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  • Le raisin, l'amour, le vin, les femmes...

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    Du vin 100% raisin ou du vin 100% féminin, c'est du vin 200% fait avec amour. A ma gauche, Ségolène Lefèvre, historienne du boire et du manger. Auteure d'un livre dédié aux femmes et à leur amour du vin*. Mais c'est qu'elles l'aiment, le vin, les femmes! Au point d'en faire, d'en boire et même de lui consacrer un livre! Dans son ouvrage, Ségolène passe en revue différents aspects de la relation amoureuse féminino-vinique (celles qui le font, celles qui le servent, celles qui le boivent), tout en donnant la parole à différentes actrices du monde du vin actuel, qu'elles soient PDG, sommelières, critiques ou vigneronnes. Dans cette dernière catégorie, c'est avec grand plaisir que l'on retrouve une interview de cette chère Iris, du domaine de Lisson, qui n'a pas sa langue dans sa poche lorsqu'il s'agit de briser les carcans sexistes qui règnent dans le monde viticole.

     

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    A ma droite, Sylvie Augereau, journaliste omnivore qui ne mange pas pour autant à tous les râteliers ni ne boit à n'importe quel goulot. Du vin, oui, mais 100% raisin! Une femme de glou, assurément! Son Carnet de vigne** est une succession de portraits vignerons enjoués, de ceux qui font des vins à leur image. Pas un guide classique mais des pistes solides pour se forger sa propre expérience en la matière et partir à la rencontre de ces gens du vin, généralement des vignerons tendance bio et/ou nature, c'est à dire mettant le moins possible de Gibolin en n'dans. Les Extras de son guide sont une récompense qui met en avant une tête emblématique de l'esprit Omnivore. Cette année, l'Extra vigneronne est aussi une femme. Evidemment, puisqu'elle est vigneronne tout autant qu'extra. Ses vins nous enchantent régulièrement le palais et sont à son image: sincères, attachants, fortement aimables. On les plébiscite aussi et on les adore, comme on adore Michèle Aubéry-Laurent du domaine Gramenon.

    Un carnet comme on en boirait plus souvent, autant qu'une Poignée de raisins 2008!

     

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    Olif

     

    * Les Femmes et l'amour du vin, Ségolène Lefèvre, éditions Féret

    ** Carnet de vigne 2ème cuvée, Sylvie Augereau, Omnivore, éditions Hachette pratique

  • Cadavres de vins exquis à Genève...

    "Les cadavres de vins exquis sont la résultante d'une dégustation poétique et collective élaborée par un caviste philosophe alpiniste helvète où chaque participant déguste un vin à chaque fois plus exquis que les autres, sans connaitre ce que les autres participants ont déjà dégusté."

     

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    Photo "empruntée" à Jacques Perrin, au centre et en bonne compagnie valaisanne


    25 ans, le bel âge! Ça se fête, au moins autant que les 20 ans! 5 années plus tard, on remet ça! Créé par Jacques Perrin en 1984, afin de permettre à des amateurs exigeants de se fournir en vins exquis, le CAVESA a largement arrosé son quart de siècle sur les beaux rivages du Grand lac, suppléant ainsi à l'extinction provisoire du geyser qui éclabousse habituellement le Genevois de base.

     

    Une genevoiserie très prisée, puisque tout le gratin d'amateurs de vins exquis et de cuisine raffinée que compte le secteur vient y pointer et y pointer le bout de son nez. Un tout petit nez fort joli, quand il s'agit de la délicieuse Scoopette, ou un groin à la narine un peu plus développée pour celui qui a pris l'habitude de slurper toute la sainte journée. On y croise également pêle-mêle un vigneron savoyan humaniste, un serial-gastronome coursier, un Président de Grand Jury peu physionomiste, deux Nico amateurs de vin, de terre et de Net, ... et plein de vignerons exquis, évidemment. Qui ont servi tout autant de vins exquis et même un petit peu plus.

     

     

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    Morceaux choisis autant qu'exquis: tout d'abord, le Vase N°10 2008 d'Henri Cholley, parfait pour une mise en bouche tranquille, après un beau Grand Cru millésimé 2000 d'Avize de Jacquesson. Et puis les Grains de folie de Marie-Thérèse Chappaz, légèrement handicapée au service mais impeccablement secondée par Le Châ, le sauveur attitré des dames en détresse. Qu'ils soient d'Or (marsanne) ou Noir (les deux cabernets + merlot), ces Grains 2007 sont impressionnants de définition et de perfection. Derrière, L'Insolite 2007 et la Marginale 2006 de Thierry Germain tiennent superbement le coup. Depuis 2002 et le passage en biodynamie du domaine, les vins voient leur style se transformer pour gagner en pureté et en éclat. On est impatient d'aller vérifier tout cela sur place dans le Saumurois dès que possible. Jolie découverte que les Rieslings sarrois du domaine Van Volxem, aux équilibres graciles et aériens, sachant prendre autant de hauteur que le géant Roman Niewodniczanski qui les présentait à la dégustation. Tout aussi haut perchés, les vins des deux stars vigneronnes alsaco-rhodaniennes n'ont pas failli. Le Schœnenbourg 2004 de Jean-Michel Deiss et l'Hermitage 2006 de Jean-Louis Chave sont deux bouteilles d'anthologie qui forcent le respect. Un bel accessit pour le Sang du Calvaire 2005 de Cazeneuve, que l'on retrouvera par la suite à table et qui se goûtait très bien, en dégustation pure comme lors du repas.

     

     

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    Dream-team jurassienne dans les salons du Beaurivage.

    Et puis, pour terminer, mention spéciale à l'outsider jurassien, Laurent Macle, dont le Côtes du Jura 2005 et le Château Chalon 2000 ont su séduire les amateurs les plus exigeants de vins exquis. Appelé à le suppléer un instant au service, en fin d'après-midi, j'ai pu mesurer combien les dégustateurs helvètes étaient curieux de ces vins empreints d'une aussi forte personnalité.

     

    Il y eut bien sûr plein d'autres vins, que je ne saurais tous citer, n'ayant pris aucune note sur l'instant (pas facile!): des Italiens, des Bourguignons, des Bordelais, des Suisses même...! Tous aussi exquis les uns que les autres, chacun dans leur style et leur typicité, mais il fallait bien faire un choix.

     

    Fin de la dégustation, place au repas exquis concocté par Dominique Gauthier, le Chef du Chat Botté. Une gastronomie décomplexée dans une ambiance décontractée. En plus des vins prévus pour accompagner le repas, les bouteilles supplémentaires apportées par les vignerons et certains convives ont commencé à fuser (quand un magnum de Château Palmer 1962 vous passe sous le nez, c'est certainement que le petit LPV de François Mauss n'est pas loin!), dans une ambiance digne de la Paulée murisaltienne, mais sans bans bourguignons toutefois. Dans l'assistance, entre les tables, Le Châ n'en finit pas de virevolter, une bouteille dans chaque poche et une poche sous chaque œil, tant il a payé de sa personne ce jour-là. Le dynamisme du CAVE est à son image!

