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Le blog d'Olif - Page 25

  • Les nouveautés, côté Jardins...

     

     

     

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    Çela faisait un petit bail que Stéphane "Saint-Vernier" Planche, le jardinier de Saint-Vincent ne nous avait pas invité à parcourir les allées de sa carte, sabots aux pieds, au rythme d'une dégustation à l'aveugle. Plein de raisons à cela. En premier lieu la nouveauté. Nouvelle coupe de cheveux, nouveau site web, nouveau concept, nouvelle tête, nouveaux vins. Pas encore de nouveau Bojo, mais ça ne devrait plus trop tarder, plus qu'un bon mois à patienter.

     

    La nouvelle tête, c'est Rachel, sommelière de formation, qui tient la boutique pendant que Saint-Vernier court et vole, de vignoble en vignoble. Le nouveau concept, c'est la formule bar à vins, qui a bien fonctionné tout l'été. Saucissonnage à toute heure (ou presque), arrosé de deux ou trois bons canons sélectionnés par le patron. Du grignotage simple et bon, soigneusement sélectionné, parfaite mise en bouche avant d'aller se remplir plus copieusement la panse dans les restaurants arboisiens tout proches. Le nouveau site web, c'est toujours le même, mais relooké et plus aisé de navigation. Il n'attend plus que les commandes massives des internautes ébahis par tant de belles références en provenance de la France entière, et même du Jura, aussi, un peu. La nouvelle coupe, c'était pas plus tard que la veille de la soirée,  il y avait longtemps que l'on n'avait pas vu Stéphane avec les cheveux aussi courts, why not?

     

     

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    Bien plus important, finalement, ce sont les dernières cuvées rentrées, qu'il nous fallait découvrir à l'aveugle, décrypter, commenter, décortiquer, apprécier (ou pas)) et ne surtout pas noter (why note?). Après une mise en bouche vive et sympathique, un Blanc d'Argile de Vouette et Sorbée à la bulle réjouissante, plus d'excuse pour ne pas être là.

     

    IMGP9832.JPG- Arbois Cul Rond 2009, Domaine de l'Octavin: robe légèrement trouble, nez encore fermentaire, sur le jus de pomme. Mais y'a aut'chose! La bouche possède une petite arête minérale incisive en son milieu, mais y'a aut'chose! La finale s'élargit et se pavane, deviendrait presque tannique. Déconcertant, et une nouvelle fois, je passe à travers et ne m'en rend compte qu'une fois la bouteille dévoilée. Pas encore tout à fait en place, mais il y vient tout doucement. Ce Cul Rond, joliment illustré par Thierry Moyne, le chef de la Balance, est une réalisation d'Alice et Charles: du poulsard du lieu-dit En Curon, vinifié en blanc et 100% nature. Le genre de quille qui vous troue le Curon, pour parler un peu crûment mais orthographiquement correct. Encore un peu de temps et il devrait se mettre progressivement mieux en place.

     

    IMGP9835.JPG- Autrement 2008, Roussette de Savoie, Jacques Maillet: nez cristallin, citronné, frais. Bouche nette et précise, d'une grande pureté, finissants sur de beaux amers salivants et une sensation désaltérante. Devant tant d'élégance, l'assemblée reste bouche bée. La tentation de situer cette bouteille en Jura fut grande, mais le secret espoir déçu se transforma en sourire jubilatoire une fois l'anonymat levé. Même les Savoyards de service s'y sont laissés prendre et cela confirme l'exceptionnelle qualité des vins de Savoie lorsque le vigneron s'en donne la peine.

    Jacques Maillet, la Savoie Autrement, une certaine forme de jardinage à la vigne qui ne peut évidemment qu'être plébiscitée ici.

     

    IMGP9837.JPG- Le Ddréorse 2008, La Sorga: cette fois, on donne dans le bigarré! Robe rubis clair. Nez chewing-gum aux fruits, petite prune, fruits rouges. La bouche possède un tactile soyeux croquant incomparable, d'une sphéricité presque parfaite. La finale s'étire un peu, apportant de la fraicheur. L'alcool, bien perçu en milieu de bouche, se fait plus discret. Cela aurait pu être un rouge clair, c'est un rosé foncé de mourvèdre, pas apte à séduire tous les palais, mais qui n'est pas sans rappeler le Tavel de l'Anglore. Une certaine maitrise du zéro soufre qui fait que le Tortul ne s'est une nouvelle fois pas retrouvé sur le dos.

     

    IMGP9838.JPG- Autrement 2007, Chautagne, Jacques Maillet: assemblage de pinot, gamay et mondeuse, à la robe rouge rubis foncé. C'est un vrai vin de terroir avec un brin de rusticité qui lui sied au teint, des tanins qui accrochent, presque encore un peu compacts, mais le végétal croquant apporte la fraicheur. Pas immensément long ni complexe, c'est un canon de partage, qui accompagnera parfaitement des plats simples et de la charcuterie.

     

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    - Soir d'hiver 2009, Coteaux du languedoc Cabrières, Clos Romain: cette nouveauté-là, c'était la mienne, arrivée de fraiche date dans le Jura. Une robe burlat, un nez gorgé de fruits noirs, plein de franchise. La bouche développe des tanins soyeux, veloutés et gourmands. C'est un vin relativement riche, doté d'une bonne fraicheur et d'un excellent coefficient de buvabilité. Le cinsault dans toute sa splendeur, tout sur le fruit, à siroter un soir, d'hiver ou d'automne. Surtout ne pas se priver s'il en reste pour le lendemain midi.

