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Le blog d'Olif - Page 20

  • Sorbée aux petits fruits rouges

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    L'été, quand il fait chaud, rien de tel qu'un petit sorbet pour se rafraîchir les idées, ouaip! Vouette et Sorbée. Lever dès potron-minet, rosé du matin et Champagne de l'Aube, dont la qualité et la notoriété ne sont désormais plus à démontrer. Rosé de saignée, 100% pinot noir. Non coupé, mais il a quand même bien fallu le vendanger. Récolté en 2004, dégorgé en 2007. Arômes de petits fruits rouges fins et élégants, soutenus par une bulle très fine, bel équilibre entre vinosité, vivacité et acidulé. Sorbée, c'est la légèreté, pas de lourdeur et aucun additif. Rafraichissant, même sans passage au congélo. Le repos en cave de quelques années a permis à celui-ci de se révéler pleinement. À la veille des vendanges champenoises 2011, il se goûtait magnifiquement. Un signe, j'espère!

     

    Bertrand et Hélène Gautherot, alias Monsieur Vouette et Madame Sorbée, on ne les présente plus. Depuis moins de 10 ans qu'ils se lèvent de bon matin, dès l'Aube, après avoir repris le domaine familial à Buxières sur Arce, ils ont hissé leurs bulles naturelles au sommet de la Champagne biodynamique, dynamique tout court. La Champagne et le Champagne qu'on aime, tout simplement.

     

    Olif

     

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  • Pets allowed

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    L'été, on le sait, il ne fait pas bon abandonner son chien sur une aire d'autoroute italienne. Rocco veille, et aussi Freddy. Les toutous, pourtant, ça peut être sympa, sur la plage. À condition qu'ils n'inondent pas le sable de leurs déjections. Qu'ils soient un minimum civilisés, quoi, on n'est pas des bêtes! On peut sans problème adopter un Tel Quel à poil dur de Thierry Puzelat, même si ce n'est pas encore la saison, ou caresser un CHI WA WA de Vinibrato, fermement tenu en laisse par Jean-Marc Brignot. Un petit toutou à son pépère qui se la joue décontracté, en boxer et Ray-Ban. Ne pas hésiter à le prendre par le colbac et l'agiter vigoureusement pour qu'il lâche les gaz, le calbute est bien serré et les lunettes bien accrochées. Mais après, oui, après. Les raisins de Jean-Luc Gauthier font du bien au gosier. Du gamay du Beaujolais, coupé en 2009, ni vil ni déloyal pour un sou, heureusement qu'il a échappé à l'arrachage préconisé en 1395 par Philippe le Hardi. Pas du jus de chique, du jus de CHI WA WA, ouah ouah, on en redemande.

     

    Une bouteille désormais collector, l'une des dernières de Saturne, généreusement lâchée par le gars Ewen lors de mon passage là-bas en décembre 2010.

     

    Olif

     

     

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  • L'Égrappé

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    Souvenirs d'enfance. Origami, lâcher de ballons, en grappes légères. Rose, la couleur des filles. Ça tombe bien, la petite Jeanne est née il y a tout juste un an. Ça se fête! Lâcher de bulles. Roses. Légères. Aériennes. Fruitées, gourmandes, acidulées, sur un dosage peut-être un peu trop marqué, mais c'est une première mouture, susceptible d'être modifiée. Élaboré à la façon d'un Crémant, ce poulsard pétillant est commercialisé en vin de table.

     

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    L'étiquette est signée Mme Olif, dont la cote devrait désormais grimper en flêche auprès des œnographilistes, des placomusophiles, des amateurs d'art amateur, voire des amateurs de vin tout court, surtout si l'on ajoute qu'elle vient de gagner à nouveau un prix au plus grand concours de peinture urbaine du Haut-Doubs (le deuxième, cette fois, car elle sait faire preuve de modestie, en plus). L'étiquette pour le vin du domaine Macle est une œuvre de commande, mais cette gouache originale et rafraichissante ajoute au plaisir de la dégustation de la toute nouvelle cuvée proposée par Laurent Macle. À la santé de sa petite Jeanne...

     

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    La cuvée "Carmen" 2007 avait ouvert une brèche dans la tradition familiale et révélé le talent de vinificateur de Laurent Macle et sa maîtrise de l'ouillage du chardonnay. Une voie différente et complémentaire, inhabituelle pour le domaine, qu'il serait dommage de ne pas exploiter. Les amateurs de vin et de peinture ont tout à y gagner.

     

    Olif

     

     

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  • REVEVIN 2011: Pris la main dans le Pessac!

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    Premier temps fort des REVEVIN 2011, sous le patio du Chai Carlina, cette horizontale des blancs de Pessac-Léognan s'annonçait comme une étape de cols insurmontables pour un certain nombre de Revevineurs ayant construit leur nid douillet d'œnophiles loin de la place de Bordeaux, de ses courtiers et de ses crus classés, bientôt destinés exclusivement au marché chinois, ce qui fait rire jaune, mais sous cape, quelques occidentaux pas encore complètement sevrés d'un certain style de vins élaborés pour plaire à certain(s) gourou(s) volontiers prescripteurs de breuvages concentrés et boisés, à l'élevage un tant soit peu stéréotypé, et/ou aimant plus que tout se retrouver invité(s) à la table des grands châteaux pour des dîners aux formats géométriquement variables dont la seule véritable constante est le nombre et l'ancienneté des flacons servis à des pingouins endimanchés sachant aussi bien relever leur queue de pie que le petit doigt en l'air, quand il s'agit de pavaner au milieu de cette basse cour internationale au sein de laquelle quelques pique-assiettes réussissent toujours à se faufiler, mais pas de bœuf à la bordelaise, point, à la ligne, on respire et on souffle un grand coup avant de passer au paragraphe suivant.

     

    La date et le lieu: le patio du Château Chai Carlina, à Saint-Jean de Monts, par un beau week-end ascensionnel, début juin 2011. Pfff! comme le temps passe vite!

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    Le format: rectangulaire, celui d'une table allongée où une vingtaine de Revevineurs peuvent prendre place sans avoir à tendre trop le bras lorsqu'il s'agit d'attraper un crachoir.

    L'appellation et le millésime: Pessac-Léognan 2008. Sauvignon et sémillon au menu, donc, dans un millésime à forte acidité et vraisemblablement à faible maturité d'une manière générale. Les gencives ont pas mal couiné, les dents ont grincé, mais l'estomac a peu dérouillé, tous les vins ayant été évidemment recrachés. Le prix de la majorité des vins, par contre, est susceptible de coller un ulcère, même -et surtout- quand le domaine a ramassé à bonne maturité. Une quasi-intégrale des crus classés de l'appellation, excepté Haut-Brion et Laville (redevenu missionnaire depuis le millésime 2009) qui ne jouent plus dans la même cour ni le même patio depuis un certain temps, voilà qui avait pourtant de quoi exciter les papilles.

     

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    La méthodologie: tous les vins sont goûtés à l'aveugle, par paire associant un Grand cru classé ou assimilé et un "pirate" non classé ou d'une appellation voisine. Double carafage préalable, l'identité des vins n'étant révélée qu'à la fin de la dégustation.

    Les résultats: dans une telle dégustation, il est évident que le plaisir passe au deuxième plan. Peu de vins ont conduit à l'extase gustative. Les plus grands, présentés en dernier, étaient également les plus mûrs et les plus concentrés, les plus à même d'être appréciés à ce stade, ils sont logiquement mieux sortis, Pape-Clément et Smith-Haut-Lafitte en tête. Mention honorable pour Carbonnieux et Malartic-Lagravière, qui s'en tirent pas mal également, avec une acidité importante, mais plutôt bien équilibrée. L'outsider de cette dégustation, parmi les "petits", c'est Château Turcaud barrique, plutôt très bien goûté le matin (face à un Chevalier en toute petite forme), mais curieusement peu apprécié le soir, lors d'un deuxième passage, toujours à l'aveugle, à l'occasion du repas. Les aléas de la dégustation... Un des petits poucets sur le papier, la cuvée Vin Passion du Champ des Treilles s'en est finalement plutôt bien tirée en offrant un profil aromatique et une structure complètement différents de tous les autres vins de la série. Sur la plupart des 20 échantillons dégustés, les arômes archétypiques de sauvignon levuré (agrumes, citron, ananas, bourgeon de cassis) associés à un boisage plus ou moins marqué (vanille, noix de coco, notes d'amertume) l'ont emporté haut la main, avec une matière loin d'être suffisamment mûre pour espérer envelopper tout cela dans quelque temps, à mon humble avis.

