus de raisin commence à perler à peine et possède surtout une phénoménale tension acide et une minéralité impressionnante, moins de 24 heures après le coup de sécateur. Du coup, j'en reste sans voix, comme après un coup de sécateur mal placé! Le terroir parle à ma place!  Vivement qu'on les goûte en bouteilles, ces 2007!

    Olif

    *célèbre alchimiste pontissalien, découvreur de la cuisine philosophale, celle qui change les aliments en or

  • One zi Abérode eugaine...

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    Abérode, suivant la manière dont on l'orthographie, est un nom qui interpelle aussi bien le beatlemaniaque, aimant venir ensemble sous le soleil vouloir quelque chose dans un jardin de pieuvre parce que le ciel est bleu et que sa majesté est une jolie belle fille, que l'ambremaniaque, aimant goûter l'air du temps l'un dans l'autre à propos d'ailes. Abbey Road, la rue qui passe devant le célèbre studio londonien, est virtuellement fermée depuis pas mal de temps, pour cause d'enterrements, Abbet Road*, la rue principale du vieux bourg de Martigny (VS), qui conduit au nirvana chez Christophe Abbet, est fermée pour travaux, en cette fin d'après-midi pluvio-orageuse d'août 2007. Les passages piétons ont disparu comme par enchantement, les piétons aussi, qui courent s'abriter entre deux éclaircies, et aucune Coccinelle n'est garée sur le trottoir, puisqu'ils sont en réfection. Le caveau de Christophe, situé au coeur de cette rue également mythique, est peut-être moins réputé que la fondation Giannada, qui accueille Chagall jusqu'au mois de novembre, mais on y trouve néanmoins de l'art vinique à tous les étages.

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    Venir déguster ici en compagnie de Christophe est un plaisir toujours renouvelé, tant sa conception du vin, que l'on pourrait qualifier de marginale en Valais, trouve sa justification à son contact. Intuitif, attentif à ce que les vins ont envie de lui dire en cours d'élevage, il est capable de fulgurations à l'origine de vins hors normes, qui restent parmi les plus belles "claques" que je me suis prises en matière de découverte! Et cette nouvelle rencontre n'allait pas être en reste! On the Abbet Road again...

    Arvine 2005
    Au nez, salinité marquée, avec une petite note terpénique, type riesling, et des agrumes confits, écorce d'orange amère. La bouche est bien ciselée, ronde en attaque, onctueuse, puis droite, avec une fort belle acidité. Une petite pointe de résiduel parfaitement intégrée, du fait de quelques raisins botrytisés, témoins de la richesse du millésime.

    L'air du temps 2001
    Un OVNI produit par Christophe, dont le 1999 reste encore gravé dans ma mémoire. Derrière une petite note lactique, le nez embaume le cake sortant du four. Un cake anglais, avec des raisins macérés, du fait d'une petite odeur de rhum. Un assemblage d'Ermitage (marsanne), de Chardonnay et de Pinot blanc élevé longuement sur un mode oxydatif. On y trouve à la fois de la finesse, de la longueur et de la puissance. Un vin hors normes, méditatif, à boire pour lui même. L'accord avec un mets ne semble pas évident à trouver!

    Décembre 1998, mis en bouteilles le 10/02/2007
    De l'arvine et de l'ermitage, restées dans un fût de 60 litres pendant 9 ans. 30 litres à la mise, soit 67 bouteilles de 50 cl, une expérience unique, irrationnelle, inoubliable. Nez de malt, un peu sherry. Attaque sèche, qui s'enrobe progressivement, laissant s'exprimer l'alcool, pour donner la sensation d'un vin muté, ce qu'il n'est pas. Longueur exponentielle pour un vin digestif! On n'avait pas fini de méditer sur le vin précédent qu'on est reparti pour un tour, encore plus long!

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    Gamay de Fully Vieilles Vignes 2005
    Très poivré et épicé, il emplit la bouche, laissant une sensation rafraîchissante malgré la jolie concentration. Intéressant de le comparer avec le Gamay 2005 de la Combe des Avasiers, plus fruité, moins épicé, possédant une belle vivacité. Une vigne nouvellement exploitée, pas si vieille que la précedente, mais pas toute jeune non plus.

    L'un dans l'autre 2005
    Assemblage Syrah-Gamay, faits pour aller l'un dans l'autre et dans cette cuvée assez riche en 2005, légèrement marquée par l'alcool.

    Cornalin 2006
    Un joli fruit porté par une pointe d'acidité volatile. Du coup, les tanins sont adorablement croquants et une belle fraîcheur vient souligner la jolie matière de cette nouveauté abbetienne.

    A propos d'ailes 2005
    Un échantillon prélevé sur fût, ce qui donne un premier nez légèrement boisé. Concentré et charnu, avec de la fraîcheur, c'est un Gamay particulièrement charpenté, mais dans lequel je ne retrouve pas l'originalité et la structure "vintage" du 2003, que lui procurait son caractère surmaturé.

    Syrah 2005, tirée du fût
    Nez réglissé, frais, avec beaucoup de fruit. Bouche volumineuse, riche et concentrée.

    Humagne 2005
    Un "beau voyage" , comme dit Christophe, que cette humagne en dentelles, souple, fluide, fruitée, délicate et élégante. Un joli fond de verre chocolaté vient compléter une aromatique de petits fruits rouges, d'humus et d'écorce d'arbre.

    Ambre 2001
    Ambre! Un nom qui fait désormais rêver l'amateur de vins liquoreux valaisans, l'amateur de vins liquoreux tout court, l'amateur de vins encore plus tout court! Cette dernière version est légèrement différente, plus classique que les précédentes, peut-être, car moins oxydative. Toujours aussi riche et onctueuse, sur les fruits jaunes et les agrumes, les fruits de la passion, elle possède une structure opulente et grasse, soulignée par une acidité exemplaire. Séductrice en diable, sa gourmandise n'incite pas à la raison!

    "On the Abbet Road again, again..."

    Olif

    * Merci à Valais_006 à qui j'ai emprunté  à son insu l'excellent jeu de mots sur Abbey road (il peut venir le récupérer quand  bon lui semble), à Marcel Gotlib, pour son Hamster Jovial, dont le ton et l'anglais approximatif ont légèrement inspiré ce billet, et aux SImpsons, qui ont bien voulu poser sur le célèbre passage piétons, et dont l'image, apparemment libre de droits, a été trouvée sur internet.

     

  • Une gorgée de vin de Travers

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    Travers, canton de Neuchâtel, Confédération Helvétique, est une petite bourgade d’un millier d’habitants, qui a donné son nom à un riant vallon où coulent l’Areuse et l’Absinthe, chacune dans une gorge différente. La Fée verte, un parfum d’interdit né ici il y a une paire de siècles, longtemps prohibée par la suite, a quitté la clandestinité au début du XXIème siècle, au grand dam de toute une population fière de sa production illégale sur laquelle une administration bienveillante fermait volontairement les yeux, à la condition qu’elle reste purement artisanale, malgré quelques punitions « obligatoires », pour le principe, parce qu’une « condamnation pour fabrication illégale de l‘absinthe dans le Val de Travers, ce n’était pas une honte, mais une carte de visite », si l’on en croit le juge Bernhard Schneider, officiant à l’époque au tribunal du vallon*.

