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  • VDV 21: l'invitation au voyage

    VendredisduvinVoici donc la 21ème session des Vendredis du vin, présidée une nouvelle fois par un cousin québecois, Julien Marchand. Julien n'est pas casanier, même si son blog s'appelle Chez Julien. Julien aime voyager. Julien aime aussi le vin. Ce sont d'ailleurs les deux principaux ingrédients que l'on retrouve en parcourant sa toile. Pas étonnant que, une fois nommé président des VDV, il ait choisi de nous inciter au voyage et à la découverte viticole. Il suffit de chausser ses Pataugas et de partir à la découverte. Comme l'ont fait en leur temps Delphine et Christophe Derouet lors de leur Wine World Tour.

    Du vin, on en trouve partout en fait. En plus ou moins grande quantité. En plus ou moins grande qualité aussi, il faut bien le reconnaitre. Faire pousser quelques pieds de syrah sur la banquise ne devrait pas permettre de produire de l'Hermitage, malgré le réchauffement climatique.

    Or donc, il s'agissait, pour cette nouvelle mouture des VDV, de déboucher un flacon en provenance d'un petit pays du vin, sous-entendu ne faisant pas partie des dix principaux producteurs de vin au monde. Exit donc la France, l'Italie, l'Espagne, les Etats-Unis et consorts. Même le Jura a été exclu des destinations envisageables, du fait de son rattachement à la France, qui ne date jamais que de 1678, je le rappelle. C'est comme si c'était hier.

    Par paresse, j'aurais pu ne parcourir qu'une dizaine de kilomètres, franchir la frontière de la confédération helvétique et ramener de la COOP du coin un petit chasselas neuchâtelois qui aurait fait voyager bien loin nos amis d'outre-Atlantique. Mais bonjour le dépaysement en ce qui me concerne!

    Finalement, je crois bien que le moment est venu pour moi de m'offrir une petite escapade nord-africaine. Cette bouteille, troquée de haute lutte lors de la traditionnelle et amicale foire d'empoigne qui suit les REVEVIN (à ce propos, je rappelle que l'Ascension approche à grands pas, dépêchez-vous de renvoyer votre bulletin d'inscription), contre je ne sais quelle piquette jurassienne, probablement, cette bouteille, donc, a attendu sans le savoir pendant quelques années qu'un VDV providentiel arrive pour se voir débouchée.

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    Le Maroc. Destination exotique plus réputée pour son couscous et son thé à la menthe que ses vins. Pourtant, la culture de la vigne y est ancestrale et en moyenne 350 000 hl sont produits chaque année (dont 75 cl étaient hébergés jusqu'à présent dans ma cave).  Les principaux cépages cultivés sont principalement sudistes (carignan, grenache, syrah, tempranillo,... pour les rouges), mais pas exclusivement en ce qui concerne les blancs (viognier, ugni, mais aussi chardonnay et chenin). Millésime 2003, millésime chaud s'il en est, mais pas plus que d'habitude du côté de Rabat. S de Siroua est une gamme prestigieuse de la maison Thalvin, des vins de terroir. Le Chardonnay S de Siroua est vinifié à basse température pour préserver la fraicheur et les qualités organoleptiques du cépage.

    Bon, c'est pas le tout, maintenant que la bouteille est ouverte, il s'agit de la goûter! De fermer les yeux, de s'imaginer dans l'oued, de humer la tajine, de savourer la corne de gazelle. Puis de s'essuyer les lèvres dans la robe dorée du S de Siroua, mais alors où est la reine? Style indéniablement international, bien élevé, avec un nez ouvert et flatteur, beaucoup de gras en attaque, procurant une sensation de rondeur qui s'effiloche vite, pour terminer serrée et acidulée. Techniquement bien fait. Mais technique. Objectivement correct, mais mon palais n'a pas été réjoui, même s'il a voyagé. Finalement, je préfère ma piquette jurassienne! Moins technique et plus minérale.