     

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    Bon, on ne s'est pas franchement régalé, c'est vrai, mais, comme l'a dit Philippe, il fallait la faire, histoire de se recaler le palais. Cela va quand même être dur de faire marche arrière et réapprécier ce standard de vin, désormais...

     

    Olif

     

    P.S.: vous avez échappé au pire titre que j'avais imaginé, Léo-de hurle-gnan, comme quoi je sais parfois me retenir.

     

    P.S.2: d'autres commentaires sur cette dégustation ici, et , afin d'en avoir un éclairage différent du mien et que chacun puisse (éventuellement) y trouver son compte.

  • Michel Gahier, discrétion assurée…

     

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    Montigny les Arsures, capitale du trousseau. L’eau y est potable, à consommer avec modération. À quelques pas de la célèbre fontaine, le trousseau l’est encore plus. Du trousseau potable, à boire avec tout autant de modération, mais beaucoup plus de plaisir, on en trouve chez Michel Gahier, vigneron discret, qui cultive ses grands vergers à l’écart du cirque médiatique. La discrétion n’empêchant pas le caractère, le vigneron ne s’en laisse pas conter pour autant. Formé à la bonne école de Jacques Puffeney, célèbre vigneron de Montigny, Michel Gahier est un homme de convictions. Même s’il ne les affiche pas toujours. Appliquant les principes d’une agriculture biologique depuis de nombreuses années, il ne s’est jamais engagé dans la voie d’une quelconque certification parce que le cahier des charges pour l’obtenir n’est pas assez strict à ses yeux. Son Gahier des charges à lui inclut des procédés de vinification qui refusent bon nombre d’artifices. Notamment le soufre, même s’il ne fait pas non plus partie du mouvement des vins dits naturels. Oui, le soufre. Pourquoi en ajouter quand on peut s’en passer ? Cela suppose évidemment une viticulture minutieuse et exigeante, mais aussi de grands talents de vinificateur. Depuis de nombreuses années, ses vins de trousseau n’étaient plus sulfités. Plus facile à mettre en pratique avec les cépages rouges.  En 2009, Michel a décidé de s’en passer aussi sur la cuvée Les Follasses, l'Arbois chardonnay d'entrée de gamme qui revendique désormais sa parcelle d'origine. Résultat: un vin d’un éclat inégalé, d’une grande pureté d’arômes et à la belle minéralité. Une minéralité encore plus marquée sur Les Crêts 2007, au caractère bien tranchant. En préambule, un Arbois 95 d'entrée de gamme nous avait enivré de ses parfums d'orange confite et épaté par se fraicheur et sa jeunesse. Avec La Fauquette 2007, chardonnay élevé sous voile, place au registre oxydatif, qui apporte finesse, profondeur et complexité à cette cuvée devenue mythique pour certains. Longue finale sur les épices, particulièrement savoureuse. Le millésime 2005, toujours pas commercialisé, se remet tout doucement en bouteille d'un passage difficile. Marqué par une pointe d'acidité volatile en train de s'affiner, il possède la rondeur et la richesse du millésime, et le temps devrait lui faire acquérir une dimension supplémentaire.

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    Le Vin jaune 2002 inflige une véritable claque au palais. Pourtant, malgré un taux d'éthanal élevé, il ne "claque" pas comme le Jaune arboisien standard. Tout en finesse et en complexité, sur les épices douces, il étire sa longue finale sur de délicieuses notes oxydatives. À titre comparatif, un 1992, débouché à la volée, révèle toute sa complexité, après un premier nez fugace sur la croûte de fromage: miel, orange confite, épices douces...

    Côté rouge, Michel Gahier confesse un penchant pour le trousseau, même s’il possède également un peu de ploussard. Le Clouzot 2010, c'est du trousseau qui fait glou. Glou glou, même. Plusieurs fois de suite. Un régal! Dans ses grands vergers, la vigne a remplacé les arbres fruitiers. De vieilles vignes qui produisent un vin de trousseau haut de gamme, ne craignant pas d’affronter les années. Particulièrement éblouissant en 2003 (quoique un peu atypique), 2005 et 2007, l’Arbois Grands Vergers est une cuvée à rechercher en priorité. Le 2010, prélevé sur fût, se goûte sur un fruit gourmand et devrait bientôt être mis en bouteilles. Le 2009, plus riche  et concentré, est taillé pour une grande garde. Le 98 est toujours d'une jeunesse et d'une fraîcheur remarquables. À côté, le 2000 parait un petit peu plus évolué.

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    Le célèbre viaduc ferroviaire de Montigny, qui habillait jusque-là les bouteilles du domaine, a été contraint de laisser la place à un étiquetage plus sobre, à l’image de celle du vigneron. Ses vins peuvent néanmoins être bus à discrétion, en plus de la modération.

     

    Olif

  • En rouge et noir...

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    En Rouge et Noir 2010, La Sorga

    Ils ne sont certainement pas des masses à affubler une cuvée d'un nom pareil, sans être à la masse non plus. Référence à Stendhal, peut-être, mais je doute qu'Anthony Tortul rêve d'une ascension aussi fulgurante et sulfureuse que celle de Julien Sorel. Non, depuis deux ou trois millésimes, la Sorga, maison artisanale de négoce du Sud de la France, donne à goûter des vins de plus en plus définis et charmeurs, très peu ou pas sulfités du tout.

    Rouge comme le vin, noir comme le grenache. 100% schistes sur le terroir de Cabrerolles, En Rouge et Noir, mes luttes, mes faiblesses, je les connais mais je ne voudrais pas qu'elles s'arrêtent. En rouge et noir, drapeau de mes colères, je réclame juste un peu de tendresse. Quelque part entre Julien Sorel et Jeanne Mas, Anthony Tortul joue sa carte personnelle et en sort ga...gnant, bien sûr, tout comme son domaine de la Sorga. La Pomponette est également rentrée avec fierté à la maison, les joues bien rousées, de bonheur très certainement. Une autre bouteille de La Sorga à ne pas manquer.

     

     

     

     

    Olif

     

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  • Loterie?

    Pas sûr! Ici, grâce à Olivier Cousin, tout le monde gagne et tire le Grolleau. Dans sa version pétillante naturelle, du rouge gorgé de fruit, sur une bulle festive et agréable, avec juste une petite pointe de sucrosité, mais pas trop.

     

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    Le pét'Nat de cette fin d'été, sans aucun doute. Un vin 100% naturel, élaboré en Loire et à cheval par Olivier Cousin, responsable également de jolis vins tranquilles à base de gamay, grolleau ou cabernet franc. Bonjour ma cousine, bonjour mon Olivier Cousin, les vins d'Anjou natures et barbus comme on les aime. Disponibles au rayon vin des bonnes crèmeries que tout le monde nous envie.

     

    Olif

    P.S.:  À moins qu'il ne vienne se faire détrôner in extrémis par le Petit coin de Paradis du domaine des Grottes, qui continue de s'écouler tranquillement au verre du côté des Jardins de Saint-Vincent, lors des douces et pas trop arrosées soirées arboisiennes d'été?

    P.S.2: c'est la vidéo de cet été, ou comment faire un vrai vin de terroir. Si vous l'avez ratée, c'est le moment de vous rattraper. Merci Groland.con.

     

     

     

     

     

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  • REVEVIN 2011: Nul n'est censé ignorer Éloi!