     

    IMGP9841.JPG- La Vigne Haute 2009, Jean-François Coutelou, Vin de table français du Languedoc: wouah! Le nez séduit, malgré son côté animal; Les phéromones, sans doute! Au delà, le fruit noir exulte, porté par des tanins veloutés très frais, malgré la puissance et la concentration. 100% syrah, 100% nature et un équilibre déjà majestueux. Une grosse découverte également que ce Mas Coutelou!

     

    IMGP9842.JPG- Séguret 1999, domaine du Pourra, cuvée Mont Bayon: un vin sérieux, avec un peu d'évolution, mais entamant sa phase de maturité. Grenache, syrah et mourvèdre. Beaucoup de puissance, un peu d'alcool, des notes kirschées et une bouche métallique, avec des tanins finissant amers. Un vin qui serait plus à son aise à table qu'en fin de dégustation.

     

    IMGP9843.JPG- La Béa...titube 2009, La Sorga: une douceur finale signée Anthony Tortul, de La Sorga. Du muscat petits grains de Saint-Jean de Minervois, passerillé et botrytisé. La bouche est "hallucinante", de la bouche même de l'un des participants. Incroyable fraicheur mentholée sur des notes muscatées, avec une touche de garrigue et de lavande. Équilibre de fou avec une bouche qui confine presque au sec malgré 128 g de sucres résiduels. Devant une telle prouesse, la Béa ne peut que tituber et les dégustateurs peinent encore à s'en remettre.

     

     

    Une seule solution, pour clore la soirée: le traditionnel mâchon, désormais maison. La trancheuse à jambon a turbiné grave pour rassasier la horde des apprentis jardiniers.

     

     

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    Le mois prochain, on s'attaque aux vieilleries des Jardins. Peut-être même bien qu'il en reste dans ma cave, pas encore bues et loin d'être mortes. Ça promet déjà...

     

    Olif

  • Impatience!

    Dur de résister! Pourtant, c'était écrit dessus. En lettres rouges. D'un côté, il eut fallu résister, mais, de l'autre, comment résister à la tentation de se cabrer de plaisir antique?

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    Clos Romain Patience 2008, Coteaux du Languedoc

    Patience, impatience, le Clos Romain joue avec les nerfs de ses clients transformés un temps en patients, pour avaler cette bonne médecine. Des patients impatients, incapables de ne pas succomber à l'appel du tire-bouchon. Cette cuvée majoritairement syrah et grenache, complètée par du cinsault, c'est du velours pour le gosier, un velours de fruits noirs délicatement relevé. Le fût sait se faire discret, en restant en retrait pour ne souligner que le joli grain et la fraicheur du tanin.

     

    Qu'en sera-t-il de Phidias, dominante carignan vinifiée en amphore, un vrai travail de Romain, effectué en grande partie par Céline? Je ne devrais pas être beaucoup patient non plus sur ce coup là!

     

    "All we need is a little patience"

     

     

    Olif

     

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  • Une bonne bouille ...

    ... mais de dos.

     

     

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    26 septembre 2010. Dimanche bourguignon. Au saut du lit, direction Monthélie. Pour une séance de vendange impromptue dans la Côte des blancs, côté rouges. Sixième jour de vendanges au domaine Rémi Jobard. Les blancs sont tous rentrés, hormis les aligotés, ce qui sera chose faite sur les coups de midi. En rouge, seuls les Volnay-Santenots (climat précoce qui excite les convoitises?) ont été coupés. Bilan des courses: peu de raisins, mais de qualité, qu'il faudra néanmoins trier. Des vendanges au petit trot, loin d'être au petit trop! 50% de récolte en moins par rapport à 2009. Accélération finale pour cause météorologique. Ici, en principe, tout sera bouclé demain ou mardi au plus tard.

     

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    Statut: assistant chef de rang.

    Mission: tenir compagnie à Charles Jobard lors de sa supervisation, au doigt et à l'œil, d'une armée de vendangeurs dans les Champs Fulliots.

    Profil exigé: avoir de la conversation, quelques rudiments de patois bourguignon, des notions en indépendance algérienne et en diagnostic pré-implantatoire, une bonne paire de bottes, accessoirement un appareil-photo.

    Salaire: une potée du vendangeur, un fringant Monthélie Champs-Fulliots 1997 pour l'accompagner et une excellente journée passée au grand air.

     

     

     

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    Olif

     

     

     

     

  • Vendredis du vin #29: La quille, bordel!


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    29ème session des Vendredis du vin. Du peu au jus, mais quand même! Vivement la quille, bordel! "Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse", disait le poète. "Eh bien non!", s'exclame le bourguignon en direct. On ne veut pas être ivre avec n'importe quelle boutanche. Pas avec n'importe quel contenant, ni même - et surtout?- n'importe quel contenu. Et peut-être même pas avec n'importe qui non plus. S'abandonner corps et biens, oui, mais dans les règles de l'art, avec un emballage ou un emballé dignes de ce nom. 

     

    À petite ivresse, petit flacon. À méga-uber-große caisse, prévoir plus large. Douceur non exclue. Habituellement embouteillée en dé à coudre (37,5cl voire 50cl pour les gros gourmands), la cuvée Ambre de Christophe Abbet vaut tous les Martigny on the rocks du monde. Un liquoreux de l'extrême, assemblage de marsanne et petite arvine, élevé longuement en fût (jusqu'à 44 mois, si cela le justifie). Un vin qui souvent défie la mécanique des fluides et dont le grain oxydatif, apporté par l'élevage long, accentue le caractère exceptionnel et superlatif. Pour se la mettre bien profond, ou, plus élégamment formulé, toucher à l'ivresse des profondeurs, rien ne vaut les grands contenants. Jamais sans mon magnum, une mise réservée à ceux qui le méritent. Autant dire qu'ils sont rares.

     

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    "Zéro, zéro, zéro, zéro..."

