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  • Le mois du Gibolin tire à sa fin!

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    Mars, c'est connu, c'est le mois du gibolin. Ultime chance de déguster un vin de saison, ultime chance de déguster Ultime, du Clos Milan, millésime 2004. Grenache noir et syrah, élevage de 24 mois en fût neuf. Carafage préalable et dégustation sur deux jours, pour avoir la pluie et le beau temps en même temps. Il faut au moins ça. Le nez marque encore un peu le fût le premier jour, mais la matière et dense. Les tanins s'assagissent, ça vire un peu animal noble le lendemain (fourrure), c'est toujours aussi dense, concentré et charnu. Un gentil gros monstre qu'on a envie d'apprivoiser, mais qu'il faudra laisser en cage encore quelque temps.


    Henri Milan, il est un peu fâché avec l'AOC, en laquelle il croyait beaucoup et qui s'est transformée en machine à niveler par le bas. Et il le crie bien fort. A l'écrit chez le Vindicateur et à l'oral chez Rézin, l'importateur privé québecois bien-nommé. Faisons-nous-en l'écho avec véhémence!




    Olif


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    P.S.: on me sussure que j'aurais confondu gibolin avec giboulée. Au temps pour moi, fût-il aussi variable! Je ne recommencerai plus, promis. D'ailleurs, mars tire à sa fin.

  • Come-back dans l'arène...

    On en parlera longtemps dans les chaumières. Le fameux sommelier-caviste arboisien Stéphane Planche a repassé son bel habit de sommelier et l'a repassé à nouveau. Le temps d'un service au non moins fameux restaurant La Chaumière, à Dole du Jura, loin de la Bretagne, et sans accent circonflexe sur le "o". Une belle adresse située dans un immense parc aux portes de la ville, doublée d'un hôtel *** en cours de rénovation, et tenue par Nathalie et Joël Césari, qui ont quitté leur établissement du centre-ville, Les Templiers, pour se sentir plus au large. La cuisine est toujours aussi précise et raffinée, récompensée par un macaron Michelin et qualifiée de "ludique et cool" par le savoureux guide Omnivore, les lunettes du cuisinier sont toujours aussi classe.

     

     

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    Une soirée clé en mains très orientée "nature", évidemment, sans cravate, avec une recherche d'accords entre des mets fins et des vins qui ne le sont pas moins, mais peut-être un peu difficiles d'accès. Le véritable rôle du sommelier? Papillonner et virevolter de table en table, prêcher la bonne parole nature, apporter quelques éléments de compréhension au sujet des vins, essuyer quelques revers chez les réfractaires, s'amuser des fausses-pistes avec ceux qui  s'y croient (et croient avoir trouvé à chaque fois les vins), consoler les déçus qui s'attendaient à une soirée vins du Jura.

     

     

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    Après plusieurs salves de mises en palais, arrosées de Ze Bulle (zéro pointé), version rouge, du domaine de La Tour Grise, un pétillant "système D", regazéifié au gaz de la source, procédé désormais breveté, la soirée peut commencer.

     

     

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    Le maquereau s'est fait traité de thon et il n'a pas moufté. Probablement une mère maquerelle, d'ailleurs. La cuisson basse température rend le filet onctueux et goûteux comme pas permis, le jus de persil et les herbes insolites relèvent bien le tout, le sorbet au chutney rafraichit tout ça. Pour ne pas trop dérouter les fidèles du restaurant, le vin servi en accompagnement est un Rully 1er cru 2007 Les Margotés de Vincent Dureuil-Janthial. Du classique cousu main, bien fait mais sans grande émotion, que je situais dans le Jura à première vue. Tout faux!

     

     

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    Les langoustines snackées à la poudre de champignons sont juste excellentes. Ce qui est déjà plus que très bien. Mais pas hallucinogènes pour autant, malgré la colorée cuvée Vall Pompo 2006 de Bruno Duchêne. On aborde ici l'univers passionnant des vins sans soufre. Le nez, très ouvert sur un mode oxydatif, est intense et plutôt agréable. La bouche est large, arrondie par l'alcool, mais sans déséquilibre.  C'est large, long, acidulé et minéral en finale, c'est bon. On pense à Barral, mais pas assez de volatile (c'est de l'humour!). Pourquoi pas Jura, alors? Il doit forcément y en avoir un! Perdu, c'est Collioure!