     

    Le dernier mot, on va justement le laisser au bon Président du GJE, qui ne manie pas la langue de bois quand il s'agit de pondre un petit discours bien senti. Extraits exquis, entre la poire et le fromage, un verre de Château Chalon 1989 de Jean Macle à la main.

     

     

    Vivent les amateurs de vins exquis, vive Jacques Perrin, et longue vie au CAVE.SA!

     

    Olif

  • Château Chalon: Jean Macle à la puissance 10!

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    A l'occasion de la sortie annoncée des grenouilles d'automne (de mignons batraciens qui profitent des jours humides pour transhumer du marais jusqu'au bois (à moins que ce ne soit l'inverse?), se laissant volontiers ramasser par le grenouilleur quand ils ne font pas écraser sur la route), une date fut retenue pour se sustenter autour de quelques flacons que l'on a voulu jaunes, trapus et timbrés. Dix clavelins estampillés Château Chalon. Plus précisément marqués d'un M, comme Macle, la prestigieuse marque jaune castelchalonnaise. Tous antérieurs aux années nonante, en provenance de caves personnelles, où ils ont été conservés pieusement pendant toutes ces années, suite à leur acquisition en direct du domaine. Une vraie verticale pour Jurassiens montagnards, dans leur auberge favorite, celle des Montagnards, là où l'on mange les meilleures cuisses de grenouilles de tout le cosmos, et même au-delà.

    Les clavelins ont été débouchés entre 4 et 10 heures au préalable (une moyenne honorable de 2 à l'heure!) et ont été dégustés à découvert, par ordre décroissant des millésimes, avant d'être en grande partie achevés tranquillement au cours du repas qui a suivi.

    En l'honneur du grand absent de la soirée, Laurent Macle, retenu ailleurs par d'autres obligations, on s'est fait la bouche avec son fort joli Côtes du Jura, pas encore commercialisé, un Chardonnay ouillé 2007, frais et vif, citronné, à la belle minéralité jurassienne sous-jacente.

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    Place aux clavelins élaborés par Jean Macle, après une deuxième mise en bouche, par un aïeul qui ne fait pas son âge:

    - Château Chalon 1951, Georges Bury: nez très nettement rancio, avec de l'orange amère, des notes de sous-bois, de champignon, de fruits secs. Très changeant au niveau de la palette aromatique, il faut le prendre comme il vient. La bouche possède une relative finesse, avec de la douceur et du moelleux en son milieu. La finale redevient sèche, légèrement fuyante. Un passionnant voyage dans le temps!

    - Château Chalon Jean Macle 1990: le plus jeune de tous, réellement et potentiellement. Plutôt fermé au nez, il laisse pudiquement échapper quelques notes pétrolées. De la minéralité, un côté chaleureux témoignant de sa richesse en alcool et puis une longueur exceptionnelle, qui s'étire autant que faire se peut. A enfermer dans un coffre dont la clé à été jetée au fond d'un puits, pour être sûr de ne pas y toucher avant une bonne décennie.

    - Château Chalon Jean Macle 1989: nez d'une grande finesse, ouvert, légèrement surmaturé, dans lequel on retrouve des épices, de l'écorce d'orange confite et du pétrole. Bouche d'une grande jeunesse, épurée, tendue, enveloppant le palais. Déjà beaucoup de plaisir dans ce clavelin doté d'un énorme potentiel.


    - Château Chalon Jean Macle 1988: le deuxième grand absent de la soirée, pour cause d'année de mariage. Les 2 exemplaires restants en cave seront consommés pendant la nuit de noces d'or par les heureux récipiendaires. Nous n'aurons donc pas pu faire le grand chelem des eighties!


    - Château Chalon Jean Macle 1987: 12 ans et on commence à sentir l'évolution au nez. Miel, moka, et toujours ces notes pétrolées caractéristiques de l'évolution des vins de Jean Macle au vieillissement. L'attaque est presque doucereuse, laissant la place à une tension acidulée prononcée. La bouche est fuselée, dans un registre très fin, sans excès ni caractère démonstratif. Son versant acide marqué et très sec en finale ne l'avantage pas par rapport aux autres millésimes, mais il sait néanmoins bien se tenir.


    - Château Chalon Jean Macle 1986: avec celui-ci, on pénètre dans toute la complexité du Cru. Toute sa richesse, également, mais aussi sa finesse et sa subtilité. L'orange confite s'impose au nez comme en bouche, domainant les épices et le curry, enrobant la belle acidité qui se prolonge jusque dans une finale salivante. Nickel! Une très grande bouteille!


    - Château Chalon Jean Macle 1985: un cran en dessous, mais sur le même registre d'épices et d'écorce d'orange. La bouche possède une certaine rondeur alcooleuse et une pointe d'acidité finale, pas complètement fondue, ni totalement harmonieuse.


    - Château Chalon Jean Macle 1983: les arômes d'évolution révélés par l'âge sont désormais bien présents. Moka, épices, orange amère sont sur le devant de la scène. Le vin s'épanouit dans le verre, joue sur la séduction, se laisse cajoler et boire avec délectation.


    - Château Chalon Jean Macle 1982: un millésime dilué, d'une manière générale, qui rend les vins plus simples et faciles d'accès. Celui-ci ne déroge pas à la règle. On est sur l'évolution, avec des notes hyrocarbures bien présentes. La complexité est moindre. Sa structure sphérique fait qu'il manque de longueur, finissant court sur une légère amertume qui me dérange un peu.


    - Château Chalon Jean Macle 1981: un échantillon légèrement défectueux, au nez perturbé par une petite note liégeuse, n'altérant pourtant en rien la structure du vin. Les notes de pétrole sont toujours présentes. A revoir sur un autre échantillon, au grand regret des jeunots  de l'assistance, nés la même année!


    - Château Chalon Jean Macle 1979: 30 ans et des notes d'évolution pourtant très discrètes au nez. Moka, caramel au lait, épices, curry, champignon, truffe même, pour certains. Le sotolon fait son œuvre en bouche, démultipliant les arômes. C'est complexe, c'est bon, c'est une grande bouteille!


    - Château Chalon Jean Macle 1976: le nez est complexe, confit, sur des notes douces d'écorce d'orange, d'épices, de cannelle, de miel. L'acidité est toujours là, mais arrondie, comme patinée par le temps. Une tension sous-jacente maintient le vin en bouche et prolonge la finale. Magnifique! Une nouvelle vie s'ouvre devant lui, celle de la maturité pour encore longtemps.

