Les Grands Teppes, nu intégral!
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Catherine Marin-Pestel aurait pu s'appeler Colette. Son histoire nous est fort joliment contée ici par Estèbe 1er, alias Cézigue, qui, dans son infinie bonté, m'a fait découvrir Catherine à la vigne. Beaucoup plus à mon goût que Claudine à l'école, en fait.
Après avoir été séduit par le Corbières blanc 2006 La Vagabonde dans la fraicheur de la cave du Passeur genevois de vins, je me suis empressé de faire passer la frontière du Jura à ce Bel Gazou 2005, puis d'en faire voler le bouchon.
Frais, gouleyant, croquant, grenu, d'un naturel séducteur évident, voilà que ce jus de la Treille Muscate m'a filé la chair de poule. Bel Bel Gazou! Gazou gazou!
Ce joli gazouillis me rappelait bien quelque chose, autre que Colette, mais j'ai mis du temps à savoir quoi. Etais-je distrait! Gazou Gazou!
Olif
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"Curon et sa tour
Le grand terroir callipyge
Du bon vin d'Arbois"
Avant:
"Souvenir des jours heureux, lorsqu'il faisait moins froid au bord du Grand Lac". (crédit photo Olif, décembre 2007)
8 janvier 2009. - 8°C sur les hauteurs du Jura. Guère plus sur les bords du Grand lac, réputé pour son climat océanique. Avec un ciel si gris qu'un geyser s'est perdu, avec un ciel si bas qu'un geyser s'est pendu, qu'il ne fait plus d'humidité ... Dans l'eau froide, il est vrai que ça rétrécit toujours. Chaussés de leurs pneus-neige de 7 lieues, les Jurassiens sont pourtant venus colporter la bonne nouvelle sur le Beau-Rivage du Grand lac, au restaurant le Petit Poucet Chat botté. Une opération de promotion superposable à celle de l'année passée, qui m'a permis de rencontrer la fine fleur de la presse genevoise ainsi que les organisateurs de l'événement.
La 13ème édition de la Saint-Vin jaune tournante, plus connue sous le nom de Percée, aura donc lieu les 31 janvier et 1er février 2009 à Passenans et Frontenay, deux petits villages situés au cœur de l'appellation Côtes du Jura, entre Poligny et Château Chalon.

Forcément, c'est de saison! Saint-Point on the rocks again! Maintenant qu'on a pu patiner ou marcher sur notre grand lac à nous, "on a réussi notre hiver"!
Pour le vin chaud, c'est à la buvette, sur la plage des Grangettes, patins aux pieds. Toujours un moment étonnant, quasiment surréaliste. On ne s'en lasse pas!
Olif

Les dernières quilles de 2008. Ou presque. Plus fort qu'une soirée au bowling ou une partie de Wii! La vérité si je mens comme un arracheur de dents (private joke!). Ce fut un réel plaisir d'être convié au débotté à cette soirée de gala ou chacun devait apporter deux flacons "coup de cœur", pas forcément une grande étiquette, mais bon, quand même un peu. Parfois. Souvent, en fait. Mais pas tant que ça quand même. Peu d'outsiders, mais ils se sont bien comportés. Les vins blancs sont dégustés à l'apéritif dans un premier temps, puis avec le repas, exquis, préparé par la maîtresse de maison. On attaque gentiment:
- Bourgone Pinot blanc 2002, Gouges: mise en bouche de belle facture, de par sa droiture, sa minéralité et sa finale légèrement tannique. Louons une nouvelle fois l'à-propos du grand-père Gouges, qui sut tirer profit de cette mutation spontanée de pinot noir pour produire l'un des vins de Bourgogne les plus originaux qui soient.
- Vin de Pays de Franche-Comté Chardonnay 1990, vignoble Guillaume: le nez est superbe, celui d'un beau vieux chardonnay sur l'évolution, net et précis. La bouche ne tient malheureusement pas les promesses du nez, ce qui n'est pas une surprise pour cette cuvée d'entrée de gamme qui finit plutôt très court. Une bouteille néanmoins intéressante qui mériterait d'être consommée pour elle-même et pas en dégustation comparative. La Haute-Saône dans ce qu'elle a de meilleur!
