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Dives bouteilles ... - Page 6

  • RE-VE-VIN 2009: Tout l'or du Roussillon

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    - "Vous voulez vraiment faire une dégustation uniquement avec des vins blancs du Roussillon?" se sont enquis nombre de vignerons roussillonnais lors de la collecte des échantillons. Imperturbable, Philippe Rapiteau, the Pipette man acquiesçait. Bonjour grenache blanc et gris, carignan blanc, maccabeu! Maccabeu? Maccabeu! Et c'est ainsi que la crème catalane s'est donnée rendez-vous sous le patio du Chai Carlina pour un tour d'horizon de la région, passionnant à défaut d'être exhaustif. 24 cuvées (dont un pirate extra-régional), suivies de deux bonus atypiques, voilà tout de même de quoi avoir un aperçu d'une production de qualité, qui a le vent en poupe actuellement. Parce qu'elle le vaut bien et qu'elle mérite cette reconnaissance. Exit les vins lourds, place à la fraicheur, à la tension et à la minéralité, au travers de cépages originaux. Des vins que l'on a envie de boire, même par avis de canicule sur la route 66. Tous les vins sont dégustés à l'aveugle, comme il se doit. Tous du millésime 2007. Comme pour toute dégustation de ce type, j'applique un système de notation en * absolument relatif qui, par le biais d'une courbe olifienne de Gauss, est harmonisé pour devenir relativement absolu. Les parenthèses correspondent à des 1/2 points qui tiennent également compte d'un certain potentiel et d'une amélioration au vieillissement.

     

    1. Soif du Mal, Les Foulards rouges, Jean-François Nicq, Vin de table: robe jaune pâle, nez en finesse, sur les fruits jaunes. Bouche droite, tendue, longueur moyenne. Plutôt pas mal pour la mise en bouche. Assemblage 70% Maccabeu, 30% Muscat. ***

     

    2. Les Calcinaires, Domaine Gauby, Vin de pays des Cotes Catalanes: robe jaune pâle, nez grillé, légèrement sur la réduction. La bouche est très tendue, presque acérée. Dommage que la finale manque un tout petit peu de nerf, mais il s'agit d'un très beau vin, avec un côté presque bourguignon. Est-ce dû à la présence de 30% de Chardonnay dans l'assemblage? Pour le reste, 50% Muscat, 20% Maccabeu.****

     

    3. Coume Marie, La Préceptorie de Centernach, Vin de pays des Cotes Catalanes: robe jaune pâle, nez ouvert, large, fruité, (fruits jaunes) plutôt agréable. La bouche possède une largeur confortable, un léger boisé et du gras. La finale est légèrement asséchante. Un vin un peu compact, assemblage de Grenache gris et de Maccabeu. ***

     

     

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    4. Blanc bec, Frédéric Rivaton, Vin de pays des Côtes Catalanes: nez légèrement réduit, grillé, sur l'amande amère. La bouche, entre gras et tension, possède un bel équilibre, totalement séduisant. Belle longueur pour ce vin issu de Maccabeu, Grenache gris et Carignan blanc essentiellement, avec en prime quelques vieux cépages qualifiés de "divers". J'aime beaucoup et cela confirme tout le bien que je pense de ce domaine, depuis que je l'ai découvert l'année dernière au Off de oufs des Grands Jours de Bourgogne. ****

     

    5.Isadora, domaine Joly-Ferriol, Jean-Luc Chossart, Vin de table: 100% Maccabeu et un joli nez grillé. Bouche relativement large, avec du gras, mais de l'acidité. La fraicheur l'emporte. ***(*)

     

    6. Clos du Rouge-Gorge, Cyril Fhal, Vin de pays des Côtes Catalanes: "Maccabeu, Maccabeu, ça sent le sang ...écarlate". Ainsi chantait jadis la Compagnie du Splendid, ou presque. En ce qui concerne ce vin, bas les masks, je n'aurai qu'un seul mot à rajouter: splendiiide! Nez extra de fruits jaunes, avec une pointe de coconut. Un équilibre cristallin en bouche, de la pureté et de l'élégance. LA bouteille de cette dégustation d'un très haut niveau. Ça m'arrange, j'en ai en cave, j'avais déjà flashé dessus à Angers. Evidemment, c'est épuisé à la propriété et un peu partout ailleurs aussi. ****(*)

     

    7. Bande de Gypse, domaine Jorel, Vin de pays des Pyrénées Orientales: nez caramel au lait, bouche simple et droite, un peu stricte, un peu courte, mais c'est plutôt sympa et agréable. 50% Maccabeu, 30% Grenache gris, le reste en cépages divers et variés. **

     

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    8. Le Roc des Anges Vieilles Vignes, Marjorie Gallet, Vin de pays des Pyrénées Orientales: nez peu expressif, bouche possédant un certain volume, jouant dans le registre de la puissance. Une pointe d'alcool en finale, mais un équilibre cohérent. Un vin à attendre. 90% Grenache gris, 10% Maccabeu. ***(*)

     

    9. Ciné Panettone, Clot de l'Oum, Eric Monné, Vin de pays des Pyrénées Orientales: nez citronné, très agrumes, bouche avec beaucoup de tension et de fraicheur, une superbe acidité. Carignan gris 25%, Grenache blanc et Maccabeu, à part égales, 20%,  + 5% de Muscat. ****

     

    10. Vieilles Vignes, domaine Danjou-Banessy, Benoit Danjou, Vin de pays des Côtes Catalanes: robe jaune soutenu, nez puissant, sur le réglisse, une pointe de bois?, bouche large et puissante, donnant la sensation d'un élevage en avant, finale acidulée ramenant un peu de fraicheur. Tout cela devrait se fondre. Carignan gris et blanc, Grenache gris et blanc. **(*)

     

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    11. Cool Moon, domaine des Enfants Sauvages, Carolin et Niklaus Bantlin, Vin de pays des Côtes Catalanes: robe jaune pâle mais un nez qui pète, fruité, avec une belle énergie. Franchise, vivacité et fraîcheur, un beau vin blanc revigorant. J'aime beaucoup! Une découverte du salon Renaissance d'Angers, 100% Grenache gris. ****

     

     

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    12. L'imprévue, Gilles Troullier, Vin de pays des Côtes Catalanes: premier nez retenu, qui révèle essentiellement des notes boisées dans le fond de verre. La bouche est stricte, droite, la finale un peu sévère. Se goûte sur l'élevage actuellement. A revoir et certainement à attendre. 100% Grenache gris. **(*)

     

     

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    13. Ose, domaine du Matin Calme, Anthony Guix, Vin de table: la robe présente une certaine turbidité, ce qui, finalement, n'est guère gênant, si l'on considère que le vin est destiné à être bu. Réduction première passagère, puis des notes fruitées primaires, un rien fermentaires, un brin végétales. Très nature, forcément, avec son fruité direct, "coup de poing", encore brut de cuve. Un vin qui divise, forcément. J'aime beaucoup. 85% Grenache blanc, 8% Muscat, 7% Maccabeu et Carignan blanc. ***

     

    14. Domaine Marcevol, Can Félix, Guy Prédal, Vin de pays des Côtes Catalanes: nez puissant, un poil alcooleux, possèdant de la rondeur. Bouche au caractère oxydatif, épices et vieille fine, avec de la rondeur (l'alcool) et une certaine pureté. Un style! Grenache gris et muscat. **(*)

     

    15. Paoh, Les Terres nouvelles, La préceptorie de Centernach, Vin de pays des Côtes Catalanes: nez très expressif, anisé, avec un petit côté pharmaceutique. Bouche large, riche et puissante, avec une pointe d'alcool. Finale fraiche et longue. Un beau vin, à base de Grenache gris et blanc, complété par du Maccabeu. ***

     

     

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    16. Fleur de Cailloux, Jean-Philippe Padié, Vin de pays des Côtes Catalanes: nez grillé, épicé et poivré. Bouche grillée, minérale, droite et tendue, incisive. 50% Grenache gris, 30% Grenache blanc et 20%Maccabeu. ***(*)

     

    17. Marceau le Blanc, Jean-Louis Tribouley, Vin de pays des Côtes Catalanes: nez plus que douteux, liégeux, que certains prennent pour de la réduction. Ça persiste en bouche, aucun doute pour moi. Echantillon défectueux. Dommage, parce que la matière semble belle et que j'aime beaucoup les vins de Jean-Louis. Non noté, évidemment!

     

    18. Laïs, Olivier Pithon, Vin de pays des Côtes Catalanes: nez grillé et anisé, bouche tendue et acidulée, avec néanmoins de la puissance et une finale à peine chaude. Une belle matière, pour un vin à attendre. Maccabeu, Grenache gris et blanc. ***(*)

     

     

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    19. Milouise, Jean-Philippe Padié, Vin de table: nez très fin, sur des notes grillées. Bouche droite et tendue, presque dépouillée, un vrai coup de rasoir. Une minéralité tranchante! J'adore! Grenache gris et blanc à parts égales. ****

     

    20. Vieilles vignes, Domaine Gardiès, Côtes du Roussillon: nez puissant, arrondi par l'alcool, sur les fruits jaunes et l'anis. Bouche riche, avec de l'alcool, mais cela reste frais et cohérent. Un style à l'opposé du précédent. Grenache gris et blanc, + roussane, ce qui explique un peu la bouche. ***(*)

     

    21. Vieilles vignes, Le Clos de Fées, Hervé Bizeul, Vin de pays des Côtes Catalanes: nez riche, sur les fruits jaunes confiturés. Bouche riche, avec perception de sucres résiduels. Derrière les vins parfaitement secs dégustés précédemment, cela ne passe pas très bien, à vrai dire. Et du coup, ça manque un peu de nerf. Un vin déjà beaucoup mieux goûté que cela, il faut croire que ce n'était pas son jour! 90% Grenache gris, 10%% Grenache blanc.*(*)

     

     

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    22.Vall Pompo, Bruno Duchêne, Collioure: nez de prime sur la réduction, puis développant des notes de praline. La bouche est pleine, acidulée, sur les agrumes. Belle finale, avec légère perception de l'alcool. Très beau vin, assemblage des deux grenaches. ****

     

    23. Matassa blanc, Tom Lubbe, Vin de pays des Côtes Catalanes: nez discret, un peu grillé. Bouche acidulée et tranchante, avec de belles notes d'agrumes et une jolie amertume finale, dans la continuité, bien portée par l'acidité. Très beau vin également, 70% Grenache gris, 30% Maccabeu. ****

     

     

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    24. Les Alpes, domaine Belluard, Vin de Savoie: un pirate sorti du diable vauvert mais qui curieusement n'a pas dénoté. Fruits et agrumes pour un nez et une bouche large, avec une belle acidité, celle du Gringet. ****

     

     

    25. La Brugière côté blanc, Guy Prédal, Domaine Marcevol, Vin de table: deux cuvées hors concours, pour terminer. D'abord ce Carignan blanc à l'élevage oxydatif. Robe acajou, net oxydatif sur les fruits secs. Strict et austère, court, peu disert. Une curiosité qui manque cruellement de fond. Dommage! *

     

    26. Vin d'épices, Bertrand de Guitaut, domaine de Pechpeyrou, Vin de table: une deuxième presse de grenaches gris et blancs. Robe ambrée, nez très rancio, fruits secs, bouche sèche à la manière d'un Jerez, sur les raisins de Corinthe, le noyau de cerise, l'orange amère. Original et intéressant. ***

     

     

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    Fin du premier round et une dégustation de haute volée, avec beaucoup de vins passionnants et bons. Pas grand chose à rejeter, en fait, même les curiosités qui sont à prendre pour ce qu'elles sont. J'avoue avoir un gros faible pour la nouvelle tendance, celle des vins minéraux et frais, qui font frétiller d'aise aussi les poissons dans l'assiette que l'Olif à table.

     

    Olif

     

    D'autre(s) commentaire(s) à lire sur cette dégustation ici et .

