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  • Pour ne pas trop pédaler dans la choucroute...

    Petites révisions avant un week-end alsacien halloweenesque, il est toujours bon de se recalibrer le palais pour parler la même langue que les autochtones que l'on va visiter. Même pas peur du risque de pénurie de gasoil! Cap au Nord (l'Est, j'y suis déjà) pour une overdose de choucroute, évidemment garnie, accompagnée d'une pointe de raifort, le condiment indispensable à toute bonne table alsacienne.

     

     

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    Premier service: Riesling Vieille vigne 2007, Domaine Rietsch, Mittelbergheim. Un vin à la robe soutenue, aux délicieux arômes de fruits jaunes, très soyeux en bouche mais parfaitement sec. La finale est marquée par une inhabituelle note de zan qui vient se substituer à celle des dépôts de carburants en grève. C'est remarquable de pureté, de minéralité et de gourmandise mêlées. Ça donne envie de remanger de la choucroute le soir même.

     

     

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    Deuxième service, riesling tout bu: Dolmen 2006, Domaine Julien Meyer, Nothalten. Un vin de pierres, forcément, un pinot blanc minéral né des épousailles entre "le sel de la terre et le fruit de la vigne". 3 ou 4 menhirs recouverts d'une grosse dalle plate, un point d'intersection entre l'Alsace et la Bretagne. Patrick Meyer n'est pas un sorcier ni un magicien, mais c'est un druide alchimiste, qui tire la quintessence de ses sols, faisant parler ses terroirs sans les assommer à grands coups de traités d'œnologie moderne. Et ce vin, minéral en diable, exprime une salinité décoiffante, comme si la pointe du Raz de marée avait submergé la plaine alsacienne du côté de Nothalten. Seul inconvénient, avec la choucroute déjà confortablement salée, ce vin donne soif! À vrai dire, un désagrément qui n'en est pas un.

     

    Troisième service, choucroute toute mangée: yop la! Direction l'Alsace!

     

    Olif

     

    P.S.: puisqu'on est dans l'authenticité vinique, Léa a besoin, pour rédiger son mémoire, de sonder les amateurs de vins à ce sujet. En tout bien tout honneur, les VDV du sexe, c'était hier!

     

    P.S. 2 : Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.

     

     

  • VDV 30: le vin et le sexe

     

    Vendredisduvin

    30ème session des Vendredis du vin. L'âge adulte. Fallait-il pour autant laisser les clés de la maison au Bicéphale buveur, hydre à deux têtes de la Bloglouglou, véritable cochon assoiffé doté d'une double queue en tire-bouchon? "Oui, il le fallait!" ont répondu en chœur sur Facebook les aficionados des Vendredis du vin en rut. "Le vin de l'amour et le vin de l'amitié, c'est bien joli mais, maintenant, on veut du sexe!  On veut tâter du cul de la bouteille, mordre sauvagement ses épaules, suçoter voluptueusement son goulot, arracher furieusement sa collerette. Et puis faire voler la robe du vin, mater ce qu'il a dans la culotte et le renifler profondément avant de l'avaler jouissivement jusqu'à la dernière goutte". En substance, voilà ce qu'ils ont dit, les aficionados des Vendredis du vin en rut. Oui. A peine enjolivé de ma petite plume dans le derrière, certes. On ne se refait pas.


     

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    Crédit photo anonyme, merci à lui et à celui qui m'a transmis le cliché.


     

    Le vin et le sexe, donc. Oui, le vin est sexuel. Il ne faut pas se voiler la fesse. Sexuel, le vin est, le contenant comme le contenu. On ne va pas refaire l'excellente session précédente sur la quille, mais la superbe collection des différents modèles de flacons extraits de tous les orifices imaginables par le Professeur Prout, grand spécialiste oto-rhino-procto-gynécologue de l'hôpital de Montcuq, est là pour le prouver: la bouteille de vin est une excellente compagne des longues soirées solitaires, chez monsieur comme chez madame.