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    Fin de mes péripéties marocaines. C'était ma modeste contribution aux VDV voyageurs. La prochaine fois, je boirai un thé à la menthe, ce style de vin n'est pas fait pour moi! Mais c'était sympa, Doc! Merci quand même!

     

    Olif

  • Lucas Rieffel Pinot noir Nature 2007

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    C'est du Pinot. Noir. Nature. 2007. Ce soir, ça sentait bien la cerise. Plus qu'à l'ouverture ce midi. Rond tout pareil. Avec le noyau. Fallait pas l'avaler. Le noyau, parce que le vin, si!  Un peu de réglisse, aussi. Franchement bon! Comme beaucoup de 2007, de préférence nature. C'est un Alsace. Pinot noir. Nature. De Lucas Rieffel. Mittelbergheim. Alsace du haut, sur la carte, mais en bas du Rhin. Une bouteille qui a transité depuis l'Helvétie, mais cela n'a en rien altéré ses qualités. Comme quoi! Merci l'Helvétie et bravo Mittelbergheim!

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    Olif

  • Les Grands Teppes, nu intégral!

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    Ça va faire un bail qu'il n'y a pas eu de billet au sujet de l'ami Fanfan Ganevat, les groupies vont se languir! Celui-ci n'est pas à proprement parler du réchauffé, il a été promis de longue date. Juste un peu de retard à l'allumage pour cause d'hiver précoce et soutenu, riche en événements de tous genres. Promesse finalement tenue, car ce blog n'est en aucun cas politique.

    Pour cette dégustation intégrale des vins produits sur ce fabuleux coteau des Grands Teppes par Fanfan, point de fioriture! Mise à nu complète! Absence totale d'humour, de second degré, à fortiori de troisième. Aucun jeu de mots débile, de calembour grossier, aucune licence poétique. Du compte-rendu brut de chez brut, apte à satisfaire l'amateur de commentaires exigeants et uniquement l'amateur de commentaires exigeants. Je m'en excuse par avance auprès de tous ceux, que je sais nombreux, qui ne viennent ici que pour s'en payer une tranche, c'est si bon de rire, par les temps de crise qui courrent. Mais il est des choses parfois si sérieuses que la décence nous interdit de nous en moquer. Un grand terroir et un grand vin du Jura font partie de ces choses-là. Oui, ça existe et je connais des vignerons dans toutes les appellations, y compris les voisines les plus prestigieuses, qui feraient bien de s'inspirer de cette façon de travailler, du sol à la cave. Le premier qui rigole aura d'ailleurs affaire à moi.
    Ami lecteur amateur de bons mots, belle lectrice amatrice de mon style enjoué, passe ton chemin pour cette fois. Reviens un jour prochain, je te promets de ne plus me laisser aller à me prendre au sérieux.

    Bon, j'en étais où, déjà? Ah! oui!

    Cette verticale est totalement inédite, si ce n'est une première tentative avortée en septembre 2008 (abandon à une encâblure du millésime 2000, pour cause de gosier qui baignait). C'est une exclusivité ©leblogdolif, il faut bien se faire mousser un peu de temps en temps. Le millésime 2001 est totalement épuisé au domaine, les deux échantillons en bouteilles ont gracieusement été fournis sur la cave personnelle de Philippe Bouvret par Epicuréa Poligny, là où il y a du bon vin au pays du Comté d'en bas.

    Les Grands Teppes, c'est donc un lieu-dit initialement constitué de friches, que l'arrière grand-père Ganevat a totalement défriché pour y planter de la vigne. Une vigne à la campagne, perdue au milieu des champs, propriété monopole de Fanfan. La dégustation, elle, a eu lieu à la montagne, juste avant l'arrivée de la neige. Les vins ont été goûtés au décours d'un repas préparé par l'alchimiste pontissalien, jadis narré ici. Tous les vins sont présentés en magnums, à l'exception des millésimes 2001 et 1999, deux bouteilles étant néanmoins nécessaires pour le service.