     

     

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    L'agneau, excellent au demeurant, est un peu plus difficile à appréhender. Un plat yin et yang, dans lequel l'orange et le lait caillé peinent à trouver leur place, face à la tapenade olive-réglisse et la petite sauce servie à part pour lier le tout. Un contraste superflu, qui n'a pourtant pas embarassé le Rouge de Causse du Petit Domaine de Gimios, frais et tendu, limite un peu austère, m'ayant évoqué, non pas le Jura, mais une syrah du Rhône par ses arômes de tapenade, justement. Pourtant, c'est Tutti frutti.

     

     

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    Avec le damier de carrés de chèvre, carottes et olives gélifiées, l'accord se fait dans l'évidence avec le Sancerre Skeveldra 2007 de Sébastien Riffault. Dur de trouver le sauvignon derrière ces belles notes bien mûres et minérales. Même en évoquant la Loire, on part sur un autre cépage. Le fromage aurait pourtant dû délivrer un indice.

     

     

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    Dessert en deux parties, jouant sur les oppositions. La gelée de pomelos est un délice, même quand on n'est pas fan de pamplemousse, tout comme la tarte fine au chocolat, très fine, très chocolat. Pas tenté le mix des genres, juste la succession des assiettes. Le Sylvaner Moelleux 2003 de Jean-Pierre Frick a bien officié tout du long. Minéralité marquée, sucrosité modérée, acidité équilibrée. Une VT qui ne peut être revendiquée, pour cause de cépage reconnu insuffisamment noble. Un vin que j'ai situé évidemment en Alsace, plus particulièrement chez Frick, mais en penchant pour un riesling. Sacré roturier, va!

     

     

    Ave Cesari, nourrituri te salutant!

     

     

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    Oui, merci Joël Cesari, de nous avoir si bien nourri, et merci Stéphane Planche de nous avoir si bien abreuvé. Les soirées thématiques à La Chaumière, c'est très souvent et régulièrement, généralement en présence d'un vigneron-invité. Le 30 avril, ils seront deux: Fanfan Ganevat et Bruno Schueller. Ça va dépoter dans La Chaumière!

     

     

    La Chaumière

    346, av. du Mal Juin
    39100 DOLE - FRANCE
    Tél+33(0)384707240 - Fax+33(0)384792560

     

     

    Olif

  • Quintessence d'Essence des Sens

     

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    Grande journée de dégustation bourguignonne et biologique organisée par Muriel Deléger au Hameau de Santenay le Haut, L'Essence des Sens, off officiel satellite des Grands Jours de Bourgogne, a eu la décence d'inviter le Jura à la fête. Uniquement des vignerons "bio", dynamiques, parfois biodynamiques. En conversion pour certains, mais déjà convertis aux idées avant d'être officiellement certifiés.

     

    Impressions furtives ...

     

     

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    - Une découverte scintillante: Champ d'étoiles. Ou comment un couple belge motivé vient biodynamiser le Sud-Revermont en reprenant le domaine Richard Delay à Gevingey. 2008 est leur premier millésime, 2010 sera déjà certifié. Un joli concept, des vins et des étiquettes qui ne le sont pas moins. Mention spéciale à un Pinot noir au fruité enjôleur et à la finale merveilleusement fruitée.

     

     

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    - Une bouteille impressionnante: "Le Clos", du domaine Guillot-Broux. Des vignes "franc-de-pied" replantées en 2001 sur la parcelle des Perrières. Une robe dorée, un nez pregnant, une bouche dense et profonde, une longueur interminable, une bouteille sidérante. Le reste de la gamme aussi, d'ailleurs. Avec les vins du cousin Julien, des Vignes du Mayne, découverts à la Dive, l'appellation Mâcon-Cruzille a de beaux jours devant elle.

     

     

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    - Une bulle nébuleuse: Née bulleuse, un pétillant rosé à base de gamay, ou quand le Beaujolais s'amuse. C'est rigolo et rafraichissant. C'est à Lachassagne (69) que ça se passe, chez Bernard Vallette. Avec deux "l".

     

     

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    - Une courbe séduisante: Chut ... Derain. Un aligoté pétillant qui épouse bien les formes pour se lover là où il faut.