     

     

     

  • RE-VE-VIN 2009: sea, wine and sun...

    ... et un peu de pluie, par moment. A l'ombre de Derrick, le running-gag de ces journées.

     

    "- Driiing! Driing!

     

    - Allo! C'est Derrick.

     

    - Patron, venez! Vite. Si vous pouvez! Il y a une enquête. Une sale affaire, apparemment.

     

    - Dès que j'arrive à retirer mes tongs, je fonce. Vite."

     

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    "- Driing! Driing!

     

    - Oui, c'est Derrick. Déjà une!

     

    - Grouillez, Patron. Je crois que c'est du sérieux, on doit avoir affaire à ... un Serial Quilleur!"

     

    Loin de moi l'idée de vouloir minimiser la performance de Mamina, gentiment dédicacée à mon intention, mais ces 6èmes RE-VE-VIN, cuvée 2009, qui viennent tout juste de s'achever, furent à la fois rythmées par une sonnerie de téléphone à la Derrick (merci Doc et Jean-Phi pour l'inspiration) et par le nombre impressionnant de cadavres que l'on a décomptés. Une enquête qui aurait pu s'avérer être une sale affaire pour feu Horst Tapper, mais qui, en réalité, ne fut que du bonheur pour des amateurs rêvevineurs. Des quilles qui tombent en série, comme s'il en pleuvait, il n'y a qu'à l'Ascension que l'on peut voir ça. Et à Saint-Jean de Monts! Entre un Championnat de foot pour moins de 15 ans et une Déferlante printanière d'artistes de rue, jonglant aussi bien avec des balles qu'avec des bouteilles.

     

     

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    Au menu de ces Rencontres vendéennes, de la joie, de l'humour, du rire, des bouteilles, du vin, du Cognac, du rouge, un patio, des vignerons, du blanc, des liquoreux, des cigares, des vagues, des morceaux de Bourgogne, du vélo, du sable, des ch'tis, des pignons, des Fiefs Vendéens, des fieffés bretons, des vins de la Loire, des mets du Chai Carlina, du troc, de l'amour, peut-être aussi! Va savoir. Sea, wine and sun, sex in option, la pluie aussi. C'est un peu tout cela à la fois, les RE-VE-VIN.

    Et c'est déjà beaucoup. Peut-être même trop. Mais c'est pour ça qu'on les aime... De quoi empêcher de dormir bien des moussaillons, à Babord comme à Tribord.

     

    Du plus consistant, c'est pour bientôt et on va essayer de ne pas trop trainer, les comptes-rendus, c'est du sérieux! Hein, Philippe?

     

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    Olif

     

  • Jacques Maillet, la Savoie Autrement...

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    La Savoie Autrement en balade franc-comtoise bio-éco


    "- Ola Olif! Viens faire un tour au salon bio-éco de Besançon, les Savoyards t'attendent de pied ferme. Et il y aura même une surprise!"

    C'est cet intrigant message du jardinier d'Eva qui m'a incité à passer une partie du week-end de Pâques autrement, pour me rendre à la capitale comtoise dans ma petite auto. Pas autrement écologique, ni autrement économique, j'aurais plutôt dû prendre mon vélo, quitte à arriver un brin en retard. Autrement, les Savoyards, eux, étaient bien là, dans le village vigneron du salon, coincés entre un Alsacien, un Jurassien, un petit gars d'Ardèche (de l'excellent domaine des Miquettes, dont on devrait j'espère reparler bientôt) et une blonde vigneronne beaujoloise. Accueil autrement sympathique de Jacques Maillet, ancien coopérateur à Chautagne, autrement moustachu, qui a renoncé à la viticulture conventionnelle par envie, par conviction, par besoin vital, celui de faire du vin Autrement.

    Ses vins, ils respirent la vie, la nature, la vérité. Ils respectent les millésimes. Par obligation, les 3 cépages rouges savoyards (gamay, pinot noir, et mondeuse) furent vinifiés ensemble en 2005, pour donner la première cuvée Autrement, un vin à la structure imposante, épicé, poivré, concentré, à la réduction nasale première. Solidement charpenté, avec de la mâche, il faut savoir l'attendre, car la matière est belle. 2007 se goûte déjà bien, autrement, 2006 est plus frais, plus végétal aussi. En 2008, millésime compliqué en Savoie également, une cuvée de pur Gamay a vu le jour. Un vin de soif, friand, frais, de plaisir purement immédiat. J'ai pris du plaisir. Immédiatement. Autrement.

    "Quand j'aurai vinifié 3 rouges, je ferai du blanc!" a décrété Jacques Maillet. Ben voilà! On y est. Place au blanc, maintenant. Depuis 2007. Sa Jacquère, il l'a pensée autrement. Et cela a donné un vin d'une tension et d'un équilibre inimaginables. La Jacquère 2008, embouteillée depuis 3 semaines, est dans la même lignée. Un vin pour amateur de vins tendus et minéraux, d'une droiture parfaite, sans concession aucune à la facilité. Un must savoyard!

    Et la surprise, alors? Ben, la surprise, ce fut son Altesse 2007. The last! La dernière bouteille du domaine que Jacques a eu l'extrême gentillesse de me réserver. Ouverte pour l'occasion, devant moi, que je puisse la déguster. Un véritable privilège. D'autant plus que le vin dépasse tout ce que j'ai pu goûter en la matière. Une Altesse autrement! 14,8° naturels, récoltée par tries successives, la dernière plutôt en surmaturité. Volontairement oxydative, au premier nez sur la croûte de vieux fromage, elle évolue sur des arômes type Jerez, avec une grande acidité et une bouche très sèche, sur les fruits secs. D'une grande netteté, un vin absolument magnifique, hors des standards habituels. Le millésime 2008 à venir devrait retrouver un semblant de typicité.

    La Savoie dans ce qu'elle a de plus dépaysant! Autrement, quoi!

    Olif

  • Conte de fées à la Molière

    Pour parler des vins d'Isabelle et Bruno Perraud, du domaine des Côtes de la Molière, plusieurs options littéraires s'offraient à moi. D'abord, un conte à la Charles Perrault, où le petit Poucet aurait enfilé ses chaussures molières de 7 lieues pour produire du vin naturel, bio et sans soufre. Ou alors comme une pièce de théâtre à la Molière, un genre d'école des femmes savantes, où Isabelle jouerait le rôle de la vigneronne. Ou enfin, comme un roman de Cervantès, où Don Quichotte penchait sans ça. Mais finalement, c'est une mauvaise idée. On n'est pas là pour se battre contre des Moulin-à-Vent, bien au contraire.

     

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    Le plus simple, en toute évidence, c'est de laisser parler Isabelle, puis de laisser parler les vins. Une franchise et une netteté irréprochables, dans le discours comme dans le verre. En bio et en "nature" par conviction profonde, mais une option où, contrairement au "chimique", il faut tout expliquer. Justifier sa démarche, commenter ses choix, les défendre, convaincre. Pourtant lumineux, une fois le vin servi dans le verre.

     

    Le Beaujolais-Village 2007 est d'une simplicité désarmante. Simple et évident, simplement bon, évidemment bon. Un cran au-dessus, le Moulin-à-Vent 2007 ravit l'âme et le palais. Plus profond, mais tout aussi frais que le Beaujolais-Village. Epatant, gouleyant, réjouissant. Elevé en fût pour 40%, les 60% restants n'ont vu que la cuve. Le Moulin-à-Vent 2006, lui, ne fut élevé qu'en fût. Beaucoup de fruit, mais une texture un peu plus serrée, moins immédiate, qui mérite de se fondre.

    Blanc sur rouge, rien ne bouge. Surtout pas ce superbe Saint-Véran 2008, 100% naturel, fruit d'une petite activité de négoce qui permet de compléter l'offre du domaine en blanc. Des raisins ultra-sélectionnés pour un vin d'une grande droiture et d'une profonde minéralité. Un vrai coup de cœur! Dire qu'il y a également un Pouilly-Fuissé, que je n'ai pas goûté!

    Tous ces vins ont une âme, celle d'un couple de vignerons francs, sincères et convaincants, dont les vins viennent tout juste d'être agréés à la dégustation par Pierre Overnoy himself. Si ça, ce n'est pas un gage de qualité!

     

    Olif

     

     

  • For the rosés...





    Les bons vins naissent-ils dans les choux ou dans les roses? A l'instar du flamant et du petit rat, le vin peut se parer de rose. Une couleur pas toujours appréciée de l'oenophile, lorsqu'il n'y voit qu'un ersatz de vin, un entre-deux, tandis que la simple évocation de ce tutu amène la bave aux lèvres du vieux libidineux à l'oeil torve qui patiente à la porte de derrière de l'opéra, quand il n'essaie pas d'y rentrer en se faisant passer pour un dératiseur. Mais revenons à nos moutons flamants. Du Flamand au Wallon, il n'y a qu'un pas. Et un contentieux ancestral. Probablement la raison pour laquelle le Parlement de Bruxelles une fois veut autoriser le coupage pour élaborer du vin rosé. Le rosé, le vrai, il peut être pressé  (mais pas trop!) ou saigné. Mais sans s'être coupé. Un exercice pas toujours évident, parfois un challenge pour le vigneron consciencieux, mis au défi de produire un vin authentique qui a parfois du mal à s'imposer comme un vin véritable.

    Le tout est de savoir si Bruxelles aura le "final cut" et parviendra à imposer son mélange des deux couleurs.

    Couper n'est pas vinifier!

    Questions: est-ce que mélanger du rouge de m... avec du blanc de m... est-il susceptible de donner un rosé qui ne soit pas de m...? Est-ce que ce nivellement du rose par le bas, qui n'a pour seul argument économique que d'écouler une production déficiente qui ne trouve preneur ni en rouge ni en blanc, n'assombrira pas l'avenir du rosé? Les viticulteurs français seront-ils définitivement dans les choux à Bruxelles?

     


    En attendant, la lutte s'organise. Les amateurs réagissent, pour tenter de protéger le vin de leurs amis. Toute la chaîne du rosé se mobilise autour de sa couleur fétiche sur www.coupertuelerose.com. Pour pouvoir continuer à voir le vin en rose, quand il me prend dans ses bras et qu'il me parle tout bas, signez... ou pas! Même si la cible de ce produit de bas de gamme n'est pas le véritable amateur de vin, favoriser la facilité nuit aux vignerons authentiques qui persisteraient dans la voie du rosé de qualité. Ceci dit, comme l'a déjà souligné Hervé Lalau sur son blog, nos dirigeants ne s'étouffent guère avec la cohérence. Dernière question: est-ce que boire un rosé de m... ne favorisera pas un cancer de m..., au final?

     

    Rosés du Ventoux? J'achète!

    La théorie, c'est bien beau, mais rien ne vaut la pratique. Invitons donc le vrai rosé à table, en l'occurence celui du Ventoux, dont les vins ont acquis leurs lettres de noblesse depuis belle lurette. Si le malheureux Simpson en avait rempli sa gourde, il n'eût peut-être pas autant souffert de déshydratation lors de sa fatale ascension finale du Mont du même nom pendant le Tour de France 1967.

     

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    - Le Repaire du Géant, La Flamme du Repaire 2008: un repaire habité par un géant, on le repère de loin. Ce géant, que l'on imagine volontiers vert même s'il ne produit pas de maïs, élabore du rosé, par pressurage direct. Assemblage de grenache (85%) et de carignan (15%), cette flamme est délicatement saumonée. Nez subtil, épicé et floral, bouche droite, vive et tendue. Mon premier rosé tranquille de l'année. Une belle première fois!

     

    - Château Pesquié, Les Terrasses 2008: saignée de grenache, syrah et cinsault, ce rosé affiche une robe groseille. Acidulé et tonique, très fruité, il se savourera volontiers en terrasse cet été.