    En droite ligne avec ce culte de l’interdit, Travers dispose à présent d’un nouveau breuvage non autorisé, le vin de Travers, produit hors zone viticole, issu de 400 pieds de vignes, le quota maximum cultivé à titre de consommation personnelle, et produit à partir de 3 cépages rouges (Gamaret, Garanoir, Pinot noir), dont l’assemblage complémentaire est supposé tirer le meilleur parti de ce terroir si particulier. Travers Saints  est son nom, en hommage aux habitants du lieu, les Traversins, et aussi parce qu’il est cultivé en terrasses sur un talus exposé plein sud, au pied de l’église de Travers. Une sainte exposition, à défaut d’être bénie, optimale pour espérer pouvoir faire mûrir du raisin à une altitude aussi élevée (750 mètres). Encore faut-il que Dyonisos soit de la partie et que la météo soit un peu clémente, c’est-à-dire qu’il ne gèle ni au mois de juin, ni au mois de septembre! Cette expérience viticole parfaitement sérieuse, malgré son côté folklorique et hors du commun, on la doit à Christophe Landry, un œnologue autochtone passionné, qui a fait ses classes à l’école de viticulture de Changins et travaillé pour plusieurs domaines neuchâtelois. Un souci de santé personnel lui a fait appréhender différemment la vie et l’a encouragé à aller au bout de ses convictions. Faire du vin à Travers, c’est un pari un peu fou, du fait de l’altitude et des conditions hivernales parfois précoces, mais c’est la concrétisation d’un rêve : suivre le rythme des saisons, voir la vigne grandir et se transformer dans son propre jardin, la travailler, cueillir le raisin, le vendanger, le pressurer, l’élever, le bichonner. Avec une grande ambition, celle d’être en phase avec lui-même. Ses maîtres à penser et ses modèles, il faut les chercher  de l’autre côté de la frontière helvétique, au-delà des montagnes du Jura, en Bourgogne voisine : Aubert de Vilaine, Méo-Camuzet et Sauzet, chez qui il va régulièrement faire provision de fûts d'occasion. Et puis, également à l’Est, en Valais, Didier Joris, qui a forgé le caractère de toute une génération de vignerons valaisans. Ce vin de Travers Saints, c’est sa carte de visite pour un autre projet, un peu moins fou mais tout aussi ambitieux : celui de devenir négociant suisse « haute couture », à la Tardieu-Laurent ! Et produire des cuvées sélectionnées, par achat de raisins, sur Vaud, Neuchâtel, et, pourquoi pas, jusqu’en Valais !

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    Après avoir fait le tour du vignoble, direction la "capite** des vignes", pour prendre place autour de la table et entamer la dégustation. Une grande première pour Christophe, que de soumettre ses vins à l’appréciation d’une personne « étrangère » et une grande première pour moi aussi, dont on a sollicité « le diagnostic  et l’expertise ». Pour briser la glace, on se fait la bouche avec un joli Chasselas 2005 du Domaine des Coccinelles, un domaine neuchâtelois en bio, avec lequel Christophe a longtemps collaboré, et qui est largement diffusé dans toutes les Coop du canton. Un vin net et frais, fruité, avec du perlant, évidemment, mais également de la rondeur.

    Et puis, on passe aux choses sérieuses :

    -    Pinot gris La Clavenière 2006, Neuchâtel AOC : un vin vinifié pour le compte d’un ami et élevé sur lies avec bâtonnage, dans des barriques de 2 ou 3 vins de chez Sauzet. Le nez est intense, développant un beau fruité. L’attaque est ronde, le vin s’installe en bouche, possède de la longueur et une jolie acidité finale. Riche et frais, de ce fait, une belle bouteille !

    -    Pinot noir de Concise 2006, Vaud AOC : une cuvée produite en  achat de raisins, et dont la mise en bouteilles est récente. Elevage en fût d’occasion de chez Méo-Camuzet et légère filtration à la mise. Joli nez qui pinote bien, très fin, avec une petite touche grillée et boisée, plutôt discrète et élégante. La bouche est fraîche et tonique, à la texture suave et agréable. Belle structure, très élégante, un Pinot noir en dentelles qui pourrait bien faire des jaloux de part et d’autre de la frontière.

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    -    Travers-Saints 2006 : millésime difficile et de petite maturité en Val de Travers ! Assemblage de 30% de Gamaret, 50% de Garanoir et 20% de Pinot noir. Le nez développe un petit fruité discret. Les tanins sont présents, avec un petit côté végétal et rustique, assez marqué en finale. La rondeur de l’alcool le rend néanmoins affable, atténuant la sensation d’amertume tannique finale.

    -    Travers-Saints 2005 : nez concentré, riche, avec une pointe de volatile. L’attaque est ronde et fruitée, avec une petite note de caoutchouc brûlé en finale, qui pourrait bien être la signature du Garanoir. Les tanins sont rustiques, mais bien enveloppés, donnant la sensation d’un vin bien charnu.

    -    Travers-Saints 2004 : la robe présente quelques traces d’évolution. Après une petite touche de volatile, apparaissent des notes de fleurs séchées. Les tanins sont lissés, arrondis par l’alcool. Légère sècheresse tannique finale, mais l’évolution est globalement favorable, pour un vin qui s’est domestiqué et a trouvé son équilibre.

    -    Pinot gris 2005 passerillé sur claies, La Clavenière, AOC Neuchâtel : le premier nez est boisé, torréfié, avec de l’ascescence, pas tout à fait en place. La bouche est par contre superbe, sur des notes de crème brûlée, harmonieuse et fondue, dirigée par une acidité magistrale, très longue. Petite note de mine de crayon en finale. Très prometteur, mais il faut lui laisser le temps de se fondre.

    -    Pinot gris 2004 passerillé sur claies, La Clavenière, AOC Neuchâtel : cette fois, le nez est bien net, posé. La bouche est riche, opulente et grasse, sans lourdeur, avec de la rondeur et de l’onctuosité, un peu à la manière des beaux liquoreux valaisans. Un vin qui possède du fond et de la séduction. Bravo!

    Puisque l’on attend mon « expertise », il me faut bien la donner et je dois dire, en toute sincérité, que j’ai été franchement emballé par cette dégustation.
    Si le Travers-Saints est un vin à vocation anecdotique et folklorique, on ne peut qu’être séduit par sa franchise, malgré sa relative rusticité. Une véritable prouesse pour un vin qu’on n’imaginerait pas pouvoir être produit en un tel endroit. Les Traversins peuvent être fiers de leur nouvel ambassadeur officieux, même s’il ne risque évidemment pas de détrôner l’absinthe dans leur cœur. Il s'agit d'un vin non commercialisé, mais qui n'a pas de prix, et seuls quelques privilégiés pourront un jour y goûter.