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    Créé ex nihilo en 1973 par Éloi Dürrbach, au sein de la propriété acquise par son père René la décennie précédente, le domaine de Trévallon fut l'un des premiers à révéler le grand potentiel du terroir des Baux de Provence, à partir de 1976, à l'époque VDQS. Tout le monde il est Baux, mais tout le monde il n'est pas forcément gentil, puisque, lorsqu'il s'est agi de définir les critères qualitatifs pour la création de l'AOC des Baux de Provence en 1993, le cabernet sauvignon s'est vu limité à 30% de l'encépagement global. Or la principale caractéristique des vins de Trévallon, dès son origine, fut d'être un assemblage original de cabernet sauvignon et syrah, une complémentarité idéale sur ce terroir froid des Alpilles. Replié en Vin de pays des Bouches du Rhône, Éloi Dürrbach a ravalé sa fierté et continué à faire du Trévallon, le vin de pays qui en bouche un coin et pas que du Rhône. Apprécié par Aubert de Villaine et colporté aux papilles de Kermit Lynch, Trévallon a conquis le monde international du vin en étant finalement "découvert" et apprécié par Robert Parker Jr, le critique-faiseur de grands vins de ce monde, et ce dès le millésime 82. Ce "petit" vin de pays fait désormais partie des grands et Trévallon vend depuis longtemps sa marque et non plus son appellation. À la différence des grands vins bordelais, qui étendent leur superficie chaque fois qu'il est possible, il s'agit ici d'un vrai vin de terroir, pourtant pas décidé à s'en laisser conter par la loi du marché. Éloi Dürrbach n'a pas pour autant pris la grosse tête, ses prix sont resté sages, à leur bon niveau, et sa religion ne lui interdit pas de prendre un vol Marseille-Nantes pour un aller-retour express à Saint-Jean de Monts, sous le patio du Chai Carlina, à l'invitation d'un tandem pipetto-carlinesque.

     

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    Une telle verticale, beaucoup en rêvent encore, nous l'avons faite. En présence d'Éloi Dürrbach, ce qui n'est pas rien. Un moment comme seuls les REVEVIN peuvent en apporter, à inscrire au firmament des plus belles dégustations de ce monde. La quasi intégralité du troisième millénaire, à l'exception de 2002, qui n'a jamais été produit ici, au vu des conditions climatiques catastrophiques vécues en Rhône Sud. Faire l'impasse sur un millésime en dessous de tout, il n'y a pas beaucoup d'endroits en France où l'on peut envisager ça!

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    - Blanc 2009 :
    Robe jaune pâle, nez de fruits jaunes bien mûrs, avec une touche anisée de fenouil. Du gras et de l'onctuosité commencent à apparaître, soulignant la richesse et le potentiel de ce vin pour l'instant pourvu d'une exceptionnelle fraicheur. C'est superbe, déjà très bon, mais au vu des deux bouteilles qui vont suivre, il faut impérativement l'attendre pour en apprécier toute la complexité.

    - Blanc 2005 :
    La robe se fait or, le nez est finement grillé, épicé et anisé, laissant finalement apparaître des fragrances de truffe blanche. La marsanne libère ce qu'elle a de meilleur avec l'âge. La bouche est remarquable de finesse et de précision, caresse le palais par s
    a rondeur patinée, envoûte, et rend heureux. Un vin magnifique, encore dans les limbes.

    - Blanc 2000 :

    L'or se patine, les arômes s'épanouissent. Pain grillé, truffe blanche, eau de vie de framboise et salinité finale. La fraîcheur est au rendez-vous, témoignant de l'équilibre parfait, en dépit du caractère potentiellement alcooleux du cépage. Cela m'évoque avec bonheur les magnifiques marsannes de Marie-Thérèse Chappaz, en Valais.

     

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    - Rouge 2008 :
    Une année de mildiou, avec petite récolte. Le nez est plutôt léger, frais et fruité, avec une pointe végétale qui ressort dans le fond du verre. La relative souplesse des tanins et la fraicheur avenante en font un vin probablement destiné à une consommation plus rapide que les millésimes antérieurs.

    - Rouge 2007 :
    Robe soutenue, nez intense, de menthe poivrée et de tapenade, la syrah prend le dessus sur les arômes. La bouche possède une grande qualité de tanins, fins et encore serrés, avec de la longueur et un sentiment de plénitude. Un des plus grands millésimes récents, qui ne devrait délivrer tout son potentiel que dans de longues années.

    - Rouge 2006 :
    Nez complexe et riche, avec des nuances chocolatées sur des fruits noirs et un soupçon de végétal pour la fraicheur. Les tanins sont encore fermes, mais bien mûrs augurant d'une belle longévité. Le vin se goûte encore actuellement sur une certaine austérité, très cabernet.

    - Rouge 2005 :
    Nez de garrigue, de thym, de tabac à pipe et de figue. Complexe, long, bâti avec un superbe équilibre, c'est un très grand vin en devenir.

    - Rouge 2004 :
    Le nez est très ouvert, avec des notes mentholées qui prédominent, apportant une grande fraicheur. En bouche, les tanins sont un peu fermes, empreints d'une relative dureté. Il reflète courageusement son millésime et semble un cran en dessous des précédents.

    - Rouge 2003 :
    Le nez est champignonneux, un peu liégeux, en relation avec un échantillon défectueux. Difficile pourtant de le rejeter complètement, et la tentation de le porter en bouche est grande. Il y a de la fraicheur, pas forcément évidente en ce millésime, et des tanins plutôt souples et fins, ce qui fait d'autant plus regretter le caractère pas net du nez.

    - Rouge 2001 :
    2 mois de mistral, apparu le 15 août, ont eu tendance à confire les raisins. Le nez est magnifique, sur la truffe, le chocolat et le menthol. En bouche, les tanins sont un peu fermes et secs, mais laissent ressortir une petite pointe alcooleuse finale.

    - Rouge 2000 :
    Un vin à point, sur des notes de poivre et de garrigue, aux tanins bien fondus mais impeccablement structurés. Il m'en reste en cave, il va falloir les boire.

    - Rouge 1995 :
    L'évolution est là, la robe vire à l'orangé, mais le vin est toujours debout, harmonieux et parfaitement fondu, exhalant la truffe, la garrigue et le cacao. Un moment de grâce longuement persistant, démontrant le grand potentiel des vins de Trévallon.

     

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    Non, c'est une évidence, nul n'est censé ignorer Éloi, dont le Trévallon a beaucoup plus fait pour la notoriété de l'appellation des beaux que pour celle des babouches du Rhône. Ça méritait bien le tapis rouge sous le patio du Chai Carlina.

     

    Olif

     

    P.S.: Pour une vision élargie de cette verticale, La Pipette relate la dégustation ici, et le passionné de la rive droite , et .

     

    P.S.2: ce n'est pas ce qu'on appelle réagir à chaud sur l'actualité, les REVEVIN étant terminées depuis deux mois maintenant, mais bon, ça, c'est fait quand même! Plus que 3 ou 4 comptes-rendus en retard!

     

     


     

     

     

  • VDV#38: en vacances, abandonnez votre caviste, mais pas celui des autres!

     

    Vendredisduvin À l'occasion de cette 38ème session des Vendredis du vin, Patrick Böttcher, monomaniaquement Alsace, plus exactement monomaniaquement vin et alcool de toutes origines, tant il est capable d'ingurgiter des quantités de boissons fermentées, y compris de la bière Cantillon et du schnaps suisse allemand, milite pour la SPC, Société Protectrice des Cavistes, ces bipèdes empêtrés dans un tablier à grandes poches qui passent leur temps à monter et descendre les escaliers en colimaçon de la cave pour remonter des bouteilles à la surface, une chance qu'elles ne soient pas tire-bouchonnées dans le même temps. 

    Mais d'abord, qu'est-ce qu'un caviste, précisément?