     

    - Domaine de Fondrèche, Instant rosé 2008: un rosé pressé pour amateur qui ne l'est pas trop. Cinsault, syrah, grenache sur des parcelles spécifiques, dédiées à l'élaboration de rosé. Une minéralité étudiée, voulue, recherchée, affirmée, qui réjouit et tonifie le palais.  D'une couleur  pâle (aussi pâle que celle d'un coureur cycliste du XXIème siècle roulant à l'eau claire au pied du Mont Ventoux?), fin et délicat, cet Instant se prolonge vers une félicité qui, à défaut d'être éternelle, se veut spirituelle. Un vin remarquable!

     

     

    Thank you for the rosés, amis viticulteurs, du Ventoux ou d'ailleurs. dEUS, le plus grand groupe de rock belge du monde l'a déjà chanté depuis bien longtemps!

     

     






    Olif
  • Bordeaux de Pâques

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    Certaines traditions sont tenaces! Tenez, Pâques, par exemple! Qui dit Pâques dit petits œufs ou lapinous en chocolat, crétins ou à gros pifs. Mais qui dit Pâques dit aussi gigot. Pas de lapinou, mais d'agneau. Et qui dit gigot dit Bordeaux. De noble extraction, éventuellement, mais ce n'est nullement une obligation. Néanmoins, il faut savoir se vautrer parfois dans le luxe. Un luxe étonnamment bon marché, quand on connait le prix d'achat de l'époque, inversement proportionnel à la couche de poussière qui recouvrait les dites bouteilles. Il va falloir épousseter profond pour retrouver les mêmes sensations pécuniaires avec les millésimes récents.

    Pâques, c'est donc chez Olif la rencontre annuelle et traditionnelle du gigot et du Bordeaux, juste après la chasse aux petits œufs dans le jardin. Comme il y a deux ans, l'agneau a pris le temps d'arriver. 7 heures, très exactement. Mais dans une nouvelle version, aux épices de Noël de chez Estèbe. Avec en accompagnement, une plâtrée de pommes de terre berrichonnes. Un peu comme si Mamina et Estèbe avaient fait leurs Pâques dans les montagnes jurassiennes. Je ne sais pas ce que ces patates avaient de berrichon, mais le gigot n'avait rien de genevois non plus. Les deux se sont tellement bien mariés que l'on imaginerait sans peine nos deux blogomiameurs convoler en cuisine et ouvrir une gargote à mi-chemin entre le grand lac et la cathédrale de Bourges, dans le Charolais, par exemple.

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    Côté glouglou, ce fut Bordeaux, donc. Après avoir éclusé les deux dernières bouteilles de Domaine de Chevalier blanc 1995 (un vin strict et droit, peu épanoui, dont on se demande s'il le sera un jour, liquidé sans regret) sur des cuisses de grenouilles de pays , juste grillées nature, place aux rouges, avec en premier lieu, dans l'ordre de service, un Château Figeac 1990, harmonieux et fondu, presque un peu trop car manquant légèrement de relief; évolué, sur l'âge, mais pas tertiaire, donc avec encore un peu de réserve. Ensuite, pour le plus grand bonheur du gigot, qui en frétillait d'aise dans sa sauce, un Château Pontet-Canet 1994. Le millésime de la renaissance du château, qui n'a pas arrêté de faire mieux depuis, avec, actuellement en cours, une conversion en biodynamie. Des notes fruitées, une bouche charnue, réjouissante. Un Pauillac  à maturité, sans austérité, rigoleur, encore tout fringant sous sa jupe. Pour clore la série des rouges, le plus facile et le plus charmeur, qui ne donne toujours aucun signe de faiblesse ou de déclin, Château Léoville-Barton 1997. Un château pour lequel je garderai toujours une tendresse particulière et dont j'ai goûté tous les millésimes depuis une vingtaine d'années et ce, bon nombre de fois. Ben ce 97, il tient encore drôlement bien la route! Suave, élégant, sans aspérités, pas immensément long ni complexe, mais agréable. Le verre se vide avec plaisir!

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    Pas de repas de fête sans liquoreux, il en fallait bien un pour les petits œufs! Le choix fut restreint, il eût certainement pu y avoir pire, question étiquette: Château Rieussec 1997. La robe commence à devenir ambrée, le nez est rôti, la bouche possède un côté acidulé loin de me déplaire. Pourtant, le sucre est loin de se fondre harmonieusement, ce qui n'évite pas une légère lourdeur en finale, finale par ailleurs un peu serrée et étriquée. Je n'ai pas dit sec, hein?

    Opération Bordeaux Grands Crus Classés terminée, vivement lundi de Pâques, que l'on goûte quelques bons crus bios de Savoie et du Beaujolais!

    Olif

  • Roussillon blanc 2007, un début de Re(con)naissance?

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    Il fallait au moins ça pour se réchauffer! Grimper aux Greniers pour fuir la pseudo-douceur angevine et gagner l'extrême Sud. Une première approche de ce qui devrait être un temps fort des prochaines REncontres VEndéennes autour du VIN: les vins blancs du Roussillon, nouvelle formule. Qui ose encore croire que le Sud devait se cantonner à produire des vins lourds et mous du genou? Pas le Roussillon en tout cas! Exit les blancs imbuvables de papa, place à la fraîcheur, à la tension et à la minéralité. Et bravo fiston!

    Grenache blanc et gris se taillent la part du lion, mais il serait malséant d'ignorer tout l'apport du Maccabeu. La part de l'assemblage varie, le monocépage n'est pas exclu, l'équilibre continue néanmoins de privilégier la tension et la fraicheur, accentuées généralement par la présence d'à peine de gaz. Un style qui n'est pas usurpé, juste la volonté de faire des vins blancs que l'on a envie de boire. De vrais vins blancs du Sud, avec des cépages du Sud, mais une buvabilité inhabituelle pour ce type de vin.

    De bien beaux blancs, goûtés lors du salon Renaissance aux Greniers Saint-Jean d'Angers, notamment chez Olivier Pithon (cuvées Laïs et D 18), chez Eric Monné, du Clot de l'Oum, puis chez Les Enfants Sauvages (Cool Moon 2007, une belle découverte signée Carolin Bantlin, une belle allemande installée à Fitou, ce qui l'oblige à produire en Vin de Pays des Côtes Catalanes) et enfin chez Cyril Fhal, parce qu'il le f(h)allait bien. Un véritable coup de cœur, en fait, que tous les vins de ce vigneron, dont ce magnifique et affûté blanc 100% Maccabeu 2007, un véritable coup de rasoir sur les papilles, dont le tranchant n'a d'égal que la pureté. Amateurs de minéralité, bienvenue! Une cuvée désormais épuisée que l'on peut avoir la chance de trouver chez les cavistes saumurois avisés, de manière totalement fortuite.

    Pour clore cette série de Roussillon blanc, il fallait migrer en soirée au cœur des Quarts, dans le sympathique gîte du Château de Suronde, pour rencontrer, lors d'un mini Off, la star de la soirée, Marjorie Gallet, du Roc des Anges. Son blanc 2008 se goûtait un peu moins bien que les précédents blancs dégustés, mais les toutes nouvelles cuvées de Maury du domaine, vinifiées par son mari, ex-Mas Amiel et expert en la matière, valaient le déplacement. Des Maury de terroir, toujours en cours d'élevage, tout en minéralité et en tension, appelant plus le canard au sang où le lièvre à la royale que le gâteau au chocolat. Le blanc est également exceptionnel. Il va impérativement falloir regoûter à tout cela en fin d'élevage.

    Le Roussillon blanc? Assorti à la météo angevine. Frais et revigorant!

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    Olif



  • Les Grands Teppes, nu intégral!

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    Ça va faire un bail qu'il n'y a pas eu de billet au sujet de l'ami Fanfan Ganevat, les groupies vont se languir! Celui-ci n'est pas à proprement parler du réchauffé, il a été promis de longue date. Juste un peu de retard à l'allumage pour cause d'hiver précoce et soutenu, riche en événements de tous genres. Promesse finalement tenue, car ce blog n'est en aucun cas politique.

    Pour cette dégustation intégrale des vins produits sur ce fabuleux coteau des Grands Teppes par Fanfan, point de fioriture! Mise à nu complète! Absence totale d'humour, de second degré, à fortiori de troisième. Aucun jeu de mots débile, de calembour grossier, aucune licence poétique. Du compte-rendu brut de chez brut, apte à satisfaire l'amateur de commentaires exigeants et uniquement l'amateur de commentaires exigeants. Je m'en excuse par avance auprès de tous ceux, que je sais nombreux, qui ne viennent ici que pour s'en payer une tranche, c'est si bon de rire, par les temps de crise qui courrent. Mais il est des choses parfois si sérieuses que la décence nous interdit de nous en moquer. Un grand terroir et un grand vin du Jura font partie de ces choses-là. Oui, ça existe et je connais des vignerons dans toutes les appellations, y compris les voisines les plus prestigieuses, qui feraient bien de s'inspirer de cette façon de travailler, du sol à la cave. Le premier qui rigole aura d'ailleurs affaire à moi.
    Ami lecteur amateur de bons mots, belle lectrice amatrice de mon style enjoué, passe ton chemin pour cette fois. Reviens un jour prochain, je te promets de ne plus me laisser aller à me prendre au sérieux.

    Bon, j'en étais où, déjà? Ah! oui!

    Cette verticale est totalement inédite, si ce n'est une première tentative avortée en septembre 2008 (abandon à une encâblure du millésime 2000, pour cause de gosier qui baignait). C'est une exclusivité ©leblogdolif, il faut bien se faire mousser un peu de temps en temps. Le millésime 2001 est totalement épuisé au domaine, les deux échantillons en bouteilles ont gracieusement été fournis sur la cave personnelle de Philippe Bouvret par Epicuréa Poligny, là où il y a du bon vin au pays du Comté d'en bas.

    Les Grands Teppes, c'est donc un lieu-dit initialement constitué de friches, que l'arrière grand-père Ganevat a totalement défriché pour y planter de la vigne. Une vigne à la campagne, perdue au milieu des champs, propriété monopole de Fanfan. La dégustation, elle, a eu lieu à la montagne, juste avant l'arrivée de la neige. Les vins ont été goûtés au décours d'un repas préparé par l'alchimiste pontissalien, jadis narré ici. Tous les vins sont présentés en magnums, à l'exception des millésimes 2001 et 1999, deux bouteilles étant néanmoins nécessaires pour le service.

    C'est parti mon kiki!

    - Côtes du Jura Grands Teppes Vieilles Vignes 2006: d'une manière générale, les blancs 2006 de Fanfan possèdent une droiture et une pureté aromatique extraordinaire. Le terroir trace à merveille, révélant ici une grande profondeur, avec de l'enveloppe et du gras sur un fruit très net. De la chair et de la vie, qui promettent de grandes émotions dans longtemps.

    - Côtes du Jura Grands Teppes Vieilles Vignes 2005: ce n'est pas celui qui goûte le mieux, richesse du millésime oblige. Petite note fugace pas très nette au premier nez (réduction?) et bouche un peu "too much" à ce stade. A attendre et revoir, sans grande inquiétude toutefois, il y a de la matière!

    - Côtes du Jura Grands Teppes Vieilles Vignes 2004: net et droit, frais, minéral, tendu, finale salivante, un vin d'une grande pureté qui goûte merveilleusement ce soir-là.

    - Côtes du Jura Grands Teppes Vieilles Vignes 2003: riche, avec de l'alcool et de la rondeur, il garde de la fraicheur avec une grande longueur et sa belle finale acidulée. Un style puissant, mais au final, un vin qui n'est pas écrasé par le millésime.

    - Côtes du Jura Grands Teppes Vieilles Vignes 2001: on saute artificiellement un millésime, pour se consacrer à celui qui devrait être le plus faible de toute la série, météo calamiteuse oblige. Et pourtant! Il ne titre que 11,5° mais quelle complexité! Anis, fenouil, coing parmi des arômes très mûrs. Il n'a passé que 12 mois en fût (contre 24 habituellement), mais l'élevage l'a magnifié.

