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Le blog d'Olif - Page 22

  • Fragments de Haute-Saône...

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    Au cours d'un week-end haut-saônois, de la patate, forcément, il y en a eu. Une bonne gamelle particulièrement appétissante. Mais, il n'y a pas eu que ça!

    Des bouteilles, diverses et variées, il y en a eu aussi, obligé! Des bulles ardéchoises naturellement pétillantes, So Bubbly, so Nanas et Cie, à la stupéfiante Épreuve 2009 des Côtes de la Molière, en passant par un jet de Cayas 2000, syrah du Valais de Germanier Bon Père, se révélant particulièrement épanouie et bien à son aise. Mais, il n'y a pas eu que ça!

     

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    Peut-être moins attendues, des vignes, il y a eu, au cours d'une randonnée vélocipédique de décrassage du côté d'Hugier le dimanche matin. Comme il fallait bien boire une fois local pendant le séjour, l'Auxerrois 2007 de Serge Ballot, viticulteur sur les Coteaux d'Hugier, a parfaitement fait l'affaire, goûtant plutôt bien, sur la fraicheur et la vivacité.

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    Mais il n'y a pas eu que ça. On voulait du culte, on en a eu pour nos deniers! Pas à l'église, lors du traditionnel jour du Seigneur, mais en plusieurs lieux, dont Cult, petit village du canton de Marnay.

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    haute-saône,serge ballot,domaine des côtes de la molière,nanas et cie,marnay,la cave se rebiffe,zemLe plus culte restait pourtant à venir. L'objectif avoué de cette randonnée apéritive était bien de rallier Marnay et cette cave qui se rebiffe perpétuellement dans le landerneau marnaysien. Ce qui nous a amené Chez le Zem sur les coups de 12h30. La bonne heure! Le caviste ne s'est pas rebiffé, ce n'était pas Aléatoire. Un verre  de ce désaltérant pétillant naturel rosé beaujolois de Jean-Claude Lapalu, et ça repart, le temps de faire le tour de ce bel endroit où l'on peut boire, et parfois se restaurer, à l'intérieur ou dans le jardin, et même, à l'occasion, faire son propre barbecue, arrosé des bons canons du patron, issus d'une sélection rigoureuse et passionnée.

     

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    Le 8 mai, de 10 heures à 13 heures, le Zem reçoit 3 vignerons qu'il sera particulièrement intéressant de rencontrer. Catherine Bernard viendra de son Languedoc faire goûter ses 2010, Jean-Claude Chanudet apportera ses Morgon, Pascal Henriot, le régional de l'étape, arrivera tout droit de Champlitte avec ses Vins de Pays de Franche-Comté. Voilà qui promet, la patate devrait couler à flots! De quoi ranimer la flamme du très véritable groupe Machin, joyeux compositeur-interprète de cet hymne à la gloire du fleuron de la gastronomie haut-saônoise.

     

    Olif

     

    P.S.: puisqu'on a goûté une belle syrah valaisanne, ne pas oublier que du 13 au 18 avril, Arvinis sera à nouveau la capitale des vins du monde. Les Vins de Pays de Franche-Comté seront peut-être un jour les invités d'honneur, en attendant, les Halles CFF de Morges (Vd) vont vibrer à l'accent du Pays d'Oc.

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  • Gilles Ballorin, le bal(l)adin de la Côte...

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    Une visite chez Gilles Ballorin démarre généralement au quart de tour. Quelque soit le trafic. Sauf le sien, une camionnette Renault âgée et un peu molle de la batterie, parfois, mais généralement encore admissible au contrôle technique. 6,20 ha de vignes égrenées tout le long de la Côte de Nuits, de l'extrême-nord au sud lointain, cela nécessite une bonne monture. De Chenôve, ultimes parcelles résistant à l'urbanisation dijonnaise galopante, jusqu'à Comblanchien, Gilles Ballorin se balade dans la Côte de long en large. Sa cave, située dans le bas du village de Morey, le long de la 74, est celle d'un ancien négociant qui a fait de mauvaises affaires. Lorsqu'il l'a racheté, Gilles en a plutôt fait une bonne. Les lieux sont un peu démesurés  grands pour lui, mais, du coup, il prend ses aises. Convaincu dès le début par le bio et la biodynamie, le domaine Ballorin & F (pour filles, femme, Fabienne, Filomène?) a d'emblée converti les parcelles exploitées pour leur permettre de s'exprimer de la plus belle des manières.

     

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    Son fleuron, ce sont ses Damodes, un cru à la mode de chez Nuits. Situées dans la partie haute du climat, celle qui est en "villages" (en bas de la route, ce sont des premiers crus), les Damodes de Gilles Ballorin ont pour voisines celles du domaine Chantal Lescure, joliment complantées à cette saison de petites fleurs violettes. Vive la biodiversité biodynamique! La friche de gauche finit de rassurer sur l'absence de pollutions de voisinage. Du haut de cette grosse vingtaine d'ouvrées, le paysage est très ouvert et remarquable. Tranquille et sereine quiétude. Coteau plutôt pentu, la parcelle est travaillée au cheval. Ce qui a le mérite de rendre le sol particulièrement vivant. De la terre qu'il fait bon humer et prendre à pleine main.

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    Des Damodes à Morey, pour éviter le trafic routier, quand le Trafic Renault veut bien démarrer, l'itinéraire passe par la route des Grands Crus, devant la Romanée-Conti et derrière le Clos-Vougeot. Dans les jeunes vignes du plus célèbre des crus bourguignons, avec un peu de chance, on peut voir Mickey, le plus célèbre des chevaux comtois bourguignons, s'affairer et s'appliquer à tracer de beaux sillons.

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    De retour dans les immenses caves du domaine, la dégustation des 2010 en cours d'élevage peut commencer. Bien ancrées dans le terroir bourguignon et l'histoire de France, l'entrée de gamme est constituée d'un fier aligoté dénommé Le Hardi, dont il faut bien se garder, à gauche comme à droite, d'un Bourgogne blanc Sans peur, mariant crânement et voluptueusement pinot blanc et pinot beurot au chardonnay musqué, d'un Bourgogne rouge Le Bon, parce qu'il est bon, évidemment, mais surtout du nom de Philippe III, le plus mécène des Ducs de Bourgogne, et, enfin, d'un Bourgogne Passetoutgrains plutôt Téméraire et majoritairement pinot noir, tu parles, Charles!

    Si 2010 a retrouvé les vertus élégantes, fines et désaltérantes de 2008, en donnant des vins très frais et digestes, 2009 se pose comme un véritable papa, par son potentiel puissant, solaire et chaleureux. Des vins taillés pour la grande garde, cela paraît évident.

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    En 2010, le coup de cœur sera rose. Le Marsannay Cœur de rose est un rosé. Oui, comme son nom l'indique. Non sulfité, élevé en barrique. Du velours pour le gosier. Un tutu de ballerine qui vient caresser le fond de la gorge au cours d'un entrechat sans les pointes.

    Les rouges 2010 n'ont pas tous terminé leur malo mais on pressent déjà de belles choses.

    Après le fût, la bouteille. Le Fixin 2009 Les Chenevières est une petite bombe fruitée. Pas de SO2 à la mise, ce qui en fait un vin décomplexé et particulièrement expressif, avec une jolie matière derrière. Le Nuits-Saint-Georges Les Damodes 2008 possède déjà toute la magie du cru. Un grain de pinot très fin et épanoui qui ne demande qu'un peu de temps pour encore mieux s'exprimer. Le Morey-Saint-Denis Très Girard devrait à terme donner un joli vin. La parcelle, située dans le bas du village, vient tout juste d'être reprise et doit encore s'acclimater à son nouveau mode cultural. Le 2009 pinote joliment et possède une belle fraicheur acidulée sur des tanins bien enrobés.

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    Une balade sur la Côte ne saurait se terminer sans une visite amicale à la Capitale des Ducs de Bourgogne. Les dijonnais vont avoir un bien joli tramway, mais pour l'instant, c'est plutôt le Bronx question circulation! Suivez le guide et il vous emmènera tout droit Ô gré du vin. Une cave comme on aimerait en voir plus souvent, en plein cœur de la ville, 106 rue Monge. Un endroit qui regorge de trésors, tant Bertrand Joinville est un caviste avisé dans ses choix. Il aime les grands contenants, ce qui n'est pas une mauvaise chose lorsqu'il s'agit de vins du Beaujolais. Magnums de Poquelin 2010 des Côtes de la Molière ou Jéroboam de Morgon de Marcel Lapierre pour les grandes et bonnes soifs!