     

     

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    - Un retour aux sources: le véritable Melon de Bourgogne is back home! Enfin, celui-là n'était jamais vraiment parti dans le Muscadet. Probablement les derniers pieds qui restent ancrés dans le val de Saône. Et ils se trouvent chez Guy Bussière. Tel un Phénix, il est fier de ses racines. Arpège en 2008, c'est un assemblage de Chardonnay et d'Aligoté, faibles rendements obligent.

     

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    - Et, probablement le meilleur pour la fin, deux Alices, au pays merveilleux des vins tendance "nature", De Moor et Bouvot, à Chablis et en Arbois. Des vins enchanteurs, à L'Octavin comme chez De Moor. Et deux superbes sourires en prime. Bravo les filles!

     

    Olif

  • Savagninite aigüe

    Vidéolif sixième et j'aime autant prévenir tout de suite. Le sujet du jour est grave. Il touche à l'intime et au médical. Et aux extra-terrestres aussi. Âmes sensibles et terre à terre s'abstenir.

     

    Aujourd'hui, on va parler d'une affection redoutable, la savagninite, qui vous tombe dessus brutalement, sans prévenir. Terriblement prurigineuse. La savagninite, ça gratte! De partout. Contrairement à une idée communément répandue, le prurit de la savagninite n'est pas exclusivement localisé à l'entrejambe de la femme. Non. C'est un prurit cérébral, qui touche aussi les hommes. Enfin, ceux qui ont un cerveau. Et quand ça vous démange comme ça, un conseil, il ne faut surtout pas gratter. Ça aggrave les choses. Non, quand la savagninite démange, il faut descendre à la cave. Tranquillement. Calmement. Les mains dans les poches. Et remonter une bouteille. Ou deux. De savagnin, évidemment. Il faut soigner le mal par le mal.

     

    Le savagnin, cépage typiquement jurassien, mais typiquement martien, aussi, c'est de saison. Du savagnin, il en existe de toutes les couleurs: du blanc, du jaune, du rose, du vert, ... du gros vert même. Plus martien que le savagnin gros vert, tu meurs dans l'espace. Le savagnin gros vert, ça, c'est du gros martien!

    La différence entre le savagnin vert et le savagnin gros vert, évidemment, c'est la taille du raisin. Qui oblige à utiliser de plus grosses bouteilles pour le gros vert. La preuve! Contrairement aux apparences, ceci n'est pas un magnum de savagnin vert. Mais une bouteille de savagnin gros vert. Ce n'est pas celle-là qu'on va goûter. Pas une très grosse soif, aujourd'hui! Soyons modeste. Tournons-nous plutôt vers un savagnin mini-vert. Ou mini-jaune, ou mini-blanc, peu importe, je ne connais pas sa couleur, à celui-là.

     

     

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    Arbois-Pupillin Savagnin 2003, domaine Overnoy-Houillon. 2003, le millésime qui fait peur aux amateurs de blancs. Mais pas aux amateurs de Jura. Le sous-sol argileux associé aux effets bénéfiques d'un élevage long a gommé les excès du millésime. Même si les vins restent très riches. Cire jaune, c'est bien du savagnin. Ouillé pendant 6 ans. Bon, on goûte?



     

    Blouloulouloulou!

     

     

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    N'importe quoi, comme dirait Mme Olif.

     

    Olif

     

    P.S.: Olif est habillé en vert par Kukuxumusu.

     

    P.S.2: je ne sais pas pourquoi, mais je me taperais bien une petite soupe aux choux, moi! Sacrée Denrée, va!

     

    P.S.3: en réécoutant attentivement le cri de la Denrée, on entend très nettement "Bloglouglouglouglou". Le Web vinique lui devrait-il son nom actuel? Définitivement en avance sur son temps, ce Jacques Villeret!

     

    P.S.4: la savagninite, une future épidémie vendéenne ou bien un rêvevin éveillé sur la croisette de Saint-Jean de Monts?

  • Devoir de mémoire...

    Petit meslier, arbane, fromenteau, ... Pour ne pas les oublier complètement. Ils sont quelques vignerons à cultiver le souvenir, à le raviver, même, en replantant ces vieux cépages sur des parcelles qui leur sont exclusivement dédiées.