    A.− [Dans un restaurant, un hôtel, une auberge]
    1. Employé chargé de l'approvisionnement de la cave en vins.
    2. Employé chargé de pourvoir à la boisson des hôtes. Synon. sommelier :
    Une fille très jolie, accorte et fine, Line, dirigeait admirablement ce relais galant et tenait lieu de dépensière, d'économe, de caviste et de cuisinière.
    Fargue, Le Piéton de Paris, 1939, p. 145.
    B.− VITIC. Ouvrier chargé du soin de la fabrication des vins. Les celliers aux longs toits clôturaient les cours vastes où les cavistes en tabliers blancs roulaient des tonneaux (Hamp, Vin de Champagne, 1909, p. 177).
    Prononc. : [kavist]. Étymol. et Hist. Av. 1790 (Année litt. d'apr. Boiste 1808). Dér. du rad. de cave3* « lieu où l'on conserve provisions et vin »; suff. -iste*. Fréq. abs. littér. : 10.
    Cette définition, pour étoffée qu'elle soit, n'est néanmoins pas exhaustive. Le caviste qui nous préoccupe ici est plutôt un indépendant. Dans des temps immémoriaux, on l'appelait parfois "marchand de vins", lorsqu'il sillonnait la campagne profonde dans son petit camion en déposant par-ci par-là ses vieilles caisses en bois de litrons de rouge. Il n'était pas souvent de sexe féminin, accorte et fin. Il s'appelait quelque fois Marcel plutôt que Line, s'habillait comme son nom l'indique, sous son tablier, et certains étaient même moustachus. Désormais, le caviste tient une échoppe qui a généralement pignon sur rue et tente d'abreuver la population locale autrement, en bouteille de 75cl, voire en BIB de 5 ou 10 litres. Il est également là pour prodiguer une activité de conseil, idéalement judicieuse et avisée. Il est le chaînon, pour l'instant non manquant, entre le vigneron et le buveur, qu'il soit franc, bicéphale ou trilingue. Mais si on le délaisse trop souvent, il pourrait finir par disparaitre, ce qui serait évidemment préjudiciable, à lui ainsi qu'à ses clients par la même occasion, et il existe de tristes exemples récents. Abandonner son caviste habituel l'été, c'est grave et cruel, mais moins quand même que de ne boire plus que de l'eau ou du mélange de différents vins issus de la Communauté Européenne. Partir un peu, ce n'est pas mourir beaucoup et c'est même parfois un mal nécessaire. Sans aller jusqu'à confier ce petit être à une pension pour cavistes nécessiteux lors de son départ en congés, on se consolera en se disant qu'il fera probablement le bonheur de touristes assoiffés venus en masse en vacances chez nous pendant qu'on est partis batifoler chez eux. Pour lutter contre les grosses chaleurs estivales, le vacancier a forcément besoin de se vinidrater, entre deux randonnées, deux visites de musée ou deux parties de pétanque et il faut alors lui souhaiter qu'il y ait toujours un caviste près de son lieu de villégiature.  Le choix est large, dans toute la France, et même un peu plus loin.

    Par exemple, pas un seul campeur d'Ermont-plage n'envisagerait de partir du 9-5 sans goûter aux Cépages d'Ermont. S'enliser dans le Marais poitevin, oui, mais à condition de cueillir au moins une fois Le Fruit Défendu. S'aventurer jusqu'au Bout du monde sans pousser la porte de la Cave de la Presqu'île serait pure hérésie. Se perdre dans la haute vallée de l'Orb sans s'asseoir à la table de la cave/bar-à-vins Chai Christine Cannac ferait désordre. Visiter la Capitale des Ducs de Bourgogne sans se laisser porter O Gré du vin serait susceptible de faire monter la moutarde au nez. S'égarer dans le Jura sans jardiner chez Saint-Vincent ou goûter à l'Essencia des choses paraîtrait incongru. Se goinfrer de jésus à Morteau sans s'humecter le palais chez Terra Vinéa risquerait d'être étouffe-chrétien. Personne ne quitterait Bû sans avoir bu chez Baraou. Faire la Grasse matinée sans rendre visite à l'Espace Vins du Spar face à la gare, quel désespoir! Et il y en a tellement d'autres, dans chaque recoin de la France, même non viticole, qu'il serait illusoire de vouloir tous les répertorier et les citer dans ce seul billet. Ou alors il faudrait faire un guide. Chiche?

     

    Finalement, le pire, c'est quand le caviste abandonne ses propres clients, coincés pour cause de boulot, et part lui-même en vacances! La vie est moche, parfois...

     

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    Et, don't forget, si toi aussi tu l'abandonnes...

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    Même pas peur!

     

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    Olif

  • Comme son nom ne l'indique pas...

     

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    Côtes du Ventoux, Domaine de Fondrèche, Cuvée Persia 2001

    Pas rèche pour un sou, avec beaucoup de fond, des arômes envoûtants de truffe et de cacao, bien enrobés par des notes kirschées, sans aucune effluve végétale de persil, ah? 80% syrah, 20% grenache, ce petit trésor millésimé 2001 dormait en cave depuis de longues années. Il a fini par être bu plutôt que tout vendu sur la Côte. Côtes du Ventoux, c'était encore d'époque, Domaine Fondrèche, cuvée Persia 2001. Comment que c'est bon, dis! J'ai bu du Châteauneuf bien pire! Je sais que ce n'est pas bien de comparer, ce n'est pas la même aura ni le même prix non plus. Décidément, le Géant... Quitte à choisir!

     

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    Olif

  • I have a dream today...

    Mon rêve familier

    Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
    D'un vin inconnu, et que j'aime, et qui m'aime
    Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait le même
    Ni tout à fait un autre, et m'aime et me comprend.

    ...

    Est-il jaune, blanc ou rouge ? - Je l'ignore.
    Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
    Comme ceux des aimés produits sous le Vissou, juste là.
    Son goût est pareil au goût des grands crus,
    Et, pour sa structure, soyeuse, et belle, et suave, elle a
    L'inflexion des vins chers qui se sont bus.

     

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    Rêves enclos, Clos Romain, Cabrières 2010

     

    Ces Rêves enclos, rapidement relâchés dans la nature, se sont envolés à la vitesse d'une bouteille que l'on siffle. Ils ont été imaginés par Céline et Romain, du Clos Romain, à Cabrières, et sont constitués de syrah (55%), grenache (20%), carignan (15%) et cinsault (10%), cultivés sur calcaire et schistes, puis élevés 6 mois en cuve. Quand la fraîcheur du tanin se fait aussi voluptueuse, le rêve n'est pas loin d'être éveillé.

     

     

    Olif, avec la participation amicale et involontaire de Paul Verlaine

     

    P.S.: Avant le vin, Paléo et ses rêves en plein air, également enclos. Une affiche de rêve pour une soirée d'anthologie. Ces dames ont donné de la voix, chacune dans leur registre. Bonheur jubilatoire intérieur et voix envoûtante pour Anna Calvi, sobriété, élégance et classe folle pour PJ Harvey, coiffée d'un corbeau aux ailes dépliées, voix fragile, mais énergie frénétique, pour Olivia de The Do. Et puis les Strokes, qui ont déroulé dans la nuit, pour laisser les oreilles repues, de la musique plein la tête...

     

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  • Les vins de Julien: leur Terre est notre Ciel!

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    "La Terre est notre Ciel..." Tous les sens retournés, après la rencontre cosmique, entre un chef, Jean-Paul Jeunet, un vigneron, Julien Labet, et un peintre, Pierre Casenove. "Fusion esthésique" et "exigence esthétique" furent les deux mamelles de ce "chemin spirituel" et gastronomique, concocté par Jean-Paul Jeunet, en harmonie totale avec les vins de Julien Labet, véritable point d'orgue du vernissage préalable de l'exposition consacrée aux tableaux de Pierre Casenove, illustrant la nouvelle collection des Vins de Julien. Autrement formulé, après le plaisir des yeux, ça a fusionné grave dans la panse des privilégiés qui avaient réservé une table à l'Hôtel de Paris  en Arbois ce soir-là.

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    Tout le collectif Labet s'est réuni autour d'une table pour saluer la performance de Julien, auteur d'une nouvelle collection de vins en son nom propre, qui vient compléter de manière totalement indépendante l'offre du domaine proprement dit. Les vins de Julien sont issus de vignes en conversion bio depuis 2010, vinifiés avec peu ou pas de soufre selon les cuvées, dans un esprit différent de ceux du domaine familial, qui sont néanmoins eux aussi des références en la matière. Pour habiller ces vins remarquables, il fallait bien un étiquetage sur mesure et une cuisine adaptée. C'est désormais chose faite.

     

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    Chaque plat de Jean-Paul Jeunet est un assemblage de textures et de saveurs échafaudé pour le vin choisi. Savoureux mariage à chaque fois soigneusement pensé, blanc puis rouge, puis blanc, puis rouge, rien n'a bougé avant le jaune et le Paille final. Un petit pain différent, sélectionné pour chaque plat, complète l'accord. Rien n'a été laissé au hasard...

     

    - Côtes du Jura Savagnin "En Chalasse" Grains Nobles 2009 et grosse asperge, coques & vin jaune, pain noir aux algues: étonnant savagnin surmaturé sec qui ouvre le bal sur une assiette très élaborée. Riche et épicé, il laisse la bouche fraîche.

     

    - Côtes du Jura Pinot noir 2009 sans soufre et Truffe de la Saint-Jean, rave d'été & cardamome, en salade, sur une raviole de tête de veau & racines, longuet truffe & rave: ouh, le joli pinot que voilà, friand et croquant, au tanin fin qui fait écho à la truffe et qui ricoche sans fin sur la succulente raviole.