- Grange des Pères blanc 2000: très beau nez, fin et élégant, où l'on retrouve des notes d'amande et d'abricot. La minéralité sous-jacente donne de la tension à la bouche. Belle droiture et très beau vin blanc sudiste, plein de fraicheur.
- Santorini 2003, Sigalas: 100% assyrtico, la grosse cote de la soirée! Un cépage et un vin totalement inconnus pour la plupart d'entre nous. Nez frais et grillé, évoquant un beau Meursault, avec lequel il a failli être confondu. Tension, minéralité, équilibre frais et acidulé, voilà un vin absolument épatant produit sur l'ile de Santorin. La Grèce, destination viticole méconnue, est l'objet d'un petit supplément du dernier numéro du Rouge & le Blanc, l'indispensable revue vinique décidément toujours à l'affût des bons coups.
- Meursault-Charmes 1998, Alain Coche-Bizouard: un beau Meursault arrivé à pleine maturité, très Charmes, terrien, ample mais droit.
- Corton-Charlemagne 1988, Jean-François Coche-Dury: qu'on se le dise! Le Coche, à l'instar du macaron, s'inscrit dans la durée! C'est grandiose. Un nez épanoui, riche, ouvert, toujours ce grillé inimitable, et puis cette dimension autre en bouche, cette grandeur d'âme, cette profondeur, qui incite à la réflexion et à la méditation. 
- Lafite-Rotschild 1975: une vieille odeur de champignon en voie de décomposition en interpelle quelques-uns: liège ou pas liège? Pas liège, c'est certain, mais un bouchon qui ne devait quand même plus être très frais. La bouche est droite, austère, pour tout dire sévère et cul pincé. On frôle l'auto-flagellation. Pas la frite, Lafite 75!
- De battre mon cœur s'est arrêté 2007, Hervé Bizeul: oui, les beaux vins du Roussillon peuvent lutter face aux grandes étiquettes bordelaises. En terme de plaisir gustatif, certainement, même si comparer de cette manière les vins n'est pas du tout significatif. Du fruit, de la matière, une belle acidité fraiche, un peu d'alcool quand même. On ne s'auto-flagelle plus, on met plutôt du baume sur ses blessures, et ça fait chaud au cœur. Bon, c'était ma dernière défibrillation. Mon cœur bat la chamade, désormais, et n'a plus intérêt à s'arrêter.
- La Nine 2006, Minervois, Jean-Baptiste Sénat: encore une boule de fruit, sensuelle et gourmande. Du plaisir à l'état pur, sans prise de tête. Un vin qui ne se commente pas plus que cela, mais qui se boit!
- Châteauneuf du Pape Réserve des Célestins 1995, Henri Bonneau: du beau, du bon, du Bonneau! La grande bouteille rouge de la soirée. Une race incomparable, une densité phénoménale et pas l'ombre d'une trace d'évolution. Un vin juvénile et remarquable.
- La Mission Haut-Brion 1975: nez ouvert et évolué, fumé, agréable et plaisant. Bouche assez typique de ce que l'on est en droit d'attendre d'un vin de cette classe à ce stade. Complexe, entêtant, aux tanins fondus, il ravit l'amateur d'harmonie. Peut-être un peu trop lisse pour l'amateur de sensations fortes...
- Palmer 1983: d'un esprit beaucoup plus jeune, il possède plus de rondeur, avec de la fougue. Les tanins possèdent encore un fond d'austérité qui se traduit par une légère amertume finale, mais un vin qui possède encore beaucoup d'élan.
- Yquem 1988: une des stars annoncées de la soirée. La robe est légèrement brunie, comme si de rien n'était. Le nez est confit et rôti, comme il se doit. La bouche est élancée, élégante, fine et longue, comme il se doit. Des notes de fruits secs évoquent un caractère légèrement oxydatif et la sucrosité n'est pas trop marquée. Forcément, une belle bouteille. Mais un peu trop convenue, peut-être? Trop clean? Trop belle pour être vraie? Parce qu'il y manque un soupçon de folie, une pointe de magie. Un sentiment de frustration, celui de passer à côté d'un très grand vin, de le croiser sans véritablement le voir ou le comprendre. En toute honnêteté, sans volonté de descendre un premier. Mais qu'est-ce qui justifie son statut, son culte, son prix? Rien de tout cela perceptible ce jour-là par moi, en tout cas. Quel goujat je fais!