    Les autres vins vinifiés par Christophe Landry possèdent de réelles qualités, que ce soient les Pinots gris de La Clavenière (sec ou liquoreux) ou le Pinot noir de Concise. Son modèle pour le cépage: le Noirien de Didier Joris, le type de Pinot noir qu’il rêve de produire un jour ! Un vin que nous avons goûté à titre comparatif, d'une finesse remarquable, pourtant déjà approchée de près par ce 2006 de Concise.

    A Travers, 2007 ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices. Pas mal de mildiou, et des conditions météo qui peinent à véritablement s’arranger. Les vendanges sont prévues début octobre, avec trois semaines d’avance sur le calendrier habituel, comme partout ailleurs, mais il faudrait pouvoir compter sur une belle arrière-saison. Souhaitons surtout que ce millésime soit l’occasion de l’éclosion d’un nouveau talent dans le petit monde du vin suisse. Et que dorénavant, à chaque gorgée de vin avalée de travers, l’amateur puisse avoir une pensée pour cette micro cuvée de Travers Saints.

    Olif

    * Citation extraite de "Une si longue absence" , de Didier Gendraud et Jack Varlet, Editions Tigibus

    **Petite cabane en pierres qui sert en principe de remise pour ranger les outils, l'équivalent des "cabottes" bourguignonnes. Ici, elle a été aménagée en caveau de dégustation.
     

  • Optimisme opportun chez Stéphane Tissot

    A la veille des vendanges, l'optimisme est de mise chez Stéphane Tissot, malgré les aléas climatiques de ce millésime 2007. La morosité du début de semaine dernière a laissé la place à un grand sourire ensoleillé qui devrait permettre de redresser une situation qui aurait pu être compromise. Bien sûr, un peu de mildiou par ci par là, mais ne touchant que les feuilles du haut, que Stéphane se garde bien de rogner pour que la grappe ne profite pas trop. Rien de bien méchant, d'après lui, et je veux bien le croire tellement les raisins des Bruyères sont beaux. Un tri sera évidemment nécessaire, mais la qualité sera au rendez-vous si le beau temps se maintient comme prévu. Démarrage à la fin de la semaine en cours!

    Le vin n'est pas encore tiré qu'il faut déjà le boire, on se contentera alors des blancs 2005 en bouteilles et de quelques rouges 2006 au fût.

    - Arbois Chardonnay 2005: fin, minéral, légèrement grillé et fumé, avec une fraîcheur revigorante, voilà une entrée de gamme qui frise la perfection, un excellent rapport Q/P.

    - Arbois Les Bruyères 2005: les argiles noires des Bruyères ont donné en 2005 un vin très pur, cristallin, d'une grande droiture.

    - Arbois La Mailloche 2005: plus Mailloche que jamais, son caractère fumé, ample, avec du gras et de l'onctuosité, se développe magnifiquement en bouche pour ce qui devrait être un futur must. L'une des plus grandes Mailloche jamais produite par Stéphane.

    - Arbois Les Graviers 2005: produit sur sol calcaire, c'est la plus bourguignonne des cuvées parcellaires de Stéphane, dans l'esprit tout du moins. La bouche est d'une acidité remarquable, paradoxalement moins élevée que sur les autres cuvées si l'on prend la peine de la mesurer objectivement, à l'origine d'une grande droiture et de beaucoup de longueur. Un vin élégant et fin!

    - Côtes du Jura Chardonnay En Barberon 2005: les argiles du Lias procurent à ce vin un équilibre magique, subtil, précis, frisant la perfection. La longueur est phénoménale. Un En Barberon d'anthologie!

    - Arbois La Tour de Curon-Le Clos 2005: nez sur l'orange confite, légèrement terpénique à la manière des grands rieslings. En bouche, une grande acidité directrice et de la droiture, pour un vin parfaitement sec malgré sa richesse. L'échantillon, tiré du fût, possède encore une toute petite pointe de gaz qui accentue la tension et l'acidité. Superbe vin, probablement supérieur au magnifique 2004 regoûté précédemment sur un homard concocté par Pierre-Ivan Boos, chef de L'Alchimie pontissalienne. Avec un homard jurassien, il fallait bien un Batard du Jura!

    Pas de notes précises sur les rouges 2006 au fût, encore au stade d'ébauches, mais beaucoup de fruit et de gourmandise, notamment sur les poulsards, qui, il faut le rappeler, sont tous vinifiés sans soufre au domaine depuis 2004. Par le fait, ils sont susceptibles de nuire gravement à l'intelligence, mais ils sont sacrément bons quand même! Des trousseaux également prometteurs, un Pinot noir En Barberon une nouvelle fois très réussi, goûté en 3 versions (égrappé, raisin entier non soufré et assemblage des deux), comme à l'accoutumée, et un Arbois Pinot noir collector particulièrement réjouissant.

    Retour en cave pour apprécier le Traminer 2006, particulièrement croquant et gourmand, aux arômes muscatés et pour finir, un Opportun 2006, petit bijou opportuniste enfin en bouteille.  Ce Trousseau botrytisé et passerillé récolté en début de vendanges, j'en ai suivi la gestation à plusieurs reprises. Il est enfin prêt et il est à tomber à la renverse! Une robe légèrement rose-orangée, très claire, et une acidité tranchante en bouche, équilibrée par de jolies notes confites et rôties. Un genre d'OVNI sans équivalent au monde, à encaver pour les générations futures, même s'il sera dur de leur en laisser un peu!

    Olif

  • Alternative alsacienne (2)

    Résumé de l'épisode précédent: après avoir dégusté quelques-uns des plus beaux Pinot noirs alsaciens du monde, chez deux vignerons pratiquant beau, bio et bion bon, on s'attaque aux blancs, dans des versions parfois "underground" et/ou oxydatives. Une Alsace véritablement alternative qui revendique pourtant ses origines et la mise en valeur de ses terroirs. A découvrir absolument!

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    Retour chez Patrick Meyer, et là, on passe aux blancs, en attaquant la gamme avec le Sylvaner. Un cépage injustement méprisé, car capable de produire des vins exceptionnels, y compris sur les grands terroirs, d’où l’on a voulu le déloger car il ne donnait pas droit à la reconnaissance en Grand cru. Le monde de l’INAO est parfois cruel ! Entre deux petites phrases bien senties, assénées tranquillement et de façon anodine. « La palette aromatique d’un vin, c’est sa carte d’identité, mais c’est superficiel. Ce qui importe, c’est de savoir ce qu’il a dans les tripes, comment il va rayonner. » La preuve avec les deux versions du Sylvaner maison, fruit et terroir.

    Nature 2005
    Grande majorité sylvaner, avec un rien de riesling, vraisemblablement amené à se faire de plus en plus petit dans les années à venir, pour privilégier l’expression du sylvaner. Sur des notes de fruits jaunes (mirabelle), un vin gourmand, simple, rond et agréable, qui se boit tout seul.

    Sylvaner 2004 Zellberg
    Premier nez un peu réduit, mais un vin qui possède une belle ossature, droite et pure.