    - Côtes du Jura Grands Teppes Vieilles Vignes 2002: un des sommets de la dégustation, l'un des vins le plus abouti. Dans un registre de fruits exotiques et d'agrumes, avec des arômes de fruits de la passion parfaitement nets, la bouche possède du gras et de la tension, ciselée admirablement. Bravo Fanfan!

    - Côtes du Jura Grands Teppes Vieilles Vignes 2000: le millésime de la rupture, avec pour la première fois, l'apparition d'une bouteille lourde bourguignonne, en remplacement de la Jura traditionnelle. Pourtant, la vinification fut classique, à la façon du grand-père, 48 mois sur lies fines. Beurre, amande grillée, noisette, de la droiture et une grande acidité. Un volume impressionnant et un caractère qui semble inaltérable dans le temps.

    - Côtes du Jura Grands Teppes Vieilles Vignes 1999: le premier millésime vinifié par Fanfan au domaine. 60 mois de fût! Il possède déjà toute la trame du terroir, du gras sur une belle tension acide. Le début d'une grande aventure!

    Une nouvelle fois, les années paires triomphent, par leur structure, leur minéralité, leur buvabilité. 2002, 2006, 2004, 2000 (dans cet ordre-là en ce qui me concerne) se tiennent dans un mouchoir, la préférence allant à l'un ou à l'autre selon le style de vin que l'on aime. 2005 à revoir (mais quel potentiel!), 2001, 1999 et 2003 cloturent la marche, mais tout le monde est largement au-dessus de la moyenne, pas si éloigné que cela l'un de l'autre.

    Les Grands Teppes, un terroir, un vin, un vigneron, que du bon!

    Olif

    P.S.: la renommée de Fanfan est désormais telle qu'il fait partie des 4 vignerons jurassiens invités à la grande journée Beaujoloise du 20 avril. Ils ont bon goût, les Beaujolois, et il ne vont pas s'embêter!

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  • Haïku rond

    "Curon et sa tour

    Le grand terroir callipyge

    Du bon vin d'Arbois"

     

    Avant:

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    Après:

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    59 ans, ce n'est par rien! Un teint buriné, mais à peine une petite ridule sur le coin du front. Grandeur du Chardonnay jurassien sur l'un de ses plus beaux terroirs, celui de la désormais célèbre Tour de Curon, dont je suis désormais impatient de goûter le millésime 2004 dans 50 ans.
    Chapeau bas, donc, pour l'Arbois Réserve de Curon 1950 de Marcel Poux, une bouteille partagée en excellente compagnie, vigneronne et sommelière jurassienne. Et puis aussi celle d'un bar roulé d'anthologie. Tout cela s'est passé en catimini, mais pas au bar, chez l'alchimiste pontissalien qui avait dégainé ses morilles et son Porto pour agrémenter la sauce. Un bel hommage callipyge, en vérité!

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    Pas la peine de chercher des poux dans le verre, la structure est toujours nickel, malgré l'évolution olfactive des arômes, loin d'être désagréables, au contraire. Peut-être juste une odeur parasite de sous-bois liée à un essuyage insuffisant du goulot, mea culpa. Bouteille ouverte à l'Audouze, quatre heures au préalable, juste sniffée pour apprécier sa tenue à l'air. Ça a tenu!

    D'autres jolies quilles ont également joué le rôle de sparring-partner. Dont une agréable Coudée d'Or 2007 du domaine Viret, comportant une pointe de résiduel, un Grenache blanc VV 2005 du Clos des Fées, d'un classicisme d'école, puissant et élégant, un fort digeste Poulsard En chôné 2007 du domaine Pignier, une sérieuse cuvée Amphora 2006 du domaine Viret, un Cornas Chaillot 2005 de Thierry Allemand, serré, dense et grenu, mais déjà magique, un Vin de paille 2002 de Fanfan Ganevat, à l'équilibre de rêve.

    Avant un petit after avec un  Sauvignon 2001 de Francis Poirel, pour la route, et un verre de Sydre Tendre d'Eric Bordelet.

    Une soirée qui fut un véritable rayon de soleil dans un hiver déjà passablement ensoleillé par ici.

    Olif


  • Strike!

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    Les dernières quilles de 2008. Ou presque. Plus fort qu'une soirée au bowling ou une partie de Wii! La vérité si je mens comme un arracheur de dents (private joke!). Ce fut un réel plaisir d'être convié au débotté à cette soirée de gala ou chacun devait apporter deux flacons "coup de cœur", pas forcément une grande étiquette, mais bon, quand même un peu. Parfois. Souvent, en fait. Mais pas tant que ça quand même. Peu d'outsiders, mais ils se sont bien comportés. Les vins blancs sont dégustés à l'apéritif dans un premier temps, puis avec le repas, exquis, préparé par la maîtresse de maison. On attaque gentiment:

    - Bourgone Pinot blanc 2002, Gouges: mise en bouche de belle facture, de par sa droiture, sa minéralité et sa finale légèrement tannique. Louons une nouvelle fois l'à-propos du grand-père Gouges, qui sut tirer profit de cette mutation spontanée de pinot noir pour produire l'un des vins de Bourgogne les plus originaux qui soient.

    - Vin de Pays de Franche-Comté Chardonnay 1990, vignoble Guillaume: le nez est superbe, celui d'un beau vieux chardonnay sur l'évolution, net et précis. La bouche ne tient malheureusement pas les promesses du nez, ce qui n'est pas une surprise pour cette cuvée d'entrée de gamme qui finit plutôt très court. Une bouteille néanmoins intéressante qui mériterait d'être consommée pour elle-même et pas en dégustation comparative. La Haute-Saône dans ce qu'elle a de meilleur!

    - Grange des Pères blanc 2000: très beau nez, fin et élégant, où l'on retrouve des notes d'amande et d'abricot. La minéralité sous-jacente donne de la tension à la bouche. Belle droiture et très beau vin blanc sudiste, plein de fraicheur.

    - Santorini 2003, Sigalas: 100% assyrtico, la grosse cote de la soirée! Un cépage et un vin totalement inconnus pour la plupart d'entre nous. Nez frais et grillé, évoquant un beau Meursault, avec lequel il a failli être confondu. Tension, minéralité, équilibre frais et acidulé, voilà un vin  absolument épatant produit sur l'ile de Santorin. La Grèce, destination viticole méconnue, est l'objet d'un petit supplément du dernier numéro du Rouge & le Blanc, l'indispensable revue vinique décidément toujours à l'affût des bons coups.

    - Meursault-Charmes 1998, Alain Coche-Bizouard: un beau Meursault arrivé à pleine maturité, très Charmes, terrien, ample mais droit.

    - Corton-Charlemagne 1988, Jean-François Coche-Dury: qu'on se le dise! Le Coche, à l'instar du macaron, s'inscrit dans la durée! C'est grandiose. Un nez épanoui, riche, ouvert, toujours ce grillé inimitable, et puis cette dimension autre en bouche, cette grandeur d'âme, cette profondeur, qui incite à la réflexion et à la méditation. Image

     

    - Lafite-Rotschild 1975: une vieille odeur de champignon en voie de décomposition en interpelle quelques-uns: liège ou pas liège? Pas liège, c'est certain, mais un bouchon qui ne devait quand même plus être très frais. La bouche est droite, austère, pour tout dire sévère et cul pincé. On frôle l'auto-flagellation. Pas la frite, Lafite 75!

    - De battre mon cœur s'est arrêté 2007, Hervé Bizeul: oui, les beaux vins du Roussillon peuvent lutter face aux grandes étiquettes bordelaises. En terme de plaisir gustatif, certainement, même si comparer de cette manière les vins n'est pas du tout significatif. Du fruit, de la matière, une belle acidité fraiche, un peu d'alcool quand même. On ne s'auto-flagelle plus, on met plutôt du baume sur ses blessures, et ça fait  chaud au cœur. Bon, c'était ma dernière défibrillation. Mon cœur bat la chamade, désormais, et n'a plus intérêt à s'arrêter.

    - La Nine 2006, Minervois, Jean-Baptiste Sénat: encore une boule de fruit, sensuelle et gourmande. Du plaisir à l'état pur, sans prise de tête. Un vin qui ne se commente pas plus que cela, mais qui se boit!

    - Châteauneuf du Pape Réserve des Célestins 1995, Henri Bonneau: du beau, du bon, du Bonneau! La grande bouteille rouge de la soirée. Une race incomparable, une densité phénoménale et pas l'ombre d'une trace d'évolution. Un vin juvénile et remarquable.

    - La Mission Haut-Brion 1975: nez ouvert et évolué, fumé, agréable et plaisant. Bouche assez typique de ce que l'on est en droit d'attendre d'un vin de cette classe à ce stade. Complexe, entêtant, aux tanins fondus, il ravit l'amateur d'harmonie. Peut-être un peu trop lisse pour l'amateur de sensations fortes...

    - Palmer 1983: d'un esprit beaucoup plus jeune, il possède plus de rondeur, avec de la fougue. Les tanins possèdent encore un fond d'austérité qui se traduit par une légère amertume finale, mais un vin qui possède encore beaucoup d'élan.

    - Yquem 1988: une des stars annoncées de la soirée. La robe est légèrement brunie, comme si de rien n'était. Le nez est confit et rôti, comme il se doit. La bouche est élancée, élégante, fine et longue, comme il se doit. Des notes de fruits secs évoquent un caractère légèrement oxydatif et la sucrosité n'est pas trop marquée. Forcément, une belle bouteille. Mais un peu trop convenue, peut-être? Trop clean? Trop belle pour être vraie? Parce qu'il y manque un soupçon de folie, une pointe de magie. Un sentiment de frustration, celui de passer à côté d'un très grand vin, de le croiser sans véritablement le voir ou le comprendre. En toute honnêteté, sans volonté de descendre un premier. Mais qu'est-ce qui justifie son statut, son culte, son prix? Rien de tout cela perceptible ce jour-là par moi, en tout cas. Quel goujat je fais!

    Dans l'appréciation globale, mais subjective, des vins de cette soirée, Yquem est sorti en tête, finalement. Rien de surprenant, c'est même  plutôt rassurant. La prochaine fois, on lui fera affronter à l'aveugle, par pur instinct de jeu, une Petite Arvine Grain Noble de Marie-Thérèse Chappaz ou une SGN 1997 de Philippe Delesvaux.

    Mon palmarès personnel: Réserve des Célestins 1995, Corton Charlemagne Coche Dury 1998, Santorini 2003 de Sigalas. Trois belles quilles dignes d'un Strike! Avec Lafite 1975 dans le rôle de la boule! Wii madame!

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    Place à 2009, maintenant! Juste après un ou deux comptes-rendus 2008 en retard, peut-être. On verra bien! L'avenir nous le dira!

    Olif

  • Le beau métier des Gens de métier

    Des gens de métier...

     

    Lundi 8 décembre. 10 heures. Cercle national des Armées. Une armée de Gens de métier investit les salons feutrés où les gens de l'Armée de métier aiment à venir se prélasser. A ses trousses, une armada de soudards et de déguste-sans-soif. L'affrontement est inévitable, mais les belligérants sont sereins. Fièrement armés d'un verre Riedel, les dégustateurs se lancent à l'assaut des tables. Les Gens de métier dégainent leurs tire-bouchons. Le combat peut commencer et le sang de la terre peut couler. Vigneron(ne)s pour la plupart, cidrier pour l'un d'entre eux, épaulés par la boulange et les fabuleux pains à croquer d'Alex Croquet, les Gens de métier constituent un groupement d'hommes libres des métiers de la terre, respectueux de l'environnement. L'Union des Gens de Métier est née de cette volonté de partager cet engagement, cette passion de la gastronomie, cette convivialité.