     

    Plus intéressant, il est démontré que le liquide à l'intérieur de la bouteille procure une excitation sexuelle et une amélioration des performances. Jusqu'à un certain point, il est vrai. Passé un stade d'alcoolémie, variable selon les sujets, le vin ne devient plus qu'un stimulant du ronflement. Le cochon qui sommeillait en l'homme s'est alors endormi profondément. Paradoxalement, ce dernier n'en reste pas moins cochon, puisqu'il ronfle comme un gros goret.

    Le vin, utilisé à petites doses comme "lubrifiant relationnel", ne procure par contre que plaisir et bonheur, en agissant positivement sur l'excitation, la désinhibition, l'érection, la lubrification, la pénétration. Voilà qui laisse songeur et interpelle. Les pourfendeurs hygiénistes du vin ne seraient-ils finalement que des mal-baisés?

     

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    Le Viagra© de l'œnophile, forcément, c'est du Bandol, un vin aux propriétés légèrement caverneuses et vaguement spongieuses. Du genre qui te file à la fois le gourdin, le rouge aux tempes et un tour de reins à Titine. La Tourtine 2004 du domaine Tempier, par exemple. Les petits veinards privilégieront la version magnum, s'ils ont des potimarrons dans la culotte. Néanmoins, quel que soit le modèle, ce joli sperme de mourvèdre très concentré répond présent question tanins. On crache encore quelques copeaux mais c'est copieux et long en bouche. Et plus c'est long, forcément...

     

     

    Bon, faut que je file, la bouteille est finie, Mme Olif est déjà au lit. Le devoir conjugal m'appelle...

     

    Olif

     

    P.S.: maintenant que les enfants sont couchés, en bonus pour les plus jeunes lecteurs ce ce blog, la rediffusion d'un billet torride écrit il y a quelques années, sur le pouvoir hautement sexuel d'un clavelin de Château Chalon. Billet toujours d'actualité, je ne retire pas une virgule de ce que j'ai écrit à l'époque.

     

     


     

    Parlez-moi d'amour!

     

     

     

    Pour répondre aux sollicitations d'une muse coquine, j'ai affûté ma plume et mon clavier pendant que Cupidon aiguisait ses flèches. Le résultat ne s'est guère fait attendre!

    L'hiver est encore bien là! Pourtant Saint Valentin, qui nous tend les bras, vient titiller nos sens et réveiller nos ardeurs d'amoureux passionnés, bien avant l'afflux de sève du rut printanier.

    Bien sûr que je t'aime, mon Amour! C'est toujours toi que je préfère, même lorsque mon esprit vagabonde, attiré par d'autres formes, d'autres couleurs, d'autres envies, d'autres plaisirs... Fantasme échappatoire pour mieux revenir me lover contre toi. Tu es à  nulle autre pareille.

    Sous le chapeau lisse de ton ciré jaune, j'aime à  t'imaginer nue, sans atours. D'un geste sec et volontaire, je le fais voler, dégageant ainsi ta coiffe. Nul ne peut te prétendre hautaine, même lorsque tu dresses le col. C'est pour mieux dégager ton épaule au creux de laquelle je peux me blottir et m'abandonner avec délice en m'imprégnant de ton odeur. Ivresse des sens, frôlant l'indécence...

    Mes doigts effleurent alors avec volupté ton corps ferme et très en forme(s), ne se lassant pas de l'explorer, s'attardant sur le tatouage qui décore ta poitrine, puis glissant lentement sur le petit carré d'étoffe niché au creux de ton ventre et rempli de promesses.

    Avec beaucoup de tendresse, t'inclinant pour mieux te prendre, ma main s'immisce dans un endroit secret, essuyant quelques petites perles humides.

     

    Ah! Ce cul, ma Mie! Doux et rebondi, accueillant et frémissant sous mes doigts, il s'offre sans retenue à  celui qui le désire. Pas celui d'une fille facile pour autant, plutôt celui d'une femme mûre, avec quelques années d'expérience, un qui se mérite et nécessite un apprentissage pour l'apprécier à  sa juste valeur.

