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  • Vendredis du vin 25: demi-sec mais pas trop!

     

    VendredisduvinVoici donc, après une petite année d'absence pour cause de gros coup de fatigue, la 26ème session des Vendredis du vin. Allelouiah! Sous l'impulsion d'Iris de Lisson, les Vendredis du vin renaissent de leurs cendres à peine froides. Nul doute qu'avec la création d'un groupe Facebook, rejoint par pleins d'amis pleins de bonne volonté, les Vendredis du vin demi-sec vont cartonner.

    Le thème du mois a été choisi par Mathieu Turbide, le Méchant raisin, qui aime adoucir son propos à demi. Mais qu'est-ce donc qu'un vin demi-sec? A moitié liquoreux ou à moitié sec, en fait, selon sa vision des choses. Un vin avec du sucre résiduel, ni trop, ni trop peu, censé jouer dans un registre aérien et développer un profil légèrement et subtilement sucré. Entre 4 et 12 grammes par litre après fermentation pour un vin tranquille, d'après le réglement communautaire. Au-delà, c'est doux ou moelleux (jusqu'à 45 g/l), puis liquoreux (> à 45 g/l). Le souci, c'est que l'équibre alcool-sucre-acidité s'en balance complètement, du réglement communautaire.

     

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    Torus 2007, Vin de Pays des Côtes de Gascogne, Brumont



    Choix volontairement provocant? Cela ne me ressemblerait pas! Goûté et rangé parmi les demi-secs à l'aveugle. Très aromatique et fruité, au caractère plutôt flatteur et consensuel, il n'a rien d'un vin sec, contrairement à ce qui figure sur l'étiquette. Pas mou pour autant, c'est une question de sucre, évidemment. Probablement pas assez pour le situer du côté des "demi", mais à mon sens trop pour le qualifier de sec. Equilibre demi-sec non avoué, en demi-teinte, limite trompeur, Torus 2007 de Gascogne pose donc le problème de l'étiquetage des bouteilles et des mentions à y faire figurer. Les Valaisans ont mis des abeilles sur l'Amigne, en fonction de la quantité de sucre résiduel, faudrait-il faire de même avec le Manseng-Sauvignon (c'est une supputation, pas moyen d'en trouver la confirmation sur le web)? Ce vin sec ne l'étant qu'à moitié, il rentre tout à fait dans cette thématique des VDV.

     

    Faute de premières grives, on boit du Torus! La concurrence gasconde est rude. D'un côté, t'as Torus, de l'autre Tariquet!

     

    Néanmoins, parfait à l'apéritif ou à l'occasion d'un vernissage, par exemple. Comme celui de la première exposition des œuvres de Mme Olif à la Brasserie de la Poste de Pontarlier, et ce, jusqu'au 7 mai inclus. Tout le monde est le bienvenu. En attendant d'autres expositions, et -pourquoi pas?- plus à l'Ouest. N'importe quoi et fin du message personnel.

     

     

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    "Déclinaison habillée autour d'une déclinaison autour d'un nu" © Olif

     

    Olif

     

    P.S.: pour les amateurs de vins un peu moins demi-secs, à l'occasion du vernissage, on pouvait de rabattre sur l'épatant et tranchant Arbois Chardonnay 2008 du domaine André et Mireille Tissot, ainsi que, côté rouges, sur Les Sorcières 2008 du Clos des Fées ou sur le Faugères 2005 du domaine Alquier en magnum.

  • Moussamoussettes moussaillonnette!

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    Ça y'est! Déjà 17 ans et des brouettes et, enfin, Melle Olifette est devenue citoyenne. Ou presque. Elle n'a pas été dépistée comme analphabète, Dieu soit loué! Mais elle a survécu à cette immersion en milieu militaire pendant une journée, sans nous revenir complètement traumatisée. Pour la réconforter, pas mieux qu'un petit verre de Moussamoussettes, de René Mosse. Un mix de Cabernet franc, de Grolleau et de Gamay, si je ne m'abuse, naturellement pétillant, à la ravissante couleur orangée et à la bulle excitante, dont le principal mérite, et pas des moindres, est de glisser et se laisser siffler tout seul, même par les jeunes moussamoussaillonnettes épuisées par leur journée citoyenne.