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    La cerise sur le gâteau, ce fut cette bouteille sans étiquette ne ressemblant pas à un clavelin et qui s'est avérée être un vieux Macvin antediluvien du domaine Macle, non millésimé mais probablement lui aussi des eighties, si ce n'est plus. Les notes de marc se sont magnifiquement intégrées à celles du raisin de Corinthe, l'équilibre est somptueux, le vin n'est que douceur et séduction, ça se boit comme du petit lait. Clap de fin. Château Chalon est vraiment le roi des vins, dans des mains aussi expertes que celles de Jean Macle. Dans 10 ans, on s'est promis de refaire la même, version nineties, pour confirmer que Laurent Macle a parfaitement digéré et intégré l'héritage du père.

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    Olif


  • Plus belle la vie marseillaise...

     

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    La famille Olif, prise la main au Panier, c'était cette année à la Toussaint, après une première tentative avortée l'année dernière. Plus belle la vie sous le soleil marseillais, sans mistral, avec une température quasiment estivale. En voiture, à pied, en bus, en bateau, un condensé de Canebière, sans canette de bière ni de Pastis, mais avec de gros morceaux de bouillabaisse dedans et quelques vraies belles adresses à ne pas manquer.

     

     

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    Avant toute chose, brûler un cierge à Notre Dame de la Garde, la Bonne-Mère, pour s'assurer d'un bon séjour. Point de trombes d'eau ni d'inondation cette année. Ouf! Juste une accumulation d'ordures après notre passage, mais ce n'est pas de notre faute, juré! Le Vieux Port pas encore englué sous des tonnes de sacs-poubelles, on s'y promène aisément avant de gagner le quartier du Panier et ses petites ruelles en pente. Petite pause déjeuner préalable au Vinonéo, en terrasse. Une carte bistrot bien sympathique, où à chaque plat correspond un vin servi au verre. Justesse des accords, qualité de l'assiette, service agréable, une petite adresse tout à fait recommandable.

     

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    Dans un style plus "nature", le soir, on ne laissera pas sa part aux anges. Un endroit remuant, sans réservation, mais où l'on sait vivre et attendre sa place à table, assis au zinc, devant un verre s'il le faut. Il le faut. Ardoise courte, cuisine  simple et goûteuse, façon bistrot, large choix de belles quilles, même s'il faut parfois pousser le serveur dans ses retranchements. Une adresse quasiment incontournable, à deux pas du Vieux Port!

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    Nature morte de Saint-Pierre, la part des anges.

    Dernière mission impérative lors d'un séjour phocéen, manger une bouillabaisse. Une bonne, évidemment. Pas simple, pourtant, de manger une bonne bouillabaisse à Marseille! Il y a les endroits qui en font à toute heure de la journée, pièges à touristes à tarifs prohibés. C'est de la bouillabaisse. Et puis il y a les institutions, du type Fonfon, prises d'assaut le samedi soir (réservation préalable et précoce indispensable), ou encore Chez Aldo, sur le port de la Madrague.  Pas donnée non plus, mais on sait qu'elle est faite juste pour vous, lorsque l'on vous présente les poissons avant cuisson. Chez Aldo, on ne se fait pas prier pour y aller, même quand il n'y a pas de bouillabaisse. Parce que Chez Aldo, on y boit du bon vin nature de la tribu Alonso, servi par le Benjamin de la famille soi-même. Une belle carte des vins, qui se met progressivement mais sûrement en place, pour bousculer les habitudes stéréotypées de la clientèle en matière de boisson. Lors d'un premier passage le soir de notre arrivée, le Grand Blanc 2007 de Revelette, frais, minéral et tendu, a fait merveille sur une salade de poulpe puis des seiches à la plancha, impeccablement grillées.

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    Avec la bouillabaisse du surlendemain, repêchée in extremis juste pour nous, suite à un désistement de dernière minute, un Mâcon-Chaintré 2005 de L'Ancestra s'avèra indispensable. Forcément! Ce n'est pas le tout de manger, il faut boire, aussi! Et bon de préférence.

    Si le Marseillais a parfois la rage au volant, il a par contre le Vin Sobre. Un de ces endroits dont on raffole et que l'on n'aurait jamais connu sans la complicité d'un comparse blogueur local. La grand merci à Fred pour la découverte et pour la  superbe bouteille de Gevrey-Chambertin Lavaux Saint-Jacques 2006 de Philippe Pacalet qu'il avait mis dans sa poche. Au Vin Sobre, on peut donc y amener ses bouteilles pour les faire goûter, mais on peut aussi profiter de celles qui sont déjà ouvertes sur place. Et on ne va pas faire la fine bouche devant un Rachais 2004 de l'ami Francis Boulard, ni un Lassaigne millésimé 2002. Heureux Marseillais de bénéficier d'une telle adresse!



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    Marseille, c'est aussi la mer, le bâteau, le château d'If et les îles du Frioul. Une destination difficile à se refuser lorsque l'on joue aux touristes. On a joué aux touristes. Sans regrets ni remords. Et on reviendra à Marseille, un jour ou l'autre. La bouillabaisse me manque déjà. Peuchère!


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    Olif

  • Beaujolais (surtout pas) nouveau ... aux Jardins

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    Jeudi 19, le troisième de novembre. Date sacro-sainte, propulsée par le marketing vinique comme celle où le quidam doit s'abreuver jusqu'à outrance de vin nouveau, en provenance directe des mammelons du Beaujo, que quand on les presse il en sort du lait du vin. Petit paradoxe que cette grande beuverie organisée, auparavant plébiscitée par tout un chacun, généralement non-amateur de vins, et très peu regardant sur la qualité de la bibine enfournée dans son gosier. Les œnophiles éclairés snobaient, la narine vissée dans leur Château Machin-chose, fleuron bordelais du bon boire. Maintenant, c'est clair, le Beaujolais n'a plus la cote auprès du grand public, aussi prompt à crier haro sur le baudet qu'il ne sifflait du Bojo laid. Et pourtant...! Les vins n'ont jamais été aussi bons que maintenant! Enfin, ceux élaborés dans le plus grand respect du vivant, avec le moins de Gibolin possible en n'dans. "Brut de cuve" ou "Pur jus", le voilà le vrai credo du vin nouveau, celui qui embaume le raisin et qui laisse les idées claires et nettes le lendemain matin, même aux aurores. Les œnophiles éclairés, certainement un peu bobos sur les bords, ceux qui n'en peuvent plus des arômes aseptisés du Chateau Machinchose, se retrouvent désormais dans cette conception festive du vin, que les non-amateurs délaissent au profit de soirées lait-fraise nouveau, beaucoup plus nutritives pour le corps que pour l'esprit, tandis que les adorateurs persistants du Château Machinchose renaclent toujours à humer les arômes fruités des vins naturels sous prétexte qu'ils n'existent pas. Les bourricots! Les ventes de Bojo Nouvo, elles, chutent à la même vitesse que les vignes s'arrachent là-bas. Heureusement, certains s'enracinent autant que leurs ceps. Il serait quand même dommage de perdre la tradition en chemin, surtout si elle a du bon.