    Pinot blanc Les Pierres Chaudes 2005
    Note iodée et saline au nez, légèrement lactique.

    Riesling 2004
    Minéral, fruité, un peu monolithique, mais désaltérant!

    Riesling Zellberg 2005
    Nez fin et complexe, avec une trame tendue, dense en bouche. Belle longueur. Le terroir parle et s’affirme.

    Riesling Grittermatte 2005
    Minéral et droit, avec une belle structure acide. Grande maturité, grande longueur, «très Grittermatte», finalement, nous dit Patrick. On veut bien le croire ! Et c’est bon !

    Riesling Muenchberg 2004
    Dans sa phase de fruité primaire, avec de très légères notes hydrocarbures. Un vin taillé dans la grande longueur, avec une belle finale acidulée.

    Sylvaner 2001 sous voile
    Un vin ouillé pendant 1 an, puis élevé sous voile 2 années supplémentaires. La robe est dorée. Le nez , puissant et mûr, évoque la cire d’abeille et le miel. La bouche possède une superbe tension acide et une grande longueur, mais s’inscrit véritablement dans une typicité alsacienne, l’élevage oxydatif ayant comme objectif d’aboutir à un véritable affinage de l’alcool, afin de rendre ce vin sec et buvable, malgré la richesse de la matière initiale.

    L’Alternative 1998
    Assemblage à la vendange de Sylvaner et Pinot gris et élevage sous voile pendant 3 ans. La robe est ambrée, le nez riche et caramélisé. La bouche, très large, possède une grande acidité qui se fond parfaitement dans une matière particulièrement riche.

    Riesling Muenchberg barrique 1998
    Bouche large en attaque, devenant très sèche, possédant une dimension supplémentaire. Classe et distinction des grands terroirs. Finalement légèrement saline, pour un vin majestueux et authentique.

    Retour chez Bruno Schueller, pour un parcours finalement assez superposable, sans concertation aucune:

    Pinot blanc 2005
    Gourmand et fruité.

    Riesling 2005
    Poire William au nez. Bouche droite, tendue, minérale, cristalline.

    Riesling Pfersigberg 2005
    Fruité primaire au nez, bouche tendue, vive, acide, droite. Magnifique structure!

    Riesling 2004, fût d’acacia

    Elevé 2 ans en vidange, sans ouillage. Robe dorée, nez ouvert, fumé, fromager. Bouche riche, sèche, droite.

    Pinot noir botrytisé 2005
    Robe légèrement brunie, trouble. Nez évoquant l’hydne imbriqué, surnommé écailleux dans les montagnes. Bel équilibre, comportant un peu de résiduel. Original, pour le moins…

    Gewurtztraminer 2004 cuvée particulière
    Aromatique fraîche assez typique. Bouche simple et droite, assez plaisante.

    Pinot gris de table 2004
    Premier nez sur la réduction, un pinot gris très sec, pas trop chaleureux.

    Pinot Gris réserve 2002

    Grande richesse au nez mais bouche très sèche, presque tranchante, acidulée.

    Gewurtztraminer Bildstoecklé 2004

    Bien sec, typé Gewurtz, concentré et riche.

    Pinot gris 2003
    Cuvée en macération, en fût non ouillé. Robe ambrée, vieux Cognac. Puissance et chaleur de l’alcool pour un vin qui goûte au final parfaitement sec, avec un équilibre cohérent. Les vertus de l’élevage oxydatif !

    Une Alsace alternative, parfois oxydative, jamais lascive. Comme je l’aime !

    Olif




  • Slurp in Geneva (3): Grand Cour magistral à Peissy

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    Une rencontre avec Jean-Pierre Pellegrin est un moment rare dont il faut savoir profiter. Nous ne tombons pourtant pas au mieux, il était fébrile le matin et a néanmoins passé une journée difficile dans les vignes. Avec Nicolas Bonnet et Jean-Michel Novelle, il constitue le trio d’élite de la viticulture genevoise. Véritable tête chercheuse, avec une approche du vin très novatrice, il se remet en question perpétuellement, anxieux à l’idée de ne pas toujours proposer le meilleur vin qui soit, mais n’hésite pas à faire preuve d’audace dans ses vinifications, limitant, voire excluant complètement le soufre, et recourant de façon de plus en plus importante à l’utilisation d’œufs béton (qu’il appelle amphores), un investissement important qui se fait petit à petit, au fil des ans. Lui aussi vient de planter du Savagnin, le Jura, c’est la grosse cote du moment, en terroir genevois !  Les convalescents enfilent une polaire et on se dirige illico à la cave, le temps qui nous est imparti se restreint car nous devons encore visiter la cuisine d’un grand chef genevois.

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    -    Chardonnay 2006 : goûté dans différentes versions destinées à être assemblées. Prélevé sur œuf béton, c’est un vin complet, floral (fleur blanche, chèvrefeuille), fruité et minéral (craie), qui gagne encore en pureté dans sa version sans soufre. Sur fût, le boisé marque à peine, apportant du gras et des notes de fruits exotiques, mais le vin reste frais. Le nez est plus en retrait sur un fût de deux vins. Un vin qui promet d’être particulièrement intéressant à la fin de l’élevage.

    -    Sauvignon 2006 : beau nez de sauvignon bien mûr, sur les agrumes et les fruits exotiques, avec de la fraîcheur et du gras.

    -    Viognier 2006 : en œuf béton, fin, frais et parfumé ; en fût, la structure possède plus de gras.

    -    Pinot noir 2006: ici aussi, plusieurs versions du même vin vont être dégustées. Premier fût grains entiers, égrappé, léger pigeage : nez réglissé, tanins croquants. Deuxième fût vendange entière sans soufre : superbe nez très « jus de fruit », bouche baroque, superbe, fruité explosif. Assemblage des deux: le nez part sur la cerise, un vin tout en finesse et élégance.

    -    Gamaret 2006 : un cépage à réputation rustique traité ici « en gants de soie ». La robe est sombre, les tanins sont plutôt fins et soyeux, sur des notes de fruits noirs.

     Syrah 2006 : de la concentration, du volume et de la fraîcheur.

    -    Cabernet franc 2006 : une petite boule de fruit toute ronde, bien concentrée, charnue, affriolante. Très beau vin !

    -    Cabernet sauvignon 2006 : issu de vignes plus jeunes. Joli grain, belle matière.

    Passage au caveau, pour une dégustation de 2006 en bouteilles, assemblés pour l’occasion :

    -    Chardonnay 2006, assemblage amphore et fût : petite note lactique, caramel, avec de la noisette. Frais, tonique et acidulé.

    -    Sauvignon 2006, assemblage amphore et fût : nez très aromatique, sur le fruit. Le vin s’est enveloppé, a perdu un peu de sa vivacité, sans pour autant sombrer dans la mollesse.

    -    Viognier 2006, assemblage amphore et fût : bouche fruitée et agréable, tonique, rehaussée par une pointe de gaz résiduel.