     

    Olif

     

    P.S.: Un flacon géant non ouvert pour l'occasion, mais qui me rend ivre rien que de penser au jour où je le ferai!

  • Un sommelier qui en a sous la semelle...

    Ustensible indispensable, à la ville comme à la plage, sur la route des vacances mais aussi, évidemment, dans la cuisine, le tire-bouchon sert aussi bien à Bison Fûté pour délester les autoroutes encombrées qu’à Blaireau Affûté pour ouvrir proprement ses bouteilles de vin. Pour goûter, pour boire, pour cuisiner. Un outil dont le sommelier use et abuse, dans le simple but d’exercer son métier de la meilleure façon qui soit. Ne criera-t-on jamais assez la souffrance du bouchon extirpé au forceps, qui couine sous la vrille, gémit sous la lame, se brise en deux quand il ne s’émiette pas, sous la violence d’efforts expulsifs incontrôlés de la part d’un apprenti tire-bouchonneur de bouteilles que l’on n’oserait qualifier de sommelier, à peine de déboucheur de WC *?

     

    La suite, c'est sur Fureur des Vivres.

     

    P.S.: Petit jeu  bonus, spécialement pour le Blog d’Olif: notre ami sommelier, en vacances au Cap d’Agde, se trouve démuni, lorsque l’été fut venu.  Son tablier FdV abandonné au vestiaire du camp de naturistes, saurez-vous donc l’aider à retrouver son nu-stensile de sommellerie?

     

     

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  • Un sommelier qui en a sous la semelle...

    Ustensible indispensable, à la ville comme à la plage, sur la route des vacances mais aussi, évidemment, dans la cuisine, le tire-bouchon sert aussi bien à Bison Fûté pour délester les autoroutes encombrées qu’à Blaireau Affûté pour ouvrir proprement ses bouteilles de vin. Pour goûter, pour boire, pour cuisiner. Un outil dont le sommelier use et abuse, dans le simple but d’exercer son métier de la meilleure façon qui soit. Ne criera-t-on jamais assez la souffrance du bouchon extirpé au forceps, qui couine sous la vrille, gémit sous la lame, se brise en deux quand il ne s’émiette pas, sous la violence d’efforts expulsifs incontrôlés de la part d’un apprenti tire-bouchonneur de bouteilles que l’on n’oserait qualifier de sommelier, à peine de déboucheur de WC *?

    Dans la cuisine, des tire-bouchons, il en existe un modèle pour chaque type de bouchon : articulé, à vrille, à bras, à lames, à vis sans fin, pneumatique…

     

     

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    Et à la ville ou à la campagne, il en existe également pour chaque instant et chaque saison: à talon, en cuir, à lanière, taille basse ou haute…

     

     

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    De sommelier à semellier, il n’y a qu’une voyelle de différence. Un pas, ou plus exactement une chaussure, désormais franchi allègrement aujourd’hui. Grâce à Youtube, tout le monde sait ouvrir sa bouteille de Mouton-Rotschild avec un escarpin, et même parfois se couper un bras dans le même temps. Une technique à réserver aux situations extrêmes et dont il ne faudra pas abuser sur le mur de la salle à manger, sous peine d’être contraint de refaire les plâtres. Petit rappel en image :

     

     

     

    Les cordonniers ne sont plus les seuls à être mal chaussés, les sommeliers leur font désormais de la concurrence.

     

    Oncle Olif

     

    * WC : wine cork, dans le cas présent

     

    Article publié sur Fureur des Vivres en septembre 2010

     

    P.S.: Petit jeu  bonus, spécialement pour le Blog d’Olif: notre ami sommelier, en vacances au Cap d’Agde, se trouve démuni, lorsque l’été fut venu.  Son tablier FdV abandonné au vestiaire du camp de naturistes, saurez-vous donc l’aider à retrouver son nu-stensile de sommellerie?

     

     

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  • Ceci n'est pas une pipérade.

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    Ceci n'est pas une pipérade.

     

    Non, Marguerite. Même pas pour faire ton bonheur. On peut la voir, certes, mais on ne peut pas la humer, pas la palper, pas la mettre en bouche, pas la mâcher. La sémiotique est une théorie de la connaissance mais pas une théorie du lard.

     

    Le lard, c'est de l'Iberico espagnol (ben oui, forcément!) de premier choix, gentiment chauffé sur une brouillade d'œufs et une pseudo-pipérade maison, à base de piment d'Espelette frais, de poivrons multicolores, d'oignon, d'ail et de tomates. Un frichti plutôt hot, si Paulette n'y va pas de main morte sur le piment. Pour que l'illusion soit parfaite, il fallait déboucher du lourd: Lur Uméa 2005, déjà apprécié in situ, un vin qui voyage et vieillit bien. Une matière solide et fraîche pour un Irouléguy qui répond sans faiblir à la force du plat.

     

     

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    Que la force basque soit avec toi!

     

    Olif

     

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  • Une grosse claque dans le Beudon!

    Très certainement la grosse découverte lors de Vinéa 2010! Des vignes dans le ciel, des vins célestes, une grosse claque dans le bedon. Le nom de Beudon vient de là, d'ailleurs, parait-il. Cette langue de terre tirée par la montagne, au dessus de Fully, est exposée plein sud, comme un bon gros ventre bombé surplombant la vallée. On y accède par téléphérique privé ou par des sentiers de chèvre rendant périlleux le retour à Fully, des cartons plein les bras.