    Le jardinier de Saint-Vincent sait la cultiver, même quand une grande partie de l'assemblée annule sa participation au dernier moment pour cause de grippe "hâche un nain" ou je ne sais quelle autre excuse fallacieuse. Ils ont eu bien tort. Du Beaujolais surtout pas nouveau pour débuter, et réaliser que la région produit quelques pépites et de très beaux vins de garde.

    A l'aveugle, comme il se doit. Ni piège, ni pirate. Juste un blanc, pour commencer.

    - Le Jambon blanc 2004, La Grande Bruyère, Philippe Jambon: nez sur la poudre d'amande, le massepain, clairement un peu oxydatif. Forcément, un élevage long du type "vieux ouillé". Puissant et riche, un peu massif, mais avec beaucoup de fraicheur et de la tension. Longuement persistant, avec des caudalies dignes d'un savagnin jurassien.

    - Morgon Côte de Py Javernières 2007, Jean-Marc Burgaud: un intrus, en quelque sorte, ma bouteille surprise, la seule en viticulture conventionnelle de la soirée. Un vin que l'on sent maitrisé, clean et propre, avec des tanins gras, polissés, un peu trop.  Premier nez légèrement soufré, cela n'échappera à personne. C'est bon, bien fait, et j'aime toujours bien. Mais il manquera un peu d'éclat par rapport aux suivants, cette petite touche de folie qui rend les vins si craquants.

    - Beaujolais-Village 2007, Michel Guignier: nez fruité très cherry, gourmand, affriolant. Bouche suave aux tanins croquants qui donnent envie d'y revenir. Immédiatement. Jusqu'à ce que le verre soit vide. Il le sera vite.

    - Fleurie Au bon Grès 2004, Michel Guignier: premier nez sur la gentiane, très racinaire, végétal et frais. La minéralité ne tarde guère à pointer le bout de son nez. Les tanins accrochent, sans agresser, avec beaucoup de finesse. La finale est savoureuse et désaltérante. Du vin qui provient d'une cuve qui ne donnait pas entière satisfaction jusque-là. La mise en bouteilles a eu lieu en mai 2009 et le résultat est réellement étonnant. Un vin parti pour durer.

    - Fleur de Granit 2006, Vin de Table, Michel Guignier: nez fruité, légèrement lactique (yaourt aux fruits rouges), texture serrée aux tanins suaves, remarquables de fraicheur et de minéralité. Tout jeune, il promet d'être une grande bouteille dans un futur pas trop lointain. Evidemment, il a été refusé à l'agrément, qui ne l'a pas fleuri. Trop bon, sans doute! Michel Guignier sera sans aucun doute la révélation de cette dégustation et de la fin d'année 2009. Du Beaujolais biodynamique qui n'a pas fini de faire parler de lui.

    - Morgon Corcelette 2006, Jean Foillard: nez sur la cerise et le réglisse, avec une pointe d'alcool. Rondeur extrême, flatteuse au palais, pour ne pas dire flagorneuse. Vin un peu trop sûr de lui, et, du coup, presque plan-plan. C'est bon, évidemment, mais presque convenu.

    - Roche Noire 2007, Vin de Table, Philippe Jambon: après le 2005 il y a peu, le 2007. Pas de chance pour Laurentg (private joke)! D'abord végétal, presque mentholé, il respire dans un premier temps la fraicheur. La trame minérale apparait en bouche, puis s'affirme. Les tanins déroulent, s'accrochent, jusque dans la finale, qui colle un peu au palais. Clap! Potentiel énorme, mais dans une phase peut-être un peu moins séductrice actuellement qu'il y a quelques mois. On va l'attendre, en fait. Quelques années.

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    Avec le traditionnel mâchon de cochonnailles, il était temps de se renouveler pour passer au vin nouveau. Presque tout mangé, quasiment tout bu! Et frais comme un gardon le lendemain. C'est ça aussi, le vrai Bojo Nouvo!

    Olif

  • Alors? Il a quel goût, cette année, le Bojo Nouvo?

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    Ce qui est certain, c'est qu'à Vauxrenard, il ne sent pas le renard! Il n'a d'ailleurs pas non plus le goût de Bojo Nouvo, qu'il soit "Brut de cuve" aux Côtes de la Molière, ou "Pur Jus" chez Michel Guignier. Idem à Cambon, chez Marcel Lapierre, pour qui Siné s'est fendu d'une étiquette originale. Trois Beaujolais nouveaux différents, non standardisés, qui ont en commun l'amour du raisin et du travail bien fait.

     

    Du Beaujolais de vigneron, du vin bourré de raisin, croquant et gourmand, sans le moindre arôme levurien artificiel fermentaire. Du vin rond et charnu, qu'on a envie de boire, dans le seul but de se faire plaisir.

     

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    Mais chûûûût!, il faudra attendre 0 heure 01 demain jeudi pour pouvoir y goûter! Le nouveau de 2008, il est déjà reparti depuis longtemps!

    Olif
  • Arrêt sur la bécasse et la bécassine

    La Bécasse des bois (Scolopax rusticola) est un oiseau migrateur ventru emmanché d'un long bec, d'où son nom, que l'on retrouve volontiers sur la table des gastronomes amateurs de gibier à plumes lorsque la chasse est ouverte. On évitera de la confondre avec sa cousine des villes, qui porte parfois aussi un truc en plumes lorsqu'elle agite son postérieur dans les cabarets parisiens, et que l'on retrouve aussi parfois sur la table de vieux libidineux même pas amateurs de bonne chère, affalée au milieu des coupes et des seaux de mauvais Champagne. Dans les deux cas, il vaut mieux la plumer avant de la faire passer à la casserole.


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    Biotope bécassier typique.



    Avant de gagner les pays chauds ou finir dans l'assiette, la bécasse gîte dans des sous-bois riches en humus, migrant du Nord, là où elle niche, jusqu'au Sud, selon deux flux principaux. L'un vient des pays scandinaves et passe par l'Ouest du pays, l'autre trouve son origine en Russie pour descendre plus à l'Est. C'est un oiseau discret qui ne s'active qu'au crépuscule pour casser une petite graine dans les bouses de vaches des prairies avoisinantes, son long bec lui permettant de picorer proprement les lombrics qui passent à sa portée. Le reste de la journée, elle le passe en attendant qu'un chien tombe en arrêt devant elle, subjugué par sa beauté. "Ouort-ouort-ouort" fait-elle, en s'envolant alors en zig-zag, tout en larguant une petite fiente. "Pan pan", fait le chasseur aux aguets, avec plus ou moins de bonheur. Miroir*, mon beau miroir, était-elle la plus belle?

    Bécassine (Gallinago gallinago), c'est sa cousine, et elle fréquente plutôt le marais. Pas le IVème arrondissement de Paris, ni les plateaux de télévision dans les années 80, non ! Mais un terrain à découvert, qui ne manque ni de planques, ni de nourriture, ni de réserves d'eau.


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    Biotope bécassinier typique.