     

    - Côtes du Jura Chardonnay "Les Varrons" 2007 et Homard bleu de Bretagne, consommé de crustacés & combawa, pavé au citron: l'un des plus beaux accords de la soirée, l'acidité de 2007 répondant à la perfection à celle du combawa, les notes d'agrumes se mêlant pour s'amplifier et se fondre dans la bouche de manière inerminable. Le homard en frétillait encore. Et on a même eu droit à du rab de consommé! Trop bon!

     

    - Côtes du Jura Poulsard "En Billat" 2009 et Pigeon, blettes, poires, en voile de lard, jus court à la chicorée, baguette au Jésus & origan: le pigeon n'effraya pas le poulsard, là où on eût pu attendre le pinot, car le vin avait de la chair et de la longueur. Un joli grain de vin et de l'acidulé qui enrobent joliment le filet de pigeon et son jus.

     

    _ Côtes du Jura Jaune 2004, domaine Alain Labet, et Déclinaison de Comté et Morbier, jeunes et vieux, pain à la gaude: le domaine de Julien est de création trop récente pour s'enorgueillir d'un jaune, il a donc été fait appel à Alain pour pallier à cette carence temporaire. Un beau jaune, encore sur le fruit de sa jeunesse, pas trop marqué par la noix verte, qui claque bien en bouche et se rit des exquis fromages, trop facile pour lui.

     

    - Vin de table "La Paille perdue 2006" et Abricot, amandes fraîches & safran, en consommé au lait d'amande, moelleux safran, sorbet & cristalline d'abricot: encore un Paille de perdu! Pourtant bel et bien élevé sur la paille, il n'a pas droit à l'appellation pour cause d'équilibre naturel atteint vers 10,5°, là où il aurait fallu le maintenir au dessus de 14°. Beaucoup de sucre, donc, une grande concentration, mais un équilibre de fou qui se fond dans les notes d'abricot et de safran du dessert. Une petite merveille!

     

    - Café et quelques gourmandises: oui, aussi.

     

     

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    Et puis, il y a bien eu aussi un petit after du côté des Jardins de Saint-Vincent, mais il était déjà tard.

     

    En toute discrétion, Julien Labet a pris de la hauteur. Sa terre, c'est notre ciel, et il s'affirme très certainement comme l'un des plus grands vignerons jurassiens actuels. Cette magnifique soirée en fut la preuve formelle et il eût été dommage de la manquer...

     

    Olif

  • Périgord rose

    Dégustation d'un genre un peu particulier, aujourd'hui, puisque je vous ai apporté des bonbons. Parce que les fleurs, c'est périssable. Puis les bonbons, c'est tellement bon, bien que les fleurs soient plus présentables. Surtout quand elles sont en bouton, ouais, je vous ai apporté des bonbons.

    Les bonbons, c'est 100% fruit. Généralement, c'est marqué dessus. Il existe différents parfums: fraise, cassis, framboise...

     

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    Les Bonbons, c'est aussi le nom du rosé de Mathias Marquet, du Château Lestignac, en Périgord. Ces bonbons-là, ils sont 100% cabernet sauvignon, complètement liquides, mais croquent comme un bonbon et ne collent même pas au papier!

     

     

     

    N'importe quoi, comme dirait Mme Olif, même que j'ai oublié de le dire à la fin de la vidéo! Les aléas du direct...

     

    Olif

     

    P.S.: Olif est habillé en orange bonbon par Kukuxumusu (je me suis séparé de mon seul tee-shirt rose bonbon l'année dernière, si j'avais su qu'il aurait pu encore me servir!).

     

    P.S.2: les bonbons sont des Lutti Arlequin et le parfum n'est pas écrit dessus, j'ai triché pour les besoins du scénario, parce que je n'en ai pas trouvé d'autres au supermarché.

     

    P.S.3: merci au Grand Jacques pour sa contribution aussi involontaire que téléphonée, mais je n'ai pas trouvé mieux. Alors, pour le plaisir, je vous l'offre en sus.

     

     

    P.S.4: Il s'agit de la première Vidéolif tournée en Full HD Nikon. Je ne sais pas si c'est mieux qu'avant, question son et image, mais on n'arrête pas le progrès. Par contre, c'est plus long à exporter...

  • Le Pti livre du vin naturel

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    C'est un pti livre blanc pour accompagner une dégustation de "vins naturels", une terminologie qui embête bien les partisans des vins dits "conventionnels" parce qu'elle laisse sous-entendre que ces derniers ne le sont pas, naturels. De fait, l'excès de chimie dans les vignes et de triturations à la cave ont tendance à dénaturer un peu le vin. Soit-disant pour l'améliorer, parfois dans le seul but de faciliter la vie du vigneron. Peu importe. Alors, sans aucun remords ni aucune volonté de relancer un débat généralement stérile, laissons le meilleur à ceux qui le souhaitent, marchons plutôt dans les traces de Jean-Charles Huon et contentons-nous de boire des vins "nature*", avec le moins d'additifs possibles.

    Le Pti Journal du vin naturel, blog édité par Jean-Charles depuis janvier 2010, où il fait part de ses humeurs et  dégustations de vins, s'est en partie couché sur le papier, ou, plutôt, a permis l'aboutissement d'un projet personnel, le livre étant déjà dans les tuyaux depuis octobre 2008

    Pourquoi un aller-simple pour le vin naturel? C'est simple, allez! Quand on a mordu au truc, pas besoin de billet retour, difficile de revenir dans le monde des vins "classiques". Pas de retour possible, donc, mais un billet d'humeur dans lequel Jean-Charles fait part de son cheminement dans le monde du vin et explique les raisons de ses choix. Quand on sait qu'il n'a que 23 ans, on se dit qu'il a plutôt pris un bon départ dans la vie et dans le vin. Soulevant un certain nombre de problèmes, qu'il ne prétend surtout pas résoudre, Jean-Charles cherche à éveiller les consciences et inciter à boire mieux, pour soi et pour l'environnement. Au travers de 100 commentaires de dégustation, soigneusement sélectionnés parmi ceux qu'il a publié sur son blog, Jean-Charles propose quelques pistes au lecteur. Des choix particulièrement ouverts et éclectiques de vins "bio", "biodynamiques" ou "naturels", du Vin de Pétanque 2009 du Mas Libian au Meursault Charmes 2007 des Comtes Lafon.

     

    Courageusement auto-édité, le Pti livre du vin naturel est disponible directement auprès de l'auteur, ou dans certains lieux dédiés au vin naturel du côté d'Angers (cave, resto, bar à vins) ou encore à l'Athénaeum de Beaune. Son prix: 14,95€.

     

    Olif

     

    * à titre personnel, je préfère ce terme de vin "nature", par analogie au yaourt. Le vin "nature" serait alors un vin pour lequel on n'a pas utilisé de levures aromatiques ou tout autre produit artificiel susceptible de le dénaturer. Ça peut se discuter aussi, mais ça me plaît bien quand même.

  • Larzac attitude ...

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    Le plateau du Larzac, ses grands espaces sauvages, ses Templiers très hospitaliers, ses Hospitaliers qui n'ont pas tant plié, ses canyons, ses brebis (pas toutes égarées), son gaz de schiste (non merci!), son fromage de Roquefort à manger seul ou en Société, ses bouddhistes et leur plus grand temple d'Europe... Zen. Foin de polémique à deux balles à Bloglouglou Corral, causse toujours, retour au réel et à la vraie vie, celle faite de rencontres authentiques, avec des vrais gens, des vrais paysages et des vrais vins. Oui, quand même aussi, parfois. Ce n'est pas parce que l'on est en vacances qu'il faut se laisser aller et ne pas boire bon!

     

    Le Caylar et la manière

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    Blotti entre le Roc Castel, vestige de son passé, et l'aire de service de l'A 75, symbole de son présent et de son futur, le petit village du Caylar vit à son rythme. L'orme séculaire de la place a été sculpté, d'abord par le temps, puis par un artiste local en 1987, lorsque la sève l'a quitté.

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    Cette rue du Quai (lard ou cochon?) ne conduit pas au Barry du Grand Chemin, la maison d'hôtes où il fait bon dormir et manger. La cuisine de Guy Vandenbroucke, chef belge autodidacte, est particulièrement goûteuse et les viennoiseries du petit déjeuner sont tout simplement les meilleures du monde, causse inclus. Les éclats de rire de Martine et les aboiements de Victor, bouvier bernois de son état, égaient et ponctuent les allées et venues dans cette belle et bonne maison caussenarde qui cultive le Caylar de vivre. Une étape incontournable, avant de basculer dans la plaine languedocienne par le Pas de l'Escalette. Mais on peut aussi s'y arrêter et prendre son temps...