    Une dégustation 100% UGM et 0% OGM, par vraie conviction, et surtout énormément de belles choses:

    Séquence émotion, en goûtant à un Buisson Renard 2007, tendu comme un arc, puis à un Pur Sang 98, riche, dense et profond, à la table du domaine Didier Dagueneau, l'un des instigateurs du projet UGM. Deux vins présentés par son fils, Louis-Benjamin.

    Coup de cœur pour une grande Dame au sourire radieux et aux vins lumineux, à son image: Yvonne Hegoburu, du domaine de Souch en Jurançon. Une histoire et un parcours hors du commun, des vins cristallins, en sec comme en liquoreux. Bravo Yvonne, qui n'a pas son pareil pour faire reposer ses pieds!

    Grand plaisir avec les sydres et poirés d'Eric Bordelet, parfaits avec les délicieuses rillettes normandes qu'il avait également apportées dans ses bagages.

    Mention particulière pour les superbes cabernets ligériens de Nady Foucault (remarquables Poyeux et Bourg 2005) et Philippe Alliet (Noiré 2007 et 2006).

    Très beaux Barbera d'Alba et Barolo chez Aldo Vajra, sans parler d'un pétulant et rafraichissant Moscato d'Asti servi en clôture de dégustation.

    Prometteurs Mas Jullien blanc 2007 et rouge 2006, qui se goûtent déjà fort bien. Confirmation au domaine Arretxea où l'Irouléguy blanc 2007 est magnifique, malheureusement presque déjà épuisé. On se consolera avec Haitza 2006, encore plus concentrée que 2005.

    Un accessit spécial mais mérité pour la délicieuse huile d'olive du domaine de Trévallon (le vin millésimé 2000 se goûte très bien actuellement), ainsi que pour la Poire du Roulot, une eau de vie de poire de belle facture, signée Jean-Marc Roulot et commercialisée par sa maison de négoce. Ses Meursault 2006, quant à eux, se goûtaient plutôt sur la réduction, si l'on excepte un très beau Tessons Clos de Monplaisir.

    Poire

    Et puis encore plein d'autres, que j'oublie, et pas des moindres (Selosse, Chidaine, Plageoles, Graillot, Peyrus, ...), mais pour lesquels je n'ai pas pris plus de notes que cela.

    Ah! si, encore un: le Jaune 2000 du "Puf", parce qu'un pareil salon sans un vin jaune, ce ne serait pas tout à fait un vrai salon de Gens de métier.

     

    Olif

     

     

     

  • Quand le Fanfan Ganevat, tout va...

    Fanfan Ganevat, sa vie, son œuvre, ses vins...

     

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    Titre piqué sans vergogne à l'ami Estèbe, qui n'a qu'à pas laisser trainer ses vannes partout. Le sous-titre, il est toujours d'Estèbe, qui n'en loupe décidément pas une quand il s'agit de faire le pitre!

    Quand il a décidé de venir à la montagne pour un grand tasting jurassien, Fanfan Ganevat ne s'est pas embarqué sans biscuits. Accompagné d'une poignée de potes, il a investi l'antre de Pierre-Ivan Boos, l'alchimiste pontissalien, avec deux douzaines de magnums, une grande partie de sa production millésimée 2007, plus pas mal de bonus. Fanfan, c'est un peu Monsieur Plus. Insatiable et généreux. Pour accompagné tous ces flacons, "le PI" nous a concocté un petit menu du jour à sa façon, spécial Fanfan. "Quand le Pierre-Ivan Boos, ça bosse", sera sans doute tenté de dire Estèbe. Qu'il ne s'en prive donc pas, je l'attends de pied ferme!

     

    Alchimie

    Côté miam, on s'est plutôt bien régalés! Quelques prouesses culinaires techniques, comme cette guimauve de chocolat aux épices et olives noires, qui n'a malheureusement pas fait bon ménage avec les chardonnays, et le spaghetti de Mont d'Or, un truc de ouf! Ça a la forme et l'aspect d'un spaghetti, mais l'épate, c'est que ce n'est pas des pâtes! Méga rigolo! Le ragoût de coquillages à la moelle, voilà aussi une assiette sympa! Le canard sauvage avait du coffre, et du goût aussi! Impeccable! Rigolote et croquante, la meringue de parmesan au cumin n'a pas fait long feu dans l'assiette. Quant au dessert, c'était à la fois la courge butternut sur la tarte et la cerise sur le gâteau. Un délice qui nous a laissés Sul Q, du nom de la sélection de grains nobles de Savagnin, vendangée le 23 décembre 2002.

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    Côté glouglou, on va la jouer compte-rendu traditionnel, parce que j'en connais qui attendent ces notes avec impatience, bien au chaud dans leurs limousines. Vu le nombre de bouteilles, ça risque d'être un brin fastidieux, à lire et même à écrire. Mais on va prendre une grande inspiration et boire un coup avant! Les blancs 2007 sont en cours d'élevage et ont été prélevés sur fût. Service en magnum, sauf mention contraire.

    - Côtes du Jura Grusse VV 2007: le premier millésime de cette parcelle reprise tout dernièrement par Fanfan. Déjà beaucoup de boulot de fait, mais ce n'est pas encore totalement abouti pour Fanfan. Notamment la finale, "qui ne vit pas"! Le vin possède néanmoins une jolie tension, que je n'avais pas notée lors de la dégustation sur place début septembre. Un vin droit et net dans sa structure, malgré des notes de "bonne réduction", celles d'un élevage sur lies fines sans soutirage, non sulfité pour l'instant.

    - Côtes du Jura Les Chalasses VV 2007: interessant d'y goûter un peu plus d'un an après une première impression bourrue mais déjà bonne. Toujours un nez grillé de réduction sur lies fines (rien à voir avec un boisage excessif, Fanfan utilisant de plus en plus des grands contenants, demi-muids ou fûts de plus de 300 litres, qui ne marquent absolument pas les jus). Un vin minéral, avec une acidité droite, nette et tranchante, vivace et salivante en finale.

    - Côtes du Jura Grands Teppes VV 2007: les notes de réduction sont plus marquées, loin d'être désagréables. Beaucoup plus riche, gras et volumineux en bouche que Les Chalasses, malgré un degré alcoolique identique et plutôt faible (à peine 12° de mémoire). L'effet terroir est ici prodigieux, permettant la distinction à coup sûr des deux cuvées.

    - Côtes du Jura Les Chalasses marnes bleues 2007, savagnin vert: pH 2,75, 12,9°. Autant dire que l'acidité ne passe pas inaperçue! Mais elle est superbe, parfaitement équilibrée. Sur des notes très pures de mangue et d'ananas, ce savagnin acquiert, grâce aux marnes bleues des Chalasses, de l'enveloppe, du gras et de la profondeur. La 4ème dimension, pour un vin prodigieux!

    - Côtes du Jura Marguerite 2006: une cuvée de Melon à queue rouge, une variété locale de Chardonnay, commercialisée uniquement en magnum. Sur des notes étonnantes de fraise et de framboise, ce vin a de la chair. Gourmand et sensuel, il caresse le palais avec volupté, avant de terminer malheureusement un peu court. Mais l'expérience est passionnante!

    Après cet apéritif festif, le repas peut véritablement commencer. L'occasion d'une verticale exhaustive et inédite (ou presque) de la cuvée Grands Teppes VV. Pas totalement inédite, parce que nous en avions fait une ébauche lors de notre visite au domaine en septembre, comme une répétition inachevée avant la Générale.

     

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    Un compte-rendu à venir, prochainement sur vos écrans de Mac ou de PC.

    Olif

     

     

  • Grand Tasting Jurassien!


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    Tandis que le gotha des vignerons mondains se bouscule au Carrousel, à l'invitation du célèbre tandem de la critique vinique française, s'offrant en pâture à une faune carnassière d'amateurs œnophiles insatiables et de professionnels en costard, le lauréat jurassien du B&D a dû décliner l'invitation à participer à cette manifestation élitiste pour prendre ses aises et écarquiller les doigts de pied sous la neige pontissalienne, devant un parterre de groupies fidèles, préférant le port du tee-shirt branchouille à celui du smoking. Un atelier des chefs grand format, remake passablement remanié et encore plus festif d'une précédente édition déjà fort réussie. Aux fourneaux, Pierre-Ivan Boos, célèbre alchimiste culinaire pontissalien. Au service des vins, Fanfan Ganevat, célèbre alchimiste viticole jurassien. Bon, les vins de Fanfan, on les a déjà goûté et archi-goutés, commentés et archi-commentés. Mais comme c'est un émerveillement à chaque fois qu'on y trempe ses lèvres, on va se fendre d'un nouveau compte-rendu, qui annulera et remplacera les précédents., jusqu'à la prochaine fois.Une soirée qui nous a tous laissés SulQ!

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    Compte-rendu à venir un de ces jours, parce que là, j'ai comme une envie de petite sieste réparatrice!

    Olif

     

  • Le vin des Estanilles et l'assiette...

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    Au départ il y avait le vin, offert par Michel Louison, du Domaine des Estanilles, à Franckdéblog, suite à son passage à la propriété. Le genre de truc hors commerce, à réserver aux intitiés et aux amateurs de sensations fortes. Un blanc surmaturé de composition inconnue (roussane et marsanne, d'après les cépages présents au domaine?), millésimé 1994 et élevé sur un mode oxydatif. Le genre de truc pour amateur jurassique, entre autres. D'où ma présence à la capitale comtoise ce soir-là, sur invitation de la famille Déblog.

    Nous avions le vin, il nous manquait l'assiette, et c'est chez ce bon Jimmy, du Vin et l'Assiette, rue Battant à Besançon, que nous l'avons logiquement trouvée. L'occasion d'apprendre, avec tristesse, que le banc du Marché-Beaux-Arts va bientôt fermer ses portes. Dégustation d'adieu prévue dimanche 28 septembre aux alentours de 11 heures, les amateurs bisontins à la recherche de la bouteille qu'il leur faut pour le repas du dimanche midi feraient bien de ne pas manquer cela!
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    Mais revenons à nos moutons chèvres, dans l'assiette, une terrine de chèvre aux figues, destinée à faire ami-ami avec les Estanilles, version oxydative. Un vin à la robe dorée et au nez intense de miel et d'épices, suave, d'une grande douceur. Magique et impressionnant. Marsanne et/ou roussane, cela ne me surprendrait guère! La bouche ne tient pas tout à fait les promesses du nez, finissant à peine court, malgré une richesse évidente, soulignée et arrondie par un soupçon d'alcool. Nul doute que l'élevage oxydatif en ait affiné la structure. Mais patience, le beau voyage n'est pas tout à fait terminé!

    Entracte.

    Après un épatant petit coup de Faugères blanc 2005 des Estanilles, un vin au nez frais et anisé, à la bouche élancée et à la belle droiture, une petite pièce du boucher accompagnée d'un duo de vins renversants. Produits par un vigneron-artiste-écrivin biodynamique, Christophe Beau, déjà bien connu des cavistes bio à la pointe, et qui travaille dans pas mal de directions: cépages, mode de conduite de la vigne, écriture, économie viticole... et production de vins, évidemment.

    Danse des ceps 2004, Syrah et Cinsault en foudre, marque un peu initialement sur la réduction mais donne de belles choses par la suite; Bogus 2006, du nom du chien de la maison, est un vin de table élaboré avec du Muscat de Hambourg! Du raisin qui se mange et qui se boit! De la rondeur, de la chaleur et un naturel confondant. Un vin de beau gosse, quoi! Du Beau Thorey.

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    Retour aux Estanilles avec une gorgée de ce surmaturé en accompagnement d'une crême brûlée au vin jaune. Le mariage est heureux, judicieux même, les deux sont faits pour s'entendre. Une aération supplémentaire bénéfique ayant harmonisé le vin, voilà une bouteille collector d'une belle originalité.

    Merci, M'sieur Déblog!