    La chasse à la bécasse ou à la bécassine est un sport qui ne s'improvise pas. Cela nécessite du matériel. Tout d'abord, un fusil, évidemment. Mais surtout, un toutou. Un bon, un spécial, qui mérite que l'on s'arrête sur lui quelques instants: un chien d'arrêt. Un animal au nom paradoxal, qui bouge sans arrêt tant qu'il n'y est pas, à l'arrêt. Son instinct de chasseur s'inspire de celui du loup, qui s'immobilise un instant avant de fondre sur sa proie. Instinct exacerbé pour que le chien fixe sa proie tant que son chasseur de maître ne l'a pas rejoint. Si l'on en croit l'exposé scientifique du célèbre Pr Burp**, "la vue du gibier produit sur le nerf optique (du chien d'arrêt, NDLA) un stimulus qui, par l'intermédiaire de la zone nord-est du bulbe rachidien, provoque une dépression avec pluies éparses autour des centres érogènes, siège du réflexe endocrinien." Merci, Professeur.


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    La recherche du gibier, ou quête, dans le jargon, commence par une série de trajets en forme d'étoile pratiqués à toute berzingue par le chien autour du chasseur. Lorsque le chien perçoit une émanation de gibier, il la capte instantanément, remonte à la source et se met en arrêt, bloquant le gibier au sol par intimidation. Au préalable, il convient de distinguer différentes sortes d'arrêts, pour ne pas tirer sur tout ce qui ne bouge pas, à tort et à travers. Arrêt sur images :


    tout d'abord, l'arrêt interrogatif ou contemplatif,

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    "Bon, c'est pas le tout, mais je vais où, moi, là?"


    l'arrêt pipi ou caca:

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    "Un minimum d'intimité pendant 2 minutes, ce serait trop demander, non?"



    et l'arrêt sur gibier, au final, le seul véritablement intéressant pour la chasse à la bécasse et/où la bécassine.

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    "Bon, il se magne le train, mon maître, parce que, là, j'ai une crampe!"




    Si un bon chien d'arrêt s'avère être une condition indispensable pour débusquer le gibier, il faut que ça assure un minimum au tir en deuxième ligne, sous peine de rentrer bredouille. Exemple pour de vrai:


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    arrêt sur bécassine...


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    ...le chasseur s'approche...

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    ... contourne son chien pour ne pas lui tirer dessus...

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    ... cherche le volatile du regard ...

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    ... pan pan ... manqué!

    A la décharge du tireur, il s'agissait d'une bécassine sourde (Lymnocryptes minimus), une espèce plus petite, qui ne crie pas à l'envol et qui n'entend pas le chasseur arriver, si ce n'est quand celui-ci lui marche dessus ... et ne s'attend plus à voir un oiseau s'envoler.


    Au final, une journée au grand air qui n'a pas rempli la besace. Aucune bécasse levée, 4 ou 5 bécassines tirées, toutes manquées. Mais les chiens ont bien chassé. Les suivre et les observer se démener fut un réel plaisir. Ultime curiosité, au milieu des bois, les traces d'un passage de sangliers, une espèce spécifique du Haut-Doubs. Les connaisseurs apprécieront!


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    Olif




    * Miroir: nom donné à la fiente de la bécasse, laissée après chaque envol.


    ** in "La rubrique-à-brac tome 3", Gotlib, éditions Dargaud

     

     

    P.S.: billet écrit pour Fureur des Vivres en novembre 2009

     

  • Arrêt sur la bécasse et la bécassine

    La Bécasse des bois (Scolopax rusticola) est un oiseau migrateur ventru emmanché d'un long bec, d'où son nom, que l'on retrouve volontiers sur la table des gastronomes amateurs de gibier à plumes lorsque la chasse est ouverte. On évitera de la confondre avec sa cousine des villes, qui porte parfois aussi un truc en plumes lorsqu'elle agite son postérieur dans les cabarets parisiens, et que l'on que l'on retrouve aussi parfois sur la table de vieux libidineux même pas amateurs de bonne chère, affalée au milieu des coupes et des seaux de mauvais Champagne. Dans les deux cas, il vaut mieux la plumer avant de la faire passer à la casserole.

     

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    Biotope bécassier typique.

    Avant de finir dans l'assiette, la bécasse gîte dans des sous-bois riches en humus, migrant du Nord, où elle niche, au Sud, selon deux flux principaux, l'un venant des pays scandinaves et passant par l'Ouest du pays, l'autre trouvant son origine en Russie pour descendre plus à l'Est. C'est un oiseau discret qui ne s'active qu'au crépuscule pour casser une petite graine dans les bouses de vaches des prairies avoisinantes, son long bec lui permettant de picorer proprement les lombrics qui passent à sa portée. Le reste de la journée, elle le passe en attendant qu'un chien tombe en arrêt devant elle, subjugué par sa beauté. "Ouort-ouort-ouort" fait-elle, en s'envolant alors en zig-zag, tout en larguant une petite fiente. "Pan-pan", fait le chasseur aux aguets, avec plus ou moins de bonheur. Miroir*, mon beau miroir, était-elle la plus belle?

     

    ...

     

    La suite, c'est sur Fureur des vivres!

     

    Olif

  • Buvons nature!


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    Voilà un beau salon! Beau, bio, nature, limite "qui ne devrait pas exister", puisque le vin naturel n'existe pas. Il se tient à l'espace Beaujon, les 11,12,13 décembre. De passage à Paris de manière totalement fortuite à cette période, je sens que je vais m'en payer une tranche! Et pas que de Jambon!

    Au menu:

    Le domaine Fanny Sabre, le domaine des griottes, Sébastien Riffaut, Frédéric Rivaton, Jean Pierre Robinot, Gilles et Catherine Vergé, le domaine Lou Grezes, Elise Brignot, le domaine du Pech, François Blanchard, Pierre Beauger, Michel et Béatrice Augé, Philippe Jambon, Joël Courtault, Patrick Bouju, Gilles Azzoni, Gregory Leclerc.


    Je me demande à quelle heure ça va bien pouvoir finir, tout ça!

    Un seul mot de ralliement: Buvons nature!

    Olif

     

  • Chasse à courre au fond du verre...(1)

    "- Dis, Oncle Olif, il est bizarre, ton vin, il sent le vieux renard!

    - Il n'est pas bizarre, Toto*, c'est même tout à fait normal. Laisse-moi plutôt te raconter la fabuleuse histoire ... de Fox et Rouquin!"

     

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    L'automne. La saison de la chasse. L'occasion de remonter de la cave des vins rouges cossus, évolués et complexes, aux saveurs parfois animales, pour accompagner la cuisine du gibier. Ce qui se ressemble s'assemble. Le renard est alors souvent de sortie au fond du verre. Traquons-le du naseau, tel un véritable Nemrod, afin de bien choisir son compagnon de table.