     

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    Ayez le réflexe citoyen: buvez Moussamoussettes!

     

    Olif

     

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.

  • There's no place like Olne!

     

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    Olne, bouteille. Répondant à une sollicitation de Julien Némerlin, Gentil Organisateur et "Wizard of Olne", Mr Olif et Mme "N'importe quoi" Olif ont mis le cap au Nord, plus près du nuage du volcan, mais à une altitude suffisamment basse pour que les voitures ne soient pas empêchées de voler sur l'asphalte des autoroutes belgo-luxembourgeoises. "Olne, sweet Olne", la douceur d'un salon du vin propre dans la Province de Liège. Ultra-raisonné, bio, biodynamique et/ou nature, c'est la crème d'un art vinique qui est convié au 3ème Salon des vignerons d'Olne. Des vignerons fidèles, mais aussi des petits nouveaux, quand il ne s'agit pas de vignerons en exclusivité. Faisant fi des indisponibilités de dernière minute, toutes avec billets d'excuse recevables, même les plus fumeuses venues d'Islande, le salon tint ses promesses.

     

     

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    Question hospitalité, les Liégeois savent recevoir. Oufti! Hébergés et en partie nourris à l'Hostellerie du Postay, Wegnez, à une encâblure d'Olne, le premier soir on s'est demandé "Pourquoi?". Oui , pourquoi le cabillaud, les langoustines, la grenouille, l'agneau, le basilic et le maïs? La réponse est dans l'assiette. La cuisine d'Anthony Delhasse est cogitée, sophistiquée, raffinée, précise et goûteuse. Un régal, avec les vins qui vont avec, généreusement servis par la douce France aux yeux roses, qui n'a ni sa langue dans sa poche, ni le coude ankylosé lorsqu'il s'agit de verser à boire. Surtout quand il s'agit du Moussamoussettes de René Mosse. Des bulles rosées pétillantes de naturel, aussi indispensables et dessoiffantes que la bière Cantillon, lors de ce séjour belge.

     

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    Pour parfaire la mise en condition, il manquait une immersion dans la cuisine typiquement locale. Liège, la Meuse, la montagne de Bueren, les boulets, les frites, la sauce Lapin. Au Café Lequet, l'adresse la plus réputée de la ville pour goûter à l'authentique. Un café à l'ancienne, à la devanture vieillotte, restée dans son jus du siècle dernier. Service ultra rapide. Bienvenue chez les forçats du boulet à la chaine. Aussitôt installés, aussitôt servis. Pas le temps de refroidir ou de saliver. Les grosses frites sont assez exceptionnelles, la Jupiler est assez fraîche, la sauce Lapin un poil assez sucrée. Mais  ça, c'est du boulet! Assez, plutôt, une fois. Oufti!

     

     

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    Après l'escapade liégeoise, il est temps de revenir au Salon des vignerons, l'alibi de notre présence ici. Avec de bien belles rencontres  et retrouvailles à la clé, qu'elles soient vigneronnes, cavistes ou lectrices. Quelques fans qui n'hésitent pas à me reconnaitre et à se faire connaitre,  ça fait plaisir de savoir que le Blog d'Olif est lu jusqu'en Belgique profonde (non, je rigole, je le savais déjà). Et bien sûr, quelques coups de cœur personnels totalement assumés.

     

     

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    La grande découverte, la plus excitante, c'est la rencontre avec la "Lady Chasselas": Mylène Bru, la plus belle-fille d'Olne, wine-cowgirl d'un Far-Ouest si proche de Sète. Premier millésime (2008) et premier salon (Olne). De vieilles vignes de Chasselas égarées sur les terres de Saint-Pargoire, les conseils des maitresses-vigneronnes suisses spécialistes en la matière (dont Marie-Thérèse Chappaz) et voilà le résultat! Lady Chasselas, un vin à la réjouissante minéralité et à la fraicheur languedocienne apte à faire palir la gent helvétique. La cuvée rouge  Far-Ouest est d'une digestibilité hors du commun pour un Languedoc. Tout juste énorme, de délicatesse et de fraicheur.