    Olif


  • RE-VE-VIN 2008 : les Douceurs d'Europe Centrale

    Dimanche 4 mai 2008. Le soleil a daigné faire sa réapparition sur la Vendée, permettant la remontée des températures. Le retour de la douceur! Une chose à laquelle lesReVeVineurs® sont désormais habitués. Une douceur d'ordinaire angevine, qui a pris en cette année un virage européen du centre. Cap à l'Est, donc, pour un aperçu d'ailleurs. Il n'y a pas qu'en Anjou que l'on produit de grands liquoreux, finalement!

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    1- Allemagne - Rheingau - Domdechant Werner - Hochheimer Stein - Riesling kabinett halbtrocken 2003 :
    Robe jaune pâle.Nez très minéral, hydrocarbure. Un équilibre demi-sec, avec une grande acidité citronnée et toujours de la minéralité. Finale salivante et rafraichissante. ***(*)

    2- Allemagne - Mosel-Saar-Ruwer - Bernkasteler Badstube - Riesling kabinett halbtrocken 1998 :
    Bouchonné!... Dommage!...

    3- Allemagne - Mosel-Saar-Ruwer - Selbach-Oster - Zeltinger Sonnenuhr - Riesling Auslese 1994 :
    Robe jaune citron, dorée. Au nez, zeste de citron confit, un peu de pétrole et pas mal d'idées.L'attaque se fait en douceur, onctueuse, puis le vin se développe sur une belle et grande acidité, de la minéralité et beaucoup de longueur.Superbe! ****

    4- Suisse - Valais - Domaine des Muses - Robert Taramarcaz - Polymnie - Sélection Or 2004 :
    Nez confit, sur l'abricot, puis apparition de notes de tapenade et d'olive verte. Bouche grasse et onctueuse, avec des notes de mine de crayon (HB). La finale aurait pu être à peine plus porteuse, mais il s'agit là d'un beau vin. ***

    5- Suisse -Valais - Christophe Abbet - Ambre 2001 :
    Robe dorée, brillante. Nez particulièrement riche et intense, sur le citron et l'abricot confit. La tension acidulée apportée par la petite arvine est totalement magnifique et définitivement inégalable. Longueur exceptionnelle et finale sur le marc de café. *****

    6- Suisse - Valais - Marie-Thérèse Chappaz - Marsanne Grain Noble 2000 :
    Robe dorée, nez sur l'olive verte et la truffe blanche. Un joli mélange pour une bouche riche, grasse et soyeuse, d'une douceur infinie. *****

    7- Hongrie - Tokaji Aszu - Château Dereszla - 3 puttonyos 1999 :
    Menthol, fruits secs et Figolu®. Bouche droite, acidulée, légèrement oxydative et fraiche. Souffre un peu de passer derrière la série valaisanne d'un niveau particulièrement relevé. ***

    8- Hongrie - Tokaji Aszu - Disnoko - 4 puttonyos 1998 :
    Nez mentholé, sur l'abricot confit, les herbes sèches. Bouche très liquoreuse, confite, riche, gardant de la fraicheur sous le pied en finale. ****

    9- Hongrie - Tokaji Aszu - Viticulteurs de Bodrogkeresztur - Francovin - 5 puttonyos 1988 :
    Robe vieux Cognac, nez sur la liqueur de café, le caramel, la mélasse. Riche, gras, acidulé, finale sur le café. *****

    10- Hongrie - Tokaji Aszu - Château Dereszla - Eszencia 2000
    Il eût été dommage de tomber en panne d'Eszencia si près de l'arrivée! Nez poivré, mentholé et riche en même temps, miellé. Belle liqueur soutenue par l'acidité. Longue persistance *****

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    11- Autriche - Burgenland - Kracher - Beerenauslese Cuvée 2004 :
    Joli nez sur l'ananas et le fenouil. Façon soupe d'agrumes à l'anis, en fait. Un peu sucrée, la soupe, mais avev une petite tension minérale bienvenue. ***

    12- Autriche - Burgenland - Kracher - Welshriesling - Trockenbeerenauslese - Numéro 5 - 2001 :
    Nez plutôt exotique, sur l'ananas. Bouche riche, onctueuse et grasse, alliant fraicheur et richesse. Finale un poil chaleureuse, mais très beau vin. ***(*)

    13- Autriche - Burgenland - Kracher - Grande Cuvée - Trockenbeerenauslese - Numéro 7 - 2002 :
    Robe dorée à l'or fin. Nez confit et minéral à la fois. Une concentration extrême, un toucher de bouche d'un grand soyeux et une finale sur la mine de crayon, qui apporte beaucoup de fraicheur. ****(*)

    14- Autriche - Burgenland - Kracher - Chardonnay - Trockenbeerenauslese - Numéro 9 - 2002 :
    Curieusement, le premier nez n'est pas très expressif. Pourtant, on gagne encore un cran dans la concentration. La texture est presque huileuse mais la fraicheur est également au rendez-vous. Tant mieux! ****(*)

    15- Autriche - Burgenland - Kracher - Eiswein - Cuvée 2001 :
    Un nez poivré qui ne laisse pas de glace! Joliment tendu, droit, acidulé et enrobé en même temps. Superbe! *****

    16- Autriche - Burgenland - Georg Stiegelmar - Pinot blanc - Beerenauslese - 1976 :
    Robe ambrée. Nez évoluant dans un registre racinaire de gentiane sur fond de café. La gnôle prise dans la tasse, quoi! Encore du sucre, mais il se digère petit à petit. Petite amertume finale. Toujours émouvant de boire un très vieux vin qui a du ressort, même s'il eût probablement été préférable, par respect, de ne pas l'aligner dans une comparative. L'Eiswein lui a fait un peu d'ombre!***

    Olif

    P.S. du 11/06/08: puisque l'on parle de Hongrie, j'ai reçu un gentil mail d'une ancienne sommelière d'origine hongroise qui anime un site très intéressant qui parle, entre autres, du vin de Hongrie.

    http://www.judithsommeliere-conseil.com/

  • RE-VE-VIN 2008 : Off Loire

    Toujours en quête de poivron, les ReVeVineurs® ont remis le couvert en fin d'après-midi, pour une série de 20 vins ligériens. Millésimes, cépages et provenance diverses. Un apéritif idéal avant de s'essayer aux vins de tables à table un peu plus tard dans la soirée.

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    1- Cheverny - Clos du Tue-Boeuf - Thierry Puzelat - Rouillon 2007 :
    Robe rubis, nez épicé, frais, avec ds notes de petits fruits rouges et un caractère végétal sans verdeur. Bouche agréable, souple, acidulée, avec des petits tanins accrocheurs. Un vin de soif très plaisant, au bel équilibre. Assemblage Gamay-Pinot Noir. ****

    2- Côte Roannaise - Robert Sérol - Les Originelles 2005 :
    Robe assez colorée, nez sur le cassis, une touche moka, un peu brûlée et/ou torréfiée. Bouche de demi-corps, assez carrée, agréable mais un peu courte. **

    3- Vin de Pays du Jardin de la France - Henri Marionnet - Les Cépages oubliés - Gamay de Bouze 2005 : Nez légèrement floral, dégageant une impression de nette sucrosité, que l'on retrouve en bouche, sur des tanins manquant de relief. Un peu stéréotypé, alors que le cépage est original. J'ai le souvenir d'avoir déjà beaucoup mieux goûté cette cuvée (mais pas dans le même millésime). *(*)

    4- Vin de Table - Domaine de Montrieux - Emile Hérédia - Le Verre des Poètes 2005 :
    Nez poivré, un peu fumé, une note végétale, type céleri. Bouche sympa, avec de tout petits tanins grenus, une finale salivante et acidulée. La longueur est moyenne mais correcte. Un Pineau d'Aunis franc de pied, de nez et de bouche!***

    5- Coteaux-du-Loir - Domaine de Bellivière - Eric Nicolas - Hommage à Louis Derré 2005 :
    Encore un Pineau d'Aunis, dans un registre de zan, de cachou, de menthol, de pansement. En bouche, la puissance s'affirme, c'est rond, presque sphérique, du fait d'un alcool bien présent, qui s'accentue encore à peine en finale. Un vin à attendre.***(*)

    6- Vin de Pays de Vendée - Prieuré La Chaume - Orféo 2005 :
    Nez sur le cassis, avec un caractère végétal net évoquant la rafle. Les tanins sont lisses, bien serrés,  peine trop marqués en finale. Dans une phase dure et peu séductrice. A attendre.**(*)

    7- Bourgueil - Pierre Borel - Clos de Pavée - Les Maisons 2006 :
    Premier nez évoquant le sparadrap (réduction?), avant d'exprimer un joli fruit. La bouche est fraiche, tonique (un peu de gaz?) et digeste. Un premier millésime plutôt bien appréhendé, dans un registre franc et direct. ***

    8- Anjou rouge - Cyril Le Moing - Le Pin Perdu 2006 :
    Pur cabernet sauvignon, sur graviers. Beaucoup de fruit au nez, soutenu par un côté acétate. Bouche vive, entière et franche, aux tanins compacts, à peine asséchants en finale, mais le fruit reste omniprésent. ****

    9- Anjou rouge - Le Clos des Treilles - Nicolas Reau - L'Enfant terrible 2005 :
    L'enfant terrible sait se faire séducteur, avec son nez sur la gelée de fruits noirs, ses tanins frais et soyeux. Seule la finale, un brin fougueuse et chaude, laisse penser qu'il n'est pas complètement assagi. ***(*)

    10- Anjou rouge - Ferme de la Sansonnière - Mark Angeli - Les Jeunes Vignes des Gélinettes 2005 :
    Déception avec ce vin très dur, une "monstruosité" tannique qui assèche la bouche jusqu'aux amygdales, avec une amertume finale très marquée. Elevage trop lourd? A revoir dans quelque temps, mais vraiment mal goûté ce jour-là! *(*)

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    11- St Nicolas de Bourgueil - Frédéric Mabileau - Eclipse 2005 :
    Voilà un beau Cabernet franc, aux tanins veloutés, frais et soyeux, harmonieux en bouche. Net, carré et précis. ****

    12- Bourgueil - Yannick Amirault - Les Quartiers 2005 :
    Nez frais, sur la fraise écrasée. Bouche nette, gourmande, fraiche et agréable. Un vin friand et croquant à la bien jolie matière. ****

    13- Chinon - Bernard Baudry - Le Clos Guillot 2005 :
    Nez assez ouvert, déjà épanoui, développant quelques notes de cacao sur un fond fruité et végétal. Bouche fraiche, agréable, fondue, finale à peine tannique, sans lourdeur. ****

    14- Anjou-Villages-Brissac - Domaine de Bablut - Christophe Daviau - Rocca Nigra 2004 :
     Curieusement, on retrouve déjà des notes d'évolution, en bouche comme au nez. Evolué mais fondu et harmonieux, patiné, bien arrondi, avec beaucoup de peps et de fraicheur. Ça se goûte très très bien! ****

    15- Chinon - Catherine et Pierre Breton - Les Picasses 2004 :
    Très joli nez sur les agrumes et le pamplemousse rose, étonant de fraicheur sur un cabernet franc. Belle bouche, bien structurée, avec des tanins robustes et croquants, sèchant peut-être à peine en finale, mais la richesse en alcool vient habilement enrober le tout. ****

    16- Vin de Pays du Jardin de la France - Clau de Nell - Nelly et Claude Pichard - A Vincent... 2003 :
    100% grolleau. Si cela n'avait déjà été fait à moult reprises, je dirais qu'on l'a tiré. Trop tard, je l'ai dit! Nez floral, sur la rose fanée. Bouche harmonieuse, aux tanins polissés, mais la finale est un petit peu abrupte. On aurait aimé prolonger ce moment plus longtemps! ***(*)

    17- St Nicolas de Bourgueil - Sébastien David - Vin d'une oreille 2002 :
    Franchement, je n'ai pas aimé! Dur, acide, ultra boisé. Du coup, je ne lui ai prêté qu'un seul œil, qu'une seule narine, qu'une seule papille. J'aimerais quand même bien y regoûter dans quelque temps, parce que la cuvée Orion fut l'une de mes préférées du matin. *

    18- Vin de Table - Les Jardins Esméraldins - Xavier Caillard - Genèse rouge 2002 :
    Celui-ci, par contre, il m'a ragaillardi et sonné les cloches! Fruité, tonique, rond, digeste et buvable. Droit comme un I, contrairement à Quasimodo. ****

    19- Bourgueil - Pierre-Jacques Druet - Vaumoreau 1995 :

    Séquence nostalgie, ça ne fait aucun doute! Robe tuilée, homogène. Du cassis, encore un peu, et puis surtout du pruneau. Bouche déséquilibrée sur l'acidité, se décharnant progressivement. Texture lisse et amertume finale. De beaux restes au nez, mais trop tard pour la bouche! "Il a perdu son corps, pas son âme!" disent les Bourguignons. **

    20- Chinon - Domaine Charles Joguet - Clos de la Dioterie 1990 :
    Robe évoluée, nez sauvage, fumé, animal, avec des relents d'écurie, qui s'harmonisent à l'aération, sans véritablement être dérangeant. Que celui qui n'a jamais humé ses aisselles en y prenant du plaisir me jette la première pierre! La bouche est encore tonique, vive, les tanins sont fondus, la finale possède encore de la chaleur. Voilà un beau vin à maturité, plus destiné à la table qu'à la dégustation.  ****

    Olif

  • RE-VE-VIN 2008: La Loire rouge, d'Est en Ouest!