    -    Merlot 2006 : une bête curieuse en phase de soins ! Il titre 15°, n’a jamais vu de soufre et n’a pas réussi à terminer sa fermentation malolactique. Nez sur la banane séchée, grande acidité en bouche, tanins marqués en finale. Pour l’instant, possède des airs d’amarone, mais il est encore loin d’avoir terminé son élevage !

    Une approche du vin vraiment passionnante, qui mérite qu'on s'y arrête. Ici aussi, la clientèle de fidèles est privilégiée, mais les volumes produits permettent une meilleure distribution des vins. Un magistral Grand Cour, par Jean-Pierre Pellegrin.

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    Olif

  • Slurp in Geneva (2): Domaine de la Comtesse Eldegarde et jazz à Satagny!

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    Ambiance jazzy au domaine de la Comtesse d’Eldegarde, en plein coeur du vignoble genevois, pour un tour de cave en musique et en compagnie de Nicolas Bonnet, l’un des précurseurs de la viticulture genevoise de qualité, en compagnie de Jean-Michel Novelle. Un travail exceptionnel sur la pureté du fruit et du cépage donne des vins extrêmement recherchés et dans le même temps introuvables, puisque toute la récolte est pré-vendue à une clientèle privilégiée et fidèle.


    Jazz in Geneva
    Vidéo envoyée par olif

    Dégustation sur fût, les 5 sens à l’affût :

    -    Sauvignon blanc 2006 : nez très mûr, sur les agrumes, avec une petite note boisée très fine. Bouche élégante et bien définie, pour un vin à la fois gourmand et racé.

    -    Chardonnay 2006 : goûté sur deux fûts de provenance différente. L’un (Seguin-Moreau) marque plus que l’autre (Taransaud), qui exprime un joli fruit. Les deux barriques sont évidemment destinées à être assemblées.

    -    Pinot noir 2006 : belle robe rubis, soutenue, brillante. Sublime fruit rouge au nez, avec une bouche faite de tanins en dentelle. Frais, tonique, droit, élégant et précis, une expression exaltante du Pinot noir !

    -    Gamaret 2006 : robe grenat sombre. Nez à peine boisé, plutôt concentré, sur les fruits noirs. Bouche large et massive, tanins un peu compacts, un vin mûr avec le côté rustique inhérent au cépage, mais qui ne manque pas de finesse. Plutôt séducteur, en fait !

    -    Cabernet franc 2006 : sur cuve, il révèle un fruité dense et soyeux. Sur fût, il est à peine marqué par le bois, mais sans excès, la matière est là. Séduisant par son élégance et sa finesse remarquables, l’assemblage des deux cuvées est d’une complémentarité sans égal.

    -    Cabernet-Sauvignon 2006 : future partie d’un assemblage fixe de 28% CS, 28% CF et 44% Merlot, avec 37% de fût neuf (précis sur les chiffres, en Helvétie!), il donne à la fois une sensation de rondeur et de droiture. Pas mal pour « un cépage qui n’a pas de c…lles », d'après Nicolas, mais qui se révèle très charmeur lorsqu’il est travaillé avec des rendements très bas pour atteindre une bonne maturité phénolique.

    -    Merlot 2006 : empyreumatique dans un fût de Monsieur Seguin, il est plus droit, plus tendu et développe un fruité plus pur chez Taransaud.

    -    Assemblage en barrique des 3 cépages (fût de plusieurs vins) : cette barrique pré-assemblée permet de diminuer l’influence du fruit tout en conservant les proportions de la cuvée définitive. Une sorte d’étalon et de point de repère. Le fruité est soyeux et gourmand, sur des tanins polissés et arrondis.

    -    Merlot 2004 en bouteille : un vin quasiment à point, rond et harmonieux, soyeux et gourmand. Débouché « à la sauvage », un peu frais, il ferait sans doute un malheur à table !

    -    Fièvre jaune 2004 : Nicolas Bonnet est un fan du Jura et du Vin Jaune, ce sera le scoop de la soirée, un secret jalousement gardé et jusque-là inconnu des plus fins limiers de la presse genevoise. L’idée d’un vin oxydatif lui trottait dans la tête depuis un moment, la concrétisation est là, avec un Chardonnay 2004 joliment baptisé « Fièvre jaune » et élevé 3 ans sous voile. Le fruit ne s’est pas échappé, il est présent, il croque à pleine dents comme dans une Granny Smith. La bouche est gourmande, la rétro se prolonge bien sur de fines notes oxydatives. Un bien beau coup d’essai, qui en préfigure d’autres, avec un cépage fraîchement planté, importé du Jura voisin et qui répond au doux nom de Savagnin.

    De futurs bons moments en perspective !

    Olif

  • La Pentecôte des blancs, le retour

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    Il est des rites difficiles à expliquer. Immuables ! Comme quand le père François ascensionnait avec force, mais tranquillement, la roche de Solutré. Ou quand le petit Nicolas grimpe debout sur son tabouret pour se raser. Une longue marche ou un tout petit bond pour l'humanité! Le GJP* a donc retenu une nouvelle fois la Pentecôte pour faire un peu d’alpinisme bourguignon. Pas si illogique que cela car dans Pentecôte, il y a Côte. De la Pentecôte à la Côte des blancs, il n’y a qu’une petite pente, pas difficile à dévaler, pour qui a le gosier dans le bon sens.

    Retour donc chez l’ami Rémi Jobard, à Meursault, pour un tour d’horizon des blancs de la (Pente)côte. Depuis quelques années, Rémi a développé une petite production en négoce, commercialisée sous la marque Jobard-Chabloz et que l’on pourrait sous-titrer « La fine fleur des vins de Bourgogne ». Les initiés me comprendront à demi-mot. Les autres n'auront qu'à demander.

    Reçus dans le même salon et les mêmes conditions que les plus grands dégustateurs (sauf que, ensuite, nous sommes aussi invités à manger, un des privilèges d'être membre du GJP*), nous avons droit à l’intégrale de la production 2005, négoce et domaine. Ce qui n’est pas rien. Je dirais même plus. C'est déjà beaucoup.

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    Et on commence par le négoce. Tous les vins sont donc étiquetés Jobard-Chabloz :

    -    Saint-Aubin 1er cru : nez ouvert, attaque riche et ample, belle acidité bien enrobée, mûre, finale possédant de la droiture.

    -    Puligny-Montrachet Les Nosroyes : nez réservé, sur la minéralité. Bouche large, imposante, plutôt carrée. Un vin net et bien défini.

    -    Meursault Les Meix-Chavaux : nez ouvert, bouche tendue, avec un peu de gras, finale acidulée, tendue. A attendre.

    -    Meursault Les Narvaux : beau nez déjà épanoui, bouche bien constituée, riche, avec de la fraîcheur, de la tension et de la minéralité, finale salivante et fraîche. Belle harmonie et beau vin. Les Narvaux, terroir tardif, en altitude, a particulièrement bien réussi en 2005.

    -    Meursault Limozin : vif et acidulé, matière riche et mûre, mais de la droiture.