     

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    Le nez révèle tout la richesse de ces vieux cépages. On sent la maturité du fruit, l'équilibre, qui s'exprime pleinement et sans extra-brutalité.  La bulle est fine et vive, une tension acidulée apporte fraicheur et élégance. Extra-brut, mais d'une grande douceur au palais. Les Clos, un Champagne très ouvert que l'on n'oublie pas de si tôt. Tout comme le domaine Laherte Frères, à Chavot, qui incarne, en compagnie de toute la clique des vignerons Terre et vins de Champagne, un pan du renouveau champenois. D'ailleurs, on y sera, à Terre et vins, pour la deuxième année consécutive. Et on se réjouit à l'avance. Aÿ Aÿ Aÿ!

     

     

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    Olif

     

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  • Entretien croisé non vindicatif

     

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    Dans Vindicateur, il y a vin. Il y a aussi indicateur. Il n'y a pas dictateur, ni vindicatif. Non. Le Vindicateur est un guide, doublé d'un outil, à l'usage de l'amateur, pour mieux l'aider à s'y retrouver dans la jungle du monde du vin. Le Vindicateur, c'est un révélateur de vins. C'est aussi un journal (serait-ce l'ancêtre ou le descendant du blog?), qui relate par anticipation la mort de Robert Parker ou le déclin des AOC (ça, malheureusement, ce n'est pas de l'anticipation!). A la pointe, pourtant, le Vindicateur, par ailleurs très présent sur Facebook ou Twitter.

     

    Totalement en phase avec l'actualité du monde du vin, le Vindicateur, donc. Au point de ne pas passer à côté de la nouvelle coqueluche du web vineux, du Québec et de la francophonie réunis. J'ai nommé la Belle Aurélia, grande buveuse sur le web, qui tente courageusement de changer le monde du vin, une bouteille à la fois.

     

     

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    A ses côtés, je joue la Bête, reprenant le rôle bêtement abandonné par Jean Marais, et j'y ai trouvé un plaisir immense. Des entretiens croisés, menés patiemment par Antonin Iommi, Vindicateur à temps plein. Plus d'un mois, que ça nous a pris, entre deux dégustations de vins et/ou deux émissions de radio. Mais ça valait le coup.

     

    En réponse au Rouge-Gorge martien d'Aurélia, pour fêter ça, j'ai ouvert une Colombe de Bû (pas sur le web, mais aussi quand même un peu, pour ne pas dire beaucoup). Un véritable vin martien, sans aucun doute.

     

     

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    Une cuvée exclusive de Laurent Baraou produite par Floréal Romero, du domaine du Bouscas. 100% colombard, en version demi-sec, avec 32 g de sucre résiduel. Un équilibre aérien, grâce à une acidité prodigieuse, sur le fil, avec des arômes délicatement acidulés de fruits de la passion. Je n'en suis encore pas revenu, tellement c'est bon! Un Vin de Table, forcément.

     

    La Belle, la Bête, le Rouge-Gorge, la Colombe et le Vindicateur vous saluent bien!

     

    Olif

     

     

     

  • Pouilly-Fumé: baignade interdite?

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    Pouilly Fumé 2008 Mademoiselle M, Alexandre Bain

     

    Mademoiselle M.

     

    Mademoiselle aime le sauvignon bien mûr.

     

    Mademoiselle aime les élevages longs.


    Mademoiselle aime les vins opulents et minéraux, avec un joli retour de l'acidité en finale.


    Mademoiselle n'aime pas trop le soufre dans la bouteille.


    Mademoiselle n'aime pas sentir la pisse de vieux matou.


    Mademoiselle aime-t-elle le Blues?

     

    Le blues, c'est Alexandre Bain qui l'a, puisque son millésime 2009 est actuellement sur la sellette, se voyant gratifier d'un double désagrément par la commission. Motif: une soit-disant oxydation qui gêne l'expression variétale du sauvignon, typique de l'appellation. L'AOC restant pour l'instant porteuse, une sortie imprévue serait potentiellement préjudiciable en terme de commercialisation pour un jeune vigneron fraîchement installé. Ou comment le serpent se mord la queue. Vin de France, quand on est bien ancré à Pouilly, c'est forcément frustrant. Mais, finalement, c'est aussi motivant, obligeant à se faire un nom en tant que vigneron. Mais si ce sont les meilleurs qui sortent, l'appellation n'a pourtant rien à y gagner, non? Si...?