     

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    Chez Bruno, comme son nom l'indique, le patron s'appelle Bruno. Mais, pas comme dans la chanson, on n'y boit pas de tord-boyaux. Bar à vins, bar à jambons, bar à burrata parfois, Bruno a le culte du produit et refuse de servir les blaireaux. L'ambiance est à la simplicité, à la sincérité, à la convivialité. On trinque, on échange les bouteilles avec les voisins de comptoir, on fait des rencontres passionnantes. Très certainement la plus petite (par la taille) des grandes adresses dijonnaises.

     

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    La burrata, façon Bruno. Mamma mia...

     

     Olif

     

    P.S.: le 11 avril, légèrement au sud de la Côte, le Beaujolais sera en fête. Beaujolois, biojolais, il y en aura pour tous les goûts, essentiellements les meilleurs. Et tant pis pour ceux qui n'aiment pas ça!

     

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  • Projet BioTrilla, l'écologie buvable...

    Une utopie, vraiment? Ce beau projet communautaire de sauvetage d'un vignoble sur la commune de Trilla, dans le Haut Fenouillèdes, cela peut être l'affaire de tous. Enclave occitane remarquable et particulièrement sauvage au sein du Roussillon, victime de plein fouet de la désertification rurale, le Haut-Fenouillèdes est réputé, non pas pour ses champs de fenouil, mais pour ses vieilles vignes, désormais le plus souvent candidates à l'arrachage. Et face à ça, le cœur de Vincent ne balança pas longtemps. Disciple de Christophe Peyrus, de Claude Serra et de Gérard Gauby, Vincent Balansa a épousé à bras le corps la cause de Trilla, sans aucune envie de se faire étriller.

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    Crédit photo: La Boria

    La Boria a donc vu le jour. Un gros labeur en perspective, que la création de ce domaine et la mise en valeur de ce vignoble, mais avec la certitude qu'il deviendra quasiment une réserve viticole naturelle, désormais préservée des méfaits de la viticulture chimique. Une fort jolie façon de démontrer qu'il peut y avoir une solution économiquement viable en dehors de l'arrachage.

     

    2009 fut le premier millésime de La Boria, on en souhaite plein d'autres, en attendant de pouvoir y goûter et, pourquoi pas, de se rendre un de ces jours sur place, parce que c'est aussi une région magnifique.

     

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    Paysage du Haut-Fenouillèdes, du côté de Bélesta (crédit photo: Olif)

     

     

    Olif

     

    P.S.: les vignerons du Fenouillèdes tiennent leur salon annuel demain à Bélesta. Annonce peut-être un poil trop tardive pour tous ceux qui ne sont pas en vacances dans la région, mais ça devrait pourtant valoir le coup! Et ce sera l'occasion de goûter aux vins de Vincent Balansa.

     

  • Dans le vert jusqu'au nez...

    13%! C'est le chiffre du week-end. Moins que le taux d'abstention aux élections cantonales, mais largement supérieur à la moyenne nationale des surfaces de vignoble plantées en bio. 240 hectares sur les 1800 et des poussières que compte le vignoble du Jura. Qui dit mieux? Même pas les Verts aux dernières élections cantonales!

     

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    Le nez dans le vert, premier salon des vignerons jurassiens en agriculture biologique ou biodynamique, a tenu toutes ses promesses, et même largement au-delà. Pas loin de 1000 entrées payantes  le dimanche d'après les organisateurs, la Police n'a toujours pas fini de compter les siennes. Plus de 250 inscriptions au cochon à la broche du lundi, réservé aux professionnels, cochon qui s'en dédit, la Police n'a pas été conviée. Un réel succès, que nul ne pourra nier, y compris les scrutateurs aux élections cantonales.

    25 vignerons avaient répondu à l'appel initié il y a plus d'un an par Charles Dagand, du domaine de l'Octavin, qui a rêvé ce salon avant de le concrétiser. 6 cuvées maximum par vigneron, ce qui faisait au bas mot 90 vins différents à goûter d'après la Police, 450 d'après les organisateurs. Pas eu le temps de tout goûter, d'ailleurs. Mais foin des chiffres, revenons à nos cochons.

     

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    Le nez dans le vert jusqu'au cou, c'était donc les 27 et 28 mars, et cette première percée du vin vert jurassien en appellera forcément d'autres. Comme l'a souligné Bruno Ciofi, régisseur du domaine de La Pinte, lors du bref discours inaugural du salon, cette grande idée a permis aux vignerons impliqués de se fédérer autour d'une grande et belle idée commune,  la viticulture biologique ou biodynamique, et d'apprendre à mieux se connaître. L'autre point très positif, c'est l'attrait des jeunes vignerons installés pour ce mode cultural, bon nombre d'entre eux entamant d'emblée la conversion lors de leur installation. L'occasion de faire le plein de belles découvertes dans les caves grandioses du domaine de la Pinte.

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    On pouvait, au choix, regretter que certains vignerons-vedettes n'aient pas de cuvées disponibles à la vente, ou alors, se féliciter de goûter à des 2010 en cours d'élevage. Pas un exercice forcément facile, les vins n'étant pas toujours bien en place, mais la dégustation des rouges 2010 en primeur valait le coup pour beaucoup. Bordeaux a été pris de vitesse, mais Bob n'est pas venu pour autant. C'est tant mieux, finalement.

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    Une des grandes sensations du salon fut pour moi ce Ratapoil. Un vin de ratapoil, c'est un vin élaboré par quelqu'un qui n'est pas vigneron. Raphaël Monnier n'est plus un ratapoil depuis 2009, mais il a pratiqué pendant 10 ans la vinification en amateur. Sa cuvée Le Ratapoil est un concentré de vieux cépages, à la rusticité franche et épatante. Le Trousseau 2009, plus précis et tout aussi digeste, ainsi que les deux blancs présentés à la dégustation, qui se goûtaient fort bien également.

     

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    Catherine Hannoun, du domaine de la Loue, n'était pas rouge de colère, ce jour-là. Ses vins, pour ainsi dire maternés, se goutaient plutôt bien, même s'ils s'octroieront une parenthèse en 2011, pour raison familiale et heureux événement. Rouge de colère, trousseau de Buffard dans le 2-5, a eu à essuyer les lourdeurs de l'administration viticole avant, finalement, de se voir déclasser de Vin de Pays de Franche-Comté en Vin de France. Belle recrue franc-comtoise pour la France! Son Arbois Savagnin 2009, vinifié en cuve, développe de jolies notes d'anis et de fenouil.

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    Crédit photo: La Pipette

     

    Fanfan Ganevat, les petits yeux mais en grande forme, la casquette vissée sur la tête, avait tiré quelques magnums au fût. Plus rien de disponible au domaine depuis bien longtemps. Plein sud 2010 est plus que bien troussé, un futur must à privilégier en grand contenant. Tout autant que le Trousseau des Corvées 2010 de l'Octavin, une cuvée qui devrait réserver bien des surprises dans quelque temps. Pierre Overnoy a beaucoup aimé le Trousseau 2009 du domaine Pignier, Stéphane Tissot le Trousseau 2008 de Didier Grappe, Madame Olif le Ginglet 2010 de Philippe Bornard, François Chavériat, du domaine Chantal Lescure, a préféré le Singulier 2009 de Stéphane Tissot. Tous sont très bien, en fait, chacun a le droit d'avoir son chouchou.

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    Côté ploussard (ou poulsard, l'important, c'est d'en boire), la palme revient sans contestation possible, parmi ceux que j'ai pu goûter, à l'Uva 2010 d'Evelyne et Pascal Clairet. Ou quand la macération carbonique, c'est le printemps jurassien. Celui de Peggy et Jean-Pascal Buronfosse se défend plutôt bien également, Point Barre de Philippe Bornard est un peu barré à ce stade, à regoûter après la mise.