     

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    Ces vignes dans le ciel du Domaine de Beudon, à Fully, ont été plantées par un notable illuminé dans la première moitié du XXème siècle, puis reprises à son décès en 1971 par Jacques Granges, alors frais émoulu d'une école d'ingénieur. Un pari un peu fou, pour un amoureux de la nature à la recherche d'un paradis perdu. Par conviction, il est le premier à appliquer les principes de la biodynamie en Valais, et ce depuis 1993. Ce qui lui permet de préserver la biodiversité  de son terroir unique et de cultiver, en plus de la vigne, plein d'autres plantes médicinales. Beaucoup plus intéressé par les plantes et leur cultures que par la vinification proprement dite, Jacques Granges confie celle-ci à un ami dans la vallée.

     

     

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    Une grande partie des cuvées du domaine était proposée à la dégustation lors de Vinéa. Y compris de vieux millésimes, toujours disponibles à la vente. Au sommet, la Petite arvine 2008, qui dépasse le stade purement variétal, le Gamay 2008, poivré et gentiment tannique et le Pinot noir 2006, gourmand, frais et finement acidulé. Le Fendant 2005, rapporté en souvenir, est étonnant de maturité et de fraicheur, rien à voir avec le standard que l'on peut déguster chez la majorité des vignerons locaux. Moins de gaz, mais pourtant une belle vivacité, de la densité et une belle profondeur qui en font un vrai vin de terroir, apte à la garde.

     

     

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    La  Dôle 2004 est toujours debout, pour quelque temps encore, je pense. À mille lieues de l'archétype du Passetoutgrains, qu'il soit bourguignon ou helvétique. Un exceptionnel grain de vin, pas passe partout, qui la rend extrêmement buvable, mais sans céder à la facilité. Un vin qui a du fond ... et des ailes. Une Dôle adorée, une Dôle adulée!

     

    Olif

     

    P.S.: les vins de Beudon sont disponibles à l'œnothèque de Fully, quasiment au pied de la langue rocheuse, au prix propriété.

     

    P.S.2: malgré le vertige occasionné par la montée en téléphérique, le Châ, qui en a fait sa grosse découverte 2009, a publié un article très complet sur Beudon pour Vin-Terre-Net, après s'être rendu sur place. Le court historique écrit dans ce billet s'en est largement inspiré, à l'insu de son plein gré.

     

  • Crus classés du Médoc

    Il ne s'agit pas là d'un nouvel avatar du guide Vidal parlant de molécules pharmaceutiques haut de gamme pour aristocrates emperlouzés, non! L'ouvrage d'Eric Bernardin et Pierre Le Hong tourne autour de la fameuse D2, dans le Médoc. Plus exactement, il la remonte, de Ludon à Saint-Estèphe, de La Lagune à Montrose, passant ainsi au crible 20 grands châteaux médocains, de la cave jusqu'au grenier (parfois médocain lui aussi), en musardant et s'attardant volontiers sur les hommes, le chai, la vigne, le terroir, le sous-sol. Rarement telle étude aura pris autant son temps comme celle-ci. Et cela se sent dans le résultat.

     

     

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    Une belle aventure médocaine commencée il y a plus de 3 ans, qui s'achève (provisoirement?) à la publication de cet impressionnant pavé édité par Sud-Ouest, assez exhaustif et étonnamment facile à lire. Les 20 crus classés répertoriés sont étudiés de façon plutôt exhaustive, à travers les hommes qui les accompagnent et les font, recensés  parcelle par parcelle, terroir par terroir, à l'aide de cartes graphiques 3D très précises et magnifiquement documentées par Pierre Le Hong, déjà auteur d'une fort pratique et bien conçue carte œnotouristique du vignoble bordelais.

     

    Mon chapitre coup de cœur ira à la reconstitution généalogique de la division des 3 Léoville, ainsi qu'au long et bel entretien avec Anthony Barton, un personnage marquant que j'ai eu la chance de rencontrer et avec qui j'ai pu échanger, même si ce fut de façon fort brêve. Le Léoville-Barton 2007, débouché pour l'occasion, se révèle très "drinkable", un vin comme il les aime, et moi aussi d'ailleurs.

     

    En s'attaquant à ces forteresses connues du monde entier, la prise de risque pouvait sembler minime. Mais, que des amateurs non-professionnels (non, ce n'est pas un pléonasme!) viennent ainsi damer le pion aux plus grands spécialistes, livrant une étude aussi poussée et minutieuse de ces châteaux mythiques qui font rêver tout amateur de vins et de certitudes viniques, voilà qui mérite d'être souligné. Hugh Johnson, qui signe la préface, ne s'y est pas trompé, trouvant là le livre qu'il aurait toujours rêvé d'écrire, mais que les moyens de l'époque, associés à quelques réticences de la part des châteaux, ne lui ont jamais permis de réaliser. Il se console en faisant de ce "Cru classé du Médoc" son nouveau livre de chevet.

     

    Avec Éric Bernardin et Pierre Le Hong, la D2 n'en finit plus de jouer en première division. Tant mieux, même si cela peut paraitre injuste pour tous les autres vins du Bordelais, parfois tout aussi méritants, qui n'ont pas les mêmes moyens.

     

    Olif

     

     

  • In Arcadie...

     

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    "In Arcady, your life trips along 
    It’s pure and simple as the shepherd’s song"

     

    Ainsi chantait Peter Doherty en ouverture de Grace/wastelands, son premier album solo tout en gracilité et élégance. 

     

    "In Arcadie, your wine trips along

    It's pure and simple as the winegrower's song"

     

    Ainsi chantait... euh!...