    Un liquide parfumé et doré s'écoule alors, dans une symphonie haletante et jouissive, prélude à  un orgasme annoncé ...

     

    Olif, calme-toi mon garçon, avant que les esprits ne s'échauffent, le tien en premier. Tu vas te faire censurer. Ici, c'est un blog où l'on parle de vin, au cas où tu ne l'aurais pas deviné.

     

    Mais c'est pourtant bien de cela dont il s'agit, non?

     

    Olif

     

  • Du poivre dans la bouteille...

    « - Atchoum ! … Oncle Olif, oncle Olif ! Tu as renversé le poivrier dans ton verre de vin rouge ?

    - Mais non, Toto, c’est normal. Mon vin n’est pas poivré, même si tu y sens comme une odeur de poivre. Cela vient du raisin. »

     

    Cette odeur piquante qui déborde du verre (à l’origine de crises d’éternuements chez Toto et les personnes sensibilisées) et cette saveur brûlante (due à la pipérine), elles proviennent soit des tanins du bois, soit du cépage proprement dit. L’arôme poivré, lui, est la résultante de la perception dans le vin d’un mélange de terpènes et sesquiterpènes (c’est qui, c’terpène ?), que l’on peut aussi obtenir en distillant certains bois tropicaux, trop piquants pour servir à faire des fûts. Le vin le plus classiquement poivré de tous est issu de syrah, cépage emblématique des Côtes du Rhône septentrionales. De Côte Rôtie à Cornas, en passant par Saint-Joseph, la route du poivre des Côtes du Rhône a de quoi séduire l’amateur, pourvu qu’il ne soit ni charpentier, ni amateur de crus trop boisés.

     

     

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    Ailleurs, on retrouvera des notes poivrées dans le mourvèdre, cépage provençal  et méridional par excellence, dans le côt, lorsqu’il n’est pas de maille mais de Touraine ou de Cahors, et dans les beaux gamays que l’on aura laissés s’exprimer dans leur jus, en Beaujolais, en Touraine ou en Auvergne.

     

    La prochaine fois, nous apprendrons comment distinguer les arômes de voatsiperiféry, Sarawak et cubèbe dans son verre de Crozes-Hermitage.

     

    « - Merci, Oncle Olif, je vais pouvoir aller me coucher plus intelligent qu’hier.

    - Bonne nuit, petit garnement, et fais de beaux rêves ! Pom popopo pom pom… »

     

     

    Oncle Olif

     

  • Du poivre dans la bouteille...

    « - Atchoum ! … Oncle Olif, oncle Olif ! Tu as renversé le poivrier dans ton verre de vin rouge ?

    - Mais non, Toto, c’est normal. Mon vin n’est pas poivré, même si tu y sens comme une odeur de poivre. Cela vient du raisin. »

     

    Cette odeur piquante qui déborde du verre (à l’origine de crises d’éternuements chez Toto et les personnes sensibilisées) et cette saveur brûlante (due à la pipérine), elles proviennent soit des tanins du bois, soit du cépage proprement dit. 

     

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    La suite, c'est sur Fureur des vivres.

  • Le savagnin est son Credoz...

     

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    Pontarlier? Une ville à la montagne, une ville à la campagne. Supercomice oblige, les plus belles vaches laitières montbéliardes de tout le département se sont données rendez-vous dans la capitale du Haut-Doubs pour parfumer le bitume. La plus grosse bouse n'est pourtant pas venue d'où l'on pensait. L'électoralisme déverse des effluves parfois bien pis.

     


    Si j'ai manqué la plus grosse vache du comice, je n'ai pas manqué d'aller me réapprovisionner en fromages à la Crèmerie Marcel Petite, l'ancien Trou de souris pontissalien, désormais tenu à la perfection par Sandra et Marie-Christine, un souriant duo de choc qui monte gentiment en puissance et propose la meilleure sélection de fromages de divers horizons que l'on puisse trouver dans le Haut-Doubs.