Dans l'appréciation globale, mais subjective, des vins de cette soirée, Yquem est sorti en tête, finalement. Rien de surprenant, c'est même plutôt rassurant. La prochaine fois, on lui fera affronter à l'aveugle, par pur instinct de jeu, une Petite Arvine Grain Noble de Marie-Thérèse Chappaz ou une SGN 1997 de Philippe Delesvaux.
Mon palmarès personnel: Réserve des Célestins 1995, Corton Charlemagne Coche Dury 1998, Santorini 2003 de Sigalas. Trois belles quilles dignes d'un Strike! Avec Lafite 1975 dans le rôle de la boule! Wii madame!
Place à 2009, maintenant! Juste après un ou deux comptes-rendus 2008 en retard, peut-être. On verra bien! L'avenir nous le dira!
Olif

Bonne et heureuse année 2009!
Olif
Si, comme chez la serial saint-jacqueuse, vous sortez de la coquille pour le réveillon de Noël, profitez-en pour faire un saut chez le barbier, demain on rase gratis. Balayez bien les épluchures de barbes, astiquez-les au gros sel, passez-les au karcher. Jusqu'à ce qu'elles soient nickel chrome et que vous puissiez faire un beau voyage avec ces ...Tripes de Saint-Jacques à ma façon!
Jamais je n'aurais imaginé que ce truc peu râgoutant pouvait se manger. Même quand on a très faim. Mais à force de marmonner, il n'y a aucune raison de ne pas y mâchouiller, sa barbe! Intrigué par ces deux recettes (là et là), j'ai profité de cette période gastronomiquement rasoir pour me lancer. Ces barbes de coquilles Saint-Jacques, je les ai cuisinées comme je cuisine les tripes de ma grand-mère: avec mon cœur et mes tripes, au feeling et à ma façon! Oignons, carottes, poireau, vin blanc, poivre, sel et un soupçon de vinaigre de Xéres (le petit truc de dernière minute, à défaut de véritable vin de Jerez). Deux à trois heures d'Aston Martin 140 CH BBi (bloubloutage à induction) et en voiture Geneviève!
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 Dernier vendredi du mois, donc vendredi du vin. Mais Vendredi d'entre deux fêtes, gare à l'absentéisme! Pas difficile d'avoir débouché quelques jolies bouteilles, pour accompagner les mets du réveillon, puis ceux du jour de Noël., le problème, ce sera de trouver le temps de les bloguer. Excès de table récurrents, la fête n'est jamais trop belle. Il faut donner, offrir, partager, se gaver. Pour expier le supplice infligé à toute une espèce animale sacrifiée? Il n'y a que le foie (gras) qui sauve, la foi maigre s'est sauvée depuis longtemps!
Si les oies et les canards se gavent, d'autres subissent un certain nombre de sévices, comme les crustacés. Et je ne parle même pas de toute cette génération de petits enfants qu'on roule dans la farine en leur faisant croire à un vieux bonhomme rouge à barbe blanche, ce qui évite d'avoir à leur expliquer la crise en long, en large et en travers, et de leur expliquer pourquoi, à la place de la dernière console de jeux WII,... ben non! Juste une mandarine. Comme lors de certaines périodes les plus noires de notre existence, mais au moins, les enfants étaient contents, ma bonne dame! Tandis que maintenant..., il leur faudrait une bonne guerre!

Pouf pouf!
Lulu, la quarantaine bien marquée, aimerait bien repartir pour une nouvelle vie, maintenant que ses enfants sont un peu plus grands et à peu près autonomes.
Régulièrement repoussée lors des entretiens d'embauche, elle s'offre une parenthèse, histoire de se prouver qu'elle existe encore un peu. Délaissant ses amis et sa famille (dont un mari beauf et alcoolique), elle commute sa vie en mode "vacance" pour une période de vacances à la petite semaine. Au cours de son ecapade, elle noue des relations avec d'autres personnes un peu en marge du système, qui semblent lui redonner goût à sa propre vie. Il faut bien dire que ces gens savent vivre et profiter de l'instant présent. Pour un menu gastronomique improvisé dans un camping-caravaning à l'hivernage, on ne se refuse rien. "Garçon! Quel vin avec la langouste?" Avec la langouste? Il faut croire que c'est déjà Noëls!