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    Du chardonnay, il fallait bien en goûter également. Le 2009 en macération semi-carbonique de la maison Pierre Overnoy (en photo ci-dessus), présenté sur le stand par Aurélien Houillon, est  une curiosité particulièrement emballante, quoique un peu déroutante, accentuant le côté aromatique du chardonnay, le caractère tranchant de la cuvée "normale" du millésime 2008 se retrouvant en opposition parfaite. Les Combes 2009 des Dolomies est toujours aussi gourmand et voluptueux, un de mes vins favoris du moment.

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    La bulle, il fallait la chercher du côté du domaine de Saint-Pierre, avec un poulsard particulièrement pétillant et réjouissant, mais aussi à l'Octavin. The Péteux for ever!

    Bien d'autres vins dégustés et d'autres domaines découverts, mais malheureusement pas tous. Il a fallu faire un choix, parmi les domaines et les cuvées. Une sensation globale de relative homogénéité malgré les différences, et un niveau qualitatif plutôt bon.

    Pour terminer en douceur, le Macvin s'imposait. Mon préféré, ce fut celui de Benoit Royer, du domaine de la Cybelline. Un équilibre assez pur, fin, sans connotation marc trop marquée. Acidulé et digeste, à la vocation apéritive certaine. Carmina, vin de liqueur des Dolomies, est un peu plus richement constitué mais très plaisant.

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    Peu de jaune à goûter, dans le Jura vert. Logique, quand on pense au temps qu'il faut pour l'élaborer, en bio ou pas, et le nombre de néo-vignerons présents sur le salon. Le Jaune, il a fini avec les huîtres de Prat Ar Coum arrivées fraichement de Vendée, au cours d'un after improvisé chez Stéphane Tissot. Servi rafraichi lui aussi, le vin jaune, ça peut se picoler. Se manger aussi, versé dans l'huître, après un tour de moulin à poivre, pour un chabrot inédit, foi de vendéen! Les sensations fortes, c'est ça aussi, le Jura!

     

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    Olif

     

    P.S.: les 2 et 3 avril, on n'oublie pas que les Dauphinois seront de la fête, grâce au 4ème Salon des Vins Naturels de Grenoble. Les Dolomies y seront le fier représentant du Jura vert!

     

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    P.S.2: dans le même temps, les Belges hériteront de la visite du domaine de L'Octavin au doux salon d'Olne. Les veinards!

     

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  • Galant comme du vin cuit…

     

    Propriétaires d’une grande partie des vignes du village, au cours du XVIe siècle, les Dames Abbesses de Château Chalon ne se régalaient pas que de vin jaune. Elles avaient mis au point une recette particulièrement originale pour un vin savoureux, en exerçant leur droit de cuisson chez les vignerons du célèbre rocher. « C’est notre vin galant », disaient-elles en sirotant leur vin cuit aux épices.

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     Abbatiale de Château-Chalon (photo Olif)

     

    Le vin cuit n’est pas un vin fini, arrivé en bout de course, auquel personne n’a cru. Il n’est pas non plus issu de raisins complètement brûlés au soleil d’une année caniculaire. Le vin cuit est une tradition provençale qu’il ne faut surtout pas confondre avec les vins mutés à l’alcool. Le vin cuit cuit. Dans un chaudron sur le fourneau. Parfaitement ! L’oisillon aussi, mais pas de la même façon et cela n’a rien avoir avec le sujet qui nous préoccupe. L’élaboration du vin cuit est un procédé original qui fait intervenir une concentration des moûts par cuisson avant fermentation. Son équilibre alcoolique se stabilise alors généralement autour de 15-16° pour environ 90g de sucres résiduels. Le vin cuit est un vin d’apéritif particulièrement apprécié des belles-mères, notamment la mienne. Tout le monde peut néanmoins en boire, avec modération toutefois, sous peine de se retrouver complètement cuit.

    On prête également au vin cuit des vertus aphrodisiaques Les abbesses de Château Chalon en avaient-elles fait leur « vin galant » pour cette raison ? La recette originale, tenue secrète pour les raisons que l’on devine, est tombée dans l’escarcelle de la maison Jean Bourdy, qui la conserve jalousement dans un coffre-fort dont la clé a été jetée au fond du puits Saint-Pierre de Château Chalon. Le moût de raisin fraîchement pressé est mis à cuire avec 25 épices pesées au gramme près, avant d’être assemblé à 1/3 d’eau-de-vie de marc de Franche-Comté, ce qui le différencie complètement de ses congénères provençaux. Ce galant breuvage est l’ancêtre du Macvin, vin d’apéritif jurassien muté à l’alcool, qui ne fait plus intervenir la cuisson des moûts. Désormais mis au ban de l’AOC, le Galant effectue pourtant un retour en force, chaque vigneron ayant à cœur de réhabiliter la recette familiale de la vieille tante ou de la grand-mère Philomène. On peut trouver du vin galant aux Caves Jean Bourdy et chez Jacques Tissot, en Arbois. L’élixir de la grand-mère Philomène de Lucien Aviet, dit Bacchus, n’est pas commercialisé, mais il en reste toujours un petit fond dans une bouteille ouverte, que l’on goûte généralement par galanterie, pour clore la dégustation, lorsque l’on passe faire une visite au domaine.

     

    Olif

     

  • VDV#34: Vinstantané!

     

    Vendredisduvin Pour cette 34ème session des Vendredis du vin, il fallait faire court. Les bans à peine publiés, et nous voilà déjà le dernier vendredi du mois! Heureusement, notre nouvelle présidente, les yeux planqués derrière son objectif, les a également grands ouverts sur le vin. Grâce à Pauline, ces 34èmes VDV sont dans la bouette, Coco. Accent franc-comtois de rigueur, sinon, la tentative d'humour ne fonctionne pas très bien.

     

    Une photo, un vin, un souvenir. Trois raisons de ne pas boire Contrex. Dilemme! Quoi mettre en avant? La qualité de la photo? Celle du vin? Le souvenir? Euh ....

     

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    Les mouches ont pied, Vin de table 2004, Jean-Marc Brignot


    Ce n'est donc pas cette fois que je gagnerai le prix Pulitzer. Ni le Sony World Photography Awards. Non, je ne pense pas. Jamais non plus ce vin ne remportera une médaille d'or au Concours des vins de Mâcon, ni ne se verra auréolé d'un 100 Parker. Pire encore, il ne fera même pas rêver l'amateur de vins ni le buveur d'étiquettes.  Une chance, finalement. Parce que cette bouteille-là n'existe désormais plus. Dans ma cave tout du moins, et je doute qu'il en reste encore beaucoup d'exemplaires de par le monde. Les mouches auront définitivement pied dans mon verre. Plus rien à sucer sur les parois. Si c'est pas misère...

    Flash-back. Fin décembre 2005. On jouait cartes sur table à Molamboz, chez Jean-Marc Brignot, nouvel as sorti de la Manche. De drôles de jus, dans de drôles de flacons. Et puis Wanda,  pas un poisson, mais ce grand chien, aussi impressionnant que gentil. Pour une unique fois sur l'étiquette, en compagnie de son maître. Le ploussard  2004 vinifié en blanc ne donnait déjà pas sa part aux mouches, mais n'a pourtant jamais voulu se parer d'un teint de jeune fille pudique au cours de son élevage. Définitivement resté de la blancheur nacrée d'une jeune vierge, mais pas effarouché pour autant, y compris dans sa jeunesse. Une chair à croquer, à pleines dents, que je pensais un peu décatie,  à l'aube de cette nouvelle décennie, et qui s'est révélée être d'une grande fraicheur et d'un équilibre souverain, celui de la reine des mouches.

    Eyes wide shut, eyes wine open...

     

    Olif

     

    P.S.: ce week-end, en Arbois, après une heure de sommeil en moins, interdiction de ronfler dans son verre, mais cela ne dispensera pas d'avoir le nez dans le vert, par contre! Jean-Marc Brignot n'y sera pas, mais il y aura plein d'autres belles découvertes à faire.

     

     

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  • Cause Toujours! Forcément, tu m'intéresses...