     

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    Avec en option une sélection de jolis vins du Jura et d'ailleurs. Ganevat, La Tournelle, Clos des Grives et Jean-Claude Crédoz. Justement, le vigneron est là pour faire découvrir ses vins, une opportunité pour qui ne les connait pas, moi le premier. Personne n'est parfait.

     

     

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    Jean-Claude a repris seul une partie des vignes de son frère Daniel, qui a cessé son activité en 2006. L'autre partie a été reprise par Stéphane Tissot, en même temps que le solde des stocks de vins du domaine qui sont désormais commercialisés sous l'étiquette des Caves de la Reine Jeanne.

     

     

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    5 cuvées au programme, à commencer par une cuvée de chardonnay 2007 légèrement marqué oxydatif, très fin et agréablement fruité. Des vignes de chardonnay sur une parcelle en appellation Château Chalon, qui ne peuvent donc revendiquer leur statut. La cuvée Sélection 2007 est un assemblage de chardonnay et savagnin dans des proportions 85-15, un grand classique jurassien. Bien marqué par sa typicité d'élevage, c'est un joli vin qui ne manque pas de profondeur. Le Savagnin 2006, c'est du nanan pour les amateurs de vins "typés" Jura, ceux qui se complaisent à croire que le cépage sent la noix. Quand on goûte au Château Chalon 2003, on se dit qu'il est dommage que le précédent ne soit pas allé au bout de son processus de vieillissement sous voile. Une grande finesse dans les arômes, majoritairement malt et épices, que Jean-Claude impute à de bonnes levures indigènes que l'on a opportunément laissé travailler. Le vin de Paille 2006, 1/3 poulsard, 1/3 savagnin, 1/3 chardonnay, bien équilibré, se laisse boire délicieusement. Le Macvin est une petite merveille d'équilibre, parfaitement dosée côté marc.

    5 cuvées et autant de jolies bouteilles, voilà un domaine qui mérite de l'attention. Il faudra aller vérifier tout cela sur place à la première occasion. Dès que j'aurai recoiffé ma queue de cheval comtois, en fait!

     

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    Olif

  • Du pamplemousse à la noix...

    ... en 3 leçons, 2 heures et même pas 1 cinquantenaire:

     

    - Savagnin 2010 brut de cuve, domaine Macle: du vrai beau jus de savagnin qui fleure bon le pamplemousse bien mûr au nez comme en bouche, avec cette belle amertume et cette grande acidité qui le caractérisent dans sa jeunesse. Les fermentations alcooliques se sont achevées très rapidement cette année, les cuves sont prêtes à être débourbées pour que la malo-lactique puisse s'enclencher le plus rapidement dans les meilleures conditions. Ensuite, ce sera le fût et l'appartion du mystérieux voile...

     

    - Château Chalon 2003, domaine Macle: goûté sur les deux lots qui sont successivement proposés à la vente. Le lot 01 (information écrite en petit sur le côté de l'étiquette) arrive bientôt au bout. La noix se fait rare, presque absente. Des notes de fruits blancs ressortent sur une rondeur alcooleuse bien mûre. Plutôt haut en éthanal dans sa jeunesse, celui-ci ne se ressent que fort peu, le sotolon ayant probablement commencé son œuvre pour apporter complexité et dimension supérieure à la noix de base. Le lot 02, qui sera bientôt proposé à la vente, a donc connu un élevage en fût plus long. Il goûte plus sur la minéralité et des notes maltées, ne possédant pas la rondeur du précédent. A ce stade, il a plus d'éclat, même si au vieillissement, il est fort à parier que les deux se rejoignent.