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    Classiquement, l'arôme de "gibier noble" retrouvé dans le verre est un arôme tertiaire qui apparaît lorsque le vin prend de l'âge et que sa robe commence à brunir par effet de réduction, réaction chimique inverse de l'oxydation. On dit alors souvent que le vin "renarde" ou, si l'on préfère le prononcer le petit doigt en l'air, un monocle à l'œil droit et une tasse de thé à la main, qu'il développe des arômes "foxés". Cette note aromatique animale est apportée par des composés phénols (paracrésol, vinylphénol, indole...) et contribue à la complexité du vin lorsqu'elle n'est pas dominante. Elle est plutôt caractéristique des vieilles syrahs, du mourvèdre et du merlot. Sur des vins jeunes, on la retrouve également dans le carignan (avec son classique et fameux "cassis giboyeux"), mais aussi le ploussard jurassien, cépage très réducteur dans sa jeunesse. Le "renard" précoce, sur un vin jeune, s'apparente souvent à un phénomène de réduction marquée. Il convient alors de l'amadouer par un carafage vigoureux, afin d'oxygéner copieusement le vin. Exagérée et/ou dominante, cette composante foxée peut également correspondre à une contamination du vin par des levures, les brettanomyces, qui favorisent l'émergence de certains phénols. Ces "bretts" se développent dans des milieux non aseptisés, sur des vins souvent peu protégés en SO2, et ne constituent un véritable défaut que lorsqu'ils sont dominants, à l'origine de déviances aromatiques triviales et campagnardes qui ne disparaissent pas à l'aération du vin. A dose modérée, ils ne perturbent généralement que les dégustateurs mondains parfumés au patchouli. Ils donnent naissance à un bouquet subtilement sauvage, accentuant la  complexité aromatique  du vin, en se mêlant aux saveurs fruitées et/ou minérales de celui-ci. Le civet de lièvre adore ça!

    A côté des notes foxées, les vins rouges peuvent également développer un arôme de civette, violemment animal, qui n'est pas sans rappeler la fiente. La civetone, l'indole et le scatol, c'est caca! Sans être scatophile, ces composés chimiques, à l'origine de senteurs musquées, parfois fécales, sont pourtant loin d'être inintéressants, à  petites doses, dans le bouquet d'un vin. Des substances par ailleurs très prisées en parfumerie, à l'odeur entêtante, et qui sont extraites d'une glande située sous la queue de la civette, petit animal africain vaguement cousin du putois. A ne pas confondre avec les effluves de Tante Yvette, musquées également, mais par négligence et défaut de coquetterie. Ces notes de civette sont réputées classiques de l'évolution de certains vieux grands vins de Bourgogne, irremplaçables compagnons des tables de gibier.

     

     

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    A titre d'exemple, quelques beaux vins de gibier qui ont été testés avec bonheur en ce début d'automne: d'abord, une série de crus de Gevrey-Chambertin 1998 du domaine Trapet (2 grands: Latricières et Chapelle, un premier: Petite Chapelle) sur un sanglier de 7 heures,  et ensuite un Cairanne L'Ebrescade 2004 de Marcel Richaud avec un civet de lièvre. Les autres grands vins de gibier réputés sont à rechercher du côté de Châteauneuf du Pape, Bandol, ou encore Côte-Rotie. Liste non exhaustive, puisque l'on pourra également trouver son bonheur dans un vieil Arbois cépage Trousseau.


    - Merci, Oncle Olif, je vais pouvoir aller me coucher plus intelligent qu'hier.

    - Bonne nuit, petit garnement, et fais de beaux rêves! Pom popopo pom pom...



    Oncle Olif

     

     

    Bibliographie: Les arômes du vin de Michel Moisseef et Pierre Casamayor, Editions Hachette

     

    P.S.: billet écrit pour Fureur des Vivres en novembre 2009


  • Chasse à courre au fond du verre...

    "- Dis, Oncle Olif, il est bizarre, ton vin, il sent le vieux renard!

    - Il n'est pas bizarre, Toto, c'est même tout à fait normal. Laisse-moi plutôt te raconter la fabuleuse histoire ... de Fox et Rouquin!"

     

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    L'automne. La saison de la chasse. L'occasion de remonter de la cave des vins rouges cossus, évolués et complexes, aux saveurs parfois animales, pour accompagner la cuisine du gibier. Ce qui se ressemble s'assemble. Le renard est alors souvent de sortie au fond du verre. Traquons-le du naseau, tel un véritable Nemrod, afin de bien choisir son compagnon de table.

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    Olif

  • Cahors originel!

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    A l'origine, Simon Busser est un néo-vigneron à cheval sur les principes. Ceux de la viticulture biologique, avec travail des sols. Il a repris des vignes abandonnées pendant deux ans, situées sur le troisième terrasse du Lot, en appellation Cahors. Pour l'aider, il peut justement compter sur son cheval, en plus de ses principes.

     

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    Crédit photo: Vins Etonnants


    A l'origine, L'Originel est un Cahors sans fard, du Malbec pur jus, avec juste un peu de Merlot dedans. Un Malbec au bon bec, avec des tanins juteux  qui colorent le verre, encore un peu serrés, mais d'une grande fraicheur, ce qui les rend déjà aimables. Il prend la bouche, mais ne l'agresse pas, la rendant dans l'état originel où il l'a trouvé en entrant. Un Cahors originel, donc, qui nécessitait une recette elle aussi originelle à défaut d'être originale: une véritable et authentique salade périgourdine! Enfin MA version personnelle de la véritable et authentique salade périgourdine, inspirée à l'origine par de lointains souvenirs libournais (une salade mangée Chez Germaine à Saint-Emilion, début des années 90) et par une antique recette de Saveurs. Dans le saladier, gésiers confits, magret séché maison (incomparable, et si facile à faire!), foie gras mi-cuit, cèpes, mesclun et ... un quartier de tomate séchée pour la couleur et la décoration. Original! Et délectable.

     

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    Un retour aux origines que n'aurait certainement pas dédaigné Benjamin Biolay, même si celui-ci commence à dater un peu. Son nouvel album, il est aussi superbe. D'ailleurs, c'est son nom!

     

     

     

     

    Vin étonnant, non?

     

    Olif

     

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  • Mas Jullien, verticale montagnarde

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    Une idée lancée en l'air, comme ça: est-ce que les cigales chantent aussi dans le Haut-Doubs, quand on ouvre plein de bouteilles du Mas Jullien? Saisie au bond, elle ne tarda pas à être mise en application, à l'Auberge des Montagnards, Chez Walter, le lieu désormais incontournable d'orgies bachiques savamment orchestrées. Une belle verticale, avec en guest stars deux vénérables ancêtres, qui n'ont pas hésité à faire le déplacement pour être déquillées au champ d'honneur! De 2006 à 2000, avec une incursion en 1990, une série de 14 bouteilles pour le plaisir des papilles, en accompagnement d'une fondue de cerf, de la viande émincée délicatement fondante trempée dans un bouillon discrètement épicé. Les cigales n'ont pas chanté, mais les Montagnards si! Halte-là, halte-là, halte-là....! Et ils se sont régalés!