"Anjou blanc, Noëls de Montbenault 2004!" Excellent choix, garçon! Le choix du roi, le choix du Leroy! C'est Richard qui devrait être content de ce clin d'œil bédéphile de haute volée!
...blanche! Le rail est même fourni pour qui le souhaite.
Entre le foie gras et la bûche, que l'on essaiera d'éviter soigneusement sur les pistes, quelques kilomètres en ski de fond ne devraient pas nuire à l'organisme, du côté des Fourgs, du Larmont ou d'ailleurs.
Y aura-t-il de la neige à Noël? La question ne se pose plus depuis belle lurette cette année!
Un Noël blanc et bleu (pour le ciel), voilà qui n'était pas arrivé depuis un bail dans le Haut-Doubs. On va essayer d'en profiter un maximum! Sans pour autant négliger quelques petits comptes-rendus en retard et des commentaires sur les vins de fêtes.
Joyeux Noël à toutes et à tous.
Olif
"Hoooorst Taaaapper! Hooorst Taaaaper
Non Horst t'as pas peur!"
Cette fois, Horst n'a plus peur! A 85 ans, le célèbre acteur allemand, adulé par des générations de ménagères de moins de 50 ans, ne vivra définitivement plus à l'ombre de Derrick. L'occasion de se remémorer un petit bijou prémonitoire des affreux Fatals Picards, écrit en 2004, ici dans une version raccourcie, live et acoustique. Qui sera le prochain sur la liste?
"On aura tous des cravates marrons et des lunettes noires
A l'enterrement de Derrick."
Et dire que je n'ai même pas un petit Riesling Kabinett Halbtrocken à ouvrir en sa mémoire pour ce soir...
Olif
Lundi 8 décembre. 10 heures. Cercle national des Armées. Une armée de Gens de métier investit les salons feutrés où les gens de l'Armée de métier aiment à venir se prélasser. A ses trousses, une armada de soudards et de déguste-sans-soif. L'affrontement est inévitable, mais les belligérants sont sereins. Fièrement armés d'un verre Riedel, les dégustateurs se lancent à l'assaut des tables. Les Gens de métier dégainent leurs tire-bouchons. Le combat peut commencer et le sang de la terre peut couler. Vigneron(ne)s pour la plupart, cidrier pour l'un d'entre eux, épaulés par la boulange et les fabuleux pains à croquer d'Alex Croquet, les Gens de métier constituent un groupement d'hommes libres des métiers de la terre, respectueux de l'environnement. L'Union des Gens de Métier est née de cette volonté de partager cet engagement, cette passion de la gastronomie, cette convivialité.
Une dégustation 100% UGM et 0% OGM, par vraie conviction, et surtout énormément de belles choses:
Séquence émotion, en goûtant à un Buisson Renard 2007, tendu comme un arc, puis à un Pur Sang 98, riche, dense et profond, à la table du domaine Didier Dagueneau, l'un des instigateurs du projet UGM. Deux vins présentés par son fils, Louis-Benjamin.
Coup de cœur pour une grande Dame au sourire radieux et aux vins lumineux, à son image: Yvonne Hegoburu, du domaine de Souch en Jurançon. Une histoire et un parcours hors du commun, des vins cristallins, en sec comme en liquoreux. Bravo Yvonne, qui n'a pas son pareil pour faire reposer ses pieds!
Grand plaisir avec les sydres et poirés d'Eric Bordelet, parfaits avec les délicieuses rillettes normandes qu'il avait également apportées dans ses bagages.
Mention particulière pour les superbes cabernets ligériens de Nady Foucault (remarquables Poyeux et Bourg 2005) et Philippe Alliet (Noiré 2007 et 2006).
Très beaux Barbera d'Alba et Barolo chez Aldo Vajra, sans parler d'un pétulant et rafraichissant Moscato d'Asti servi en clôture de dégustation.
Prometteurs Mas Jullien blanc 2007 et rouge 2006, qui se goûtent déjà fort bien. Confirmation au domaine Arretxea où l'Irouléguy blanc 2007 est magnifique, malheureusement presque déjà épuisé. On se consolera avec Haitza 2006, encore plus concentrée que 2005.