     

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    Un bon vin valant mieux qu'un long discours, cause toujours! Cause Toujours!, c'est le rejeton de la gouaille sudiste de Frédéric Palacios et du parler juste de Laurent Bazin, une association volubile et judicieuse. Le vin de ses amis est désormais un petit peu plus le sien. Celui-là, sans aucun doute! Ces vieux grenaches et cinsaults, sauvés de l'arrachage dans un premier temps, puis de plusieurs années de viticulture conventionnelle dans un deuxième temps, sont enfin arrivés dans le verre. Un vin de France, du Mas de mon Père (enfin,... pas le mien, mais celui de Frédéric Palacios), dans la Malepère. Fruité, juteux et soyeux, relevé par une pointe d'épices, il a vraiment beaucoup de choses à dire. Cause toujours, pendant ce temps, je le bois..!

     

    Olif

     

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.

  • Week-end "nature" en ch'Nord

     

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    "Dins ch’nord y a pont qu’des corons, dins ch’nord y a pont qu’du carbon, in a un aussi du houblon, in a aussi du pichon", comme dit la chanson. Mais y'a pas que ça! Y'a aussi d'bios chicons et d'bons canons. Du vin bien nature, au Salon de Séclin, mais pas exclusivement. Partenaire du salon cette année, le Blog d'Olif a fait bien volontiers le déplacement pour profiter de la douceur du printemps ch'ti et faire trempette dans la mer du ch'Nord. Un partenariat bien cool, puisqu'il a consisté en une simple présence et un tour des stands vignerons, même pas besoin de signer des autographes. Profitant de ce que leur gouvernement avait le dos tourné, les Belges en ont profité pour envahir le domaine Napoléon, sans refaire le coup de Waterloo.

     

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    Avant de s'immerger dans la ferme carrée du domaine Napoléon, blindée de cartons de vins et de vignerons pour l'occasion, une visite du vieux Lille s'imposait. Pas celui qui pue à force d'être macéré dans la saumure, ce qui ne l'empêche pas d'être excellent, même si ce n'est  en théorie plus la saison. Non, celui qui resplendit sous le soleil printanier, avec ses façades lumineuses, son architecture ancienne, ses rues pavées et ses estaminets restés dans un jus soigneusement entretenu. Pour se sustenter, point d'chicons, mais un welsch au Maroilles (aussi sensuel, gonflé et savoureux que le 95C de Raquel habillée d'une peau de bête), au Vieux de la vieille et aux petits oignons, Place aux Oignons, derrière la Basilique de Notre-Dame de la Treille. Ne pas avoir goûté à la bière de l'estaminet m'aurait miné. Elle remplace avantageusement le jus de Notre-Dame et le service y fut d'une grande affabilité, je ne dis même pas ça parce que la serveuse était jolie.

     

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    L'estomac aussi bien calé, les vignerons nature en Nord n'avaient qu'à bien se tenir. Rien de tel pour se faire le palais, le matin, qu'une Uva 2009 du domaine de la Tournelle. Avec ça, tu vas! Et c'est parti pour de joyeuses rencontres, découvertes, révélations, confirmations, dont il ne sera possible de retenir que quelques bribes:

    - la rencontre avec Madame Vouette et Monsieur Sorbée, sans chapeau mais avec une casquette. Les vins, je les connaissais déjà, des Champagnes de l'Aube qu'on peut boire jusqu'au crépuscule. Blanc d'argile 2007 est une pure expression de chardonnay qui tend vers le kimmeridgien et qui le mérite bien. Minéral, fruité, acidulé, à la bulle vive, ce sera un vrai coup de cœur. Le deuxième coup de cœur en Champagne, ce sera pour les Murgiers, de l'ami Francis Boulard, dans sa version non dosée, à la bulle lumineuse et éclatante. Rien à jeter parmi les autres cuvées, au potentiel très certainement supérieur (les Rachais 2005, Petræa, Mailly Grand cru, Millésimé 2005), mais le blanc de noirs des Murgiers m'a tout particulièrement séduit, avec un rapport Q/P exceptionnel, de surcroît.

     

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    - la découverte des vins de Dominique Andiran du domaine Haut-Campagnau. Des Côtes de Gascogne qui cognent fort, avec l'accent du Sud-Ouest. Et puis un vin de Pissenlits, c'est déjà la saison, même si celui-là a passé quelques années en vidange sous voile. Cachez ce manseng que je ne saurais boire? Tout le contraire, en fait, un vin étonnant dans un registre oxydatif surprenant, peut-être plus accessible dans la cuvée Ruminant des vignes, également élevée sous voile, mais moins longtemps.

     

    - la révélation des vins auvergnats de Jean Maupertuis, dont une cuvée La Presse 2009 totalement bluffante, qui fait éruption en bouche. Quand le Gamay d'Auvergne réveille les volcans papillaires ...

     

    - la confirmation de la maestria et de la force tranquille de Christian Chaussard et Nathalie Gaubicher, vignerons aux Nérons, dont la gamme You are so est de plus en plus Bubbly, Fine, Nice, etc. Le Bubbly pétille naturellement d'Ardèche et ça chwingue sévère. Patapon 2009 (80% gamay, 20% Aunis) est une vraie bombe, Les Mortiers 2009 (100% Aunis) un obus, à attendre patiemment mais qui possède une matière à ne pas avoir envie d'attendre autant.

     

    Et puis, Rouge Garance, le Mas de mon Père (Cause toujours, Frédéric, et cause toujours, Laurent, cet assemblage de cinsault et grenache est juste épatant), Charlotte et Jean-Baptiste Sénat, l'Arena de René Mosse (Savennières) et le must d'Arena (Antoine), ses deux sublimes rouges 2009 de Corse (Carco et une cuvée 0 soufre), la pétillante Mireille Meyer, et Patrick aussi, évidemment, la toujours jeune Yvonne Hégoburu, béarnaise de Souch, dont la vendange tardive 2005 est à se mettre à genoux, Christine et Gilles Berlioz, qui font briller la Savoie au firmament, la Côte-Rotie 2008 du domaine Clusel-Roch, L'Ebrescade 2007 de Marcel Richaud, Métisse 2010 de Maxime Magnon, la Combe d'Ève d'Emmanuel Giboulot (et toutes ses autres cuvées 2009 de Côtes de Beaune, également, en blanc, marquant parfaitement leur terroir), les Savennières de Damien Laureau, le Morgon 2010 du domaine Lapierre, Les Ardilles 2009 d'Isabelle Villemade...

     

     

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    Une pareille organisation nous a laissé comme deux ronds de Flandres. À s'en perdre dans les dunes et sur le sable, du côté de Zuydcoote, la destination pour parfaire un week-end dans le Nord. Sans embarquer sauvagement pour l'Angleterre. Parce qu'il ne fallait surtout pas manquer la dernière soirée À l'Huitrière. Une formule buffet de fruits de mer-traiteur particulièrement savoureuse et marquante, accompagnée d'une partie des restes de vin du week-end. De quoi rendre heureux et épanouis le tandem Giboulaurot à la sortie de cette institution de la gastronomie lilloise.

     

     

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    Quand les vignerons font salon dans ch'Nord, c'est à Séclin que ça se passe, et ils sont généralement enclins à y revenir. Le Blog d'Olif aussi, d'ailleurs, tant l'accueil ch'ti fut à la hauteur. Le sens du partage et de l'échange des frères Carpentier, gentils et brillants organisateurs, y fut très certainement pour quelque chose.

     

    Olif

     

    P.S.: pour se loger, n'ayons pas peur de s'embourber dans le Marais des Loups, un loft d'hôtes extra, situé à Phalempin.

     

    P.S.2: pour le prochain salon, les Belges joueront à domicile, du côté d'Olne, sweet Olne. Chacun son tour... Le sirop de Liège va couler à flots et les boulets-frites seront tirés dans tous les coins.

     

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  • Bienvenue chez les ch'tis vins nature!

    Je sais, c'était facile.

     

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    Un remake pourtant plutôt bienvenu, avec, dans le rôle tenu naguère par Dany Boon, Luc et Gilles Carpentier, qui ne sont pas non plus postiers, mais gentils organisateurs du désormais incontournable salon de Séclin, Vins Nature en Nord. Vins Nature en Nord, ce sont 53 vignerons qui cultivent la vigne sur les terrils viennent faire découvrir leurs cuvées aux Ch'tis œnophiles, ça arrive, on ne peut pas toujours boire de la bière.