    C'est parti mon kiki!

    - Côtes du Jura Grands Teppes Vieilles Vignes 2006: d'une manière générale, les blancs 2006 de Fanfan possèdent une droiture et une pureté aromatique extraordinaire. Le terroir trace à merveille, révélant ici une grande profondeur, avec de l'enveloppe et du gras sur un fruit très net. De la chair et de la vie, qui promettent de grandes émotions dans longtemps.

    - Côtes du Jura Grands Teppes Vieilles Vignes 2005: ce n'est pas celui qui goûte le mieux, richesse du millésime oblige. Petite note fugace pas très nette au premier nez (réduction?) et bouche un peu "too much" à ce stade. A attendre et revoir, sans grande inquiétude toutefois, il y a de la matière!

    - Côtes du Jura Grands Teppes Vieilles Vignes 2004: net et droit, frais, minéral, tendu, finale salivante, un vin d'une grande pureté qui goûte merveilleusement ce soir-là.

    - Côtes du Jura Grands Teppes Vieilles Vignes 2003: riche, avec de l'alcool et de la rondeur, il garde de la fraicheur avec une grande longueur et sa belle finale acidulée. Un style puissant, mais au final, un vin qui n'est pas écrasé par le millésime.

    - Côtes du Jura Grands Teppes Vieilles Vignes 2001: on saute artificiellement un millésime, pour se consacrer à celui qui devrait être le plus faible de toute la série, météo calamiteuse oblige. Et pourtant! Il ne titre que 11,5° mais quelle complexité! Anis, fenouil, coing parmi des arômes très mûrs. Il n'a passé que 12 mois en fût (contre 24 habituellement), mais l'élevage l'a magnifié.

    - Côtes du Jura Grands Teppes Vieilles Vignes 2002: un des sommets de la dégustation, l'un des vins le plus abouti. Dans un registre de fruits exotiques et d'agrumes, avec des arômes de fruits de la passion parfaitement nets, la bouche possède du gras et de la tension, ciselée admirablement. Bravo Fanfan!

    - Côtes du Jura Grands Teppes Vieilles Vignes 2000: le millésime de la rupture, avec pour la première fois, l'apparition d'une bouteille lourde bourguignonne, en remplacement de la Jura traditionnelle. Pourtant, la vinification fut classique, à la façon du grand-père, 48 mois sur lies fines. Beurre, amande grillée, noisette, de la droiture et une grande acidité. Un volume impressionnant et un caractère qui semble inaltérable dans le temps.

    - Côtes du Jura Grands Teppes Vieilles Vignes 1999: le premier millésime vinifié par Fanfan au domaine. 60 mois de fût! Il possède déjà toute la trame du terroir, du gras sur une belle tension acide. Le début d'une grande aventure!

    Une nouvelle fois, les années paires triomphent, par leur structure, leur minéralité, leur buvabilité. 2002, 2006, 2004, 2000 (dans cet ordre-là en ce qui me concerne) se tiennent dans un mouchoir, la préférence allant à l'un ou à l'autre selon le style de vin que l'on aime. 2005 à revoir (mais quel potentiel!), 2001, 1999 et 2003 cloturent la marche, mais tout le monde est largement au-dessus de la moyenne, pas si éloigné que cela l'un de l'autre.

    Les Grands Teppes, un terroir, un vin, un vigneron, que du bon!

    Olif

    P.S.: la renommée de Fanfan est désormais telle qu'il fait partie des 4 vignerons jurassiens invités à la grande journée Beaujoloise du 20 avril. Ils ont bon goût, les Beaujolois, et il ne vont pas s'embêter!