     

    Au fil des Causses

    Randonner sur le Grand Causse nécessite de bonnes chaussettes, faute de quoi le bonheur lumineux d'une longue et bonne marche à pieds sera atténué par les ampoules. Paradoxe électrique autant que pédestre. Heureusement, il y a Compeed®. Du Caylar à la Couvertoirade, via le Cros, puis retour au Caylar, 17 km en plein cagnard au milieu des ruffes et des dolomies, ça use, ça use les doigts de pieds.

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    Un tour de Vis et, quel cirque! Je ne suis pas Navacelles que vous croyez! Tout le long du parcours de la superbe randonnée longeant les gorges de la Vis, au départ du cirque de Navacelles jusqu'à la résurgence de la Foux, en rive droite, le sol est parsemé de blancs petits mouchoirs, masquant pudiquement les excréments des femelles de Petit Poucet ayant perdu l'instinct de faire leurs besoins naturellement dans la nature sans les signaler à la terre entière. Les spectaculaires moulins de la Foux, abandonnés au début du XXème siècle après une crue particulièrement dévastatrice de la Vis, furent magnifiquement restaurés en 1997. Le retour à Navacelles par la rive gauche s'effectue partiellement en balcon au dessus du cirque, sans difficulté aucune, mais n'en est pas moins impressionnant. 10 km pour un parcours époustouflant à couper le souffle et une randonnée 4 étoiles à ne pas manquer pour qui passerait dans le coin!

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    Sur le Causse noir, c'est le chaos. Ça ne sent pas la naphtaline, même si les dolomites habillent le paysage. L'érosion a sculpté le paysage en donnant des formes spectaculaires aux rochers ruiniformes de Montpellier-le-Vieux, baptisée "Lou Clapas Viel" en occitan par les bergers du bas Languedoc, en transhumance sur le plateau, et qui y voyaient une ressemblance avec la seule ville qu'ils connaissaient, Montpellier.

     

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    En suivant la Dourbie, là où Durzon et Barbaresque se rencontrent, point de digue, non. Pas de cul, même si le confluent est à Nant, qui se prononce comme du côté de Montaigu. Une jolie cité monastique, avec son église, ses halles, sa place, ses restaurants. La bistronomie de terroir, concept pourtant très parisien, y a trouvé sa place, à la Brasserie du Claux. Une côte de veau, oui, mais du veau de l'Aveyron, élevé sous la mère. Les grosses frites "maison" croustillent sous la dent, mais sont moelleuses à cœur, très certainement élevées sous la terre. La planchette de charcuterie terroite à mort, élevée au dessus de la mer, sans aucun doute. La cuvée Les Templiers 2007 de la Commanderie de Preissan s'est retrouvée ici en milieu hospitalier pour épauler le veau. Une bien bonne adresse, il faut le dire.

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    Retour aux fondamentaux, dans la vallée de la Sorgues, à Fondamente, anciennement connue sous le nom de Montpaon. Chez Baldy, le temps semble s'être arrêté. Dans un cadre immuable de peintures murales de paysages locaux, soigneusement restaurées en cas de dégât des eaux, les tripous et les ris d'agneau sont rois. Service à l'ancienne, sur des grands plats maintenus au chaud, cuisine authentique et goûteuse, mise en conserve l'hiver, pour emporter chez soi un peu de cet Aveyron gastronomique historique. Courte carte des vins, mais il y avait au moins un vin de Marcillac pour faire l'affaire avec les ris.

     

    Escapade en Escarpolette

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    À Montpeyroux, ce Hérault au vignoble si doux, ça balance pas mal pour Ivo Ferreira. Son Escarpolette a le vent en poupe, plus besoin de la pousser beaucoup. Au départ, rien, pourtant, ne le prédestinait à s'installer ici. C'est une succession de rencontres qui l'ont conduit du service en salle à la sommellerie, des restaurants étoilés aux bars à vins, puis à la vigne, de Paris au Jura puis à Bordeaux, de la Tour Blanche au château Le Puy, avant qu'il ne pose ses valises en Languedoc, à une encâblure d'une gare TGV, ce qui est bien pratique pour rester connecté à la Capitale.  Premier millésime en 2009 mais il n'y en a déjà plus une seule bouteille à vendre. Les réseaux et les connaissances ont fonctionné à plein régime. Il y en aura un peu plus en 2010, mais, là aussi, il faudra se dépêcher. Les étiquettes sont particulièrement originales, réalisées par une amie artiste, restauratrice au musée Picasso. Quand les ceps de vignes s'inspirent d'idéogrammes japonais. À moins que ce ne soit le contraire.

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    En 2010, cette petite crapule d'Ivo a embouteillé deux versions distinctes de sa Petite Crapule. Carignan et mourvèdre, vinifiés en courte macération carbonique, étaient destinés à être assemblés. Ils ne l'ont pas été. Seuls les excellents dégustateurs parviendront à faire la différence. Excepté pour sa cuvée l'Escarpolette, Ivo pratique l'élevage parcellaire mono-cépage. Comme ses différentes parcelles sont éparpillées entre Lagamas, Arboras, Saint-Jean de Fos, Saint-Félix et, un peu, Montpeyroux, les cuvées d'Ivo sont vinifiées séparément. On applaudit le cinsault des deux mains et le merlot enchante. Jeux de mains et L'Enchanteur sont leur nom, pas étonnant, finalement. En 2010 comme en 2009. La bouteille sans étiquette, avant-dernière à droite sur la photo du haut, est un pirate. Une goutte de Dieu qui n'était pas encore tombée, un Château Le Puy 2003, souvenir rapporté de Gironde par Ivo, bien avant que les Japonais aient pu se l'approprier. À siroter goutte à goutte, comme une véritable offrande.

     

    Sa vie sous le pic...

     

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    C'est l'histoire d'une reconversion et d'un nouveau départ dans la vie. C'est l'histoire de la naissance d'un (petit) domaine, blotti au pied du Pic du Vissou. C'est l'histoire de Véronique et Jean Attard, c'est aussi celle du Mas Coris. Il ne faudrait pas croire qu'à Cabrières on se la coule douce, il y a du travail pour remettre en état ce vignoble, le replanter en partie et le convertir à l'agriculture biologique. Premier millésime en 2010, déjà épuisé au domaine. Un rosé, La Coulée douce, et un rouge, Première vague. Déjà goûtés par ici. C'est bon. Le caractère légèrement épicé du rosé va à merveille avec la cuisine méditerranéenne et la ratatouille froide servie au bord d'un fossé à l'ombre d'un grand arbre, en bordure des vignes, là, juste sous le pic.

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    Dans la toute nouvelle cave de Cabrières, la syrah poursuit son élevage. Deux barriques, goûtées l'une derrière l'autre: léger boisé, mais très fin et élégant, dans la première, caractère plus massif du deuxième fût, qui donne une structure plus imposante au vin. Sûr que quelqu'un que je connais la trouverait à son goût et suffisamment charpentée, cette syrah-là!

    Une bien belle histoire, que celle du Mas Coris, dont on attend avec impatience la suite.

     

    Come back Chai Christine Cannac

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    Cet été, n'abandonnez pas votre caviste! Ce sera la thématique des prochains Vendredis du vin, on aura l'occasion d'en reparler, c'est juste un échauffement. On ne soulignera jamais assez la détresse de ces pauvres petits êtres sans défense, que l'on retrouve attachés au pied d'un arbre, sur une aire d'autoroute, ou, pire encore, abandonnés dans un Courtepaille© avec pour unique pitance un gobelet en plastique et un Tétrapak© de Préfontaines©. Paradoxalement, il arrive que ce soit les cavistes qui abandonnent leurs clients, quand ils ne savent pas résister à l'appel du vignoble et préfèrent aller lichtronner eux-mêmes sur la Côte (laquelle?) plutôt que de croupir dans leur petite boutique avec vue sur une arrière-cour des miracles, dans laquelle pas un client ne rattrappe l'autre, ni le moustachu en short, ni le cadre à lunettes, ni le père de famille à poussette double.

    Grande consolation néanmoins, il arrive que l'on trouve des cavistes sur le lieu même de ses vacances. Parfois, ils sont même mieux que ceux de la maison, mais ça, il faut éviter de le crier trop fort.