    Du Péloponnèse au Roussillon, de la vallée du Rhône à celle de l'Agly, il n'y a qu'un pas, sauté allègrement par Agnès et Raphaël Graugnard, qui ne font pas partie de la vieille garde, que ce soit celle de Bonaparte ou autre. Ils se sont installés en 2003 à Saint-Arnac avant de migrer à Tautavel. Œnologue de formation, Agnès a bourlingué pas mal, avant de créer Arcadie, petite affaire de négoce transformée en domaine à part entière depuis le millésime 2008. 3 cuvées au programme, 3 coups de cœur. TP3 2008, en Côtes du Roussillon, n'a pas les amortisseurs aussi fermes que le vieux camion de l'armée converti en camion vendangeur, qui lui donne son nom. De la souplesse dans les rapports, malgré un bon gros moteur. Le lledoner pelut a beaucoup plû, même associé au grenache noir et à juste ce qu'il faut de syrah. L'Arcadie rouge 2007, assemblage de lledoner pelut et de syrah à parts égales, complété par grenache  et mourvèdre, possède la dimension des grands malgré une immédiateté séductrice aux suaves arômes chocolatés. Alba 2008, grenaches gris et blancs mélangés, est un blanc puissant et riche, très mûr, à l'équilibre pourtant suffisamment frais, dans un registre aromatique de fruits jaunes et de mirabelle. Trop bon!

     

     

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    A une lettre près, Arcad(i)e aurait pu allumer le feu. Je ne résiste pas, c'est l'album de la rentrée, à ne manquer sous aucun prétexte. Tout comme les vins du domaine, d'ailleurs.

     

    Vins étonnants, non?

     

    Olif

     

     

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  • Le Reculet à reculons

     

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    Le Reculet, deuxième plus haut sommet du massif du Jura, porte sa croix. Un temps, on a pensé qu'il pouvait être le premier, devançant le Crêt de la neige de quelques millimètres, mais il a fini par reculer devant la photo finish, qui a finalement confirmé la victoire du sommet karstique devant le téton marneux au piercing métallique. Mais que diable EDF est-il donc allé implanter un poteau à cette altitude alors qu'il n'y a même pas de prise de courant*? Chacun sa croix et celle du Reculet est bien forgée et implantée depuis plus d'un siècle.

     

     

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    Cette escapade estivale, aussi peu vinique qu'elle ne fut montagnarde, nécessita une longue préparation, afin qu'elle se déroulât dans les conditions idéales. Date flottante dans la semaine, déterminée en fonction de la météo. Merci EmotionJura! Des prévisions à 9 jours, désormais payantes mais un tarif dérisoire au vu de la précision des infos fournies. Windchill** et altitude du 0°C comprises. Le mercredi 1er septembre fut vite retenu comme jour au meilleur karma. Une élégante façon de faire la rentrée à reculons! Manque de bol, le jour que la météo encourageait fortement, le ventre le rejetait. Il fallut pourtant se résigner et tirer finalement un trait sur la partie gastronomico-vinique de l'expédition. Le Bistrot de montagne L'Anversis, adresse sise à Lamoura et remarquée de longue date, était fermé le mardi soir à cette période de l'année, fin de la haute saison touristique oblige. Nouveau passage manqué, après un premier échec l'année dernière, mais ce n'est que partie remise, la plus belle carte des vins d'altitude de tout le Jura mérite fortement une visite, quelle que soit la saison. Cette course en montagne se sera donc faite à la journée, départ aux aurores et des brouettes depuis Pontarlier, Haut-Doubs, direction le Haut-Jura.

     

     

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    Le véritable départ à pied fut donné à 10h30 à La Rivière, altitude 700 mètres, direction le passage du Gralet. Rude! Ligne de crête, jusqu'au bout de l'effondrement des Roches franches, puis arrivée au Reculet, altitude 1718 mètres, sans compter les 10 mètres que mesure la croix, mais que l'on n'ascensionnera pas. 16 km, plus de 1000 mètres de dénivelé positif, autant de négatif, 6 heures de marche, 300 cc de bonne sueur de marcheur, 2 boites de Compeed®, 2 bouteilles d'eau pétillante, 2 sandwiches au jambon, avalés presto sur un banc en terrasse, au refuge du Gralet, 2 parts de cake aux fruits confits pour la régénération énergétique. Par ce temps superbement dégagé, la vue sur les Alpes et l'arc lémanique était somptueuse. Pour qui avait de bons yeux, on pouvait même distinguer (tout en bas à gauche) les petites fourmis genevoises qui s'affairaient derrière leur bureau au 26ème étage de la tour de verre abritant la feuille de chou locale. Un grand bol d'air et une pensée compatissante pour eux. Le Mont Blanc était parfaitement net et l'on se demandait bien pourquoi des vacanciers l'avaient fui à cet instant précis pour gagner l'Italie si proche. E pericoloso...

     

     

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    Sur la crête, plus on avançait, plus on Reculet. Comment voulais-tu, comment voulais-tu? Les vaches broutaient paisibles, ce n'est qu'à posteriori, en lisant le journal, qu'elles nous ont fait une belle frayeur. La descente vers La Rivière et la voiture, via les chalets de Lachat, s'effectua presque à reculons, tant les quadriceps commençaient à fatiguer.

     

     

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    Le soir, de retour à domicile, vive l'inconscient, ce fut menu subliminal: steak bien saignant accompagné d'un Gamay genevois. Un vin authentique, d'où son nom. Et ce n'est pas moi qui l'ai baptisé ainsi. L'authentique 2007, du domaine des Curiades, essai transformé de vinification sans soufre, pour le plaisir de la glotte et des papilles. Du fruit et de la fraicheur, une belle rondeur, un vin régénérant, qui ne triche pas, gouleyant et immédiat. Pour boire malin et authentique, justement, et pas à reculons!

     

     

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    Olif

     

    * N'importe quoi, comme dirait Mme Olif. Tout ça, c'est rien que des bêtises, la vérité est ailleurs!