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    Cette année, Le Blog d'Olif est symboliquement associé à l'événement, au même titre que Le vin de mes amis de Laurent Bazin. C'est une fierté, et j'en suis fier. Raison pour laquelle je  reprendrai le rôle de Kad Merad et m'extirperai, non sans mal, de la délicieuse et ensoleillée fin d'hiver jurassien pour affronter les frimas humides des contrées nordiques, troquant ma tenue de skch'ti de printemps contre de bons habits de pluie, même en cas de beau temps imprévu.

     

    Ch'est pas encore c'te fois qu'on va chucher des glachons. A vot'sinté la copagnie, ch'ti qui n'bot nin, tint pisse pour lui !

     

    Olif

     

    P.S.: si, d'aventure, quelque autochtone du Nord (59) souhaite me faire la causette à l'Espace Napoléon de Seclin, je lui serai gré d'utiliser une version ch'ti sous-titrée, ma méthode ch'ti assimil n'est pas encore totalement assimilée. Je ne devrais pas être trop difficile à reconnaître, j'aurai un verre à la main.

     

    P.S.2: le week-end suivant, pour ceux qui le souhaitent, va falloir se mettre à la parladure du Loir-et-Cher, lors de la 20ème édition du salon de Villebarou. Le bon vin "nature", y'a pas, ça fait claper la langue!

     

     

     

  • Les Dolomies amies

    La dolomie, ou dolomite, est un carbonate double de calcium et de magnésium qui cristallise en rhomboèdre. C'est un constituant essentiel des roches sédimentaires, que l'on peut trouver en petits bancs au sein d'un sous-sol argileux. Dans le Jura, du côté de Passenans, par exemple. Les dolomites sont des roches plutôt résistantes, qui ne se traitent pas à grands coups de boules de naphtaline, non. Pour préserver leurs caractéristiques, il faut les bichonner. Travailler le sol mécaniquement, appliquer un cahier des charges biodynamique, ne pas hésiter à recourir au cheval. Autant de petites attentions qui contribuent à entretenir le dolo-mythe et privilégier la minéralité de ces terres jurassiennes argilo-calcaires.

     

    Les Dolomies, c'est le nom du domaine de Céline et Steve Gormally, à Passenans, Côtes du Jura. Un domaine bâti sur un mode équitable et participatif, pour la sauvegarde du patrimoine viticole et paysan.  Des terres en grande partie propriété de Terres de lien, et des ceps de vignes loués à des souscripteurs sur le mode AMAP (Aide au Maintien d'une Agriculture Paysanne). Pour mieux comprendre la démarche, on pourra se mettre du vert dans les oreilles en écoutant les propos de Céline elle-même. Une démarche pour le moins originale et intéressante, à développer, très certainement.

     

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    Les rouges 2010, goûtés en élevage, sont éclatants, le fruit en avant, tout en finesse et en fraicheur, trousseau comme pinot. Le Chardonnay 2009 des Combes est un véritable petit bijou, possédant rondeur, gras et buvabilité. Carmina, vin de liqueur n’ayant pas droit à l’appellation Macvin, affiche une bure plutôt claire. La bouche, marquée en attaque par le savagnin, possède une belle acidité aux vertus apéritives indéniables.

    L’étiquette du domaine des Dolomies, œuvre d’un artiste du village, représente un cep de vigne bien ancré sur son sol, qui respire la santé et la plénitude. En sous-sol, ce sont les Dolomies.

     

    Olif

     

    P.S.: Les Dolomies auront évidemment le nez dans le vert, les 27 et 28 mars. Heureux Arboisiens et assimilés pour l'occasion, qui vont pouvoir apprécier un beau tarin de verdure!

     

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    P.S.2: les Dolomies seront aussi au 4ème Salon des Vins Naturels de Grenoble, en compagnie de plein d'autres bons vignerons "nature". Heureux Dauphinois, qui vont pouvoir goûter au gratin du vin naturel!

     

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  • Une Mémé 95 bien encadrée

    "Même si le cadre est beau, rien ne vaut le tableau", s'esclaffa rigolard Pierre Overnoy, bien encadré par Nathalie et Joël Césari, dont le retard fut volontiers toléré pour cause d'arrosage de la sortie du nouveau  guide Michelin et le maintien dans les étoiles de leur Chaumière doloise. Après le passage du Pudlo la semaine précédente, c'était l'euphorie dans la plaine, là où sont les Dolois, comme chacun sait.

     

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    Un Pierre Overnoy en forme olympique, dont on buvait la parole avant de bientôt la lire, donna une fois encore une fabuleuse leçon de dégustation et de modestie à une assemblée conquise à l'avance. Le prétexte de cette soirée: une bouteille de Mémé 95. Le plus grand millésime de cette aïeule du domaine Gramenon, d'après Pierre. Et il lui fallait l'ouvrir pour le prouver, il l'avait promis à Joël. Une dégustation avec une seule bouteille, aussi magnifique soit-elle, n'était pas très raisonnable à envisager. Il a fallu "étoffer un peu autour". Quelques petits flacons pour l'encadrer, des convives supplémentaires, et le tour est joué. L'étoffe n'a finalement pas manqué. Le repas qui a suivi, concocté spécialement par Mamouillon, fut digne d'un étoilé. Le gâteau sous la cerise. Les poulets ne courront plus en liberté sur le coteau d'En Chaudot, mais leur sacrifice n'a pas été vain. Ils sont désormais passés à la postérité culinaire.

     

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    Mais, auparavant, place à la dégustation, avec une double équation à résoudre: cépage et millésime. Concentration maximale demandée, on devait entendre un chargeur de batterie pour sécateur électrique charger, même en présence des dames. Et voler une mouche, même s'il n'y avait pas de mouche.

    0,8 seconde pour prendre le premier nez, dégustation à l'aveugle, débriefing, puis nouvelle dégustation pour bien fixer le vin avant de passer au suivant, le facétieux Maître de cérémonie a bien exposé la méthodologie et les enjeux avant de commencer.

     

    -  Arbois-Pupillin Chardonnay 2008: une mise en bouche affûtée, à la vivacité acérée et au fruité exacerbé. Profond et acidulé, un vin d'avenir qui se boit déjà avec un plaisir non dissimulé, sur son fruit.

    - Arbois-Pupillin Chardonnay 1985: le premier millésime zéro soufre de Pierre Overnoy, après une parenthèse œnologique de quelques années, suite à une "petite formation" à l'école de l'œnologie moderne de l'époque. Comme les vins qu'ils a produits durant ces années ne lui plaisaient guère, contrairement à ceux de son père et de son frère Guy, restés 100% naturels, Pierre a vite fait marche arrière. Le nez est tout simplement superbe, celui d'un beau chardonnay sur l'âge, avec ses notes toastées et grillées. La bouche est bien arrondie et lissée, l'harmonie n'est pas loin, avec ce qu'il faut de vigueur pour la porter.

    - Arbois-Pupillin Chardonnay 1990: un beau millésime, cela se sent d'emblée au nez, même si, initialement, il y a de la retenue. La bouche a l'éclat et le tranchant d'un morceau de calcaire bien affuté. Sa finale acidulée et salivante me fait penser à un savagnin. Nul n'est prophète, surtout pas moi...

    - Arbois-Pupillin Savagnin 1989: là encore un grand millésime et certainement le plus grand savagnin produit par Pierre Overnoy, d'après lui. 89, année de cochylis, le verre de la grappe, qui, au lieu de réduire à néant les raisins, fut à l'origine d'une botrytisation. Récolté à grande maturité, ce savagnin développe des notes d'orange confite, évoquant le Chamonix orange pour certains. Une rondeur alcooleuse,  sur des notes de marc, parfaitement patinée en milieu de bouche, témoigne de la puissance du vin. Aucun déséquilibre pourtant, une harmonie quasi-parfaite qui persiste longtemps en bouche. De l'encadrement élevé au rang d'un art majeur...

     

    Petite pause cochonailles-Comté-amandes avant de venir taquiner l'ancêtre. Les palais sont bien échauffés, ça va aller! Bouteille annoncée, donc non dégustée à l'aveugle, c'est une lapalissade.