     

     

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    Juste à ses côtés, Anthony Tortul n'a pas fini sur le dos. Une rencontre réjouissante, pour une gamme éclectique, parfois un peu barrée, mais toujours séduisante. Mention bien au Désordre 2008, un rosé de mourvèdre "invendable" mais au punch irrésistible, à Ô mon Païs 2008, un Sauvignon gris d'Ariège totalement scotchant, au Gaillac rouge Los Compagneros 2008, dont la concentration n'égale que la fraicheur et à Rancio, un liquoreux oxydatif, à l'équilibre improbable mais enjôleur.

     

    Au rayon des découvertes sudistes, il ne faudrait pas oublier de mentionner la souriante et inspirée Aline Hock, de Latour de France, en Roussillon, dont les cuvées 2009 se déclinent pour l'instant en AdrénAline et AlineA. Des vins d'entrée de gamme, simples et francs, qui méritent plus ample connaissance, en attendant les cuvées plus élaborées, toujours en élevage. Aline est coachée par Lucien Salani, du domaine des Balmettes, présent au stand jouxtant le sien, et dont les vins possèdent une forte personnalité. Ce n'est pas le GG de Lulu, un Grenache gris gris particulièrement bluffant, illustré par Lefred-Thouron, qui dira le contraire.

     

     

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    Retour au septentrion pour savourer pleinement le Moulin à Vent 2009 du domaine des Côtes de la Molière et pour le plaisir de surprendre Isabelle Perraud le nez dans le verre. A sa gauche, la voisine Brigitte Roch présente ses superbes Côte Rôtie, dont Les Grandes Places 2007, ainsi que le pétaradant Coteaux du Lyonnais du fiston. À sa droite, chez Jean-Philippe Padié, le vigneron qui Llan-A dans le calcif, même s'il déserte son stand de temps en temps, on pouvait goûter une Milouise 2008 à tomber, très jurassienne dans l'esprit, un Petit Taureau 2007 sévèrement burné et un Ciel Liquide 2006 particulièrement étincelant. Et quelques autres quilles, dont ce LLan-A (qu'il faut prononcer "Y'en a"). Un OVNI du Sud, qui milite fièrement pour un rapprochement roussillano-jurassique.

     

     

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    On ne saurait quitter Olne sans évoquer les autres vignerons qui nous ont régalé à l'occasion du Salon: Charles Dagand, de l'Octavin en Arbois, Noël Dupasquier et ses superbes Roussettes de Savoie, Nicolas Renaud du Clos de Grillons, dans le Gard, dont les vins chantent  toute l'année, Emmanuelle Dupéré et Laurent Barrera, pour leur baptême du feu en mode "salon", Nicolas Mariotti Bindi et ses Patrimonio de toute (île de) beauté, Fred Cossard et ses grands vins de Bourgogne, impressionnants de pureté et de minéralité, notamment les blancs.

    Et encore bien d'autres, impossible de les citer tous et pas eu le temps ni le loisir de tout goûter, parce qu'il a bien fallu faire un peu de tourisme, une fois.

     

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    D'abord du côté de l'Ardenne bleue, pays des cascades et des sources, bleues comme un ciel dégagé sans avion. Sale coup à Coo, où nous nous sommes retrouvés, suite à une erreur d'aiguillage, sur l'aire de stationnement du parc d'attractions Ploopsa Coo. Heureusement, la randonnée entre Roanne et Amblève était gratuite, contrairement au parking. Mais l'affiche représentant la cascade de Coo, très photogénique, valait le détour.

     

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    Puis, du côté de Bruges et de la mer du Nord, où il fallait bien tremper les pieds un jour, après une assiette de moules-frites pour touristes en terrasse. Heureusement une bonne bière Cantillon chez Hans Dusselier de Wijnfolie, à Aalter, a bien lavé tout ça et contribué à une meilleure digestion avant de regagner la Wallonie.