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  • Gazou Gazou

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    Bel Gazou 2005, La Treille Muscate, Corbières

     

    Catherine Marin-Pestel aurait pu s'appeler Colette. Son histoire nous est fort joliment contée ici par Estèbe 1er, alias Cézigue, qui, dans son infinie bonté, m'a fait découvrir Catherine à la vigne. Beaucoup plus à mon goût que Claudine à l'école, en fait.

    Après avoir été séduit par le Corbières blanc 2006 La Vagabonde dans la fraicheur de la cave du Passeur genevois de vins, je me suis empressé de faire passer la frontière du Jura à ce Bel Gazou 2005, puis d'en faire voler le bouchon.

    Frais, gouleyant, croquant, grenu, d'un naturel séducteur évident, voilà que ce jus de la Treille Muscate m'a filé la chair de poule. Bel Bel Gazou! Gazou gazou!

     

     

    Ce joli gazouillis me rappelait bien quelque chose, autre que Colette, mais j'ai mis du temps à savoir quoi. Etais-je distrait! Gazou Gazou!

     

    Olif

     

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.

  • Haïku rond

    "Curon et sa tour

    Le grand terroir callipyge

    Du bon vin d'Arbois"

     

    Avant:

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    Après:

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    59 ans, ce n'est par rien! Un teint buriné, mais à peine une petite ridule sur le coin du front. Grandeur du Chardonnay jurassien sur l'un de ses plus beaux terroirs, celui de la désormais célèbre Tour de Curon, dont je suis désormais impatient de goûter le millésime 2004 dans 50 ans.
    Chapeau bas, donc, pour l'Arbois Réserve de Curon 1950 de Marcel Poux, une bouteille partagée en excellente compagnie, vigneronne et sommelière jurassienne. Et puis aussi celle d'un bar roulé d'anthologie. Tout cela s'est passé en catimini, mais pas au bar, chez l'alchimiste pontissalien qui avait dégainé ses morilles et son Porto pour agrémenter la sauce. Un bel hommage callipyge, en vérité!

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    Pas la peine de chercher des poux dans le verre, la structure est toujours nickel, malgré l'évolution olfactive des arômes, loin d'être désagréables, au contraire. Peut-être juste une odeur parasite de sous-bois liée à un essuyage insuffisant du goulot, mea culpa. Bouteille ouverte à l'Audouze, quatre heures au préalable, juste sniffée pour apprécier sa tenue à l'air. Ça a tenu!

    D'autres jolies quilles ont également joué le rôle de sparring-partner. Dont une agréable Coudée d'Or 2007 du domaine Viret, comportant une pointe de résiduel, un Grenache blanc VV 2005 du Clos des Fées, d'un classicisme d'école, puissant et élégant, un fort digeste Poulsard En chôné 2007 du domaine Pignier, une sérieuse cuvée Amphora 2006 du domaine Viret, un Cornas Chaillot 2005 de Thierry Allemand, serré, dense et grenu, mais déjà magique, un Vin de paille 2002 de Fanfan Ganevat, à l'équilibre de rêve.

    Avant un petit after avec un  Sauvignon 2001 de Francis Poirel, pour la route, et un verre de Sydre Tendre d'Eric Bordelet.

    Une soirée qui fut un véritable rayon de soleil dans un hiver déjà passablement ensoleillé par ici.

    Olif


  • La Percée s'invite en terre genevoise (bis)

     

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    "Souvenir des jours heureux, lorsqu'il faisait moins froid au bord du Grand Lac". (crédit photo Olif, décembre 2007)

    8 janvier 2009. - 8°C sur les hauteurs du Jura. Guère plus sur les bords du Grand lac, réputé pour son climat océanique. Avec un ciel si gris qu'un geyser s'est perdu, avec un ciel si bas qu'un geyser s'est pendu, qu'il ne fait plus d'humidité ... Dans l'eau froide, il est vrai que ça rétrécit toujours. Chaussés de leurs pneus-neige de 7 lieues, les Jurassiens sont pourtant venus colporter la bonne nouvelle sur le Beau-Rivage du Grand lac, au restaurant le Petit Poucet Chat botté. Une opération de promotion superposable à celle de l'année passée, qui m'a permis de rencontrer la fine fleur de la presse genevoise ainsi que les organisateurs de l'événement.