     

    Olif

     

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  • Plou et trou

     

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    Les conditions météorologiques actuelles incitant soit à l'expatriation dans l'hémisphère Sud, soit à l'autarcie jurassienne, le menu du soir fut vite trouvé dans le frigo: saucisse de Morteau confite au ploussard. Faisant récuser illico la Syrah australienne et privilégier des vins autochtones, du genre de ceux que personne ne pourra nous copier et/ou nous piquer, si ce n'est à ses risques et périls.

     

    Arbois-Pupillin 2000 de la maison Overnoy-Houillon versus Côtes du Jura Plein Sud 2005 de Fanfan Ganevat. Plou contre Trou, Ssard contre Sseau, Arbois-Pupillin contre Sud-Revermont, 2000 contre 2005. Un match sans match, le Jura vainqueur. Que la montagne est belle...

     

     

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    La palme néanmoins à Manu, pour ce Ploussard merveilleux, un nectar pour avaleur de sabre en soie. Pfffioou! Une robe orangée encore soutenue, à peine trouble, mais surtout très troublante. Un nez merveilleusement fin, confit d'oranges et épices, et une texture en bouche à nulle autre pareille, aussi soyeuse et sexy qu'une petite culotte oubliée dans une cabine d'essayage chez Aubade. Gracile et élégant, limite voluptueux. De la grande quille, à parfaite maturité, qui en a encore sous la semelle.

     

    Plein Sud, de Fanfan, c'est du 2005, et c'est chaleureux. Dans un style différent du style de ses rouges actuels. Solaire et concentré, mais sur la réserve. Il ne faut pas trop s'exciter dessus pour l'instant et le laisser sagement dormir en cave.

     

    Olif

     

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  • Brèves martiennes…

     

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    Coup de froid présidentiel. 9 mars 2010. C'est le jour qu'a choisi le petit Nicolas pour visiter en coup de vent glacial la capitale du Haut-Doubs. Gare aux grandes oreilles mal camouflées et aux fronts hauts non protégés ! - 10°C et un blizzard à vous congeler sur place. Heureusement, le soleil brille. Morteau tôt le matin, sans Carla (les petits rigolos disent que, quand on vient à Morteau, c'est normal de ne pas emporter sa saucisse, hou les vilains !), puis Pontarlier à l'heure verte, avant de repartir fissa se réchauffer on ne sait où. Débloquant du coup les axes routiers et permettant aux indigènes de reprendre le cours normal de leur existence, que la plupart n'avait d'ailleurs pas arrêté. Il avait certainement l'haleine fraîche, Mr le Président, lors de son discours aux élus locaux. Et tant pis pour la bise à Carla. Une prochaine fois...

    Seul le Mc Do du coin s'est vu prendre d'assaut, à l'heure du 4 heures, par une escouade de motards affamés sur le retour, retardant du coup sa libération du joug gouvernemental.

     

     

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    Les blogueurs sont de la revue ! Oui mais non. Petite contrariété sans importance, mais un poil irritante, à la lecture de la presse vinique (c'est quand le printemps ?) martienne, et plus particulièrement de la RVF. Pas la moindre gouttelette, ni même un entrefilet, au sujet des Wine Blog Trophy du dernier Salon d'Angers et également de la consécration sur la toile d'Aurélia Filion, grande buveuse sur le Web et devant l'éternel. La faute aux délais d'impression, probablement. Ouais, ça doit être ça. Parce qu'une info comme ça, cela devrait au moins autant intéresser l'amateur de vins que le nom du bétonneur retenu pour la construction du nouveau chai de Cheval-Blanc, ou encore les vertus des pinards languedociens de marque vendus en Hyper, non ? Une petite rechute passagère en ce qui me concerne (l'achat de la RVF, je veux dire). Désormais je saurai être fort. A moins d'une nouvelle panne Internet qui me laisse totalement désœuvré le mois prochain...?

     

     

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    Pas mieux du côté de Terre de Vins, pourtant bien ancré dans le Web vineux, mais qui n'a pas cru non plus bon de relayer la nouvelle sur papier, préférant faire sa couv ' sur ... les vins des Hypers, stars des rayons ! Les amateurs de vin seraient-ils des veaux inféodés à la GD? À quoi ça pourrait bien servir, alors, un réseau de blogueurs affiliés, susceptibles d'apporter un éclairage différent sur l'actualité du vin ? Il était pourtant bien sympa, le billet du VinoSolex Lincoln Siliakus !