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    Chai Christine Cannac, à Bédarieux, y aller une première fois donne irrésistiblement envie d'y revenir. Ça sent bon le vin nature à l'intérieur de la boutique climatisée et même parfois aussi dehors, par terre, mais ce n'est pas toujours fait exprès. L'ambiance estivale donne soif et faim aussi un peu. Les bulles peuvent venir d'Auvergne et n'en faire qu'à leur tête (Tête de Bulles de François Dhumes, un pet'nat de chardonnay légèrement et agréablement sucré, vif et frais). Ceux qui boivent plus vite peuvent également faire Trinquette pour patienter (Trinquette 2010 de La Petite Baigneuse, Roussillon, du grenache de soif, particulièrement fruité et gouleyant), avant de liquider les petits minous ardéchois sans aucun scrupule (Chatons de Garde 2009, d'Andréa Calek, qu'il sera dur de garder très longtemps, parce que de la syrah comme ça, ça se boit jusqu'à plus soif!).

     

    On causse, on causse, mais tout a une fin, y compris les vacances. Vivement les prochaines! N'est-ce pas, Victor?

     

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    Olif

     

  • Devoir de vacances

    Les vacances, non seulement c'est un droit, mais c'est aussi un devoir. Les vacances, ça laisse du temps pour se reposer, ne rien faire, lire, flemmarder, mais aussi éventuellement écrire quelques billets en retard. Pour le dernier point, on verra. Et puis aussi changer d'air, boire un ou deux verres, rencontrer deux ou trois indigènes, randonner, se balader, découvrir, s'imprégner de nouvelles senteurs et de nouveaux paysages, faire des petites bouffes sympas et puis aussi ... oui, aussi ... pourquoi pas?

     

    olivier b.,decanter

     

    Avant de mettre la clé sous le paillasson, quelques news de dernière minute, à l'intention de ceux ou celles qui seraient passés au travers de ces billets et/ou infos. Je m'adresse ici aux lecteurs du Blog d'Olif, évidemment, et pas à ceux de L'Express ou de Decanter, qui ont bien d'autres chats à fouetter.

     

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    - Un hangar en Ventoux? J'achète! Grâce à la Bloglouglousphère, Olivier B. pourra donner suite à l'aventure des Amidyves. L'acquisition ferme et définitive de son petit hangar de vinification lui en fait même prendre pour 20 ans! Tout ça à lire en détail sur son blog, avec, en prime, un petit clin d'œil à la visite olifienne sur la tête du Géant, dans un article précédent.

     

     

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    - Decanter a publié la Power list de tous les gens soit-disant influents dans le monde du vin, ceux qui seraient le plus à l'origine de ce que l'on va trouver dans nos verres. C'était un vote participatif, où les internautes pouvaient suggérer leurs propres candidats. Le premier, c'est le PDG de Pernod-Ricard. Faut dire qu'il a une sacrée force de frappe publicitaire, et qu'il fournit de jolies casquettes pour la pétanque, aussi. En 3, Bob himself, on le connait Parker. Il faut croire que les internautes préfèrent désormais un petit jaune vite fait à la table d'un café, sous un platane, plutôt qu'un vin de Bordeaux puissant, concentré et ultra-boisé à la terrasse climatisée d'un hôtel ****, sous une véranda. Et, la surprise, en 16ème position, le blogueur amateur de vins, l'obscur, le sans grade, mais dont les recommandations viniques commencent à être appréciées de ceux qui ont besoin d'être épaulés dans leurs choix. La SAQ (prononcer Essacul), prestigieuse et difficilement contournable Société des Alcools du Québec, a choisi une bien belle image pour illustrer ce propos dans son journal du vin en 60 secondes chrono. Enfin, moi, je trouve.

     

     

    - Suite à la publication de mon billet sur le Hors série vin de l'Express, Hervé Lalau, l'un des rares journalistes vineux à bloguer avec générosité et conviction, s'interroge sur la liberté de parole du web vineux et son éventuelle récupération par les forces occultes du Mordor. Saurane*, ne vois-tu rien venir? On verra bien et on continuera surtout à rester libre, indépendant et à ne pas se laisser marcher sur les pieds.

    olivier b.,decanter,

     

     

    Sur ce, passez un bel été, buvez bien et, surtout, buvez bon et pas trop soufré, pour des lendemains qui chantent...

     

    Olif

     

    * amusante contraction de Sauron, Sœur Anne et ...? Oui, on ne se refait pas!

     

    olivier b.,decanter

  • Peintures de guerre...

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    Hugh! En ce début d'été, les Caran d'Ache sont de sortie. Peinturluré de rouge, une plume coincée dans le bandeau derrière la tête, avant qu'elle ne glisse dans le derrière. Un petit coup d'eau de feu en fumant le calumet de la paix, ça ne peut pas faire de mal.

    Hache de guerre déterrée et combat amical à la loyale entre la Coulée d'Ambrosia et le domaine Saurigny. Jean-François Chéné contre Géronimo Saurigny. Deux drôles d'indiens, que ces deux-là! Si La Pache "rend sioux", les Joues rouges vous pètent au visage pâle, si l'on y prend garde, et ça vous colle pour de bon les joues rouges. Gamay-grolleau versus carbo de cabernet franc, nature de chez nature, à dégazer prudemment avant le service. Les deux scalps n'ont pas mis longtemps à tomber. Ça glougloute et ça gouleye, youyouyouyouyouyou.......

     

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    Olif

     

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.

     

     

     


    P.S.: pas trouvé sur le net d'autre cri de guerre apache que celui-là, désolé!

     

    P.S.2: bon, il y avait bien aussi Nougaro: "Il faut tourner la pache, Changer le paysa..che..."

     

  • VDV#37: les accords d'un été...

     

    VendredisduvinC'est de saison. À l'occasion de cette 37ème session des Vendredis du vin, Nathalie Merceron, alias Tiuscha, nous invite à mélanger saveur et passion. Un sujet qu'elle maitrise bien, c'est d'ailleurs le nom de son blog. Boire sans manger, c'est un peu comme manger sans boire. L'exercice est vain, tant la passion est vin. Il n'y a que les adolescents boutonneux ne jurant que par l'association Coca-Cola-BigMac pour ne pas le savoir.

    Le vin à la plage est un exercice périlleux. Gare aux goûts iodés, aux arôme salins et aux papilles ensablées. Les entrailles de pignon, dévorées crues, telles une offrande au Dieu de la pêche à pieds nus ou en tongs, sont gorgées de cristaux qui crissent sous la dent et rayent l'émail. La glacière sert tout juste à réchauffer le café plutôt que rafraichir le rosé. Les chichis s'accomodent mal d'un petit verre de Layon complètement frit sous le parasol.

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    L'accord parfait se fera plutôt sous la tonnelle. L'été, le cuisinier de la maison se transforme en surfeur qui ne se sépare jamais de sa planche. Un poisson, une viande, un peu d'huile, olive ou autre, des épices, et, psssssschhhhhh, le tour est joué. La plancha, c'est la cuisine d'été par excellence. La facilité ne tolère cependant pas la médiocrité, tout est dans la maitrise de la cuisson.

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    Une recette enfantine, paprikée des hannetons, filet mignon de veau, marinade légère, huile de pistache-paprika. L'astuce, c'est la cuisson sur papier sulfurisé. Le genre de truc qui vous rend la vie tout de suite plus belle, en simplifiant le nettoyage de la planche en fin de repas. C'est peut-être mesquin, mais c'est appréciable. Avec cette cuisine simple et goûteuse, estivale, ne craignant que le grand vent qui pourrait nuire à la qualité de la cuisson, il faut un vin à l'unisson. Vibrant, sur le fruit, éventuellement soutenu par un léger trait boisé, mais goûteux et harmonieux, bref, un vin évident et limpide, à savourer à tout moment de l'été, sur la terrasse et entre amis. Et pourquoi pas un bête pinot noir bourguignon, à servir frais avec quelques glaçons? Sans aucun doute le vin de mon été!

     

     

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    Échézeaux, l'été sera chaud!

     

    À défaut, on pourra se contenter d'un petit verre de rosé de son producteur préféré.