     

     

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    Retour en Province de Liège, donc, pour une ultime soirée, privée celle-là, à l'Hostellerie du Postay. Le cochon ibérique confit à basse température et sous vide, dignement arrosé de magnums d'Anjou rouge de "Monsieur Mosse" et du Cheverny Les Ardilles 2008 d'Hervé Villemade, de grands vins véritablement émouvants, restera l'un des grands moments gastronomiques de ce séjour.

     

    Olne, bouteille, clap de fin, le coffre plein. Un endroit magique où il fera sans doute bon revenir un jour, taquiner la bouteille et le boulet-frites. There's no place like Olne!

     

     

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    "- There's no place like Olne. There's no place like Olne. There's no place like Olne...


    - Wake up, honey!"

     

     

    Olif

  • Cuisine gastronomictérique

     

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    « La cuisine au vin jaune », de Betty Nevers, Arbois, 2003

     

    Fleuron du terroir jurassien, le Vin jaune trouve souvent son épanouissement en association en cuisine avec des mets qui le mettent en valeur. C'est un vin de gastronomie. Tout de suite, on pense  poularde, coq, poulet, selon la saison et ses moyens. Et aux morilles qui vont avec, forcément. Voire aux champignons de Paris, selon la saison et surtout ses moyens. Pourtant, il est possible de se faire plaisir en l'associant à d'autres mets, plus marins, même d'eau douce, sans se ruiner.

     

    La suite, c'est sur Fureur des vivres...

     

    Oncle Olif

  • Cuisine gastronomictérique

     

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    « La cuisine au vin jaune », de Betty Nevers, Arbois, 2003

     

    Fleuron du terroir jurassien, le Vin jaune trouve souvent son épanouissement en association en cuisine avec des mets qui le mettent en valeur. C'est un vin de gastronomie. Tout de suite, on pense  poularde, coq, poulet, selon la saison et ses moyens. Et aux morilles qui vont avec, forcément. Voire aux champignons de Paris, selon la saison et surtout ses moyens. Pourtant, il est possible de se faire plaisir en l'associant à d'autres mets, plus marins, même d'eau douce, sans se ruiner. Une petite giclette dans la poêle en fin de cuisson de la sole, des filets de perche ou des cuisses de grenouille au beurre, et le plat est transformé. Crème en supplément pour les gourmands normolipidémiques. Pas plus difficile que ça, la cuisine au Vin jaune, en fait. Un léger déglaçage final et le tour est joué. Les plus grands spécialistes de la question vous le diront : surtout ne pas faire cuire le vin, les esters se volatilisent à 80°C. Et alors, pfffuittt ! Envolés les jolis arômes de noix, d'épices et de curry qui font swinguer le palais, affoler le palpitant et convulser le cortex, déclenchant même une légère érection chez les sujets sensibilisés au préalable. Seule restera l'acidité, qui ne parviendra qu'à constricter les gencives, déchausser les prémolaires et parfois rendre impuissant, ravalant alors le sublime Jaune au rang d'un quelconque vin blanc de cuisine.

     

    Betty Nevers, épouse d'un vigneron jurassien, a édité cet opuscule pour « les maîtresses de maison - surtout celles qui n'aiment pas faire la cuisine ou qui croient n'en avoir ni le temps, ni les capacités ». Tout à fait moi, ça !   « Elles pourront faire une cuisine savoureuse et peu onéreuse, le vin jaune les aidant à devenir des grands chefs ».  Futur Top Chef, l'Oncle Olif !

     

    À titre d'exemple, voici, cuisiné vite fait et d'inspiration libre entre deux ou trois gorgées de Château-Chalon 2003 du domaine Macle, des Filets de perche du lac au Château Chalon, risotto aux truffes. Servis en terrasse, s'il vous plait, malgré une légère bise vivifiante.

     

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    Dans une poêle, faites fondre du beurre. Laissez griller les filets de perche le temps qu'il faudra, mais pas plus. Réservez. Déglacez le gosier, puis la poêle, avec une lichette de Château Chalon. Nappez-en les filets. Servez et mangez aussitôt, avant que ça ne refroidisse. Pour le risotto, faites pour le mieux. Et surtout, finissez la bouteille de Château Chalon.