     

    **Température ressentie au vent, ce qui n'est pas rien quand la bise fut venue.

     

  • Partie de cartes en Vaucluse

     

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    Une bouteille couillue, sévèrement aubunée même! 60% grenache, 40% aubun, un vieux cépage vauclusien qui n'est quasiment plus planté actuellement. Il est censé donner naissance à des vins peu colorés et de qualité moyenne, mais, pour cette fois, c'est raté. Le vin a de la matière et de la concentration et une légère pointe de carbonique le rend bien frais et digeste. Comme une petite pique basse qui vous fend le chasse-cœur.

     

    Le Roaix* de cœur, il se cache au lieu-dit Piquebas, chez Olivier Tropet. Grâce à lui et son travail  bio très proche de la nature, le domaine Pique-Basse a une belle carte à jouer.

     

    Vin étonnant, non?

     

    Olif

     

    *Roaix, c'est une petite appellation de Côtes-du-Rhône-Villages, entre Rasteau et Séguret. Pas trop mal situé, finalement. Olivier Tropet a repris en 2000 le domaine de ses grands-parents.

     

     

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  • Jésus revient, à Morteau, façon baeckeoffe

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    Allelouiah! Jésus est revenu, même s'il est déjà reparti, en culotte de velours via le gosier. Il n'a fait qu'une apparition. Pas à la fête de la saucisse, comme initialement prévu, mais en petit comité, dans les locaux de Terra Vinéa à Morteau. Les apôtres n'étaient même pas au nombre de 12, la sélection des convives ayant été particulièrement drastique. Jésus ne s'est pourtant pas fait trop attendre. A peine sorti des salaisons Bouheret, il a plongé dans un bain de ploussard, au milieu des carottes, poireaux et pommes de terre, pour un sauna de 3 bonnes heures en cocotte luthée, façon baeckeoffe. Le résultat fut à la hauteur des espérances d'Agnès, cuisinière parisienne à domicile, en villégiature mortuacienne et embauchée pour l'occasion. Les légumes étaient parfaitement cuits, à peine croquants, le Jésus particulièrement fondant, à la chair rose comme un nouveau-né la nuit de Noël. Le festin pouvait commencer, après préparation de la bouche par un superbe Crémant d'Alsace 2004 de Patrick Meyer, d'une grande beauté formelle, à la bulle fine et élégante, longue et élancée comme les jambes de Chloé Mortaud, Miss France 2009.

     

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    Les rois mages, dignes successeurs de Melchior, Gaspard et Balthazar.

     

    Les rois mages avaient pour nom Octavin, Gahier et Bornard. Ils sont arrivés pile à l'heure du repas et nous ont particulièrement gâté. La Chamade 2006, Les Grands vergers 2008 et Commandatore 2008 se sont tiré une belle bourre lors de cette compétition amicale. 3 superbes cuvées qui goûtent particulièrement bien en ce moment. Commandatore et Grands vergers sont sur le fruit (quoi de plus normal pour des 2008), La Chamade 2006 possède déjà une autre dimension, avec une concentration impressionnante pour un ploussard.

     

    Une soirée presque aussi belle qu'une nuit de Noël à Bethléem il y a 2010 ans, c'est dire!

     

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    Agnès, de Visery.com, cuisinière à domicile, même pendant ses vacances.

     

     

    Olif

     

    P.S.: la preuve que Jésus est revenu, c'est qu'il est sur Facebook, même!

     

    P.S.2: les rois mages sont eux aussi déjà revenus, en 2001, vus mais Inconnus.

     

     

     

     

     

     

     

     

  • La face cachée de Laurent Baraou et Mr Septime

    "Le vin est un produit vivant. Il est l'expression d'un terroir et le reflet du travail d'un vigneron. Pourtant, en à peine 50 ans, il a quitté le domaine du vivant pour devenir un produit industriel: aseptisé, stable dès sa mise en bouteille et consommable immédiatement. Dans les rayons des hypermarchés, stocké à la verticale, le vin ne craint plus ni la chaleur, ni la lumière."

     

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    Une introduction qui en dit long sur les intentions du tandem Lolo Baraou-Mr Septime: afin de dévoiler la face cachée du vin, ils enlèvent le bas d'emblée. Ce qui se trame sous le cul de la bouteille n'est pas toujours joli-joli, mais ils n'hésitent pas à le mettre en plein jour. Passant en revue les différents travers du monde du vin, ils font pénétrer le lecteur dans un monde imparfait pour l'inciter à la réflexion. Des pratiques culturales dévastatrices pour les sols au rouleau compresseur de la commercialisation par la grande distribution, en passant par la complaisance nonchalante des grands prescripteurs en matière de vin, qu'ils soient critiques ou journalistes, ou encore les consommateurs de Panurge qui s'y fient aveuglément, leur brûlot n'épargne personne de ceux qui essaient vainement de tirer les ficelles d'un monde du vin qu'ils souhaiteraient docile, aseptisé et standardisé. Heureusement, quelques irréductibles, vignerons, cavistes, écrivains, luttent contre ce nivelage par le bas. Parmi eux, 44 vignerons remarquables et hautement recommandables, que l'on retrouvera à la fin de l'ouvrage avec leurs coordonnées.

     

    Solide base de réflexion pour un monde du vin meilleur, plus juste et durable, les deux lascars éborgnent  copieusement au passage les concours, les guides ... et la RVF! Leur ouvrage y sera-t-il néanmoins chroniqué? Ce serait juste et bien, oui! Et ce n'est pas parce qu'ils recommandent Le blog d'Olif comme une des références alternatives à la critique bien-pensante que je leur passe la brosse à reluire. Ce bouquin-là, il est salutaire et on devrait l'étudier dans toutes les écoles de dégustation avant de mettre son nez dans un verre!