Un accessit spécial mais mérité pour la délicieuse huile d'olive du domaine de Trévallon (le vin millésimé 2000 se goûte très bien actuellement), ainsi que pour la Poire du Roulot, une eau de vie de poire de belle facture, signée Jean-Marc Roulot et commercialisée par sa maison de négoce. Ses Meursault 2006, quant à eux, se goûtaient plutôt sur la réduction, si l'on excepte un très beau Tessons Clos de Monplaisir.

Et puis encore plein d'autres, que j'oublie, et pas des moindres (Selosse, Chidaine, Plageoles, Graillot, Peyrus, ...), mais pour lesquels je n'ai pas pris plus de notes que cela.
Ah! si, encore un: le Jaune 2000 du "Puf", parce qu'un pareil salon sans un vin jaune, ce ne serait pas tout à fait un vrai salon de Gens de métier.
Olif
... et boire la lie ensuite, même s'il n'y en a pas.
Le dernier vendredi du mois, journée d'action de grâces? C'est possible! La preuve, c'est même devenu le premier du mois suivant! Grâce à Doug "Ablegrape" Cook, le Barack Obama des Vendredis du vin. Invité par Rémy Charest à prendre la présidence de la 20ème session de VDV, Doug nous invite à son tour à tourner nos regards vers son pays, ses usages et ses traditions.
Thanksgiving! Fête typiquement nord-américaine où la dinde aux canneberges canne sur les berges et où les tartes au potiron aux potes iront aussi. Un équivalent français au repas du réveillon de Noël, si l'on remplace la dinde par une dinde, les canneberges par des marrons, la tarte par une bûche et le potiron également par des marrons. Un grand repas de paix et d'amitié, quand les marrons ne volent pas trop, et où, même si on ne reçoit pas de cadeaux, on dit merci. Merci pour tout, merci d'être là, merci d'être venu, merci Simca, merci la vie et merci pour le chocolat. Merci qui, merci pour eux, merci bien, merciiiii!
Merci Marc Houtin, merci la Grange aux belles, merci Merci!
Ce sauvignon très mûr, aux arômes de poire et de miel, comporte un chouïa de résiduel, pour un équilibre demi-sec, bourré de fraicheur et de tension. Il ne devrait pas trop s'accorder avec la dinde aux canneberges. On le réservera plus volontiers à l'apéritif ou pour la tarte aux potirons. Un vin convivial, festif, direct et franc. Merciiiii!
Et merci Doug, pour ce VDV spécial Thanksgiving! Et encore merci la vie!

Olif
"I'd like to be
Under the snow
In a Octopus vinum in the shade..."
Crédit photo: Lolo Baraou
Ainsi chantait Mozart sous sa douche, sans se douter, que bien des années plus tard, le domaine arboisien Opus Vinum allait reprendre sur ses étiquettes les principaux personnages de ses opéras, avant de se faire taper sur les doigts par l'Opus One, seul habilité à porter ce nom sur le marché Opus. Gratte-moi là, pendant que tu y es! D'Opus Vinum en Octavin, il n'y a qu'un pucier de différence et les vins sont toujours aussi bons. En proie à certaines interrogations sur leur façon de vinifier, en rapport avec un changement radical de philosophie en à peine 4 millésimes, Alice Bouvot et Charles Dagand avaient convié au domaine tout ce que le microcosme local compte d'éminents personnages aptes à émettre un avis autorisé ou non sur leur production, d'Arbois à Bû, en passant par Pontarlier. Un vrai plaisir de se retrouver là, en compagnie, entre autres, de Stéphane Tissot, Jacques Puffeney, Thierry Moyne du restaurant La Balance et Lolo Baraou, caviste voyageur toujours à l'affût des bons coups. L'occasion de tractations même pas illicites au cul du Kangoo, mais qui, à minuit, sous une température glaciale, devant une maison de retraite, auraient pu paraitre équivoques.
 
De 2005 à 2008, le domaine est passé du "tout chimique" à la biodynamie. Un sacré changement, qui témoigne d'une volonté de bien faire, le plus vite possible. Avec des résultats plus que probants, malgré un certain nombre de difficultés propres à un jeune couple de vignerons qui vient tout juste de s'installer et de créer un domaine de novo. L'opportunité de pouvoir d'emblée travailler sur de beaux terroirs déjà en bio depuis plusieurs années pour certains, à la Mailloche ou sur Curon, un excellent instinct de vinification qui devrait bientôt supplanter le bagage technique et les acquis de la "bonne école d'œnologie", tout cela a déjà permis la production de très jolis vins récompensés par ci par là, dont certains ont même déjà trop vite été bus.