    Aurélia, pour ton prochain vin martien, je te suggère un vin du Languedoc à 4€ en Hyper, c'est ... Hyper tendance.

     

    Haute pression barométrique. Pour réchauffer le cœur des blogueurs et autres forumeurs, on conseille la lecture du baromètre SoWine. Juste pour se donner l'impression d'avoir un minimum d'importance et d'être, parfois, pris un peu au sérieux. Sans se vanter ni vanter pour autant les vins à 4€ en Hyper...

     

    Mon nom est Bond. Vaga-bonde. Dans le genre idée apte à réchauffer le cœur, place à La cave vagabonde, une autre façon de commercialiser le vin, en prenant le temps de l'écouler en péniche le long des canaux. Une initiative à soutenir ici et à qui on souhaite paradoxalement de prendre l'eau un jour ou l'autre.

     

    "Mon père est marinier

    dans cette péniche.

    Ma mère dit la paix niche

    dans ce mari niais.

    Ma mére est habile

    mais ma bile est amère

    Car mon père et ses verres

    ont les pieds fragiles."*

     

     

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    Morteau saucisse encore. L'idée de départ n'était pas de marcher dans les traces de Sarko, loin de là. Mais de rendre visite à Thierry Mesnier, de Terra Vinéa Morteau, là où il y a du bon vin nature au pays de la saucisse, et de sagement remplir le coffre, puis la cave, d'estimables flacons indemnes de cochonneries en n'd'dans. Un bel endroit doublé d'un espace dégustation très classe et design. En projet, des soirées régulières autour des vins natures, dont une croisière-dégustation sur les bassins du Doubs, avec escale en haut du Saut, dans lequel on évitera de cracher. Vivement!

    A la volée, dégustation de deux petits joyaux: une cuvée Le Mont 2007, d'Alexandre Jouveaux, un chardonnay de grande maturité, s'exprimant dans les grandes largeurs en attaque, avant de finir en piqué sur une belle acidité rémanente, puis un Chenin 2007 du domaine de Montrieux, d'Emile Hérédia, aux jolies flaveurs anisées et à la minéralité bien tranchante. Dans le coffre, puis dans la cave: Hervé Souhaut, Emmanuel Houillon, Alexandre Bain, Patrick Meyer. De quoi tenir un siège pendant quelque temps.

     

     

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    Le Nature reprend ses droits. Si en France, tout est censé finir par des chansons, sur ce blog, tout finit par des canons. Plébiscités par la jeunesse de la maison, qui plus est. Comme quoi, bien éduquée, il y a de l'espoir, elle sait apprécier le vin. Tout d'abord, un Riesling Bildstœcklé 2007 de Bruno Schueller, un vin très mûr, sur des notes d'agrumes, le gasoil en retrait, de la longueur et une grande acidité citronnée en finale.  L'unanimité familiale parfaite autour d'une choucroute de poissons. Un conseil pour tous ceux qui possèdent du Bild: stockez-le!

     

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    "T'aurais pas un p'tit liquoreux?" A une pareille demande de ma Ch'tite miss de 17 ans, pour accompagner le dessert, je jubile. J'obtempère. Je m'exécute. Je n'ai rien à refuser à ma fille. S de Saurigny, un Chenin d'Anjou déclassé en vin de table. Forcément, c'est clairement oxydé, les dégustateurs d'agrément ne se sont pas laissés abuser. Mais c'est complexe et c'est bon. Cohérent, même, l'élevage oxydatif n'effrayant pas le chenin. Les notes fumées de tabac à pipe sur pâte de coing ravissent le palais. La volatile se fait discrète, apporte de la fraicheur. Un vin d'équilibriste en apesanteur, martien comme pas permis. Unanimité familiale une fois de plus.

     

     

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    Vent marin, Vendée neige. Une pensée amicale à tous les Vendéens de la terre et de la mer. Et de Mars aussi. Place à la reconstruction, mais aussi au rêve et à l'Evas'Yon. Un minibus que l'on imagine bien au milieu des vignes de temps en temps. Est-ce celui utilisé par Vignes Horiz'Yon, perdu tout là-haut, dans les neiges du col du Lancier, près du Chalet de la Bourre?