    La 13ème édition de la Saint-Vin jaune tournante, plus connue sous le nom de Percée, aura donc lieu les 31 janvier et 1er février 2009 à Passenans et Frontenay, deux petits villages situés au cœur de l'appellation Côtes du Jura, entre Poligny et Château Chalon.

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    Une Percée placée sous le signe de la musique, c'est ainsi que l'a voulu Franck Vichet, le bouillonnant coopérateur musicophile du Caveau des Byards, Président de cette 13ème édition. Moralité: Jaune et Jazz à tous les étages.

    Ce jour-là, le huit janvier de l'an neuf, si le soleil n'est pas parvenu à percer le plafond de nuages genevois, le Vin Jaune si! Et la cuisine classieuse et raffinée de Dominique Gauthier lui va bien au teint. Langoustines en kadaïf, poulette de Bresse de deux façons, dont une truffée sous la peau, biscuit moelleux poire-gingembre, ont fait rougir d'aise le Vin Jaune 88 de Rolet, le Château Chalon 94 de Berthet-Bondet, le 2001 du Château d'Arlay et quelques autres. Les Helvètes sont évidemment invités à aller vérifier tout cela in situ, à Passenans-Frontenay, le 31 janvier ou le 1er février 2009. Ils seront les bienvenus!

    Olif

    P.S.: le week-end précédent la Saint-Vin jaune tournante, soit les 24 et 25 janvier 2009, ce sera la véritable Saint-Vincent tournante bourguignonne, qui se tiendra en terre maconnaise. Programme chargé pour l'amateur de festivités bacchiques!

  • La Percée du Vin Chaud

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    Forcément, c'est de saison! Saint-Point on the rocks again! Maintenant qu'on a pu patiner ou marcher sur notre grand lac à nous, "on a réussi notre hiver"!

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    Pour le vin chaud, c'est à la buvette, sur la plage des Grangettes, patins aux pieds. Toujours un moment étonnant, quasiment surréaliste. On ne s'en lasse pas!

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    Olif

  • Le Doubs, saveurs et patrimoine


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    Le Doubs, 25ème département français par ordre alphabétique, tire son nom de la rivière qui le traverse de part en part. Le Doubs, Dubis, dont le nom pourrait signifier "eau noire" en ancien celte, prend sa source à Mouthe, la petite Sibérie française, où l'on bronze intégralement par - 20°C lorsque les températures sont clémentes, comme en ce moment. A -41°C, comme pendant l'hiver 85, on supporte toutefois un cache-sexenez. Lorsqu'il traverse le lac Saint-Point, du côté de Malbuisson, ou qu'il lèche les pieds du château de Joux, dans la cluse de Pontarlier, le Doubs flirte avec le patrimoine, qui ne manque pas de saveur par ici. Saveurs et patrimoine sont au Doubs ce que l'audou est à Laure: sa manne! C'est aussi le titre d'un remarquable ouvrage où l'on n'en croit pas ses yeux ni ses papilles.

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    Edité par les Presses du Belvèdère, ce beau livre est un cadeau pour l'amateur patrimonial affamé: une ville (différents quartiers en ce qui concerne Besançon), son patrimoine historique et culturel, sa bonne adresse gastronomique, avec présentation du Chef, suivie de recettes originales.

    Au hasard, l'alchimiste Pierre-Ivan Boos de Pontarlier et le bon accueillant Marc Faivre de Malbuisson. Et puis aussi le Christophe Ménozzi à Besançon, le Saint-Pierre, toujours à Besançon, l'Auberge de la Roche à Grandcombe-Chateleu, le France à Villers-le-lac, et plein d'autres encore. Toute la gastronomie doubienne (ça sonne mieux que doubiste, plus fréquemment usité) dans un seul et unique ouvrage, à avoir mis sous le sapin ou à se faire offrir à la première occasion. Mieux qu'un guide. De toute façon, il ne tient pas dans la poche!