     

    La face cachée du vin

    Laurent Baraou et Monsieur Septime

    François Bourin Éditeur

    19€

     

    C'est le prix d'une belle bouteille, certes, mais quand on l'a fini, on peut encore s'en servir une goulée et recommencer au début.

     

    Olif

  • Escale au 7ème (Confiden)Ciel

    Il faut avoir un grain, pour cela. Un grain de noblesse, un grain de confidentialité, un  Grain Noble ConfidenCiel. Un grain de folie aussi, probablement aussi, pour laisser en pâture aux étourneaux d'aussi bons raisins, naturellement et richement sucrés, passerillés ou botrytisés. Sweet Wallis, doux Valais, douce vallée. Amigne, arvine, marsanne, johannisberg, malvoisie, païen, seuls ou en assemblage, peuvent revendiquer le label imposé par la charte. Sélection de raisins de qualité, sur des terroirs privilégiés et qualitatifs, sans chaptalisation, élevage en foudre ou barrique pendant 12 mois minimum, voici quelques-uns des critères requis pour pouvoir être proposé à l'agrément et, peut-être, apposer le prestigieux autocollant elliptoïde sur son flacon.

     

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    Fort gentiment convié au Château de Villa afin de participer non pas à une dégustation d'agrément mais à l'évaluation d'un échantillonnage de grains nobles sélectionnés, c'est avec grand plaisir que j'ai fait la semaine dernière une apparition valaisanne en compagnie de l'ami Laurent Vins-Confédérés. Une douce apparition au cours de laquelle il s'agissait de déguster et noter selon un barême précis (presque une grande première pour moi!) une série de 30 vins liquoreux de la charte Grain Noble. Plus une mise en bouche et un bonus de clôture. L'équivalent, grosso modo, de 5 à 6 kilos de sucre qui ont transité dans le gosier. Et pourtant! Et pourtant...! Rarement bouche resta aussi fraîche et désaltérée après un exercice aussi opulent. La preuve d'une maîtrise du processus et d'un équilibre généralement bien construit, entre sucre, alcool et acidité.
    De cette après-midi fort studieuse mais néanmoins décontractée, en compagnie de dégustateurs réputés (Dominique Fornage, Jacques Perrin, Steve Bettschen), de grands journalistes spécialisés helvétiques et bourguignons (Pierre Thomas, Alexandre Truffer, Christophe Tupinier de Bourgogne Aujourd'hui), de confédérés blogueurs (Laurent Vins-Confédérés), de sommeliers, d'œnologues, que sais-je encore,  je retiendrai un très haut niveau global des vins issus de la charte. De nombreuses variables sont venues compliquer et enrichir la dégustation (7 millésimes, 5 cépages différents + divers assemblages), rendant l'interprétation des appréciations un peu plus difficile et aléatoire. De ces 32 vins, parmi ceux notés au moins 90 à titre personnel,  je retiendrai le Johannisberg Larmes de décembre 2008 de Thierry Constantin, pour son côté riche, rond, frais et acidulé en même temps, l'Ermitage grain Doux Collection F 2007 des Fils de Charles Favre, pour sa belle finesse, la Petite Arvine Tourbillon 2007 de Provins Valais, première cuvée du nom en arvine et grande réussite, pour son caractère opulent, riche et légèrement oxydatif, l'Ermitage grain noble 2008 de Philippe Darioli, tiré sur fût, pour sa belle et longue finale saline acidulée, l'Arvine Noblesse 2007 de Gérard Dorsaz, tirée sur fût, aux beaux amers salivants, la Malvoisie Grain Noble 2002 de Philippoz frères, pour sa belle évolution oxydative sur le café et l'arabica.

     

    Mention particulière pour l'Arvine Grain noble 2008 de Marie-Thérèse Chappaz, tirée sur fût, à un stade encore ingrat et inabouti, mais bourré de promesses, et à la cuvée d'Ermitage 2006 Vendange d'octobre, toujours chez Marie-Thérèse, complètement hors norme (plus de 300g de sucre résiduel, 9° d'alcool), mais dont l'équilibre sirupeux ne manque pas de fraicheur, une véritable prouesse.

     

    Les dégustateurs réunis ont pour leur part plébiscité la Petite Arvine Tourbillon 2007 de Provins Valais, lui octroyant une moyenne de 91,6 points sur 100. Bravo!
    Et comme en Valais, tout finit par une raclette, surtout lorsque l'on se trouve en son temple ...

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    5 fromages, à volonté, arrosée comme il se doit de moult fendant, pinot blanc, paîen, ermitage, johannisberg, petite arvine, humagne blanche, chardonnay, savagnin jurassien même.

     

    La belle vie valaisanne, quoi!

     

    Olif

     

    P.S.: un grand merci à Emmanuel Charpin et Dominique Fornage, du Château de Villa, pour l'organisation millimétrée et minutée de cette belle journée, malgré le dépassement d'horaire inéluctable, imprévu et incontrôlable lors de la raclette finale, me contraignant à un retour très tardif dans le Haut-Doubs. Que n'ai-je donc pris une chambre sur place?

     

  • Le sens de la gravitude...

     

     

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    Chinon 2008 Les Graves, Fabrice Gasnier

     

    La gravitude, c'est un coup de cœur estival et aigü pour ces Graves de Chinon 2008, produites biodynamiquement par Fabrice et Sandrine Gasnier sur les coteaux de Cravant. La gravitude, ce sont de jeunes vignerons (moins de 40 ans), la quatrième génération sur le domaine, et de jeunes vignes (moins de 20 ans), sur un terroir granitique, l'idéal pour obtenir une belle maturité de fruit sur les cabernets. La gravitude, c'est l'absence de poivron, au nez comme en bouche, ce qui en soi n'est pas grave, au contraire. La gravitude, c'est un joli vin de fruit, discrètement épicé et plein de fraicheur. La gravitude, c'est la Graves attitude, c'est boire à grandes lampées ce beau Chinon, découvert chez un Passeur de vins genevois qui passe aussi des vins d'autres régions, y compris de la Loire, grâce à un goûteur de vins genevois, à la pointe de ce qui se fait dans les autres régions, y compris la Loire.