    -    Chassagne-Montrachet 1er cru Morgeot : nez sur la mirabelle avec un petit côté eau-de-vie. Matière très riche, avec du gras, mais aussi de l’amertume en finale.

    -    Puligny-Montrachet 1er cru Les Champs Gains : minéral, tendu, droit, élégant.

    -    Meursault 1er cru Les Charmes : nez légèrement fumé, bouche compacte, manquant à peine d’allonge, finale acidulée.

    -    Corton-Charlemagne: opulent, gras, très long, imposant. Un style murisaltien pour Charlemagne ?

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    Fin du premier round et place aux vins du Domaine Rémi Jobard, une déclinaison des terroirs de Meursault, avec une incursion à Monthelie pour les rouges. Toujours dans un style minéral, avec un élevage bien dosé :

    -    Bourgogne aligoté : fruité, rond, gourmand, avec une belle vivacité finale.

    -    Bourgogne blanc : nez légèrement soufré, bouche riche, finale tannique, à peine asséchante. La mise est récente.

    -    Meursault Sous la Velle: richesse et harmonie en bouche, avec du gras. Seule la finale est un peu stricte.

    -    Meursault En Luraule : nez ouvert, puissant, bouche riche, grasse, opulente mais fraîche, car acidulée en finale.

    -    Meursault Les Chevalières: matière mûre, riche, avec une belle acidité.

    -    Meursault Le Poruzot-Dessus : bouche droite, minérale et tendue, encore serrée, prometteuse, malgré une finale un peu stricte et abrupte.

    -    Meursault 1er cru Les Genevrières : nez sur la réserve, bouche ample et large, avec du gras, finale avenante.

    -    Meursault 1er cru Les Charmes: nez beurré, riche. Du gras en attaque, de la longueur, finale acidulée. Un vin puissant, riche, équilibré et harmonieux.

    -    Bourgogne Passetoutgrains : nez tout fruit, épicé. Bouche charnue et gourmande.

    -    Bourgogne rouge : robe rubis soutenu, nez sur les petits fruits rouges, légèrement lacté. Grain serré, vin concentré, finale un peu tannique, sans excès.

    -    Monthelie 1er cru Les Vignes rondes : robe rubis soutenu. Nez fruité, bien concentré. Joli grain de vin, encore un peu serré, avec une belle longueur.

    -    Monthelie 1er cru Les Champs Fulliots : un climat contigu au Clos des Chênes de Volnay et ça  se sent dans le verre ! Un fruité charnu et gourmand sur une trame très fine et élégante, possédant beaucoup de race. Très beau vin, l’une des plus grandes réussites de Rémi pour ce cru, d’après lui. Ce n'est pas moi qui le contredirai!

    -    Volnay Santenots : nez encore fermé, mais dégageant beaucoup de finesse. Du volume, une belle matière et beaucoup d’élégance.

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    Une fort belle dégustation, comme à l’accoutumée. Les blancs sont à leur niveau habituel, donc très haut, les rouges continuent leur progression de millésime en millésime. Bravo Rémi !

    Olif

    * GJP: Grand Jury Pontissalien, secte d’adorateurs de Bacchus, basée sur les hauts plateaux du Doubs et qui n'a de jury que le nom!

  • Road-blogging en Roussillon (5): Le Clot de l’Oum

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    Le choix du Clot de l’Oum, comme ultime domaine à visiter lors de notre virée roussillonnaise, n’était pas totalement innocent. D’abord parce que les vins ont plutôt bonne réputation et ensuite parce qu’ils sont en bio certifié. Certification à l’origine d’un débat dithyrambique entre vignerons et passionnés sur le forum de lapassionduvin, avec une petite "escarmouche" entre vignerons du Roussillon.

    Eric Monné travaillant une partie de l’année aux Pays-Bas, c’est son père qui nous reçoit au cœur du domaine, sur les hauteurs de Bélesta. Une « vallée de l’orme » perdue dans la montagne, et qui a donné son nom au domaine. « Clot de l’oum » en catalan, rien à voir avec un clos, bien au contraire, c’est plutôt un paysage complètement ouvert qui s’étale devant nos yeux. Le Clot de l’Oum, c’est 15 hectares en production et 33 parcelles sur les terroirs de Bélesta et Maury. Des altitudes variant entre 350 et 600 mètres, ce qui aboutit à un décalage des maturités et permet une organisation progressive du travail à la vigne en fonction de l’altitude. Un gros travail à la vigne, justement, ce qui permet à la fois de contrôler les rendements mais aussi de favoriser sa résistance naturelle vis-à-vis des maladies. Et les vignes sont parfaitement saines, en ce début d’été 2007, malgré la grosse pression sanitaire engendrée par les conditions météo. Sans avoir besoin d’intensifier les traitements préventifs. « À se demander pourquoi tout le monde n’est pas en bio ! » remarque fort justement M. Monné père.

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    Dans la fraîcheur du chai fraîchement construit, en brique réfractaire, parfaitement isolé de façon naturelle, nous allons déguster quelques petites merveilles :

    -    Blanc 2006, en barrique : une cuvée confidentielle, un vin frais, fruité et croquant.

    -    La Compagnie des Papillons 2003 : très mûr, mais non compoté, conservant une relative fraîcheur. Bouche ronde et aimable, finale un peu chaude, mais sans excès, avec une petite saveur animale.

    -    La Compagnie des Papillons 2004 : derrière un premier nez légèrement animal et réduit apparaît un joli fruit. La trame en bouche est serrée, s’inscrivant dans un registre minéral et frais. Très beau vin.

    -    La Compagnie des Papillons 2005 : superbe vin au fruité enjôleur et à la structure épatante. Franc, direct et carré, cet uppercut se transforme en caresse au palais. Superbe, j’aime beaucoup !

    -    Saint-Bart VV 2004 : syrah, grenache et carignan. Un soupçon de cacao, un brin animal, un vin large d’épaules, qui ne manque pas de finesse. Les tanins sont là, encore un peu serrés, mais la longueur tient en haleine.

    -    Saint-Bart VV 2003 : joli nez de fruits noirs, de la rondeur dans les tanins, un agréable fondu en bouche malgré une sensation finale un peu chaleureuse.

    -    Saint-Bart VV 2005 : prélevé sur cuve, juste avant la mise, qui ne devrait plus tarder. À peine de réduction qui s’estompe vite, puis un joli fruit. La bouche est déjà ronde et les tanins sont très fins.

    -    Syrah 2006, prélevée sur fût : bien structurée, trame déjà soyeuse.

    -    Numero Uno 2004 : assemblage des meilleures parcelles de syrah avec la meilleure barrique de carignan. Le nez est superbe, fruité et épicé. Bouche droite et large, structure impeccable, tanins soyeux, belle et longue finale. Un vin de grande classe, qui ne sera malheureusement pas produit en 2005.

    Et pour clore cette superbe dégustation, un petit tour de la vallée, entre vignes, oliviers et casots, avec en prime dégustation de l’eau du Clot, vieille de 10000 ans, d’une limpidité exceptionnelle.