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    Les bouteilles ont été ouvertes trois heures au préalable, épaule à peine dégagée, sans carafage. Il a été prévu une bouteille de secours en raison un échantillon douteux à l'ouverture, qui s'est effectivement révélé être défectueux.

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    On se fait la bouche avec un Vin de Pays de l'Hérault Blanc 2007, frais, droit, à la fois floral et minéral, possédant de la tension et de la vivacité en bouche. Le Blanc languedocien comme on l'aime: de vieilles vignes  de Carignan et Grenache blanc, majoritaires, complétés par Clairette, Viognier et Roussane.

    Sans état d'âme aucun (quoique...!), on continue de se faire la bouche au Grenache avec une mini-série d'Etats d'âme. 2006, d'abord, fringant et fruité, développant des notes de zan et de réglisse. La chair et le fruit, pour un vin particulièrement croquant et gouleyant. 2005 se la joue plus sur le cassis, possédant fraicheur et équilibre, même si la finale est légèrement astringente. 2004 est dans un premier temps peu expressif. Nez fermé, attaque renfrognée, bouche à peine austère, une pointe d'alcool en finale. Cela se lissera un peu à l'aération, sans toutefois posséder le fruité séducteur de ses cadets.


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    Place au Grand vin, constitué désormais de syrah, mourvèdre et carignan à parts égales. 2006 possède un boisé à peine perceptible, au nez comme en bouche, mais ce n'est pas une volonté délibérée, Olivier Jullien utilisant de grands contenants (demi-muids, cépages séparés, pendant un an, puis assemblage en foudre pendant une année supplémentaire). 2005 fut le grand absent de cette dégustation. Impossible de remettre la main sur le carton, involontairement égaré dans la cave! 2004 est une superbe réussite, déjà très plaisante, au premier nez viandé. La bouche est droite, franche et fruitée, longue. Très beau! 2003 offre un nez très mûr et une bouche volumineuse. Riche, avec une petite amertume finale, ses tanins commencent à peine à se fondre et à digérer l'extravagance du millésime. Aux antipodes, 2002, millésime réputé dilué, possède beaucoup plus de fraicheur. Les tanins sont relativement souples, permettant de bien l'apprécier, sans qu'il donne le sentiment de légèreté. La finale est à peine ferme. 2001 a donc bénéficié d'un repêchage. Le premier nez liégeux du premier échantillon n'a fait que s'accentuer, nécessitant l'ouverture d'une bouteille de secours qui se révèlera superbe. Un vin complexe, long et élégant, qui n'en est qu'à ses balbutiements. 2000 se goûte encore sur le fruit et la fraicheur, augurant bien de son potentiel. La bouche est agréablement fondue, avec des tanins bien civilisés. Tout au plus note-t-on une finale à peine asséchante. Nous aurons la chance et le plaisir de goûter en outre à deux vieux millésimes, issus d'une collection privée (merci Jojo!). Les deux derniers exemplaires, malheureusement, mais le plaisir n'en sera que décuplé! C'était le temps où les vins du Mas étaient vinifiés par parcelles et non assemblés à la mise. Les Cailloutis 1990 fait preuve d'une grande finesse, averc beaucoup d'élégance. Tanins fins, légèrement chocolatés, avec une pointe de menthol. Pas du végétal exacerbé, juste une fraicheur bienvenue, venant souligner avec beaucoup de classe la structure du vin. Superbe, et loin d'être en phase terminale! Les Depierre 1990 jouent dans le même registre aromatique, mais l'équilibre est plus précaire. Le végétal ressort, l'alcool pointe son nez en finale. Un vin toujours debout, mais plus fragile, qui pâtit surtout de la comparaison avec son frère jumeau. Une pareille tenue presque 20 ans après, aucun doute, cela signe le Grand vin! La patience n'est pas la moindre des vertus de l'adorateur du Mas Jullien!

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    Une telle soirée-dégustation ne serait pas complète s'il n'y avait un peu de sucre avec le dessert. Le Mas Jullien a l'énorme avantage d'être un domaine complet, proposant tous les types de vins. D'abord, La Méjeanne 2003, un vin moelleux à l'équilibre demi-sec (chenin, viognier, grenache blanc), du moût de raisins partiellement fermenté, d'après la législation, qui possède une matière riche sur les fruits de la passion, amenant de l'acidulé, mais un petit déséquilibre sur le sucre en ce millésime particulièrement opulent. Et puis, une Clairette Beudelle 2002, sur le coing et les fruits secs, possédant encore un léger perlant dû à une probable reprise de la fermentation il y a quelques années.

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    Décidément! Quel beau domaine que ce Mas Jullien, très prisé des amateurs. Pour preuve, d'autres belles dégustations retrouvées ici ou sur le web.

    Olif


  • Neige sur Les Oliviers...

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    L'envie de blanc hivernal ne se fait pas encore vraiment sentir, mais une petite couche de neige est venue saupoudrer les feuilles au-dessus de 1000 mètres d'altitude. Entre automne et hiver, le Larmont balance. Envie de blanc quand même, dans un verre, surtout qu'il s'agissait d'accompagner les premières véritables coquilles Saint-Jacques de l'année, servies dans leur coquille, justement, passées 3 minutes au gril, juste assaisonnées de poivre et d'huile de pistache.

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    Une recette toute simple, brut nature, mais incomparable pour apprécier le goût de la noix. Le Saint-Joseph blanc Les Oliviers 2007 du domaine Gonon a tout le répondant nécessaire pour transcender ce plat. Fruité, riche, mais sans lourdeur. L'aplomb d'un beau blanc rhodanien, classieux et élégant.

    Le Saint-Joseph rouge, version 2007, possède beaucoup de fraicheur, mais ne se livre que très peu. Même sur un carré d'agneau de pré salé d'origine irlandaise. Il a fallu ouvrir un 2006 pour se plonger dans de subtiles et séductrices notes de syrah (poivre, tapenade, violette, barde fumée). Les deux sont à attendre et à réserver en prévision des beaux jours prochains. La syrah, justement,  le Châ en est tombé raide dingue. Il en fait l'éloge sur Vin-Terre-Net, et ça risque de faire des jalouses, tant sa déclaration d'amour est belle!

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    Olif

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  • Rémi Jobard 2007: le virage bio!

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    Si tu ne vas pas à Meursault, Meursault vient à toi! Une dégustation devenue quasi-rituelle depuis quelques années, se déroulant soit à la Pentecôte, soit lors de la Trinquée de Meursault, la découverte des vins du nouveau millésime de l'ami Rémi Jobard, murisaltien de naissance mais pontissalien de cœur et par alliance. Alors, comme il ne fut pas possible de caler une date bourguignonne avant le début des vacances d'été, il a fallu  procéder différemment. Aligner toutes ses bouteilles sur la balustrade fut un réel plaisir, heureusement que la terrasse est grande. Comment toutes ces bouteilles allaient-elles se comporter à la montagne? Voilà un vrai challenge qui n'a pas effrayé Rémi Jobard, habitué à faire subir à ses vins les affres de l'altitude et de la moyenne montagne.