     

     

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    La gravitude ne doit en aucun cas déclencher une crise de tristitude. Ce serait grave, en plus d'être triste.

     

     

     

     

    Olif

     

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  • Dard et Ribo, c'est beau la vie!

     

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    Pour les grands et les petits, une friandise de Crozes-Hermitage 2008 à se rouler par terre dans le bac à sable, comme au bon vieux temps des caprices enfantins. Pas d'arôme de fraise Tagada ni de Dragibus, plutôt du Tropifruit rouge bien emballé, 100% naturel, que l'on sirote volontiers tout seul, sans rien ni personne pour l'accompagner, de peur de le gâcher ou de n'en avoir point assez. Ça se croque comme de rien, c'est désarmant de fraicheur, non dénué de profondeur et réjouissant de bonheur. Le vin idéal pour voir la vie en Crozes...

     

     

    Les murs peuvent désormais s'écrouler.

     

     

     

     

     

     

    Olif

     

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  • Allez, Rouliers jeunesse!

     

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    Les Rouliers 2008, Chenin, Vin de France, Richard Leroy

     

    Un nez très mûr, gorgé de fruits jaunes, de pêches et de mirabelles, celui d'un chenin récolté à belle maturité malgré un millésime extrêmement compliqué pour Richard du fait de gelées tardives. Rendements ridicules, qualité inversement proportionnelle. Largeur en bouche, tension acidulée, belle longueur, une structure maitrisée par un élevage millimétré, jamais envahissant. Le chenin dans sa magnificence, le chenin comme je l'aime.

    Je ne sais pas pourquoi, mais ce soir, j'ai eu envie de dire aussi: Merci, Richard Leroy, merci!

     

    Chacun sa route, chacun son chenin!

     

    Souvenirs...

     

     

     

    Passe le message à ton voisin.

     

    Olif

     

    P.S.: bon, je sais, tout le monde n'apprécie pas ce style de vin. Mais personne n'est forcé. De toutes façons, il y en a très peu, de ce millésime-là! Autant le laisser aux aficionados.

     

     

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  • C'est beau un Laville, la nuit!

     

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    Château Laville Haut-Brion 1983, Graves

     

    La série des bouteilles de l'été se poursuit et on saute gentiment du coq à l'âne, du rosé du languedoc un peu en désordre à un Graves blanc  bien rangé. Trop bien rangé, puisqu'il ne sera désormais plus possible de le trouver sous ce nom-là, suite à l'absorption complète, à partir du millésime 2009, de la marque Laville Haut-Brion par La Mission Haut-Brion blanc, voilà qui en dit long sur la philosophie des Dillon. Un genre de revanche  personnelle pour MHB, un grand cru classé dans la ville? Laville sera désormais le grand clu classé dans La Mission Haut-Brion! Un cru que je n'avais jamais dégusté auparavant, même s'il jouissait pourtant jusque là d'une belle et grave réputation. Ce 1983 a été complètement absorbé par la famille Olif à l'occasion d'un tête à tête amoureux, lors d'une  morne et pluvieuse soirée anniversaire estivale où j'avais réservé une salle de restaurant entière pour Madame, s'il vous plait. Une des rares bouteilles m'ayant tapé dans l'œil sur une carte des vins assez classique. Qu'est-ce que cela pouvait bien valoir, à part 90€ sur table, 1€ du point Parker, somme toute un ratio fort raisonnable? Une bien belle bouteille, en fait. Le nez, évolué, truffe un peu de façon agréable, mais la bouche possède encore beaucoup de peps, de fraicheur et de longueur. De quoi accompagner haut la main un  joli menu du marché (carpaccio de corégone, suivi de poissons de roche façon bouillabaisse, made in Haut-Doubs) parfaitement exécuté par Philippe Feuvrier. L'Auberge de la Roche, une belle adresse de la périphérie mortuacienne, au milieu de la campagne, méritoirement étoilée, où l'on retrouve l'ambiance de la cuisine d'antan au travers d'une cohorte de mise-en-bouche et d'un chariot de desserts à l'ancienne, tous plus savoureux les uns que les autres.

     

    Auberge de la Roche

    Chez Feufeu

    Lieu-dit Pont-de-la-Roche
    25 570 - Grand'Combe Châteleu


    Fermeture hebdomadaire le dimanche soir, le lundi et le mardi soir.

    Tél : 03 81 68 80 05

    Site Internet : Auberge de la Roche - Philippe Feuvrier

     

    Olif

     

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  • Le Dsrdéore

    Ctete cvéue d'Anthony Tortul du diomnae de la Sorga, mlliiséme 2008 est un rsoé ébolaré à ptrair de muvrdèore lgoucenadein. Un vari rsoé un peu braré, mias vnueix à suhoiat, aevc de la tniitcoé et de la vuuiger, due à un cuoïha de gaz, viroe à piene puls. Un rsoé puor l'itsnnat un peu en dsdoérre mias qui ne dnmeade qu'à se remrette en pclae. L'été vneu, il ne se frea pas piré puor êrte bu. Et ce d'atnuat qu'il n'est pas buuaecop suorfé.

     

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    Il praait que l'on puet lrie snas pobrlème un txtee dnot les ltetres snot mglnaeéés à ptiarr du mmonet où la peièmrre et la drèinere snot rtseées en pclae. Un grnee de dodrrése ogisrané, falmnineet.

     

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