     

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    - Château Chalon antérieur à 1965, Auguste Macle: une bouteille du grand-père de Laurent Macle, Auguste, qui n'était pas étiquetée. Forcément antérieure à 1965, mais millésime impossible à déterminer avec certitude. La robe est ambrée, couleur vieil or, digne d'un vieux Cognac hors d'âge. Le nez est profond, d'une grande douceur. Des notes miellées se mêlent aux épices et au malt tourbé. La noix est aux abonnés absents. Il n'y a qu'à se laisser charmer et porter par les effluves de ce breuvage qui est loin d'avoir fini de remonter le temps. La magie des vieux Château Chalon...

     

    Et la noix, dans tout ça? La quoi? Le prochain qui me dit encore que le savagnin sent la noix, je lui fais avaler les siennes d'un grand coup de latte.

     

    Olif

     

    P.S.: je rigole!

     

  • Pédalonavoile

    fi 44.50 ¬ 4.57. Et π? Et pis c'est tout! Cette équation libidineuse figurant sur l'étiquette devrait permettre, à défaut de connaître l'âge du capitaine, de savoir en combien de gorgées on peut liquider la bouteille de Pédalonavoile. A moins que cela ne corresponde à la durée nécessaire pour remonter sans encombre les raisins ardéchois de Gérald Oustric à Molamboz dans le Jura? En évitant les bouchons, cela va de soi.

     

     

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    Le Pédalonavoile est un moyen de locomotion très peu polluant, particulièrement croquant, gouleyant et désaltérant, vibrant et vinibratant, à la consommation ultra raisonnable, pas plus d'un magnum au 100, à deux ou trois. Il ne demande qu'un léger effort à fournir du côté du coude, effort minime lorsque le vent est favorable et que la mer est calme. Allegro Vinibrato!

     

    Vinibrato, c'est un négoce 100% raisin produisant du vin 100% vibrant, vinifié par Jean-Marc Brignot, de Molamboz (39). En provenance du Beaujolais, de l'Ardèche, du Jura et peut-être même encore d'ailleurs. A découvrir de préférence dans les bars à vins pour bobos branchés de la capitale, mais aussi en Province, dans les mastroquets pour ploucs déconnectés. Partout où c'est ouvert tard le soir et où l'on sait bien boire, en fait.

     

    Olif

     

     

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  • Le vin le plus long...

    26 lettres, et autant de caudalies.

     

     

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    100% grenache blanc, vinifié naturellement. 300 bouteilles numérotées à la main, moins une désormais.  La n° 179. Un vin riche et rond, sans lourdeur. Et long, évidemment. A boire à table, assis sur une des 4 chaises, avec des copains de préférence. Pour refaire tranquillement le monde et la constitution.

    Un bon coup de sabot dans le cul de la constitution! Merci Hélène et Alban.

     

    Vin étonnant, non?

     

    Anticonstitutionnellement 2008, Les Sabots d'Hélène, Alban Michel

     

    Olif

     

     

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  • Marcel...

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    La pipette de Marcel ne chauffera plus. Les mondes du vin, du Beaujolais et du Vin naturel sont en deuil. L'info circule depuis ce matin sur Facebook et il est encore difficile d'y croire, quand on se trouve aussi loin du Beaujolais. Loin des yeux, mais pas loin du coeur, tant qu'il y aura des quilles en cave. Comme ce Morgon 2006, dans sa version non sulfitée, ouvert ce midi en hommage à Marcel.

    The show must Morg on, mais c'est certain que le Beaujolais nouveau aura comme une pointe d'amertume en fin de bouche, cette année... Du moment qu'il ne sent pas la banane, Marcel ne devrait pas s'en plaindre.

     

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    Olif

  • Les nouveautés, côté Jardins...

     

     

     

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    Çela faisait un petit bail que Stéphane "Saint-Vernier" Planche, le jardinier de Saint-Vincent ne nous avait pas invité à parcourir les allées de sa carte, sabots aux pieds, au rythme d'une dégustation à l'aveugle. Plein de raisons à cela. En premier lieu la nouveauté. Nouvelle coupe de cheveux, nouveau site web, nouveau concept, nouvelle tête, nouveaux vins. Pas encore de nouveau Bojo, mais ça ne devrait plus trop tarder, plus qu'un bon mois à patienter.