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    Olif

  • Road-blogging en Roussillon (4):le Domaine Singla

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    Lorsqu’il s’est agi de peaufiner le programme culturel annuel du GJP*, le Roussillon est apparu comme une destination de prédilection. Dépaysement, soleil, mer et vin, la région avait beaucoup d’atouts pour nous séduire. Si le Clos des Fées s’est vite imposé comme l’un des domaines incontournables à visiter, par qui allions-nous donc compléter notre emploi du temps ? Beaucoup de propriétés nous tentaient, dans des styles divers, variés et complémentaires: Sol-Payré, Sarda-Malet, Casot des Mailloles, Gauby, La Casenove, Le Possible, Le Bout du Monde,… Pas facile de faire un choix ! Ce qui peut néanmoins être considéré comme un élément positif pour la région, puisque finalement, pas mal de noms sont connus des amateurs. Et puis, un nom fusa, pour ne pas dire il cingla ! Domaine Singla ! Avoir une découverte à notre tableau de chasse, cela paraissait indispensable ! Et puis, nous étions basés à Rivesaltes, ce qui était plutôt intéressant du point de vue logistique. Singla, je connaissais un peu pour avoir consulté le Blog du Domaine à quelques reprises. Un vigneron blogueur, cela faisait un deuxième argument en sa faveur, confraternité oblige ! Encore plus fort, François, éminent membre du GJP*, et garçon généreux, avec le cœur sur la main, quand ce n’est pas le contraire, ne manque jamais de nous replacer ses origines catalanes ! Et, lorsque son arrière grand-père, émigré dans le Doubs au début du siècle dernier, a ouvert une échoppe de vins à Besançon, il importait déjà des vins du domaine Singla. Le magasin fut repris et tenu par le fils, grand-père de François, jusque dans les années 50, avant de fermer ses portes. Il s’agissait donc d’une véritable affaire de famille, et pour rien au monde nous n’aurions voulu manquer cela ! La revanche de l’arrière petit-fils, en quête de ses origines !

    Reçus en fin de matinée dans la cave de Rivesaltes par Laurent de Besombes-Singla, en bonne forme quand même (le vigneron avait un mariage la veille), nous avons découvert un jeune homme humble et passionnant, que rien ne prédestinait à reprendre les rênes du domaine familial. Au contraire, on a tout fait pour l’en empêcher, l’expédiant à la Capitale faire des études de droit. Il faut dire que, étant enfant, Laurent a vécu les heures noires de la viticulture en Roussillon, quand le (mauvais) vin n’était qu’un produit de vile consommation et que vigneron était quasiment synonyme de profession honteuse. Dur de révéler le métier de son père à l’école, lorsqu’on était questionné sur le sujet. Mieux valait aussi se faire déposer à 500 mètres de l’entrée, pour être sûr qu’on ne voie pas la camionnette ou le tracteur de l’exploitation. Aussi, quand l’envie le prit de tout plaquer et de revenir sur le domaine, cela ne fut pas vu d’un très bon œil. Mais Laurent a vite compris que pour sortir de l’ornière, il fallait jouer la carte d’une viticulture sincère et exigeante (une grande partie du domaine est en biodynamie), même en pratiquant des prix plutôt (très) raisonnables, afin que son vin reste un produit de consommation courante. Laurent se considère plutôt comme un « bio militant ». Une activité dont il est convaincu du bien-fondé, même si elle n’est pas totalement rentable sur le domaine à l’heure actuelle. Du coup, il ne produit que ce qu’il est capable de vendre. Le reste, c’est pour la coopérative, des raisins qui ne sont donc pas rétribués à leur juste prix, vu leur coût de production. Mais c’est quand même la revanche du fils, en quelque sorte !
    Laurent pratique une vinification parcellaire par conviction, ce qui explique le nombre important de cuvées produites sur le domaine. Peut-être trop (?), mais pour l’instant, « elles sont là » et il faut bien être cohérent dans ses choix. Une découverte réellement sympathique et des vins d’un rapport Q/P exemplaire.

    -    Alby 2005 : grenache et syrah. Un vin herbacé et végétal, qui ne convainc pas vraiment le vigneron, il l'avoue, mais pour autant, "il est là!". Pas convaincu non plus, mais il s'agit d'une entrée de gamme à tout petit prix.

    -    La Pinède 2004 : grenache et carignan. Au nez, fruité un peu sauvage. Jolie bouche aux tanins soyeux.

    -    La Pinède 2005 : grenache, carignan et syrah (de l’ordre de 30%).  Fruits noirs et épices. Un vin rond, soyeux, long, frais et fin.

    -    Passe-temps 2003 : 100% grenache, en vin de table. Nez sur la groseille, très frais. De la matière, mais beaucoup de fraîcheur, avec des tanins un peu fermes en finale.

    -    Passe-Temps 2004 : le même dans un millésime plus frais. Nez un peu lactique, fruité. Bouche plutôt harmonieuse et patinée. Beaucoup de fraîcheur.

    -    El Moli 2004 : 100% syrah. Robe noire, nez épicé, bouche soyeuse. Beau vin.

    -    La Cryniane 2004 : 70% carignan, 30% grenache noir. Un peu sauvage, velouté en bouche, une jolie expression du carignan, bien complétée par le grenache.

    -    Castell Vell 2004 : 100% syrah. Fruité velouté, tanins denses, soyeux, accrocheurs en finale. Une belle bouteille.

    -    Mas Passe-temps, Rivesaltes ambré hors d’âge : grenache, maccabeu. Robe acajou, fruits secs, rancio, rond et équilibré. 7,5€ prix domaine, une véritable aubaine. Mais il paraît que plus personne n’en veut, de ces excellents vins rancio de Rivesaltes ! Nous si!

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    Olif

    *GJP: secte d'adorateurs de Bacchus basée sur les hauts plateaux du Doubs, mais n'hésitant pas plus que cela à en descendre pour arpenter le vignoble

  • Road-blogging en Roussillon (3): Le Clos des Fées

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    Une rencontre avec Hervé Bizeul est un moment qui ne se refuse pas. Arrivant tout droit de Maury, nous avons pris le chemin des écoliers pour arriver à Vingrau, le temps d’une brève escale au Château de Quéribus et d’un bref salut au curé de Cucugnan.  Malgré la faible moyenne horaire, c’est à l’heure prévue que nous sonnons à la porte du Clos des Fées. Cinq verres en main, Hervé descend nous ouvrir et nous gagnons directement la cave, ou plus exactement l’ancien garage, là où l’histoire des fées a commencé. On débute d’emblée par la dégustation, mais en prenant le temps. De goûter, de parler, puis de charger quelques cartons.
    Revendiquant son appartenance au groupe des « classiques », Hervé Bizeul, « l’artisan vigneron », comme il aime à se définir, cherche à faire des vins sudistes au caractère bien trempé, ne reniant pas leurs origines : puissance, concentration et chaleur, ce qui n’exclut pas obligatoirement la finesse. En pratiquant une viticulture « raisonnée extrême », selon ses propres termes, c’est-à-dire parfois plus bio que bio, mais sans s’interdire formellement l’utilisation de certains produits lorsque c’est inévitable, donc pas 100% bio. Pas certifié, en tout cas! Un choix extrêmement raisonné et parfaitement assumé.