     

     

    Oncle Olif

     

     

     

     

     

     

  • Le domaine des Cavarodes, côté Jardins.

    Le domaine des Cavarodes, c'est Etienne Thiébaud, un d'jeun, avec des dreads, et c'est une des grandes révélations-coqueluches-sensations vigneronnes jurassiennes de ces dernières années (ne biffez rien, aucune mention n'est inutile). Fraichement installé en 2007, basé à Liesle, dans le Doubs, 2-5, le département le plus improbable pour y produire du bon vin (mais pas pour le boire NDLR), Etienne s'est déja fait un nom et plusieurs prénoms. Etienne, Thiébaud et Cavarodes. L'inviter à cultiver son Jardin à la Saint-Vincent (approximativement) fut une grande idée de Stéphane-Saint Vernier-Planche et de loin l'événement viticole incontournable de ce mois de mars 2010, même en pleine période de Grands Jours Bourguignons.

     

     

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    Une création de domaine, d'emblée en conversion biologique, en valorisant de vieux cépages oubliés, sur un département de réputation non viticole, depuis la grande crise phylloxérique, voilà décidément une grande bolée de sang neuf dans le landerneau franc-comtois. Etienne possède des vignes éparpillées, réparties sur 4,5 ha (+ 1 ha en plantation), dont un certain nombre dans le Jura voisin, qui lui permettent de bénéficier de l'AOC Arbois pour un certain nombres de ses cuvées. Des vins en culture bio, donc, avec l'usage le plus modéré possible de sulfites à la cave, qui possèdent une belle franchise et une belle buvabilité, doublées d'une grande personnalité.

     

    - Arbois 2008, Poulsard des Gruyères: une macération semi-carbonique de poulsard, qui donne un vin frais, à la robe brique orangée, légèrement turbide. L'élevage court en cuve a préservé la sensation de fruité et de fraicheur, sur de discrètes notes d'autolyse première. Léger renard, donc, pour un vin qui en a la robe, mais de l'acidité et du croquant, légèrement perlant, sur une texture veloutée et soyeuse extrêment digeste. Fluide et léger dans l'esprit, c'est un vrai vin de soif, qu'on sifflerait à grande lampées (modérées, la taille des grandes lampées, cela va de soi, Mr le directeur de la Santé publique).

     

    - Vin de Pays de Franche-Comté 2008, rouge: une cuvée collector de vieux cépages rouges doubiens, vestiges témoins de la viticulture pré-phylloxérique qui avait cours ici, comme un peu partout ailleurs en Franche-Comté. 1/3 Pinot noir, 1/3 Trousseau, le dernier 1/3 en Gamay, Poulsard, Pinot meunier, Argant, Portugais bleu, Enfariné, Mézy. Que de la balle! Vinification en semi-carbonique, élevage de 10 mois en vieilles pièces. Le fruit claque, griotte en tête, d'une gourmandise folle, sur des tanins légèrement rustiques mais drôlement séducteurs. La finale est acidulée, presque effilée, donnant envie d'une nouvelle gorgée. Du canon de première bourre, comme une vérité terrienne ancestrale.

     

    - Vin de Pays de Franche-Comté blanc 2008: du chardonnay associé à une petite proportion de savagnin et de sauvignonnasse, un autre vieux cépage qui n'a rien de péjoratif si ce n'est le nom. Ue cuvée déjà largement appréciée, même au delà des frontières régionales. Premier nez grillé, sur l'autolyse (élevage sur lies), puis citronné, voire pamplemoussé. Finale salivante, grande droiture d'expression, celle d'une minéralité de terroir calcaire. On en raffole toujours autant!

     

     

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    - Vin de Pays de Franche-Comté blanc 2009, prélevé sur fût: premier nez sur la poire william, bouche plus riche que le précédent, finale sur de beaux amers.