     

     

    Olif


  • Sur la tête du Géant

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    Pour certains, l'origine pyrénéenne du Mont Ventoux ne fait aucun doute. Né bien avant les Alpes, suite au plissement pyrénéo-provençal dont il possède le grand axe, il n'aurait fait qu'être réhaussé et légèrement retravaillé par l'émergence alpine. Il faut bien reconnaître qu'il en impose, détonnant presque dans le paysage des Pré-Alpes du Haut-Vaucluse. Un terroir exceptionnel, aride, drainant, avec des coteaux très pentus. Un climat idéal, ensoleillé et venté, frais la nuit, peu propice au développemant de la maladie. Le seul petit problème, de taille, c'est qu'au sommet du Mont Ventoux, rien ne pousse, en dehors de spectateurs acharnés prenant pitié de cyclistes un peu moins chargés que les autres, à la peine dans les dernières rampes de l'ascension. Sur la tête du Géant provençal, à 1909 mètres d'altitude, pas plus de ceps de vignes que de bouclettes sur le crâne d'un calvitien précoce. Uniquement de grosses pellicules calcaires, encore une histoire de lutte des clastes, à force de gel et de dégel.

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    Les vignes, elles sont restées au pied, un peu plus bas, à une altitude respectable pour du vignoble. Au sud, du côté de Méthamis, on ne trouve quasiment que des raisins de table. Certains terroirs pourraient peut-être mériter la cuve, pourtant. Faudrait voir... Ce jour-là, comme un fait exprès, c'était le gros cirque à Méthamis! Un tout petit chapiteau de passage, mais les camions et les caravanes bloquaient la route d'accès au désormais célèbre petit hangar de vinification où j'avais rendez-vous avec un vigneron AJT. La tête sur les épaules et le chapeau bien vissé sur la tête, Olivier B. n'a rien d'un géant. Il émerge d'un rêve qu'il a pourtant vécu bien éveillé et n'aspire désormais plus qu'à retrouver un anonymat qui lui sied bien. "Je n'ai plus envie de voir ma tronche et mon nom dans les médias, je veux redevenir anonyme, dans l'ombre, de profil, juste Olivier B.". B. pour bagout, très certainement. Parce qu'il est volubile, Olivier.

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    Musique! Le premier réflexe après avoir ouvert la porte du hangar. Yves Jamait, forcément, indissociable désormais du vigneron AJT.

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    On goûte deux ou trois blancs au fût (dont l'oxydative et imprévisible cuvée Jade, vendangée toujours le même jour, quoi qu'il arrive, encore en kit et assemblée à la pipette dans une éprouvette), on papote. Jamait joue toujours dans le poste. Et puis il y a les rouges, qui n'en font un peu qu'à leur tête, mais ça y est. Le grenache 2009 est reparti à bloublouter. Il va y avoir un peu de boulot de mise en bouteilles dans quelque temps, parce qu'un troisième millésime ne tiendra pas dans ce petit hangar de vinif. Le vin de hangar, un nouveau concept très système D, très système B.. Les vins se goûtent plutôt bien d'une manière générale, fruit en avant, beaux tanins soyeux et frais. La palme à la future Deuxième, millésime 2009, une splendide syrah des Nayes qui devrait faire causer d'elle dans quelque temps. Il n'aurait plus manqué que ça Nayes pas! Pour y goûter, il ne faudra pas être le dernier, quantités limitées. Le karma depuis le début de l'année est trop bon, l'horizon d'Olivier se dégage un peu, le Ventoux est toujours inscrit dans son paysage, l'avenir proche n'est plus aussi incertain. Il y aura bien du 2011 des Amidyves, un millésime pour l'instant "zéro traitement". Le pari est en passe d'être gagné, chaleur et mistral étant arrivés à point pour sécher les vignes de ce printemps exceptionnellement et anormalement pluvieux dans le sud de la vallée du Rhône.

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    Après ce tour de hangar, direction Villes sur Auzon, où Les Vins d'Olivier B. ont pignon sur rue. Une boutique à la déco bien dans l'esprit et à la sonorisation adéquat. À Jamait, pour toujours. Ambiance provençale autour d'un tonneau, sur le trottoir, sous un platane. Dégustation apéritive et aérée des vins en bouteilles: les Amidyves 2007 toujours aussi sensuel, 2008, plus végétal et moins chaleureux, pinoterait presque.

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    Flash-back. La veille, ça m'aurait donc vraiment fait mal au sein de ne pas escalader le Géant. Via Malaucène. La foule m'attendait au sommet, forcément, par un temps pareil. Beaucoup de bédouins, entassés au balcon, quand ils ne faisaient pas la montée en vélo, avec plus ou moins de bonheur. Descente tout schuss par Bédoin, la plus raide à ce qu'il paraît, avant le ravitaillement à Carpentras, Chez Serge, l'adresse à ne pas manquer au pays du berlingot. La truffe et le Ventoux y sont à l'honneur. Petit retard à l'allumage au service, frôlant la double faute, mais ça s'est arrangé par la suite. Ça valait le coup de patienter.

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    Menu truffes et Oligocène 2005 de Philippe Gimel, du domaine Saint-Jean du Barroux. L'osmose parfaite et non pas l'inverse. Avec l'Oligo, belle entrée en cène pour copuler avec la truffe. La puissance massive du géant et la délicate dentelle du Montmirail. Comme sur le dessin de l'étiquette, judicieusement stylisée.

     

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    Maintenant, j'en suis convaincu, le Ventoux, ce n'est pas que du vent. Là-bas, il y a tout. Et pas que des cyclistes, il y a aussi du vin et des truffes. Pas la peine de chercher des poux sur la tête du Géant...

     

    Olif

  • Esprit de Genève, es-tu là?

    L'information matinale, de la plus haute importance, était placardée en jaune sur tous les murs de la ville de Genève: un Suisse sur quatre aime faire l'amour à plusieurs. Ce que l'on sait moins, parce que ça ne figurait pas dans le journal, c'est qu'un journaliste suisse sur un certain nombre aime déguster du vin à plusieurs. Quand ils ne sont pas en nombre suffisant, les journalistes font volontiers appel à des blogueurs frontaliers. Une expérience forte, racontée de l'intérieur par l'un d'eux, à défaut d'être analysée par un vinologue assermenté.

     

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    Crédit photo Le Châ©

    La mission dévolue au panel des 5 dégustateurs réunis cette année, auxquels on aurait presque pu rajouter un passager clandestin, consistait à déguster les vins d'assemblage rouge 2009 genevois déjà primés lors des Sélections des vins de Genève, pour récompenser de la traditionnelle fouine du Prix de la Presse l'un d'entre eux. Par cette chaude matinée de juin 2011, les vins riches et opulents du millésime 2009 élevés en barrique ne se présentaient pas sous leur meilleur jour. Une dégustation difficile, avec beaucoup de notes boisées souvent rédhibitoires dans certains vins, un fruité parfois compoté et une fraicheur qu'il fallait traquer dans l'acidité des cépages les plus gourmands. La mise est récente, il faudra savoir patienter pour profiter au mieux de ces vins qui trouveront plus facilement leur place à table dans quelques années.

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    Crédit photo Le Châ©

     

     

     

    Si le Sanglier de Bronze (meilleure note obtenue pour un vin lors des sélections) est allé de façon apparemment méritée au domaine les Hutins pour un pinot gris liquoreux ayant obtenu un score de plus de nonante-deux points (vin que je n'ai pas eu la chance de goûter), la Fouine du prix de la Presse a récompensé un vin de la Collection Esprit de Genève, élaboré par Florian Barthassat, de la Cave de Genève, l'un des rares vins à pouvoir se prévaloir d'une finesse rafraichissante ce jour-là. L'Esprit de Genève, c'est un vin constitué d'une proportion d'au moins de 50% de gamay, cépage emblématique du canton, associé obligatoirement au gamaret et au garanoir, ainsi qu'à tout autre cépage que le producteur voudra bien y rajouter, pour sa petite patte personnelle. Élevage partiel ou total en fût de chêne obligatoire.

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    Question gastronomie et musique, les Genevois ont également beaucoup d'esprit. Ils cuisinent d'enfer et chantent la bouche ouverte, parfois pleine, sur des riffs sauvages et dans les bruits de casserole. Pour la mise en boîte à images, ils comptent dans leurs rangs de grands spécialistes du rock, de la gastronomie et de l'histoire naturelle qui savent filmer les gens au plus près de l'âme et des gencives, quand ils n'empoignent pas eux-mêmes la guitare pour accompagner les Hell's Kitchen et jouer du blues à fond au fond de la cuisine. 

     

     

    Olif