     

    La nouvelle tête, c'est Rachel, sommelière de formation, qui tient la boutique pendant que Saint-Vernier court et vole, de vignoble en vignoble. Le nouveau concept, c'est la formule bar à vins, qui a bien fonctionné tout l'été. Saucissonnage à toute heure (ou presque), arrosé de deux ou trois bons canons sélectionnés par le patron. Du grignotage simple et bon, soigneusement sélectionné, parfaite mise en bouche avant d'aller se remplir plus copieusement la panse dans les restaurants arboisiens tout proches. Le nouveau site web, c'est toujours le même, mais relooké et plus aisé de navigation. Il n'attend plus que les commandes massives des internautes ébahis par tant de belles références en provenance de la France entière, et même du Jura, aussi, un peu. La nouvelle coupe, c'était pas plus tard que la veille de la soirée,  il y avait longtemps que l'on n'avait pas vu Stéphane avec les cheveux aussi courts, why not?

     

     

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    Bien plus important, finalement, ce sont les dernières cuvées rentrées, qu'il nous fallait découvrir à l'aveugle, décrypter, commenter, décortiquer, apprécier (ou pas)) et ne surtout pas noter (why note?). Après une mise en bouche vive et sympathique, un Blanc d'Argile de Vouette et Sorbée à la bulle réjouissante, plus d'excuse pour ne pas être là.

     

    IMGP9832.JPG- Arbois Cul Rond 2009, Domaine de l'Octavin: robe légèrement trouble, nez encore fermentaire, sur le jus de pomme. Mais y'a aut'chose! La bouche possède une petite arête minérale incisive en son milieu, mais y'a aut'chose! La finale s'élargit et se pavane, deviendrait presque tannique. Déconcertant, et une nouvelle fois, je passe à travers et ne m'en rend compte qu'une fois la bouteille dévoilée. Pas encore tout à fait en place, mais il y vient tout doucement. Ce Cul Rond, joliment illustré par Thierry Moyne, le chef de la Balance, est une réalisation d'Alice et Charles: du poulsard du lieu-dit En Curon, vinifié en blanc et 100% nature. Le genre de quille qui vous troue le Curon, pour parler un peu crûment mais orthographiquement correct. Encore un peu de temps et il devrait se mettre progressivement mieux en place.

     

    IMGP9835.JPG- Autrement 2008, Roussette de Savoie, Jacques Maillet: nez cristallin, citronné, frais. Bouche nette et précise, d'une grande pureté, finissants sur de beaux amers salivants et une sensation désaltérante. Devant tant d'élégance, l'assemblée reste bouche bée. La tentation de situer cette bouteille en Jura fut grande, mais le secret espoir déçu se transforma en sourire jubilatoire une fois l'anonymat levé. Même les Savoyards de service s'y sont laissés prendre et cela confirme l'exceptionnelle qualité des vins de Savoie lorsque le vigneron s'en donne la peine.

    Jacques Maillet, la Savoie Autrement, une certaine forme de jardinage à la vigne qui ne peut évidemment qu'être plébiscitée ici.

     

    IMGP9837.JPG- Le Ddréorse 2008, La Sorga: cette fois, on donne dans le bigarré! Robe rubis clair. Nez chewing-gum aux fruits, petite prune, fruits rouges. La bouche possède un tactile soyeux croquant incomparable, d'une sphéricité presque parfaite. La finale s'étire un peu, apportant de la fraicheur. L'alcool, bien perçu en milieu de bouche, se fait plus discret. Cela aurait pu être un rouge clair, c'est un rosé foncé de mourvèdre, pas apte à séduire tous les palais, mais qui n'est pas sans rappeler le Tavel de l'Anglore. Une certaine maitrise du zéro soufre qui fait que le Tortul ne s'est une nouvelle fois pas retrouvé sur le dos.