     

    - Arbois Chardonnay 2008, prélevé sur fût: nez franc, avec une légère pointe vanillée en provenance du fût (un échantillon prélevé sur un seul fût). En bouche, de la rondeur et de la longueur, sur un bel équilibre, avec une longue finale.

     

    - Arbois Savagnin pressé 2008, prélevé sur fût: une mise prochaine pour cette cuvée ouillée, et on s'en réjouit. Un modèle de définition du cépage, sur le pamplemousse, avec une belle acidité liée à l'amertume. Du vin, dense et tendu, à la jolie finale acidulée.

     

    - Arbois Savagnin pressé 2007: il s'agit de la deuxième mise, la première ayant été épuisée rapidement. Un léger caractère oxydatif malgré l'ouillage, sur des notes de pomme, de curry, de noix verte. En bouche, de l'amplitude et une finale sur de beaux amers bien salivants.

     

    De bien beaux vins, comme on aimerait en boire plus souvent. Et pour un bien plus beau compte-rendu de cette soirée, comme on aimerait en lire plus souvent, il ne faut pas hésiter à se plonger dans les annotations de Tophe, le Crazy Yellow man, qui s'est fendu en plus d'une petite recherche historique sur le vignoble de Liesle. On ne saurait faire mieux!

     

    Comme que comme, une visite des coteaux franc-comtois de Liesle est d'ores et déjà inscrite au programme.

     

    Olif

     

  • Le printemps fait salon (3): BiojoLeynes

    Dernier coup d'œil sur l'agenda printanier, l'occasion d'un petit coup de projo sur le Bojo qui bouge, l'opportunité de célébrer la première BiojoLeynes.

     

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    Dans BiojoLeynes, il y a d'abord bio. Plus qu'à un simple salon de vins, c'est à une véritable fête du vin et du bio que le public est convié. Du vin, du pain, du fromage, de la charcuterie, des animations traditionnelles, des démonstrations de techniques ancestrales, tout ça sur la place du village.

     

     

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    Dans BiojoLeynes, il ya bien sûr Biojo. Pour Beaujolais bio, évidemment. Autour des organisateurs autochtones (Pierre Boyat, Stéphanie et Yann Desgouille, Catherine et Philippe Jambon), une jolie brochette de vignerons beaujolois invités devrait permettre de goûter à de jolies bouteilles, en accompagnement d'un casse-croûte de saison. Jusqu'à plus soif et jusqu'à plus faim, ce qui devrait rendre jaloux les amateurs-trices de vins de casse-croûte d'outre-Atlantique.

     

    Et enfin, dans BiojoLeynes, il y a Leynes, commune viticole de Saône et Loire, voisine de Chasselas, fiefs des 3 co-organisateurs, qui possèdent là un terroir assez spécifique et méconnu en Beaujolais.

     

    Voilà qui fait trois bonnes raisons de programmer une petite virée au pays du Gamay lorsque le printemps sera définitivement venu. Si toutefois le printemps fait des siennes et qu'il se mette à pleuvoir dans les verres, la Biojoleynes a prévu un repli stratégique dans la salle des fêtes de Leynes. Et bien sûr, en cas de rafraichissement subit, n'oubliez pas votre petite laine. :neige: :sic: :depelle:

     

    Olif

  • Le printemps fait salon (2)

    A peine remis de la verdeur des frimas martiens, l'amateur, le pro, le semi-pro, voire le semi-amateur, ou encore celui qui n'en a rien à secouer du vin, pour peu qu'il ne sache pas trop comment occuper ses week-end, bref, tout ce petit monde pourra se retrouver un verre à la main aux salons de jardin printaniers, et pas uniquement à VillaVerde.

     

    Le week-end de Pâques sera calme, mais après, ça bourgeonne dans tous les coins.

     

    Du 9 au 12 avril, Vini Circus entre en piste. On y boit, on y cause, on y mange, on y va au spectacle, on y expose. Voilà un vrai salon complet, avec une affiche naturellement exceptionnelle. Chanceux, les Bretons!