    -    Les Sorcières 2006 : grenache, carignan et syrah. La cuvée d’entrée de gamme, qui vient tout juste d’être mise en bouteilles. Le fruit est séduisant, la bouche croquante. Un vin franc et direct, qui joue pleinement son rôle.

    -    Vieilles vignes 2005 : derrière le fruit, de la fraîcheur grâce à quelques petites notes mentholées. Les tanins sont soyeux, la structure est dense et serrée, a besoin d’un peu de temps pour se fondre.

    -    Le Clos des Fées 2005 : grenache, carignan, syrah et mourvèdre. Le boisé est perceptible au nez, fin et élégant. La bouche est un régal, une petite gelée de fruits noirs, aux tanins soyeux et au grain très fin. Grande profondeur.

    -    La Petite Sibérie 2005 : une cuvée issue d’une parcelle de 1 ha 16 de vieilles vignes de grenache noir dont l’objectif avoué est d’être un Grand Vin du Roussillon. Un Grand Vin tout court. Et puis de faire parler, aussi ! Du vin, de la région, d’Hervé Bizeul, des fées qui se sont penchées sur son berceau, du Clos des Fées, de Vingrau… Mission accomplie ! Rarement un vin du Roussillon n’aura fait couler autant d’encre, ni user autant de salive. Il y a ceux qui adorent sincèrement, ceux qui n’y sont pas sensibles, ceux qui ne comprennent pas, ceux qui ne voient que le prix, ceux qui achètent par pur snobisme sans même y avoir goûté, ceux qui font le sacrifice financier d’en acheter une bouteille, ceux qui ne font pas vraiment le sacrifice mais qui en achètent une quand même, ceux qui veulent bien y goûter mais surtout ne pas en acheter, ceux qui n’attendent que de la goûter pour pouvoir en dire du mal, ceux qui en disent du mal sans l’avoir goûtée. Et puis tous les autres, probablement pas si nombreux que cela dans le microcosme du vin, qui n’en ont jamais entendu parler. Objectivement, ce vin, je le trouve superbe ! Une structure imposante, dense et serrée, mais surtout pas massive, qui s’installe progressivement en bouche, tranquillement et pour longtemps. Un vin plus complet que le Clos des Fées, peut-être pas 4 fois plus, mais on a dit qu’on ne parlait pas d’argent ! L’idée de produire un Grand Vin dans le Roussillon a bien du mal à s’imposer –et nous avons pu le vérifier ailleurs-, tant la région peine à se débarrasser de son image calamiteuse des décennies précédentes, lorsque productivité et rendements pléthoriques étaient les deux mêmes mamelles de la viticulture roussillonnaise.

    Après la dégustation, petit tour de vignes, pour découvrir l’exceptionnel cirque de Vingrau et le travail colossal effectué pour rendre sa biodiversité à l’environnement : planter de la vigne, des oliviers, monter des murets, restaurer des haies d’arbustes, favoriser le retour des oiseaux, rendre son harmonie à un lieu. Une démarche totalement cohérente, qui ne peut que forcer le respect, parce qu ‘elle ne s’est pas faite d’un seul coup de baguette magique !

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    Olif

  • Road-blogging en Roussillon (2): La Préceptorie de Centernach

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    Lorsqu’il a fallu dénicher Saint-Arnac sur une carte du Roussillon, ce ne fut pas une mince affaire. Et lorsqu’il a fallu y aller, également. Remonter la vallée de l’Agly jusqu’à Maury, puis bifurquer sur le flanc sud de la vallée et grimper dans la montagne. Voir disparaître les vignes du paysage et commencer à se poser des questions. Encore un coup de ce fichu TomTom ! Et puis, subitement, au détour d’un virage, Saint-Arnac ! Quel coup fourré du siècle a-t-il pu commettre, cet Arnac, pour se faire canoniser ainsi ? Et comment cette mystérieuse Préceptorie, propriété à caractère multifamilial, a-t-elle pu atterrir ici ? Autant d’éléments fondamentalement inutiles qui trouveront leur réponse dans la passionnante rencontre qui va suivre.

    Première étape vinique de la pérégrination du GJP* en Roussillon, la Préceptorie nous était connue pour son superbe Maury Cuvée Aurélie Pereira de Abreu et ses liens privilégiés avec le domaine de la Rectorie, à Banyuls. Il nous fallait en savoir plus. D’où notre présence à Saint-Arnac. Pour rencontrer en vrai l’Aurélie qui donne son nom à la cuvée ! Pas de façon préméditée, mais nous avons la chance d’être accueillie par elle-même en personne. Après une rapide visite des installations, nous nous retrouvons sans plus tarder au fond d’une cuve. En tout bien tout honneur, puisque certaines des cuves ciment de cette ancienne coopérative ont été aménagées en cave de vieillissement et en coin dégustation. Pour le moins original ! C’est la découverte de ces locaux appropriés et abandonnés qui a conduit à l’installation de la Préceptorie à Saint-Arnac. De Saint-Arnac à Maury, il n’y a que quelques kilomètres et de Saint-Arnac à Centernach, il n’y a qu’un léger défaut de prononciation et un retour aux véritables origines du nom du village. Bon sang ! Mais c’est bien sûr ! Tout s’explique, il n’y a donc aucune arnaque qui tienne ! Mais par contre de très beaux vins, qui méritent le détour:

    - Coume Marie blanc 2006 : assemblage de maccabeu et grenache gris, ce vin possède une jolie tension en bouche, avec du fruit, de la fraîcheur et de la minéralité.

    - Paoh 2006 : une cuvée de grenache gris pur, sur un terroir d’altitude, encore plus frais. Un vin actuellement sur la réserve, avec néanmoins une belle densité et une grande sensation de minéralité. Prometteur !

    - Zoé 2005 : grenache noir et carignan, pour un vin fruité et charnu, simple et direct.

    - Coume Marie 2005 : grenache complété par un peu de syrah. Du volume en bouche, des tanins enveloppants, soyeux, arrondis et fondus.

    - Paoh 2002 : plus évolué, sur la cerise et le cacao, il s’apprivoise petit à petit, malgré une acidité bien présente et des tanins un peu durs en finale.

    - Maury cuvée Aurélie Pereira de Abreu 2005 : 95% de grenache. Rond, long, bien équilibré, l’alcool ne domine pas trop et la bouche garde une belle sensation de fraîcheur.

    - Maury Le vin doux rêveur : assemblage de 3 millésimes pour un rancio plutôt réussi, à la robe tuilée, au nez de tabac blond et à la bouche moelleuse, d’une grande douceur. Jolie finale sur le noyau de cerise.

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    Olif

    *GJP: secte d'adorateurs de Bacchus basée sur les hauts plateaux du Doubs, mais n'hésitant pas plus que cela à en descendre pour arpenter le vignoble