     

    IMGP9838.JPG- Autrement 2007, Chautagne, Jacques Maillet: assemblage de pinot, gamay et mondeuse, à la robe rouge rubis foncé. C'est un vrai vin de terroir avec un brin de rusticité qui lui sied au teint, des tanins qui accrochent, presque encore un peu compacts, mais le végétal croquant apporte la fraicheur. Pas immensément long ni complexe, c'est un canon de partage, qui accompagnera parfaitement des plats simples et de la charcuterie.

     

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    - Soir d'hiver 2009, Coteaux du languedoc Cabrières, Clos Romain: cette nouveauté-là, c'était la mienne, arrivée de fraiche date dans le Jura. Une robe burlat, un nez gorgé de fruits noirs, plein de franchise. La bouche développe des tanins soyeux, veloutés et gourmands. C'est un vin relativement riche, doté d'une bonne fraicheur et d'un excellent coefficient de buvabilité. Le cinsault dans toute sa splendeur, tout sur le fruit, à siroter un soir, d'hiver ou d'automne. Surtout ne pas se priver s'il en reste pour le lendemain midi.

     

    IMGP9841.JPG- La Vigne Haute 2009, Jean-François Coutelou, Vin de table français du Languedoc: wouah! Le nez séduit, malgré son côté animal; Les phéromones, sans doute! Au delà, le fruit noir exulte, porté par des tanins veloutés très frais, malgré la puissance et la concentration. 100% syrah, 100% nature et un équilibre déjà majestueux. Une grosse découverte également que ce Mas Coutelou!

     

    IMGP9842.JPG- Séguret 1999, domaine du Pourra, cuvée Mont Bayon: un vin sérieux, avec un peu d'évolution, mais entamant sa phase de maturité. Grenache, syrah et mourvèdre. Beaucoup de puissance, un peu d'alcool, des notes kirschées et une bouche métallique, avec des tanins finissant amers. Un vin qui serait plus à son aise à table qu'en fin de dégustation.

     

    IMGP9843.JPG- La Béa...titube 2009, La Sorga: une douceur finale signée Anthony Tortul, de La Sorga. Du muscat petits grains de Saint-Jean de Minervois, passerillé et botrytisé. La bouche est "hallucinante", de la bouche même de l'un des participants. Incroyable fraicheur mentholée sur des notes muscatées, avec une touche de garrigue et de lavande. Équilibre de fou avec une bouche qui confine presque au sec malgré 128 g de sucres résiduels. Devant une telle prouesse, la Béa ne peut que tituber et les dégustateurs peinent encore à s'en remettre.

     

     

    Une seule solution, pour clore la soirée: le traditionnel mâchon, désormais maison. La trancheuse à jambon a turbiné grave pour rassasier la horde des apprentis jardiniers.

     

     

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    Le mois prochain, on s'attaque aux vieilleries des Jardins. Peut-être même bien qu'il en reste dans ma cave, pas encore bues et loin d'être mortes. Ça promet déjà...

     

    Olif

  • Impatience!

    Dur de résister! Pourtant, c'était écrit dessus. En lettres rouges. D'un côté, il eut fallu résister, mais, de l'autre, comment résister à la tentation de se cabrer de plaisir antique?

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    Clos Romain Patience 2008, Coteaux du Languedoc

    Patience, impatience, le Clos Romain joue avec les nerfs de ses clients transformés un temps en patients, pour avaler cette bonne médecine. Des patients impatients, incapables de ne pas succomber à l'appel du tire-bouchon. Cette cuvée majoritairement syrah et grenache, complètée par du cinsault, c'est du velours pour le gosier, un velours de fruits noirs délicatement relevé. Le fût sait se faire discret, en restant en retrait pour ne souligner que le joli grain et la fraicheur du tanin.

     

    Qu'en sera-t-il de Phidias, dominante carignan vinifiée en amphore, un vrai travail de Romain, effectué en grande partie par Céline? Je ne devrais pas être beaucoup patient non plus sur ce coup là!

     

    "All we need is a little patience"

     

     

    Olif

     

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