    2007 marque un tournant au domaine, puisqu'il s'agit du premier millésime officiellement "sans chimie" dans les vignes. La certification bio est désormais lancée. Il est réellement étonnant de constater déjà une modification du profil des vins vers plus de tension, d'acidité et de minéralité. Une volonté réelle de la part de Rémi que celle d'élaborer des vins comme il les aime et a envie de les boire. Il se positionne plus que jamais dans une véritable quête du terroir, celle de l'épure, une vision du vin qui refuse la facilité.

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    C'est parti pour une grande série de blancs, en deux mouvements. D'abord ceux du négoce Jobard-Chabloz. Des achats de raisins sélectionnés mais sans véritable contrôle à la vigne. Une gamme non bio, proposant un large choix de blancs bourguignons, d'Auxey-Duresses à Saint-Aubin, en passant par Meursault et Chassagne, après un détour par le Charlemagne. Des vins mis en bouteilles en février 2009, après un an de fût, dont 20% de fût neuf maximum, et 6 mois de cuve.

    - Auxey-Duresses 2007: fruits jaunes, agrumes, touche florale, fraicheur et gourmandise.

    - Saint-Romain 1er cru Le sentier du clou 2007: beaucoup de matière, dense, un peu serré, sur une finale acidulée.

    - Puligny-Montrachet Les Nosroyes 2007: un "village" qui possède du gras, un peu trop, aboutissant à des amers finaux abrupts.

    - Meursault Les Meix Chavaux 2007: un terroir tardif orienté E-NE. Citronné, long, nerveuxfinale acidulée et salivante.

    - Meursault Clos du Cromin 2007: une parcelle proche de Volnay, qui donne un vin rond et gras, possèdant une subtile tension et une finale vivace.

    - Meursault Les Grands Charrons 2007: de la rondeur et une relative souplesse.

    - Meursault Le Limozin 2007: belle matière, riche. Vin harmonieux, minéral, finale acidulée.

    - Chassagne-Montrachet 1er Cru Morgeot 2007: gras, ample en attaque, finale étirée et acidulée, bel équilibre.

    - Puligny-Montrachet 1er Cru Les Champs Gains 2007: riche et gras, sous-tendu par une belle acidité. Finale un peu stricte.

    - Meursault 1er Cru Les Charmes 2007: grosse matière, profonde, ample et large. Finale acidulée. Un vin majestueux!

    - Corton-Charlemagne 2007: un seigneur! Plénitude et amplitude! A méditer.

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    Entracte! Pour ne pas mourir de soif, débouchons un Saint-Aubin 2004 de Pierre Morey, gras, riche et tendu, bien élevé, mais bien équilibré également.


    Papilles recalibrées, place aux vins du domaine Jobard, en cours de certification bio depuis le millésime 2008, comme il a été dit plus haut. Une nouvelle série de blancs d'abord, qui possèdent tous une dimension supérieure dans leur définition par rapport aux précédents. Epurés et tendus, possédant une meilleure maturité avec un degré alcoolique potentiel moindre!

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    - Bourgogne Aligoté 2007: 18 mois d'élevage en foudre. Matière mûre, belle structure, acidulé, franc et droit.

    - Bourgogne blanc 2007: un an en fût, dont 20% de fût neuf, d'origine autrichienne. Un bien joli vin, séducteur, ample et bien balancé.

    - Meursault Sous La Velle 2007: belle tension, vif, acidulé et citronné.

    - Meursault En Luraule 2007: un de mes climats préférés, théoriquement très représentatif du terroir de Meursault. Bel équilibre, entre tension et richesse. Un modèle de minéralité.

    - Meursault Chevalières 2007: un vin classique, mûr, minéral, issu d'une vigne plantée en 1940.

    - Meursault 1er Cru Le Poruzot-Dessus 2007: un vin riche, dans une phase de fermeture. Sa matière imposante mais serrée ne se livre que très peu.

    - Meursault 1er Cru Genevrières 2007: un grand vin, à la matière riche et enrobée, sur une belle trame acide directrice.

    - Meursault 1er Cru Charmes 2007: bouche à la fois puissante et stricte, avec une amertume final. Beaucoup de monde dans le verre, mais ce jour-là, ça ne se goûtait pas très bien. A revoir.

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    S'en suivront 5 rouges qui ne se présenteront pas sous leur meilleur jour. Phase ingrate pour quelques-uns, effets du voyage et de l'altitude pour d'autres, problème de bouteille pour certain. On se réjouissait pourtant de goûter au Jobard de Rémi, ex-Bourgogne rouge, déclassé pour raisons cadastrales. On en parlera une autre fois! Tout comme on devrait reparler des vins de l'ami Rémi, ici comme ailleurs!

    Olif

  • Décuvage à l'Octavin

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    Opération "décuvage de Commendatore", hier, au domaine de l'Octavin. Il fallait retrousser ses manches pour jouer du coude, de la fourche et de la pompe. Et aussi dégainer de temps en temps l'appareil photo pour immortaliser le petit pressoir à cliquet en train de fonctionner. Un véritable travail de fourmi, un sacerdoce même, agrémenté tout au long de la journée par une dégustation des jus de 2009 et de quelques 2008 en cours d'élevage ou déjà en bouteilles.

     

     

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    Charles aux manettes. Tranquillement, rien ne presse! Mais ça presse quand même!

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    Alice aux commandes, avec le sourire, tellement c'est facile!

    Pressurage doux, pressurage long, mais le gros gâteau de marc n'en est que meilleur. Pour autant, pas autant que les raisins du chapeau avant pressurage, le plus souvent encore entiers, et qui ont subi une fermentation enzymatique à l'intérieur des baies.

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    Un bon gros gâteau à se partager pour emplir les sacs!

    Les jus se goûtent déjà particulièrement bien, avec beaucoup de gourmandise et une jolie concentration. Presque trop, pour les amateurs de vins friands, puisque le Trousseau affiche cette année pas loin de 14° naturels, contre 12° l'année dernière. Sur les blancs, l'acidité est limite, malo non faite, mais l'équilibre est loin d'être inintéressant. Si elle pouvait ne pas se faire, ce serait bien, si elle doit se faire, eh bien!, elle se fera!

    En bouteille, Commendatore 2008 est un peu fermé, mais la matière est belle. Zerlina 2008 (assemblage Trousseau et Pinot noir du secteur de Curon) livre un bien joli message, avec un équilibre déjà harmonieux.


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    Un tout nouveau costume pour le Commendatore 2008, toujours aussi sélect, mais plus sobre et épuré. Comme le vin à l'intérieur de la bouteille.

    Olif