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    Olif

    N.B.: les photos ci-dessus ont été prises à l'automne, parce qu'en ce moment, c'est plutôt ça:

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  • Strike!

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    Les dernières quilles de 2008. Ou presque. Plus fort qu'une soirée au bowling ou une partie de Wii! La vérité si je mens comme un arracheur de dents (private joke!). Ce fut un réel plaisir d'être convié au débotté à cette soirée de gala ou chacun devait apporter deux flacons "coup de cœur", pas forcément une grande étiquette, mais bon, quand même un peu. Parfois. Souvent, en fait. Mais pas tant que ça quand même. Peu d'outsiders, mais ils se sont bien comportés. Les vins blancs sont dégustés à l'apéritif dans un premier temps, puis avec le repas, exquis, préparé par la maîtresse de maison. On attaque gentiment:

    - Bourgone Pinot blanc 2002, Gouges: mise en bouche de belle facture, de par sa droiture, sa minéralité et sa finale légèrement tannique. Louons une nouvelle fois l'à-propos du grand-père Gouges, qui sut tirer profit de cette mutation spontanée de pinot noir pour produire l'un des vins de Bourgogne les plus originaux qui soient.

    - Vin de Pays de Franche-Comté Chardonnay 1990, vignoble Guillaume: le nez est superbe, celui d'un beau vieux chardonnay sur l'évolution, net et précis. La bouche ne tient malheureusement pas les promesses du nez, ce qui n'est pas une surprise pour cette cuvée d'entrée de gamme qui finit plutôt très court. Une bouteille néanmoins intéressante qui mériterait d'être consommée pour elle-même et pas en dégustation comparative. La Haute-Saône dans ce qu'elle a de meilleur!

    - Grange des Pères blanc 2000: très beau nez, fin et élégant, où l'on retrouve des notes d'amande et d'abricot. La minéralité sous-jacente donne de la tension à la bouche. Belle droiture et très beau vin blanc sudiste, plein de fraicheur.

    - Santorini 2003, Sigalas: 100% assyrtico, la grosse cote de la soirée! Un cépage et un vin totalement inconnus pour la plupart d'entre nous. Nez frais et grillé, évoquant un beau Meursault, avec lequel il a failli être confondu. Tension, minéralité, équilibre frais et acidulé, voilà un vin  absolument épatant produit sur l'ile de Santorin. La Grèce, destination viticole méconnue, est l'objet d'un petit supplément du dernier numéro du Rouge & le Blanc, l'indispensable revue vinique décidément toujours à l'affût des bons coups.

    - Meursault-Charmes 1998, Alain Coche-Bizouard: un beau Meursault arrivé à pleine maturité, très Charmes, terrien, ample mais droit.

    - Corton-Charlemagne 1988, Jean-François Coche-Dury: qu'on se le dise! Le Coche, à l'instar du macaron, s'inscrit dans la durée! C'est grandiose. Un nez épanoui, riche, ouvert, toujours ce grillé inimitable, et puis cette dimension autre en bouche, cette grandeur d'âme, cette profondeur, qui incite à la réflexion et à la méditation. Image

     

    - Lafite-Rotschild 1975: une vieille odeur de champignon en voie de décomposition en interpelle quelques-uns: liège ou pas liège? Pas liège, c'est certain, mais un bouchon qui ne devait quand même plus être très frais. La bouche est droite, austère, pour tout dire sévère et cul pincé. On frôle l'auto-flagellation. Pas la frite, Lafite 75!