     

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    Pour ceux qui préféreraient un printemps plus sudiste, c'est du côté de Châteauneuf-du-Pape qu'il faut aller. Tous les ténors de l'appellation y seront, ou presque, pour une affiche papale, donc.

     

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    Le week-end suivant, ce sera encore plus hard de faire un choix. Les gars et les filles de la Hiaute pourront se régaler au pied du Mont-Blanc, à l'intiative des caves Duvernay, les Avignonnais d'Annemasse (private joke, ils se reconnaitront). Au menu, Stéphane Tissot, Dominique Belluard, Gérald Besse, Olivier B., Olivier P., Olivier J., Jean-Yves Bizot, Philippe Alliet, François Chidaine,... Des bons vignerons jusqu'à plus soif, en fait!

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    En Loire, les vins de libre expression tiennent aussi leur salon à Saint-Etienne de Chigny. Vinaviva, ça s'appelle. Et viva vina! Par contre, impossible de trouver un flyer sur leur site ou sur le web!



    A l'autre bout du monde de l'Europe, on pourra déguster dans la douceur à Olne (Olne, sweet Olne!). Belgique, nous voilà, parce que le Blog d'Olif sera dignement représenté en la personne de Mr et Mme. L'affiche est pléthorique, orientée bio et vinification nature. De bien belles rencontres en perspective, ce n'est quand même pas vers Liège qu'on va se  retrouver chocolat!

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    Les amateurs de vins naturels vont être écartelés, les 18 et 19 avril. Une rencontre du troisième type se tient également à Grenoble, sous l'égide de l'AVN. A la rencontre des vins naturels, voilà un salon qui nous aurait bien tenté aussi, mais l'exotisme belge l'aura emporté.



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    A peine remis du week-end, il faudra enchainer. Le lundi 19 avril ne sera pas chômé. Tout d'abord, la Beaujoloise, rendez-vous désormais traditionnel pour goûter au Beaujolais qui avance dans le bon sens. De 10 heures à tard!

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    Le même jour, les Champenois essaient d'y faire voir un peu plus clair aux pros et aux amateurs, en leur proposant leurs vins en deux versions, avant et après champagnisation. Une dégustation éducative, conviviale et passionnante. Une halte indispensable sur le chemin du retour de la Belgique. Terres et Vins de Champagne, l'endroit où il fera bon buller. Aÿ, Aÿ, Aÿ!

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    Le 26 avril, à Carcassonne, 15 vignerons audois (et à l'œil) tenteront de Changer l'Aude en vin. Ils s'associeront à 5 vignerons champenois invités pour l'occasion. Dégustation jusqu'à l'Aube (et la Marne), mais seulement de 10 heures à 19 heures.

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    Avril ayant tiré pas mal de ses cartouches, il faudra attendre les week-ends fériés de mai pour continuer à déguster le plus librement du monde. Retour probable en Beaujolais, au pays du Jambon, le 2 mai, mais on en reparlera car je dispose de peu d'infos pour le moment, ou, au choix, Chai l'un Chai l'autre, chez les Montanet, à Saint-Père sous Vézelay. Là encore, une jolie brochette de vignerons.

     

     

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    Les 8 et 9 mai, direction l'Alsace pour un salon des vins libres, naturellement bons, qui s'annonce grandiose. Nature, naturel, libre, peu importe la terminologie, du moment que le vin correspond à une approche non technologique. Ce vin-là, il fait salutairement souffler un grand vent de liberté dans le monde coincé et souvent conventionnel de ceux qui se disent amateurs. La grand-messe sera célébrée en l'abbaye de Marbach, près d'Husseren les Châteaux. Yop là!

     

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    Du 13 au 16 mai, cap sur la Vendée, pour les incontournables et indispensables Rencontres vendéennes, où l'on causera jurassien, italien et angevin. Entre deux baignades ou deux parties de pêche aux pignons. Ne pas oublier crème solaire, rateaux et pelles pour châteaux de sable.

     

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    De quoi s'occuper largement avant les vacances d'été...

     

    Olif

  • La tronche en biais...?