     

    - Côtes du Rhône 1995, La Mémé, Domaine Gramenon: le nez dans le verre, silence absolu. Et respect. Une pointe de fumée, de la suie, des notes de noyau, sans sensation véritablement kirschée. Le fruit encore au plus pur. Les tanins sont d'un soyeux enveloppant, qui évoque irrésistiblement Rayas. Un tableau de maître, sans aucun doute, tout à fait dans l'esprit de ceux que peint Michèle Aubéry et qu'elle exposait à l'occasion de la Dive Bouteille.

     

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    ©Michèle Aubéry, domaine Gramenon

     

    Retour en Jura, pour compléter l'autre moitié du cadre. Vins rouges, donc une seule inconnue, le millésime. Le cépage, c'est du ploussard. À Pupillin, c'est quasi obligatoire!

     

    - Arbois-Pupillin 1970: une bouteille tirée de la pile de gauche (sous réserves), vinifiée par Guy Overnoy, le frère de Pierre. La couleur tire sur le rosé orangé. Elle influence négativement. Un tel vin ne peut être que fluet. Finalement non. Sûr qu'on est dans la gracilité, la finesse et l'élégance. Et la désaltérabilité. Jules Chauvet, cité de nombreuses fois par Pierre Overnoy, insistait sur cette qualité indispensable à toute boisson œnologique.  Ce 70 n'en manquait pas, pour compenser son (relatif) manque de puissance et de complexité. Millésime à gros rendement, dame nature fut généreuse cette année-là.

    - Arbois-Pupillin 1971: encore une bouteille à Guy. Couleur à peine plus soutenue, brique orangée, mais bouteille bien chemisée. 71, année antagoniste, avec de tous petits rendements, de l'ordre de 8hl/ha ici. Certains n'ont ramassé que deux seaux de raisins à l'hectare! Nez épicé, sur l'orange confite. Bouche avec une matière relativement soutenue, qui a encore beaucoup de peps et de tenue. On sent qu'il y avait du vin, qu'il y en a encore, même dans le registre de l'évolution. 40 ans bientôt, ce n'est pas rien. Mais le changement de décennie ne devrait pas trop l'effrayer.

    - Arbois-Pupillin 1990: une gamine, pour terminer la série des rouges. À la robe encore très soutenue et à la bouche pleine de peps. Tout juste 20 ans, et ça refuse déjà de vieillir. Il n'y a plus de jeunesse! Un vin exceptionnel, taillé pour les générations futures.

     

    Il y aura bien encore quelques petites choses à grignoter et à boire, à la fin de l'atelier d'encadrement, dont un Chardonnay 97 et un Crémant 1989 demi-sec acheté par Pierre à l'un de ses amis vignerons qui avait osé faire du Crémant en 1989, alors que le raisin était si riche et si beau. La mémoire flanche quelque peu pour retranscrire ces moments intenses qui se sont poursuivis fort tard en soirée. J'ai donc définitivement "terminé mon intervention", leitmotiv de la soirée, après m'être largement abreuvé de la parole et des vins de Pierre.

     

    Olif

     

  • VDV#33: Madame Crock, Monsieur trempe...

     


    Vendredisduvin   33ème session des Vendredis du vin. Après le sexe, le rock et la plume, pause chocolat. Un peu de douceur cacaotée dans ce monde de brutes avinées du vendredi, grâce à Hélène Lombardo, qui goûte et croque à pleins dents dans les saveurs de la vie. Nouvellement arrivée dans la blogosphère, elle a crânement pris la présidence de ces 33èmes VDV pour nous contraindre à en croquer, nous aussi. Mais croquer quoi, bon sang? Madame Crock a un petit faible pour le chocolat, apparemment. Dont elle fait volontiers son quatre heures au sortir d'une dégustation de vin. Chocolat et vin, un véritable challenge, inépuisable casse-tête insoluble, à l'origine de sensations fortes comme de gamelles gratinées. Combien de fiers sommeliers se sont faits cabosser et rouler dans le Banania pour avoir voulu tenter l'accord improbable entre la treille et la cabosse. Certes, il y a de grands classiques incontournables, comme Banyuls, Maury, Rivesaltes ou autres VDN à base de grenache, qui transcendent le moindre éclat de cacaotier, à moins que ce ne soit le contraire. Les expérimentateurs jurassiens se tourneront vers des accords entre vin jaune et ganache au curry, à la noix ou au poivre vert, vin de paille et ganache mangue ou passion. Il est évident que je ne parle pas là de vieilles ganaches décaties, de retour des Indes ou je ne sais quelle colonie, mais de délicieux palets élaborés par un chocolatier hors pair, du style de l'arboisien Édouard Hirsinger, l'un des plus grands chocolatiers du casmos, si ce n'est le plus grand, et ce n'est pas moi qui le dis.

     

    Pour une sensation plus trash, l'association Van Houten-Vin de pays d'Oc vaut aussi le détour, mais dans l'autre sens, peut-être. La preuve en images!

     

     


      N'importe quoi, comme dirait Mme Olif!


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    Olif

     

    P.S.: ci-dessous, la version sous-titrée, à l'intention des sourds et des malentendants du web, à la connexion internet déficiente.

    "Vidéolif je ne sais plus combien, ça fait tellement longtemps! Mais ça valait le coup d'attendre! Nouveau costume, nouveau décor... Toujours pas de caméraman, par contre.

    Vin et chocolat, c'est le thème de ce vendredi, insufflé ingénueusement par Madame Crock.

    Du cacao dans mon spiegelau, oui, mais pas n'importe lequel! Du Van Houten. De 1828, s'il vous plait. Une boite dure longtemps ici, on en consomme si peu.

    Mais, j'entends déjà les âmes bien pensantes se récrier: s'il met le cacao dans son verre, où est-ce qu'il va mettre le vin, alors? Oui, bonne question. Merci de me l'avoir posée.  Where is the wine? Where is the bottle? Where is the corkscrew? Où est ... le spittoon? 

    Le vin, il est là. Sur la tartine! Du confit de vin du pays d'oc, aux arômes de figue et de poivre.

    Et en plus, je trempe. Tant pis si ça ne se fait pas!

    N'importe quoi, comme dirait Mme Olif!"

     

    P.S.2: Olif est habillé par Le Blog d'Olif, dans des tons chocolat plutôt que lie de vin. Il est bon de le souligner.

     

    P.S.3: le confit de vin du Pays d'Oc provient de chez Accent d'Oc, une boutique avec toute une gamme de produits gourmands au top, pour accompagner les fromages, notamment. Le Haut-Doubs a parfois des accents d'oc, dans les boutiques ad hoc.


     

  • Vin de toilette

     

    Immortalisé à tort comme produit de beauté par Alain Chabat, dans une courte parodie de pub nullissime, le gamay de qualité, qu'il provienne de Beaujolais, d'Auvergne ou de Loire, ne se pochtronne plus guère au comptoir ou en dessous, avec un béret sur la tête, même s'il continue à donner un teint éclatant et juvénile aux avisés amateurs de vins ayant retrouvé le goût de la/du nature. Qui peut le plus peut Le Moing, et cette cuvée parcellaire de gamay vinifiée de la façon la plus naturelle qui soit par Cyril Le Moing et Nam Joo Son, dans le millésime 2009, porte le nom de la parcelle qui l'a vu naître: Le Ponge. Le Ponge? Le Ponge. Le dernier mot qui t'a servi était Ponge. Serviette éponge? Parfait. Voilà qui nous ramène au vin de toilette grâce à l'ami Boby, toujours à Lapointe en matière de jeux de mots laids ou d'à peu-près.

     

     

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    Crédit photo La pipette

     

     

    Pour en revenir à ce Ponge 2009, donc, époustouflant gamay de Fline (49), voilà un vin épicé et fruité, aux tanins frais, juteux et précis, qui coule à la régalade dans l'arrière-gorge, lavant bien l'œsophage de toutes ses impuretés.

     

     

     

     

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    Olif

     

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.

     

     

  • Le bio (bon et pas con, revenez!)