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    Première grande dégustation thématique des 5èmes Rencontres Vendéennes, et premier grand moment. Un aperçu de ce que le Cabernet franc, cépage emblématique de la région, est susceptible de donner, en millésime mûr, chez les vignerons confirmés et chez les "néo-vignerons" considérés comme des valeurs montantes.

    "Cherchez le poivron
    Trouvez son nom"

    Ainsi aurait pu chanter une célèbre chauffeuse de taxi dans les années 80, mais nous sommes en 2005. La maturité est au rendez-vous. Le travail des sols permet aux cabernets de s'exprimer pleinement sans délivrer d'arômes variétaux, plus ou moins mûrs. Et pour le coup, de poivron point, dans aucun vin. Ce sont les allergiques à ce légume qui vont être déçus que l'on se soit autant régalés!

    La dégustation s'est évidemment déroulée à l'aveugle, la majorité des participants, encore mal réveillés, savaient tout juste qu'ils se trouvaient sous le patio du Chai Carlina en train de goûter à des vins de Loire. Un indice, cependant, qui coule de source, pour qui savait lire entre les lignes. La Loire rouge, d'Est en Ouest. Millésime 2005, exclusivement.

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    1 TOURAINE Domaine Vincent Ricard – Le Vilain P’tit Rouge : robe grenat brillante, nez fruité sur le cassis, légèrement animal, bouche souple, tanins digestes, finale un peu végétale, apportant de la fraicheur. ***

    2 TOURAINE  Le Grand Cléré – François Blanchard : robe sombre, nez marqué bois, vernis à ongles. Bouche massive, tanins durs et asséchants en finale, un style auquel je n'adhère pas du tout, même si la matière est évidemment là. *(*)

    COTEAUX DU VENDOMOIS Domaine de Montrieux – Emile Hérédia : robe grenat brillante, nez frais, complexe, un peu végétal, puis délivrant beaucoup de fruit à l'aération, des épices et une note balsamique. Bouche tonique, tanins croquants, jolie rondeur. Un vin évident, immédiat, frais et croquant. ****

    COTEAUX DU VENDOMOIS Patrice Colin – Les Vignes d’Emilien Colin : robe grenat, nez réservé, un peu de fruits noirs. Bouche acidulée, fraiche, tanins un peu durs et serrés, finale un peu courte. Très correct. **

    CHINON  Bernard Baudry – La Croix Boissée : robe sombre, nez sur les fruits noirs, avec du Zan et du menthol. Tanins serrés, acidité fraiche, volume et concentration, belle longueur. Un très beau vin! ****

    CHINON  Domaine Lambert – Les Perruches : robe sombre, nez fermé, légèrement lactique. Bouche serrée, avec de la matière, mais complètement cadenassée. Un vin dur à juger  à ce stade. *(**)

    7 BOURGUEIL  Domaine Audebert – Les Marquises : robe sombre, premier nez "savonneux", puis apparition de fruits noirs. Bouche agréable, avec une relative souplesse des tanins et une petite sensation de sucrosité finale.**

    BOURGUEIL Catherine et Pierre Breton – Les Perrières : robe sombre, nez sur les fruits noirs mentholés, le foin coupé frais, une petite touche de fruits blancs (poire?). Tanins veloutés frais en bouche, soyeux et charnus, belle finale pleine de fraicheur. ****(*)

    St NICOLAS DE BOURGUEIL Thierry Amirault – Clos des Quarterons : robe grenat, brillante. Nez sur le cassis, le moka torréfié. Bouche acidulée, aux tanins souples, petite amertume finale. **

    10 St NICOLAS DE BOURGUEIL Sébastien David – Orion : robe sombre, nez frais sur les agrumes. Jolie bouche, ronde et croquante. Une belle matière, fraiche et digeste, avec beaucoup de personnalité. Superbe! *****

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    Crédit photo La Pipette

    11 SAUMUR-CHAMPIGNY Château de Villeneuve – Vieilles Vignes : nez légèrement torréfié, moka, puis cassis. Bouche chaleureuse, ronde et fruitée, sucrosité finale, un peu trop marquée par l'alcool. **

    12  SAUMUR-CHAMPIGNY  Antoine Sanzay – L’Expression : nez sur les fruits mûrs, avec une petite note de poire. Bouche nette et bien dessinée, tanins polis et frais. Très beau vin. ****

    13 SAUMUR  Château de Fosse Sèche – La Clef de Voute : robe grenat, nez peu expressif, sur le tabac, sensation légèrement boisée en fond de verre. Tanins un peu rugueux, asséchant légèrement en finale, mais de la matière, du volume et de la fraicheur. **(*)

    14 SAUMUR  Romain Guiberteau – Cuvée Domaine : nez fermé mais bouche bien fruitée en attaque, avec de la rondeur, de la fraicheur et un chouïa d'amertume, non gênante. Finale un peu ferme mais belle longueur. ****

    15  ANJOU Domaine Philippe Delesvaux – La Montée de l’Epine : robe sombre, nez fruité pur, sur la gelée de mûre, le tabac. Bouche aux tanins veloutés possédant beaucoup de fraicheur et une belle longueur. Très gourmand, une belle réussite. ****

    16  ANJOU    La Grange aux Belles – Marc Houtin – Princé : nez fougueux, un peu animal et balsamique. Bouche arrondie, aux tanins croquants, avec petite sensation de sucrosité (l'alcool!), mais bien fondue. Un vin baroque, échevelé, possédant beaucoup de personnalité. ***

    17 ANJOU-VILLAGES Domaine Ogereau – Clos de la Houssaye : nez très bordelais dans l'esprit, subtile alliance du fruit et du bois, un peu torréfié. La bouche est juteuse, fraiche et fruitée. Une expression classique du cabernet non dénuée d'élégance. ***(*)

    18 VIN DE TABLE FRANÇAIS Didier Chaffardon – Cuvée des Mille Zincs : nez original, sur le cassis acidulé, le litchi, un peu végétal et exotique. Bouche croquante, fraiche, acidulée et gourmande. Un vin plus "trash" que le précédent, un style radicalement différent que j'aime beaucoup. ****

    19 FIEFS VENDEENS Domaine St Nicolas – Thierry Michon – Cuvée Jacques: nez typé cabernet, poivré et végétal, alors qu'il s'agit d'un assemblage. Corsé, tannique, sèchant à peine en finale. Un peu trop marqué par l"élevage, mais c'est un style revendiqué et assumé. **(*)

    20 FIEFS VENDEENS Domaine Aloha – Samuel Mégnan - Belharra : après un premier échantillon bouchonné, cette deuxième bouteille a bénéficié d'une aération moindre. Le nez est crémeux, très agréable. Belle structure tannique avec une petite pointe d'amertume finale, sans astringence. Plutôt carré, puissant et massif, ce qui n'empêche pas une certaine forme d'élégance, il doit encore se fondre pour s'harmoniser, mais c'est déjà une bien belle bouteille. ***(*)

    Olif

    P.S.: l'avis de La Pipette sur cette fort belle dégustation.

  • RE-VE-VIN 2008: quart d'heure américain en Beaujolais

    Deuxième dégustation matinale des Rencontres Vendéennes, celle du samedi, mais comme je suis dans un trip Bojo...

    Nous y voilà enfin, dans ce quart d'heure américain en Beaujolais, estampillé RE-VE-VIN. En théorie, ce sont les femmes qui invitent. Une majorité de vigneronnes, donc, mais pas exclusivement, parce qu'il était trop tentant d'y associer quelques belles étiquettes du Beaujolais alternatif. Et puis, comme le challenge était de comparer 10 couples de vins issus des 10 crus du Beaujolais, quelques garçons se sont également glissés sur la piste de danse (plus exactement sous le patio du Chai Carlina) pour compléter la sélection. Dégustation fort instructive, homogène et plaisante. Aucun vin caricatural ou mauvais, à l'acidité exacerbée. Mort aux préjugés! Et puis, surtout, pas d'hégémonie d'un style de vin sur un autre, une seule et unique volonté de bien faire, avec la matière première à disposition. Après, ce sont les aléas de la dégustation! Mais dans toutes les bouteilles, il y avait du raisin et du vin, témoignant d'un véritable travail à la vigne. Une grande et belle découverte, car, hormis les quelques stars des vins "nature", tous les vignerons et tous les noms de domaine étaient quasiment inédits pour moi. Des noms à découvrir, donc, et puis surtout à retenir, maintenant!

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    SAINT AMOUR 2006 Domaine Matray – Sandrine Matray : nez sur la cerise, bouche lisse, volume correct. Un vin frais, souple, franc, à la finale acidulée. **

    SAINT AMOUR 2006 Domaine de la Cave Lamartine – Vers l’Eglise – Paul Spay : nez sur les fruits rouges, la griotte, équilibre frais en bouche, direct, croquant. **

    JULIENAS 2006 Domaine Pascal Aufranc : nez plutôt droit, net, sur les fruits rouges. Bouche chaleureuse, avec un certain volume. **

    JULIENAS 2006 Manoir du Carra – Jean-Frédéric Sambardier : nez frais, sur la fraise écrasée, bouche charnue, finale fraiche et croquante. ***

    CHENAS 2006 Domaine des Brureaux – Cuvée Tradition – Nathalie Fauvin : au nez, le fruit est pur, racé, sur la cerise. En bouche, une belle matière, ronde, charnue, fraiche, tapisse le palais. Très beau vin. ****

    CHENAS 2006 Domaine Piron-Lameloise – Quartz –Dominique Piron : nez plutôt réservé, après une petite note fugace de réduction. Bouche tonique, un peu végétale, tanins un peu secs dans une finale plutôt chaude. Du vin, mais un équilibre et une harmonie pas encore atteints.**(*)

    MOULIN A VENT 2006 Martine Chermette – Les Trois Roches : nez encore fermé, bouche arrondie par l'alcool, mais une matière concentrée, épicée, avec une finale sur le fruit. Très prometteur!***(*)

    MOULIN A VENT 2006 Jean-Paul Brun – Terres Dorées : nez sur les fruits rouges, avec une petite note de pomme, pour la fraicheur. En bouche, un joli fruit, frais, de la longueur et de la droiture, sur des notes épicées. Finale légèrement tannique, sans sécheresse. Un très beau vin. ****

    FLEURIE 2006 Clos de Mez – La Dot – Marie-Elodie Zighera : beau nez, net et précis, bouche charnue, concentrée et bien structurée. Superbe!****