     

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    "Petit ou grand, un bon vin a la gueule de l'endroit où il est né, et les tripes du bonhomme qui l'a fait." Cette petite phrase percutante de Jacques Puisais, très à la mode en ce moment, ne s'applique pas de la plus merveilleuse des façons à celui-là. Celui-là, il a la gueule de Travers mais pas la tronche en biais pour autant. Droit dans ses bottes, simple et franc, un poil rustique. Et des tripes, il en faut pour produire du vin ici à cette altitude.  Son nom, c'est le Travers-Saints, tout simplement parce qu'il renaît chaque année sur le coteau surplombé par l'église de Travers. Un  Travers-Saints 2009 particulièrement béni des dieux, probablement le millésime du millénaire, précédent et à venir, qui a bénéficié en outre de la plus haute technologie lors des vendanges, grâce à une très novatrice trieuse optique manuelle et oculaire, que bien des grands châteaux bordelais envieraient.

     

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    Come-back à Fleurier, donc, dans la cave-garage de la Clavenière, pour y déguster, de façon exhaustive et sans salir le bassin, la production  2009 de Christophe Landry, l'Helvète underground, et Pascal Stirnemann. Certainement le plus excitant tandem viticole de tout le haut canton neuchâtelois. Dégustation et consulting spécialisé, parce que l'avis des flying wine-blogueurs de France et de Suisse voisines, ce n'est quand même pas rien pour un domaine de cette importance, qui produit essentiellement un excellent pinot gris neuchatelois, aussi bien dans sa version sèche que liquoreuse. Des vignes situées à Serrières, un quartier neuchâtelois qui doit apparemment beaucoup à Suchard, et qui donnent un vin sec à l'équilibre plutôt tendu et aux jolis arômes de poire william. La richesse du millésime 2009 en plus.

     

    En rouge, l'assemblage Gamaret-garanoir est plutôt pulpeux. Un peu rustique, comme il se doit, avec une pointe d'amertume finale, mais des tanins enrobés et suffisamment de fraicheur. Et de la rondeur. Le Pinot noir Plénitude possède une belle robe rubis et pinote joliment. De la dentelle, dans le registre des pinots fins et élégants.

     

    Goûté également au Rosé de Pinot noir 2009 et à l'assemblage Clavin, 2 vins de négoce sans prétention, plutôt agréables, bien vinifiés et destinés à une consommation rapide auprès des Valtraversins, qui en sont friands, à ce qu'il paraît.

     


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    Le Pinot Gris passerillé 2007 de la Clavenière, c'est l'Yquem neuchâtelois, récent finaliste au Grand prix des Vins Suisses. Le 2009 est sur cette voie, celle du garage de Fleurier évidemment, mais aussi sur celle de la gloire. Une très belle liqueur acidulée s'exprimant curieusement un peu mieux à ce stade dans la feuillette neuve que dans le fût plus ancien.

     

     

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    Le consulting s'est ensuite poursuivi jusqu'en soirée, à la table du Restaurant S., une adresse fort sympathique planquée dans une petite rue de Fleurier. On y a essentiellement parlé vin, de Suisse et d'ailleurs, et Internet, de Suisse et d'ailleurs. Entre deux excellentes bouchées d'asperges, de risotto et d'agneau. Et entre deux gorgées de vin vaudois, valaisan et tessinois. Nul doute que de ce consulting-là, il en ressortira de grandes choses!

     

    Olif

     

  • Poison d'avril...

    ... même pas drôle en plus!

     

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    On se doutait bien que l'hiver 2009-2010 n'en était pas à sa dernière farce, mais de là à se réveiller sous 10 cm de neige bien lourde et humide et enfiler à nouveau un pull sur le tee-shirt! Heureusement, un Jean Pull du domaine des Soulanes a suffi, du tricoté main 2008, un jus bien frais des Côtes Catalanes apte à réchauffer bien des cœurs.

    Vivement le mois d'août, qu'on sorte les vins de printemps!


    Olif


    P.S.: et demain, c'est Vendredi saint. Du poisson deux jours de suite, on n'est pas habitués à ça, dans nos montagneuses contrées.

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.