     

     

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    Michoubidou a fait des petits. La mère et l'enfant se portent bien, merci. Le petit Nicolas de R.,  enfant naturel de Michel B., est donc bien vivant. Bon vivant, rien ne permet pourtant de le laisser supposer pour l'instant, malgré l'intitulé de son blog, sur lequel je veux bien renvoyer une fois, mais pas plus. Ce n'est pas encore aujourd'hui qu'on va faire grimper à son goût le niveau du Blog d'Olif, mais c'est si bon de se lâcher un peu, parfois.

    Sur son dernier billet, Nicolas de R. a décidé de s'en prendre au bio. Enfin, pas vraiment au bio, ce ne serait pas complètement raisonnable ni responsable de sa part. Mais plutôt à l'idéologie qui se cache derrière le bio. Les biocons ne sont pas loin. Sur le fond, il n'a pas entièrement tort, le petit Nicolas. Si ce n'est que la récupération commerciale du label AB n'est pas le fait des authentiques vignerons bio de la première heure, mais de profiteurs cherchant à produire industriellement du bio à bas prix, avec la complicité de Bruxelles, qui tente d'élaborer une charte laxiste qui pourrait permettre aux productivistes de continuer à faire leurs profits. Non, il n'a pas entièrement tort, mais comme il a été à bonne école, il pêche méchamment sur la forme, osant encore l'éculé "vin bio qui n'existe pas". Une non-existence purement administrative, je n'ai pas mieux comme réponse que celle de Claire Laval, du Château Gombaude-Guillot, dans les commentaires.

    Le bio, le vrai, ce n'est pas du "petit commerce". Enfin, pas initialement. Pas non plus une "incantation",  une "litanie" ni même une "déviance". Ou alors une déviance de la déviance, peut-être, pour un retour à la normale et au naturel? Les références du petit Nicolas, ce sont les mêmes que celles de son Maître, évidemment. L'honneur du bio, forcément! Leflaive, Leroy, Zind-Humbrecht, Beaucastel, Huet, la DRC. Imparable! Surtout lorsque les sus-nommés poussent le zèle à ne même pas mentionner leurs pratiques. Sur les étiquettes, seulement, parce que dans les pages glacées des magazines de luxe, à l'occasion d'un portrait et d'une pose en redingote ou tailleur Channel, c'est autre chose. Et puis, d'abord, pourquoi  leur demander de justifier leurs pratiques? Leurs vins sont "les plus beaux au monde", on ne va quand même pas aller mettre en doute la façon dont ils travaillent! Puisqu'on vous dit qu'ils font tout comme les bios, ma bonne dame! 

    Pourtant... La viticulture bio véritable, c'est une conviction et un aboutissement. C'est la conviction que le bien-être de la vigne et du vin passe par le travail des sols et le respect du vivant, et dont l'aboutissement conduit à des pratiques réfutant la chimie, qu'elles soient bio ou biodynamiques. Et cela demande du temps. Du temps à la terre, empoisonnée de longue date, pour accepter cet état de fait. Du temps au vigneron pour mettre en application ces beaux principes. Et beaucoup de travail, aussi. Et moins de rendements. Les "plus beaux vins du monde", qui, paraît-il, "s'y collent de toute urgence", sans "barguigner", pour aller dans "le sens de l'Histoire", ceux qui vendent leurs bouteilles avec deux ou trois zéros derrière le premier chiffre, sont-ils prêts à cela? Peut-être aussi que les 300 hectares de Taittinger sont tenus au cordeau et que c'est "un modèle en Champagne", mais je demande quand même à voir. La vision que j'ai du vignoble champenois des grandes maisons, grâce à l'acuité d'une poignée de vignerons irréductibles et authentiques, le plus souvent labellisés bio, mais pas exclusivement, ce n'est pas vraiment ça!

     

    Et puis, ça veut dire quoi, "torchonner grave son pinard au chai"? Le faire mal, à grands renforts d'adjuvants et de correcteurs, comme les opportunistes du bio, qui ne cherchent qu'à produire rentable et pas cher? En faire trop ou plutôt pas assez, comme les jusqu'auboutistes du bio, ceux qui vont plutôt avoir tendance à poursuivre leur action en vinification, qui ne vont surtout pas levurer et mettre le moins possible, voire pas du tout, de cochonneries dans leur vin? Sous-entendu, du torchon nature, dans le langage michoubidesque, évidemment.

     

    Mes références à moi, celles de vignerons sincères qui revendiquent le bio comme un état d'esprit et une façon de vivre, elles sont nombreuses. Des vignerons humbles, qui sont sans cesse obligés de justifier et d'expliquer leurs pratiques, et pour qui la certification est parfois une nécessité. Afin de prouver aux esprits pervers qu'ils ne trichent pas, aussi bien à la vigne qu'au chai. Pas pour mettre commercialement en avant leur label. Pour n'en citer que quelques-uns, histoire de faire contrepoids avec la liste bling-bling du petit Nicolas (gare, ça va être moins clinquant): les Côtes de la Molière, l'Octavin, Patrick Meyer, Bruno Schueller, Guy Bussière, Michel Guignier, Xavier Caillard, Cyril Alonso, Jacques Maillet, Étienne Thiébaud, le Clos Romain ...

    Pas sûr que le petit Nicolas en ait goûté un seul, de ceux-là!

     

    Du courage, c'est vrai qu'il en faut, pour arriver au bout de son ramassis de poncifs qui se voudraient pertinents. En peu de temps, l'élève a déjà dépassé le Maître. Je lui souhaite d'ailleurs la même persévérance pour arriver au bout de celui-ci, si jamais il le lit, ce dont je ne doute nullement, en fait. Pour reprendre les mots d'Olivier Techer, fils de Claire Laval, sur la page Facebook du Château Gombaude-Guillot: " Merci d'essayer d'argumenter de manière constructive :)". Vous avez cependant le droit de vous lâcher un peu dans les commentaires!

     

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    Le bio, "plus personne n'en parle". Sauf ici, en fait. Parce que, ici, on aime vraiment ça!

     

    Olif

     

    P.S.: je ne sais plus si j'en ai déjà parlé, mais le Jura bio s'affichera les 27 et 28 mars au Domaine de la Pinte, en Arbois. Avec un peu de chance, on n'y verra pas le petit Nicolas mettre le nez dans le vert.

     

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    P.S.2: Terres et vins de Champagne, ce sera le lundi 18 avril, au Castel Janson d'Aÿ. L'occasion incontournable d'être au clair avec la bonne et véritable Champagne vigneronne. Taittinger n'y sera pas.

     

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  • The Péteux...

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    The Péteux, Vin de table français, Domaine de L'Octavin

    Voilà bien un vin schizophrène! Péteux, il l'est, naturellement, sans aucun ajout ni retrait de quoi que ce soit. Quand on l'ouvre, il en salive d'avance, l'enragé! Mieux vaut se placer au dessus de l'évier pour ne pas inonder la nappe. Mais péteux, il ne l'est guère, ne se prenant pas la tête et ne la prenant pas non plus. Bulle profuse, fruité réjouissant, sec comme il faut, bon comme pas permis. Bon aussi pour fêter le permis de la jouvencelle de la maison. Boire ou permis de conduire, pas besoin de choisir, quand on joue à domicile.

     

    Olif

     

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.

     

    P.S.: Alice Bouvot et Charles Dagand seront pris sur le fait, le nez dans le vert , les 27 et 28 mars, au Domaine de la Pinte en Arbois. Mais eux non plus, ne se la pètent pas!

     

     

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  • Écoutez et buvez-en tous...

    « Je suis contre le culte de la personne. Chaque fois qu’il y a eu le culte de la personne, dans n’importe quel pays, ça a conduit à des catastrophes. Alors pourquoi cette espèce de renommée, de mythe ? Je ne sais pas, parce qu’il n’y a pas de raison. »

     

     

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    Si c'est la parole de Pierre contre celle des autres, il y a quand même une raison. La raison. Et la modestie. Et l'humilité. 14 entretiens pour découvrir toutes les facettes d'un personnage légendaire, à qui on ne vouera qu'un culte inavoué, afin de ne pas provoquer de catastrophes à son grand dam. Ses vins, par contre, on continuera de les porter aux nues plus que de raison et à en boire jusqu'à plus soif.