    - De battre mon cœur s'est arrêté 2007, Hervé Bizeul: oui, les beaux vins du Roussillon peuvent lutter face aux grandes étiquettes bordelaises. En terme de plaisir gustatif, certainement, même si comparer de cette manière les vins n'est pas du tout significatif. Du fruit, de la matière, une belle acidité fraiche, un peu d'alcool quand même. On ne s'auto-flagelle plus, on met plutôt du baume sur ses blessures, et ça fait  chaud au cœur. Bon, c'était ma dernière défibrillation. Mon cœur bat la chamade, désormais, et n'a plus intérêt à s'arrêter.

    - La Nine 2006, Minervois, Jean-Baptiste Sénat: encore une boule de fruit, sensuelle et gourmande. Du plaisir à l'état pur, sans prise de tête. Un vin qui ne se commente pas plus que cela, mais qui se boit!

    - Châteauneuf du Pape Réserve des Célestins 1995, Henri Bonneau: du beau, du bon, du Bonneau! La grande bouteille rouge de la soirée. Une race incomparable, une densité phénoménale et pas l'ombre d'une trace d'évolution. Un vin juvénile et remarquable.

    - La Mission Haut-Brion 1975: nez ouvert et évolué, fumé, agréable et plaisant. Bouche assez typique de ce que l'on est en droit d'attendre d'un vin de cette classe à ce stade. Complexe, entêtant, aux tanins fondus, il ravit l'amateur d'harmonie. Peut-être un peu trop lisse pour l'amateur de sensations fortes...

    - Palmer 1983: d'un esprit beaucoup plus jeune, il possède plus de rondeur, avec de la fougue. Les tanins possèdent encore un fond d'austérité qui se traduit par une légère amertume finale, mais un vin qui possède encore beaucoup d'élan.

    - Yquem 1988: une des stars annoncées de la soirée. La robe est légèrement brunie, comme si de rien n'était. Le nez est confit et rôti, comme il se doit. La bouche est élancée, élégante, fine et longue, comme il se doit. Des notes de fruits secs évoquent un caractère légèrement oxydatif et la sucrosité n'est pas trop marquée. Forcément, une belle bouteille. Mais un peu trop convenue, peut-être? Trop clean? Trop belle pour être vraie? Parce qu'il y manque un soupçon de folie, une pointe de magie. Un sentiment de frustration, celui de passer à côté d'un très grand vin, de le croiser sans véritablement le voir ou le comprendre. En toute honnêteté, sans volonté de descendre un premier. Mais qu'est-ce qui justifie son statut, son culte, son prix? Rien de tout cela perceptible ce jour-là par moi, en tout cas. Quel goujat je fais!

    Dans l'appréciation globale, mais subjective, des vins de cette soirée, Yquem est sorti en tête, finalement. Rien de surprenant, c'est même  plutôt rassurant. La prochaine fois, on lui fera affronter à l'aveugle, par pur instinct de jeu, une Petite Arvine Grain Noble de Marie-Thérèse Chappaz ou une SGN 1997 de Philippe Delesvaux.

    Mon palmarès personnel: Réserve des Célestins 1995, Corton Charlemagne Coche Dury 1998, Santorini 2003 de Sigalas. Trois belles quilles dignes d'un Strike! Avec Lafite 1975 dans le rôle de la boule! Wii madame!

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    Place à 2009, maintenant! Juste après un ou deux comptes-rendus 2008 en retard, peut-être. On verra bien! L'avenir nous le dira!

    Olif

  • Réveillon neigeux, Nouvel An radieux!

    Happy new year!

    Bon, ça glisse juste un peu! Mais cet après-midi, ça va farter!

    Que la Discobitch soit avec vous en 2009!

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    La Discolifettebitch



    Pour ceux qui voudraient aussi boire "un verre de boisson de Champagne", cette QV Discobitch de l'ami Benoit Tarlant n'est pas qu'un génial coup marketing, c'est aussi un vrai Champagne qui se déguste et qui se boit, à la bulle fine et vive. D'ailleurs, on a tout bu!


     

    Bonne et heureuse année 2009!

    Olif