    10 FLEURIE 2005 Olivier Merlin : une bouteille qui envoie du bois dès le nez. La bouche est chaleureuse, un peu déséquilibrée sur l'alcool, avec des tanins qui sèchent en finale. C'est un 2005, la concentration est là, même si l'élevage est plutôt marqué à ce stade. A attendre, forcément. **(*)

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    11 CHIROUBLES 2006 Domaine du Petit Puits – Céline Méziat : nez fruité et épicé, sur la cerise. Bouche fraiche, pleine, acidulée, exprimant les fruits blancs. Rafraichissant!***

    12 CHIROUBLES 2006 Georges Descombes : réduction passagère au nez, puis cerises à l'alcool, épices. Bouche concentrée, chaleureuse, digeste, avec une pointe de volatile type acétate. L'ensemble est tout à fait cohérent et se laisse boire avec grand plaisir. ****

    13 MORGON 2006 Claude-Emmanuelle Desvignes – Côte du Py : fruit pur, au nez comme en bouche, dès l'attaque. Fraicheur et droiture donnent naissance à un très beau vin. ****

    14 MORGON 2006 Marcel Lapierre : légère réduction, puis de la cerise à plein nez, avec un petit côté confit. Bouche charnue et fraiche, jolie finale acidulée qui sèche à peine. ***

    15 REGNIE Tradition 2005 Domaine Tano Péchard – Ghislaine Péchard : nez plutôt discret, bouche fraiche, droite, acidulée, à peine courte. **

    16 REGNIE  2006  Domaine de Colette – Vieilles Vignes – Jacky Gauthier : nez sur la cerise à l'alcool, bouche ronde, concentrée, fraiche, finale salivante, qui sèche à peine, un peu chaude. ***

    17 COTE DE BROUILLY 2006 Domaine de la Voûte des Crozes – Nicole Chanrion : acidulé, frais, croquant, très plaisant dans son registre tout fruit. ***

    18 COTE DE BROUILLY 2006 Christophe Pacalet : nez sur les fruits blancs, un peu lardé et fumé (réduction?). Concentré et charnu, croquant, il est à peine marqué par l'alcool en finale et les tanins sèchent un peu. ***

    19 BROUILLY 2006 Domaine des Pierres Soleil – Alou Viornery : gentiment fruité, acidulé, frais et droit. Très plaisant. ***

    20 BROUILLY 2006 Jean-Claude Lapalu – La Croix des Rameaux : très fruité, avec une pointe de sucrosité en bouche, mais de la droiture et de la fraicheur, avec sa finale acidulée. Beau vin, peut-être le plus accompli de toute la série.****

    Olif

  • Off de ouf aux Grands Jours (2): balade tourangelle

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    Off de Ouf, la suite! Que du beau monde sur place et j'ai eu le temps de (presque) tout goûter. Après la Champagne et la Bourgogne, cap à l'Ouest pour un petit tour en Touraine, d'abord chez  Olivier LEMASSON (les Vins Contés). Plusieurs cuvées bien sympathiques en blanc: un Menu Pineau très frais, un Sauvignon 2007 ("Sois Mignon") particulièrement fruité et gouleyant et un Cour Cheverny "Les Rosiers" 2006 à la belle matière minérale. Les rouges sont loin d'être inintéressants également, mais goûtés bien trop vite dans l'après-midi, alors que l'attention faiblissait un peu. La présence un petit peu plus loin d'Hervé VILLEMADE, du Domaine du Moulin, avec qui Olivier a travaillé auparavant, a permis de rester dans l'inspiration romorantine. Deux pétillants naturels, un Menu Pineau vif et acidulé, très fruité primaire, et un Pineau d'Aunis vineux et frais, pour débuter, puis un beau Cheverny 2006(70% Sauvignon, 30% Chardonnay) et un superbe Cour-Cheverny 2006 Les Acacias, droit et tendu. Le Romorantin me convient bien, décidément. En rouge, mention pour le Cheverny 2006, constitué à 80% de Pinot Noir, à la belle matière croquante. Deuxième rencontre avec les vins de ce domaine en peu de temps (la première fois au Salon de l'AVN à Troyes) et belle confirmation en ce qui me concerne.

    Et puis dernière rencontre tourangelle, et pas la moindre, avec Elise BRIGNOT. De l'avis quasi-général parmi ceux qui ont goûté ce jour-là, "elle sort des belles quilles, Elise!" Ce doit être de famille, j'avais déjà entendu la même expression au sujet de son frère Jean-Marc dans le Jura. Et on sent effectivement une grande patte dans ces cuvées légèrement border-line, à la marge, mais au caractère bien affirmé. Que du Vin de Table et un véritable don pour le choix du nom de baptême de tous ses vins (tout le monde a encore en mémoire son "Beaumont de Vénus" du temps où elle se trouvait dans le Chinonais).

    - Zébulon: pétillant naturel élaboré à base d'1/3 de Cabernet franc, 1/3 de Gamay et 1/3 de Chardonnay. Pas banal, et on se trouve bien là dans le "bizarre". Robe légèrement orangée, à peine de sucre, un équilibre que je trouve un peu bancal à ce stade, mais néanmoins intéressant. A revoir.

    - ça va pas être possible 2006: moitié Gamay, moitié Chenin! Assemblage improbable, limite "pas possible", et pourtant, ça l'est! La couleur tire sur l'orange, le vin possède de la fraicheur et de la droiture.

    - Mon Loulou 2005: un pur Chenin, évidemment, même s'il m'a fallu un peu de temps pour décoder le nom! De la tension, de la minéralité, de la vivacité, de la droiture. Un beau Loulou qui ne roule pas des mécaniques et que l'on a envie de cajoler.

    - Touchemitaine 2005: pur Sauvignon au nez frais, malgré quelques notes légèrement caramélisées, poire tatin.

    - Oui mais non 2005: du Chenin, en partie botrytisé mais vinifié en sec. Riche et large, puissant, un équilibre tout à fait cohérent.

    - Touchemitaine 2006: la version 2006 100% Sauvignon, malheureusement épuisée. Vinifié en petnat, c'est du fruit frais qui vous explose au nez, la sensation de croquer dans une poire William, et puis la finesse de la bulle qui possède un côté vif et aérien. On en boirait!

    Bravo Mademoiselle Brignot. SI j'étais compositeur, je vous écrirais volontiers une lettre!

    A suivre...

    Olif

  • Off de ouf aux Grands Jours (1)

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    Un Off aux Grands Jours, ceux de Bourgogne, à ma connaissance la seule manifestation de ce type à l'occasion de la grand messe dédiée aux Chardonnays et Pinots noirs de "grands terroirs". Une véritable bouffée d'air frais dans ce microcosme bourguignon un peu guindé, il faut bien le reconnaitre. De tous ces grands jours, je n'ai participé qu'à une seule session officielle, la Trinquée de Meursault. De cette après-midi de dégustation, effectuée au pas de course et sans prise de notes, je retiendrai la confirmation de la qualité des vins de Rémi Jobard (c'est un copain, mais cela est dit en toute objectivité). Confirmation également auprès de Romaric Chavy, du domaine Chavy-Chouet, dont les vins se goûtaient plutôt bien. Découverte du domaine Darnat, conduit en bio depuis 1993, mais qui n'a pas encore osé franchir le pas de la certification. De biens beaux vins, dans un style très pur et droit, qui mériteront probablement d'être redégustés plus longuement, en prenant le temps. Accueil toujours très sympathique chez François Mikulski, même si je n'ai pas très bien goûté ses vins ce jour-là, à l'exception d'une très belle Goutte d'Or. Fin de la parenthèse murisaltienne.

    Retour sur ce Off de ouf, donc, qui se déroulait au domaine Prieuré-Roch, avec une brochette de vigneron(ne)s hauts en couleurs. Ce jour-là, j'ai pris le temps. Arrivé dès l'ouverture, pour ne pas manquer l'ami Francis Boulard, qui m'avait fixé rendez-vous aux aurores ou presque, j'en suis reparti quasiment à la fermeture.

    Une petite coupe de Champagne pour débuter une dégustation, je ne connais rien de meilleur! Surtout s'il s'agit des vins de Francis.

    - Brut réserve: 75% Pinot Meunier, 25% Pinot Noir. Un Champagne fruité et vineux, avec de la matière. Belle entrée en matière.

    - Chardonnay non dosé: dans un style différent, vif, minéral, frais et tendu. Pour l'apéritif.

    - Mailly Grand Cru brut: très peu dosé, 90% Pinot Noir, 10% Chardonnnay. La bulle est fine, la bouche développe un peu de gras. Un Champagne élégant.

    - Les Rachais 2002: nez élégant, superbe et raffiné, alliance du fruit et de la minéralité. En bouche, il s'agit d'un vin droit et long, porté par une magnifique acidité sous-jacente. "Il faut prendre le temps de le déguster", m'a dit Francis en me glissant un échantillon dans mon petit cabas. Ce que j'ai fait en compagnie d'un membre du GJP* féru de Champagne et l'ami Rémi Jobard, à Meursault. Un vin qui en impose par sa stature et sa droiture.

    Paetrea 1997-2004: 60% PN, 20% PM, 20% C, en solera. Nez sur les fruits jaunes, la mirabelle. Bulle fine, bouche large et complexe, un vrai beau Champagne d'un excellent rapport Q/P.

    - MMI 2001: un essai portant sur 500 bouteilles de Rachais 2001 élevées en fût neuf.  Le nez est puissant, grillé, fumé, un peu boisé mais présentant également une légère réduction. La bulle reste légèrement en retrait, peu marquée. Un vin immensément large, avec une très grande longueur. A attendre et/ou à carafer longuement.

    Après ce festival de bulles, la bouche est prête à affronter les blancs du domaine Derain, sans crainte de la chute. De reins. La chute de reins. Désolé! Allez, goûtons! Et nous commençons par un vin mystérieux, sans appellation, qui développe un fruité frais sur une belle tension minérale et acidulée, avec une pointe de gras  témoignant de sa belle richesse de constitution. Allez Goûtons est son nom. Un aligoté bien fagoté  qui fait plaisir à boire, tout comme le Saint-Aubin En Vesveau 2006, un vin bien mûr qui possède également une certaine tension derrière sa grande maturité de fruits.

    Et puis ce fut le choc! La rencontre avec Philippe Valette et ses vins. Le Mâconnais élevé au rang des Beaux-Arts viticoles. Des vins fulgurants, largement au-delà des standards habituels, qui mettent une grande claque dans le bec. Un véritable coup de coeur!

    - Mâcon-Villages 2005: une belle matière riche et mûre pour un vin de cuve à la finale acidulée et salivante.

    Mâcon-Chaintré VV 2005: des vignes âgées de 50 à 70 ans, qui donnent un sentiment de profondeur à ce vin possédant déjà du gras et une belle longueur.

    - Pouilly-Fuissé 2004: un vin puissant et complexe, à la grande dimension.

    - Pouilly-Fuissé 2001, Clos Reyssié: une cuvée parcellaire de prestige pour un élevage très long, de 48 mois en barrique. La robe est dorée. Le vin possède un caractère légèrement oxydatif du fait de son élevage, mais une puissance et une longueur inégalables. Un air de famille avec les vieux vins ouillés jurassiens, qui lui va à ravir!

    - Pouilly-Fuissé 2002, Clos Reyssié: nez presque confit, sur l'écorce d'orange. Une grande maturité pour un vin plutôt massif, mais exquis. Grande garde prévisible.

    - Pouilly-Fuissé 1999, Clos de Mr Noly: 60 mois d'élevage pour ce vin au nez riche d'encaustique, large et puissant, destiné à la gastronomie (une volaille de bresse à la crème, par exemple?). Exceptionnel!

     

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    A suivre...

    Olif

    *GJP: Grand Jury Pontissalien, secte d’adorateurs de Bacchus, basée sur les hauts plateaux du Doubs et qui n'a de jury que le nom!