     

    Olif

    * Boby, évidemment. Mais pas celui de Morteau, celui de Pézenas.
  • Réussir Bloglouglou

    Réussir vigne, la passion de la vigne et du vin, est une revue destinée aux professionnels de la profession, qui s'est offert, moyennant quelques minutes au téléphone via Claudine Galbrun, le regard des amateurs sur le monde du vin et les vignerons.

     

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    Bon, je n'ai pas l'impression d'avoir dit trop de bêtises, mes collègues non plus! Et les différents entretiens téléphoniques sont plutôt bien entremêlés et cohérents.


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    La Bloglouglou continue de s'afficher en grand, et c'est tant mieux. Elle s'étoffe aussi et c'est l'occasion de saluer l'arrivée de deux petits nouveaux, déjà bien rôdés sur les forums, DC pour l'un, LPV pour l'autre, qui ont apparemment juste une envie d'élargir leurs horizons et de laisser libre cours à leur écriture débridée.


    Littinéraires viniques de Chrisb 240, est un melting-potes touffu et pointu de littérature vinique (et vice-versa), EMOTINERAIREVINICONE.



    Crazy Yellow, de l'épatant et culturé Tophe, est un blog consacré exclusivement aux flacons jurassiens, souvent vénérables, c'est dire si je l'aime déjà!


    De bien belles heures en perspective sur le Web vinique.


    Olif

  • Raminagrobis

    "Pour plaire au jeune prince à qui la Renommée

    Destine un temple en mes écrits,

    Comment composerais-je une fable nommée

    Le chat et la souris?"

     

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    Ce P'tit Grobis là ne s'appelle pas Ramina, à ma connaissance, mais Nicolas Chemarin. Jeune vigneron à Marchampt, là où les habitants sont surnommés les Grobis, va savoir pourquoi (mais il parait que c'est une longue histoire!?), Nicolas ne s'est pas destiné à être marchand, mais vigneron. Un futur dinosaure, parce que probablement le dernier à s'installer et reprendre de la vigne là-bas, à cet endroit précis. Formé à l'école de Claire et Fabio Gazeau Montrasi, du Château des Rontets, là où les vignes vibrent encore de plaisir d'avoir vu autant de gens cul nu par un matin frisquet d'octobre 2009, Nicolas Chemarin se trouve désormais à la tête d'un vignoble de 6 ha. Sa décision de se lancer définitivement dans la grande aventure vigneronne, il ne l'a pas prise sur un coup de tête, mais après avoir joué un temps au caviste à mi-temps pour Louis Tête. 6 ha, de quoi s'occuper à temps plein, surtout pour un petit Grobis.

    Ses vignes se situent pour partie à Régnié (0,5 ha, sur le secteur de la haute Ronze) et à Marchampt (2 ha en Beaujolais-Villages). Il a depuis repris une parcelle à Morgon, au climat Les Charmes, sur Saint-Joseph, ainsi que d'autres vignes en Beaujolais-Villages. S'il n'est pas en bio, même s'il travaille les sols, c'est qu'une grande partie de son vignoble est extrêmement pentue et difficile à travailler. Ça le démange, et comme il a été à bonne école, nul doute qu'il franchisse le pas un jour ou l'autre. Les vinifications se font sans trop d'artifices, juste un peu de SO2 à la mise et une filtration ultra-légère, en passe d'être abandonnée à partir de 2009.

    En plus de ce P'tit Grobis 2008, friand et gourmand, pas chattemitte pour un sou, j'ai eu l'occasion de goûter à un Régnié 2008 plutôt large d'épaules, poivré et bien structuré (la caractéristique de ce terroir de Haute Ronze, parait-il), ainsi qu'à un Morgon 2008 d'une grande buvabilité, plus fluide dans son expression, très digeste et séduisant.



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    "Mais insensiblement, dans le tour que j'ai pris,

    Mon dessein se rencontre , et, si je ne m'abuse,

    Je pourrais tout gâter par de plus longs récits

    Le jeune prince alors se jouerait de ma muse

    Comme le chat de la souris."


     

    Un jeune domaine que l'on suivra avec plaisir et assuidité.

     

     

    Olif

     

    P.S.: les extraits en italique et entre guillemets sont tirés de Le vieux Chat et la jeune Souris, de Jean de La Fontaine