     

    Dire qu'il va falloir attendre jusqu'à fin mars pour s'abreuver de La parole de Pierre! Avec un peu de chance, tous ceux qui auront le nez dans le vert pourront avoir le nez dans le bouquin à cette occasion, également!

     

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    Parution fin mars 2011.
    Ouvrage de 224 pages, format 21 x 27 cm, broché.
    Nombreuses illustrations noir et blanc et couleur.
    Prix : 25 € port compris.

     

    Olif

  • Le KAV se rebiffe...

     

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    Pas resté bien longtemps en cave, celui-là! Aussitôt acheté, aussitôt bu. Rencontré une première fois, il y a peu, dans les douves du Château de Brézé, servi par Karim Vionnet himself, entre deux Régnié de Charly et Jean-Paul Thévenet, ce Chiroubles 2009 tiendrait la dragée haute à des crus réputés plus charpentés. Du solide, avec du potentiel, mais déjà beaucoup de séduction et de plaisir donné. Un Vin de Kav qui ne dépareillera pas sur le livre de cave et qui peut se boire aussi bien dans les douves qu'à la cuisine ou au grenier. Va d'ailleurs falloir penser à en racheter!

     

    Olif

     

     

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.

     

     

    beaujolais,chiroubles,karim vionnet,2009

     

    P.S.: le Beaujolais sera à la fête le 11 avril, avec la désormais célèbre Beaujoloise, qui se paye le luxe de parrainer son propre off bio parallèle. Grande classe, quoi!

     

     

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    Entre Beaujoloise et Biojolaise, va falloir faire les deux, en fait!

     

     

  • Facteurs de (re)conversion...

     

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    Les mathématiques mènent à tout, à condition d'en sortir. Cyrille Sevin a résolu l'équation et franchi le pas. Il a repris en 2007 un domaine à Cheverny. Transition en douceur pendant 2 ans, avec l'ancien propriétaire,  addition, soustraction, puis conversion des vignes en bio. Des projets de multiplication, notamment celui de travailler avec un cheval. La division pour mieux régner, résoudre la Quadrature du rouge et asseoir les acquis d'une viticulture propre, nette et sans bavure. Ses vins, goûtés à La Dive, sont à cette image, blanc comme rouges.

     

    arbois,patrice hughes-béguet,cheverny,cyrille sevin

     

    À lui la petite anglaise! Patrice Hughes-Béguet était consultant en informatique. Il a un peu bourlingué en France, rencontré à Besançon une charmante Caroline anglo-saxonne, en a eu marre de parler un langage binaire et a finalement préféré empoigner la pioche pour aller biner son coin de vignes. Après la reconversion professionnelle, place à la conversion tout court. Dès le début, il a choisi de travailler en bio, pour valoriser ses 3 hectares de ploussard et savagnin essentiellement, sur les secteurs d'Arbois et Pupillin. Le domaine proprement dit est situé à Mesnay, près d'Arbois.

     

     

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    2009 est son premier millésime, qui laisse entrevoir de belles promesses. D'abord un rosé de ploussard, à la jolie couleur rosée, tout en dentelle, à boire comme ça, pour le plaisir, ou sur une assiette de charcuteries, ou les deux, ce n'est pas incompatible. Plus structurée, sa cuvée de la Côte de Feule a aussi une couleur plus soutenue. Champ fort est un vrai coup de bluff, du ploussard vinifié en vendange entière alors que tout le monde le lui déconseillait. Végétal et rustique, dans le bon sens du terme, il possède une vraie gourmandise et un haut coefficient de buvabilité. Après une première Percée plus qu'encourageante, la famille Hughes-Béguet aura le nez dans le vert, le dernier week-end de mars. Pas mal, pour un premier millésime!

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    Catherine Bernard était journaliste, même si elle l'est toujours. Désormais, elle est plus que cela. En février 2005, elle a enfilé un treillis, un pull et elle est partie tailler les vignes. Ses vignes. Elle nous raconte son aventure et son installation dans le vignoble. Et elle se raconte, dans un livre à paraître le 11 février aux éditions du Rouergue. Des sarcasmes aux tracasseries administratives, de la méfiance à la tolérance puis l'acceptation, mais toujours avec le statut "d'étrangère", elle décrit avec un réalisme criant sa reconversion comme vigneronne dans le Languedoc.

     

     

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    "Dans les vignes, chroniques d'une reconversion", un ouvrage à mettre entre toutes les mains des néo-vignerons en herbe, bio de préférence.

     

    Olif

  • Xavier Caillard, au plus près du vin

     

    xavier caillard,les jardins esméraldins,brézé

     

    A proximité des douves du château de Brézé, capitale de  l'En Dive, la cave troglodytique de Xavier Caillard est bien cachée. Dans ses Jardins Esméraldins, il ne cultive pas d'endive, mais du vin. Une culture prolongée en barrique, parfois en bonbonne, peut-être bientôt en amphore. Xavier Caillard pratique l'élevage long à très long, une démarche originale et pas simple à mettre économiquement en œuvre, mais il ne saurait envisager d'autre façon de faire parce qu'elle correspond à sa sensibilité et sa philosophie. Rester au plus près du vin, l'accompagner, le respecter, le surveiller, le comprendre, le laisser faire, se fier à ses sens et ne pas le brusquer, pendant toute la période de son élevage, voilà schématiquement sa façon de procéder. Les vignes sont conduites en bio, forcément. Au final, des vins complexes, séduisants, équilibrés, distribués au compte-gouttes à des amateurs impatients et conquis d'avance.

     

     

    xavier caillard,les jardins esméraldins,brézé

     

    Le 2000 blanc vient tout juste d'être mis en bouteilles et laisse entrevoir des merveilles. La tentation de le boire est déjà grande, mais quelques années supplémentaires ne lui feront pas peur, bien au contraire. Le 2002 est un vin d'une grande profondeur avec beaucoup de fraicheur. Une micro cuvée  de 2004, élevée sous voile en bonbonne, joue dans un registre oxydatif très fin. Le rouge 2004 possède des tanins souples et bien fondus, de la fraicheur et un bel acidulé qui le rendent extrêmement séduisant.

     

     

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    Olif

     

  • La Percée du vin à prix d'or...

    57000 €! C'est l'enchère record sur une bouteille de vin jaune obtenue à la Percée 2011 par un clavelin datant de 1774. Ça fait cher du verre, mais ça pollue moins qu'un 4X4 Mercedes. Le prix du grand âge et de l'extrême rareté, mais aussi celui d'un vin qui n'en finit pas de livrer tous ses secrets, notamment celui de sa longévité.

     

     

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    Ce flacon de 1774, provenant d'un lot de la cave de Jules Vercel, est pourtant loin d'être un inconnu. Un exemplaire, vide, trône comme une relique dans un placard de la Maison de Louis Pasteur, en Arbois. Cette maison, désormais transformée en musée, est restée dans son jus. Pour un peu, si c'était autorisé, on pourrait s'asseoir dans le même fauteuil que Louis, se coucher dans son (petit) lit et refaire les mêmes expériences que lui dans son laboratoire. Tout est d'époque, y compris les papiers peints, régulièrement et soigneusement restaurés. Le Louis, du jaune 1774, il devait en boire aussi souvent qu'il voulait, Jules Vercel étant son voisin d'en face, avec qui il a beaucoup travaillé sur l'étude des levures et l'application des grands principes œnologiques. Peut-être même qu'il en a bu pour 570 000€ sans le savoir, tiens!

     

     

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    De valeur plus symbolique, après la visite de la Maison Pasteur, une grande première pour moi,  j'ai eu l'opportunité d'emprunter un trajet réservé qui conduit jusqu'à la cave, en dessous de la maison, où sont entreposées les bouteilles produites par la maison Henri Maire avec les raisins de la vigne de Pasteur, replantée à l'identique dans les années 40 par Henri Maire lui-même: ploussard, trousseau, pinot noir, chardonnay et savagnin, assemblés tous ensembles dans des proportions variables. Le 1990 a une couleur brique orangée (dominante ploussard), des notes évoluées sur l'écorce d'orange avec des épices. La bouche a encore de l'allant, sur de tout petits tanins complètement fondus. Quelque part, une sorte de mémoire du vin du XIXème siècle...

     

     

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    Olif