Dégustation intégrale, ou presque. Tout au plus un manquant, victime de son succès et totalement épuisé au domaine. Tous les vins produits à l'Octavin depuis 2005. Fidèles à leur credo musical amadeusien (prononcer "amadéoussien"), toutes les cuvées ont donc été baptisées du nom d'un personnage d'un opéra de Mozart. Les terroirs ont par contre changé, mais pour le meilleur, et l'esprit des cuvées a toujours été respecté. La vinification a elle aussi évolué en peu de temps, passant d'une obsession de l'extraction à une recherche de la finesse et de la pureté de fruit.
Dorabella, c'est un des deux Poulsards, celui qui provient de la Mailloche, une vigne en bio. Si le 2006 se goûte plutôt bien, droit dans ses bottes, le 2007 explose de fruit acidulé et net, avec un petit côté nature et canaillou à croquer. Et que dire du 2008, un pure gourmandise sans soufre, qui fleure bon le raisin et la joie de vivre. Une fraicheur et une buvabilité que tout le monde aurait envie d'enfermer dans une bouteille, même si la vocation du domaine n'est pas de produire exclusivement des vins de "picole"© Lolo 1er.
Fiordiligi, le deuxième Poulsard, en provenance des Nouvelles en 2006 et 2007, est désormais récolté à Curon depuis 2008. Dans tous les cas, un beau vin, de facture plus classique que Dorabella.
Commandatore en 2006, puis Commendatore en 2007 et 2008, après rectification d'une coquille typographique en italien dans le texte, c'est le Trousseau des Corvées. Le boire est tout sauf une corvée. Une trame qui se retrouve de millésime en millésime, avec une rondeur fruitée et acidulée, ainsi qu'une définition très précise. Le 2006 est déjà excellent, le 2007 devrait encore être au-dessus et le 2008 est extrêmement prometteur.
Zerlina, assemblage d'1/3 Pinot Noir et 2/3 Trousseau en provenance de Curon, est un vin plus structuré, moins immédiat. Le 2006 est ferme, concentré, avec une amertume tannique en finale, non consensuelle, plus liée au bois qu'au raisin. Le 2008 est encore très jus de raisin, sanguin, tendu et droit, prometteur. Cette cuvée n'a pas été produite en 2007.
Du côté des blancs, les chardonnays de la Mailloche se déclinent en plusieurs versions, avec des variantes selon les millésimes.
Pamina, version ouillée, offre des notes citronnées légèrement pétrole en 2006. Un vin séduisant avec de beaux amers finaux, qui louche un peu du côté de l'Alsace. Plutôt étonnant! En 2007, une version "A la belle étoile", macération pelliculaire une nuit en extérieur, exprime plus le terroir "Mailloche".
Tamino, version légèrement oxydative, révèle magistralement le fruit du vin. Quand l'oxydation fine se met au service du fruit! Le 2007 est superbe, dans la lignée du 2006, totalement épuisé au domaine, y compris dans la cave personnelle. Ma cuvée coup de cœur en blanc, un vin absolument superbe.
Comtesse Almaviva, c'est le Savagnin, qui provient des Nouvelles. Tendu, frais et droit en 2006, il est plus compact et riche en 2007. Deux vins encore bien jeunes.
Reine de la Nuit, assemblage Chardonnay-Savagnin dans des proportions variables, mais à peu près équivalentes: 50-50 en 2005, sur la parcelle des Tourillons, qui a donné un vin relativement puissant à l'attaque chaude, de facture plutôt classique, apte à séduire l'amateur jurassien de base, et 40-60 en 2006, une parcelle complantée dans le bas de la Mailloche.
En prime, Papageno 2007, un Crémant pur Chardo, à la bulle fine et vive, bien fruitée, et Négatif de Commendatore 2007, un Trousseau vinifié en blanc, parce que pas mûr ni prêt au moment des vendanges, donc laissé sur pieds et repris un peu plus tard. De l'abricot frais au nez, une belle tension et une finale légèrement tannique. Joli pied de nez à Dame Nature, que ce vin hors des sentiers battus!

